Le risque de désertisation en Tunisie présaharienne
Sa limitation par l’aménagement agro-pastoral
p. 291-307
Texte intégral
PRÉAMBULE
1Cette contribution a pour but de présenter les problèmes liés aux risques de désertisation, induits par les pratiques de l’agriculture et du pastoralisme dans les zones arides du Nord Sahara.
2La notion du risque est dans ces régions présahariennes relativement complexe. On peut considérer qu’il existe tout d’abord, pour les productions végétales et animales, un aspect du risque, uniquement lié aux caractéristiques climatiques (en particulier celles de la pluviosité) et contre lequel l’homme ne peut se prémunir ; en effet on ne peut, actuellement, maîtriser les aléas de la pluviosité. Par ailleurs l’homme, dans son désir de lutter contre l’aridité et d’améliorer les potentialités agricoles de ces régions (arido-culture, irrigation, élevage, etc...), induit dans la majorité de ses interventions un risque de dégradation et de désertisation. Ce risque, lié en outre à l’extrême sensibilité (ou fragilité) du milieu, s’ajoute au précédent, constituant un ensemble que l’on se propose d’analyser.
3En raison des nombreuses études qui y ont déjà été effectuées (le houerou, 1959, 1969 ; floretet al., 1973, 1976, 1978 a et b, 1981, 1982, 1983 et 1984 ; Nations-Unies, 1977 ; khattali, 1981 et 1983 a et b ; m’timet, 1983 ; huynh van nhan, 1982, etc...), la Tunisie présaharienne a été choisie comme exemple, mais de nombreuses régions des autres pays nord-africains présentent les mêmes risques.
4On s’efforcera donc, après avoir caractérisé cette région à haut risque climatique, de montrer comment les pratiques actuelles minimisent ou amplifient les nuisances d’origine climatique, de présenter quelques méthodes d’évaluation du risque de dégradation ou de désertisation, et de proposer quelques ébauches de solutions pratiques visant à réduire, ou du moins à stabiliser, les risques à un niveau acceptable par les populations.
1. PRÉSENTATION DE LA TUNISIE PRÉSAHARIENNE
5La Tunisie présaharienne couvre environ 30 000 km2. La hauteur annuelle moyenne des pluies est comprise entre 100 et 200 mm (fig. 1). Ces pluies, très irrégulières, tombent surtout durant la période froide ; la sécheresse, accentuée par des vents desséchants, est quasi absolue entre mai et septembre. Le régime thermique est très contrasté. La moyenne des températures minimales du mois le plus froid (janvier) va de 4 à 7° C, celle des températures maximales du mois le plus chaud (juillet) de 32 à 36° C. Selon la classification d’emberger la majeure partie de cette région se situe dans l’étage bioclimatique méditerranéen aride, sous-étage inférieur.
6À ce climat correspond une végétation steppique très contrastée en raison des nombreux types de substrat présents, de la redistribution de l’eau de pluie par le ruissellement et de la pression plus ou moins forte de l’homme sur cette végétation (labour, surpâturage, etc...).
7On assiste, depuis le début du xxe siècle, à une profonde transformation du paysage dans le Sud tunisien qui résulte de l’augmentation de la population et de sa sédentarisation dans les villages offrant écoles, dispensaires, etc... Ces populations se fixent souvent sur les piedmonts des montagnes afin de bénéficier des eaux de ruissellement, ou bien à proximité des zones inondables afin de pratiquer des cultures vivrières de décrue.
8Ces changements dans le mode d’habitat sont accompagnés de modifications affectant les systèmes fonciers et l’utilisation qualitative et quantitative des ressources naturelles de l’espace rural. L’utilisation passée (début du xxe siècle) de cet espace était principalement représentée par l’élevage extensif (ovins, caprins) sur des pâturages collectifs et par une céréaliculture épisodique dans des zones traditionnelles bien adaptées. Ces populations pratiquaient alors une économie d’échange avec les habitants sédentaires des oasis afin de s’approvisionner en fruits, légumes et fourrages, qu’elles ne produisaient pas elles-mêmes ; elles assuraient leurs autres besoins par autoconsommation.
