Annexes
p. 261-292
Texte intégral
ANNEXE 1
Évaluation des niveaux de population dans les Terres Chaudes, 1520-1980
1Les calculs ou évaluations des niveaux de population ont été entrepris de la façon suivante pour les différentes dates de référence :
- 1520 : à partir des données concernant le nombre d'inactifs agricoles à l’époque préhispanique (10 000 à 15 000 soldats et fonctionnaires), une estimation de 30 000 habitants sur les rives gauches du Balsas et du Cutzamala (comprenant les agglomérations de Ajuchitlán, Tlalchapa, Cutzamala, Pungarabato, Coyuca et Zirándaro), plus riches en ressources agricoles et minières et directement menacées militairement, a été jugée raisonnable. De même, il a été attribué une population de 15 000 âmes aux plaines alluviales de la rive droite du Balsas (villages de Cutzio, Huetamo, Purechucho...) et environ 5 000 habitants au piémont de l'axe néo-volcanique (Nocupétaro, Carácuaro, Tiquicheo...), soit un total de 50 000 habitants pour l’ensemble de la région, étendue aux deux rives du Balsas.
- 1540 : les chiffres avancés s’inspirent de la Suma de Visitas de Pueblos, citée par E. Cardenas De La Pena1. Celle-ci donne pour les villages de Zirándaro, Coyuca, Cutzamala, Pungarabato le nombre de 7 550 adultes mariés, lequel a été porté à 9 000 pour tenir compte du bourg d’Ajuchitlán, alors le plus important de la région. Les familles indiennes ayant selon Borah et Cook 4,5 membres en moyenne au moment de la conquête2, la multiplication par le facteur 2,5 aboutit à une population de 22 500.
- 1580 : les Relaciones y Memorias de la Província de Michoacán3 contiennent le nombre de tributaires des localités suivantes : Cutzio, Zirándaro, Guayameo, Coyuca, Pungarabato, Cutzamala et Ajuchitlán. Pour prendre en compte les villages de la rive droite du Balsas ignorés par les Relaciones, le nombre de tributaires de Cutzio a été majoré de 50 %. Ces chiffres ont ensuite été multipliés par un coefficient 3,2, nombre de membres par famille à la fin du Xvie siècle4.
- 1605 : les sources employées sont les Autos de Congregación de Indios, reproduits par E. de la Torre Villar (1984), pour les villages de Zirándaro et Guayameo, Cuitzeo et Huetamo, Pungarabato, Coyuca et Cutzamala. Pour Ajuchitlán une extrapolation a tenu compte des évolutions observées dans les autres localités. Le nombre de tributaires obtenu a été multiplié par le coefficient 3,2.
- 1632 : les documents publiés par R. Lopez Lara (1973) concernent l'ensemble de la région qui s’étend sur les deux rives du Balsas. Dans le cas des « voisins mariés », un facteur quatre a été appliqué pour prendre en compte les familles complètes. Ce facteur correspond à l'accroissement observé dans la taille des familles par rapport à la fin du siècle précédent et cité dans la bibliographie (facteur 5 vers 16705).
- 1746 : le Theatro Amertcano6 offre, avec un grand luxe de détails concernant notamment la composition ethnique des populations, un tableau très complet de la région. Il y manque malheureusement les chiffres des paroisses de Cutzamala et Ajuchitlân. Les familles appartenant à la juridiction de Zirándaro mais situées par A. VILLASENOR sur la rive droite du Balsas ont été comptabilisées dans la paroisse de Huetamo. Un facteur 4 a été appliqué au nombre de familles, en accord avec le chiffre donné par le baron von Humboldt pour la seconde moitié du xviii e siècle7.
- 1760-1765 : les chiffres avancés pour les populations de la rive gauche du Balsas sont ceux donnés par C. Morin8. Pour le reste de la région, nous nous sommes reportés aux documents d'archives publiés par O. Mazin (1986) et I. Gonzalez (1985) en fonction des détails qu'ils offraient. Ces sources précieuses permettent, en outre, un aperçu de la composition et de la distribution de la population sur l'ensemble du territoire des paroisses.
- 1770 : la Ydea de la Juridicciòn de San Juan Huetamo9, aimablement communiquée par A. Ochoa, permet d’observer l’accroissement de population qui s'est produit à la fin du xviii e siècle dans la région ; en particulier en qui concerne les « gens de raison ». Le même facteur 4 a été employé pour le nombre de tributaires ou de familles.
- 1790 : il s'agit des mêmes chiffres donnés par C. Morin10. Pour parvenir à la population totale, un coefficient de 1,4 a été appliqué au nombre de communiants.
- 1822 : l'Analisis. Estadístico de la Provincia de Michoacán11 est exhaustif quant aux niveaux de population des partis de Huetamo et Tacámbaro (ce dernier pour la commune de Carácuaro). Pour les populations de Cutzamala et Ajuchitlán qui n'étaient pas rattachées au Michoacán, les chiffres ont été extrapolés à partir de l’augmentation globale de population des autres communes de la rive gauche (Coyuca, Pungarabato et Zirándaro).
- 1860 : J. G. Romero (1860), sans atteindre la précision de Martinez de Lejarza, ne laisse de zones d’ombre qu'autour de certains villages de la juridiction de Huetamo et sur l’ensemble de celle de Zirándaro. Cette lacune a été comblée comme précédemment par extrapolation à partir de l'augmentation de la population des villages voisins.
- 1870 : le Boletin de la Sodedad Mexicana de Geografia y Estadística de 187212 donne les chiffres de la population de la municipalité de Carácuaro (incluant Nocupétaro et Purungueo) et de l’ensemble du district de Huetamo. Pour évaluer le niveau de peuplement de la plaine alluviale, il a fallu, à partir de ce dernier chiffre, déduire les populations appartenant à la rive gauche du Balsas grâce à la répartition de l’ensemble de la population du district que révèlent des documents postérieurs présentés à continuation. Pour obtenir la population totale de la rive gauche, le solde du district de Huetamo a été ajouté aux chiffres donnés par les Noticias Históricas sobre los Pueblos de Ajuchitlán, Coyuca, Cutzamala...13
- 1882 et 1889 : les Memorias del Gobiemo del Estado de Michoacán indiquent dans leurs versions de 1883 et 1889 les chiffres correspondant à chaque municipalité des districts de Huetamo et Tacámbaro. Il a fallu soustraire au total de la municipalité de Huetamo ce que l'on pensait représenter la population de Tiquicheo et ajouter celle-ci au chiffre de la municipalité de Carácuaro pour évaluer l’implantation humaine sur le « piémont ».
- 1910 : le recensement de 191014, bien qu’extrêmement incomplet, donnecependant le montant de la population totale du district de Huetamo, circonscrit à cette époque à la rive droite du Balsas. L’évaluation concernant la population de la municipalité de Carácuaro et de l’ensemble du « piémont » est le résultat d’une extrapolation faite à partir de l'augmentation globale de la population observée dans les districts de Huetamo et Tacàmbaro et appliquée aux chiffres de 1889.
