Chapitre 34. Intégration des espèces locales d’intérêt patrimonial dans l’aménagement du paysage urbain au Bénin
p. 521-538
Remerciements
Ce travail a été réalisé grâce aux équipements subventionnés par la fondation Rufford en 2017. Toute ma gratitude à François Romazzotti et au professeur Angel Argiles pour leur soutien financier, et à Marie Pierrette S. Houngbedji, Boubacar Sidibe et Bendecita Atebe Edam pour leurs soutiens techniques.
Texte intégral
Introduction
1Le Bénin est caractérisé par trois régions biogéographiques : guinéo-congolaise (6°25′-7°30′N), soudano-guinéenne (7°30′-9°30′N) et soudanienne (9°30′-12°N) (Adomou et al., 2006). Ce pays est inclus dans le « Dahomey gap », une zone de végétation caractérisée par des ressources naturelles peu abondantes et qui sépare le bastion forestier tropical africain en deux blocs, les blocs guinéen et congolais (Jenik, 1994). La biodiversité végétale de l’ensemble de ces deux blocs est riche de 8 000 espèces végétales avec un taux d’endémisme du centre régional guinéo-congolais qui avoisine 80 % (White, 1983). À l’intérieur de cette zone, le Bénin héberge 2 807 espèces végétales (Akoegninou et al., 2006). Sosef et al. (2017) annonce 2 460 espèces avec une estimation théorique comprise entre 2 864 et 2 889 espèces. On y retrouve des taxons menacés, rares, ou inféodés à des habitats restreints parfois dotés de belles architectures et avec des structures hiérarchiques bien organisées. Au sein de ce cortège floristique, figurent des familles qui contiennent une fréquence élevée de grands arbres, à savoir les Annonaceae, les Combretaceae, les Ebenaceae, les Fabaceae, les Malvaceae les Moraceae et les Sapotaceae.
2Cependant, la diversité végétale indigène du Bénin est quasiment absente et très peu valorisée dans les programmes de conservation et, notamment, dans les essais d’aménagement et d’enrichissement en milieux naturels et urbanisés. La majorité des essais de plantation, d’aménagement paysager et d’embellissement urbain, se focalise encore sur des espèces exotiques peu adaptées aux contraintes urbaines (enracinement traçant, phénologie, salissure) ainsi qu’aux conditions écologiques (mortalité élevée). Par ailleurs, l’état actuel des ressources végétales montre clairement que la biodiversité végétale et les différents écosystèmes du Bénin régressent au bénéfice des agglomérations, des surfaces cultivées et des jachères (Oloukoï et al., 2007). Jusqu’à présent, aucune stratégie nouvelle n’a été définie pour suivre ou sauvegarder ces espèces végétales déjà reconnues prioritaires pour la conservation alors que la destruction de leurs habitats par différents facteurs, essentiellement d’origine anthropique, s’intensifie. On peut citer, entre autres, la banalisation des habitats naturels qui les abritent conduisant à la fragmentation accentuée des derniers refuges, le drainage des zones humides, le développement anarchique de l’industrie et de l’urbanisation, l’expansion agricole, la propagation d’espèces exotiques envahissantes, les effets combinés des feux de brousse et du surpâturage intense, les changements climatiques, etc.
3Plusieurs espèces locales en populations isolées, rares ou dont l’aire de distribution était limitée, et qui existaient dans des biotopes fragilisés, ont déjà disparu en milieu naturel et domestiqué et d’autres sont éteintes à l’état sauvage. C’est le cas de Chrysobalanus atacoriensis, signalée par Adjanohoun et al. (1989) qui aurait disparu de son habitat dans les localités de Savalou et de Bantè en 1986 suite à des travaux de terrassement, après avoir été observée en 1984. Si bien que de nos jours, la majeure partie de la diversité végétale du Bénin persiste dans des reliques forestières qui ne subsistent dans le paysage que sous forme de forêts refuges, communautaires ou sacrées (Kokou et Sokpon, 2006 ; Adomou et al., 2010). De plus, il s’agit, pour la plupart du temps, des dernières réserves de biodiversité sous forme d’habitats précaires hors des aires protégées, qui sont les espaces les mieux conservés sur le territoire (Adomou et al., 2010). Plusieurs études estiment que ces îlots forestiers au Bénin auraient survécu depuis l’Holocène suite à la longue histoire d’alternance de périodes sèches et humides qui a conduit à la formation du « Dahomey gap » (Van Bruggen, 1989 ; Tossou, 2002 ; Salzmann et Hoelzmann, 2005). Certaines de ces espèces locales pourraient donc être des candidats potentiels à la patrimonialisation, compte tenu de leur longue histoire avec le milieu et les hommes. Face à cette diminution du capital génétique au sein du patrimoine végétal béninois, il devient urgent de proposer une stratégie de conservation qui permette la préservation de la biodiversité végétale de façon durable et en harmonie avec le développement urbain.
