Introduction
p. III-X
Texte intégral
1Les relations scientifiques et technologiques entre l’Afrique et l’Europe ont une histoire longue, dynamique, parfois en dents de scie, qui traduit une certaine complexité en termes d’intérêts et de stratégies aux niveaux national, régional et international. La nature de ces relations a toujours évolué avec le temps. Pendant la colonisation de l’Afrique, les puissances coloniales européennes ont non seulement mené des conquêtes territoriales, mais également conçu des politiques scientifiques, entre autres, afin d’exploiter les ressources naturelles, d’initier de nouvelles disciplines, et de réaliser des collections naturalistes comme les herbiers botaniques des collections très controversées et contestées d’échantillons humains (voir Dubow, 1995, 2006 ; Shepherd, 2003 ; Crais & Scully, 2009). Peu après la première vague d’indépendances africaines dans les années 1960, l’aide internationale dédiée au domaine scientifique était principalement orientée vers la création des premières universités et instituts de recherche africains. L’investissement scientifique a ensuite connu un relatif déclin en raison des politiques d’ajustement structurel (Heidhues & Obare, 2011). Aujourd’hui, en 2017, un accent est mis sur des partenariats équitables entre pays africains et européens, qui mettent en avant des intérêts communs, des avantages mutuels pour aborder conjointement les défis mondiaux (JAES, 2007).
2Au cours de la dernière décennie, les partenariats stratégiques Afrique-Europe ont alimenté de nombreux ouvrages scientifiques, qui ont tenté non seulement d’évaluer la nature changeante de ces partenariats, mais également de favoriser la création d’un espace de réflexion critique et créative sur les opportunités qu’ils offrent pour stimuler le développement régional et mondial. L’ouvrage récemment publié par Adekeye Adebajo et Kaye Whiteman, The EU and Africa : From Eurafrique to Afri-Europa (Wits University Press, 2013) offre un point de vue approfondi sur le développement historique, sectoriel et géographique de la coopération Afrique-Europe. En revenant sur le concept colonial de « Eurafrique », les auteurs posent la question de savoir si les partenariats euro-africains n’ont jamais pu échapper à leurs origines impériales.
3Les relations complexes entre un passé colonial et le potentiel novateur de la coopération Europe-Afrique au XXIe siècle font de plus en plus souvent l’objet d’un examen minutieux par des spécialistes. L’ouvrage de Lukas Neubauer, The EU-Africa Relationship : Development Strategies and Policies of the EU for Africa (GRN Verlag Publishers, 2010) a évalué les fondements juridiques et les principes qui soutiennent les stratégies de coopération de l’Union européenne (UE) en Afrique depuis ses débuts dans les années 1950. L’ouvrage de Jack Mangala, Africa and the European Union : A Strategic Partnership (Palgrave Macmillan, 2012) évalue les succès et les limites de la Stratégie Conjointe Afrique-UE (JAES) adoptée en 2007. La coopération sectorielle a également été analysée : l’ouvrage de Toni Haastrup, Charting Transformation Through Security : Contemporary EU-Africa Relations (Palgrave Macmillan, 2013) traite en profondeur de la coopération sécuritaire, tandis que l’ouvrage de Gerrit Faber et Jan Orbie, Beyond Market Access for Economic Development : EU-Africa Relations in Transition (Routledge, 2014) vise à dévoiler les faces, jusqu’ici cachées, des accords de partenariat économique destinés à favoriser le commerce entre l’Europe et les pays africains.
4Malgré cette abondance relative d’ouvrages sur les relations bi-régionales, il n’existe pas de livre traitant spécifiquement de la coopération entre l’Afrique et l’Europe en matière de recherche et d’innovation. Une telle lacune peut paraître surprenante à une époque où les sciences, les découvertes technologiques jouent un rôle croissant dans l’élaboration des politiques de développement, et lorsque les partenariats en matière de sciences, de technologies et d’innovation (STI) relèvent de plus en plus d’un domaine prioritaire dans de nombreuses stratégies de développement aux niveaux national et mondial. En conséquence, une évaluation de la portée de la coopération en matière de recherche et d’innovation, ses développements structurels et sectoriels, les types de partenaires (publics et privés) impliqués (ou exclus) et, peut-être plus important encore, son potentiel pour résoudre les problèmes mondiaux les plus urgents s’avère nécessaire. C’est précisément cette lacune que cet ouvrage s’efforce de combler.
