Préface
p. 6-7
Texte intégral
1À partir du XXe siècle, l’intérêt de la science pour l’alimentation n’a cessé de croître, phénomène largement encouragé par des pouvoirs publics d’abord soucieux de lutter contre la dénutrition et, à présent, déterminés à limiter les effets dévastateurs de la « malbouffe » dans nos sociétés post-industrielles... À mesure que les connaissances ont progressé, des idées reçues ont été battues en brèche, mais d’autres continuent d’être véhiculées, et il faut bien admettre que la nutrition se fait parfois « doubler » par des effets de mode : un régime chasse l’autre, la vulgarisation de données expérimentales est, parfois, un peu trop rapide, et l’honnêteté intellectuelle des « vendeurs de minceur » n’est pas toujours de mise...
2Pendant des décennies, les liens entre alimentation et performance sportive n’ont guère passionné entraîneur(e)s et athlètes. Il a fallu bien des combats pour que la notion de nutrition sportive finisse par émerger, puis s’imposer. Les nations sportives l’ont, désormais, compris. Lors des grandes compétitions internationales, sportives et sportifs sont, généralement, accompagnés de cuisiniers, de diététiciens, de nutritionnistes... avec pour objectif de conserver les habitudes alimentaires du pays d’origine et de s’affranchir d’une nourriture à laquelle les athlètes ne sont pas toujours habitués et dont les bénéfices pourraient être limités. La nutrition intéresse, donc, tout à la fois, l’entraînement quotidien et l’affûtage précompétitif, voire la compétition elle-même, surtout si elle dure plusieurs jours : il est, aujourd’hui, manifeste que la diversité alimentaire proposée aux sportives et sportifs ainsi que les progrès enregistrés dans le domaine de l’hygiène alimentaire ont contribué à l’amélioration de l’état de santé des athlètes, ainsi qu’à la performance et à sa réitération.
3En France, l’INSEP a joué un rôle déterminant en la matière. Ces dernières années, la nutrition appliquée au sport a fait l’objet d’enseignements renforcés au sein de l’établissement afin d’établir des liens plus nombreux et plus étroits entre les notions de dépenses énergétiques et de besoins couverts par l’alimentation et l’hydratation.
4De fait, il est essentiel d’avoir à disposition des données précises, validées et actualisées, en matière de nutrition sportive, pour poser notamment des bases comportementales rationnelles, bases qui assureront aux athlètes un bon état de forme, une meilleure santé et même un « rempart » aux blessures et aux infections... et donc, in fine, un « tremplin » vers la haute performance sportive.
5C’est pour cette raison que j’ai souhaité que l’INSEP se dote d’un groupe de réflexion qui puisse, non seulement « séparer le bon grain de l’ivraie », mais également proposer aux sportives et sportifs des préconisations claires, afin qu’ils gèrent, au mieux, leur alimentation, en fonction des contraintes de l’entraînement. D’ores et déjà, ont été proposés des documents synthétiques, des fiches pratiques, des recettes, des entretiens réguliers avec les responsables, entraîneurs et sportifs de haut niveau... mais il fallait encore aller plus loin et offrir au plus grand nombre le fruit de plusieurs mois de réflexion.
6J’adresse donc ici un grand bravo et mes remerciements sincères à Christophe Hausswirth, ainsi qu’aux collègues qu’il a su mobiliser, aux plans national et international. Je suis très heureux que cet important travail d’investigation aboutisse, aujourd’hui, à la publication de cet ouvrage qui, j’en ai la conviction, fera date dans l’histoire de la nutrition sportive.
Auteur
Directeur général de l’INSEP
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Dopage et performance sportive
Analyse d'une pratique prohibée
Catherine Louveau, Muriel Augustini, Pascal Duret et al.
1995
Nutrition et performance en sport : la science au bout de la fourchette
Christophe Hausswirth (dir.)
2012