- 1921, 1930, 1940, 1950, 1960, 1970 et 1980 : les chiffres présentés sont ceux des différents recensements15 effectués à ces dates. La plaine alluviale a été schématiquement circonscrite aux municípios de Huetamo et San Lucas et le piémont de l'axe néo-volcanique à ceux de Carácuaro, Nocupétaro et Tiquicheo.
2Le calcul de l’accroissement de la population blanche et métisse, c’est-à-dire des « gens de raison » (chap. 1, tabl. II), présente de sérieuses difficultés pour les xvie et xviie siècles. Les Relaciones tout comme El Obispado de Michoacán en el Siglo xvii n'indiquent pas la composition ethnique des populations. Mais ils mentionnent certaines indications sur les terrains qui ne sont plus sous le controle des communautés : estancias de bétail, ranchos, etc. À chaque fois, il a été considéré une moyenne de deux familles « de raison • et appliqué un coefficient de 5 à 6 qui correspond aux dimensions attribuées par Borah aux familles blanches à cette époque16. L’extension de ce raisonnement à l'ensemble de la région a été une affaire de bon sens, en prenant en compte la nature des terrains et l’attrait qu'ils pouvaient exercer sur une population pionnière. Les chiffres correspondant au xviiie siècle sont beaucoup plus fiables puisqu’ils sont directement extraits des documents détaillés publiés dans El Gran Michoacán et El Obispado de Michoacán en 1765 ou de la Ydea de la Juridicción de San Juan Huetamo, précédemment cités.
Tableau 1. Évolution de la population de la région sud-est du Michoacán 1520-1980
Années | Plaine alluviale | Piémont | Total Terres Chaudes |
1520 | 15 000 | 5000 | 20 000 |
1580 | 4 500-5 000 | ? | ? |
1605 | 1 800 | ? | ? |
1632 | 1 400 | 750 | 2 150 |
1746 | 2 830 | 400 | 3 230 |
1765 | 3 125 | 1 835 | 4 960 |
1770 | 4 050 | 1 720 | 5 770 |
1790 | 4 830 | 3 100 | 7 930 |
1822 | 6 700 | 1 250 | 7 950 |
1860 | 12 000 | 6 400 | 18 400 |
1870 | 15 300 | 6715 | 22 015 |
1882 | 19 500 | 8 300 | 27 800 |
1889 | 21 100 | 6 110 | 27 210 |
1910 | 30 500 | 9 900 | 41 400 |
1921 | 33 100 | 17 577 | 50 677 |
1930 | 32 700 | 17 878 | 50 578 |
1940 | 30 208 | 18 956 | 49 164 |
1950 | 33 158 | 20 942 | 54 100 |
1960 | 37 361 | 26 220 | 63 581 |
1970 | 45 842 | 31 181 | 77 023 |
1980 | 52 668 | 34 686 | 87 354 |
ANNEXE 2
Données climatiques concernant la région des Terres Chaudes
3Les données utilisées pour réaliser la figure 3 proviennent du centre régional de la Secretaria de Agricultura y Recursos Hidraulicos (Sarh) de Ciudad Altamirano. En dépit des imprécisions et du laxisme qui accompagnent généralement la collecte de telles données, il s’agit de la base la plus fiable disponible. Elles ont en outre le mérite de concerner des périodes suffisamment longues pour établir des moyennes significatives : de 1973 à 1983 à Aratichanguio, dix-sept ans pour la station de Tiquicheo (bien que les bornes n’aient pu en être précisées, elles s’étendent très probablement de 1970 à 1986), trente ans, de 1944 à 1973, pour Huetamo. Si le choix de cette dernière station pour représenter la plaine du Balsas ne peut être discuté, un site plus septentrional aurait certainement mieux convenu pour le piémont ou la partie orientale de la région (Aratichanguio se trouve sur la rive gauche du fleuve). L’absence d’autres stations n'offre pas dautre choix. Il a malheureusement été impossible de retrouver les séries de données ayant servi de base à ces moyennes. De ce fait, et bien qu'elle eût présenté un intérêt certain pour souligner l'irrégularité du climat, aucune analyse de variance n'a pu être réalisée.
Tableau 1. Données climatologiques des stations de Huetamo et de Tiquicheo

Tm : température moyenne
P : précipitations
ETP : évapotranspiration potentielle
Hs : humidité accumulée dans le sol
Jp : nombre de jours de pluie
4Pour l’étude de la courte sécheresse du mois d’aôut, dénommée « canicule » dans les Terres Chaudes, des moyennes par périodes de cinq jours ont été utilisées. Nous nous sommes référés à la station d’Aratichanguio, située légèrement hors de la zone d’étude, mais qui est la seule à être représentative de la partie sud-orientale, là où le phénomène de la canicule est le plus aigu.
Tableau 2. Bilan hydrique au cours de la période de développement végétatif du maïs

ANNEXE 3
Bases juridiques de la tenure du sol et de la propriété foncière au Mexique : les traits marquants des lois promulguées depuis 1856
La Loi De « Désamortissement » Foncier De Juin 1856
5« La propriété des individus ne peut être occupée sans leur consentement, si ce n'est pour cause d'utilité publique et après indemnisation [...]. Aucune corporation civile ou ecclésiastique, quels que soient son caractère, dénomination ou objet, n’aura capacité légale pour acquérir en propriété ou administrer pour soi des biens-fonds, à l’unique exception des édifices destinés immédiatement ou directement au service ou objet de l’institution »17.
L'article 27 de la constitution de 1917
6« La propriété des terres et des eaux comprises dans les limites du territoire national correspond originellement à la nation, laquelle a eu et conserve le droit d’en transmettre le contrôle aux particuliers, constituant la propriété privée.
7« Les expropriations ne pourront se faire que pour cause d’utilité publique et moyennant indemnisation.
8« La nation aura à tout moment le droit d’imposer à la propriété privée les modalités que dicte l’intérêt public, ainsi que celui de régenter l’utilisation des éléments naturels susceptibles d’appropriation, pour faire une distribution équitable de la richesse publique et pour veiller à sa conservation. Dans cet objectif seront dictées les mesures nécessaires pour le fractionnement des latifundia ; pour le développement de la petite propriété ; pour la création de nouveaux centres de population agricole avec les terres et les eaux qui leur soit indispensables ; pour la promotion de l’agriculture et pour éviter la destruction de éléments naturels et les dommages que la propriété pourrait souffrir au préjudice de la société. Les villages, hameaux et communautés dépourvus de terres et d’eaux, ou qui les ont en quantité insuffisante pour les nécessités de leur population, auront droit à en être dotés, en les prenant aux propriétés les plus proches, en respectant toujours la petite propriété [...]. L’acquisition des propriétés particulières nécessaires pour atteindre les objectifs exprimés ci-dessus sera considérée d’utilité publique.18 »
Ajouts à L’article 27 Sous La Présidence De M. Aleman (1947)
9« Les propriétaires ou personnes en possession de propriétés agricoles ou d’élevage, en exploitation, à qui Ton aura délivré, ou Ton délivrera dans le futur, un certificat d’inaffectabilité pourront promouvoir le “jugement de protection” contre la privation ou l’affectation agraire illégales de leurs terres et de leurs eaux.