1 Portée et public-cible
5Si le présent ouvrage aborde la coopération Afrique-Europe à travers plusieurs perspectives, il accorde à chacune une importance plus ou moins grande. Il traite de l’Europe et de l’Afrique, mais s’attarde seulement en partie sur les multiples partenariats qui créent des liens entre les deux continents. Il tente de montrer l’évolution des relations multilatérales qui existent dans les domaines de la recherche scientifique, technologique et de la coopération, tout en survolant la question des relations bilatérales. Il présente certains des principaux projets multilatéraux en matière de STI, leurs réalisations, et les défis persistants ou à venir auxquels ils sont encore confrontés. La coopération en matière de STI dépasse les limites, géographiques ou scientifiques, et, en tant que telle, constitue un vaste sujet qui mériterait de faire l’objet d’une littérature plus abondante.
6Compte tenu de la complexité historique, géographique et stratégique du paysage de la coopération entre l’Afrique et l’Europe, définir la portée de la coopération en matière de STI s’est avéré une tâche rédactionnelle ardue. En effet, réaliser une évaluation critique et exhaustive du sujet semblait une entreprise aussi vaste que complexe. Par ailleurs, les domaines professionnels et académiques individuels des auteurs risquaient, par leur spécialité, d’être trop étroits pour rencontrer le grand public ou pour décrire fidèlement la nature bi-régionale de notre sujet. Ayant ces limites à l’esprit, nous avons décidé d’adopter une « position intermédiaire » afin de nous assurer que ce livre s’adresse de manière convaincante à un public assez large tout en reflétant l’expertise de ses auteurs.
7En abordant plus étroitement la question de la « portée » de la coopération au sens large, nous faisons référence à la poursuite d’objectifs partagés, en suivant des stratégies définies et convenues sur un pied d’égalité. Dans ce contexte, la question du financement est un élément récurrent et donc essentiel pour toute discussion sur la coopération Afrique-Europe en matière de recherche et d’innovation. Qu’ils soient financés par des programmes de financement internationaux de la recherche conduites par des entreprises publiques ou par des programmes de financement nationaux ou commerciaux, les partenariats encouragent une large participation multilatérale dans les deux régions et impliquent des chercheurs de plusieurs pays. On compte, parmi les programmes de financement importants qui correspondent à cette catégorisation, les programmes-cadres successifs (PC) de l’UE pour la recherche et l’innovation, le Fonds européen de développement (FED) et l’Instrument de coopération au développement (ICD) de l’UE (comme dans le cas des relations Afrique du Sud-UE).
8La recherche bilatérale, la recherche financée par des organisations caritatives et des organisations philanthropiques, les banques de fiducie et les banques de développement dépassent largement le volume de la coopération multilatérale en matière de recherche. La coopération multilatérale n’existe donc pas de manière isolée et ne représente qu’une partie d’un plus grand ensemble. Bien que ce livre aborde principalement la coopération multilatérale soutenue par des programmes internationaux, nous nous sommes également inspirés de l’expérience de la coopération Afrique-Europe financée dans d’autres contextes.
