Introduction. Enfance et genre
Pour des regards croisés Sud/Nord
p. 17-35
Texte intégral
Helen devait faire remarquer, des années plus tard, que d’avoir passé toute son enfance comme seule fille dans une salle de lutte lui avait donné le goût de la lecture.
John Irving, Le monde selon Garp, 1978.
1Les sciences humaines et sociales ont porté, ces dernières années, une attention renouvelée à l’enfance et aux enfants, en lien notamment avec la question du genre. Des travaux, souvent pionniers, ont été menés sur les différences entre filles et garçons en matière d’éducation, de santé, de jeux, de violence1, sur la construction des identités sexuées et les processus d’incorporation du genre chez les enfants2, sur les modèles de genre dans les politiques et les pratiques sociales de l’enfance3, dans la « culture enfantine »4, ou encore sur les logiques genrées de mise au travail précoce et de migrations juvéniles dans les pays du Sud5. Ainsi, bien que les rapports sociaux de sexe restent encore moins souvent et moins largement étudiés dans les domaines de l’enfance que dans ceux de l’âge adulte, il existe désormais une littérature importante qui documente, à travers des thèmes et des contextes diversifiés, le caractère déterminant de la socialisation dans l’enfance sur les parcours de vie sexués des individus (Sinigaglia-Amadio, 2014). Autrement dit, sur la fabrication et l’intériorisation précoces6 du genre, entendu comme relation socialement située et historiquement construite, produisant des différenciations – normées, normatives et hiérarchisées – entre les sexes. La plupart des études relatives au thème « enfance et genre » ont en effet en commun – certes selon des approches diverses, en termes de courants théoriques, de traditions disciplinaires, de démarches méthodologiques – d’interroger la part des institutions (école, famille, État, etc.) dans la production et la reproduction des rôles et des normes sexués qui organisent durablement la vie sociale des filles et des garçons, puis des femmes et des hommes, avec son lot de différences et d’inégalités7.
I. Des enfances comme enjeu politique et social
2Cet ouvrage contribue à montrer la richesse, la diversité et la complémentarité des études menées récemment, au prisme du genre, sur l’enfance et les enfants ; il soutient l’idée que les questions en jeu sont fondamentales pour comprendre les sociétés contemporaines et leur devenir – ou leur développement – dans un contexte globalisé. Les textes qu’il rassemble ont été retravaillés et agencés de façon à donner corps et cohérence à une compilation de travaux qui, tous, avaient initialement été présentés lors de journées d’étude organisées à l’Institut national d’études démographiques (Ined) à Paris les 5 et 6 juin 2012 et dont ce livre a quasiment conservé le titre – Être fille ou garçon : regards croisés sur l’enfance et le genre8.
3Est-on, naît-on, devient-on fille ou garçon ? Au risque que la résonance essentialiste du verbe être puisse donner l’apparence d’une régression vis-à-vis des apports de la pensée féministe, et qu’elle puisse ainsi contrarier des esprits et des cœurs voués aux gender studies, ce titre a été sciemment retenu, non par provocation, résistance au concept de genre ou manque d’inspiration, mais parce qu’il restitue une composante clé de la genèse de ce projet. L’ambition initiale de ces journées d’étude fut en effet de rassembler des contributions centrées sur les questions de l’enfance, avec le souci de croiser les regards non seulement entre disciplines de sciences humaines et sociales et entre approches quantitatives et qualitatives, mais aussi entre les pays du Nord et du Sud9. L’objectif était de soutenir la production d’un dialogue – conceptuel, théorique, méthodologique – porteur d’une compréhension élargie des expériences enfantines et du statut de l’enfance ; le genre s’est introduit après, quand il s’est agi de spécifier une problématique.
4Trois caractéristiques de l’ouvrage, intrinsèquement reliées, ressortent de ce contexte d’élaboration. En premier lieu, l’enfance en constitue l’objet central, visité ou revisité au prisme du genre10. Mais qu’entend-on par enfance ? Qu’est-ce qu’un enfant ? Si la définition numérique de l’enfance – c’est-à-dire par l’âge biologique – domine incontestablement (Morrow, 2013), il serait à l’évidence irréaliste d’y chercher un consensus, tant les discussions ne manquent jamais de surgir lorsqu’il s’agit de définir (les âges de) l’enfance. Délimitée par des critères d’âge, l’enfance est une catégorie utile élaborée notamment par des démographes pour répondre à des exigences statistiques : on considère généralement qu’en dessous de 15 ans, ou de 18 ans, un individu est un enfant. Le critère de l’âge biologique – qui sans doute reste le plus objectif malgré les distorsions possibles, surtout dans les pays où l’enregistrement des naissances à l’état civil n’est pas généralisé – répond également à des exigences juridiques. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) de 1989 entérine ainsi, dans son article premier, cette définition de l’enfant : « Un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable ». Outre l’éventuelle annulation du droit international du fait d’une loi circonscrite, l’on sait que cette définition générale extensive de l’enfance fait l’objet de nuances plus ou moins précises et plus ou moins consensuelles, entre petit enfant (en dessous de 3 ans, ou de 6 ans), enfant (6 à 10 ans), pré-adolescent (entre 10 et 13 ans) et adolescent (de 14 à 16 ans, ou 18 ans). Lon sait aussi que ni les anthropologues ni les sociologues ne reprennent tels quels ces critères d’âge, les recherches cumulées ayant montré que l’enfance, plus qu’une catégorie naturelle, est une catégorie socialement construite : selon les sociétés et les milieux socioculturels étudiés et selon la période historique à laquelle on se réfère (Becchi et Julia, 1998), l’âge biologique ou numérique de l’enfance peut varier.