10« On considérera comme petite propriété celle qui ne dépasse pas cent hectares irrigués [...] ou leur équivalent en d'autres classes de terres, en exploitation.
11« Afin d’établir les équivalences, on comptera un hectare irrigué pour deux cultivables en agriculture pluviale ; pour quatre de parcours de bonne qualité et pour huit de maquis ou de parcours en terrains arides.
12« On considérera de même comme petite propriété les superficies qui ne dépassent pas deux cents hectares exploités en agriculture pluviale ou comme parcours susceptibles d’être cultivés ; cent cinquante hectares lorsque les terres sont consacrées à la culture du coton, si elles sont irriguées par des crues ou par pompage ; trois cents, en exploitation, lorsqu’elles sont destinées à la culture de la banane, de la canne à sucre, du café, du sisal, du caoutchouc, du cocotier, de la vigne, de l’olivier, de la quina, de la vanille, du cacao ou des arbres fruitiers.
13« On considérera comme petite propriété d’élevage celle qui ne dépasse pas la superficie nécessaire an maintien de cinq cents têtes de bétail bovin ou leur équivalent en espèces mineures, dans les termes fixés par la loi, en accord avec la capacité fourragère des terrains.
14« Si en raison d’ouvrages d’irrigation, de drainage ou tout autres faits par les propriétaires ou les personnes en possession d’une petite propriété à laquelle on a délivré un certificat d’inaffectabilité, on améliore la qualité des terres pour leur exploitation agricole ou l'élevage, cette propriété ne pourra être l’objet d’affectations agraires même si, en raison des améliorations effectuées, les maxima signalés ci-dessus sont dépassés, pourvu que les conditions requises par la loi soient réunies.19
ANNEXE 4
Evolution des prix des principales productions agricoles des Terres Chaudes
Tableau 1. Evolution des prix du maïs, du sésame et de la viande de bœuf en pesos courants et réels (1972) entre 1930 et 1988

Sources: Inegi-Inah: Estadísticas Històricas de México, Tome I : 370. 371. 395. 396 : Tome II : 745, 746.
Banco de México S.A. : Precios al Mayoreo, Cosío de la Alimentación e Indice Nacional de Precios al Consumidor. El Mercado de Valores. no 6. 15 mars 1989
Sarh. Subprograma de Estudios, Información y Estadísticas Sectorial. Morelia.
15Le suivi des prix des produits de l’agriculture et de l'élevage se heurte à un obstacle de taille dans la mesure où les données qui correspondent à la région des Terres Chaudes ne sont pas disponibles pour toute la période qui précède 1980... Il a donc été fait appel à des moyennes calculées au niveau national – avec toutes les incertitudes que cela implique – pour pouvoir couvrir les évolutions sur un long terme.
16Le tableau 1 concerne les trois principaux produits de la région, maïs, sésame, et viande de bœuf. Pour cette dernière variable, les prix indiqués sont ceux du marché de gros sur la place de México et peuvent donc paraître peu pertinents dans le cas d'une région qui exporte du bétail sur pied. Ils ont cependant le mérite de traduire assez fidèlement l’évolution des prix du bétail à l’échelle nationale et de constituer une donnée tout à fait fiable. Les données concernant maïs et sésame sont une moyenne nationale des prix offerts au producteur. À partir de 1980, ils correspondent à des moyennes effectuées dans l’État du Michoacán et constituent donc une approximation plus satisfaisante. Les prix réels sont rapportés à l'année 1972, qui fut la dernière à présenter un taux d’inflation relativement faible.
ANNEXE 5
Coefficients de pâturage évalués par l’administration agricole dans la région des Terres Chaudes20
17Les coefficients de pâturage proposés par la commission technique sont évalués en fonction des différents types de végétation que présente la forêt tropicale caducifoliée selon les sols et l’altitude où elle est implantée. Les espèces dominantes sont, pour l’étage arboré, la parota (Enterolobium cyclocarpum.), le pinzàn (.Pithecellobium dulce), le huizache (Acacia famesiana), le cueramo (Cordia elaeagnoides), la ceiba (Ceiba pentandra), le ciriàn (Crescentia alata), le capire (Sideroxylon capiri), le cuaulote (Guazuma ulmifolia), le guaje (Leucaena glauca), le brasil (Haematoxylum brasileto), le corongoro (Zizyphus sonorensis), le cuacbalate (Amphyteringium adstringens) et le hincha huevos (Pseudosmodingium pemiciosum) et, pour la strate herbacée, la navajita banderilla (Bouteloua curtipendula), la grama (Hilaria cenchroides), l'aceitilla (Cathestecum erectum), le zacate colorado (heteropogon confortas) et Hilaria cenchroides. Ils correspondent à la superficie nécessaire, en hectares, à l’alimentation d'un bovin adulte sans apport extérieur :

ANNEXE 6
Les exportations de bétail depuis les Terres Chaudes
18Les tableaux et graphiques présentés dans cette annexe ont été réalisés à partir des données collectées auprès des associations locales d’éleveurs (Asociaciones Ganaderas Locales) de Huetamo, San Lucas, Tiquicheo, Carácuaro et Nocupétaro et de la Secretaria de Fomento Agropecuario y Forestal de l'État du Michoacán. Ils se basent sur les fiches de circulation que les commerçants et transporteurs de bétail doivent remettre aux administrations et associations locales pour toute expédition d’animaux hors de la région. Celles-ci sont malheureusement périodiquement brûlées et l’association régionale de Morelia, qui en reçoit les copies, n’échappe pas à cette pratique. Nous n’avons eu accès qu’aux données les plus récentes, concernant l'année 1988, peu représentative car elle correspond à une période de dépression du marché (restriction des exportations de broutards en direction des États-Unis qui provoquent un engorgement du marché national), qui succédait à une année où les ventes avaient été particulièrement élevées, ce qui amenait les éleveurs à réduire les ventes pour reconstituer leurs troupeaux. Seule l’association des éleveurs de Huetamo a pu fournir des données remontant à 1985. On remarquera l’importance de ce município où se vendent jusqu’à 50 % des animaux exportés. Il rassemble certes le plus important troupeau bovin de la région, mais les maquignons de Huetamo drainent également une grande partie des broutards de la région, notamment ceux du município de Tiquicheo, dont les ventes apparentes sont sans commune mesure avec la taille du cheptel (probablement près de 65 000 têtes de bétail en 1988).
