Recommandations
p. 81-84
Texte intégral
11. Prendre « l'option diaspora » – c'est-à-dire, d'une part, afficher le principe selon lequel les DST sont les acteurs d'un co-développement étendu aux sphères scientifiques et techniques et, d'autre part, afficher le principe d'une politique publique d'appui aux DST –, cette politique étant fondamentalement une politique de facilitation et non de substitution aux acteurs (ceux du pays d'accueil, du pays d'origine et de la DST).
22. Concevoir l'élaboration d'une telle politique comme un processus innovant et expérimental, basé sur des protocoles permettant le suivi, l'évaluation et l'accumulation des résultats. Mettre en place un dispositif d'observation, d'études et de recherche concernant le phénomène des DST, avec un effort particulier sur la production de données et d'indicateurs sur la mobilité internationale des personnels S&T.
33. Accorder une attention particulière dans ce processus :
aux questions de complémentarité et d'articulation avec les autres instruments de la politique de coopération S&T et de migration (en particulier articulation au FORIM – Forum des associations de migrants en France) ;
aux questions de cohérence entre les différentes interventions concernant un même pays et de synchronisation des agendas ;
aux modalités pratiques de l'appui aux DST, établies à partir de propositions émanant des DST elles-mêmes, ainsi que des pays d'origine ;
au rôle des acteurs S&T en France, organismes de recherche et institutions d'enseignement supérieur en particulier.
44. Étudier La possibilité de monter un « incubateur de DST » pour :
constituer le lieu d'accumulation d'information sur les populations expatriées hautement qualifiées en France, qui fait actuellement défaut (statistiques, lieux de provenance et de travail, catégories socioprofessionnelles, etc.) ;
servir de relais français des réseaux diasporiques ainsi que de lieu d'étude et de recherche à leur propos ; le suivi, l'évaluation, la promotion et l'intercommunication des différents réseaux pourraient y être hébergés (et pas nécessairement gérés) ;
fournir, sous forme mutualisée, un certain nombre de services d'appui aux DST en cours de développement, en particulier pour tout ce qui concerne la gestion administrative et les bases de données, ainsi que l'infrastructure d'échanges.
5Cette entité maintiendrait les bases d'information et de connaissances sur les compétences disponibles dans le pays et parmi les expatriés, sur les trajectoires possibles pour les jeunes en cours de formation, sur les projets de recherche en cours. Elle assurerait la mémoire, le « knowledge management », la capitalisation des expériences multiples et dispersées. Elle pourrait également constituer une structure d'animation des DST et un centre de ressources mutua-lisées et partagées entre elles. L'incubateur ouvrirait une ligne de communication permanente avec les organismes de recherche, universités, entreprises, médias, etc. Les sources de financement de projets particuliers pourraient y être explorées systématiquement. L'évaluation des actions opérées y serait également organisée et conservée.
6Cet incubateur pourrait bénéficier de formes de soutien similaires à celles des incubateurs établis dans le cadre de la Loi sur l'innovation de 1999.
75. Inviter et aider les pays partenaires à se doter d'antennes opérationnelles ayant connaissance des compétences expatriées et assurant la relation avec les besoins en matière de développement local. Ces antennes peuvent être conçues comme un instrument d'aide aux efforts de régionalisation des initiatives de collaboration entre les DST, les partenaires locaux et les pays d'accueil. Elles peuvent aussi s'inscrire dans une politique de coopération Sud-Sud, une antenne africaine pouvant être jumelée avec une autre, asiatique, latino-américaine, etc., afin de faire profiter l'ensemble des expériences, des moyens et des résultats concrets de chacune.
86. Soutenir les initiatives de OST afin qu'elles puissent sortir du seul bénévolat, souvent synonyme de stade artisanal. Une certaine forme de professionnalisation est à encourager. Des chercheurs et ingénieurs pourraient ainsi être mis à disposition temporaire par leur institution, selon les mêmes procédures que celles qui s'appliquent aux personnels impliqués dans une création d'entreprise (Loi sur l'innovation de 1999).
97. Considérer les TIC comme un élément essentiel du processus futur des DST. En conséquence, traiter ce domaine comme faisant partie intégralement des politiques publiques nationales et internationales à développer. Ne pas laisser des pays de la ZSP en dehors de la structuration internationale des grandes artères de télécommunications. Lancer des expérimentations diversifiées « d'espaces d'interactions en réseau » adaptés aux DST, en liaison avec les programmes de recherche français et européens. Promouvoir les dimensions culturelles, organisationnelles et institutionnelles de l'animation des réseaux en ligne.
10Étudier comment des avancées dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) et leurs usages peuvent ouvrir de nouveaux espaces pour les pratiques des DST. Une check-list des instruments utiles aux réseaux DST serait très utile.
118. Le 6e programme cadre de recherche et développement de la Commission européenne offre à la fois des moyens traditionnels de coopération scientifique et technique ainsi que certaines possibilités nouvelles.
■ Le programme INCO 3 – mesures spécifiques d'appui à la coopération internationale – doté de 315 millions d'euros, prolonge les programmes antérieurs (STD et INCO 1 et 2) avec les pays tiers (pays en développement, zone méditerranéenne, pays de l'Est, Russie, Balkans). Tous ces programmes peuvent être utilisés par des groupes diasporiques pour abonder en ressources des partenaires dans leurs pays d'origine.
■ Certaines des actions du programme « Marie-Curie » peuvent être directement utilisées par les DST pour leurs activités :
Les bourses de visiteurs internationaux (incoming international fellowships) offrent explicitement la possibilité de financement de la réintégration sur place (dans le pays d'origine) de chercheurs provenant de « pays en développement ou intermédiaires » ; cela donne les moyens d'une circulation réelle, évitant les risques de déracinement institutionnel et intellectuel.
■ Les bourses de réintégration internationale (international réintégration grants) ouvrent la possibilité dans l'autre sens, pour des chercheurs d'origine étrangère installés dans un pays de l'Union, de travailler pendant plusieurs années dans sa région d'origine et de bénéficier de moyens de réinsertion à son retour dans le pays d'accueil.
■ Enfin, on pourrait explorer les possibilités d'élaborer une proposition de « projet intégré » sur le sujet en liaison avec les principales agences de développement des pays de l'Union européenne.
129. Participer activement aux programmes internationaux existants et favoriser leur coordination :
TOKTEN (Transfer of Knowledge Through Expatriate Nationals) du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement),
MIDA (Migrations internationales pour le développement en Afrique) de l'Organisation internationale pour les migrations,
MIDA-Santé de l'Organisation mondiale de la santé,
ALAS (Association latino-américaine des scientifiques) et TALVEN (Talentos Venezuela) de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour la science, la culture et l'éducation),
Development Marketplace (business networks) de la Banque mondiale,
Évaluation des réseaux DST par la Banque asiatique de développement.
1310. Donner d'emblée une certaine visibilité à ce nouveau volet de la politique de coopération S&T en en faisant l'annonce dans le cadre d'un colloque réunissant les acteurs concernés et se déclinant en ateliers de travail pour amorcer l'étude de faisabilité de ces différentes recommandations.
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