Chapitre 12. Rythmes de travail et vie familiale
Quelle articulation à la naissance des enfants ?
p. 305-331
Texte intégral
Introduction
1L’organisation du temps de travail constitue un paramètre important dans la conciliation du travail avec la vie de famille. Si de nombreuses études s’intéressent surtout à la situation vis-à-vis de l’emploi et au travail à temps partiel en fonction des configurations familiales, les horaires de travail et la faculté de les aménager sont plus rarement abordés. Par ailleurs, les changements professionnels qui ont lieu à la naissance des enfants sont le plus souvent étudiés sous l’angle de la réduction (passage à temps partiel notamment) ou de l’interruption d’activité.
2Le travail et la famille sont en effet deux « activités » consommatrices de temps entre lesquelles les individus sont contraints d’arbitrer pour favoriser leur conciliation (Garner et al., 2005). La conciliation est ainsi jugée plus difficile lorsque les horaires sont longs ou atypiques, la charge familiale importante et lorsque les individus accordent autant d’importance à leur travail qu’à d’autres activités. Ariane Pailhé et Anne Solaz (2006) montrent par ailleurs que si, dans les douze mois qui suivent une naissance, les mères interrompent ou réduisent plus souvent leur activité que les pères, ces derniers changent plus souvent d’horaires de travail sans en modifier la durée.
3Contrairement à la durée du travail, qui impacte directement le salaire, la détermination des horaires de travail et leur modification relèvent en principe du pouvoir de l’employeur. L’employeur peut ainsi modifier les horaires du salarié sauf si les horaires de travail sont bouleversés par rapport aux horaires contractualisés (passage d’un horaire fixe à un horaire par cycle par exemple) ou s’ils relèvent d’un régime légal particulier (travail de nuit par exemple). Une personne qui commence sa journée de travail le matin et la termine en fin d’après-midi avec des horaires prévus à l’avance, et qui se repose le week-end, a des horaires de travail que l’on peut qualifier de standards (Bué et Coutrot, 2009). Cette norme se retrouve dans le code du travail. À ces horaires de travail standards s’opposent les horaires plus atypiques : le travail de nuit ou du week-end, les horaires décalés (matin tôt, soir), les semaines irrégulières, les journées fragmentées, etc., qui font l’objet de règles et de compensations spécifiques dans le code du travail (encadré 1).
4À partir de l’enquête Érfi, qui permet de comparer la situation familiale, la situation vis-à-vis de l’emploi et, pour ceux qui sont en emploi, les moments généralement travaillés à trois dates distantes de trois ans (2005, 2008, 2010), nous proposons d’étudier dans quelle mesure sur cette période, les personnes en emploi ont réduit leur durée de travail ou ont changé leurs horaires pour concilier la vie professionnelle et la vie familiale. Pour cela, nous chercherons, d’une part, à caractériser les individus selon leur situation vis-à-vis de l’emploi, à décrire leurs rythmes de travail et à les mettre en rapport avec leurs caractéristiques professionnelles, personnelles et familiales et, d’autre part, à déterminer les principaux facteurs, dont la naissance d’un enfant, qui font qu’une personne va, soit interrompre son activité professionnelle, soit rester dans l’emploi en réduisant son activité et/ou en changeant de rythme de travail. L’ambition de cette étude est avant tout descriptive et non explicative ; on ne cherche pas à se prononcer sur le sens causal de la relation entre la naissance et ces changements professionnels.
5L’étude exploite le panel des 5436 personnes interrogées en 2005, 2008 et 2011. Le panel des répondants aux trois vagues de l’enquête, sans attrition donc, a été restreint aux femmes âgées de 20 à 49 ans, aux hommes seuls ou aux hommes en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans (situation en 2005). Les étudiants et les retraités, préretraités ou retirés des affaires en 2005 sont exclus afin de se prémunir des effets mécaniques d’entrée sur le marché du travail liés à la fin des études pour les premiers et à l’inactivité durable pour les seconds. Au final, l’étude porte ainsi sur 2974 individus.
6Pour définir les rythmes de travail, nous utiliserons les réponses des personnes en emploi sur les « moments généralement travaillés ». L’enquête Érfi renseigne sur de nombreux aspects du temps de travail : les horaires de la journée, les coupures d’activité, le travail du week-end, l’alternance des horaires de travail, la régularité ou l’irrégularité des moments travaillés. Le questionnement diffère du jeu de questions sur l’organisation du temps de travail figurant classiquement dans les enquêtes statistiques sur le modèle de l’enquête Emploi 2005 (encadré 2) ou encore du recueil des heures de travail dans un semainier, comme dans l’enquête Emploi du temps de l’Insee qui permet d’étudier précisément les horaires de travail de la journée et de la semaine (Sautory et Zilloniz, 2014 ; 2015).
Encadré 1. Quelques dispositions légales de la durée du travail (au 1er décembre 2015)
La durée légale du travail fixée à 35 heures peut être dépassée dans le cadre de la réglementation sur les heures supplémentaires.
Toutefois, il existe des durées maximales au-delà desquelles aucun travail effectif ne peut être demandé. Ces durées maximales de travail s’imposent également au salarié qui cumule plusieurs emplois. Sauf dérogation, les durées maximales sont fixées à :
– 10 heures par jour (dérogation conventionnelle possible, dans la limite de 12 heures) ;
– 8 heures par jour pour les travailleurs de nuit (dérogation conventionnelle possible, dans la limite de 12 heures) ;
– 44 heures hebdomadaires calculées sur une période quelconque de 12 semaines (ou 46 heures hebdomadaires sur une période de 12 semaines consécutives dans le cadre d’un décret pris après conclusion d’un accord de branche) ;
– 48 heures au cours d’une même semaine.
Temps partiel
Selon le code du travail (article L. 3123-1) sont considérés à temps partiel, les salariés dont la durée du travail, obligatoirement mentionnée dans leur contrat de travail, est inférieure à la durée légale, aux durées conventionnelles ou à celles pratiquées dans l’entreprise.
Travail de nuit
Selon le code du travail, le travail de nuit recouvre une plage horaire comprise entre 21 h 00 et 6 h 00 du matin depuis la loi du 9 mai 2001, entre 22 h 00 et 5 h 00 antérieurement. La loi définit, par ailleurs, le travailleur de nuit comme tout travailleur qui accomplit deux fois par semaine 3 heures de son temps de travail entre 21 h 00 et 6 h 00 ou un nombre d’heures défini par convention ou accord étendu.