Tableau 1. Les exportations de bétail des différents municípios des Terres Chaudes en 1988

Tableau 2. Les ventes de bétail à l'extérieur du município de Huetamo entre 1984 et 1988

1. D'après Diaz (S.), Espinosa (T.), Mondragon (J.), 1985 : 349.
Tableau 3. Principales destinations du bétail exporté du municipio de Huetamo entre 1986 et 1988

ANNEXE 7
Répartition de la propriété privée et du bétail dans les Terres Chaudes
Tableau 1. Répartition de la propriété foncière privée dans les municípios de Tiquicheo et de Huetamo en 1988

Sources : Administración de Rentas, Huetamo, 1988 ; Asociación de Pequenos Propietarios, Tiquicheo.
Tableau 2. Répartition du bétail déclaré dans les municípios de Huetamo et de San Lucas en 1988

Sources : Asociaciones Ganaderas Locales, Huetamo et San Lucas, <<Registros de Ganado », 1988.
ANNEXE 8
Contrat de location de terres passé entre la compagnie American Producers et/’ejido de La Quetzeria (municipio de Huetamo)21
Clauses
19Première : « l’Investisseur » fournira les semences, les fertilisants et les insecticides nécessaires, ainsi que la machinerie agricole et les opérateurs requis pour le succès de la culture, en utilisant les techniques qu’il aura choisies conformément à son expérience et à l’opinion du personnel technique de la Sarh.
20Deuxième : le nombre d’hectares auquel il est fait référence [...] correspond aux parcelles des éjidataires dont les noms sont détaillés dans la liste annexe ; ce sont ces éjidataires qui fourniront la main-d’oeuvre nécessaire pour exécuter les travaux qui leur seront assignés par « l'Investisseur ».
21Troisième : pour les travaux exécutés conformément à la clause précédente, « l’Investisseur » assurera une rémunération de 7 000 pesos de salaire journalier qui sera augmentée en fonction de l’évolution du salaire minimum national ; les éjidataires seront obligés de respecter l’horaire de travail fixé par » l’Investisseur ».
22Quatrième : dans le cas où une force de travail supérieure à laquelle la clause deuxième fait référence serait requise, « l’Investisseur » et les autorités éjidales décideront qui des éjidataires de ce même ejido fournira cette force de travail ; et si celle-ci ne suffit pas, des travailleurs de la région seront engagés [...]
23Cinquième : « l’Investisseur », en exécutant les travaux, donnera toute facilité aux éjidataires afin que ceux-ci assimilent la technologie de la culture du melon et qu'ils puissent réaliser eux-mêmes la dite culture après la durée de ce contrat.
24Sixième : ce contrat, valide pour le cycle de culture automne-hiver 1988-1989, pourra être prolongé jusqu’à deux cycles automne-hiver supplémentaires, ci lu condition que [...] l'on ne répète pus lu culture du melon ou du cornichon sur les parcelles où ils auront été cultivés au cours du cycle immédiatement antérieur, et que les deux parties aient respecté le présent contrat22.
25Septième : au terme de la récolte, motif de ce contrat, « l'Investisseur » s'engage à laisser les parcelles auxquelles la seconde clause se réfère proprement préparées pour la culture des produits vivriers au cours du cycle agricole suivant.
26Huitième : une fois la récolte obtenue, « l’Investisseur » paiera aux éjidataires mentionnés dans la liste annexe, et indépendamment de la clause trois, un montant de 300pesos par caisse de melon qui aura été exportée.
27Neuvième : pour que la clause qui précède prenne effet, les éjidataires devront être présents lors de l'embarquement et de la récolte, afin de vérifier avec « l'Investisseur » ou la personne qu’il aura désigné, le nombre de caisses qui auront été embarquées.
28Dixième : une fois ce contrat signé, approuvé et enregistré par le ministère de la Réforme agraire, « l’Investisseur » versera aux éjidataires concernés par la seconde clause une avance de 350 000pesos par hectare où il aura cultivé le melon et 100 000 pesos par hectare où il n'aura pas pu le faire, mais qui bénéficie de l’irrigation. Ces sommes seront décomptées, une fois la récolte effectuée et conformément à la neuvième clause.
29Onzième : les éjidataires acceptent de fournir leurs terres à « l’Investisseur » le premier juin 1988 pour le semis du melon et reconnaisent que le présent contrat ne concerne qu’un seul cycle de melon ; en cas d’un deuxième semis, un autre paiement sera effectué selon l’accord auquel on sera parvenu à cette date.
30Douzième : en cas de mauvaise utilisation de l’eau et du service d’irrigation, les sanctions prévues par la Loi fédérale des Eaux seront appliquées aux éjidataires [...]
31Treizième : les termes de ce contrat, leur interprétation et leur application sont soumis aux dispositions de la loi fédérale de Réforme agraire et de la législation fédérale sur l’Agriculture et l’Élevage [...] et en cas de conflit, le ministère de la Réforme agraire prendra les décisions appropriées.
32Quatorzième : en accord avec la circulaire 0117, toute pollution des eaux des canaux d’irrigation par l’utilisation ou l’application inadéquate de pesticides et autres produits chimiques pourra motiver l’interruption du présent contrat.
33Le 7 mai 1988, signent les membres du Commissariat de l'ejido de La Quetzeria et Salvador Sanchez Magallon, représentant de la compagnie American Producers.
ANNEXE 9
Les enquêtes effectuées dans la région des Terres Chaudes, entre décembre 1986 et mai 1989

ANNEXE 10
Résultats économiques des systèmes de production identifiés dans les Terres Chaudes
Rentabilité des principales cultures pratiquées dans les Terres Chaudes 1988-1989
Tableau 1. Cultures pluviales, cycle printempsautomne 1988

Tableau 1 (suite).

Note 325
Tableau 2. Cultures irriguées, cycle automnehiver 1988-1989

Note 4.26
Calcul Des Revenus Monétaires Par Actif Familial Permis Par Différents Systèmes De Cultures Pluviales (En Pesos De Janvier 1989)
Système sésame pur
34Produit brut : 350 kilos de grain à 1100 pesos = 385 000 pesos.
35Charges fixes : consommation annnuelle de capital fixe (araire, tarecuas, remise) = 60 000 pesos.
36Charges proportionnelles : tracteur = 70 000 pesos, engrais = 80 000 pesos, semences = 15 000 pesos.
37Valeur ajoutée (en milliers de pesos) : VA = 220 SAU-60.27
38Charges salariales : à partir de 1 hectare, CV = (SAU-1). 350 = 350 SAU-
39350.28
40Revenu monétaire : de 0 à 1 hectare, RM = VA ; à partir de 1 hectare, RM = VA - CV = 290-110 SAU.
Système maïs pur
41Produit brut : 1 tonne de grain à 400 pesos = 400 000 pesos, 1 hectare de fanes = 200 000 pesos, total = 600 000 pesos.
42Consommation annuelle de capital fixe : araire, tarecuas, remise, grenier, barbelés (fanes) et pulvérisateur = 100 000 pesos.
43Charges proportionnelles : tracteur = 105 000 pesos (labour profond tous les deux ans), engrais = 125 000 pesos, herbicide = 16 000 pesos, semences = 4 000 pesos.