5Les débats relatifs aux définitions de l’enfance ne pouvaient manquer de survenir dans l’élaboration du présent ouvrage et des journées d’étude l’ayant impulsé : pour la sélection des communications, le choix des titres ou ensuite l’économie générale de ce volume, les débats au sein d’un comité scientifique pluridisciplinaire11 émanaient de traditions scientifiques distinctes, de contextes, de postulats ou résultats de recherches différents, etc. Peut-être est-il intéressant de noter que l’inclusion des « tout-petits » (dès la naissance, voire dès la conception) fut validée quasi immédiatement, tandis que, dans un ouvrage ciblé sur l’enfance, inclure les individus âgés de plus de 13 à 14 ans – communément perçus comme adolescent-e-s12 – fut davantage problématique. Adopter, sans imposer, une acception extensive de l’enfance (0-18 ans) fut un choix d’ouverture, guidé par plusieurs orientations et objectifs. Dans la lignée théorique des childhood studies, la tradition socio-anthropologique a ainsi pu être affirmée pour rappeler que l’enfance est avant tout une période de la vie, différemment construite et conceptualisée à travers le monde. La proposition était alors, d’une part, de promouvoir l’enfance comme une catégorie relationnelle appréhendée au croisement du genre, de l’âge, des générations et des relations intergénérationnelles de dépendances et d’interdépendances (Morrow, 2013 ; Alanen, 2009) ; et d’autre part, de soutenir l’ambition exploratoire de notre projet : que les journées d’étude, puis cet ouvrage, puissent réunir des approches diverses concernant l’enfance et, à travers cette pluralité, susciter le dialogue scientifique. Car si la production de règles d’âge est sans aucun doute nécessaire en de nombreux domaines ciblant les enfants (droits, protection, interventions), la délimitation stricte d’un âge de l’enfance – a fortiori quand l’ambition est de croiser les regards sur des contextes diversifiés – porte nécessairement le risque de l’essentialisme ou d’une re-naturalisation du social, à travers la diffusion de normes puissantes sur ce qu’est, ou devrait être, le « bon » et le « mauvais » âge pour qu’un enfant puisse faire ou être ceci ou cela. Entre exigences, voire injonctions contemporaines d’universalité et évidences empiriques accumulées de situations plurielles d’enfants et d’enfance, la question des enjeux politiques et sociaux autour des catégories d’âge comme principe de division en général et de l’enfance en particulier, sans être au cœur des intentions, est ici inévitablement posée. La responsabilité des choix retenus et des analyses produites dans les différents textes de cet ouvrage appartient bien entendu à leurs auteur-e-s ; nous espérons que la variété des approches présentées ici, comme une invitation à se départir – un temps au moins – des théories ou des pratiques disciplinaires bien établies, pourra modestement contribuer au débat scientifique autour de la notion d’enfance(s) et sur la pertinence d’en promouvoir le singulier ou le pluriel (Nieuwenhuys, 2013).
6Deuxième caractéristique, ce livre est le fruit d’une rencontre entre spécialistes et non-spécialistes des études de genre13. Le terme genre et son usage sont désormais généralisés voire institutionnalisés dans le champ académique, dans le monde du développement, parmi les acteurs politiques et économiques, dans les médias et jusque dans le langage commun ; ils n’en restent pas moins porteurs de confusion (Louis, 2005) voire de trouble (Butler, 2005). Tandis que la banalisation du terme lui donne les atours de l’évidence (Détrez, 2014), comment ne pas être tenté de détricoter l’évidence14 dès lors que l’on observe par exemple à quel point semble rester ouverte la question épistémologique de la ou de plusieurs définitions du genre15, et problématique celle du lien entre sexe et genre – à travers notamment l’usage souvent ambigu d’un terme ou de l’autre comme synonymes ?
7Au-delà du titre, le texte de l’appel à communications des journées d’étude de juin 2012 promouvait une posture constructiviste, portant l’enfance – on l’a dit – mais aussi le genre, comme des constructions sociales, culturelles et historiques, par conséquent non figées et possiblement variables. Lappel relayait aussi, en filigrane, une approche relationnelle et hiérarchique du genre, en termes de pouvoir et d’inégalités, laquelle semble aujourd’hui faire consensus, à tout le moins dans le monde académique (Bereni et al., 2008 ; Verschuur et al., 2015). Ceci étant, conformément au double objectif déjà exposé plus haut – mutualiser la diversité des questions et méthodes, croiser les regards –, le choix opéré pour composer le programme de ces journées d’étude fut celui de favoriser la rencontre interdisciplinaire entre des chercheur-e-s d’horizons divers, mobilisant diversement le concept de genre dans leurs recherches sur des terrains au Sud ou au Nord. Pour certain-e-s, le genre comme outil ou angle d’analyse était intégré initialement à leurs travaux sur des questions relatives à l’enfance, tandis que d’autres collègues ont entrepris de retravailler leurs données, a posteriori, avec cet outil. À travers leur richesse, les contributions alors rassemblées ont confirmé la coexistence de perceptions distinctes du genre, y compris au sein de mêmes champs disciplinaires. Certaines présentations relevaient d’une approche strictement sexo-spécifique où le genre, présenté à travers des descriptions « par sexe », est entendu comme une simple variable de diversité (les filles, les garçons) ; d’autres avaient d’emblée pris le parti du genre comme rapport social, ce qui force à « introduire un degré de complexification à l’analyse » (Guérin et al., 2015, p. 26). Cet ouvrage est finalement composé de textes qui, quelles que soient l’approche initiale et la méthode suivie, ont entériné le passage à une analyse de comportements sexués (Adjamagbo et Locoh, 2015, p. 117), et nourrissent la réflexion sur les différents systèmes qui non seulement construisent des différences, mais leur attribuent un pouvoir classant, producteur d’inégalités entre filles et garçons.