La durée quotidienne du travail d’un travailleur de nuit ne peut excéder 8 heures consécutives. Néanmoins, il peut être dérogé à cette durée maximale (dérogation conventionnelle possible, dans la limite de 12 heures). La durée hebdomadaire de travail des travailleurs de nuit, calculée sur une période de 12 semaines consécutives, ne peut dépasser 40 heures (dérogation conventionnelle possible, dans la limite de 44 heures).
Les contreparties doivent être données sous forme de repos compensateur et, le cas échéant, de compensations salariales. C’est la convention ou l’accord collectif applicable à l’entreprise où le travail de nuit est organisé, qui prévoit les mesures, notamment financières, destinées à compenser les contraintes du travail de nuit.
Travail du dimanche
D’après le code du travail, le repos hebdomadaire d’un salarié doit au moins durer 24 heures consécutives auxquelles s’ajoutent les 11 heures consécutives de repos quotidien octroyé en général le dimanche (articles L.3132-2 et L.3132-3). Cependant, de nombreuses dérogations, accordées par le maire ou le préfet, sont prévues par la loi, de nature permanente ou temporaire. Les dérogations permanentes concernent avant tout les commerces de détail alimentaire, certaines activités industrielles et certains services. Ces dérogations reposent sur des considérations techniques pour les activités industrielles, sur la notion de besoins essentiels pour les services et sur la nature périssable des produits dans le commerce. Dans les cas où les dérogations sont permanentes, tout emploi est susceptible d’impliquer le travail du dimanche ; de fait, le volontariat des salariés n’est pas requis, pas plus que des contreparties sociales. En revanche, lorsqu’une autorisation administrative temporaire et individuelle conditionne l’emploi de salariés le dimanche et revêt un caractère exceptionnel, des contreparties sont définies, en principe par accord collectif.
Dans les zones touristiques internationales, les zones commerciales, les zones touristiques d’affluence exceptionnelle et certaines gares, la loi du 6 août 2015 autorise, par accord collectif, les établissements de vente au détail mettant à disposition des biens et des services à donner le repos hebdomadaire par roulement pour tout ou partie de leur personnel. Certains salariés pourront donc être amenés à travailler le dimanche, sur la base du volontariat et en bénéficiant de contreparties, notamment sous forme salariale.
La modulation du temps de travail
La modulation permet d’adapter le rythme de travail des salariés à celui de l’activité par l’alternance de périodes de haute et de basse activité. Dans le cadre d’un tel dispositif, la durée du travail peut alors varier d’une semaine à l’autre et les périodes hautes et basses doivent alors s’équilibrer pour atteindre la durée annuelle de 1607 heures (ou un plafond inférieur fixé par accord ou convention). Elle permet aussi de réduire le recours aux heures supplémentaires en période haute ou de chômage partiel en période basse.
Encadré 2. La mesure des moments travaillés dans l’enquête Érfi
Dans Érfi, on demande à chaque interrogation aux personnes qui travaillent actuellement (dont congé maternité, paternité et congé parental) quels sont les moments généralement travaillés :
En général, à quel moment travaillez-vous ?
Consigne enquêteur : ne pas dire d’emblée que plusieurs réponses sont possibles (4 réponses possibles)
1. De façon régulière – Durant la journée
2. De façon régulière – Le soir
3. De façon régulière – La nuit
4. De façon régulière – Le matin tôt
5. De façon régulière – Durant le week-end
6. De façon régulière – Mes heures de travail changent périodiquement
7. De façon régulière – Au moins deux plages de travail chaque jour travaillé
8. De façon irrégulière – Je travaille à la demande
9. De façon irrégulière – Heures de travail irrégulières
10. De façon irrégulière – Autre organisation du temps de travail
L’enquête Emploi de l’Insee comporte des questions sur le travail du soir, le travail de nuit, le travail le samedi, le travail dominical et les horaires alternés. Les questions sont posées aux salariés et sont libellées ainsi en 2005 :
Dans votre emploi principal, travaillez-vous le soir (entre 20 h 00 et minuit) ?
1. Habituellement /2. Occasionnellement /3. Jamais
Dans votre emploi principal, travaillez-vous de nuit (entre minuit et 5 h 00 du matin) ?
1. Habituellement /2. Occasionnellement /3. Jamais
Dans votre emploi principal, travaillez-vous le samedi ?
1. Habituellement /2. Occasionnellement /3. Jamais
Dans votre emploi principal, travaillez-vous le dimanche ?
1. Habituellement /2. Occasionnellement /3. Jamais
Dans votre emploi principal, vos horaires sont ?
1. Les mêmes d’une semaine à l’autre /2. Horaires alternés : 2 x 8, 3 x 8, équipes… /3. Horaires variables d’une semaine à l’autre /4. Sans objet (a travaillé une seule semaine…)
Le mode de questionnement et la possibilité de réponses multiples à la question sur les moments généralement travaillés dans Érfi rendent la comparaison avec les résultats de l’enquête Emploi (tableau A) très difficile. Sur le champ des salariés, voici les résultats que l’on obtient à partir des deux sources :
Les seuls changements de formulation peuvent affecter les réponses des enquêtés. À titre d’exemple, on peut citer l’enquête Emploi qui a procédé à des modifications dans les modalités de réponses pour le travail dominical en 2003. De 2003 à 2012, les enquêtés peuvent répondre : 1. Habituellement ; 2. Occasionnellement ; 3. Jamais. De 1990 à 2002, les enquêtés pouvaient répondre : 1. Habituellement ; 2. Certains dimanches seulement ; 3. Jamais.
Ce changement a pu affecter l’identification des situations de travail, la formulation postérieure à 2002 (travailler occasionnellement) pouvant sembler plus éloignée d’une pratique régulière. En effet, la comparaison des résultats des deux enquêtes en 2002, année où elles ont coexisté, montre que la proportion de salariés travaillant occasionnellement est un peu plus faible que la part de salariés déclarant travailler certains dimanches (Vinck et Algava, 2012).
Tableau A. Horaires atypiques en 2005 dans l’enquête Emploi et l’enquête Érfi (en %)

Champ : salariés.
Sources : Insee, enquête Emploi 2005 ; Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
I. Situation vis-à-vis de l’emploi et rythmes de travail
1. L’activité des femmes dépend du nombre et de l’âge de leurs enfants
7En 2005, parmi les femmes, 76 % occupent un emploi (figure 1), soit 8 points de moins que les hommes. La part d’hommes et de femmes qui travaillent étant plutôt stable en 2005, 2008 et 2011, l’écart est relativement constant. Ces taux d’emploi reflètent à la fois les comportements d’activité (choix d’être en emploi ou non) et la situation sur le marché du travail (incidence du chômage).