9Ces transformations entraînent des modifications profondes du paysage et des « systèmes écologiques » du Sud tunisien. Les steppes, qui couvraient les sols des glacis limoneux au piedmont des montagnes, sont maintenant défrichées en totalité et l’érosion hydrique y est devenue importante. Les steppes des zones sableuses, très attractives pour la céréaliculture, voient chaque année de nouvelles surfaces défrichées, ce qui restreint d’autant plus les zones traditionnelles de pâturage. Ceci est d’autant plus grave que ces sols sont particulièrement sensibles à l’érosion éolienne. Cette dernière, s’ajoutant à l’érosion hydrique, conduit à une diminution globale de la capacité qu’ont ces sols à stocker l’eau de pluie qui ruisselle sur les terres ainsi dénudées, contribuant à grossir épisodiquement les oueds et à remplir les dépressions, voire à provoquer des inondations localisées catastrophiques.
10Simultanément, la pression des animaux domestiques s’accentue sur les steppes à sols superficiels qui sont peu aptes à la mise en culture. Il y a diminution globale de la superficie des steppes pastorales en « bon état », au bénéfice de leurs stades de dégradation, dont certains ont atteint des seuils à partir desquels il est difficile d’imaginer une possibilité de reconstitution du couvert végétal. La gestion des ressources naturelles est alors déséquilibrée ; le prélèvement dépasse la capacité de renouvellement et les processus de désertisation sont engagés.
2. LA CARACTÉRISATION DU RISQUE EN AGRICULTURE
11Le paysan et l’éleveur du Sud tunisien courent essentiellement deux types de risques :
- un risque annuellement répété de voir des espérances de récoltes ou de production diminuées, voire même réduites à néant en raison du caractère aléatoire de la pluviosité.
- un risque lié aux pratiques à plus ou moins long terme, mais prévisible, de voir certaines de ses spéculations fortement compromises en raison de la dégradation du milieu sur lequel ils opèrent.
2.1. Risque et pluviosité
12L’eau, dans ces régions, est le principal facteur limitant de la production végétale. Si, dans l’ensemble, on peut dire qu’une bonne production est liée à une année pluviométrique favorable, il faut insister sur le fait que la précocité des pluies, le nombre et la répartition des jours de pluie au cours de la saison, l’intensité et la hauteur des averses, sont autant de variables à prendre en compte et à étudier pour caractériser le risque encouru, comme le montre le tableau I où est illustré un exemple de la variabilité des productions en fonction de la pluviosité de l’année.
13Il n’est pas question ici de faire une analyse statistique de la pluviosité du Sud tunisien, mais on peut reprendre les principaux résultats de floret et pontanier (1982) concernant une étude sur la Tunisie présaharienne.
14En outre, en l’absence d’aménagement permettant la maîtrise des eaux de surface, certains milieux courent le risque de perdre énormément d’eau par ruissellement, augmentant ainsi les nuisances de l’aridité ; ceci est encore plus accentué lors des années qui devraient être bonnes (fortes hauteurs annuelles). Ainsi, au cours des fortes averses, on assiste sur un territoire donné à la redistribution de l’eau qui est fonction de la nature des formes édaphiques et surtout des intensités pluviométriques. On appelle pluie efficace Pe, la quantité d’eau de pluie qui recharge les réserves en eau du sol ; c’est la partie infiltrée (floret et pontanier, 1984).
15Le tableau II donne un exemple de ce risque de perte d’eau par ruissellement en fonction de l’intensité. On y observe en particulier pour deux très bonnes années (73/74 et 75/76) identiques sur le plan des hauteurs PE annuelles, des coefficients d’efficacité de la pluie respectivement de 40 % et de 86 %.
16Cependant ce risque de perte d’eau n’est pas toujours un inconvénient dans les régions arides. Dans certaines situations c’est même un avantage que l’on utilise pour concentrer et mobiliser les eaux à des fins d’intensification de l’agriculture.