9Sur le plan thématique, comme l’indique notre sous-titre, ce livre traite de la coopération dans le domaine de la recherche appliquée qui trouve des solutions aux défis sociétaux communs et qui favorise des bénéfices sociétaux largement partagés. Il souligne en particulier le discours qui est communément tenu dans le cadre de la coopération en matière de recherche entre l’Europe et l’Afrique, et qui prône la réalisation de bénéfices mutuels grâce à des partenariats équitables. Ces principes résident au cœur de la Stratégie conjointe Afrique-UE (Joint Africa-UE Strategy, ci-après référée sous son acronyme anglais JAES) adoptée en 2007, qui a formalisé un partenariat entre l’Afrique et l’Europe en matière de STI. Ce livre ambitionne d’évaluer l’objectif et le rôle à venir du nouveau partenariat et ses relations avec le reste du paysage de la coopération entre l’Afrique et l’Europe en matière de recherche et d’innovation. Autrement dit, bien que la recherche fondamentale ne soit pas spécifiquement exclue de ce livre, son intérêt cible principalement l’exploitation de nouvelles connaissances et les innovations technologiques poursuivant le bien-être social et le développement économique.
10De même, nous nous intéressons à la nature et au processus sous-jacents de la coopération Afrique-Europe ainsi qu’à l’essence de ses partenariats bi-régionaux et multilatéraux. Plus particulièrement, nous intégrons une réflexion sur les conditions dans lesquelles la coopération s’effectue : les conditions-cadres, les obstacles susceptibles d’entraver l’amélioration de la coopération ainsi que les politiques et les programmes qui permettent de dépasser ces faiblesses et renforcer cette coopération. Conscients que la communauté scientifique mondiale déjà vaste et en pleine croissance mène des enquêtes de grande envergure sur les STI (notamment des enquêtes portant sur la recherche et le développement (R&D) ou des enquêtes sur l’innovation commerciale), un avis de non-responsabilité s’impose : nous n’avons pas utilisé les référentiels des statistiques en STI pour élaborer l’analyse, bien que nous reconnaissions que ceux-ci constituent des sujets intéressants pour de futurs travaux de recherche sur les aboutissants des relations. Nous avons plutôt choisi de travailler avec les praticiens de la coopération qui se trouvent à l’avant-garde des efforts de coopération. En tant qu’auteurs des chapitres de cet ouvrage, ils reviennent sur leur pratique et partagent leurs enseignements issus du terrain. Dans la mesure où ce livre se définit comme une ressource pratique, informée par divers penseurs et « praticiens », plutôt qu’une discussion théorique ou empirique avancée, nous espérons que ses analyses et son contenu susciteront l’intérêt de divers lecteurs ainsi que d’autres travaux de recherche, critiques ou engagements.
11Cette gamme multidimensionnelle de préoccupations et de contraintes soulève de nombreuses questions qui, dans la mesure du possible, ont été abordées dans ce livre : compte tenu du contexte historique et politique de la coopération Afrique-Europe, comment la coopération en matière de recherche appuie-t-elle la diplomatie d’une manière générale, et la diplomatie scientifique en particulier ? Quelle place les relations scientifiques occupent-elles dans le contexte plus large des relations politiques entre l’Afrique et l’Europe ? En outre, l’impact de l’innovation technologique sur la coopération scientifique doit faire l’objet d’une évaluation plus critique. À l’ère de la circulation massive de données, où la recherche internationale connaît une évolution rapide et où les chercheurs deviennent de plus en plus mobiles et diversifient leurs affiliations, il convient de se demander si les concepts de nationalité et de régionalisme conservent toute leur pertinence et de quelle manière ces changements ont affecté la coopération Afrique-Europe : existent-ils de manière significative au-delà même des concepts ? La dichotomie Afrique-Europe perd-elle de sa pertinence sur la scène mondiale ? Comment une coopération multilatérale financée par le secteur public et une recherche du secteur privé orientée vers le commerce trouvent-elles un terrain d’entente ? Enfin, l’émergence de nouvelles puissances scientifiques, de nouveaux partenariats stratégiques et d’une classe dotée de connaissances technologiques annonce-t-elle une rupture des limites disciplinaires de la coopération bi-régionale ?
12En résumé, ce livre aborde quatre défis majeurs. Premièrement, fournir un aperçu compréhensible du paysage mondial des politiques de recherche et d’innovation dans lequel le partenariat stratégique Afrique-Europe fonctionne actuellement. Deuxièmement, procéder à une analyse critique des divers réseaux et organisations qui soutiennent, permettent et renforcent la coopération bi-régionale en matière de STI. Troisièmement, révéler les défis de la compréhension des résultats et de l’impact de certaines initiatives réelles des entreprises opérant dans le domaine des STI. Quatrièmement, présenter une série de leçons claires qui peuvent être avancées pour informer les futurs efforts de coopération entre l’Afrique et l’Europe en matière de STI.