44Valeur ajoutée : VA = 350 SAU-100.
45Charges salariales : à partir de 1 hectare, CV = (SAU-1). 240 = 240 SAU-240.
46Revenu monétaire : de 0 à 1 hectare, RM = VA = 350 SAU-100 ; à partir de 1 hectare, RM = VA-CV = 110 SAU + 140.
Système sorgho pur
47Produit brut : 1,2 tonne de grain à 340 pesos = 410 000 pesos, 1 hectare de fanes = 200 000 pesos, total = 610 000 pesos.
48Consommation annuelle de capital fixe : araire, remise, barbelés, pulvérisateur = 75 000 pesos.
49Charges proportionnelles : tracteur = 105 000 pesos, engrais = 80 000 pesos, buttage (tracteur) = 30 000 pesos, herbicide = 16 000 pesos, semences = 8000 pesos.
50Valeur ajoutée : VA = 370 SAU-75.
51Charges salariales : à partir de 1 hectare, CV = (SAU - 1). 220 = 220 SAU - 220.
52Revenu monétaire : de 0 à 1 hectare, RM = VA = 370 SAU - 75 ; à partir de 1 hectare, RM = 150 SAU + 145.
Système maïs (1/2)-sésame (1/2)
53Produit brut : 1/2 PB maïs + 1/2 PB sésame = 492 500 pesos. Consommation annuelle de capital fixe = consommation annuelle maïs pur = 100 000 pesos.
54Charges proportionnelles = 1/2 ch. p. maïs + 1/2 ch. p. sésame = 207 500 pesos.
55Valeur ajoutée : VA = 285 SAU - 100.
56Charges salariales : à partir de 2 hectare, CV = (SAU-2). 120 + (SAU-2). 175 = 295 SAU - 590.
57Revenu monétaire : de 0 à 2 hectares, RM = VA = 295 SAU - 100 ; à partir de 2 hectares, RM = 490 - 10 SAU.
Système maïs (1/2)-sésame (1/4)-sorgho (1/4)
58Produit brut : 1/2 PB maïs + 1/4 PB sésame + 1/4 PB sorgho = 549 000. Consommation annuelle de capital fixe : idem maïs pur = 100 000 pesos Charges proportionnelles = 1/2 ch. p. maïs + 1/4 ch. p. sorgho + 1/4 ch. p. sésame = 226 000 pesos.
59Valeur ajoutée : VA = 323 SAU - 100.
60Charges salariales : - entre 2 et 4 hectares, CV = (SAU-2). 120 = 120 SAU - 240, à partir de 4 hectares, CV = (SAU - 2). 120 + (SAU-4). (55 + 87,5) = 263 SAU - 810.
61Revenu monétaire : de 0 à 2 hectares, RM = VA = 323 SAU - 100 ; de 2 à 4 hectares, RM = 203 SAU + 140 ; à partir de 4 hectares, RM = 60 SAU + 710.
Système maïs (1/2)-sorgho (1/2)
62Produit brut : 1/2 PB maïs + 1/2 PB sorgho = 605 000 pesos. Consommation annuelle de capital fixe : idem maïs pur = 100 000 pesos. Charges proportionnelle = 1/2 ch. p. maïs + 1/2 ch. p. sorgho = 245 000 pesos.
63Valeur ajoutée : VA = 360 SAU - 100
64Charges salariales : à partir de 2 hectares, CV = (SAU-2). (110 + 120) = 230 SAU - 460.
65Revenu monétaire : - de 0 à 2 hectares, RM = VA = 360 SAU - 100 ; à partir de 2 hectares, RM = 130 SAU + 375.
Système sorgho (1/2)-sésame (1/2)
66Produit brut : 1/2 PB sorgho + 1/2 PB sésame = 487 500 pesos. Consommation annuelle de capital fixe : idem sorgho pur = 75 000 pesos. Chargesproportionelles = 1/2 ch. p. sorgho + 1/2 ch. p. sésame = 195 000 Valeur ajoutée : VA = 293 SAU - 75.
67Charges salariales : à partir de 2 hectares, CV = (SAU-2). (110 + 175) = 285 SAU - 570.
68Revenu monétaire : - de 0 à 2 hectares, RM = VA = 293 SAU - 75 ; à partir de 2 hectares, RM = 8 SAU + 495.
Modélisation Et Résultats Economiques Des Systèmes De Production Identifiés Dans Les Terres Chaudes
L’oligarchie (groupe A)
69La charge animale s’établit autour de 0,25 tête de bétail par hectare, nous avons donc fixé N=SAU/4.
70La superficie par actif (caporal et arrimados) est d’environ 200 hectares et la superficie cultivée par chacun d'eux est d’environ 6 hectares. Elle s’établit donc de la façon suivante : Sc= 0,03 SAU.
71Produit bntt : les animaux vendus sont composés pour 1/3 de vaches de réforme et 2/3 de taurillons. Le taux d’extraction s’établit à 1/5 du troupeau environ. Si l'on considère le produit de ces ventes aux prix en vigueur en janvier 198929, on a Pa= SAU/4. 1/5. (1/3. 840 000 pesos + 2/3. 760 000 pesos) = 40. SAU en milliers de pesos.
72Le maïs produit par les travailleurs du rancho représente (pour un rendement moyen d’une tonne par hectare) un produit Pv = 0,03 SAU. 400 = 12 SAU en milliers de pesos.
73D’où PB = 52 SAU.
74Charges proportionnelles : les travailleurs du rancho cultivant surtout des terres de défriche qui ne sont pas fertilisées, les charges proportionnelles se réduisent au coût d'alimentation du bétail durant la saison sèche et à l’emploi irrégulier de vaccins et produits déparasitants.
75Aliments : 1 kilo de mélange maïs-sorgho-tourteau pour chaque vache allaitante et par jour durant les 4 derniers mois de la saison sèche : Ca= N/5. 120. (400 pesos) = 9,6 N = 2,4 SAU.
76Vaccins : environ 1000 pesos/animal et/an : Cv= N = 0,25 SAU.
77Charges proportionnelles CP = 2,65 SAU.
78Charges fixes : elles se réduisent à la consolidation des clôtures (en moyenne 2 000 pesos par hectare dans les enquêtes que nous avons réalisées) et au renouvellement d'un outillage réduit (araires et jougs, courroies, hache, machetes, tarecuas, éventuellement pulvérisateur d’herbicide...). Elles sont donc grossièrement estimées au niveau suivant : CF = 2 SAU + 500.
79Valeur ajoutée : On obtient donc VA = PB - CP - CF = 47,5 SAU - 500 en milliers de pesos, et en dollars, VA = 20 SAU - 200 par approximation.
Les grands éleveurs (groupe B)
80La charge en bétail s’élève sensiblement, passant à 0,4 tête par hectare ; N = 0,4 SAU. De la même façon, la charge en main-d’œuvre tourne autour de SAU/100. La superficie cultivée se maintenant à environ 6 hectares par actif, on a Sc = 0,06 SAU.
