Chapitre 5. Le pouvoir d’une dynastie
p. 69-88
Texte intégral
1 - La création de la province de Banten en 2000
1Au début des années 1950, après l’indépendance nationale, Banten était l’une des zones administratives (karesidenan) de la province de Java Ouest. Elle avait le plus bas niveau d’éducation et de bien-être public de la région155. Les forces politiques locales, sous la houlette d’Ahmad Chatib, militaient en faveur de la création d’une province autonome et en 1953 fut créée la Commission pour la province de Banten (Panitia Propinsi Banten). Comme on l’a vu156, les groupes d’autonomisation furent étouffés sous Sukarno puis Suharto et ils et ne purent s’exprimer qu’au terme de l’Ordre Nouveau. Les volontés d’autonomie régionale ressurgirent dès 1998, lorsque émergèrent différents mouvements militants pour la création de la province : des organisations professionnelles, des Organisations communautaires (Ormas), des ONG et des organisations étudiantes, créées pour la plupart dans le département de Serang157.
2Menacés de perdre leurs prérogatives face aux mouvements d’autonomisation du sud bantenois, plusieurs politiciens de Serang sollicitèrent le soutien de Chasan Sochib. Engagé dans des coopérations avec Java Ouest, il s’opposa dans un premier temps à l’autonomie de Banten. Mais certains groupes semblaient s’accorder les faveurs du gouvernement central, leur projet avançait vite et se construisait sur les bases de soutiens solides et influents. La position de Chasan Sochib fut donc affaiblie mais il se rendit vite compte des gains qu’il pouvait espérer en s’emparant d’un projet déjà avancé à 80 %. Pour ce faire, il conquit la présidence des deux commissions fondatrices du mouvement : la Pokja PPB et la Bakor, où le Golkar joua le rôle de parti moteur158. Grâce à ses ressources économiques et par le biais de son ami Eki Syahruddin, qui était membre de l’Assemblée nationale pour la fraction du Golkar, Chasan Sochib put aisément s’imposer financièrement et moralement.
3Il bénéficia aussi du soutien d’Akbar Tanjung – président du Golkar de 1998 à 2004 – et du gouvernement régional de Java Ouest. En effet, contrairement à d’autres candidats, son soutien au projet d’autonomie régionale ne constituait pas une menace pour les partenariats entre Banten et Java Ouest. Bien au contraire, il assurait aux cadres politiques majeurs de cette province que leurs affaires dans la région seraient plus aisément privatisées et moins dépendantes du contrôle des gouvernements national et régional. De plus, pendant la transition de la Reformasi le Groupe du Rau maintint adroitement ses relations avec les dirigeants au niveau national. La Pendekar Banten aida à former le contingent des groupes de type paramilitaire Pamswakarsa, qui permirent au Président Habibie de contrôler le Parlement national en 1998. Il recruta aussi les jawara qui formèrent une partie importante des rangs de l’organisation milicienne Kamra du Général Wiranto159.
4Forts de ces soutiens, les cadres du Groupe du Rau acquirent la confiance du gouvernement central et après de nombreux remaniements et rebondissements, le 17 octobre 2000, le Président Abdurrahman Wahid signa le décret qui accordait à Banten le statut de province. Banten devint ainsi la première des cinq provinces établie depuis le passage des lois 22 et 25 de 1999 sur la partition régionale. Hakamudin Djamal fut nommé gouverneur par le gouvernement central pour la période de 2000 à 2002. Pendant le processus électoral, les principaux initiateurs du projet d’autonomie disparurent du champ politique et cédèrent la place à Chasan Sochib qui, après avoir récupéré le projet d’autonomie, émergea comme force dominante et s’attribua les mérites de son succès160.
5De nombreux leaders religieux, qui avaient été les premiers à soutenir le projet furent eux aussi évincés. Pour ce faire, la Pendekar Banten reprit la direction de la Satkar Ulama, en faisant élire Chasan Sochib. La position de la Pendekar Banten au sein de la Satkar Ulama étant assurée, H. Chasan céda la place de président à Kiai Subroni Mansyur, puis en 2002 à Kiai Syahrir Abror, tous deux membres de la Pendekar Banten. La consolidation des positions politiques de la Pendekar Banten passait donc par le contrôle des forces religieuses via la Satkar Ulama, et à partir de cette assise les cadres de l’organisation purent convoiter des postes dans les différents parlements.
2 - Les élections législatives de 2001 et les provinciales de 2002
6Début mars 2001, le Comité de sélection des membres du Parlement (PPK, Panitia Pengisian Keanggotaan), connu comme « l’équipe des cinq » fut formé par le ministère de l’Intérieur de Jakarta et placé sous la tutelle de Hasan Alaydrus, un fervent activiste pour l’établissement de la province de Banten161. L’équipe avait pour objectif de déterminer le nombre de sièges qu’occuperait chaque parti au sein du parlement et d’établir la liste de ses membres. En accord avec les résultats des élections de 1999, elle accorda la majorité des 75 sièges du parlement et la présidence au parti Parti de la lutte démocratique d’Indonésie (Partai Demokrasi Indonesia Perjuangan, PDI-P)162. Le PKK faisait polémique, notamment sa composition qui était considérée par beaucoup comme une union de soutien au gouverneur163. De plus, le processus préalable d’élection des membres parlementaires avait été teinté de corruption et d’intimidations164.
