1 Par exemple, Roger Kershaw distingue à l’échelle de l’Asie du Sud-Est et dans le cadre d’une grille d’analyse biaisée assimilant la monarchie à la royauté : une « ruling Monarchy » (Brunei), trois « monarchies constitutionnelles » (Cambodge, Malaisie, Thaïlande), et des pays pour lesquels l’héritage « monarchique » est pertinent (Laos, Indonésie), v. R. Kershaw, Monarchy in Southeast Asia. The Faces of Tradition in Transition, Paris, Londres et New York, Routledge, 2001, 268 p. Pour le cas de la Birmanie, v. Jacques Népote, « La Birmanie post-coloniale (1942-1992). Histoire manquée d’une tentative de reconstruction culturelle ? », Péninsule no 24-25, 1992, p. 105-128 ; Marie-Sybille de Vienne, « La Birmanie entre modernité et légitimité, à la recherche d’un nouveau roi Cakravartin », in « Les structures politiques traditionnelles à l’épreuve de la démocratie en Asie du Sud-Est », Péninsule, no 48, 2004 (1), p. 139-158) ; Dorothy Guyot, « The Uses of Buddhism In Wartime Burma », International Conference on Asian History, 5th-10th Aug. 1968, Kuala Lumpur, Univ. of Malaya, Dept. of History, 1968, p. 67 ; Donald M. Seekins, The disorder in order, the Army-State in Burma since 1962, Bangkok, White Lotus Press, 2002, p. 50. Pour le Laos, v. Grant Evans, « Royal Family Commemorative Rituals Today », in The Last Century of Lao Royalty, Chiang Mai, Silkworm Books, 2009, p. 419-420. Pour le cas du Viêt Nam, v. Paul Mus, Viêt-nam, sociologie d’une guerre, Paris, Éditions du Seuil, 1952, 378 p. ; idem, Ho Chi Minh, Le Vietnam, L’Asie, Paris, Le Seuil, 1971, 251 p. ; Nguyên Duc Nhuân, « Du Viêtnam communiste au Viêt-nam des "cent maisons" », Le Monde Diplomatique, septembre 1992, p. 20-21.
2 Stanley Jeyaraja Tambiah, « The Galactic Polity : The Structure of Traditional Kingdoms in Southeast Asia », Annals of the New-York Academy of Sciences, vol. 293, 1977, p. 69-87 ; Nguyên Thê Anh, « La féodalité en Asie du Sud-Est », in Éric Bournazel et Jean-Pierre Poly (dir.), Les féodalités, Paris, Presses Universitaires de France, 1998, p. 683-714.
3 Dans sa généralité, l’État segmentaire se définit comme « une configuration politique dont la souveraineté territoriale est reconnue mais limitée, l’autorité étant de plus en plus diffuse à mesure qu’elle s’éloigne du centre, le gouvernement central coexistant avec des foyers de pouvoir relativement autonomes, le monopole de l’exercice légitime de la force par l’État restant contesté, et les relations sociales reposant surtout sur des liens de personne à personne fondés sur une économie généralisée du don », v. Nicolas Le Roux, « Courtisans et favoris : l’entourage du prince et les mécanismes du pouvoir dans la France des guerres de religion », Histoire, économie et société, 1998, vol. 17 (3), p. 379.
4 Denys Lombard, Le carrefour javanais. Essai d’histoire globale, t. I, Les limites de l’occidentalisation, Paris, EHESS, 1990, 267 p. ; M.-S. de Vienne, « Sulu-Jolo : l’histoire sans fin d’un sultanat qui refuse de mourir », Outre-Terre, no 2, mai 2002, p. 293-312 ; Douglas Kammen, « Queens of Timor », Archipel, no 84, 2012, p. 149-173.
5 Jean-Claude Michéa, La double pensée. Retour sur la question libérale, Paris, Flammarion, 2008, p. 197, 199-200, 203-204.
6 Sanjay Subrahmanyam, « Connected Histories: Notes towards a Reconfiguration of Early Modern Eurasia », in Victor Lieberman (dir.), Beyond Binary Histories. Re-imagining Eurasia to c. 1830, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 1999, p. 289-316.
7 D. Lombard, op. cit., t. II, Les réseaux asiatiques, Paris, EHESS, 1990, 423 p.
8 Anthony Reid, Southeast Asia in the Age of Commerce 1450-1680, New Haven et Londres, Yale University Press, 1988-1993, 2 vol., 275 et 390 p.
9 V. Lieberman, Strange Parallels. Southeast Asia in Global Context, c. 800-1830, Cambridge, Cambridge University Press, 2 vol. 2003-2009 484 et 947 p.; A., Reid, op. cit.
10 Éric Bourdonneau, « Réhabiliter le Funan. Óc Eo ou la première Angkor », BEFEO, t. 94, 2007 [2010], p. 111-158.
11 J. Népote, « Mythes de fondation et fonctionnement de l’ordre social dans la basse vallée du Mékong accompagnés de considérations sur l’indianisation », Péninsule, no 38, 1999 (1), p. 35-67.