2.2. Pratiques culturales et risques de dégradation et de désertisation
17Si les risques de sécheresse prolongée conduisent à court terme à des périodes de disette, le retour d’années plus favorables ne permettent pas toujours la remontée biologique du milieu naturel. En effet, les fluctuations périodiques de la pluviosité ont toujours existé, et elles ne peuvent expliquer seules la baisse actuelle générale des potentialités du milieu naturel en Tunisie présaharienne. La pression sans cesse croissante sur des terres utilisées sans discernement est à l’origine de la situation actuelle. « C’est l’homme qui crée le désert, le climat n’est qu’une circonstance favorable » (le houerou, 1969).
18Le pâturage excessif provoque une réduction du couvert végétal et de la biomasse des espèces végétales présentes, associée à une raréfaction progressive des bonnes espèces pastorales et surtout des espèces annuelles et à un accroissement au moins relatif des espèces inalibiles (non pâturées).
19La mise en culture a des effets beaucoup plus rapides et accentués, provoquant l’arrachage des espèces vivaces et la mise en mouvement des horizons superficiels du sol, essentiellement lors des labours à la charrue polydisque, pratique qui tend à se généraliser.
20Quoique diffuse, l’ éradication et la cueillette des espèces ligneuses est un phénomène dont la gravité est accentuée au voisinage des habitations où, à cause de la raréfaction de cette source d’énergie, elle s’exerce sur des végétaux de plus en plus petits et concerne également le système racinaire, anéantissant toute possibilité de régénération rapide de ces steppes.
les processus de dégradation
21En Tunisie présaharienne, lorsque la végétation n’est pas trop dégradée, il existe, quelle que soit l’époque de l’année, une végétation pérenne qui couvre au moins 20 à 40 % de la surface du sol. Ce couvert augmente fortement pendant les périodes pluvieuses grâce au développement des plantes annuelles. Cette végétation est suffisante pour protéger le sol de l’érosion éolienne et même pour provoquer, au pied des espèces pérennes, le dépôt de sédiments (minéraux ou organiques), conséquence des vents, souvent violents dans ces régions. Par ailleurs, la présence de ce couvert végétal à la surface du sol est un frein efficace au ruissellement et à l’érosion hydrique qu’il ralentit ; les systèmes racinaires favorisent, par ailleurs, la résistance mécanique du substrat et l’infiltration de l’eau.
22Si, pour une raison ou une autre, le couvert végétal est détruit, la partie supérieure du sol est soumise à l’érosion éolienne et hydrique (cf. fig. 2). Les particules sableuses enlevées par le vent s’accumulent alors en des endroits privilégiés sous la forme primaire de voile sableux puis de dunes vives stériles. Ce processus de déflation de la surface du sol se stabilise lorsqu’une couche plus compacte du sol est atteinte ; il reste alors à la surface du sol des éléments très grossiers (cailloux et graviers) et la partie supérieure des couches de sol les plus dures. Il en résulte que la pénétration de l’eau dans le sol est considérablement réduite. Les espèces pérennes qui ont résisté à ce processus ont du mal à survivre et, d’une façon générale, annuelles et pérennes ont du mal à germer. Sur ces surfaces « glacées » l’eau ruisselle facilement, provoquant l’apparition des processus d’érosion hydrique (formation de rigoles et de ravins) : l’aridité s’accroît. Tels sont en Tunisie les processus physiques dominants de la dégradation que risquent de subir les systèmes écologiques.
23Le couvert végétal raréfié présente une surface foliaire diminuée pour la photosynthèse ; les systèmes racinaires exploitant des couches meubles du sol de plus en plus minces ne peuvent plus accumuler des réserves suffisantes à une bonne production (cf. tabl. III). La matière organique du sol disparaît ainsi qu’une partie des éléments nutritifs. Sous le climat aride, le facteur limitant de la production étant surtout l’eau, c’est la diminution de l’aptitude à emmagasiner l’eau utile à la production végétale qui peut être considérée comme l’un des critères les plus importants d’appréciation de la désertisation.
24La baisse de la productivité biologique du milieu qui s’ensuit peut être irréversible à l’échelle d’une ou plusieurs générations, car sous ce climat aride la végétation spontanée montre un faible dynamisme, même après des mesures de protection et un aménagement rationnel.
