En conclusion, pour quatre objectifs possibles, des recommandations synthétiques
p. 381-385
Texte intégral
1Les cinq parties ont permis de faire le point de l’état des connaissances sur les différents aspects de l’énergie et du climat dans le contexte de la Nouvelle-Calédonie et du diagnostic établi pour le Schéma d’aménagement et de développement « Nouvelle-Calédonie 2025 ». Chacune de ces parties est conclue par quatre à dix recommandations spécifiques. Il s’agit ici de fournir une vue synthétique de ces recommandations.
2Une expertise collégiale, réalisée dans un champ aussi large que celui de l’énergie dans le développement de la Nouvelle-Calédonie, ne peut fournir un plan d’action « clé en main ». Comme toute expertise scientifique collective de ce type, elle n’en a pas la vocation, ni les possibilités d’ailleurs. Elle contribue en revanche – et c’est là sa plus-value essentielle et une des responsabilités du collège des experts – à asseoir avec rigueur et recul une structuration de la question posée, à documenter les différents aspects de cette question, en définissant des pistes possibles et en en fermant d’autres, et sur les sujets qui s’y prêtent, à proposer des scénarios de réponses alternatives. Il faut aussi que les acteurs concernés puissent s’approprier ces recommandations et qu’elles soient insérées dans un processus.
3Celles-ci doivent être mises au service de quatre objectifs, correspondant à la situation particulière de la Nouvelle-Calédonie et pour son développement. Ces objectifs devraient placer les ambitions de la Nouvelle-Calédonie sur trois plans différents :
- la réduction des consommations d’énergie, pour laquelle nous proposons d’inverser la tendance actuelle à la croissance de toutes les formes d’énergie ;
- l’augmentation de l’utilisation des ressources locales, avec l’objectif de produire à terme l’équivalent de la consommation d’électricité des ménages et des services sous forme d’électricité renouvelable ;
- la prévention du changement climatique, en engageant la Nouvelle-Calédonie dans une dynamique de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
4Nous traduisons ces objectifs en dix recommandations, dont trois relatives à la gouvernance et au processus d’élaboration de la politique sur l’énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui devraient prolonger le travail engagé avec la présente expertise. Ces recommandations constituent autant de lignes directrices considérées comme prioritaires, qui doivent être développées localement pour orienter les mesures opérationnelles en vigueur ou inspirer celles à venir.
Quatre objectifs :
Objectif 1 : inverser la tendance à l’augmentation des consommations d’énergie dans l’habitat, les transports et l’industrie, et viser sur ce point à constituer une référence régionale.
Objectif 2 : réduire les importations d’énergie fossile en visant un objectif de production d’énergie électrique utilisant des sources renouvelables à hauteur de la consommation des particuliers et des services à une échéance à définir.
Objectif 3 : insérer la Nouvelle-Calédonie dans le processus international de lutte contre le changement climatique, avec l’élaboration progressive d’objectifs de stabilisation et de réduction des émissions de GES.
Objectif 4 : installer une gouvernance adaptée en matière de politique de l’énergie, facteur de développement, et de maîtrise des émissions de GES.
RECOMMANDATIONS SYNTHÉTIQUES
1. Normes, règlements et incitations au service de l’objectif 1
5Mettre en place un dispositif instrumental (information, incitations, réglementation) pour réduire les consommations d’énergie dans l’habitat, les transports et l’industrie, s’appuyant notamment sur la réglementation thermique, la classification énergétique des équipements ménagers, le recours obligatoire à l’eau chaude sanitaire (ECS) solaire dans les constructions neuves, un système de bonus/malus sur les voitures, des audits dans l’industrie, etc.
6Pour plus de détails, voir les recommandations de la 1re partie, p. 389-402.
2. Former et informer, accroître la place des questions de l’énergie et du climat dans le débat néo-calédonien
7Renforcer/développer les actions déjà engagées dans le domaine de la sensibilisation aux questions de l’énergie et du climat par des campagnes d’informations (cf. ADEME en particulier), d’éducation et d’incitations, visant à faire évoluer les préférences et les comportements des Néo-Calédoniens.
8Pour plus de détails, voir les recommandations de la 1re partie, p. 389-402, et la n° 8 de la 5e partie, p. 443.
3. Développer la production d’électricité éolienne et photovoltaïque
9Poursuivre le développement de l’électricité éolienne et solaire photovoltaïque en définissant des tarifs d’achat appropriés. Faciliter l’insertion de cette production intermittente en préparant le développement de réservoirs de stockage hydraulique (pompage, turbinage), en assurant la coordination entre producteurs, distributeurs et gestionnaire de réseaux, et en expérimentant les réseaux électriques « intelligents ».
