1 En anglais, l’initiative a d’abord été connue sous le nom de « One Belt One Road », et l’acronyme OBOR. Depuis le sommet international de Pékin en 2017, l’appellation officielle est « Belt and Road Initiative », soit BRI. En français, l’expression « nouvelles routes de la soie », NRS, tend à prévaloir et nous la reprenons ici par souci de simplicité.
2 La liste officielle se trouve sur le site web des NRS. Les dix pays membres de l’Asean en font partie, (https://eng.yidaiyilu.gov.cn).
3 Les IDE désignent les investissements visant à acquérir un intérêt durable, au moins 10 % du capital social, d’une entreprise située à l’étranger. Cette entreprise peut être nouvellement créée ou bien, être une entreprise existante qui est alors achetée ou fusionnée. On ajoute aux prises de participation dans le capital social, les bénéfices réinvestis et les prêts entre filiales d’un même groupe. Dans le graphique 1, les flux d’IDE sont calculés en net, soit la différence entre les entrées et les sorties du pays d’accueil, lorsque, par exemple, les bénéfices ne sont pas réinvestis localement. Un flux négatif correspond à un désinvestissement.
4 Le graphique 2 utilise les données du Chinese Global Investment Tracker, publié par l’American Enterprise Institute (AEI) qui sont les seules à fournir des informations détaillées. Ces données ne sont pas comparables avec les statistiques de l’IDE du graphique 1, car elles ne prennent pas en compte les désinvestissements et les bénéfices réinvestis. Voir pour plus de détails : D. Scissors, 2018, « China’s Global Investment : Neither the US nor Belt and Road », American Enterprise Institute, p. 2 et 3, (https://www.aei.org/publication/chinas-global-investment-neither-the-us-nor-belt-and-road/).
5 Le président Rodrigo Duterte est élu en mai 2016. Il n’a pas voulu utiliser un jugement de la cour d’arbitrage internationale favorable aux Philippines à propos de la mer de Chine du Sud. De 2010 à 2016, les Philippines avaient reçu un montant cumulé d’investissement chinois s’élevant à 3,2 milliards $ US. De juin 2016 à décembre 2017, les investissements chinois bondissent à 5,9 milliards $ US. Calculs de l’auteur avec les données du Chinese Global Investment Tracker de l’AEI.
6 Calculs de l’auteur avec la base de données statistiques Chinese Global Investment Tracker de l’AEI.
7 90 % des projets des NRS seraient réalisés par des entreprises chinoises. Source : Center for Strategic Studies.
8 Calculs de l’auteur avec la base de données statistiques China Global Investment Tracker de l’AEI, consultée le 10 octobre 2018.
9 Comme on le verra ci-dessous, la majeure partie des projets ferroviaires en Malaisie a été suspendue par Mahathir Mohamad, après son élection en mai 2018. Cela remet en cause, non seulement les liaisons internes à la Malaisie, mais aussi la liaison Kunming-Singapour, via Kuala Lumpur.
10 Neuf industries sont fortement surcapacitaires : l’acier, le ciment, le verre plat, l’aluminium, le charbon, la construction navale, les panneaux solaires, l’énergie éolienne et la pétrochimie. Elles sont toutes liées à l’énergie, les infrastructures, la construction et l’immobilier. Source : Xin Zhang, 2017, « Chinese Capitalism and the Maritime Silk Road : A World-Systems Perspective », Geopolitics, vol. 22, n° 1, p. 1-22.
11 Bruno Jetin, 2011, « The Crisis in East Asia : Rebalancing Growth without Increasing Income? », Revue Tiers-Monde, n° 207, juillet-septembre, p. 7-23.
12 Source : calculs de l’auteur avec les données du Bureau national de la statistique de la Chine.
13 Voir à ce sujet : Bruno Jetin, 2012, « China : unavoidable rise or possible decline », in Au Loong-Yu (dir.), China’s Rise : Strength and Fragility, Pontypool, Merlin Press, p. 92-107.
14 La dette de la Chine est deux fois plus élevée que celle des pays en développement, en moyenne égale à 150 % du PIB, et rattrape celle des pays développés, dont la dette représente en moyenne 380 % du PIB. Source : Martin Wolff, « China’s debt threat : time to rein in the lending boom », Financial Times, 25 juillet 2018.
