4. Une répartition mondiale
p. 32-35
Texte intégral
1Le trachome a disparu en Europe et en Amérique du Nord grâce à l’élévation du niveau de vie entraînée par l’industrialisation et le développement économique. Il demeure néanmoins répandu dans une grande partie du monde, où il représente, du fait des complications cécitantes, un important problème de santé publique, en particulier dans certains pays d’Afrique, du Moyen-Orient, du sous-continent indien et de l’Asie du Sud-Est.
PAYS TOUCHÉS PAR LE TRACHOME
En Afrique
2L’Afrique reste le continent le plus touché (carte 3). Autrefois prédominant dans tous les pays d’Afrique du Nord depuis l’Atlantique jusqu’à la mer Rouge, le trachome persiste dans plusieurs foyers dans le Sud marocain, dans certaines oasis d’Algérie ou de Libye, ainsi que dans plusieurs zones rurales de la vallée du Nil. C’est au sud du Sahel qu’il représente un problème grave de santé publique avec une distribution cruciforme, la branche verticale s’étendant de la vallée du Nil jusqu’à l’Afrique du Sud et la branche horizontale prenant une bande sahélienne depuis Dakar jusqu’à Djibouti.
En Asie
3Les foyers « historiques » du Moyen-Orient sont en voie de résorption rapide (la province orientale d’Arabie Saoudite, des foyers situés dans les états du Golfe, en particulier à Oman, ainsi qu’au Yémen et en Iran).
4Il persiste par contre d’importantes poches en Afghanistan, au Pakistan, en Chine, en Inde, au sud-ouest du Népal, et au Viêt-nam.
En Amérique du Sud
5Plusieurs pays sont encore touchés, en particulier le sud du Mexique, le Guatemala, le nord-est du Brésil, la Bolivie et le Pérou.
En Océanie
6Le trachome demeure un problème de santé publique chez les Aborigènes d’Australie et dans certaines des îles du Pacifique.
ESTIMATION DU NOMBRE DE TRACHOMATEUX
7Des estimations du nombre de trachomateux ont été établies à plusieurs reprises depuis la fin des années 1950. Les enquêtes réalisées en population générale étaient malheureusement peu nombreuses jusqu’aux dix dernières années et les projections de ce fait toujours hasardeuses. De nouvelles données recueillies ces dernières années permettent aujourd’hui une approximation plus fiable.
8Le premier groupe d’experts réunis par l’OMS en 1959 avait avancé le chiffre de 400 millions de trachomateux dans le monde. Dans les années 1960, prenant en compte plusieurs enquêtes nationales, Bietti et al. (1962) ont réévalué ce chiffre à 500 millions. En 1984, Dawson et Schaechter (1985) ont estimé le nombre des trachomateux à 360 millions.
9En 1992, un modèle a été élaboré par l’OMS pour estimer le poids du trachome et de la cécité due à cette maladie. Un questionnaire a été adressé aux ministères de la Santé de 96 pays pour connaître le nombre de cas de trachomes estimés et le nombre de personnes susceptibles d’être aveugles en raison du trachome. Les auteurs ont alors estimé qu’environ 146 millions de personnes étaient atteintes de trachome actif (Thylefors et al., 1992, 1995 ; tabl. I) et que 10 millions présentaient un trichiasis.
10Dix ans après, en 2002, une nouvelle estimation est réalisée par l’OMS (Resnikoff et al., 2004) fondée sur les nouvelles enquêtes nationales de prévalence du trachome menées à son instigation dans plusieurs régions du monde : 86 millions d’individus dans le monde présenteraient un trachome actif (TF/TI) et 7,6 millions auraient un trichiasis, courant ainsi le risque de devenir aveugle (tabl. II).
11La diminution apparaît donc importante en dix ans. Il faut être néanmoins prudent en interprétant ces chiffres et tenir compte du fait que l’estimation de 1992 était, de par le manque de données, beaucoup moins fiable que celle réalisée en 2002.
12Il est cependant possible d’affirmer que le nombre des trachomateux a été divisé par deux en Asie du Sud-Est et en Méditerranée orientale, et qu’il a été réduit d’un tiers en Afrique.
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