81Produit brut : le taux d’extraction s’établit au 1/4 du troupeau ; mais la vente d’animaux est parfois complétée par la traite des vaches allaitantes durant deux ou trois mois de la saison sèche, pour pouvoir vendre le lait frais dans les villages les plus importants.
82On a alors Pa = (N/8. 760 + N/8. 840) + (N/4. 2 1./vache. 1 000 pesos/litre. 90 jours) = 200 N + 45 N = 98 SAU.
83Pv = 0,06 SAU. 400 = 24 SAU.
84PB = 122 SAU.
85Charges proportionnelles : la superficie par actif étant moindre, les parcelles cultivées sont plus souvent fertilisées (en moyenne 100 kilos de sulfate d’ammoniaque par hectare) et l’usage des herbicides est plus répandu. La consommation d’intrants s'élève à (25 000 pesos/100 kilos + 8 000 pesos/litre) par hectare cultivé. D’où : CPv = 33 Sc = 2 SAU.
86Le problème posé par l’alimentation du bétail durant la saison sèche est plus aigu, d’autant que les prélèvements de lait sont plus importants. Les quantités de fanes produites sur le rancho s'avèrent insuffisantes et il faut recourir aux achats extérieurs dans une proportion d'un hectare pour six animaux. S’y ajoutent les aliments concentrés distribués aux vaches allaitantes (2 kilos par vache durant 4 mois) et le recours plus systématique aux vaccins et aux produits déparasitants (2 000 pesos en moyenne par animal el par an). On a alors : CPa = N/6. (200 000 pesos par hectare de fanes) + N/5 (96 000 pesos d’aliments concentrés) + 2 N = 55 N = 22 SAU.
87CP = 24 SAU.
88Charges fixes : rapportée à la superficie, la consommation annuelle de capital fixe s’élève presque au double de ce qui était observé dans le cas précédent : les exploitations sont divisées en parcs de taille réduite afin de faciliter le pâturage tournant, le nombre de charrues s’élève, celui des pulvérisateurs également.
89CF = 4 SAU + 500.
90Valeur ajoutée : VA = 94 SAU - 500 en milliers de pesos, soit VA = 40 SAU - 200 en dollars.
Les exploitations d’élevage de taille moyenne (groupe C)
91C’est la superficie clôturée par des exploitations éjidales qui est ici prise en compte, bien que les indivis interviennent pour une part importante dans l'alimentation du bétail. Aussi la charge en bétail s’établit autour de 1,5 animal par hectare et la surface cultivée Sc au tiers de la superficie totale. Produit brut : le taux d’extraction est de 1/4 ici aussi, les broutards représentant les deux tiers des ventes. Mais les vaches sont traites sur une période plus longue, qui peut atteindre cinq mois (2 litres par jour et par vache). Le produit brut • animal » s’établit donc de la façon suivante (en milliers de pesos) :
92Pa = N/4. (2/3. 760 + 1/3. 840) + N/3. 135. 2 = 287 N = 430 SAU.
93Les terrains cultivés le sont suivant une rotation maïs-sorgho :
94Pv = 1/3 SAU (200 + 205) = 135 SAU.
95PB = 565 SAU.
96Charges proportionnelles : les charges proportionnelles relatives aux cultures sont celles qui ont été évaluées plus haut :
97CPv = 245 Sc = 81 SAU.
98La disponibilité de fanes sur l’exploitation ne représente que le tiers des besoins du cheptel durant la saison sèche. Il faut donc recourir à l’achat de 2/3 SAU hectares de fanes, soit l’équivalent de 133 SAU milliers de pesos. Les distributions d’aliments concentrés aux vaches allaitantes (2 kilos par jour et par vache) et aux animaux les plus faibles durant cinq mois représentent : N/3. 150. 2. 0,4 = 40 N = 60 SAU. Les frais vétérinaires enfin s’établissent à 2 000 pesos par animal et par an, soit 3 SAU milliers de pesos.
99On a alors CPa = 196 SAU et CP = 277 SAU.
100Charges fixes : compte tenu d’un capital productif relativement important (l'emploi de la mécanisation légère est systématique et certaines exploitations possèdent leur propre tracteur), on établit CF = 10 SAU + 400.
101Valeur ajoutée : VA = 278 SAU - 400 en milliers de pesos, ou VA = 112 SAU - 160 en dollars.
Les moyennes exploitations d’élevage disposant de terres irriguées (groupe D)
102L'existence d'une superficie irriguée dont la taille varie entre 15 et 30 hectares permet la mise en place d'un système d'élevage indépendant des parcours indivis et augmente les charges animales jusqu’à un seuil de 2 têtes par hectare. Si le taux d’extraction varie peu par rapport aux exploitations du groupe précédent, le nombre d’animaux vendus est donc sensiblement plus élevé et la traite devient systématique durant six mois par an. La superficie cultivée s'élève aux 4/5 de la surface totale ; elle est occupée par une rotation maïs (1/4) - sorgho grain (3/S) - sorgho fourrager (3/8) qui permet l'affouragement du bétail pendant toute l’année, sans interruption.
103Produit brut :
104Pa = N/4. (2/3.760 + 1/3. S40) + N/3. 180. 2 = 317 N = 632 SAU.
105Pv = Produit maïs + produit sorgho grain = Sc. (1/4. 400 + 3/S. 410) = 203 SAU.
106PB = 835 SAU.
107Charges proportionnelles : l’irrigation et le piétinement des animaux obligent à un labour profond après chaque cycle de culture suivi de pâturage. L’emploi d’engrais chimiques et d’herbicide est également beaucoup plus systématique. Si l'on ajoute le coût du labour, on obtient : Cv = coût tracteur + coût fertilisants + coût herbicide + coût moissonneuse (sorgho grain) = 112 SAU + 70 SAU + 10 SAU + 30 SAU = 222 SAU.
108Les charges relatives au bétail se limitent à l’achat d’aliments concentrés pour les vaches qui sont traites (2 kilos par vache et par jour) et à l'emploi de déparasitants (important car sur les terrains irrigués les problèmes de parasitisme sont beaucoup plus aigus) :
109Ca = N/3. (2. 0,4. 180) + 4 N = 52 N = 104 SAU.
110CP = 326 SAU.
111Charges fixes : elles doublent presque par rapport aux exploitations de même taille mais qui sont dépourvues d’irrigation. La nécessité de diviser l’espace fourrager, le coût d’entretien des systèmes de pompage ou des canaux d’irrigation et la présence plus fréquente d’un véhicule pour permettre le transport et la vente du lait sont à l’origine de cette augmentation : CF = 22 SAU + 400.
112Valeur ajoutée : VA = 487 SAU - 400 en milliers de pesos, ou VA = 195 SAU - 160 en dollars.