8De même que les journées d’étude qui l’ont précédé, cet ouvrage aurait pu s’en tenir à présenter des recherches traitant des questions d’« enfance et genre » dans les pays du Sud, en raison non seulement des domaines et des terrains de recherche (Afrique, Amérique du Sud) des membres du comité scientifique, mais aussi du contexte institutionnel du projet, porté par le Pôle Suds de l’Ined16 et par le Centre population et développement (Ceped)17. Pourtant, appeler à croiser les regards entre Nord et Sud – ce qui constitue la troisième caractéristique de l’ouvrage – est apparu comme une évidente nécessité, un postulat de fertilité en somme, en raison de l’enrichissement mutuel qui pouvait en être attendu sur un domaine de recherches encore assez peu exploré en général et, surtout, saisi à partir d’objets distincts au Sud et au Nord. Alors même que « l’approche genre » est omniprésente, depuis plusieurs années déjà, dans les orientations et les documents des institutions internationales et des organisations non gouvernementales (ONG) vouées à l’enfance, dans les pays dits en développement, il faut reconnaître que l’intégration généralisée du terme genre – souvent perçu comme « fourre-tout et à la mode » par les experts du développement (Verschuur, 2009, p. 785) – n’a pas eu de véritable effet global sur la production d’études approfondies reliant les questions d’enfance et de genre au Sud. Certes, et c’est là une avancée majeure, une attention plus soutenue est désormais portée aux filles, à leur situation spécifique et à leur vulnérabilité dans les domaines de l’éducation (sous-scolarisation), de la mobilité et du travail (traite, exploitation), de la santé sexuelle et reproductive (grossesses dites précoces, infections sexuellement transmissibles), etc. Mais il nous a paru important de repousser quelque peu les frontières des territoires les plus balisés, au Sud ou au Nord, des études liant enfance et genre. Ainsi, en conviant ensemble sur cette thématique des chercheur-e-s de plusieurs disciplines travaillant au Nord et au Sud, nous avons porté l’ambition, sous-tendue par la force heuristique transversale du concept de genre, d’étendre les connaissances, de complexifier les débats, d’élargir la pensée sur des formes possibles d’action. Au risque peut-être de devenir une gageure, il s’agissait aussi d’une invitation – avec une dimension exploratoire, expérimentale – à dépasser la bi-catégorisation Nord/Sud et à s’extraire d’une filiation intellectuelle unidirectionnelle du Nord vers le Sud, afin d’examiner également ce que les recherches au Sud apportent à celles menées au Nord. Finalement, nous avons voulu saisir une nouvelle occasion d’ouvrir, par le dialogue, la possibilité de co-construire des problématiques de recherche qui pensent et travaillent ensemble Nord et Sud, Sud et Nord, dans leurs singularités, leurs proximités, leurs pluralités.
9Mis à l’épreuve des faits, ces ambitions et ces objectifs ont été partiellement atteints. Si l’on prolonge la pensée binaire, le présent ouvrage comporte un déséquilibre Nord/Sud : sur un ensemble de dix chapitres, deux seulement portent sur des terrains au Nord, ici réduit à des cas situés en France – Virginie Vinel a enquêté dans le Nord-Est de la France et Christine Tichit dans deux écoles d’un quartier parisien à forte composante migratoire –, deux chapitres croisent en leur sein des données produites au Nord et au Sud – Fabienne Hejoaka et Elsa Zotian ont réuni des situations et matériaux d’enquête produits à Bobo-Dioulasso et à Marseille ; Elisa Abassi et Carole Brugeilles ont comparé un corpus de manuels scolaires similaires en France et dans quatre pays africains –, tandis que les six autres – présentés ci-après – abordent des questions et des terrains que l’on pourrait qualifier de « typiquement Sud18 ». En outre, il n’aura échappé à personne que « le Sud » est finalement représenté ici exclusivement par l’Afrique – six chapitres portent sur l’Afrique subsaharienne, un autre sur le Maghreb –, et que « le Nord » n’est illustré que par la France… Il est certain que ces quelques terrains français et africains ne sauraient résumer les situations observables au Nord et au Sud, et notre intention n’est ni de le prétendre ni de tromper sur le contenu de ce livre. Pour des raisons diverses – effets de réseaux de l’appel à contributions, état d’un champ de recherche (« enfance et genre ») très spécialisé dans l’espace francophone et parti pris de produire un ouvrage en français, temporalités du processus éditorial, etc. –, les terrains présentés sont peu diversifiés relativement au paysage « Nord/Sud ». De ce point de vue, le bilan est certes celui d’une réussite partielle, mais le projet initial et le cadre conceptuel général n’ont pas été dispersés : grâce aux apports des travaux rassemblés ici, s’ouvrent des perspectives renouvelées d’analyse et de transformation qui sont avant tout une invitation à poursuivre.