25Cependant on constate que les systèmes écologiques ne réagissent pas de la même manière selon leur sensibilité à ces processus et suivant l’utilisation qui en est faite par l’homme (floret et al., 1976, 1981, 1982). Par ailleurs, l’attractivité qu’ils exercent pour les activités humaines n’est pas toujours équivalente.
26Par contre, parallèlement aux processus de dégradation, il en existe d’autres qui conduisent, soit à la stabilisation du phénomène, soit parfois au renversement de cette tendance. Ce dynamisme, cette vitesse de cicatrisation de la végétation est très variable d’un système écologique à l’autre (floret, 1981), et dépend du temps et de l’intensité des pressions humaines ou animales.
27Cependant, actuellement dans la zone concernée, les processus de dégradation sont plus rapides et importants que les phénomènes de régénération.
28Toutes ces notions ont été utilisées pour évaluer et cartographier la désertisation actuelle et les risques de désertisation future (floret et al., 1976 ; Nations-Unies, 1977 ; khattali, 1981, 1983 a et b).
3. QUELQUES SOLUTIONS POUR DIMINUER LES RISQUES
29Principe : L’aménagement en zone aride doit s’appuyer sur la variabilité spatiale et temporelle des productions pour limiter les risques dus au climat. Types et modes d’exploitation du milieu doivent être choisis pour limiter les risques d’érosion.
3.1. Caractéristiques favorables du milieu
30Les espèces végétales se sont remarquablement adaptées à la variabilité temporelle des précipitations. Elles réagissent très rapidement lorsque les conditions de l’environnement changent.
31Cette adaptation porte surtout sur les mécanismes de la germination et de la résistance à la sécheresse. Les exemples sont nombreux : la germination n’a lieu qu’après une certaine quantité de pluie et pour certaines températures qui donnent des chances de survie à la plantule.
32Les annuelles bouclent leur cycle en 2-3 mois ; les plantes à bulbe peuvent passer plusieurs années sèches sans produire de pousse ; les plantes ligneuses steppiques réduisent considérablement leur surface foliaire et perdent des quantités importantes de matériel végétal actif en été (dimorphisme saisonnier). evenari et al., (1971) ont introduit à ce sujet les notions imagées d’espèces « arido-passives » (qui ne présentent pas de tissus photosynthétiques actifs durant la période sèche) et d’espèces « arido-actives » (qui doivent disposer de réserves d’eau pour fonctionner, même au ralenti). Ces dernières sont celles qui ont les caractères bien connus des vrais xérophytes (cuticule épaisse ; stomates rares et enfoncés ; tiges et pousses photosynthétiques ; feuilles petites, succulentes ou épineuses). Il ne faut pas oublier aussi que, même si la pluviosité est faible, les précipitations tombent en majeure partie durant la période froide, à un moment où l’évaporation n’est pas trop importante. L’efficacité de la pluie pour la production végétale est donc relativement plus importante qu’au Sud du Sahara.
33La diversité des types biologiques (et des réponses adaptatives des végétaux) que l’on rencontre sur une même station avec une végétation en bon état, permet aussi de « tamponner » les conséquences défavorables de la variabilité climatique. Les systèmes racinaires de ces végétaux se partagent le sol jusqu’à la profondeur habituellement atteinte par la pluie. Les espèces annuelles et les petites espèces pérennes tirent parti des pluies fréquentes, même peu abondantes, et leurs racines, proches de la surface, surtout dans leur stade juvénile, sont en compétition pour l’eau avec le pouvoir évaporant de l’air.
34Les espèces pérennes buissonnantes ont fréquemment une partie de leur système racinaire également dans les couches de surface, mais elles exploitent aussi les couches profondes qui s’humectent sporadiquement lors de gros épisodes pluvieux. Par ailleurs, on trouve, dans certains milieux, des espèces proches des Phréatophytes qui envoient leurs racines à de grandes profondeurs, jusqu’à la nappe, s’il elle existe. Cependant ce partage des ressources n’est peut-être pas à son optimum actuellement ; on peut en effet se demander si ce n’est pas l’homme qui a fait disparaître une strate arbustive claire susceptible de compléter l’utilisation de l’espace.