7C’est dans ce climat que se préparèrent les élections provinciales de 2002. Quatre fractions principales émergeaient. Le Golkar, toujours dirigé par des membres de la Pendekar Banten, désignait Ali Yahya comme candidat à la gouvernance en coalition avec Atut Chosiyah, la fille aînée de Chasan Sochib. Depuis longtemps, des rumeurs soupçonnaient ce dernier de vouloir prendre la place de gouverneur, mais ses désirs de pouvoir se confirmèrent d’une autre façon avant les premiers ballottages, lorsqu’il déclara que qui que soit le gouverneur élu il devrait s’allier avec Atut Chosiyah comme vice-gouverneure165. Dans ce but, il passa un arrangement avec le Golkar afin de voir l’éviction d’Ali Yahya au second tour et de présenter Atut Chosiyah (qui n’était pas un cadre important du Golkar, contrairement à Ali Yahya) en coalition avec Djoko Munandar, le candidat du PPP. Des vices de procédure causèrent de vives réprobations parmi l’opposition, mais en jouant de ses relations personnelles avec le ministre de l’intérieur Hari Sabarno, Chasan Sochib parvint à faire valider la candidature de sa fille. De plus, face aux critiques des rivaux politiques et de différentes ONG, Atut Chosiyah bénéficia du soutien des réseaux d’arts martiaux166, dont les jawara se rendirent massivement au parlement le jour du scrutin final167. Les 37 des 69 parlementaires présents élurent tout de même le binôme Djoko Munandar-Atut Chosiyah.
8Le parti du Golkar dirigé par les membres de la Pendekar Banten, le parti PDIP décrédibilisé par des pratiques népotiques, le parti PPP qui n’était plus représentatif des forces religieuses ; des élus dont les idéologies qu’ils promouvaient n’incarnaient plus les aspirations politiques des Bantenois. Les véritables récipiendaires du pouvoir étaient les membres d’une petite élite bantenoise, qui menaient le bal des coalitions de partis en mobilisant les réseaux informels de l’autorité. Si Atut Chosiyah fut élue gouverneure de Banten c’est grâce à la position de son père, qui s’autoproclamait être le « Gouverneur général »168.
Haji
Chasan Sochib et l’autonomie régionale
Déclaration de
H.
Chasan Sochib lors du processus d’autonomie régionale en 1999
« Aujourd’hui Banten est suffisamment développée. Chaque année nos exportations de papier, d’acier et de produits chimiques augmentent. Mais les profits bénéficient aux gouvernements de Java Ouest et du centre tandis que ceux de Banten ne sont que minimes. C’est pourquoi nous voulons que Banten devienne une province, pour pouvoir utiliser nos revenus plus facilement afin de développer efficacement la région ».
(Cité par Yoyo Mulyana, Meretas kemandirian – Perjuangan panjang rakyat Banten menuju provinsi [Initier l’autonomie - La longue lutte du peuple de Banten pour obtenir le statut de province], Serang, Département de la culture et du tourisme de Banten, 2009, p. 122).
Déclaration de H. Chasan Sochib à l’aube de l’autonomie régionale en 2000
« En cette nouvelle ère d’autonomie, ce sont les pendekar qui doivent émerger des rangs de la population. Car ces pendekar sont les pendekar du développement, de l’entreprenariat, de l’économie. Cette âme de pendekar nous devons la léguer ».
(Cité par Khatib Mansur, Profil Haji Tubagus Chasan Sochib, beserta komentar 100 tokoh masyarakat seputar Pendekar Banten [Profil de Haji Tubagus Chasan Sochib, Commentaires de 100 personnalités populaires autour de la Pendekar Banten], Cilegon, Pustaka Antara Utama, 2000, p. 91).
3 - Les élections législatives de 2004 et les provinciales de 2006
9La position du Groupe du Rau dans l’arène politique se renforça encore lors des élections législatives de 2004. Le parti PDIP ne parvint pas à s’imposer comme en 2001, car les électeurs avaient été déçus par les représentants du parti, qui s’étaient rendu coupables d’immobilisme pendant trois ans et n’avaient pas tenu leurs promesses électorales. Le parti PPP aussi vit ses suffrages chuter à cause d’un conflit interne et d’une scission qui fit émerger le Parti de l’étoile de la Reformasi (Partai Bintang Reformasi, PBR), qui connut un relatif succès en intégrant une partie des voix du PPP.
10Le Golkar tira profit de ces divisions et il récupéra une grande partie des déçus du PDIP, notamment dans les villages. Il gagna aussi bien au niveau de la province que dans les villes et départements. Il se consolida et milita au niveau local grâce à des coordinateurs de région qui distribuèrent des subventions pour améliorer les infrastructures publiques. Le parti était coordonné régionalement en grande partie grâce aux réseaux de l’organisation de penca TTKKDH, notamment à Serang, où le président de la TTKKDH fut élu président du Golkar pour la période 2004-2009.