II. Présentation de l’ouvrage
10En amont des deux parties thématiques que déroule cet ouvrage, le premier chapitre met en exergue une question méthodologique essentielle : comment enquête-t-on avec les enfants ? Il existe bien, en sciences humaines et sociales, une tradition de recherche sur l’enfance et l’adolescence comme âges ou cycles de vie, voire sur les enfants et les adolescents comme groupes ou comme individus, mais la plupart de ces travaux sont adulto-centrés, au sens où les enfants et leur vécu sont appréhendés uniquement au prisme et du point de vue des adultes : les chercheur-e-s mais aussi les parents, les enseignant-e-s, les soignant-e-s ou les autres adultes de leur entourage parlent « de » ou « pour » les enfants. Le paysage a cependant changé progressivement depuis les années 1980, d’une part avec l’émergence, dans le champ académique anglo-saxon, des childhood studies – qui considèrent les enfants comme acteurs sociaux et sujets de leur histoire (Jenks, 1982 ; Ambert, 1986 ; James et Prout, 1990) –, et d’autre part avec l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant en 1989 dont l’article 12 entérine la participation des enfants – à travers l’expression de leurs opinions ou le fait d’être entendus dans le cadre d’une procédure judiciaire ou administrative – comme principe universel. Dans le champ francophone, la participation des enfants à la recherche s’est développée plus récemment et avec une diffusion inégale selon les champs disciplinaires et thématiques (Hejoaka et Jacquemin, 2015). Les enquêtes menées auprès des enfants restent ainsi peu nombreuses, sans doute pour des raisons d’ordre éthique (Farrell, 2005) – notamment en termes d’autorisations parentales, mais aussi parce qu’elles posent des questions méthodologiques spécifiques, et particulièrement celle des rapports d’âge entre les enquêteurs et les enquêtés (Sarcinelli, 2015).
11Dans le premier chapitre du présent ouvrage, constatant ainsi que les chercheur-e-s en sciences sociales font généralement peu de cas de ces rapports d’âge dans leurs restitutions méthodologiques, Fabienne Hejoaka et Elsa Zotian proposent une analyse épistémologique et méthodologique du rôle de l’âge, en articulation avec le genre dans la relation d’enquête avec les enfants. Cette problématique, commune aux deux auteures dans leurs travaux respectifs, est ici reconstruite a posteriori, à la lumière de deux terrains ethnographiques fortement différenciés, l’un au Sud – des enfants affectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso –, et l’autre au Nord – le football de rue à Marseille, en France. Ce chapitre, unique dans l’économie générale de l’ouvrage, présente une démarche inédite autour de la notion de « performance générationnelle », définie comme la réalisation d’actes sociaux singuliers qui viennent transgresser les rapports sociaux d’âge entre les enfants et les adultes en situation d’enquête. À partir d’une réflexion critique sur des postures d’« adultes hybrides » adoptées au fil des enquêtes, les auteures soulignent l’impérative nécessité de penser l’enquête avec les enfants à l’intersection du genre et de l’âge.
12Après cette entrée en matière d’ordre méthodologique, la première partie de l’ouvrage examine – à la lumière du genre – la question des droits et de la protection des enfants, devenue aujourd’hui centrale dans le contexte normatif international cadré par la Convention internationale des droits de l’enfant19. Les quatre chapitres composant cette partie montrent, à travers quelques « problèmes sociaux » emblématiques de situations où la protection des enfants est déficiente et où leurs droits sont violés, comment la prise en compte – ou non – du genre et ses effets peuvent, au-delà du poids des stéréotypes sexués, renouveler la réflexion, classique et importante, relative à la tension entre normes universelles, figures locales de l’enfance et expériences concrètes des enfants (Hanson et Nieuwenhuys, 2013 ; Suremain et Bonnet, 2014), mais aussi plus spécifiquement entre droit international et éthos locaux (Droz, 2013).
13Les chapitres 2 et 3 proposent de revisiter la question du travail des enfants au prisme du genre, longtemps resté un impensé des études et débats sur le sujet. Dans le chapitre 2, analysant la ligne politique générale en matière de travail des enfants, Mélanie Jacquemin et Bernard Schlemmer mettent en question, à partir de leurs travaux sociologiques, l’approche abolitionniste de l’Organisation internationale du travail (OIT). Cette dernière, en ne considérant pas, jusqu’à la fin des années 1990, les tâches domestiques comme un travail, a longtemps occulté la situation sociale des filles travailleuses. Seul le travail des garçons (mines, artisanat, agriculture de rente, etc.) était pris en considération dans les statistiques et analyses. À partir de 1995, l’OIT reconnaît le travail domestique des filles, souvent réalisé dans l’économie informelle, mais il faut attendre les années 2000 pour que la perspective de genre s’intègre à la lutte contre le travail des enfants. Dans ce contexte, les auteurs revisitent les définitions du « travail des enfants » attribuées par l’OIT selon leur pénibilité et leur dangerosité en rapport avec l’âge (mais non pas le sexe) de l’enfant.
14De fait, la distinction entre tâche et travail domestique, pour les filles, reste posée malgré des données ethnographiques diversifiées qui font valoir, par exemple, le cas de jeunes filles exploitées au sein de leur propre famille, au détriment du travail voire de la fréquentation scolaires. Ces observations mettent en exergue la nécessité d’intégrer la question du genre dans ces données, mais également de réaliser des enquêtes qualitatives à partir d’une approche centrée sur l’enfant (child-centered research), assurant ainsi une analyse structurelle située en termes de rapports sociaux de sexe.