35La diversité de ces types biologiques est sans doute le résultat d’une lente adaptation. Elle permet, comme on l’a déjà signalé, l’étalement de la production dans l’année. Elle permet aussi l’utilisation conjointe de la végétation par des animaux à préférences alimentaires différentes tels que ovins, caprins, camelins, ce qui joue manifestement un rôle synergique pour la production pastorale globale d’une station donnée.
36La plasticité des races locales d’animaux domestiques est un autre atout pour l’aménageur. En Tunisie présaharienne, les ovins de race barbarine, en particulier, peuvent supporter des pertes de poids considérables (ismaïl, 1984). C’est un caractère à favoriser par la sélection plutôt que de chercher à obtenir des animaux de gros formats, plus productifs en bonne année, ainsi que l’a souligné hadjej (1975).
37La diversité des systèmes écologiques conduit à une variabilité spatiale importante et intéressante. Ce grand nombre des types de milieu sur une relativement petite surface doit être rapproché de plusieurs facteurs d’hétérogénéité : gradients climatiques rapides, diversité des roches-mères, mais surtout modalités de la redistribution de l’eau. L’eau est le facteur limitant pour les plantes sous climat aride. La redistribution des faibles pluies, fonction des conditions topographiques, et le stockage de l’eau, fonction du type de sol, conduisent à une multitude de situations contrastées auxquelles se sont adaptés plantes, animaux et hommes. La micro-hétérogénéité à la surface du sol (microtopographie, inégalité des dépôts), provoque une redistribution de l’eau par ruissellement ou infiltration différents, ce qui donne en général la possibilité à une partie au moins des espèces de germer et d’achever leur cycle, même si l’année présente un fort déficit de pluviosité. Cette diversité des systèmes écologiques est aussi un facteur favorable pour le pasteur qui peut conduire ses animaux sur des parcours à époques de production échelonnées : parcours à base d’annuelles de fin d’hiver et début du printemps des zones défrichées ; parcours de chaumes à la fin du printemps ; parcours de printemps et d’été des plaines sableuses ; parcours d’été des pelouses des bas-fonds alluviaux.
3.2. Pratiques agricoles pour limiter les risques liés au climat
38De pasteurs nomades, qui utilisaient la production de la végétation naturelle quand et où elle se présentait, les habitants tendent à devenir agriculteurs sédentaires. D’une façon générale, la culture aurait dû rester localisée dans les zones basses ou sur le piémont des montagnes recevant un appoint d’eau par ruissellement ; les 100 à 200 mm de pluviosité moyenne annuelle ne permettent pas des rendements soutenus sans cet appoint. Or, on trouve maintenant des zones défrichées pour être soumises à la céréaliculture, donc sujettes à l’érosion, en plaine et même sur les collines. L’accroissement considérable de la population et l’apparition de nouveaux modes de vie (sédentarisation) ont donc conduit à s’écarter de la localisation optimale respective des cultures et des parcours qui était presque la règle dans un passé récent, à perdre la souplesse d’utilisation qui permettait l’adaptation à la variabilité spatiale et temporelle de la productivité biologique des différents milieux.
39holling (1973) souligne qu’un aménagement basé sur la flexibilité d’un système doit :
- envisager beaucoup d’options possibles laissées ouvertes,
- viser le niveau régional plutôt que le niveau local,
- tirer parti de l’hétérogénéité de la région.
40Donnons-en quelques exemples :
41L’intégration de la céréaliculture et du parcours dans l’aménagement rural permet une réponse flexible pour la production en fonction de la pluviosité de l’année. Si l’année est bonne, la céréale est récoltée et les parcours suffisent aux animaux ; si l’année est sèche au printemps, la céréale en vert (qui a toujours un minimum de croissance hivernale) est pâturée avant maturité. C’est un système utilisé depuis fort longtemps par les populations locales.