13Un dernier point concernant les questions liées à la portée et à la définition du concept de coopération s’impose. Nous parlons de la coopération « Afrique-Europe » lorsque nous désignons des projets concernant des pays africains et européens en dehors du cadre institutionnel formel établi par des organisations régionales telles que l’UE et/ou l’Union africaine (UA) (par exemple, dans le cas de la JAES). En outre, « Afrique-Europe » sert d’appellation plus commode pour que l’attention des lecteurs ne se perde pas dans la constellation de partenariats complexes et croissants. De même, les STI et la recherche et l’innovation (R&I) doivent être interprétées de manière large et comme synonymes, utilisées de manière interchangeable en fonction du contexte et/ou des spécificités des projets mentionnés.
2 Présentation des chapitres
14Ce livre est structuré en trois parties. La première partie, « Initiatives politiques et programmes », propose une description riche et une analyse critique des paysages qui ont façonné et continuent d’influencer la structure de la coopération Afrique-Europe en matière de STI. La deuxième partie du livre, « Coopération en matière de sécurité alimentaire, de changement climatique et de santé », accorde une place de premier choix aux groupes de spécialistes thématiques ou sectoriels qui partagent leur expertise et leurs points de vue d’initiés sur la manière dont la coopération en matière de STI répond aux priorités politiques et aux défis du terrain. La troisième partie, « L’avenir de la coopération Afrique-Europe pour la recherche et l’innovation », présente un ensemble de perspectives tournées vers l’avenir à partir de thèmes clés abordés tout au long du livre.
15Dans le premier chapitre, Daan du Toit et Andrew Cherry examinent les facteurs politiques, économiques et scientifiques qui ont stimulé le développement du partenariat Afrique-Europe en matière de STI ainsi que les défis auxquels celui-ci reste confronté. Tout en soulignant qu’une telle coopération est enracinée dans un contexte politique, voire politisée, les auteurs montrent que la JAES s’est révélée être une entreprise prospère, malgré les sceptiques qui continuent de pointer ses limites institutionnelles et structurelles. Plus important encore, peut-être, les auteurs soulignent que sa dimension internationale offre un fort potentiel pour façonner encore davantage le paysage de la coopération.
16Dans le deuxième chapitre, Ismail Barugahara et Arne Tostensen fournissent un aperçu chronologique des évolutions qui donnent forme à la coopération Afrique-Europe en matière de STI et proposent des moyens pratiques pour améliorer et rééquilibrer les principes sous-jacents. Les questions liées à la STI sont apparues tardivement dans les partenariats Afrique-Europe et ce n’est pas un détail négligeable. Ce chapitre rappelle aux lecteurs que la coopération bi-régionale porte la marque de la colonisation passée du continent africain, ce qui explique les inégalités et déséquilibres géographiques profonds des schémas de coopération. Le récent regain d’intérêt pour la STI survient à la suite d’un renouvellement des partenaires institutionnels, avec l’UA s’affirmant comme un leader régional essentiel dans la coopération en matière de STI.
17Bien que redresser le déséquilibre structurel reste une priorité, le troisième chapitre porte surtout sur certaines des réalisations des projets Afrique-Europe en matière de STI. Les auteurs, Erika Kraemer-Mbula, Vaitsas Konstantinos et George Owusu Essegbey, mettent l’accent sur des succès de coopération et donnent un aperçu du passé récent et des années à venir de la recherche et de la coopération en matière de STI, en se concentrant plus particulièrement sur les nouvelles technologies qui ont trait à l’eau, à l’assainissement et aux produits chimiques verts. Cette approche pratique révèle néanmoins des schémas de coopération intrinsèquement inégaux entre les pays africains, avec un secteur privé nettement sous-représenté. La coopération future doit donc se concentrer sur les méthodes de commercialisation et de diffusion des produits et services des STI.