15Dans le chapitre 3, Joséphine Wouango prolonge cette problématique à la lumière d’un terrain ouest-africain. À partir d’un retour historique sur le travail des enfants au Burkina Faso, l’auteure fait valoir une situation jamais analysée par les chercheurs africanistes jusqu’à une période récente, en s’attachant à la manière dont les politiques d’intervention portées par les organismes étatiques ou onusiens qui luttent contre le travail des enfants dans les pays du Sud prennent en compte, depuis une dizaine d’années, la question du genre. Il s’agit d’appréhender le vécu des enfants d’une manière différentielle, car filles et garçons ont des expériences variables sur leurs lieux de travail. Les réponses proposées pour retirer les enfants de ces milieux doivent donc être adaptées, et permettre de promouvoir une égalité des sexes. Tandis que l’État burkinabè a ciblé ses interventions relatives à l’enfance sur les secteurs de la santé et de l’éducation jusqu’aux débuts des années 1990, il concentre aujourd’hui sa politique contre le travail des enfants dans les mines et les carrières, travail autrefois dévolu uniquement aux garçons mais aujourd’hui exercé aussi par les filles, notamment pour des raisons d’extrême pauvreté familiale. Léducation et la formation des enfants retirés de ces mines restent, malgré tout, marquées par certains stéréotypes socioculturels sur la division sexuée du travail.
16Cependant, les différences de traitement entre filles et garçons sont plus ou moins marquées selon les domaines de pratiques, y compris dans des contextes socioculturels proches. On verra ainsi au chapitre 4, qu’en pays boo, au Mali, l’évolution chiffrée des déclarations à l’état civil au cours des vingt dernières années témoigne d’un traitement aujourd’hui quasiment indifférencié des filles et des garçons. Avec en toile de fond, la question de savoir dans quelle mesure le genre peut affecter les déclarations à l’état civil dans des pays où cet autre droit fondamental inscrit dans la CIDE n’est pas encore généralisé, Véronique Hertrich et Catherine Rollet appréhendent cette pratique comme un possible marqueur des rapports à l’enfant. Selon une approche originale relative à une population rurale du Mali, combinant des données censitaires de 2009 et un suivi de population engagé depuis 1988, les auteures proposent une analyse statistique des facteurs familiaux susceptibles d’influer sur les déclarations d’état civil, examinant surtout si celles-ci diffèrent selon le sexe de l’enfant. Il apparaît que filles et garçons sont aujourd’hui déclarés de manière sensiblement identique, alors qu’il y a vingt ans, la déclaration bénéficiait surtout aux garçons. Un rapprochement entre les sexes qui s’est réalisé parallèlement à celui observé en matière de scolarisation au primaire (chapitres 7 et 8).
17La situation des enfants à la naissance dépend, bien sûr, des conditions de vie des parents mais également de la situation matrimoniale des mères. Ainsi, les enfants nés hors mariage sont-ils encore souvent, dans de nombreuses sociétés du Sud, mal acceptés socialement et, de fait, non déclarés par les familles. L’une des conséquences en est le manque de statistiques pour étudier le phénomène. Dans le chapitre 5, Anne Le Bris exploite les rares données quantitatives disponibles au Maghreb, en particulier à partir d’une enquête de 2010 réalisée auprès d’un échantillon de 450 mères célibataires en Tunisie par l’Ined et l’Office national de la famille et de la population (ONFP, Tunisie). Décrivant la trajectoire de ces enfants, l’auteure montre que plusieurs possibilités s’offrent aux mères célibataires. Elles peuvent garder leur enfant malgré l’opprobre de la société et l’absence de statut parental. Elles peuvent aussi le confier aux services sociaux de l’État en vue de son adoption – ce qui n’est possible qu’en Tunisie – ou de son placement dans le cadre de la kafala20. Certains enfants sont aussi adoptés de manière informelle en dehors de toute législation. Les trajectoires diffèrent aussi selon le sexe. Ainsi, il apparaît que les orphelinats comptent une majorité de garçons, signe que les filles sont moins souvent abandonnées par leur mère, ou qu’en de tels cas, elles sont placées ou adoptées plus rapidement, voire avant même d’être remises aux structures étatiques ou associatives. Très demandées par l’entourage, les filles sont considérées comme « naturellement » plus affectueuses, bienveillantes et attentionnées envers leurs parents adoptifs et, vu les rôles attribués aux sexes, capables de décharger la famille des tâches ménagères. Les garçons, eux, sont considérés comme plus difficiles à éduquer que les filles et posant plus de problèmes à l’adolescence.
18La seconde partie de l’ouvrage est une invitation à mettre en question les systèmes de représentations qui donnent pour évidentes les assignations sexuées fixant comme « naturelles » diverses formes d’inégalités. Les cinq chapitres qu’elle regroupe montrent en effet comment se fabriquent, en divers lieux sociaux et institutionnels, des différences sexuées qui n’ont définitivement plus rien de « naturel ». Sans aucune prétention à l’exhaustivité, cette seconde partie met en lumière les processus à l’œuvre en s’appuyant sur des espaces et des objets de l’enfance qui présentent une dimension plus transversale aux sociétés contemporaines du Nord et du Sud (école et manuels scolaires, expérience migratoire, participation domestique familiale, look des adolescents). Ils sont abordés ici dans des contextes spécifiquement situés au Nord ou au Sud, ou de manière comparative.