42Par ailleurs, les céréaliculteurs peuvent répartir les risques grâce à la diversité des systèmes écologiques. Nous avons observé et mesuré que les sables et les limons, par exemple, ne stockeront et ne redistribueront pas l’eau à la culture de la même façon, pour une même quantité de pluie.
43La variabilité spatiale des précipitations doit amener à une réorganisation de la transhumance inter-régionale, comme c’était la règle autrefois ; les échanges commerciaux entre régions doivent être favorisés ; des dispositions doivent être prises pour permettre l’abattage des animaux et le stockage de la viande en cas de sécheresse prolongée.
44La plantation d’arbustes fourragers, en tant que stratégie pour permettre d’échapper au risque d’absence de nourriture pour les troupeaux durant les périodes de sécheresse a été entreprise dans de nombreux pays, en particulier, sur la base d’Opuntia ficus-indica, Atriplex sp., Acacia sp., etc.
45L’intégration des zones irriguées et des parcours devrait permettre une utilisation optimale de la production irrégulière de ces derniers et une stabilisation des effectifs des troupeaux grâce à la supplémentation en fourrages et grains. Jusqu’à présent, cependant la dégradation en auréole des parcours, autour des zones agricoles intensives, est presque la règle. Il faut donc encourager cette intégration par une certaine réglementation et par des mesures incitatives appropriées.
46Une solution pour diminuer le risque de sécheresse pour une culture consiste en la récupération des eaux de ruissellement provenant des systèmes dégradés et à leur concentration vers les systèmes les plus productifs. C’est une pratique utilisée depuis longtemps en Tunisie et ailleurs (evenari, 1971 ; el amami et chaabouni, 1980). Les techniques traditionnelles de concentration des eaux sont efficaces : petits barrages successifs disposés au travers d’une vallée qui ralentissent l’écoulement et favorisent l’infiltration (ainsi que le dépôt des matières en suspension) ; levées de terre sur les glacis qui permettent de récupérer les eaux de ruissellement. Une partie de la surface du glacis est donc réservée à la « collecte de l’eau » et une autre à la « production ».
3.3. Pratiques culturales pour limiter les risques d’érosion
3.3.1. techniques de culture
47Dans un bref avenir on ne peut attendre des populations locales qu’elles abandonnent totalement les céréales qui occupent une place très importante dans leur ration alimentaire et qui, souvent, pour une même surface, conduisent à des profits supérieurs à ceux obtenus avec l’élevage. Il faut essayer de limiter la culture en zone sableuse et tout au moins d’utiliser des techniques appropriées pour éviter l’érosion.
48fryrear (1983) présente une revue récente des techniques culturales utilisées aux États-Unis pour limiter l’érosion éolienne : « résidus de culture déposés sur la surface du sol, réduction de la largeur des champs, augmentation de la rugosité du sol, utilisation de stabilisateurs de sols, concentration des efforts de contrôle de l’érosion durant les périodes critiques ».
49Dans les régions arides d’Afrique du Nord, ce genre de techniques a été peu étudié. Des essais ont cependant été entrepris en Tunisie (khattali, 1983) et sont encore en cours. Les premiers résultats figurent sur le tableau IV. Dans l’état actuel des connaissances, les pratiques culturales à préconiser sont les suivantes :
- écarter la charrue polydisque ou, à la limite, associer son utilisation, dans le cas où les agriculteurs acceptent un investissement, à l’apport de résidus de végétation spontanée (paille, Rhanterium, etc...) et ce, pour améliorer la rugosité du sol et à la longue son niveau trophique par décomposition de végétaux incorporés ;
- remplacer la charrue polydisque par la déchaumeuse à socs ou, à la limite, un outil à dents ;
- maintenir des bandes de végétation naturelle entre les bandes cultivées (des bandes de 5 m sont suffisantes) ;
- labourer perpendiculairement aux vents dominants actifs.