4L’objectif de notre étude est d’intégrer dans les modèles d’aménagement urbain des villes béninoises voisines de ces réserves naturelles, certaines de ces espèces végétales d’intérêt patrimonial et prioritaires pour la conservation, à savoir celles qui détiennent un potentiel ornemental. À cette fin, nous avons exploré quinze reliques forestières du Bénin pour évaluer le potentiel architectural de quelques plantes d’intérêt patrimonial et élaborer une liste préliminaire de plantes locales qui méritent d’être intégrées dans les programmes d’embellissement paysager urbain au Bénin.
Matériels et méthodes
Milieu d’étude
5Cette étude a été conduite en République du Bénin (Afrique de l’Ouest) dans quinze reliques forestières correspondant à un gradient de végétation (fig. 1).
6Ce gradient est lié à la disponibilité en eau, elle-même fonction de la pluviométrie, de la durée et de l’intensité de la saison sèche et de l’humidité de l’air ; ce gradient explique à 80 % la variation de la composition spécifique d’une forêt à une autre (Adomou, 2005). L’inventaire des espèces a également tenu compte des informations fournies par les communautés qui vivent en périphérie de ces réserves constituées, pour la plupart, de forêts semi-décidues. Comme dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, le climat auquel sont soumis ces îlots forestiers est principalement déterminé par le cycle annuel de la « zone de convergence tropicale intérieure » avec peu de pluie (moins de 2 000 mm par an). Trois zones climatiques sont distinguées (Adjanohoun et al., 1989 ; Adomou, 2005) :
- la zone Sud, de la côte jusqu’à la latitude 7 °N, dont le climat est guinéen, avec deux saisons des pluies alternées par une sécheresse longue (décembre-février) et courte (juillet-août) dépassant rarement deux mois ;
- la zone de transition entre les latitudes 7° et 9 °N, dont le climat devient subhumide ou sub-soudanien, avec une saison des pluies et une saison sèche montrant un régime pluviométrique unimodal ;
- la zone Nord, caractérisée par un climat typiquement soudanien, une pluviométrie unimodale, avec une saison pluvieuse de sept mois (en moyenne) qui couvre de façon éparse la période d’avril à octobre avec un optimum vers août-septembre.
Tableau 1 – Liste préliminaire d’espèces végétales d’intérêt patrimonial à intégrer dans le paysage urbain au Bénin.
Nom scientifique | Forme de vie1 | Chorotypes2 | UICN3 | Occurrence | Zone prioritaire d’intégration | Histoire | Paramètres architecturaux | |||||||
Aspect des feuille | Phyllotaxie | Ramification | Branche | Enracinement | ||||||||||
Acanthaceae | ||||||||||||||
Thunbergia atacoriensis | LCh | S | NE | A | Partout | Sauvage, endémique | Persistante | Simple, distique | Liane | Agéotrope | Indéterminé | |||
Thunbergia cynanchifolia Benth. | Lmph | GC | CR | O | Partout | Sauvage | Persistante, épaisse | Grande, solitaire | Liane | Agéotrope | Profond | |||
Annonaceae | ||||||||||||||
Artabotrys dahomensis Engl. & Diels | Lnph | GE | NE | C, P | Cotonou, Kétou | Sauvage | Persistante | Alterne, simple | Liane | Agéotrope | Indéterminé | |||
Uvariodendron angustifolium (Engl & Diels) R. E. Fr | Nph | GC | NE | P | Kétou, Pobè | Sauvage | Persistante | Alterne, simple | Monopodiale | Mixte | Indéterminé | |||
Uvariopsis tripetala Bak. f. Syn. Dennettia tripetala | Mph | GE | EN | P | Kétou, Pobè | Sauvage | Persistante | Alterne, simple | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Apiaceae | ||||||||||||||
Steganotaenia araliacea Hochst. var. araliace | mph | SG | NE | B, A | Parakou, Natitingou | Sauvage | Vert clair, composée, odorante | Imparipennée, lancéolée | Verticillée | Plagiotrope | Profond | |||