19L’éducation scolaire est, on le sait, un champ d’expression important des différences et des inégalités de genre au Nord comme au Sud. À partir de matériaux très différents relatifs à l’école, les chapitres 6 et 7, s’attachent à démêler des mécanismes qui, insidieusement, contribuent considérablement à produire ou reproduire cet état de fait. Livrant un exemple réussi de recherche comparée Nord/Sud, Elisa Abassi et Carole Brugeilles nous rappellent, dans le chapitre 6, qu’à bien des égards les contenus des manuels scolaires ne sont pas neutres en matière de genre, y compris – contrairement à ce que l’on pourrait penser ou en attendre – ceux de mathématiques. À partir d’un corpus diversifié d’ouvrages en usage en France et dans plusieurs pays africains (Cameroun, Côte d’Ivoire, Togo et Tunisie) et d’une démarche d’analyse statistique originale – qui prend en compte aussi bien les textes que les images –, les auteures abordent quelques dimensions du système de genre présent dans ces manuels scolaires de mathématiques et parviennent à déconstruire les processus qui en sous-tendent la fabrication. Cette démarche permet ainsi de révéler des facettes d’un « curriculum caché », induit par des représentations sociales sexuées, loin de promouvoir l’égalité entre les sexes. Le constat est en effet très clair : ces manuels « à vocation éducative et socialisatrice ne reflètent ni la réalité ni un idéal de parité, mais donnent à voir une population fictive particulièrement inégalitaire quantitativement entre les sexes », au détriment des filles et des femmes, et ce de manière plus marquée dans les corpus africains, à travers notamment des portraits différenciés entre filles et garçons, et une discrimination à l’encontre des premières, laquelle semble toutefois s’atténuer au fil du cursus scolaire.
20Si l’une des spécificités des sociétés du Sud est la dramatique sous-scolarisation des enfants, particulièrement en Afrique subsaharienne, Marie-Christine Deleigne et Marc Pilon abordent, dans le chapitre 7, la question sous un angle original, faisant valoir la difficile « comptabilisation » d’une situation qui repose en fait sur des statistiques prenant uniquement en compte les enfants scolarisés dans le système formel classique. Ceux vivant dans la rue, dans les camps de réfugiés ou fréquentant des écoles coraniques ne sont pas (ou pas systématiquement) comptabilisés, quel que soit leur sexe. Labsence de données sur ces catégories d’enfants entraîne leur invisibilité statistique. De fait, les actions entreprises par les États qui luttent pour l’équité entre les filles et les garçons dans les pratiques de scolarisation peuvent se révéler inadaptées aux réalités locales. Ce chapitre vient également renouveler, au prisme du genre, la discussion sur les contextes d’élaboration des statistiques (notamment scolaires), dont on sait l’importance puisqu’elles « fondent ensuite les décisions des politiques et qu’elles nourrissent les documents des agences internationales » (Vidal, 2015, p. 23).
21La difficile production des statistiques s’observe aussi à l’analyse des migrations des enfants, bien que cette question suscite un intérêt croissant de la part des organisations internationales, des ONG et des décideurs politiques, au vu de la précarité et de la vulnérabilité de certaines catégories de très jeunes migrants : enfants réfugiés, orphelins du sida, enfants en situation de rue, enfants soldats, enfants travailleurs, etc. En effet, les statistiques nationales sont peu adaptées pour observer le phénomène, notamment du point de vue des enfants car ceux-ci sont le plus souvent considérés soit comme « accompagnants » dans le cadre de migrations familiales, soit comme des victimes de trafic. Or nombre d’entre eux migrent pour le travail ou la scolarisation, un phénomène en plein développement dans diverses sociétés du Sud. Marie Lesclingand, Marc Pilon, Mélanie Jacquemin et Véronique Hertrich décrivent ainsi, au chapitre 8, la montée des migrations de travail des jeunes filles au cours des dernières décennies dans une population rurale du Mali et l’expérience que les femmes en retirent, différente de celle des hommes ayant également migré dans l’enfance pour travailler.
22Le chapitre 9 aborde également la question de l’appropriation sexuée différentielle d’expériences a priori similaires, mais dans un tout autre contexte social et politique. À partir d’une enquête menée dans l’Est de Paris dans un quartier en voie de gentrification, Christine Tichit s’intéresse, à travers le point de vue d’enfants âgés de 10 à 15 ans, à leur participation domestique « à la maison » comme expression de la socialisation alimentaire familiale, caractérisée par des effets de genre avérés chez les adultes. Menée dans une école primaire et un collège situés en zone d’éducation prioritaire à forte composante migratoire, cette recherche montre que dans les différents milieux socioculturels, filles et garçons s’approprient autrement les pratiques familiales, justement à un âge où les identités sexuées se construisent. Lenquête apporte des éclairages nuancés sur l’effet de l’appartenance sociale dans la construction des rôles sexués à la pré-adolescence, avec une implication différenciée des filles et des garçons dans la préparation des repas familiaux, indiquant une grande variabilité selon la profession, la catégorie socioprofessionnelle et le pays de naissance des parents.
