La genèse de L’odyssée des plantes

1L’île de Jersey, où je naquis au début des années cinquante, bénéficie d’un climat insulaire particulièrement clément du fait de la présence d’un courant marin chaud, le Gulf Stream. Près de la maison de mes parents, il y avait une grande ferme qui produisait des fleurs, des fruits et des légumes destinés au marché britannique. Dès que je sus marcher, je pris l’habitude de me rendre dans le hangar de conditionnement des productions. Il y régnait toujours une forte animation et l’air était rempli des senteurs caractéristiques des jonquilles, anémones, tomates, choux-fleurs, etc. qui contribuèrent à construire ma « madeleine de Proust ».

2Plus tard, lorsque mes parents s’installèrent en région parisienne, mon père acheta une maison avec un très grand jardin. Il y fit pousser une multitude d’espèces de plantes dont il suivait, au jour le jour, le développement et l’état sanitaire. Il produisait bien plus que le nécessaire pour nous nourrir car son