Figure 1. Situation vis-à-vis de l’emploi en 2005, 2008 et 2011

Champ : hommes vivant seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités. Lecture : en 2005, 84 % des hommes et 76 % des femmes sont en emploi.
Source : Érfi-GGS123, Ined-Insee, 2005-2008-2011.
8Au-delà des caractéristiques liées au sexe et à l’âge, les personnes ayant un diplôme supérieur ou égal au Bac, appartenant à une catégorie socioprofessionnelle non ouvrière, de nationalité française ou en couple (marié ou non) sont plus fréquemment en emploi. Le nombre d’enfants à charge est aussi un élément important dont les effets sont différents pour les hommes et les femmes (tableau 1). Les hommes sont plus souvent en emploi lorsqu’ils ont des enfants. Les femmes le sont moins souvent lorsqu’elles ont au moins trois enfants. En effet, les femmes cessent plus souvent leur activité lorsque leur famille est déjà nombreuse, et plus particulièrement à partir du troisième enfant (Govillot, 2013).
Tableau 1. Situation vis-à-vis de l’emploi en 2005 selon le nombre et l’âge des enfants dans le ménage (en %)

Champ : hommes vivant seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités. Légende : (a) Modalités regroupées en raison du faible effectif d’hommes travaillant à temps partiel. (b) Cette répartition temps complet/temps partiel ne tient pas compte des femmes en congé parental en 2005. Lecture : 79 % des femmes qui n’ont pas d’enfant sont en emploi. Parmi elles, 15,4 % sont à temps partiel. C’est le cas de 51,9 % des femmes en emploi qui ont deux enfants dont le plus jeune a moins de 3 ans.
Source : Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
2. Le temps partiel concerne surtout les femmes qui ont plusieurs enfants à charge
9Le taux d’emploi ne donne toutefois qu’une vision incomplète de la participation à l’emploi, les emplois pouvant être occupés à temps plein ou à temps partiel (encadré 1). En 2005, parmi les personnes qui travaillent, 15 % occupent un emploi à temps partiel.
10Le temps partiel concerne très majoritairement les femmes : en 2005, 84 % des personnes en emploi à temps partiel sont des femmes et 28 % des femmes en emploi (hors congés parentaux) sont à temps partiel (tableau 1). Les femmes travaillent surtout à temps partiel lorsqu’elles ont des enfants à charge et notamment à partir de deux. La part de femmes en emploi à temps partiel atteint 52 % lorsque le benjamin a moins de 3 ans.
11En effet, les femmes se mettent plus souvent à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants. En 2005, 63 % des femmes et 63 % des hommes qui travaillent à temps partiel invoquent des raisons relevant davantage d’un choix. Cependant, les raisons du travail à temps partiel sont différentes pour les femmes et les hommes : 52 % des femmes travaillant à temps partiel le sont pour concilier vie professionnelle et vie familiale contre 19 % des hommes, tandis que 44 % des hommes et seulement 11 % des femmes déclarent travailler à temps partiel pour une autre raison (par exemple, exercer une autre activité professionnelle, suivre des études ou une formation ou pour des raisons médicales1). Enfin, 20 % des hommes et 21 % des femmes déclarent être à temps partiel faute d’avoir trouvé un travail à temps complet et 16 % des hommes et des femmes disent qu’il leur a été imposé par l’employeur.
3. L’organisation des horaires de travail appréhendée par les moments généralement travaillés
12Il peut être par ailleurs plus facile de concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale selon la façon dont les horaires de travail s’organisent.
a. Les réponses données aux moments généralement travaillés
13Dans l’enquête Érfi, les personnes en emploi2, à chaque vague, renseignent les moments généralement travaillés3 (encadré 2). Une large majorité des personnes en emploi déclare travailler de façon régulière durant la journée (79 % en 2005, tableau 2). Dans la plupart des cas, le travail s’effectue uniquement durant la journée. Ainsi, en 2005, 64 % des personnes en emploi travaillent de façon régulière uniquement la journée.
Tableau 2. Moments généralement travaillés(a) en 2005

(a) : plusieurs réponses possibles. Champ : hommes seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005, en emploi aux vagues concernées ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités. Lecture : en 2005, 78,9 % des personnes en emploi travaillent généralement de façon régulière durant la journée ; en moyenne, ces personnes n’ont donné qu’une seule réponse à la question sur les moments généralement travaillés (1,3 item en moyenne en 2005).
Source : Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
14Environ une personne en emploi sur dix déclare travailler de façon régulière le soir, le matin tôt ou le week-end4, et une sur vingt la nuit5. Le travail selon ces horaires plus atypiques est souvent associé à un travail régulier en journée la semaine, en particulier le travail régulier du soir (i.e. une longue journée de travail) ou le travail régulier effectué le week-end (i.e. une longue semaine de travail). Par ailleurs, bien souvent, les formes les plus atypiques d’horaires se cumulent. Ainsi, en 2005, 51 % des personnes en emploi qui travaillent régulièrement le soir travaillent aussi régulièrement le week-end et 41 % de celles qui travaillent régulièrement le week-end travaillent aussi le soir. En outre, le travail de nuit est souvent associé au travail du soir ou du week-end : 34 % de ceux qui travaillent régulièrement la nuit travaillent régulièrement le soir et 35 % régulièrement le week-end6.
15Parmi les personnes en emploi en 2005, 7 % déclarent que leurs horaires changent selon une période déterminée. L’alternance des horaires correspond habituellement à une organisation du travail en équipe, ou travail de rotation. Dans une telle organisation, les équipes sont occupées successivement sur les mêmes postes de travail, selon un certain rythme, qui peut être continu ou discontinu, entraînant pour les travailleurs la nécessité d’accomplir le travail à des heures différentes sur une période donnée de jour ou de semaine7.
16Par ailleurs, 4 % des personnes en emploi en 2005 travaillent sur au moins deux plages de travail disjointes durant chaque jour travaillé. Il peut s’agir de journées fragmentées ou scindées se caractérisant par une plage horaire non travaillée significative (hors repas) entre deux plages travaillées8.