23Le dernier chapitre s’intéresse aussi aux pratiques de pré-adolescent-e-s en France, mais dans d’autres contextes socioculturels. Il fait par ailleurs écho au premier chapitre pour interpeller les chercheur-e-s qui réfléchissent aux méthodes d’enquête auprès des enfants. À partir d’une recherche menée en Alsace et en Lorraine auprès de 48 enfants (pré) adolescents âgés de 9 à 14 ans, Virginie Vinel examine les clivages de genre au travers de ce qu’elle nomme la parure, à savoir la coiffure et le maquillage. La parure, mobilisée différemment selon le genre et la catégorisation sociale, se présente comme un marqueur social et en même temps d’individualisation. Le maquillage, utilisé exclusivement par les filles, manifeste un contrôle parental différentiel selon la classe sociale. Chez les filles, il révèle une maturité physique constamment observée par l’entourage, quelquefois enclin à les disqualifier en les soupçonnant d’une sexualisation précoce. Si certaines filles sont victimes de stigmatisation lorsqu’elles transgressent les frontières d’âge, l’auteure montre que d’une manière générale les enfants, quel que soit leur sexe, manifestent plutôt une grande capacité à s’adapter aux situations vécues (à l’école, dans leurs activités de loisirs, à l’occasion de fêtes, etc.).
24Les dix chapitres rassemblés dans cet ouvrage ont répondu à l’objectif exploratoire initial qui consistait à croiser, au prisme du genre, les regards disciplinaires, les approches méthodologiques et les terrains au Nord et au Sud afin d’élargir les questionnements et d’accroître les connaissances sur le champ d’étude de l’enfance. Qu’ils viennent montrer, dans un contexte situé, le poids déterminant de la variable de sexe, ou au contraire qu’ils invitent à en nuancer les effets comparativement à d’autres variables socioan-thropologiques, tous les textes réunis ici démontrent que le genre est une catégorie féconde, utile et sans aucun doute indispensable à l’analyse. Cet ouvrage ne prétend aucunement à l’exhaustivité, il appelle plutôt à d’autres explorations ; sa lecture peut apporter de nouvelles pistes de recherches, de journées d’étude et de publications qui contribueront à ce que le concept de genre puisse imprégner davantage tous les domaines (scientifiques, médiatiques, politiques, du développement) qui traitent de l’enfance et des enfants. Car les recherches publiées ici, soit qu’elles examinent des objets assez familiers dans la littérature récente sur les questions d’enfance et genre (les manuels scolaires, le look et les goûts des adolescent-e-s), soit qu’elles en présentent des terrains plus inédits (notamment la production des statistiques scolaires, le contexte familial des déclarations à l’état civil, les relations d’enquête, etc.), viennent encore montrer que le genre pose fondamentalement la question générale de la domination, des discriminations et des évolutions à l’œuvre. Les chapitres composant cet ouvrage contribuent à faire connaître la portée analytique mais aussi transformatrice du genre, autour d’un double enjeu classique mais fondamental : la visibilité – avec un objectif de reconnaissance sociale et politique – des dominé-e-s et des structures assurant leur domination, et l’identification de possibles modalités pratiques de changement qui prennent sérieusement en considération leur point de vue comme actrices et acteurs sociaux, fussent-ils des enfants.
25Un dernier mot, enfin. L’interdisciplinarité, revendiquée par les éditeurs et éditrices scientifiques de cet ouvrage, doit s’accompagner d’un rapport particulier à l’écriture : pas de jargon, pas de lexique spécialisé, pas d’allusions, d’implicites ou de références rares. Chacun et chacune s’est, ainsi, employé dans son écriture à proposer un texte clair, dont le propos est objectivé et dont la lecture est accessible et agréable pour des lecteurs et lectrices aux connaissances, aux cultures et aux intérêts supposément très différents.
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Notes de bas de page
1 Parmi les publications francophones d’ouvrages, dossiers thématiques de revues, articles et rapports d’études, parues au cours des quinze dernières années, et sans prétendre à l’exhaustivité, voir Baudelot et Establet, 2007 ; Benabdallah, 2010 ; Court, 2010 ; Delalande, 2001 ; La Rochebrochard, 1999 ; Delaunay et Guillaume, 2007 ; Deleigne, 2009 ; Duru-Bellat, 2004 ; Duru-Bellat et Jarlégan, 2001 ; Fiske, 2012 ; Joannin et Mennesson, 2014 ; Lange, 2007 ; Marry et Mosconi, 2006 ; Moguérou, 2009 ; Nouvelles Questions féministes, 2010 ; Rubi, 2005 ; Shepler, 2002 ; Tabutin et al., 2007 ; Wayack-Pambé et Pilon, 2011.
2 Voir notamment Dafflon Novelle, 2006 ; Croity-Belz et al., 2010 ; Mennesson et Neyrand, 2010 ; Menneson et al., 2012 ; Monnot, 2009 ; Moulin, 2005 ; Rouyer, 2007.
3 Avec généralement un focus sur la petite enfance : voir Brugeilles et al., 2005 ; Coulon et Cresson, 2007 ; Heinen, 1998.
4 Brugeilles et al., 2002 ; Cromer et al., 2010 ; Epiphane, 2007 ; Zegaï, 2014.
5 Awumbila et Ardayfio-Schandorf, 2008 ; Cavagnoud et Mujica, 2012 ; Dyson, 2008 ; Hashim et Thorsen, 2011 ; Jacquemin, 2009 ; Lesclingand, 2011 ; Nieuwenhuys, 1994 ; Robson, 2004 ; Thorsen et Jacquemin, 2015.
6 Parfois même dès la vie in utero : Brachet et al., 2014 ; Pélage et al., 2016.
7 La question des conséquences de la construction sociale des rapports de genre au cours de l’enfance et de leur intériorisation précoce est centrale dans la démonstration portée par l’ouvrage collectif dirigé par Sabrina Sinigaglia-Amadio (2014) : on y trouve une synthèse pluridisciplinaire récente et stimulante sur les questions d’« enfance et genre », dans une approche qui toutefois est circonscrite aux pays dits du Nord.
