Introduction
p. 85
Texte intégral
1Dans l’étude de la transmission des langues parentales, arabe ou berbère, de parent-s migrant-s à leurs enfants socialisés en France, il importait dans un premier temps de rendre compte du contexte linguistique au sein duquel ces parents ont été socialisés avant leur migration. La première partie a aussi été l’occasion de détailler les modes de transmission familiale des différentes langues avant la migration et de distinguer plusieurs types de parcours migratoires. Les migrants ne peuvent ainsi être regroupés dans un même ensemble et vus, comme ils le sont pourtant en France, sous l’unique appellation de « Maghrébins ».
2Cette deuxième partie poursuit l’analyse du processus de transmission en abordant plus directement la question de ce que transmettre une langue signifie, tout en tenant compte des trajectoires différenciées des migrants. Il s’agit ici de révéler les principaux mécanismes de transmission en œuvre et d’examiner les déterminants sociaux les plus caractéristiques dans cette passation des langues natales arabe et berbère aux enfants.
3À travers les trois prochains chapitres, les conditions intra-familiales, mais aussi extra-familiales qui contribuent au maintien des langues parentales d’une génération à l’autre ou/et à la transmission de la langue française seront analysées. Après avoir défini dans le troisième chapitre ce que l’on entend par transmission puis évoqué le contexte général au sein duquel cette transmission est susceptible de s’effectuer, c’est-à-dire les politiques linguistiques de la France ainsi que le paysage linguistique qui en découle, les contraintes et ressources qui entravent ou incitent à la passation de ce capital culturel et social seront au cœur de notre propos.
4Les quatrième et cinquième chapitres seront l’occasion de montrer en quoi les profils migratoires (langue(s) reçue(s), milieu de vie rural ou urbain, période de migration…) précédemment exposés ont des incidences notables sur la trajectoire des individus et sur celle de leurs enfants. Le milieu socioéconomique avant la migration, la situation familiale à l’arrivée ou la maîtrise du français sont autant d’éléments déterminants à considérer. Néanmoins, la totale appréhension de la transmission des langues parentales ne peut se restreindre à ces déterminants sociaux. Il importe de comprendre cette transmission en tant que processus, ce qui implique à la fois l’idée de mouvements, d’étapes ; mais en même temps, le processus n’est pas nécessairement linéaire, il ne s’agit pas d’un continuum allant inévitablement d’un point à un autre. La migration ne se réduit pas à un simple mouvement entre un pays de départ et un pays d’arrivée, dans le sens où il ne peut y avoir ni complète « transplantation » de la situation d’origine à la situation dans le pays d’installation ni complète rupture d’avec la socialisation initiale. Par ailleurs, ces recompositions individuelles et collectives qui se font dans un espace-temps s’inscrivent dans un processus dynamique, mais non linéaire.
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