11Le 10 octobre 2005, les attentes du Groupe du Rau se précisèrent, lorsque le Président de la République destitua par décret Djoko Munandar. Celui-ci était accusé d’être impliqué dans un cas de détournement169 des fonds du budget régional de 2003, pour un projet de construction immobilière. Atut Chosiyah, qui avait participé aux réunions relatives au détournement, ne fit l’objet d’aucun examen et le président de la République la nomma pour prendre les fonctions de gouverneure par intérim170. En décembre 2006, elle fut élue démocratiquement comme gouverneure, en binôme avec Mohammad Masduki, pour la période de 2007-2011. L’élection marquait une nouvelle ère pour les stratégies du Groupe du Rau. En effet, avec la loi n ° 32 de 2004 sur le système d’élections directes des chefs de régions, les candidats soutenus par le Groupe du Rau se trouvaient en dépendance directe vis-à-vis des votes populaires.
12L’image négative dont souffraient les pendekar était pénalisante pour mener la campagne électorale, et pour faire face à ce handicap les cadres du Groupe du Rau formèrent le 10 mars 2005 l’Assemblée de Banten Uni (Lembaga Banten Bersatu, LBB). L’organisme était coordonné par le fils de Chasan Sochib, H. Tb. Chaeri Wardhana (surnommé Wawan). Wawan était le président de l’Organisation pour la jeunesse Angkatan Muda Partai Golkar (AMPG), par le biais de laquelle il percevait des financements de l’organisation ombrelle du Comité national des jeunesses indonésiennes (Komite Nasional Pemuda Indonesia, KNPI). Il dirigeait une soixantaine d’employés, pour la plupart de jeunes activistes intellectuels issus d’organisations comme le Rassemblement des étudiants d’Indonésie (Himpunan Mahasiswa Indonesia, HMI), le Mouvement des étudiants musulmans d’Indonésie (Pergerakan Mahasiswa Islam Indonesia, PMII) et divers partis politiques. Il travaillait aussi avec des entreprises de consultance, comme le Cercle de sondage d’Indonésie (Lingkaran Survey Indonesia, LSI).
13Puis, en mai 2006 fut formé le groupe des Volontaires de Banten Uni (Relawan Banten Bersatu, RBB)171, une alliance de la Pendekar Banten et de l’organisation milicienne en plein essor depuis la Reformasi, la BPPKB172. Lui aussi coordonné par H. Wawan, le RBB comptait parmi les membres de sa direction des cadres importants de la Pendekar Banten, de la BBPKB et de la Satkar Ulama173. Il opérait sur le terrain à la place de la Pendekar Banten, avec une image plus propre, renouvelée et qui lui permit de s’implanter jusqu’au niveau des cantons et des villages. Les deux organes nouvellement créés, le LBB et le RBB travaillèrent donc en étroite collaboration. Le premier constituait un appareil intellectuel et décisionnaire, qui coordonnait les différentes forces de soutien pour la campagne du binôme Ratu Atut Chosiyah-Haji Mohammad Masduki. Quant au RBB, il était son élément technique principal, mobilisant les forces de soutien au niveau des districts et des cantons. Officiellement, le RBB fut créé pour les élections de 2006, mais après cette échéance il continua de mener des opérations de propagande et de coordonner le renseignement dans les villages, sans que le cadre de ses actions ne soit officiellement déterminé.
14Le RBB marquait une transformation des méthodes employées par le Groupe du Rau pour faire campagne. Celles-ci apparurent comme moins violentes, tandis que se firent plus systématiques l’utilisation de réseaux d’influence et la distribution d’enveloppes d’argent liquide aux relais de soutien174. Les relations avec les journalistes furent aussi modifiées, la distribution de pots-de-vin remplaçant les intimidations. Enfin, la bureaucratie fut utilisée comme l’un des principaux canaux de soutien politique175, phénomène qui allait progressivement s’accroître, proportionnellement aux succès politiques du Groupe du Rau. Ainsi, si la démocratie diminua l’aspect violent des campagnes électorales et des luttes politiques, elle engendra dans le même temps une plus grande interpénétration des réseaux de l’autorité et des institutions, créant pour l’opposition la difficulté d’identifier un front d’influence uni.
15De plus, les élections de 2006 furent marquées par deux phénomènes majeurs : l’accélération de la perte d’influence des forces religieuses et un opportunisme croissant de coalitions. Elles se doublaient aussi d’un recentrement des alliances au niveau familial.
Photo 8 : Affiche de propagande : « Payons nos taxes pour construire Banten », Serang, juin 2011.
Photo 9 : Affiche promouvant l’hygiène et la santé, Serang, juin 2011.
Photo 10 : Affiche promouvant le soin des enfants en bas âge, Serang, juin 2011.