Apocynaceae | ||||||||||||||
Tylophora dahomensis K. Schum. | Lmph | SG | NE | C | Cotonou | Sauvage | Fragile | Alterne, simple | Liane | Liane | Indéterminé | |||
Voacanga africana L. | nph | TA | NE | D, B | Parakou, Djougou | Sauvage, surexploité | Vert, persistante | Entière, opposée | Indéterminée | Orthotropes | Indéterminé | |||
Araceae | ||||||||||||||
Anchomanes difformis (Blume) Engl. (Syn. Anchomanes welwitschii Rendle) | Gt | GC | NE | Partout | Sauvage | Persistante | Simple | Néant | Néant | Néant | ||||
Arecaceae | ||||||||||||||
Borassus æthiopum Mart. | mPh | SZ | VU | Partout | Sauvage, surexploité | Persistante, éventail | Long pétiole, touffe terminale | Stipe droit, régulière | Néant | Superficiel | ||||
Elaeis guineensis Jacq. | mPh | GC | LC | Partout | Longue histoire, spontanée, cultivée | Persistante | Composée, pennée | Stipe droit, régulière | Néant | Superficiel | ||||
Raphia sp. | mph | GC | CR | Cotonou, Ouidah | Sauvage | Persistante | Composée, pennée | Stipe droit, régulière | Néant | Superficiel | ||||
Asparagaceae | ||||||||||||||
Asparagus africanus Lam. | nph | SZ | NE | Z, D, B, A | Partout | Sauvage | Rigide, aigue | Néant | Rythmique | Orthotropes | Profond | |||
Dracaena arborea Bak. | mph | GC | NE | C, P, O, Z, D, B | Partout | Sauvage | Persistante | Bouquet | Monocaule | Néant | Indéterminé | |||
Dracaena fragrans (L.) Ker Gawl | mph | GC | NE | P | Cotonou | Sauvage | Persistante | Bouquet | Monocaule | Néant | Indéterminé | |||
Avicenniaceae | ||||||||||||||
Avicennia germinans L. | mPh | GC | LC | C | Cotonou, Porto-Novo | Sauvage | Persistante | Simple | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Chrysobalanaceae | ||||||||||||||
Chrysobalanus icaco L. subsp. atacorensis (A. Chev.) F. White | mPh | SZ | CR | A | Natitingou, Tanguieta, Porga | Sauvage | Persistante | Entière, opposée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Chrysobalanus icaco L. subsp. Icaco | mph | GC | CR | C | Cotonou, Ouidah, Pahou | Sauvage | Persistante | Entière, opposée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Combretaceae | ||||||||||||||
Pteleopsis suberosa Engl. & Diels. | mph | SZ | NE | Z, D, B, A | Bohicon, Parakou, Djougou | Sauvage | Persistante | Alterne, simple, opposée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Convolvulaceae | ||||||||||||||
Ipomoea beninensis Lisowski | LHc | S | EN | A | Partout | Sauvage, endémique | Persistante | Alterne, simple | Liane | Agéotrope | Profond | |||
Euphorbiaceae | ||||||||||||||
Mallotus oppositifolius (Geisel.) Müell. Arg. | nph | AM | NE | C, P, Z, D | Cotonou, Porto-Novo | Sauvage, surexploité | Persistante | Opposée | Verticillée | Rythmique | Profond | |||
Fabaceae | ||||||||||||||
Faboideae/Caesalpinoideae | ||||||||||||||
Bobgunnia madagascariensis Desv. (Swartzia) | mph | SZ | NE | D, B, A | Parakou, Djougou, Natitingou | Sauvage | Persistante | Composée, imparipennée, alterne | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Faboideae/Papilioloideae | ||||||||||||||
Millettia thonningii (Schum. & Thonn.) Bak. | mph | GC | NE | P, D, Z, B | Partout | Planté | Persistante | Composée, imparipennée, alterne | Sympodiale | Mixte | Profond | |||
Pterocarpus erinaceus Poir. | mPh | S | EN | P, D, B, A | Partout | Sauvage | Caducifoliée | Composée, imparipennée, alterne | Sympodiale | Mixte | Profond | |||
Pterocarpus santalinoides D. C. | mph | SG | P, O, Z, D, B, A | Porto-Novo, Djougou | Sauvage | Persistante, caducifoliée | Composée, imparipennée, alterne | Sympodiale | Mixte | Profond | ||||
