Le poids économique du sport (synthèse 1999-2000)
STAT-Info N° spécial mars 2000
p. 113-117
Résumé
Les services tels que la gestion d’installations sportives, la production de spectacles sportifs, l’enseignement du sport, l’animation sportive, l’entraînement sont dispensés à la fois par la sphère publique et la sphère privée. En amont, les entreprises assurent la construction d’équipements sportifs, la fabrication et la vente d’articles de sport. L’intérêt manifesté pour le sport, aussi bien par les adeptes d’une discipline que par les non pratiquants, fait également émerger des journaux sportifs, des activités audiovisuelles, des sites Internet spécifiques.
Véritable enjeu économique, le sport, comme le commerce ou le tourisme a besoin de voir son développement apprécié : c’est ce à quoi s’attache le projet des comptes économiques du sport.
La place du sport dans l’économie est évaluée par la dépense sportive globale, qui correspond à la totalité des efforts financiers consentis par l’ensemble des acteurs dans le domaine du sport, soit 24,6 milliards d’euros en 2000. La dépense sportive (hors estimation du bénévolat) représente 1,7 % du Produit intérieur brut. Cette dépense est supportée pour la moitié par les ménages, pour environ 30 % par les communes et pour un peu plus de 10 % par l’État.
Texte intégral
Tableau 1 – La dépense sportive en 1999 et 2000 à prix courants (montants en milliards d’euros)
Dépenses effectuées par | 1999 | 2000 |
Les ménages | 12,0 | 12,5 |
Les collectivités locales | 7,2 | 7,6 |
L’État | 2,6 | 2,7 |
Les entreprises | 1,4 | 1,7 |
parrainage | 0,91 | 1,10 |
media (droits TV) | 0,53 | 0,61 |
TOTAL | 23,3 | 24,6 |
En % du Produit Intérieur Brut | 1,7 % | 1,7 % |
40 % du budget sport des ménages est consacré à l’achat de services
1Les ménages achètent des biens de consommation, c’est-à-dire des vêtements, chaussures et articles de sport, des biens durables mais également des services sportifs, tels que les services fournis par les clubs, les leçons, les droits d’entrée pour accéder à la pratique d’une activité et assister aux spectacles sportifs.
Les communes en tête des financeurs publics
Tableau 3 – Les dépenses publiques en faveur du sport (En milliards d’euros courants)
1999 | 2000 | |
Etat | 2,63 | 2,75 |
Min. chargé de l’Éduc. Nationale | 1,97 | 2,03 |
Ministère des Sports | 0,44 | 0,47 |
Autres ministères | 0,05 | 0,05 |
Emplois-jeunes (part État) | 0,17 | 0,20 |
COLLECTIVITÉS LOCALES | 7,24 | 7,60 |
Communes | 6,56 | 6,88 |
Départements | 0,47 | 0,50 |
Régions | 0,19 | 0,20 |
Emplois-jeunes (part Coll. Loc.) | 0,02 | 0,02 |
TOTAL | 9,86 | 10,35 |
2Les collectivités locales, pour l’essentiel, participent au financement des équipements et subventionnent les clubs sportifs. Les communes, responsables de la mise en place de la politique sportive locale, fournissent l’effort financier le plus important, sans compter les éventuelles mises à disposition gratuites d’équipements ou de personnel. Les crédits consacrés au sport dans une commune ne proviennent pas du seul budget du service municipal des sports, et, de ce fait, sont difficilement repérables : par exemple l’entretien de la pelouse d’un stade peut être assuré par le service « entretien général » de la mairie.
3Les départements signent des conventions d’objectifs avec les clubs et les sportifs de haut niveau et participent également au financement des équipements sportifs municipaux, tandis que les interventions des régions en faveur du sport ont lieu notamment par le biais des contrats de plan.
4Les dépenses de l’État proviennent principalement des deux ministères, Éducation nationale et Jeunesse et Sports. Les coûts supportés par l’Éducation nationale incluent les charges relatives à l’éducation physique et sportive obligatoire et à la pratique de la natation à l’école primaire, les coûts de l’éducation physique et sportive obligatoire dans l’enseignement secondaire et les coûts de la filière STAPS dans l’enseignement supérieur. Les charges du ministère de la Jeunesse et des Sports comprennent la part de ses crédits budgétaires affectés au sport et le montant du budget du FNDS, compte d’affectation spéciale du Trésor. Ce fonds a pour objectif d’aider les institutions sportives à développer à la fois le sport de haut niveau et la pratique pour tous, et de soutenir les investissements.
Les activités de sport ou liées à la production de biens et
services sportifs dans la Nomenclature d’activités française
Les activités de sport
– Production de spectacles sportifs et gestion d’installations sportives (NAF 92.6A)
– Autres activités sportives (NAF 92.6C)
– Activités de sport dans les administrations publiques
Les activités liées à la production de biens et services sportifs
Fabrication
– de vêtements de sports (NAF 18.2D à NAF18.2J),
– de chaussures de sport (NAF 19.3Z),
– d’articles de sellerie, bourrellerie et de sacs de sports (NAF 19.2Z),
– de voiles (NAF 17.4C),
– d’articles de sports (NAF 36.4Z),
– de bicyclettes (NAF 35.4C),
– de bateaux de plaisance (NAF 35.1 E),
– de fouets et de cravaches (NAF 36.6E),
– de tables de billard et d’équipements pour bowlings (NAF 36.5Z),
– d’armes et de munitions (NAF 29.6B),
– de pneumatiques et autres articles en caoutchouc (NAF 25.1 A),
Construction
– de cellules d’aéronefs (NAF 35.3B)
– de bâtiments divers (NAF 45.2C),
– de chaussées et sols sportifs (NAF 45.2P),
Commerce de détail
– de vêtements de sport (NAF 52.4C),
– de chaussures de sport (NAF 52.4E),
– de journaux de sport (NAF 52.4R),
– d’articles de sport et de loisirs (NAF 52.4W)
Autres activités
– édition de journaux sportifs (NAF 22.1 C,22.1 E).