Le matraquage médiatique de l’équipe de soutien à Atut Chosiyah
À l’approche des élections de 2006, le budget du Bureau des relations publiques augmenta considérablement afin de financer des opérations publicitaires, des ONG, des organisations communautaires et des organisations professionnelles susceptibles d’apporter un soutien électoral massif au gouvernement provincial. Ce type de pratique s’est accentué avec les élections provinciales de 2011. L’accrochage de banderoles, les panneaux d’affichage, la publicité dans les médias imprimés et électroniques ne sont plus effectués par les fonctionnaires du gouvernement provincial, mais ils continuent d’afficher l’emblème et le nom de ce dernier. C’est le cas des affiches de bienvenue accrochées à l’entrée des villes de Cilegon et Serang, de celles qui présentent les vœux du gouvernement provincial à la population lors des différents événements festifs et des cérémonies religieuses, et que l’on voit un peu partout en ville au dessus des grands axes routiers. Atut Chosiyah y est représentée comme une femme bienveillante, qui soutient le programme de lutte contre le SIDA, qui milite pour la santé des enfants en bas âge, qui patronne les campagnes d’immunisation et les projets humanitaires. La gouverneure s’y affirme aussi comme une femme religieuse, elle présente ses vœux pour le pèlerinage à la Mecque et les festivités de la fin du jeûne de Ramadhan, de l’Aïd ou de Noël. Elle soutient des événements pour la jeunesse et l’éducation, ainsi que des festivals de musique et des concerts176.
Photo 11 : Banderole à l’entrée d’un quartier annonçant : « Vous pénétrez dans une zone de soutien à Ratu Atut Chosiyah », Serang, juillet 2011.
Photo 12 : Paquets de nouilles distribués dans les villages pour les élections provinciales de 2011.
4 - La famille de Haji Chasan Sochib et les forces d’opposition
16Dès ses débuts dans les affaires, Chasan Sochib s’appuya sur ses proches associés pour constituer des réseaux d’influence compacts. À partir de la période de Reformasi, il put s’émanciper de la tutelle du gouvernement central et resserrer son réseau relationnel. Par la suite, la nouvelle génération du « Clan Chasan Sochib », pour reprendre la forume de certains journalistes177, fut formée par les membres de sa propre famille et par des associés de longue date qui avaient gagné sa confiance comme cadres de la Pendekar Banten. Ils occupèrent rapidement les postes les plus importants des instances gouvernementales et parlementaires à Banten.
5. Les principaux postes politiques occupés par les membres de la famille de H. Chasan Sochib
17Chasan Sochib s’est marié de nombreuses fois178, changeant régulièrement ses deux dernières épouses, souvent des danseuses de jaipongan, art qu’il admire et qu’il danse parfois lors des grandes cérémonies officielles. Mais les quatre femmes qu’il a gardées comme épouses – nombre maximum qu’autorise la législation indonésienne – sont plutôt issues de milieux bourgeois et aristocratiques179. Elles lui ont permis de tisser des alliances avantageuses pour son ascension politique, tandis que ses deux épouses les plus jeunes, H. Ratna Komalasari et H. Yeni Heryani, sont elles-mêmes membres de parlements régionaux. De plus, Chasan Sochib reconnaît officiellement vingt-quatre enfants180 auxquels il a attribué des postes politiques et administratifs de premier ordre. Les enfants de Chasan Sochib sont issus de la bourgeoisie du nord bantenois, ils ont été formés dès leur jeunesse en politique et en affaires à Bandung, et depuis 2001, ils ne cessent d’étendre leur influence sur la politique bantenoise. En outre, la famille de Chasan Sochib investit les parlements de façon massive, notamment à partir de 2009.
18Presque tous les chefs de région sont des anciens membres de la Pendekar Banten qui ensuite ont parfois pris leur essor plus indépendamment. C’est le cas d’Aat Syafaat, le représentant de la Pendekar Banten pour Cilegon, qui a été remplacé par son fils au poste de maire de cette ville. Mulyadi Jayabaya, le préfet de Lebak, devint quant à lui président du Gapensi de Lebak sous la tutelle de la Pendekar Banten181. Dimyati Natakusumah, l’ex-préfet de Pandeglang, a commencé dans sa région comme représentant de l’organisation. Cependant, de nombreuses tensions existent entre la province et les chefs de région. Ainsi, plusieurs projets gouvernementaux font l’objet de conflits entre les élus locaux et le gouvernement provincial, et nombre de ces projets n’ont pas été réalisés ou sont ajournés.
19Les tensions ont provoqué des mobilisations importantes au sein de l’opposition. La plupart des préfets boycottent les événements organisés par le gouvernement provincial, comme l’inauguration du centre administratif KP3B ou la commémoration de l’anniversaire de la province182. Les divergences sont particulièrement visibles lors des propositions annuelles du budget régional183. Ainsi, en septembre 2009, lorsque le gouverneur a projeté de diminuer de 416 000 euros (5 milliards de rupiah) les aides pour les départements et les villes184, les préfets et les maires, regroupés au sein du Forum de communication des préfets et maires de Banten (Forum Komunikasi Bupati/Wali Kota Se-Banten), ont menacé de boycotter toutes les propositions du gouvernement provincial185.