Les petites exploitations de polyculture-élevage (groupe E)
113Sur des surfaces variant entre 6 et 15 hectares sans possibilité d'irrigation, et malgré l'accès aux parcours indivis, l’entretien d’un troupeau bovin devient difficile. Si les charges en bétail se maintiennent autour de 1,5 tête par hectare, le taux d’extraction tombe à moins de 1/5 du cheptel
114et il faut conserver une partie de la superficie en friche pour constituer un pâturage utilisable en fin de saison sèche, lorsque les parcours sont épuisés. Aussi la surface cultivée n'excède pas les 2/3 de la SAU ; elle est soumise à une rotation du type maïs (1/2) - sorgho (1/4) - sésame (1/4). Les activités productives sont aussi diversifiées que possible, et l'engraissement de quelques porcs, les ventes de lait ou de fromage s’ajoutent à celles de bovins et des grains produits sur l'exploitation.
115Produit brut :
116Pa = ventes de taurillons + ventes de vaches de réforme + ventes de lait + ventes de porcs = N/10. 760 000 pesos + N/10. 840 000 pesos + N/5. 2 litres. 120 jours. 1 000 pesos/litre + SAU/2. 60 kilos. 3 000 pesos/kilo = 76 N + 84 N + 48 N + 90 SAU (en milliers de pesos) = 400 SAU.
117Pv (voir supra) = 2/3 SAU. 398 = 265 SAU.
118PB = 665 SAU.
119Charges proportionnelles : celles relatives au système de culture sont évaluées dans la première partie de cette annexe. Elles sont équivalentes à Cv = Sc. 215 = 143 SAU.
120Les charges relatives à l'élevage sont constituées par les coûts d'alimentation (les animaux ne sont presque jamais vaccinés) : maïs pour les porcs (100 kilos par porc engraissé), fanes pour le bétail et aliments concentrés pour les vaches (1 kilo par jour et par vache allaitante). Les achats de fanes constituent la rubrique la plus importante : malgré la récolte des feuilles de maïs, les résidus de culture sur l’exploitation ne permettent de nourrir le bétail que pendant les 2/3 de la saison sèche. Il faut donc disposer d’environ 0,33 SAU hectare de fanes supplémentaires.
121Ca = 20 SAU + 0,33 SAU. 200 + N/5. 120.0,4 = 101 SAU.
122CP = 244 SAU.
123Charges fixes : la consommation annuelle de capital fixe se limite au renouvellement du petit outillage, amortissement de l'araire, du joug et des harnais, renforcement des clôtures :
124CF = 10 SAU + 200.
125Valeur ajoutée : VA = 411 SAU - 200 en milliers de pesos, ou VA = 164 SAU - 80 en dollars.
Les maraîchers (groupe G)
126Sur une superficie qui varie entre 4 et 8 hectares, l’intensification devient indispensable pour atteindre le seuil de reproduction ; elle devient aussi possible dans ce cas puisque les 3/4 de la surface sont irrigués. Le modèle défini ici suppose que la moitié de la SAU est semée de melon durant la saison sèche, et qu’au cours du cycle pluvial, les 3/4 de la surface sont cultivés suivant une rotation maïs-sorgho. Du fait de la mobilisation de main-d’œuvre qu’exige le maraîchage, les ateliers d'élevage ont une moindre importance : la charge animale s’établit à une tête par hectare (taux d’extraction de 1/4) et aucun porc n’est engraissé sur l’exploitation.
127Produit brut : le produit animal est composé de la vente de quelques taurillons et vaches de réforme et de celle de lait frais (les vaches allaitantes sont traites durant 3 mois par an).
128Pa = N/8.840 + N/8. 760 + N/4. 120. 2 = 260 SAU.
129Le produit d'un hectare de melon s’élevait en moyenne à 8 millions de pesos durant l’hiver 1989 (voir supra) ; celui d’une rotation maïs-sorgho à 400 000 pesos si les fanes n’étaient pas vendues.
130Pv = 1/2 SAU. 8000 + 3/4 SAU. 400 = 4300 SAU.
131PB = 4560 SAU.
132Charges proportionnelles : le total des charges proportionnelles relatives au système de culture atteint :
133Cv = Ch. maïs-sorgho + Ch. melon = 3/4 SAU. 237,5 + 1/2 SAU. 2220 = 1288 SAU.
134Les charges de l’atelier bovin se limitent au coût des vaccins et produits déparasitants et à celui de l’aliment distribué aux vaches allaitantes (2 kilos par vache et par jour) :
135Ca = N/4. 2. 120.0,4 + 2 N = 26 SAU.
136CP = 1314 SAU.
137Charges fixes :
138Elles sont élevées compte tenu du coût d’entretien du système d’irrigation (elles incluent fréquemment l’amortissement d’une pompe) et du matériel d'aspersion :
139CF = 30 SAU + 400.
140Valeur ajoutée :
141VA = 3215 SAU - 400 en milliers de pesos et en dollars, VA = 1285 SAU - 160.
Les petits producteurs agricoles à la recherche d’alternatives (groupe H)
142Ces exploitations ont pu intégrer la culture du piment ou celle de l'arachide à leur système de production grâce aux accords passés avec les commerçants qui contrôlent l’accès à ces marchés. Nous avons considéré deux systèmes de culture, l’un associant maïs sur les 4/5 de la superficie et piment sur le reste, et l’autre combinant maïs (3/4 SAU) et arachide (1/4 SAU). La superficie cultivée s’étend à la totalité de l’espace disponible. Le cheptel est réduit : la charge en bétail n’excède pas 0,5 tête par hectare (taux d’extraction de 1/4) et un nombre de porcs équivalant à SAU/2 est engraissé.
143Produit brut :
1441- Système maïs-piment : (voir supra).
145Pv = 4/5 SAU. 400 + 1/5 SAU. 2200 = 760 SAU.
1462-Système maïs-arachide :
147Pv = 3/4 SAU. 400 + 1/4 SAU. 1500 = 680 SAU.
148Soit en moyenne, Pv = 720 SAU.
149Le niveau des ressources fourragères disponibles et la mobilisation de main-d’œuvre durant le cycle pluvial ne permettent pas de traire les vaches. On a donc :
150Pa = ventes bovins + ventes porcs = N/8. 760 + N/8. 840 + SAU/2. 60. 3 = 100 SAU + 90 SAU = 190 SAU.
151PB = 910 SAU.
152Charges proportionnelles :
153Les calculs effectués supra nous donnent :
154Cv = 162 SALI pour le système maïs-piment ou :
155Cv = 110 SAU pour le système maïs-arachide, soit Cv = 136 SAU en moyenne.
156Les fanes permettant l’alimentation du bétail, les charges relatives à l’élevage se limitent aux coût d’alimentation des porcs et à la distribution de maïs aux animaux les moins bien portants en fin de saison sèche :
157Ca = 40. SAU/2 + 20 N = 30 SAU.
158CP = 166 SAU.
159Charges fixes :
160Elles demeurent limitées par la faible consommation d’outils et de matériel (hormis le pulvérisateur nécessaire à la culture du piment). On a donc : CF = 10 SAU + 100.