18En ce qui concerne la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN), l’équipe des auteurs du quatrième chapitre affirme que la coopération Afrique-Europe est encore confrontée à deux défis majeurs. D’une part, l’aspect pratique et logistique des solutions innovantes pour la sécurité alimentaire accuse beaucoup de retard. Deuxièmement, des partenariats basés sur les principes d’égalité doivent être davantage institutionnalisés. Les questions relatives à la SAN sont liées à des contraintes structurelles socio-économiques, politiques et environnementales. De fait, elles nécessitent de vastes réseaux de recherche et de collaboration institutionnelle. Malgré plusieurs réalisations, les asymétries persistantes en matière de coopération continuent de peser sur les réalisations des objectifs de la SAN en Afrique subsaharienne. Les auteurs soulignent le rôle stratégique que les pays africains doivent jouer grâce à une coopération qui doit aussi prendre en compte les pays européens les moins développés, et qui fera la promotion de concepts alternatifs de développement nutritionnel et environnemental sur la scène internationale.
19Au cinquième chapitre, James Haselip et Mikes Hughes évaluent de manière critique le paysage de la coopération Afrique-Europe en matière de changement climatique. Les auteurs soutiennent que la complexité des défis en matière de recherche et d’innovation sur cette question nécessite des programmes de collaboration et d’évaluation plus précis. Plus important encore, ils soulignent la nécessité d’une plus grande harmonisation entre les priorités scientifiques et politiques sur le changement climatique. Ils suggèrent de définir les objectifs du projet avec plus de clarté afin d’obtenir des résultats mesurables et de mettre en place des solutions qui peuvent être perfectionnées.
20Le chapitre 6 examine les avantages stratégiques des programmes de collaboration internationale en matière de santé. Bien que regrettant, comme dans les chapitres précédents, le manque d’alignement ou d’harmonisation des priorités de recherche et des modèles de coopération, les auteurs montrent la manière dont la récente évolution positive de la recherche concernant les problèmes de santé en Afrique peut favoriser des partenariats de recherche plus constructifs et plus équilibrés avec les pays et les institutions en Europe. Les auteurs plaident pour un plus grand soutien à l’Initiative pour l’équité dans la recherche (Research Fairness Initiative – RFI) en tant que norme mondiale émergente prometteuse pour favoriser des partenariats de recherche équitables et durables et comme outil favorisant un cadre institutionnel plus inclusif et mieux institutionnalisé pour la coopération Afrique-Europe en matière de développement de la santé et innovation.
21Dans le chapitre 7, Gerard Ralphs et Isabella E. Wagner réfléchissent sur les déterminants de la « santé » des projets de coopération en matière de STI. Ils distinguent pour ce faire l’efficacité des projets de l’efficacité des partenariats. Dans un contexte où le partenariat peut s’avérer difficile – pour des raisons liées à l’histoire ou aux déséquilibres des pouvoirs – les auteurs proposent un ensemble d’applications concrètes pour relever ces défis. Ce faisant, ils soutiennent que l’utilisation des approches conceptuelles d’évaluation telles que « l’apprentissage des partenariats » sont nécessaires pour mieux situer les partenaires dans les contextes politiques, économiques et culturels de plus en plus complexes des projets de collaboration.
22En adoptant une vue d’ensemble de tous les chapitres, la postface offre des perspectives critiques sur les conditions-cadres, leur potentiel et leurs limites, et leur manière de façonner la coopération Afrique-Europe en matière de STI. Dans le but de réaffirmer la nécessité de la coopération entre deux continents voisins, elle plaide pour des mécanismes de coopération plus radicaux et novateurs, des modèles de financement plus axés sur le commerce et une « réflexion sur les résultats » (« outcome thinking ») plus aboutie afin d’assurer la durabilité d’une collaboration qui favorise non seulement des synergies entre les pays, les institutions de recherche et/ou le secteur privé, mais qui puisse surtout améliorer le bien-être de la société dans son ensemble.
