Les sept mémoires de 1766 à 1782
La mortalité en Suède d’après le Tabellverket1
p. 255-262
Texte intégral
1Dans les Mémoires de l’Académie royale pour l’année 1755, j’ai brièvement montré combien il est utile de connaître l’ordre de la mortalité chez les humains. J’avais également cherché, principalement d’après quelques listes étrangères de décès annuels mais aussi d’après des suédoises, à montrer comment la mortalité se proportionne réellement, combien à peu près meurent annuellement sur un nombre donné d’un âge donné, dans quels âges il y a plus ou moins de décès, etc.
2Mais les listes étrangères dont je me suis servi viennent pour la plupart de grandes villes comme Londres, Paris, Berlin, Breslau où, en proportion, plus de gens meurent que dans de petites villes et à la campagne ; c’est pourquoi l’on n’en peut tirer aucune conclusion générale. On n’a dans aucun autre royaume une tenue aussi ordonnée des relevés qu’en Suède, du moins pas aussi complète pour ce qui touche au nombre, au sexe et à l’âge des vivants et des morts. C’est pourquoi les étrangers attendent de nous les renseignements les plus sûrs à ce sujet, et certains m’ont souvent appelé à poursuivre cette recherche, en particulier parce que je n’osais pas publier comme parfaitement fiable ce que j’avais tiré auparavant des listes suédoises. En effet, je ne pouvais alors utiliser que des relevés d’une seule année sur lesquels on ne peut rien bâtir de certain parce que, dans cette même année, plus ou moins de maladies peuvent avoir sévi que dans la mesure ordinaire d’autres années. C’est pourquoi il faut rassembler plus d’années et calculer un milieu à partir d’elles.
3J’avais par ailleurs des raisons de douter que ces relevés d’une seule année soient exacts en tout point : ils contenaient en effet l’année 1749, au moment où le Tabellverket venait d’être fondé. Il était probable que, en ces commencements, beaucoup de fautes se soient glissées dès lors que les très estimables ecclésiastiques n’étaient pas encore habitués à une si pénible et difficile tâche. En revanche, il faut espérer que les relevés des années plus tardives seront plus faciles à établir et plus exacts, ceux qui y ont affaire étant plus habitués et expérimentés.
4En tant que membre de la Commission royale pour le Tabellverket, j’ai eu l’occasion, à partir des relevés de ces dernières années, de faire des extraits nécessaires à son objet, et, avec la permission de la Commission, je propose à présent à l’Académie royale l’ordre de la mortalité de la Suède comme il se présente dans les relevés de 9 années pour le royaume entier, à savoir pour 1755 et les années suivantes jusque 1763.
5Le premier et le deuxième relevé, qui renferment la quantité des enfants nés, des couples mariés et des décès, sont divisés par année, tandis que le troisième, appelé « relevé des états », contenant les listes de tous les vivants répartis selon le sexe, l’âge et l’état, etc., n’est établi que tous les 3 ans. Ce dernier n’est donc présenté que trois fois pour les 9 années susmentionnées, à savoir pour 1757, 1760 et 1763. Et comme le moyen le plus aisé de trouver l’ordre de la mortalité est de comparer, dans une même année, la quantité des décès et des vivants, je n’ai pas pu établir plus de trois comparaisons. Cependant, afin de tirer dans ce dessein quelque chose d’utile des premier et deuxième relevés pour les six autres années, j’ai, à partir du dénombrement des décès pour 1755, 1756 et 1757, pris un milieu, à savoir un tiers des sommes de chaque groupe de 3 années, et l’ai comparé avec la quantité de ceux qui vivaient en 1757 au même âge. J’ai fait de même avec les 3 années médianes et les 3 dernières. On parvient par là à plus de certitude et à une meilleure estimation qu’en ne prenant le nombre des décès que d’une seule année, car il peut avoir été beaucoup plus ou moins élevé qu’il ne l’est d’ordinaire.
6Afin de rechercher dans quelle mesure l’extinction est analogue dans les deux sexes, je les ai considérés à part. Et pour montrer la différence entre les grandes villes et la campagne, j’ai pensé qu’il valait la peine, d’abord de rechercher dans tout le royaume en général les lois de la mortalité, ensuite de faire cette même recherche pour la ville de Stockholm en particulier.
7Dans les calculs qui suivent, d’ailleurs assez explicites pour ne nécessiter aucun éclaircissement, on remarque que le nombre des vivants des deux sexes et à tout âge est toujours entièrement aussi grand que les relevés l’indiquent, excepté pour les enfants de moins de 1 an qui sont marqués de trois différentes manières. 1) Sont présentés sous le nom de « nés » tous les enfants (un milieu étant pris de 3 années) venus annuellement au monde, y compris les mort-nés dont le nombre figure à côté parmi les décès. On voit par là combien d’enfants meurent au moment même de leur naissance. 2) Le nombre annuel des enfants (un milieu étant à nouveau pris de trois années) venus vivants au monde et combien d’entre eux sont morts avant d’avoir atteint l’âge de 1 an. Cela montre bien ce que l’on désire savoir : combien d’enfants venus vivants au monde meurent en l’espace d’une année. 3) Le nombre des enfants qui n’étaient pas encore âgés de 1 an et vivaient encore quand le troisième relevé a été établi, donc qui sont effectivement comptés. Seuls ces derniers ont été pris pour former les sommes de tous les vivants.
8Que les sommes ici indiquées des vivants pour 1760 soient un peu plus petites que celles que le secrétaire de la Commission royale des tables, Monsieur Runeberg, a livrées dans les mémoires de l’Académie royale d’octobre-novembre et décembre de l’année passée, provient de ce qu’il a inclus dans son calcul les habitants de quelques prévôtés et paroisses que j’ai dû exclure parce que leurs décès n’avaient pas été aussi exactement répartis selon l’âge, que d’autres dans le royaume.
9La Poméranie suédoise, avec l’île de Rügen et la ville de Wismar, n’est pas comprise ci-dessous parce que la juridiction du Tabellverket ne s’étend pas aux pays allemands.
10Afin de satisfaire ceux qui ne sont pas familiers des fractions décimales, je rappelle que, par exemple, 4,25 signifie 4 25/100 ou 4 ¼.
Ordre de la mortalité dans tout le royaume d’après les relevés de l'année 1755

