Aux avant-postes de l’ethnopharmacologie
p. 44-45
Résumé
Avec l’exode rural et la mondialisation, les savoirs traditionnels sont menacés d’extinction. Ce constat a conduit l’OMS à lancer entre 2000 et 2010 un grand inventaire des pharmacopées locales. Un recensement anticipé de longue date par l’IRD.
Texte intégral
1En 1987, l’IRD publie le premier ouvrage d’ethnobotanique en langue française. Si ce domaine de recherche existe depuis près d’un siècle dans le monde anglo-saxon, il n’apparaît en France que dans les années 1970. À cette époque, des anthropologues et un chimiste des plantes se rejoignent sur le terrain, en Guyane. À partir de 1974, ils entament un travail conjoint pour recenser les plantes médicinales chez les Créoles de Cayenne, ainsi que chez les Indiens Palikur et Wayampi, qui vivent sur le fleuve Oyapock. Ils analysent la composition chimique des plantes utilisées dans leur pharmacopée.
2Par la suite, les chercheurs publient le fruit de leur recherche sous la forme d’un ouvrage. L’objectif est alors d’assurer la pérennité de ces savoirs ancestraux. Dans les années qui suivent, les chercheurs s’appuient sur l’Herbier de Guyane et sur les progrès de la botanique pour affiner l’identification des plantes constituant les pharmacopées créole, palikur et wayampi. Une deuxième édition de l’ouvrage, actualisé, paraît ainsi en 2004, documentant l’usage de 620 espèces médicinales.
3À partir de 1992, les scientifiques entreprennent une collecte des savoirs traditionnels auprès de six autres ethnies amérindiennes et andines. Les résultats sont publiés en accord avec les populations locales, qui souhaitent empêcher la disparition des savoirs oraux qui constituent leur identité. Ces sociétés connaissent en effet une évolution très rapide qui ne favorise pas la transmission des gestes et des connaissances aux jeunes générations, éduquées de plus en plus souvent loin des anciens. Le recensement et la publication de ces savoirs permettent d’assurer le maintien des connaissances ancestrales, mais aussi leur protection, notamment vis-à-vis des brevets. En Inde, un brevet sur le curcuma a ainsi pu être dénoncé avec des textes anciens prouvant l’antériorité de ce savoir.
••• Recension des savoirs médicinaux de neuf groupes amérindiens de l’Amazonie et des Andes •••
Partenaires
Universidad Mayor de San Andrés (UMSA), Bolivie
Consejo indigeno de los pueblos Tacanas (CIPTA), Bolivie
Unicef/ministère de la Santé de Bolivie
Universidad Nacional Mayor de San Marcos, Pérou
Universidad Peruana Cayetano Heredia, Pérou
Communidades yaneshas de San Pedro de Pichanaz, Pérou
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