3.3.2. regénération de la végétation
50Dans les zones où les rendements céréaliers sont très aléatoires ou bien dans les zones sableuses à haut risque d’érosion, on doit tenter de provoquer une régénération du couvert végétal, protecteur du sol et producteur pour les animaux. Cette régénération peut s’obtenir par une protection totale plus ou moins longue ou bien par une diminution de la charge en animaux. Le resemis d’espèces pastorales n’a, jusqu’à présent, pas été un succès en zone aride.
51D’une façon générale, avec la protection, le couvert augmente mais les effets sont différents selon les milieux et les types de végétation qui leur correspondent.
52La protection des steppes sur croûte gypseuse donne des résultats peu intéressants. En effet, ces croûtes ont été formées par ablation de l’horizon de surface. Les couches gypseuses de néogenèse ou géologiques durcissent rapidement lorsqu’elles sont exposées à la surface du sol. La formation de cette croûte empêche le retour de la steppe à son état initial avant dégradation. Même si le couvert végétal augmente un peu, les bonnes espèces pastorales ne peuvent se développer à nouveau.
53Dans le cas des steppes sur glacis limoneux (steppes d’armoise blanche à l’origine), qui sont sporadiquement cultivées, la régénération est aussi très lente. Il se produit en surface une croûte de battance liée au développement d’algues, de champignons et de microcristaux de sels. Le sol se ferme et la germination d’espèces qui pourraient regénérer la steppe est difficile. Par ailleurs, les semenciers ont souvent disparu. Il faudrait resemer mais les chances de réussite sont faibles et liées à une répartition favorable des pluies, ce qui ne se produit pas fréquemment.
54Les steppes des zones sableuses sont celles qui « répondent » le mieux à la mise en défens. Les plantes pérennes qui ont été soumises au surpâturage montrent alors un bon développement, et en particulier les graminées, presque invisibles avant protection. D’une façon générale d’ailleurs, en zone sableuse ou à proximité de celles-ci, le sable en suspension se dépose préférentiellement au pied des espèces pérennes qui ont repris un bon développement aérien : la plante sert d’obstacle et freine le vent. La présence de ce dépôt de sable est un facteur favorable car il permet une meilleure germination des plantes annuelles, favorise l’infiltration et se comporte comme un mulch conduisant à un meilleur bilan hydrique.
55Sur ces bases, il est souvent difficile de donner des recommandations pratiques sur une durée optimale de protection pour la régénération de la végétation en zone aride. Cette durée dépend beaucoup de la quantité de pluie qui suit la protection et des conditions locales, telles que l’état initial de la végétation, la proximité d’une « source de sable » (c’est-à-dire d’une zone fréquemment cultivée), la présence de semenciers d’espèces intéressantes, etc... Plutôt qu’une mise en défense totale, une régénération par allègement de la charge est souvent préférable. D’une part les animaux brisent la croûte de battance et, d’autre part, évitent la constitution d’une fraction ligneuse trop importante chez les plantes.
3.4. L’aménagement régional pour diminuer les risques
56L’application de ces principes et de ces méthodes doit conduire à proposer des scénarios d’aménagement permettant de diminuer les risques liés à la culture. Un modèle de simulation simple, basé sur l’utilisation des matrices de transition (usher, 1969), nous a permis de prévoir le devenir des surfaces occupées par les différents types de milieu, des ressources régionales ainsi que les risques de dégradation et de désertisation des milieux, compte tenu des divers scénarios d’utilisation de l’espace rural (floret et al., 1981).
57À titre d’exemple nous montrons le résultat d’une simulation pour une étude régionale portant sur 80 000 ha environ dans le Sud tunisien. C’est une prospective sur 25 ans à partir de l’état initial de la zone, qui prend en compte trois scénarios :
- Maintien du système actuel, avec surpâturage, défrichement des zones sableuses pour la culture, et céréaliculture mal localisée.
- Localisation optimale des cultures sur les terres les plus aptes à produire des céréales ou dans les zones ayant atteint un point de dégradation tel qu’il n’est pas possible d’envisager une régénération à moyen terme du pâturage. Les parcours existants ne sont plus défrichés.
- Élimination des cultures des zones sableuses qui retournent au parcours. On intensifie les cultures dans les zones recevant des appoints d’eau par ruissellement. On réalise un aménagement pastoral comprenant un équilibre de la charge avec la production pastorale et la création de réserves fourragères.