17Enfin, près d’une personne en emploi sur dix travaille selon des horaires irréguliers à la demande de l’employeur ou non (de façon irrégulière à la demande, selon des heures de travail irrégulières ou selon une autre organisation du temps de travail). Plus de la moitié de ces personnes en 2005 ont des horaires totalement irréguliers (i.e. n’a pas déclaré d’horaires réguliers par ailleurs).
b. Une définition des rythmes de travail
18La prise en compte des réponses données sur les moments généralement travaillés par les personnes en emploi amène à les regrouper selon cinq catégories : le travail régulier en journée, le travail régulier en horaires alternés, le travail régulier en horaires fragmentés, le travail régulier en horaires atypiques et le travail irrégulier. Pour les personnes qui ont donné plusieurs réponses, on définit l’ordre de priorité suivant : travail régulier sur au moins deux plages de travail chaque jour travaillé, travail régulier le soir, la nuit, le matin tôt et le week-end, travail irrégulier (travail à la demande, heures de travail irrégulières, autre organisation du temps de travail), travail régulier selon des heures qui changent périodiquement et, pour finir, travail régulier durant la journée.
19Selon cette définition, le travail régulier en journée, sans horaires atypiques, alternés, fragmentés et sans travail irrégulier, concerne 6 personnes sur 10 en 2005 (tableau 3) ; les 4 personnes restantes travaillent selon des horaires atypiques, alternés ou fragmentés ou ont un travail irrégulier : 18 % travaillent selon des horaires atypiques (le soir, la nuit, le matin tôt/ou le week-end), 8 % ont un travail irrégulier (travail à la demande, heures de travail irrégulières, autre organisation du temps de travail), 6 % travaillent selon des horaires alternés qui changent périodiquement et enfin, 4 % ont des horaires fragmentés avec au moins deux plages de travail chaque jour travaillé.
Tableau 3. Répartition des rythmes de travail en 2005 (en %)

Champ : hommes seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 en emploi aux vagues concernées ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités. Lecture : en 2005, 67,7 % des femmes travaillent régulièrement durant la journée.
Source : Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
c. Les principales caractéristiques des individus selon les rythmes de travail
20Chez les hommes comme chez les femmes, le travail régulier en journée est largement dominant (tableau 3). Les horaires alternés (65 % d’hommes), atypiques (60 %) et le travail irrégulier (60 %) concernent plus souvent les hommes que les femmes. Les femmes ont plus souvent un travail avec des horaires en journée (68 %) que les hommes (60 %). Ces écarts sont en grande partie dus au fait que les autres horaires sont plus répandus chez les ouvriers et les non-salariés, soit des emplois plus souvent occupés par des hommes. Les différences subsistent cependant lorsque l’on compare les femmes ayant notamment la même catégorie socioprofessionnelle9. Ainsi, par rapport aux hommes, les femmes ont moins souvent des horaires irréguliers et atypiques que des horaires réguliers en journée.
21Les hommes en emploi en 2011 ont plus souvent des horaires atypiques et moins souvent des horaires alternés qu’en 2005 et 2008 (alors que l’on observe peu d’évolutions pour les femmes). Ces évolutions peuvent refléter des modifications des rythmes de travail au cours du cycle de vie des individus. Ainsi, par exemple, en lien avec leurs conditions de travail, la proportion de salariés en horaires alternés diminue après 45 ans, en particulier lorsque des équipes de nuit sont mises en place (Molinié, 1993).
22On n’observe pas de grandes différences de rythme de travail pour les personnes en emploi selon le nombre d’enfants présents dans le ménage, en particulier chez les femmes (figure 2).
Figure 2. Rythmes de travail des femmes et des hommes selon le nombre d’enfants dans le ménage en 2005

Champ : hommes seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005, en emploi aux vagues concernées ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités. Lecture : en 2005, 56 % des hommes qui n’ont pas d’enfant travaillent de façon régulière durant la journée contre 66 % des hommes avec deux enfants.
Source : Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
23En 2005, 69 % des femmes en emploi qui ont au moins un enfant et 67 % de celles qui n’en ont pas travaillent régulièrement durant la journée. Cependant, une forte part de ces femmes qui ont des enfants sont à temps partiel. Le plus souvent les femmes qui ont des enfants lorsqu’elles sont à temps partiel travaillent sur des semaines de quatre jours (avec une quotité de travail de 80 %), en s’absentant généralement le mercredi. Ainsi, les jours où elles travaillent, il semblerait qu’elles aménagent peu leurs horaires ou les décalent de seulement quelques heures sans changer de rythme de travail (tel que défini ici). Par exemple, les femmes avec deux enfants ou plus (10 % des femmes avec deux enfants et 11 % des femmes avec trois enfants ou plus) travaillent un peu plus régulièrement le matin tôt que celles qui n’en ont pas (6 %) ou que celles qui n’ont qu’un enfant (5 %). Les hommes qui ont deux enfants, en revanche, travaillent plus souvent de façon régulière durant la journée que les hommes qui n’ont pas d’enfant (66 % contre 56 %) et un peu plus souvent selon des horaires atypiques par rapport à ceux qui n’ont qu’un enfant (22 % contre 17 %). Néanmoins, à catégorie socioprofessionnelle, âge et sexe comparables notamment, une personne qui a un ou deux enfants par rapport à une personne qui n’en a pas, aura moins souvent des horaires irréguliers que des horaires réguliers en journée. Une personne qui a deux enfants aura moins souvent des horaires alternés et une personne qui a trois enfants ou plus travaillera moins souvent selon des horaires fragmentés. De précédentes études ont en effet montré que les horaires décalés ont pour effet de perturber la vie familiale (par exemple Boulin et al., 1998). Si, quand les enfants sont très jeunes, le fait d’avoir des rythmes décalés (alternés ou atypiques) peut permettre de passer du temps avec son enfant et présenter un avantage lorsque le couple a des enfants à garder (Sautory, 2011), en revanche, cela peut représenter davantage une contrainte lorsque l’enfant commence à être scolarisé et à avoir un rythme de vie imposé par les horaires de l’école (Gollac et Volkoff, 2000). Par ailleurs, les semaines conjugales désynchronisées des couples dans leur ensemble sont le plus souvent subies, le choix des couples qui peuvent déterminer leurs horaires de travail allant généralement plutôt vers des préférences moyennes (semaine longue ou standard) en termes d’organisation du travail et de synchronie (Lesnard et de Saint Pol, 2008).
4. Conciliation famille/travail et rôle des horaires de travail
24Dans l’enquête, on demande aux actifs en emploi ne vivant pas seuls de s’exprimer sur leurs difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale. À la question, « Vous avez eu du mal à assumer vos responsabilités familiales car vous avez passé beaucoup de temps au travail » au cours des trois derniers mois, 39 % des actifs occupés répondent positivement.