161Valeur ajoutée :
162VA = 730 SAU - 100 en milliers de pesos et VA = 290 SAU - 40 en dollars.
Les petites exploitations éjidales et les tenanciers des domaines d’élevage (groupe I)
163Les superficies varient entre 4 et 8 hectares, mais les 3/4 seulement de la superficie sont cultivés pour conserver un espace où les vaches peuvent être traites et où le bétail revient pâturer lorsque les parcours sont épuisés. La charge en bétail ne dépasse pas 1/2 tête par hectare ; un nombre de porcs équivalent à SAU/2 est engraissé chaque année. Les rotations de cultures sont du type maïs (l/2)-sorgho (l/2)-sésame (1/2).
164Produit brut : le montant du produit brut pour le système de cultures considéré (si les fanes sont conservées pour l’alimentation du bétail de l'exploitation) est :
165Pv = 3/4 SAU. 400 = 300 SAU.
166Les vaches allaitantes sont traites durant 4 mois ; le lait est vendu frais ou sous forme de fromage. On a alors :
167Pa = ventes bovins + ventes lait + ventes porcs = N/8. 840 + N/8. 760 + N/4. 120. 2 + SAU/2. 60. 3 = 250 SAU.
168PB = 550 SAU.
169Charges proportionnelles :
170Cv = 3/4 SAU. Charges système maïs-sorgho-sésame = 3/4 SAU. 160 = 120 SAU.
171Ca = maïs pour porcs et bétail = 20 SAU CP = 140 SAU Charges fixes : La consommation de capital fixe est équivalente à celle du groupe précédent : CF = 10 SAU + 100.
172Valeur ajoutée : VA = 400 SAU - 100 en milliers de pesos, ou VA = 160 SAU - 40 en dollars.
Les double-actifs et les semi-prolétaires (groupe J)
173La force de travail est ici égale à une personne, quelle que soit la surface cultivée. Celle-ci est le plus souvent prêtée ou louée par des parents éjidataires ; elle est semée de maïs. Il n'y a pas de bétail mais des porcs sont souvent engraissés ; leur nombre équivaut à 1/2 SAU + 1. Ce qui permet l’obtention d’un produit brut positif, même quand la surface cultivée est nulle.
174Produit brut : PB = 400. SAU + (1/2 SAU + 1). 50. 3 = 475 SAU + 150.
175Charges proportionnelles : Cv = 170 SAU.
176Ca = 100. 0,4. (1/2 SAU + 1) = 20 SAU + 40.
177CP = 190 SAU + 40.
178Charges fixes : CF = 10 SAU + 50 (nombre des outils employés sont prêtés, et le paysan n'est pas astreint à l’entretien des clôtures).
179Valeur ajoutée : VA = 275 SAU + 60 en milliers de pesos et VA = 110 SAU + 25 en dollars.
Notes de bas de page
1 E. Cardenas de la pena (1980) : 58-59.
2 W. Borah et S. Cook (1963).
3 A. Ochoa et G. Sanchez (1985).
4 M. O. de Mendizabal cité par W. Borah (1975) : 13.
5 W. Borah (1975) : 94.
6 A. Villasenor Y Sanchez (1748).
7 Cité par C. Morin (1979) : 44.
8 Ibid. : 84-90.
9 Ydea de la Juridiccion de San Juan Huetamo. Extendida por persona comisionada que fue Dr Joseph Antonio Calderón. AGN Historia, Tomo 73.
10 Morin (1979) : 84-90 et 91.
11 J. J. Martinez de Lejarza (1823).
12 « Noticias Estadîsticas del Distrito de Tacámbaro » et « Cuadro Sinóptico del Estado de Michoacán » in Boletin de la Sociedad Mexicana de Geografia y Estadística, Tomo IV, 1872.
13 Noticias Históricas sobre los Pueblos de Ajuchitlán, Coyuca, Cutzamala, Coahuayutla, Petatlan, Tecpan. Atoyac. Biblioteca Aportación Histórica. Ed. Vargas Rea, Mexico 1947.
14 Division Territorial de los Estados Unidos Mexicanos correspondiente al Censo de 1910. Estado de Michoacán. Secretaria de Fomento, Colonización e Industria. Dirección de Estadística. México 1910.
15 IV Censo General de Habitantes 1921. Estado de Michoacán. Departamento de la Estadística Nacional. México 1927. - V Censo de Población 1930. Estado de Michoacán. Secretaria de la Economia Nacional. Dirección General de la Estadística. México 1933. - VI Censo de Población 1940. Michoacán. Secretaria de la Economia Nacional. Dirección General de la Estadística. México 1943. - VII Censo de Población. 6 de junio de 1950. Estado de Michoacán. Secretaria de Economia. Dirección General de Estadística. México 1952. - VIII Censo de Población 1960. Estado de Michoacán. Secretaria de Industria y Comercio. Dirección General de Estadística. México 1962. - IX Censo General de Población 1970. Estado de Michoacán. Secretaria de Industria y Comercio. Dirección General de Estadística. México 1971. - X Censo de Población y Vivienda 1980. Tomo 16. Secretaria de Programación y Presupuesto. Inegi. México 1983.
16 W. Borah (1975) : 22.
17 Recueilli dans Economia Campesina y Agricultura Empresarial. Cepal-Siglo xxi, México 1982 : 21. La traduction a été faite par nos soins, comme celle de toutes les citations qui suivent.
18 Recueilli dans El Desarrollo Agrario de Mexico y su Ma rco Jurídico. J.l. Zaragoza et R. Macias. Cenia, Mexico 1980 : 27 et 29.
19 Ibid. : 71-73.
20 Il s’agit des chiffres fournis par la Comisián Técnica Consultativa para la Determinación Regional de los Coeficientes de Agostadero. : SARH, Estados de Michoacán y Colima : 18-26 et 43-50.
21 Ce contrat concernait une superficie totale de 232,5 hectares pour l’hiver 1988-1989.
22 Les parties mises en italiques le sont de notre fait.
23 La récolte du sésame est payée à la tâche, en fonction du nombre de gerbes qui sont ensuite mises à sécher dans l’attente du battage. En 1988, chaque gerbe était payée 1 000 pesos.
24 À partir du mois d’octobre, le salaire journalier est passé de 12 000 à 15 000 pesos dans la plus grande partie de la région.
25 La récolte est payée à la tâche, par cuvettes de 5 kilos de fruits déterrés et détachés de la plante. Une cuvette était payée 200 pesos en 1988.
26 Source : feuilles de comptabilité remises aux producteurs des ejidos de Cutzio et La Parota, municipe de Huetamo, en 1988 ; établies par la société « La Chiquita elles ont été actualisées pour l’année 1989.
27 SAU = surface agricole utile.
28 CV = capital variable (= charges salariales).
29 2 800 pesos par kilo vif pour une vache (300 kilos en moyenne) et 3800 pesos pour un taurillon (180 à 200 kilos).
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Pratiques paysannes et écologie forestière (Les Ntumu du Sud-Cameroun)
Stéphanie Carrière
2003