12 G. Mikaelian, La royauté d’Oudong. Réformes institutionnelles et crise du pouvoir dans le royaume khmer du XVIIe siècle, Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne (PUPS), 2009, 374 p.
13 Le péarique (du groupe Pear) est une branche du môn-khmer.
14 Michael Vickery, « A new Tamnan about Ayudhya », Journal of the Siam Society, no 67, 1979, p. 123-186.
15 Serge Thion, « Quelques constantes de la vie politique cambodgienne », Affaires cambodgiennes, 1979-1989, Paris, L’Harmattan, « Asie-Débat », 1989, p. 224-247.
16 Nasir Abdoul-Carime, « Mise en perspective de la diplomatie sihanoukienne : une logique doublement péninsulaire et de temps long », Péninsule, no 36, 1998 (1), p. 175-191.
17 qnaktā ghlāṃṅ mīoeṅ.
18 klāṅ mīoeṅ.
19 M. Vickery, « The Reign of Sūryavarman I and Royal Factionalism at Angkor », Journal of Southeast Asian Studies, vol. XVI, no 2, sept. 1985, p. 226-244 ; É. Bourdonneau, Indianisation et formation de l’État en Asie du Sud-Est : retour sur trente ans d’historiographie. Matériaux pour l’étude du Cambodge ancien, Paris, Université de Paris I, 2005, p. 474.
20 Astrid Norén-Nilsson, « Performance as (re) incarnation: The Sdech Kân narrative », Journal of Southeast Asian Studies, vol. 44 (1), 2013, p. 4-23.
21 J.-F. Bayart, R. Bertrand, B. Hibou, R. Marchal et F. Mengin, Le royaume concessionnaire. Libéralisation économique et violence politique au Cambodge, Paris, FASOPO, 2004, 242 p.
22 J. Népote, « Les nouveaux sino-khmers acculturés : un milieu social perturbateur ? », Péninsule, no 30, 1995 (1), p. 133-154.
23 B. J. Terwiel, A History of Modern Thailand, 1767-1942, St Lucia, University of Queensland Press, 1983, p. 255.
24 D. Wilson, Politics in Thailand, New York-Ithaca, Cornell University Press, 1962, p. 102.
25 T. Winichakul, Siam Mapped, The Geo-Body of a Nation, Honolulu, University of Hawai’i Press, 1994, p. 4.
26 P. Jackson, « Royal Spirits, Chinese Gods, and Magic Monks: Thailand’s Boom-Time Religions of Prosperity », Southeast Asia Research 7-3, 1999, p. 245-300; I. Stengs, Worshipping the Great Modernizer, King Chulalongkorn, Patron Saint of the Thai Middle Class, Singapour-Seattle, NUS Press-University of Washington Press, 2009.
27 R. Kershaw, op. cit., p. 89-100.
28 M. Pellegi, Lord of Things. The Fashioning of the Siamese Monarchy’s Modern Image, Honolulu, University of Hawai’i Press, 2002, p. 166.
29 Dans les faits, il convient de distinguer la propriété privée du roi, gérée par l’Office de la propriété privée, des biens de la Couronne gérés par le BPC et dont les revenus, hors investissements, sont exclusivement consacrés aux œuvres sociales, culturelles et environnementales de la famille royale.
30 P. Jackson, op. cit., p. 298.
31 Melayu Islam Beraja, Jiwa Raga Brunei [Le MIB, corps et âme du Brunei], Bandar Seri Begawan, Jawatankuasa Penyiaran, Penerangan dan Percetakan Majlis Ilmu [Publication et édition du Conseil scientifique], 2010, 497 p.
32 Voir Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’Islam, Paris, PuF, 1996, p. 179-198, 523-4, 774-5.
33 M.-S. de Vienne, Brunei, de la thalassocratie à la rente, Paris, CNRS Éditions-Irasec, 2012, p. 21-23.
34 Dignité nobiliaire.
35 Du sanscrit mantri (celui qui maîtrise les mantra). Menteri est une dignité honorifique conférée aux roturiers assumant des responsabilités administratives.
36 Jamil al-Sufri, Pehin Dr. Hj. Mohd., Adat istiadat diraja Brunei, BSB, Jabatan Adat Istiadat Negara, 2002, « exergue », page de garde.
37 Bernard Sellato, « Note préliminaire sur les sociétés "à maison" à Bornéo », in Charles Macdonald (dir.), De la Hutte au Palais, Sociétés ‘à maison’ en Asie du Sud-Est insulaire, Paris, Presses du CNRS, 1987, p. 15-44.
38 Titre conféré aux roturiers pour services rendus, soit aux 64 menteri plus à divers dignitaires ethniques dont les deux responsables de la communauté chinoise.
39 abhiṣeka (ondoiement du roi).
40 M.-S. de Vienne, « Thaïlande, pour une relecture du jeu politique », Péninsule, no 24-25, 1992 (1-2), p. 171-213 ; Jean Baffie, « Une "démocratie" entre populisme et défiance envers le peuple : la politique en Thaïlande depuis la Seconde Guerre mondiale », in Stéphane Dovert et Jacques Ivanoff (dir.), Thaïlande contemporaine, Paris-Bangkok, Les Indes savantes-Irasec, 2011, p. 139-200.