20En 2002, un grand nombre de notables bantenois ont créé la Commission de délibération populaire de Banten (Majelis Musyawarah Masyarakat Banten, M3B)186. Parmi eux les figures les plus importantes étaient certainement l’ancien directeur général du complexe sidérurgique Krakatau Steel, ex-colonel des forces spéciales Kopassus et vice-préfet de Serang Ahmad Taufik Nuriman, ainsi que H. Embai Mulya Syarif, un ex-cadre prééminent de la Pendekar Banten et un riche entrepreneur. La M3B se constituait comme un organisme critique, elle avait pour but d’influer sur les gouvernements locaux, de jouer le rôle de médiatrice entre les parlements et la population, et de soutenir des fronts d’opposition populaire au gouvernement. Elle était constituée de membres de l’élite locale, de leaders religieux, de jawara rivaux à la Pendekar Banten, d’anciens promoteurs de l’autonomie régionale qui avaient été évincés et de personnages politiques influents, comme Eky Syachrudin, un membre de l’Assemblée nationale et du Conseil national de direction du Golkar.
21La création de la M3B était en grande partie l’aboutissement de tensions politico-économiques qui s’étaient formées entre la Pendekar Banten et les forces spéciales Kopassus dès l’autonomie régionale. Elle catalysait aussi des mécontentements populaires et des rivalités politiques multiples. Après des affrontements directs et violents, un accord fut passé entre la Pendekar Banten et Taufik Nuriman pour que ce dernier occupe le poste de préfet de Serang en binôme avec Tatu Chasanah, la fille cadette de Chasan Sochib. Mais d’autres conflits persistèrent à différents niveaux de la structure politique de Banten, notamment entre le gouvernement provincial et les départements de Tangerang et Lebak. Le premier subit l’autonomisation de sa partie la plus riche, la municipalité de Tangerang Sud, et le second fut mis sous pression par le gouvernement central pour créer le département de Cirangkahan. Les deux préfets envisagèrent d’ailleurs une coalition pour les élections provinciales de 2011. Face à ces forces d’opposition, le Groupe du Rau s’est servi à la fois du LBB et du RBB (implanté au niveau local) afin de morceler les différentes unités administratives, s’assurant par contrecoup la recentralisation du pouvoir vers Serang187.
Des positions divergentes sur la loi islamique et le système démocratique
Dans les années suivant la création de la province de Banten, de nombreux responsables religieux percevaient l’application de la charia comme une façon de recouvrer une certaine autorité politique vis-à-vis des jawara. En 2000-2001, une proposition fut examinée en ce sens par le parlement provincial et en 2002 Embai Mulya Syarief, l’ancien bras droit de Chasan Sochib, créa le Comité préparatoire pour l’application de la loi islamique à Banten (Panitia Penerapan Pelaksanaan Syariat Islam Banten, P3SIB), qui mobilisa massivement les médias locaux pour faire valoir ses actions188.
Cependant, les différentes mobilisations en faveur de la charia s’essoufflèrent progressivement, en même temps que les échecs politiques de leurs promoteurs. Comme le regrette Kiai Fathuladzim, le fils du héros pour l’indépendance Achmad Chatib et représentant de la lignée des sultans, les fondateurs du P3SIB, comme Embai Mulya Syarief et Wahab Afif, se sont progressivement désolidarisés du mouvement. Kiai Fathuladzim accuse aussi les oulémas du Conseil national des oulémas MUI et de l’organisation NU [Nahdlatul Ulama, « Renaissance des oulémas »] de déformer les articles de loi du Coran pour soutenir la gouveneure Atut Chosiyah dans ses fonctions, tandis que selon lui, le livre saint interdit formellement aux femmes d’occuper des fonctions politiques de direction. Enfin, il affirme que l’abandon du projet d’application de la charia constitue une rupture fondamentale avec les luttes historiques bantenoises. Il rapporte qu’à son époque, son père Achmad Chatib s’était rendu à Bogor à la rencontre du Président Sukarno afin de faire valoir les volontés d’autonomie du peuple bantenois : « Il posa deux machettes sur son bureau et récita la sourate Al Fatihah. Il dit à Sukarno : si tu veux construire ce pays, tu dois suivre les préceptes de la sourate Al Fatihah. Sukarno attacha alors les deux machettes en signe d’acceptation. S’il n’en avait pris qu’une seule, tous deux se seraient battus à mort ».
Les développements politiques ultérieurs de l’Indonésie ont pourtant eu raison des valeurs défendues par Kiai Fathuladzim, notamment du système de délibération (musyawarah), qui selon lui est préférable à la démocratie : « À Banten, où les gens ne sont pas éduqués, la démocratie est nuisible. La voix d’un ouléma respecté et celle d’un simple fidèle ne peuvent sensément avoir le même poids ».