10Pour plus de détails, voir les recommandations n° 1, 2, 3 de la 2e partie, p. 403 à 408.
4. Dans les îles
11Dans les îles, rechercher une plus grande autonomie et une meilleure sécurité d’approvisionnement en levant les obstacles au développement de petites productions décentralisées, de bioénergie ou de systèmes hybrides et examiner les conditions de relance de la filière coprah.
12Pour plus de détails, voir les recommandations n° 6 et 7 de la 2e partie, p. 412 à 414.
5. Mettre le signal tarifaire au service des enjeux de l’énergie et du climat
13Pour soutenir les efforts de maîtrise de la demande et le développement de la production renouvelable, établir une tarification de l’énergie adaptée aux enjeux de l’énergie et du climat : suppression des subventions, rééquilibrage diesel/essence, introduction d’un signal-prix approprié dans le secteur électrique (base/pointe) et étude de l’introduction d’une valeur carbone.
14Pour plus de détails, voir les recommandations de la 1re partie, p. 389-402, et la n° 7 de la 5e partie, p. 442.
6. Insérer la Nouvelle-Calédonie dans les objectifs de stabilisation du climat mondial
15Réaliser des bilans annuels d’émissions de GES, élaborer un plan climat énergie (objectifs de réduction, moyens d’action) pour la Nouvelle-Calédonie et des plans climat territoriaux pour le Grand Nouméa et pour chacune des trois Provinces : définition d’objectifs et mise en œuvre de politiques de réduction des émissions de GES s’appuyant notamment sur les actions de maîtrise de la demande d’énergie et le développement des énergies
16Pour plus de détails, voir les recommandations n° 1, 2, 4 de la 3e partie, p. 419 à 422 et 425.
17Explorer les possibilités de réduction des émissions de CO2 dans la production d’électricité et dans l’industrie métallurgique dans trois directions : économies d’énergies, substitution partielle du charbon par de la biomasse en chaudières, réservation d’emprises pour un futur captage du CO2.
18Pour plus de détails, voir les recommandations n° 6 de la 1re partie, p. 398, n° 4 de la 2e partie, p. 409, n° 3 de la 3e partie, p. 423, n° 3 de la 5e partie,
7. Renforcer les activités économiques
19Il s’agit :
- d’intensifier les efforts de formation professionnelle, particulièrement dans le cas du bâtiment à destination de l’ensemble des intervenants (architectes, bureaux d’études, entreprises de construction, artisans, etc.), sur les nouvelles technologies « basse consommation » d’énergie, et les démarches HQE ;
- d’utiliser les leviers disponibles de l’action économique au service de filières technologiques (production/importation, vente, installation d’équipements, entretien et maintenance, etc.) et des entreprises engagées dans les enjeux énergétiques et du climat, après mise à plat de l’ensemble des mesures existantes et identification des freins ;
- de permettre aux acteurs de l’énergie et du climat d’avoir un accès à la recherche développement avec, localement, un investissement particulier sur les techniques du bâtiment en milieu tropical, la technique et la gestion des réseaux électriques de moyenne et petite tailles, et la production de biomasse agricole et énergétique en milieu tropical développé.
20Ces secteurs d’activité doivent faire de la Nouvelle-Calédonie une référence régionale.
21Pour plus de détails, voir les recommandations n° 8 de la 2e partie, p. 415, n° 5 de la 3e partie, p. 427, n° 1 de la 4e partie, p. 429, n° 6 de la 5e partie,p. 440.
Et pour la gouvernance :
228. Au-delà de cette expertise collégiale, mettre en route un processus de définition d’une politique de l’énergie et du climat, qui associe les acteurs concernés, mobilise une expertise la plus locale possible, avec un pilotage légitime, et s’appuie sur les résultats de l’expertise, complétée par des études plus précises sur les points qui le méritent, selon les orientations principales et les objectifs généraux retenus.
23Pour plus de détails, voir les recommandations nos 1 et 5 de la 5e partie, p. 433 et 439.
249. Construire une répartition des compétences sur l’environnement, l’énergie et le climat, qui préserve la subsidiarité et l’articulation entre les politiques locales des communes et les décisions au niveau de la Nouvelle-Calédonie.
25Pour plus de détails voir la recommandation n° 4 de la 5e partie, p. 438.
2610. Renforcer la coopération avec les États voisins, ou ayant les mêmes contraintes spécifiques, dans le domaine de la recherche, de l’innovation technique et institutionnelle (y compris dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le climat) et de la veille technologique.
27Pour plus de détails, voir les recommandations nos 2, 3, 4 de la 4e partie, p. 430 à 432 et n° 6 de la 5e partie, p. 440.
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