25Bien que les femmes aient plus souvent la charge des responsabilités familiales au sein du couple (Régnier-Loilier, 2009), elles ne font pas plus souvent état de difficultés que les hommes (tableau 4). Plusieurs éléments peuvent expliquer ce résultat. D’une part, les femmes restées en emploi réduisent plus souvent leur activité professionnelle en passant à temps partiel. D’autre part, l’enquête n’interroge pas les anciens actifs – plus souvent des femmes – qui se seraient retirés du marché du travail à cause notamment de difficultés de conciliation trop importantes.
Tableau 4. Déterminants du sentiment d’une difficile conciliation famille/ travail en 2005 (% et paramètres ß issus d’un modèle logit)

Champ : hommes seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 en emploi aux vagues concernées ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités, vivant dans un ménage composé d’au moins deux personnes. Légende : Réf. = situation de référence ; ★ = significatif à 10 % ; ★★ = à 5 % ; ★★★ = à 1 %, sans ★ = non significatif (issus d’une modélisation logistique non pondérée). Lecture : en 2005, 31,6 % des personnes seules ou en couple sans enfant déclarent avoir eu des difficultés à assumer leurs responsabilités familiales car elles ont passé beaucoup de temps au travail contre 46,3 % des personnes en couple avec un enfant de moins de 3 ans. « Toutes choses égales par ailleurs », les personnes en couple avec un enfant de moins de 3 ans ont une probabilité plus élevée d’avoir déclaré des difficultés à assumer leurs responsabilités familiales car elles ont passé beaucoup de temps au travail par rapport aux personnes vivant seules ou en couple sans enfant.
Source : Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
26Être en couple et avoir des enfants exerce une forte influence sur le fait de ressentir des difficultés de conciliation, celles-ci étant plus importantes lorsque de jeunes enfants sont présents dans le ménage.
27Ces difficultés varient également selon le statut de l’emploi : elles sont plus fortement ressenties par les non-salariés que par les salariés. Au sein des salariés, le jugement sur la conciliation est plus négatif pour les cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que pour les professions intermédiaires, que pour les autres catégories socioprofessionnelles. Cela peut s’expliquer par les durées du travail plus élevées pour ces catégories.
28Par ailleurs, à caractéristiques socioprofessionnelles et individuelles comparables, par rapport aux personnes qui travaillent en journée, les personnes qui travaillent selon des horaires atypiques, fragmentés ou qui ont un travail irrégulier, déclarent en 2005 plus souvent avoir des difficultés à assumer leurs responsabilités familiales car elles ont consacré beaucoup de temps à leur travail. Même en l’absence de jeunes enfants, ces conditions de travail sont perçues comme peu compatibles avec la vie familiale. Mais lorsque les horaires sont atypiques, fragmentés ou le travail irrégulier, la présence d’enfants et le nombre d’enfants accroissent les difficultés de conciliation.
29Les employeurs peuvent, à leur discrétion, autoriser les salariés à aménager leurs horaires pour convenances personnelles. Environ la moitié (47 % en 2005) des salariés déclarent que leur employeur autorise ce type d’aménagement (tableau 5). Ces mesures peuvent être relatives à la possibilité d’avoir des horaires flexibles, de réduire son temps de travail, d’avoir accès au télétravail ou encore de limiter les réunions tardives pour les salariés-parents en particulier. Les caractéristiques de l’emploi déterminent largement les possibilités d’aménagement des horaires. Elles dépendent aussi du rythme de travail. Ainsi, l’aménagement des horaires de travail est moins souvent possible lorsque les horaires sont alternés (30 % seulement peuvent aménager leurs horaires en 2005), lorsqu’ils sont atypiques (39 %) ou lorsque le travail est irrégulier (39 %) que quand le travail est effectué régulièrement durant la journée (52 %). Au final, le fait de pouvoir aménager ses horaires de travail, considéré indépendamment des caractéristiques relatives à l’emploi et au rythme de travail notamment, n’accroît pas le sentiment de conciliation entre les activités professionnelles et familiales.
Tableau 5. Possibilités d’aménagements d’horaires pour convenances personnelles en 2005 (en %)

Note : réponse à la question : « Votre employeur autorise-t-il des aménagements d’horaires pour convenances personnelles, par exemple en fonction de l’emploi du temps de vos enfants ? ». Champ : hommes seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 en emploi aux vagues concernées ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités. Lecture : en 2005, parmi les salariés travaillant selon des horaires réguliers en journée, 51,7 % sont autorisés par leur employeur à aménager leurs horaires pour convenances personnelles.
Source : Érfi-GGS1, Ined-Insee, 2005.
30En revanche, au-delà notamment des horaires de travail, le fait d’être à temps partiel plutôt qu’à temps complet facilite la conciliation.
31De nombreux facteurs influent sur la décision de s’arrêter de travailler à la naissance d’un enfant. Parmi eux, les changements possibles liés au travail occupent une place importante et notamment ceux concernant les horaires de travail (Méda et al., 2003).
32Dans la mesure où les personnes en emploi jugent que certains horaires de travail s’articulent moins facilement à leur vie de famille, on peut s’interroger sur les possibilités d’en changer, en particulier après la survenue d’une naissance. Les horaires de travail, qui sont déterminés le plus souvent par l’employeur, font-ils partie des ajustements auxquels les parents procèdent à la naissance de leurs enfants ? Qui est concerné par ces éventuels ajustements ?
II. Les changements de situation vis-à-vis de l’emploi et des rythmes de travail
33Cette seconde partie aborde les changements de rythmes de travail10, le passage à temps partiel et l’interruption d’activité observés, en particulier après une naissance11, à partir des données du panel en comparant les situations de 2005, de 2008 et de 2011. On cherche à caractériser les personnes selon ces formes d’ajustements et selon leur situation trois ans avant le changement. Contrairement à l’enquête Familles et employeurs de l’Ined, on dispose uniquement d’informations sur la situation professionnelle et sur les horaires de travail à chaque interrogation sans pouvoir dater précisément le changement par rapport à la naissance de l’enfant12. Ainsi, on ne peut établir de lien de causalité directe.
1. Comparaison des situations aux trois dates
34Pour la majorité des personnes, la situation vis-à-vis de l’emploi est restée la même en 2005, 2008 et 2011. Ainsi, 73 % des hommes et 65 % des femmes étaient en emploi en 2005 et le sont toujours en 2008 et en 2011. Parmi les personnes en emploi en 2005, 2008 et 2011, 91 % des hommes sont à temps complet aux trois dates contre 58 % des femmes, qui ont plus souvent réduit leur activité et sont à temps partiel (14 % sont à temps partiel en 2005, 2008 et 2011). Par ailleurs, 6 % des hommes et 11 % des femmes sont au chômage ou inactifs en 2005 et le sont toujours en 2008 et en 2011.