Hypericaceae | ||||||||||||||
Psorospermum febrifugum | mph | SG | NE | D, B, A | Djougou, Parakou | Sauvage | Persistante, odorante | Opposée, elliptique | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Lamiaceae | ||||||||||||||
Vitex micrantha Gürke* | mes | GC | CR | P | Kétou, Cotonou, Porto-Novo | Sauvage | Caducifoliée | Composée, digitée | Indéterminée | Mixte | Traçant | |||
Malvaceae | ||||||||||||||
Bombax buonopozense P. Beauv. | MPh | GC | NE | P | Kétou, Porto-Novo | Sauvage, planté | Caducifoliée | Composée, digitée | Rythmique | Plagiotrope | Traçant, échasse | |||
Ceiba pentandra (L.). Gaertn. | meg | Pan | NE | C, P, O, Z, B | Partout | Sauvage, planté | Caducifoliée | Composée, digitée | Rythmique | Plagiotrope | Traçant, échasse | |||
Cola nitida (Vent.) Schott. & Endl. | mph | GC | EW | C, P, O | Cotonou, Porto-Novo | Sauvage | Coriace, caducifoliée | Alterne, entière | Fût droit, indéterminée | Plagiotrope | Traçant, échasse | |||
Hildegardia barteri (Mast.) Kosterm. | mPh | SG | P, O, Z | Partout | Sauvage | Verte, persistante | Simple, palmatilobée | Fût droit, indéterminée | Mixte | Traçant, échasse | ||||
Mansonia altissima (A. Chev.) A. Chev.* | mes | GC | CR | P | Partout | Sauvage | Persistante, vert éclatant | Simple, palmatilobée | Fût droit, indéterminée | Rythmique | Profond | |||
Nesogordonia papaverifera (A. Chev.)* | mph | GC | CR | P | Kétou, Porto-Novo | Sauvage | Persistante | Simple, spirale | Indéterminée | Mixte | Traçant | |||
Pterygota macrocarpa K. Schum.* | mph | GC | CR | P | Kétou, Porto-Novo | Sauvage | Persistante | Simple | Indéterminée | Mixte | Traçant | |||
Triplochiton scleroxylon K. Schum. | meg | GC | EN | P, O, D, Z | Partout | Sauvage | Caducifoliée | Simple, alterne | Fût droit, indéterminée | Rythmique | Profond | |||
Meliaceae | ||||||||||||||
Khaya grandifoliola C. D. C. | MPh | GC | EN | O, D | Djougou, Parakou | Sauvage | Vert, persistante | Composée, alterne, paripennée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Moraceae | ||||||||||||||
Ficus ovata Vahl. | Ep | GC | C, P, O, Z, B | Partout | Sauvage | Persistante, coriace | Simple, quinconce | Monopodiale | Mixte | Profond | ||||
Ficus trichopoda Baker Syn. F. congensis Engl. | mph | GC | C, P, O, D, B, A | Cotonou, Ouidah, Porto-Novo | Sauvage | Persistante, coriace | Simple, quinconce | Monopodiale | Mixte | Profond | ||||
Milicia exelsa (Welw.) Berg. Syn. Chlorophora excelsa (Welw.). Benth. | meg | GC | EN | C, P, O, D, B | Partout | Sacré | Persistante | Oblongue-elliptique | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Putranjivaceae | ||||||||||||||
Drypetes aframensis Hutch.* | mph | GO | CR | P | Kétou | Sauvage | Verte, persistante | Simple, distique | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Drypetes floribunda (Müll. Arg.) Hutch. | mph | GC | C, P, Z, D | Cotonou, Bohicon | Sauvage | Verte, persistante | Simple, distique | Indéterminée | Mixte | Profond | ||||
Drypetes gilgiana (Pax) Pax & Hoffm.* | nph | GC | CR | O | Porto-Novo | Sauvage | Verte, persistante | Simple, distique | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Rhizophoraceae | ||||||||||||||
Rhizophora racemosa G. F. W. Mey. | mPh | Pan | EN | C | Cotonou, Ouidah | Sauvage, exploité | Persistante | Opposée | Rythmique | Orthotrope | Échasse | |||
Rubiaceae | ||||||||||||||
Sarcocephalus pobeguinii Pobég. ex Pellegr. | mph | TA | Cotonou, Porto-Novo, Ouidah | Sauvage | Coriace, persistante | Simple, opposée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||||
Rutaceae | ||||||||||||||