Ordre de la mortalité dans tout le royaume d’après les relevés des années 1758, 1759 et 1760

Ordre de la mortalité dans tout le royaume d’après les relevés des années 1761, 1762 et 1763

Ordre de la mortalité à Stockholm d’après les relevés des années 1755, 1756 et 1757

Ordre de la mortalité à Stockholm d’après les relevés des années 1758, 1759 et 1760

Ordre de la mortalité à Stockholm d’après les relevés des années 1761, 1762 et 1763

Ordre de la mortalité dans le royaume de Suède suivant un milieu des 9 années

11En élaborant ces extraits de nombreux relevés, j’ai essayé, lors de leur collationnement, de me garder des négligences et des erreurs d’écriture et de calcul. Quoique de telles fautes puissent aisément se rencontrer en un travail si étendu, j’espère qu’il y en aura peu en tout et pas très significatives.
12Du reste, l’exactitude des calculs se fondant sur celle des relevés eux-mêmes, il est nécessaire que je m’explique sur la confiance que l’on peut leur faire. Dans la quantité des naissances et des décès, il n’y a probablement aucune erreur considérable car les ecclésiastiques sont depuis longtemps habitués à effectuer ces dénombrements, et les nombres ne sont, dans aucune communauté, si grands qu’ils ne puissent être maîtrisés. En revanche, il est beaucoup plus difficile d’effectuer les calculs sur les vivants, soit parce qu’ils sont en plus grand nombre, soit parce que beaucoup, en particulier les domestiques, en ville, changent souvent de résidence. À cause de cela, il est en quelque mesure douteux que la quantité totale du peuple que donnent les relevés soit fiable. Pour plusieurs raisons, il semble plus facile, dans le calcul, de laisser de côté quelques vivants plutôt que de les inclure deux fois dans la même année ; c’est pourquoi je trouve très vraisemblable que la quantité du peuple (10 000 à 12 000 habitants des paroisses étant mis de côté dont j’ai dû, pour la raison susdite, exclure chaque année les vivants, les nés et les morts) dans les relevés doit être marquée bien plutôt trop petite que trop grande. En considération de cela, je crois également que la mortalité dans ce royaume n’est pas aussi élevée qu’elle ne le semble. Cependant, l’erreur pour les vivants ne sera pas très considérable et celle qui comptera tombera principalement sur les grandes villes dès lors que, à la campagne et dans les petites villes, comme le sont la plupart, les pasteurs semblent, à force de bonne volonté et de pratique, être venus à bout de savoir à peu près exactement la quantité de leur communauté.
13À Stockholm et peut-être dans plus de villes, le troisième relevé n’est pas établi par des ecclésiastiques mais par certaines personnes qui y ont été commises par l’autorité et dont on peut bien présumer qu’elles y ont mis tout le zèle qu’il fallait. Cependant, dès lors que l’on ne peut avoir aucun second calcul et que leur travail est fort fastidieux, il est vraisemblable que le troisième relevé pour Stockholm ne sera pas exempt de défauts et que l’épouvantable mortalité qu’il semble y avoir eu cette année peut bien provenir de ce que tous les vivants n’ont pas été indiqués chaque année aussi précisément que les décédés. Si un homme zélé était commis dans chaque quartier afin d’y dénombrer tous les habitants, et si ces hommes de quartier avaient la charge de le faire par période et suivant un modèle donnés, on obtiendrait probablement par là la plus sûre des listes à moindre coût et avec peu de complications.
14Ensuite, en ce qui concerne l’âge, on a certes bien peu de raisons de douter que celui des décédés soit à peu près exactement établi au moment de leur trépas car, à la campagne, où vit la plus grande quantité de notre peuple, on a coutume, le jour de l’enterrement, de lire en chaire une petite biographie du défunt, pour laquelle on s’informe, autant que faire se peut, de son jour de naissance. En ville, l’âge du défunt est principalement indiqué suivant les simples dires des parents, ce qui est souvent erroné. Cependant, comme les relevés n’indiquent l’âge que de 5 en 5 ans, les défunts ne se retrouvent pas toujours dans une classe inexacte, même si l’indication de leur âge est fautive de 2 ou 3 ans, et si l’on en met quelques-uns dans une classe plus âgée, on en met peut-être autant dans une plus jeune, une erreur supprimant ainsi l’autre. D’ailleurs, personne ne semble avoir de raison de cacher délibérément l’âge du défunt.