8 Ces journées ont été organisées et soutenues conjointement par le Pôle Suds de l’Institut national d’études démographiques (Ined) et par le Centre population et développement (Ceped) qui est une unité mixte de recherche (UMR 196) associant l’université Paris-Descartes, l’Ined et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Le comité d’organisation (Doris Bonnet, Christine Deprez, Mélanie Jacquemin, Marc Pilon et Gilles Pison) exprime ici ses remerciements à toutes les personnes qui ont pris part à la richesse de ces journées scientifiques : Armelle Andro, Cris Beauchemin, Valentine Becquet, Sara Brachet, Éric Brian, Carole Brugeilles, Chantal Cases, Yves Charbit, Michelle Coste, Murielle Darblade, Alice Debauche, Marie-Christine Deleigne, Amélie Grysole, Christophe Guilmoto, Fabienne Hejoaka, Véronique Hertrich, Antonella Invernizzi, Philip D. Jaffé, Marie Jaisson, Éva Lelièvre, Marie Lesclingand, Anne Le Bris, Sophie Le Cœur, Thérèse Locoh, Christine Mennesson, Zoé Moody, Anne Paillet, Agnès Pélage, Catherine Rollet, Olivia Samuel, Bernard Schlemmer, Maude Tamini, Christine Tichit, Virginie Vinel, Joséphine Wouango, Elsa Zotian.
9 Les documents relatifs à ces journées d’étude (programme, résumés et présentations des interventions) sont disponibles sur le site Pôle Suds de l’Ined : http://pole_suds.site.Ined.fr/fr/les_journees/filles_et_garcons/
10 Le fil conducteur des autres événements scientifiques et publications dédiés au thème « enfance et genre » est généralement sensiblement différent, car il part plutôt du genre pour (re)visiter les objets, acteurs ou espaces de l’enfance, faisant alors un focus sur les processus de socialisation différenciée et leurs effets.
11 Composé d’une anthropologue, une linguiste, deux démographes et une sociologue.
12 L’adolescence est souvent présentée comme une catégorie allant de soi. Pourtant, elle n’est vraiment « qu’un mot » – si l’on paraphrase Pierre Bourdieu (1984) sur la catégorie de « la jeunesse » – désignant typiquement une catégorie socialement construite, non seulement hétérogène mais qui, en outre, n’est toujours pas d’usage en tous lieux.
13 La rencontre entre spécialistes et non-spécialistes a eu lieu à plusieurs étapes du projet : au sein de son comité scientifique, puis via des interventions aux journées d’étude de juin 2012, lesquelles sont en partie publiées ici.
14 Dans l’introduction au dossier intitulé « Les rapports de sexe sont-ils solubles dans le genre ? » qu’elles ont coordonné, Annie Benveniste et Adelina Miranda (2011) analysent en détail le risque d’essentialisme qu’entraîne la banalisation de la notion de genre.
15 Le laboratoire junior Genre : epistémologie et recherche (GenERe) de l’École normale supérieure (ENS) de Lyon a dédié son colloque de clôture à ces questions : Le(s) genre(s). Définitions, modèles, épistémologie, ENS de Lyon, 17 et 18 décembre 2015. http://labogenere.fr/2015/02/colloque-genere-appel-a-communication/
16 http://pole_suds.site.ined.fr/. Le Pôle Suds, animé de 2009 à 2013 par Véronique Hertrich, démographe à l’Ined, m’a donné l’opportunité de co-organiser ces journées d’étude, alors que j’étais postdoctorante à l’Ined (2011-2012) au sein de l’unité Démographie, genre et sociétés.
17 UMR 196-Ceped (IRD/université Paris-Descartes) ; http://www.ceped.org/
18 Même si pourtant le phénomène, par exemple, du travail des enfants n’est pas inexistant dans les sociétés contemporaines du Nord.
19 Adoptée le 20 novembre 1989 par l’Organisation des Nations unies (ONU), la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est aujourd’hui ratifiée par tous les pays du monde, à l’exception des États-Unis.
20 La kafala est un type d’adoption provisoire établie par un acte légal, qui engage le titulaire du droit de recueil à prendre en charge l’entretien, l’éducation et la protection du mineur ainsi « adopté ». Cependant, ce dernier n’entre pas dans la filiation et n’héritera pas de ses parents « tuteurs ». Il peut néanmoins porter leur nom ou conserver son patronyme d’origine.
Auteur
Sociologue chargée de recherche à l’IRD, est membre du Laboratoire population environnement développement (LPED, UMR 151) de l’université Aix-Marseille et de l’IRD. Après des recherches doctorales sur les transformations de la domesticité juvénile à Abidjan, elle a poursuivi des travaux en post-doctorat à l’Ined sur les migrations de travail et les migrations scolaires des enfants dans le cadre du projet Suivi longitudinal au Mali (Slam) coordonné par V. Hertrich. Ses recherches actuelles portent notamment sur les activités, l’éducation et les trajectoires des enfants migrants à Dakar. Sa thèse, dont est issu l’ouvrage Petites bonnes d’Abidjan. Sociologie des filles en service domestique, L’Harmattan, 2012, a reçu en 2010 le Prix sur les études de genre décerné par la Ville de Paris.
Melanie.jacquemin@ird.fr
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