Zanthoxylum gilletii (De Wild.) Waterman | mph | GC | CR | P | Partout | Sauvage | Verte, persistante | Alterne, imparipennée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Zanthoxylum leprieurii Guill. & Perr. Syn. Fagara angolensis Engl. | mph | GC | NE | P | Partout | Sauvage | Verte, persistante | Alterne, imparipennée | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Zanthoxylum rubescens Planch. ex Hook. f | mPh | GC | P | Partout | Sauvage | Verte, persistante | Alterne, imparipennée | Indéterminée | Mixte | Profond | ||||
Sapindaceae | ||||||||||||||
Blighia sapida Koenig | mPh | Pan | C, P, O, Z, D, B, A | Partout | Sacré | Coriace | Composée, paripennée | Indéterminée | Mixte | Profond | ||||
Blighia unijugata Bak. | mph | GC | C, P, O, D, Z, B | Partout | Sauvage | Coriace | Composée, paripennée | Indéterminée | Mixte | Profond | ||||
Sapotaceae | ||||||||||||||
Englerophytum oblanceolatum Syn.* | nph | TA | P | Partout | Sauvage | Argentée, glabre dessous | Alterne, rassemblée à l’extrémité | Indéterminée | Mixte | Profond | ||||
Synsepalum dulcificum (Schum. & Thonn.) Daniel | mph | GC | EN | C, P, O, Z | Partout | Néant | Verte, persistante | Alterne, elliptique | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Violaceae | ||||||||||||||
Rinorea brachypetala (Turcz.) Kuntze | nph | GC | EN | P | Kétou | Sauvage | Verte, persistante | Alterne, simple | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Rinorea ilicifolia (Welw. ex Oliv.) Kuntze* | nph | GC | CR | P | Kétou | Sauvage | Verte, persistante | Alterne, simple | Indéterminée | Mixte | Profond | |||
Rinorea kibbiensis Chipp.* | nph | GC | EN | P | Kétou | Sauvage | Verte, persistante | Alterne, simple | Indéterminée | Mixte | Profond |
La collecte des données
7La liste des espèces jugées emblématiques et prioritaires pour l’embellissement du paysage urbain au Bénin a été établie sur la base de la liste rouge du Bénin dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (Neuenschwander et al., 2011), des caractéristiques architecturales des axes (tiges, branches), des feuilles et des racines ainsi que de leur aptitude à se reproduire facilement, de leurs valeurs culturelles et de leur répartition naturelle. Ces données ont été ensuite complétées par les interactions possibles entre ces plantes et les communautés locales, les formes de vies (Raunkiaer, 1934) et les types phytogéographiques inspirés des subdivisions chorologiques de Hutchinson et Dalziel (1954-1972) et de White (1983).
8Les critères de la liste rouge du Bénin ont été déterminants pour cibler certaines espèces locales à valoriser pour verdir les villes au Bénin (tabl. 1). Plusieurs critères ont été combinés : rareté de l’espèce (espèce peu citée sur le territoire, ce qui l’expose à une éventuelle disparition), sa régression (estimée grâce aux différents inventaires et travaux de recherche sur la végétation), menaces directes (facteurs naturels ou anthropiques susceptibles de porter atteinte à l’espèce), endémisme (situation d’isolement ou de perte de contact avec les populations proches). Un taux d’endémisme élevé d’une espèce au niveau national lui confère d’emblée une forte valeur patrimoniale.
Les espèces patrimoniales
9Les espèces patrimoniales sont constituées de l’ensemble des espèces protégées, des espèces menacées (liste rouge nationale du Bénin) et des espèces rares confinées dans chacune des forêts reliques, ainsi que (parfois) des espèces ayant un intérêt scientifique ou symbolique. Ce statut, bien que n’étant pas légal, se décline en d’autres critères liés à l’écologie, la démographie et la répartition.