35Les allers et retours entre emploi et non-emploi concernent 21 % des hommes et 24 % des femmes et 11 % des hommes et des femmes sont passés du chômage ou de l’inactivité en 2005 à l’emploi en 2008 et/ou 2011. Inversement, 11 % des hommes et 13 % des femmes en emploi en 2005 sont sortis de l’emploi en 2008 et/ou 2011.
36Une femme et un homme sur trois ont un rythme de travail différent en 2008 et/ou en 2011 par rapport à celui de 2005. Ces personnes sont par définition restées en emploi, mais peuvent être passées d’un temps complet à un temps partiel et inversement.
2. Après la naissance d’un enfant, des changements de situation vis-à-vis de l’emploi plus fréquents pour les femmes entre 2005 et 2008
37Après la naissance d’un enfant, les transitions entre emploi et non-emploi et entre emploi à temps complet et emploi à temps partiel, observées de 2005 à 2008, sont plus fréquentes pour les femmes et peuvent être distinguées selon le rang de naissance de l’enfant (figure 3). La proportion de femmes sans emploi (chômage ou inactivité) augmente au fil des naissances. En 2005, elles sont 16 % à ne pas travailler avant la première naissance, 25 % avant la deuxième et 43 % avant la troisième ou les naissances suivantes. Trois ans après, en 2008, 10 % sont sans emploi après la première naissance, 18 % après la deuxième et 38 % à partir de la troisième. Toutefois, elles sont moins nombreuses à être à temps partiel après une première (18 %) ou à partir d’une troisième naissance (21 %) qu’après une deuxième (30 %). Pour les pères, en revanche, on observe peu de changement de situation vis-à-vis de l’emploi hormis le fait qu’ils soient plus souvent en emploi après la naissance d’un enfant qu’avant celle-ci (premier enfant et, plus encore, nouvel enfant).
Figure 3. Situation vis-à-vis de l’emploi en 2005 et en 2008, avant et après la naissance d’un enfant

Champ : hommes vivant seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités en 2005. Note : pour une faible part de femmes, la quotité de travail n’est pas renseignée, raison pour laquelle les catégories ne somment pas exactement à 100 (femmes en congé maternité ou en congé parental pour la plupart). Lecture : 76 % des femmes qui ont eu leur premier enfant entre 2005 et 2008 étaient en emploi à temps complet avant la naissance de cet enfant et 70 % de ces femmes le sont 3 ans après.
Source : Érfi-GGS12, Ined-Insee, 2005-2008.
3. Les changements de rythmes de travail entre 2005 et 2008
38Au total, environ un homme sur trois et quatre femmes sur dix en emploi lors d’une des interrogations de 2005 ou de 2008 ont changé de rythme de travail ou de situation vis-à-vis de l’emploi trois ans après.
39De 2005 à 200813, les seuls changements de rythme de travail14 concernent 26 % des hommes et 23 % des femmes en emploi ; 12 % des hommes et 14 % des femmes ont changé pour des horaires décalés, alternés, atypiques ou pour du travail irrégulier et 13 % et 9 % respectivement pour des horaires réguliers en journée. Dans le même temps, 3 % des hommes et 8 % des femmes sont passés à temps partiel et 7 % des hommes et des femmes ont interrompu leur activité.
40Les changements de rythme de travail et de situation vis-à-vis de l’emploi, observés entre 2005 et 2008, ne sont pas les mêmes selon les caractéristiques des emplois occupés avant le changement (tableau 6). Les personnes qui ne sont pas en contrat à durée indéterminée (CDI) ont plus souvent cessé leur activité (13 % contre 5 % pour les CDI ou titulaires de la fonction publique) et un peu plus souvent changé de rythme de travail que les personnes en CDI ou titulaires de la fonction publique (27 % contre 24 %).
4. Les changements des actifs en emploi en 2005 après la naissance d’un enfant entre 2005 et 2008
a. Des changements de rythmes plus fréquents pour les personnes ayant des horaires atypiques
41À la naissance d’un enfant, ce sont un peu plus souvent les personnes qui travaillaient selon des horaires atypiques (32 %), et en particulier le soir et/ ou le week-end, qui ont modifié leur rythme de travail pour du travail en journée. Les employés ou les professions intermédiaires changent un peu plus de situation par rapport à l’emploi ou de rythme de travail (respectivement 50 % et 44 %), surtout en passant à temps partiel ou en sortant de l’emploi pour les employés (resp. 17 % et 11 % des employés). Les cadres et professions intellectuelles supérieures, qui travaillent plus souvent régulièrement durant la journée (75 % en 2005) et ont une charge importante de travail, changent moins souvent de rythme de travail à la naissance d’un enfant (12 %).
b. Des changements plus fréquents pour les femmes selon le rang de naissance de l’enfant mais peu concernent les rythmes
42Un peu plus d’une femme sur deux (52 %) ayant déclaré une naissance a connu au moins un de ces trois changements (changement de rythme de travail, passage à temps partiel ou interruption d’activité) contre moins d’un homme sur trois (30 %) (tableau 6). Après la naissance de l’enfant, elles sont plus souvent passées à temps partiel (25 % de ces femmes) et ont un peu moins souvent changé de rythme de travail (19 %) que les femmes n’ayant pas eu d’enfant sur la période (24 %).
Tableau 6. Changements de rythme ou de situation vis-à-vis de l’emploi entre 2005 et 2008 selon quelques caractéristiques (en %)

Champ : hommes seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités en 2005 (“-” : l’effectif insuffisant ne permet pas de donner des résultats pour cette sous-population). Lecture : 24,8 % des hommes qui ont déclaré une naissance entre 2005 et 2008 ont changé de rythme de travail de 2005 à 2008, 3,3 % sont passés à temps partiel et 2,3 % ont cessé leur activité.
Source : Érfi-GGS12, Ined-Insee, 2005-2008.