(Entretien avec Kiai Fathuladzim, Serang, avril 2009)
5 - Le phénomène de « clanisme politique » à Banten
22Avec les élections provinciales de 2006, les différentes forces de l’opposition ont commencé à utiliser, à l’image de la dynastie Chasan, les méthodes d’association familiale pour renforcer leurs propres réseaux. Le phénomène a connu son apogée avec les élections législatives de 2009. Ainsi, Dimyati Natakusumah l’ex-préfet de Pandeglang, et son épouse, Irna Narulita, sont tous deux devenus en 2009 membres de l’Assemblée nationale pour le Parti pour l’unité et le développement (Partai Persatuan Pembangunan, PPP). Diana Jayabaya, la fille du préfet de Lebak Mulyadi Jayabaya est membre du parlement de Banten, sa sœur Iti Oktavia, est membre de l’Assemblée nationale pour le Parti démocrate. Mulyanah, la sœur cadette de Mulyadi Jayabaya, est membre du parlement de Lebak, tandis que son époux Agus R. Wisas est membre de celui de Banten. Tb. Iman Ariyadi, le fils du maire de Cilegon Tb. Aat Syafaat, a été élu membre de la fraction du parti Golkar à l’Assemblée nationale, puis en 2010 il a pris le siège de son père comme maire de Cilegon. Ahmed Zaki Iskandar Zulkarnaen, le fils du préfet de Tangerang Ismet Iskandar est membre de l’Assemblée nationale, tandis que sa sœur Intan Nurul Hikmah est vice-présidente du parlement de Tangerang.
23L’association politique familiale correspond à une stratégie de conservation du pouvoir par les politiciens locaux. Pour le gouvernement central, ce type de pratiques népotiques facilite la coordination avec les départements et les villes. Partant, il permet un meilleur contrôle de l’attribution des projets gouvernementaux et de la gestion du budget régional. Les relations claniques assurent la discrétion des opérations monétaires et des transactions foncières. Elles sont aussi destinées à créer des forces politiques plus autonomes vis-à-vis des partis, et elles permettent une meilleure implantation au niveau local. Comme le rappelle Salman Al Faris, le dirigeant de l’organisation Satkar Ulama : « la séniorité et l’encadrement ne suffisent pas, c’est la famille qui prévaut pour la direction des partis au niveau local »189.
24Les dernières échéances électorales montrent bien que les partis sont de plus en plus utilisés comme de simples prestataires de services, que les candidats utilisent selon la conjoncture politique. De plus, les coalitions politiques sont subordonnées aux relations sous-jacentes qu’entretiennent les principales figures bantenoises de l’autorité. Pour la plupart, ce sont des personnes190 qui s’inscrivent dans la continuité de réseaux relationnels qui ont émergé pendant l’Ordre Nouveau et parfois bien avant, comme le montre le pouvoir dont jouissent les successeurs d’Achmad Chatib et de Kiai Sjam’un. Les titres de Tubagus et de Ratu conservent une dimension prestigieuse pour des personnalités qui n’ont pas forcément de statut politique important mais dont l’influence est souvent supérieure à celle des élus.
25C’est éminemment le cas du fils aîné de Chasan Sochib, Tubagus Chaeri Wardhana, qui n’a pas de position politique réellement importante, mais qui coordonne en coulisses les décisions de son père et dont l’influence est in fine plus importante que celle de sa sœur, la gouverneure elle-même. Ceci est clairement apparu en 2006 lorsqu’il a fait intercession pour rapprocher la gouverneure Atut Chosiyah et le préfet de Serang Taufik Nuriman, lors d’un conflit qui constitua l’une des menaces les plus importantes pour la mainmise de la Pendekar Banten sur les activités politico-économiques régionales. Quant à Chasan Sochib, s’il n’a jamais occupé de poste politique important dans le gouvernement provincial, il apparaît pourtant comme l’ultime décideur des affaires politiques bantenoises.
26Le phénomène de « clanisme politique » est souvent présenté par les médias comme nouveau et conjoncturel, mais il constitue en fait une conséquence logique de l’histoire politique bantenoise. Pendant la colonisation, l’administration hollandaise utilisa la décentralisation pour affaiblir les contre-pouvoirs potentiels, utilisant la stratégie du « diviser pour mieux régner »191. Durant la révolution indonésienne, elle tenta aussi de mobiliser les aristocraties locales contre les révolutionnaires nationalistes, puis après l’indépendance ces aristocraties et l’armée maintinrent un fort degré d’autonomie192. Pendant l’Ordre Nouveau, malgré leur forte dépendance vis-à-vis du centre, les gouvernements régionaux conservèrent des administrations locales puissantes, parce qu’ils contrôlaient les emplois publics et canalisaient les financements gouvernementaux. Ceci permit la reproduction des modèles patrimoniaux au niveau local et les pratiques informelles de collaboration entre les entrepreneurs et la bureaucratie, conjoncture dont Chasan Sochib jouit particulièrement. À la chute de l’Ordre Nouveau, le gouvernement du Président Habibie193 encouragea la liberté de la presse, celle d’établir des partis politiques ainsi que des élections nationales libres. Il promulgua aussi deux lois parlementaires de décentralisation. Celles-ci devaient permettre d’apaiser les tensions régionales, tout en maintenant un contrôle fiscal du centre, favorisé par une fragmentation administrative.