Les paramètres architecturaux
10L’architecture des plantes est un outil utilisé pour établir un diagnostic en vue d’une gestion adaptée à différents objectifs (Hallé et al., 1978). Les critères architecturaux utilisés sont :
- la rectitude du fût et la qualité du bois pour les arbres forestiers ;
- la description de la forme, l’esthétique pour les arbres d’ornement et le maintien d’un bon état sanitaire dans un environnement local contraint par l’espace (parcs, alignements urbains, etc.) ;
- la compréhension de la régularité, de la production et de la disposition optimale des fruits dans la frondaison pour les arbres fruitiers.
11Les modèles architecturaux qui ont été développés sont basés sur l’expression du programme de développement endogène des plantes (Barthélémy et al., 1989). Ces résultats peuvent être utilisés pour définir le modèle ou la forme du paysage que l’on veut reconstituer dans un type d’aménagement.
12Le modèle architectural d’une plante se définit comme la série d’architectures qui se succèdent, dans des conditions écologiques stables et non contraignantes, de sa germination à sa floraison et qui résultent de l’expression de son patrimoine génétique.
13Les critères botaniques observées concernent des termes morphologiques définis par Barthélémy et Caraglio (2007 : 376-386). Le tableau 2 présente quelques-uns des critères morphologiques qualitatifs et quantitatifs, ou catégoriels définis par ces auteurs.
Tableau 2 – Quelques critères morphologiques qualitatifs et quantitatifs ou catégoriels.
Aspect des feuilles | Persistance, couleur, caducifolié |
Phyllotaxie | Opposée, distique, alterne, etc. |
Différenciation des axes | Orthotrope, plagiotrope, mixte, agéotrope |
Mode de ramification | Monopodiale, verticillée ou radiale, rythmique |
Enracinement | Profond, traçant, superficiel |
Résultats et discussion
14Une liste préliminaire de 56 espèces végétales d’intérêt patrimonial a été établie pour le Bénin (tabl. 1). Cette diversité végétale est confinée à une quinzaine de réserves disséminées sur l’ensemble du territoire sous forme d’îlots forestiers (fig. 1) qui échappent encore au système national de gestion et de protection des aires protégées.
15Bien que le taux d’endémisme spécifique soit très faible, dans l’état actuel des connaissances, quelques espèces – comme Ipomea beninensis, Cissus kouandenensis (Adjanohoun et al., 1989), Thunbergia atacoriensis (Akoegninou et Lisowski, 2004 ; Akoegninou et al., 2006) – sont signalées comme en danger et endémiques aux inselbergs du Bénin et du Togo (Neuenschwander et al., 2011 ; Dourma et al., 2012 ; Agbani et al., 2018). Ces espèces endémiques sont toutes des lianes qui pourraient jouer le rôle de plantes ornementales dans les jardins publics, espaces verts prisés, ruelles et maisons des cités urbaines.
16Parmi cette diversité des plantes patrimoniales du Bénin, il existe aussi de nombreuses espèces rares, négligées et méconnues, restreintes à un seul habitat partiellement, ou pas du tout protégé. C’est le cas de certains phanérophytes (arbres) comme Mansonia altissima (CR1), Nesogordonia papaverifera (CR) rencontré au Bénin uniquement au sud-est du microrefuge forestier d’Ewe-Adakplame (relique forestière n° 9 de la fig. 1) (Adomou et al., 2010). Triplochiton scleroxylon (fig. 2), communément appelé Samba, Gui oro ou érable d’Afrique (actuellement en danger selon l’UICN, EN1) (Adomou et al., 2010) et Ceiba pentandra encore non évaluée (NE1) au niveau national et faisant l’objet d’une préoccupation mineure (LC1) à l’échelle mondiale, figurent parmi les phanérophytes qui présentent d’énormes potentialités architecturales. Cette richesse de biodiversité tropicale peut contribuer architecturalement à l’aménagement et à l’embellissement des axes routiers, des avenues et des espaces verts au Bénin (fig. 2 et 3). De plus, le système d’enracinement profond de ces espèces permet d’éviter la destruction des chaussées, comme c’est actuellement le cas avec les Combretaceae exotiques du genre Terminalia (mentaly et catappa). En effet, ces deux espèces, récemment introduites dans l’aménagement urbain au Bénin, ont un système racinaire traçant et superficiel qui déforme la chaussée et un houppier très ombragé et salissant du fait de leur phénologie. Par ailleurs, la rectitude du fût, la persistance des feuilles à travers les saisons et la réitération rythmée des axes secondaires confèrent aux espèces locales retenues une place de choix face aux contraintes d’aménagement en milieu urbain.