43Dans les trois ans au maximum après la naissance d’un enfant, l’ampleur et la nature des changements selon le rang de naissance de l’enfant sont assez différents chez les femmes et chez les hommes (figure 4). Ainsi, après la naissance d’un nouvel enfant, 47 % des femmes ont changé de rythme de travail ou de situation par rapport à l’emploi contre 43 % à la naissance du premier enfant. C’est le cas de 32 % des hommes pour une nouvelle naissance et de 33 % d’entre eux pour la naissance du premier enfant. À l’arrivée d’un nouvel enfant, les femmes changent un peu moins souvent leur rythme de travail (16 %) mais passent plus souvent à temps partiel (26 %) que pour la première naissance (respectivement 24 % et 13 %). Les hommes, au contraire, changent plus leurs rythmes de travail qu’ils n’interrompent ou ne réduisent leur activité à la naissance d’un enfant.
Figure 4. Changement de rythme ou de situation vis-à-vis de l’emploi entre 2005 et 2008 selon la naissance d’un enfant

Champ : hommes vivant seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005 et femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005 ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités en 2005. Lecture : 16 % des femmes en emploi en 2005 qui ont eu un nouvel enfant entre 2005 et 2008 ont changé de rythme de travail sur la même période, 26 % sont passées à temps partiel et 5 % ont cessé leur activité.
Source : Érfi-GGS12, Ined-Insee, 2005-2008.
c. Les changements varient selon les caractéristiques du ménage et l’aide de l’entourage
44Les caractéristiques du ménage jouent également (tableau 6). À la naissance d’un enfant, les femmes seules ou avec un conjoint sans emploi passent moins souvent à temps partiel (4 %), mais changent un peu plus fréquemment de rythme de travail (34 %) et le plus souvent pour des horaires de travail atypiques, alternés, fragmentés ou un travail irrégulier. Dans ce cas, le fait de continuer à travailler sans baisser significativement son activité relève davantage de la nécessité que du choix (Pailhé et Solaz, 2006).
45Les ajustements professionnels auxquels procèdent les parents après la naissance d’un enfant semblent aussi corrélés aux possibilités de garde. Lorsque les personnes ne peuvent pas faire garder leur enfant par la famille ou les amis, elles ont plus souvent changé de rythme de travail en 2008 lorsqu’une naissance a eu lieu entre 2005 et 2008 que les personnes qui ont cette possibilité (28 % contre 15 %). Le plus souvent, les horaires sont modifiés pour des horaires atypiques, alternés, fragmentés ou un travail irrégulier.
5. La naissance comme facteur de changements professionnels ?
46Une série de facteurs est susceptible d’influencer les changements de rythme de travail ou de situation vis-à-vis de l’emploi : facteurs sociodémographiques (sexe, âge, niveau de diplôme, nombre d’enfants, activité du conjoint), socioprofessionnels ou contextuels (période, nouvel emploi, naissance d’un enfant). Nous avons modélisé ces changements afin de distinguer l’influence de chaque facteur. Ces facteurs peuvent jouer différemment selon le sexe et selon que le changement se fait à la faveur du travail en journée, d’horaires atypiques, alternés, fragmentés ou d’un travail irrégulier, d’un passage à temps partiel ou d’une interruption d’activité. Pour cette raison nous avons traité séparément le cas des hommes (tableau 7, sans distinction du passage à temps partiel pour des raisons d’effectifs) et des femmes (tableau 8)15.
Tableau 7. Déterminants du changement de rythme ou de situation vis-à-vis de l’emploi des hommes (paramètres ß issus d’un modèle logit)

Champ : hommes vivant seuls ou en couple de tous âges avec une femme âgée de 20 à 49 ans en 2005, en emploi en 2005, 2008 et 2011 et ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiants et retraités en 2005. Légende : Réf. = situation de référence ; ★ = significatif à 10 % ; ★★ = à 5 % ; ★★★ = à 1 %, sans ★ = non significatif. Les coefficients présentés sont issus d’une modélisation logistique multinomiale du changement de rythme de travail ou de situation par rapport à l’emploi entre 2005 et 2008 et entre 2008 et 2011 (données empilées). L’absence de changement est la référence. Les variables explicatives sont observées en début de période et le changement d’emploi et la naissance d’un enfant sont observés au cours de la même période que le changement ; (a) : si l’on supprime la variable indiquant un changement d’emploi sur la période, les résultats sont modifiés à la marge et la significativité des autres variables du modèle inchangée.
Source : Érfi-GGS123, Ined-Insee, 2005-2008-2011.
Tableau 8. Déterminants du changement de rythme ou de situation vis-à-vis de l’emploi des femmes (paramètres ß issus d’un modèle logit)

Champ : femmes âgées de 20 à 49 ans en 2005, en emploi en 2005, 2008 et 2011 et ayant répondu aux trois vagues de l’enquête, hors étudiantes et retraitées en 2005. Légende : Réf. = situation de référence ; ★ = significatif à 10 % ; ★★ = à 5 % ; ★★★ = à 1 %, sans ★ = non significatif. Les coefficients présentés sont issus d’une modélisation logistique multinomiale du changement de rythme de travail ou de situation par rapport à l’emploi entre 2005 et 2008 et entre 2008 et 2011 (données empilées). L’absence de changement est la référence. Les variables explicatives sont observées en début de période et le changement d’emploi et la naissance d’un enfant sont observés au cours de la même période que le changement ; (a) si l’on supprime la variable indiquant un changement d’emploi sur la période, les résultats sont modifiés à la marge et la significativité des autres variables du modèle inchangée.
Source : Érfi-GGS123, Ined-Insee, 2005-2008-2011.
47Chez les hommes, à nombre d’enfants déjà présents dans le ménage comparable, la survenue d’une naissance n’affecte pas significativement la probabilité de changer de rythme de travail ou de situation vis-à-vis de l’emploi. Le fait de changer de rythmes de travail dépend avant tout de l’obtention d’un nouvel emploi. Par ailleurs, un niveau d’éducation élevé diminue la probabilité de changer d’horaires pour des horaires atypiques, alternés, fragmentés ou pour un travail irrégulier.
48Chez les femmes, la survenue d’une naissance augmente la probabilité de passer à temps partiel et ce, indépendamment du nombre d’enfants à charge. En revanche, on n’observe pas de lien entre la naissance d’un enfant et le changement de rythme de travail. La structure familiale est déterminante : les femmes qui ont un ou deux enfants passent plus souvent à temps partiel, celles qui en avaient trois avant le changement sortent plus souvent du marché du travail. Notamment à structure familiale donnée, un faible niveau de diplôme augmente la probabilité d’être à temps partiel et également celle de sortir de l’emploi. Le temps partiel, lorsqu’il n’est pas choisi, concerne des personnes dont les conditions d’emploi sont plus précaires (Pak, 2013). La situation financière a également son importance. Avoir un conjoint en emploi favorise le passage à temps partiel des femmes. En effet, de façon plus large, les ajustements font l’objet d’un arbitrage au sein du couple et peuvent dépendre de nombreux facteurs : l’offre de garde disponible et son coût, la situation du conjoint, les incitations financières au retrait d’activité (allocation parentale d’éducation, congés parentaux et conditions d’attribution de prestations familiales), les conditions d’emploi et de travail, mais également un ensemble de valeurs relatif au modèle sexué de division du travail et au bien-être de l’enfant (Méda et al., 2003).