3 Reportage sur le terrain
23Pour évaluer l’impact des collaborations Afrique-Europe en matière de STI, nous avons invité des gestionnaires de divers projets Afrique-Europe dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire et du changement climatique à donner un bref compte rendu des résultats obtenus (c’est-à-dire tout changement observable et vérifiable résultant directement des projets). Instrument clé pour le travail de développement et la gestion de programmes, cette réflexion sur les résultats documente le rôle général et l’importance des projets STI. Elle permet aux gestionnaires de projets, aux bailleurs de fonds et/ou aux organismes bailleurs de fonds d’attribuer des impacts observables à leurs travaux. Des résultats bien documentés et vérifiables n’empêchent toutefois pas un certain degré d’incertitude, autrement dit, une lacune en matière d’attribution. Les gestionnaires de projets doivent être conscients qu’il existe toujours des opinions divergentes quant à l’attribution d’impacts observables à un projet ou programme. La preuve de résultats spécifiques permettant de relier les résultats et les impacts est d’autant plus nécessaire.
24Les neuf « témoignages sur les résultats obtenus » commandés attirent l’attention sur les leçons apprises qui pourraient profiter à de futurs projets similaires. Quatre témoignages portent sur les progrès accomplis dans la conceptualisation de la collaboration Afrique-Europe en matière de recherche. Les cinq autres mettent l’accent sur des projets spécifiques dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition, de la sécurité et du changement climatique. Ces réflexions couvrent un certain nombre de pays africains et européens et englobent un large éventail de partenaires publics, privés et non gouvernementaux pour présenter des exemples de coopération bi-régionale capable de relever les défis mondiaux.
Bibliographie
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Références
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Auteurs
Association of Commonwealth Universities (Grande-Bretagne), andy.cherry@acu.ac.uk
Coordonne les projets CAAST-Net et CAAST-Net Plus depuis 2008. Ayant reçu sa formation à l’Imperial College London, il est entomopathologiste. Il est actuellement basé à l’ACU (Association of Commonwealth Universities), où il a initialement été affecté pour diriger l’unité Afrique et, dernièrement, pour gérer les projets de l’ACU destinés à favoriser la collaboration internationale dans le domaine de la recherche scientifique et technique et de l’innovation.
UNEP DTU Partnership (Danemark), jhas@dtu.dk
Chercheur principal dans le cadre du partenariat entre le PNUE et l’Université technique Lyngby (DTU) à Copenhague. Il travaille dans le cadre du groupe « Cleaner Energy Development », où il s’occupe de la conception et de la mise en œuvre de cadres favorables aux technologies d’atténuation du changement climatique, grâce à des bases de références multicritères et économiques et de la méthodologie de cartographie des résultats. Depuis 2013, il participe au projet CAAST-Net Plus, contribuant ainsi à ses travaux portant sur le changement climatique.
Human Sciences Research Council (Afrique du Sud), gralphs@hsrc.ac.za
Rejoint, en 2017, le Centre des indicateurs de la science, de la technologie et de l’innovation au Conseil de la recherche en sciences humaines (Afrique du Sud) en tant que gestionnaire de programmes et analyste des politiques. Il était précédemment directeur des partenariats et des projets chez *Research Africa, également en Afrique du Sud, où il a travaillé sur les projets CAAST-Net RIMI4AC et CAAST-Net Plus. En 2011-2012, il était basé à Ottawa en tant que bénéficiaire d’une bourse de recherche dans la division Partenariats entre donateurs du Centre de recherches pour le développement international du Canada (CRDI).
Centre for Social Innovation (Autriche), wagner@zsi.at
Chercheuse et cheffe de projet au Centre pour l’innovation sociale (ZSI) en Autriche, où elle évalue les programmes de politique scientifique et technologique et est responsable de la planification et de la mise en œuvre de stratégies de communication et de diffusion multimédia, principalement pour des actions de coopération et de soutien financées par l’UE dans les relations scientifiques internationales.
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