27En fait, la décentralisation a transformé un État centralisé avec des institutions et des procédures uniformes en une constellation de districts avec des cultures politiques très variées194. Comme dans de nombreuses régions indonésiennes, Banten a vu les oligarchies locales se renforcer, et ce malgré sa proximité avec la capitale. Ainsi, le Groupe du Rau a reproduit à l’échelle régionale la centralisation du pouvoir de l’Ordre Nouveau. La décentralisation n’a donc pas partout suscité un renforcement de la démocratie. Les partis politiques comme les parlements, deux institutions cruciales pour la démocratie, ont été parmi les plus critiquées depuis 1998195, souvent taxées de corrompues, inefficaces, isolées des préoccupations citoyennes et dominées par des élites oligarchiques196.
28À Banten, ce phénomène est très ostentatoire. La participation de la bureaucratie au soutien électoral de la gouverneure a constitué le principal motif de scandale lors des dernières élections provinciales, suscitant même la saisie de l’affaire en cour de justice197. Les parlements font aussi l’objet de vives critiques, parce qu’ils sont essentiellement contrôlés par des membres qui défendent les intérêts particuliers de leur parti et donnent priorité à l’augmentation de leur salaire et de leurs frais de voyage au détriment des budgets administratifs. Quant aux maires et aux préfets, on leur reproche d’être surtout actifs en période de campagne. Enfin, le renforcement de la position des femmes dans la sphère politique semble de prime abord contraster avec la situation passée. Pourtant, même si la gouverneure, la vice-préfet de Serang et la maire de Tangerang Sud sont des femmes, elles appartiennent toutes trois à la famille de Chasan Sochib et demeurent sous la tutelle de réseaux d’influence fortement patriarcaux.
Photo 13 : La gouverneure Atut Chosiyah et l’organisation d’arts martiaux TTKKDH affichent leur union pour « continuer le développement de Banten » (Serang, juin 2011).
Notes de bas de page
155 Syarif Hidayat, op. cit., 2007.
156 Cf. supra, « Les volontés d’autonomie régionale après l’indépendance de l’Indonésie ».
157 Se créa d’ailleurs une centralisation politique autour de Serang (Serang centrism), à laquelle s’opposaient des mouvements de coalition issus du sud de la province, à Pandeglang et Lebak (Yoyo Mulyana, op. cit., 2009).
158 Yoyo Mulyana, op. cit., 2001.
159 Syarif Hidayat, op. cit. 2007, p. 205.
160 Plus tard, après l’élection de Munandar en 2002, ce fut au tour d’Ayip Muchfi d’être évincé des affaires politiques. Il fut le premier secrétaire de district de la province de Banten à être élu, mais en conflit avec Chasan Sochib il fut démis de ses fonctions sans que la procédure légale ne soit appliquée (Hidayat, op. cit., 2007, p. 210).
161 « Dialog antara masyarakat dengan anggota DPR-RI » [Dialogue entre le peuple et les membres du parlement national], Jakarta, LP3ES, 2001, p. 6-7. Hasan Alaydrus est aujourd’hui président de la Muhammadiyah de Banten.
162 Le parti élut comme président Dharmono K. Lawi.
163 Boyke Pribadi, « Daerah baru dan persepsi otonomi daerah » [Nouvelle région et perception de l’autonomie régionale], in Iwan Kusuma Hamdan et al. (dir.), Stake Holders dan kebijakan publik dalam dinamika politik dan pembangunan daerah provinsi Banten [Entrepreneurs et politiques publiques dans les dynamiques politiques et le développement local de la province de Banten], Jakarta, Département stratégique pour le développement de Banten (LSPB), 2003, p. 335.
164 Hamid, op. cit., 2004.
165 Dewi Kurniawati Hastuti, « Kepemimpinan kyai dan jawara di Banten : pengaruhnya terhadap good governance » [Direction des kyai et des jawara à Banten : leur influence sur la bonne gouvernance], in Iwan Kusuma Hamdan et al. (dir.), op. cit., 2003, p. 232.
166 Syarif Hidayat, op. cit., 2007. Après son élection, Atut Chosiyah se présenta même comme une jawari. Ce fut par exemple le cas lors d’un tournoi de penca qui eut lieu au gymnase de Serang (témoignage d’une pratiquante de penca du courant Panglipur, Bandung, 19 juillet 2010).
167 Dès 6 h. du matin, les jawara vêtus de noir s’étaient déployés sur 4 km à la ronde autour du parlement et plusieurs d’entre eux étaient à l’intérieur du bâtiment vêtus en civils (Iwan Kusuma Hamdan et al. (dir.), op. cit., 2003, p. 126). Cependant, et bien que le parlement eut donné pleine autorité à la police et aux militaires pour sécuriser ses bâtiments, de nombreux groupes d’opposition manifestèrent ce jour-là.
168 Ou Gubernur Jenderal (Gubjen), le titre donné aux chefs de région nommés par le gouvernement hollandais durant la colonisation.
169 À hauteur d’environ 1,17 million d’euros (14 milliards de rupiah).