Conclusion
49La concurrence entre le travail et la vie de famille, particulièrement vive pour les femmes, se résout au niveau professionnel principalement selon trois modalités : le retrait du marché du travail, temporaire ou définitif des femmes, qui est plus fréquent à partir du troisième enfant ; la réduction du temps de travail par un passage à temps partiel qui est largement utilisé par les femmes à la naissance d’un enfant ; et, enfin, conserver un emploi à temps plein en gérant les activités familiales, ce qui se traduit dans certains cas par des difficultés de conciliation en fonction principalement des horaires de travail et du nombre d’enfants.
50De façon dynamique, en exploitant la dimension panel de l’enquête Érfi et en comparant les situations de 2005, 2008 et 2011, nous avons pu mesurer l’ampleur des changements (changement de rythme de travail, passage à temps partiel et interruption d’activité). En modélisant ces changements, nous avons pu mettre en évidence le poids des caractéristiques de l’emploi. Les changements de rythme de travail pouvant être reliés directement à la naissance d’un enfant sont au final peu nombreux. À l’évidence, les « choix » possibles sont largement contraints. Ils dépendent, en effet, fortement des caractéristiques de l’emploi, notamment de la profession exercée. Alors que les horaires atypiques, fragmentés ou le travail irrégulier sont perçus comme plus difficilement conciliables avec la vie de famille, la naissance d’un enfant n’a pas d’effet notable sur la probabilité de changer de rythme de travail. Si elle ne semble pas conduire à des changements de rythme chez les hommes, la naissance d’un enfant augmente, en revanche, la probabilité chez les femmes de réduire leur activité en passant à temps partiel. La situation financière joue aussi : les mères seules ou ayant un conjoint sans emploi réduisent moins souvent leur activité. Ces changements font ainsi l’objet d’un arbitrage dans le couple et témoignent du rôle prépondérant des mères dans la prise en charge des enfants.
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Notes de bas de page
1 Modalités proposées dans l’enquête Emploi de l’Insee.
2 Les informations sur la situation professionnelle concernent les personnes qui travaillent au moment de l’interrogation ou sont en congé maternité, paternité ou en congé parental.
3 Plusieurs réponses (maximum 4) peuvent être renseignées. En vague 1, on dénombre 93 combinaisons de réponses.
4 Voir Létroublon (2015) pour plus de détails sur les salariés qui travaillent le dimanche.
5 Voir Algava (2014) pour plus d’informations sur les salariés qui travaillent de nuit.
6 En revanche, seuls 17 % des personnes en emploi qui travaillent régulièrement le soir travaillent régulièrement la nuit et 14 % des personnes qui travaillent régulièrement le week-end travaillent régulièrement la nuit.
7 Par exemple, c’est le cas d’un salarié qui travaille les mêmes jours chaque semaine avec des horaires qui alternent d’une semaine à l’autre entre la tranche du matin et la tranche de l’après-midi (2 x 8) ou entre les tranches du matin, de l’après-midi et de la nuit (3 x 8).
8 Dans Sautory et Zilloniz (2014 ; 2015), l’étude du semainier de travail de l’enquête Emploi du temps a permis de faire émerger un type de semaine aux journées fragmentées caractérisé par l’existence de deux plages horaires de travail séparées de plus de 3 heures ; ce type de semaine concerne 4 % des personnes en emploi en 2010.
9 Ces résultats sont issus d’une modélisation logistique multinomiale qui modélise le type de rythme de travail (en référence au travail régulier en journée) sur les données empilées des trois vagues de l’enquête (2005, 2008, 2011) en contrôlant des effets individuels. Les variables explicatives sont : le sexe, l’âge, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle, le type de contrat, le fait d’être à temps complet ou à temps partiel, l’activité du conjoint, le nombre d’enfants dans le ménage et l’année de l’enquête.
10 On étudie deux types de changement pour les rythmes de travail : le changement vers des horaires de travail réguliers en journée et le changement vers des horaires de travail atypiques, alternés, fragmentés ou un travail irrégulier. Les moments généralement travaillés ne permettent pas de mesurer toutes les modalités possibles d’adaptation des horaires. Ainsi, les décalages d’horaires de quelques heures (une personne qui part plus tôt le soir pour aller chercher son enfant à la crèche par exemple) ne sont pour la plupart pas repérables.
11 Entre les différentes interrogations de l’enquête, on recense, parmi la population retenue, 850 naissances (qui concernent 647 répondants, un même répondant pouvant avoir eu plusieurs enfants) : 480 entre 2005 et 2008 et 370 entre 2008 et 2011.
12 Le calendrier rétrospectif d’activité d’Érfi permet de dater plus précisément les changements de situation d’activité (emploi vers non-emploi par exemple), mais il ne donne aucune indication sur les changements de rythmes de travail.
13 On suppose ici que le changement de rythme ou de situation vis-à-vis de l’emploi à la naissance d’un enfant est indépendant de la période considérée, comme le montrent les analyses menées sur l’ensemble des individus du panel (tableaux 7 et 8).
14 Lorsqu’une personne a changé de rythme de travail et est passée à temps partiel, le changement observé est celui du temps partiel.
15 Le manque d’observations ne permet pas de modéliser la probabilité de changer de rythme pour les personnes qui ont connu une naissance (et encore moins de le faire distinctement pour les hommes et pour les femmes). Plus précisément, les variables explicatives des modèles présentés sont : la période du changement, l’âge en début de période, le niveau de diplôme en début de période, la catégorie socioprofessionnelle à un niveau agrégé en début de période, le changement d’emploi sur la période, l’activité du conjoint en début de période, le nombre d’enfants dans le ménage en début de période et la naissance d’un enfant sur la période. Afin d’étudier la survenue des changements au cours des deux périodes, les données du panel ont été empilées et les analyses sont contrôlées par individu.
Auteur
Chargée d’études statistiques au département Relations professionnelles et temps de travail à la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Ses travaux récents portent sur la durée et l’aménagement du temps de travail.
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