15 Alors que la dette des entreprises chinoises augmentait fortement, celle des entreprises de l’ensemble de l’Asie de l’est, est passée d’une moyenne de 80 % en 2000 à environ 100 % en 2009, et est ensuite restée à ce niveau jusqu’au début de 2018. Source : Martin Hart-Landsberg, « The Chinese economy : problems and prospects », Reports from the Economic Front, 5 juin 2018. La même stabilité est observée aux États-Unis, au Japon et dans l’Union européenne. Source : Banque de France, « Non-financial sector debt ratios. International comparisons », Stat Info, 14 novembre 2017. Il y a donc bien un phénomène spécifique à la Chine.
16 Matthew C. Klein, 2015, « Digging into China’s debt », Financial Times, 2 février 2015.
17 Voir à ce sujet : Bruno Jetin, 2017, « One Belt-One Road Initiative and ASEAN connectivity : Synergy Issues and Potentialities », in B. R. Deepak (dir.), China’s Global Rebalancing and the New Silk Road, Singapour, Springer, p. 139-150
18 Ibid., p. 139-150
19 Source : « The great rail dilemma », Bangkok Post, 22 juillet 2018 et « China's Belt and Road rail project stirs discontent in Laos », Nikkei Asian Review, 15 mars 2018.
20 Source : « China’s high-speed rail and fears of fast track to debt », Financial Times, 14 août 2018.
21 Une première inauguration avait eu lieu deux ans plus tôt et un tronçon de 3 km avait été construit pour faire croire au début des travaux. Mais les désaccords sur le coût excessif, le taux d’intérêt trop élevé du prêt accordé par la Chine et l’imposition de standards techniques purement chinois, avaient paralysé le projet.
22 Il s’agit de la capitale de la province d’origine du général Prayut Chan-ocha.
23 Source : « China's high-speed train plans in Southeast Asia stumble », Nikkei Asian Review, 28 décembre 2018.
24 Source : « Pour les beaux yeux de la Chine, la Thaïlande oublie ses lois », Courrier international, 21 juin 2017.
25 Auquel participe la SNCF.
26 14 grands groupes thaïlandais ont répondu à l’appel d’offres, dont Charoen Pokphand Group. Source : « Thailand's $7bn rail project draws 31 local and foreign bidders », Nikkei Asian Review, 19 août 2018.
27 « Thailand scraps new economic zones and plans regional linkups », Nikkei Asian Review, 19 août 2018.
28 Cela n’empêche pas les grandes entreprises publiques chinoises qui participent aux projets des NRS de concourir aussi aux appels d’offres lancés par la Thaïlande. C’est le cas de Sinohydro, China Railway Construction (CRCC), China Railway Group, China Communications Construction, China Resources, Citic Group, China State Construction Engineering, que l’on retrouve tout au long des routes de la soie.
29 Country Garden Pacific View est une entreprise privée basée à Guandong. C’est le plus grand promoteur immobilier de Chine par le nombre d’unités vendues. La ville est construite sur d’anciennes plantations de palmiers à huile et des îles artificielles gagnées sur l’océan. Située dans l’État malaisien de Johor Bahru, elle jouxte Singapour, ce qui renforce son intérêt économique.
30 Shibani Mahtani, « A would-be city in the Malaysian jungle is caught in a growing rift between China and its neighbors », Washington Post, 10 septembre 2018.
31 Guanie Lim, 2018, « Resolving the Malacca Dilemma : Malaysia’s Role in the Belt and Road Initiative », in Alessandro Arduino et Xue Gong (dir.), Securing the Belt and Road Initiative, Singapour, Springer, p. 81-99.
32 Hannah Beech, « We Cannot Afford This’ : Malaysia Pushes Back Against China’s Vision », New York Times, 20 août 2018.
33 Shibani Mahtani, « Former Malaysian prime minister Najib Razak charged in corruption probe », Washington Post, 3 juillet 2018.
34 Nile Bowie, « While skeptical of China, Mahathir embraces Jack Ma », Asia Times, 21 juin 2018.
35 Colby Smith, « Pakistan's IMF bailout adds to Belt and Road woes », Financial Times, 12 octobre 2018.
36 « Myanmar reviews $9bn China-backed port project on cost concerns », Financial Times, 4 juin 2018.
37 Colby Smith, cf. note 36.