170 « Rekaulang berdasarkan waktu kejadian dana perumahan » [Récapitulatif de l’affaire des fonds immobiliers], http://www.bantenlink.com (consulté le 25 octobre 2006).
171 Relawan Banten Bersatu, « Mengantisipasi disintegrasi bangsa » [Anticiper la désintégration nationale], Teras, no 75, juin 2006.
172 Sur la BBPPKB, cf. supra, « La pratique des arts martiaux et d’invulnérabilité des réseaux de sécurité ».
173 Parmi ceux-ci, on peut compter H. Lulu Kaking, Endoh Sugriwa, KH. Sahrir Abror, Jajat Mujahidin.
174 Sur les pratiques d’« argent politique » (money politics) et de corruption, cf. Indonesian Corruption Watch 2009 ; pour une étude plus comparative sur l’Asie du Sud-Est, voir Robert H. Taylor (dir.), The Politics of elections in Southeast Asia, New York, Cambridge University Press, 1996.
175 Cela se manifesta d’abord par le remplacement du secrétaire régional et le retrait de douze fonctionnaires du deuxième échelon du gouvernement de la province. Ces changements à l’approche des élections gouvernementales furent perçus comme une tentative d’éviction des partisans de Djoko Munandar afin de mettre en place un corps bureaucratique qui soutienne Atut Chosiyah (Hamid, op. cit., 2010, p. 10 ; O. Masaaki, « The rise of the “realistic” islamist party : PKS in Indonesia », in Okamoto Masaaki et Ahmad Suaedy, Islam in Contention : Rethinking Islam and State in Indonesia, Jakarta, Wahid Institute, Kyoto, CSEAS, et Taipei, CAPAS, 2010, p. 241).
176 Pour une étude comparative du populisme en Indonésie et en Asie, cf. Okamoto Masaaki, « Populism under decentralisation in Post-Suharto Indonesia », in Kosune Mizuno et Pasuk Phongpaichit (dir.), Populism in Asia, Singapour, NUS Press - Kyoto University Press, 2009, p. 144-166.
177 Par exemple, les journaux indonésiens en ligne Detiknews, Kompasiana et Tempointeraktif. Par ailleurs, se reporter à la note de clarification diffusée par le gouvernement provincial concernant les allégations du journal Tiro (« Klarifikasi pemprov banten tentang klan Chasan Sochib kuasai Banten », http://www.humasprotokol.bantenprov.go.id, 8 octobre 2011, consulté le 10 octobre 2011).
178 Différentes sources (témoignages anonymes) convergent pour avancer que Chasan Sochib s’est marié dix-neuf fois.
179 Elles portent d’ailleurs différents titres nobiliaires, comme celui de « reine » (Nyi ou Ratu).
180 Khatib Mansur, op. cit., 2000 et « Abah berpulang » [Abah est parti], Radar Banten, 1er juin 2011. On estime cependant qu’il a eu en réalité plusieurs dizaines d’enfants et de petits-enfants.
181 Khatib Mansur, op. cit., 2000, p. 161.
182 « Gubernur Atut kecewa banyak kepala daerah tak hadir » [La Gouverneure Atut est déçue que de nombreux chefs de régions ne soient pas présents], Radar Banten, 16 janvier 2009.
183 Abdul Hamid, op. cit., 2010.
184 L’aide était déjà passée de 1 664 000 à 1 248 000 euros (20 à 15 milliards de rupiah) entre 2008 et 2009.
185 « Disharmoni sepanjang masa » [La disharmonie pendant toute la période], Kompas, 27 janvier 2010 ; « Atut tak takut diboikot » [Atut ne craint pas d’être boycottée], Radar Banten, 9 septembre 2009.
186 Sur la M3B, voir Iwan Kusuma Hamdan et al. (dir.), op. cit., 2003.
187 Serang subit d’ailleurs en 2007 une fragmentation administrative, le centre acquérant le statut de ville. De même, Tangerang s’est divisé en 2008 lorsque s’est créée la municipalité de Tangerang Sud. Un projet est en cours afin que Lebak soit séparé en deux, avec la création du kabupaten de Cirangkahan. Ces morcellements permettent au Groupe du Rau de mieux contrôler les régions (Masaaki, op. cit., 2010, p. 242).
188 « Perda Siap Tampung Syariat Islam » [Le règlement régional prêt à assumer la loi islamique], Sabili, 29 juillet 2002.
189 Hamid, op. cit., 2010, p. 15.
190 Pour une liste de certaines des personnalités les plus influentes dans la région, voir Khatib Mansur, op. cit., 2000, p. 105.
191 Henk Schulte Nordholt, op. cit., 2004, p. 34.
192 Ibid., p. 35.
193 Il dirigea l’Indonésie entre mai 1998 et octobre 1999.
194 Edward Aspinall et Marcus Mietzner (dir.), Problems of democratisation in Indonesia : elections, institutions and society, Singapour, Institute of Southeast Asian Studies, 2010, p. 1.
195 Ibid., p. 3.
196 Ibid., p. 9.
197 Cf. par exemple « Banten disburses Rp 340.5b in grants as Atut eyes reelection », The Jakarta Post, 18 août 2011.
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