– téléphériques, remontées mécaniques (NAF 60.2C),
– services portuaires, maritimes et fluviaux (NAF 63.2C),
– location sans opérateur pour autres biens personnels (NAF 71.4B)
La balance commerciale « sport »
5En 2000, la France a importé pour 2,19 milliards d’euros d’articles et de matériel de sport, soit 0,7 % du total des importations françaises. Simultanément les entreprises françaises ont exporté 1,82 milliard d’euros de biens sportifs, ce qui représente 0,6 % du montant total des exportations. Le déficit de la balance commerciale « sport » est de près de 370 millions d’euros. Les exportations ayant progressé plus vite que les importations (en valeur) depuis 1997, le taux de couverture (valeur des exportations rapportée à la valeur des importations) s’est nettement amélioré, passant de 0,72 à 0,83 en 2000.
6Les points forts à l’exportation sont les articles de sports d’hiver et les bateaux à voile : la France vend des skis alpins pour plus de 190 millions d’euros, des bateaux à voile pour plus de 350 millions d’euros. Les fixations et chaussures de ski représentent 93 millions d’euros. Les principaux pays destinataires sont les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume Uni et le Japon (Tabl. 4). Les points faibles sont les chaussures de sports et les bicyclettes.
7Côté importations, les principaux fournisseurs en articles sportifs sont l’Italie, l’Asie et l’Afrique du Nord (Tabl. 5). La France importe d’Italie des articles similaires à ceux qu’elle exporte (bicyclettes, bateaux, chaussures de ski). D’Asie et d’Afrique du Nord arrivent surtout des chaussures de sport, des survêtements et autres maillots de fibres synthétiques, et des bicyclettes : certains grands groupes ont délocalisé une partie de leur production dans ces régions.
Le « noyau dur » de l’emploi sportif
8Les activités définissant le domaine du sport dans les comptes économiques, qu’elles soient des activités « de sport » ou liées à la production de biens et services sportifs, créent des emplois, dont une partie peut être qualifiée « d’emplois sportifs », compte tenu des fonctions occupées ou des secteurs d’activité considérés.
9Dans les services marchands, la gestion des installations sportives et les autres activités sportives, qui recouvrent notamment l’encadrement sportif, sont explicitement reconnues comme des activités de sport dans la nomenclature d’activités française (NAF), adaptation nationale de la nomenclature des activités économiques des communautés européennes (NACE). Il en résulte que tous les emplois de ce secteur sont sportifs : leurs effectifs totaux (salariés et non salariés) peuvent être estimés à près de 100 000. Dans le secteur « gestion des installations sportives » (NAF92.6A), on compte en 2000, 2 250 établissements dont l’effectif moyen est de 7 salariés (source : UNEDIC). Dans le secteur « autres activités sportives » (NAF92.6C), la taille moyenne des 22 300 établissements recensés par l’UNEDIC est de 3,5 salariés fin 2000. 90 % de ces établissements sont des associations. On y trouve notamment les clubs sportifs.
10Les fonctions d’enseignement du sport, d’animation sportive et d’entraînement qui relèvent de la sphère publique font également partie du « noyau dur » des emplois sportifs. Sont rémunérés sur le budget de l’Etat environ 31 500 professeurs et chargés d’enseignement d’éducation physique et sportive. D’autre part, une grande partie des agents du ministère de la Jeunesse et des Sports, ceux de l’Institut National du Sport et de l’Éducation Populaire (INSEP) et des Centres d’Éducation Populaire et de Sport (CREPS), ont pour fonction d’assurer le développement et la promotion des activités physiques et sportives. Ils sont environ 6 000.
11Dans les collectivités locales, la totalité des emplois de la filière sportive a été évaluée à 50 000 par le pôle de compétence sport du CNFPT (parmi eux environ 17 000 postes de conseiller sportif, éducateur sportif, opérateur sportif recensés par l’INSEE dans l’enquête sur les collectivités territoriales).
12Il faut également inclure les 17 000 emplois jeunes employés dans des projets relevant du sport en poste fin 2000 dans des associations ou des collectivités locales. Globalement, c’est donc environ 100 000 postes (sans les bénévoles) qui peuvent être répertoriés dans les administrations publiques comme étant des emplois sportifs.
13En plus de ces 200 000 postes relevant spécifiquement du domaine sport, d’autres emplois sont générés par le développement du sport. Les métiers spécifiques du sport (moniteurs, entraîneurs, animateurs sportifs) sont disséminés dans l’ensemble des secteurs économiques : environ 15 000 emplois peuvent ainsi être repérés dans les secteurs autres que les secteurs sport ou le secteur public par le biais de l’enquête emploi de l’INSEE.
14Mais surtout de nombreux emplois liés à la production de biens et services sportifs sont notamment engendrés dans l’industrie par la construction des équipements sportifs, la fabrication d’articles de sport, dans le commerce par la vente d’articles de sport et de loisirs, et enfin dans les services plus ou moins associés au domaine du sport, par exemple dans la médecine, la presse, la publicité. Leur estimation est délicate : environ 150 000.
Auteur
Mission statistique
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