17À l’inverse de ce 1er groupe d’espèces rares et méconnues, on trouve le palmier à huile (Eleais guineensis), une espèce plutôt commune et caractéristique aussi bien des paysages du Sud-Bénin que des galeries forestières, et largement cultivée. Sa sélection dans la liste préliminaire des espèces d’intérêt patrimonial repose, d’une part, sur son histoire avec les hommes et, d’autre part, sur son architecture qui a déjà fait ses preuves au niveau du paysage (fig. 3). En plus de la droiture de son stipe, la régularité de ses branches, le palmier à huile a longuement marqué les pratiques traditionnelles au Bénin suite à l’exploitation des peuplements naturels. Maley (1999) relate une longue histoire d’expansion du palmier à huile en Afrique suite aux perturbations successives du milieu forestier initiées par les changements climatiques et accentuées par l’anthropisation durant les trois derniers millénaires. Au cours de la dernière période de l’Holocène, le palmier à huile est l’une des espèces pionnières qui a marqué les écosystèmes tropicaux (Maley, 2004). En effet, cette espèce a occupé une place importante dans une forme primaire d’agroforesterie paysanne et a revêtu – et revêt toujours – un rôle notable culturel et socio-économique au Bénin. En plus de son potentiel architectural (peu encombrant, peu salissant et sans enracinement traçant), le palmier à huile, avec Borassus æthiopum, autre espèce présente au Bénin, sont des espèces symboliques qui méritent toute leur place dans l’embellissement du paysage urbain au Bénin.
18Il est à noter que ces potentialités architecturales ne sont pas encore valorisées au Bénin. Les modes de reproduction rapide, l’histoire et l’origine de nombres de ces espèces sont peu connues des acteurs clés en charge de mettre en œuvre les politiques d’aménagement urbain, à savoir les paysagistes, les urbanistes et les fleuristes. La valorisation de ces espèces passe par une meilleure diffusion des résultats de recherche, la plupart de ces études restant confinées aux sphères scientifiques, et ce au détriment des utilisateurs finaux et des contribuables-citoyens.
Conclusion et perspectives
19La connaissance approfondie des atouts architecturaux des espèces du patrimoine végétal du Bénin et leur meilleure diffusion peut révolutionner la perception des urbanistes, paysagistes et fleuristes locaux. Ceci est nécessaire pour construire une ville africaine écologique et durable qui servira de refuge aux collections vivantes de plantes locales, dont certaines sont silencieusement menacées de disparition dans des endroits peu accessibles et hors contrôle. Nos résultats constituent ainsi une première étape pour fournir du matériel de verdissement des cités avec de belles espèces locales et dans un contexte où la « ville nature », qui n’est plus seulement anthropocentrée, est en harmonie avec la nature.
Bibliographie
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Adjanohoun E., Adjakidje V., Ahyi M. R. A., Ake Assi L., Akoegninou A., D’almeida J., Apovo F., Boukef K., Chadare F., Cusset G., Dramane K., Eyme J., Gassita J.-N., Gbaguidi N., Goudote E., Guinko S., Houngnon P., Issa L., Keita A., Kiniffo H. V., Kone Bamba D., Musampa N., Seyya A., Saadou N., Sodogandji T., De Souza S., Tchabi A., Zinsou Dossa C., Zohoun T. H., 1989
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Notes de bas de page
1 Catégories UICN : éteinte (EX), éteinte à l’état sauvage (EW), en danger critique (CR), en danger (EN), vulnérable (VU), quasi menacée (NT), préoccupation mineure (LC), données insuffisantes (DD), non évaluée (NE).
Auteurs
Chercheur indépendant, Association de gestion intégrée des ressources, Bénin.
Biogéographe aménagiste, École d’horticulture et d’aménagement des espaces verts, université nationale d’Agriculture, Bénin.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
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