58Le tableau V donne l’état actuel de la zone en ce qui concerne l’occupation des terres, les surfaces désertisées, les productions, ainsi que les résultats des simulations au bout d’une période de 25 ans pour les trois scénarios. On voit, en particulier, que « l’aménagement pastoral » diminue fortement les risques de désertisation puisque les surfaces désertisées augmentent de 17 % dans le cas des deux autres scénarios.
CONCLUSIONS
59Actuellement, on assiste sur l’ensemble de la Tunisie à une augmentation des surfaces cultivées ; en revanche, il est tout à fait illusoire de compter sur une réduction des effectifs des troupeaux qui vont continuer de dégrader des surfaces pastorales de plus en plus restreintes. Il semble que l’on évolue à moyen terme vers un élevage de type sédentaire et nourri de plus en plus avec les produits et sous-produits des cultures (chaumes, son, grains, fourrages), les parcours n’étant plus guère qu’un faible appoint. Cette évolution ira sans doute de pair avec une amélioration de techniques d’utilisation des eaux de ruissellement.
60Après une période durant laquelle le risque de dégradation passera par un maximum, on peut s’attendre, grâce à une meilleure maîtrise des eaux de surface (collecte et redistribution) et à l’amélioration des techniques, à une certaine réduction, puis stabilisation, des deux types de risques déjà évoqués (risque dû à la variabilité des pluies et risque lié aux pratiques culturales). Le paysage apparaîtra, encore plus que maintenant, fait « d’oasis » de verdure, où une agriculture moderne devra se développer (choix des cultivars, engrais, etc...), entourées de grandes zones dénudées.
Tableau V. Effets comparés de deux scénarios d’aménagement de l’espace rural en vue de limiter les risques de désertisation
* La production consommable : partie de la végétation produite pouvant être consommée par les animaux (cf. notions d’accessibilité et d’appétabilité).
Elle représente la quasi totalité de la production primaire nette pour les espèces annuelles et 60 % environ pour les espèces pérennes.
61Mais, pourquoi accepter cette stérilisation de la majeure partie de la surface utile, même si l’élevage prenait proportionnellement moins d’importance que par le passé ? Pour lutter contre cette tendance, l’aménagement devra s’appuyer sur des bases écologiques avec, comme lignes directrices :
- l’inventaire des ressources et l’étude approfondie de leurs dynamiques, afin de localiser au mieux les spéculations et de déterminer de façon optimale les niveaux d’utilisation ;
- la prise en considération du moyen et du long terme, même si on cherche à maximiser dans l’immédiat les productions ;
- l’utilisation des avantages que procure l’hétérogénéité du milieu pour obtenir des productions diversifiées ; cette diversité est le meilleur atout pour lutter contre l’aridité climatique ; elle permet de « tamponner » l’aridité générale ;
- l’ouverture de la région vers l’extérieur afin d’augmenter la flexibilité des systèmes productifs en favorisant les échanges de biens, de services et de personnes.
62La méthode d’évaluation des risques proposée, outre la connaissance nécessaire des aléas climatiques, met l’accent sur l’importance de l’évaluation de la dynamique de la dégradation ou de la régénération des milieux (sol et végétation) et de l’évolution de l’occupation des terres. Il ne s’agit pas ici de proposer des plans d’aménagement complets qui devraient prendre en compte bien d’autres paramètres, socio-économiques en particulier. Il s’agit seulement, grâce à une réflexion sur des scénarios contrastés, de permettre à l’aménageur de juger des conséquences de certains choix.
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Auteurs
Phytoécologue au CEPE Louis Emberger/CNRS, BP 5051, 34003 Montpellier cedex, France.
Géomorphologue à l’Institut des Régions Arides, Médenine, Tunisie
Phytoécologue au CEPE Louis Emberger/CNRS, BP 5051, 34003 Montpellier cedex, France.
Pédologue, Mission ORSTOM, 18 avenue rue Charles Nicolle, 1002 Tunis-Belvédère, Tunisie.
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