15Il en va autrement avec les vivants. Leur quantité fait que les personnes commises ont des difficultés pour s’informer de leurs âges véritables. On l’admet le plus souvent à la suite de chaque propre déclaration, mais beaucoup de campagnards ne savent pas bien eux-mêmes leur âge, d’autres, dans telle ou telle intention, veulent paraître plus vieux ou plus jeunes. Beaucoup déclarent des nombres ronds, par exemple 30 ans, même s’ils ont un peu plus ou un peu moins, ce qui rend incertaines les extrémités de classes : en effet, celui qui n’a pas encore 30 ans révolus appartient à la classe précédente et celui qui est un peu au-dessus à la suivante. De telles fautes inévitables sont probablement cause que l’ordre d’extinction des classes suivant l’âge n’est pas très naturel, et c’est arrivé pour certaines années. Ainsi, en 1757, on compte 100 087 personnes du sexe féminin entre 15 et 20 ans et 104 873 entre 20 et 25 ans. Il faudrait que les premières soient en nombre supérieur car la quantité du peuple, répartie en classes d’âges, représente, pour ainsi dire, une sorte de pyramide qui, suivant certaines lois, devient toujours plus étroite au fur et à mesure qu’elle se rapproche de la pointe, c’est-à-dire de l’âge le plus élevé. Toutefois, nous n’avons pas à regarder toutes les petites inégalités qui se trouvent dans notre pyramide du peuple comme autant de preuves que les relevés seraient fautifs. L’ordre propre de la Nature souffre ses petites exceptions et les humains le dérangent souvent par leurs institutions. Si, chaque année, autant naissaient, autant mouraient à chaque âge, autant partaient de la campagne etc., les classes d’âges s’amoindriraient toujours suivant une certaine série à mesure que l’âge augmente. Mais comme, une année, il y a 10 000 naissances de plus et 15 000 à 20 000 décès de moins qu’en l’autre ou vice-versa, comme tantôt des enfants tantôt des vieillards sont plus qu’à l’ordinaire atteints de maladies, comme des guerres se produisent ou que des gens partent des campagnes en nombre inhabituellement élevé et que, de ce fait, beaucoup de personnes d’âge moyen, en particulier du sexe masculin, sont emportées sans que les classes les plus jeunes et les plus vieilles en pâtissent beaucoup, il faut que la pyramide subisse des oscillations et des infléchissements irréguliers. Les classes d’âges tirées pour l’ensemble du royaume des relevés de 1763 me semblent en meilleur ordre que ce que l’on aurait pu en présumer, à condition de prendre en considération les difficultés mentionnées et davantage encore. On doit proprement imputer le brusque écart à Stockholm à la quantité de gens plus jeunes et de domestiques qui y affluent des campagnes, et dont la plus grande part, s’ils n’y trouvent pas leur tombe, reviennent à la campagne lorsqu’ils prennent de l’âge et sont las de servir.
16Je dois à présent ajouter quelques remarques sur l’ordre que j’ai trouvé de la mortalité mais elles ne différeront pas de celles que tout lecteur attentif peut lui-même mieux faire. Je ne m’étendrai donc là-dessus que pour les points suivants :
171) L’ordre de la mortalité montre une grande et admirable constance. Quoique, dans les grandes quantités, il y ait plus de disparitions dans une année qu’en une autre, chaque classe d’âges a presque toujours connu la même proportion. C’est toujours annuellement le quart ou le cinquième des enfants à l’âge tendre qui s’éteint tandis qu’il y a 1 jeune sur 150 ou 160, etc. Il y a eu tous les ans presque la même différence entre les sexes, et aussi entre le royaume en général et Stockholm en particulier. Quoique la durée de vie de chaque individu soit tout à fait inconnue, on peut, avec beaucoup de vraisemblance, calculer à peu près combien d’individus dont le sexe, l’âge et la résidence sont donnés meurent annuellement parmi un grand nombre, comment chaque classe d’âge diminuera peu à peu et combien de temps s’écoulera-t-il à peu près avant que la classe entière ne soit éteinte. Cela offre par conséquent des fondements sûrs pour calculer les rentes viagères, les tontines, les pensions de veuves et les caisses de pupilles et y introduire davantage de dispositions utiles.
182) Le beau sexe, qui n’a par ailleurs pas le corps aussi robuste, possède toutefois une vie plus coriace pour résister à la mort. Cette vérité est ici plus clairement mise en évidence qu’elle ne l’était jusque-là. La plupart ont cru que les personnes du sexe féminin vivaient plus longtemps parce qu’elles menaient en général une vie plus sédentaire et ordonnée sans supporter un rude travail. Or, que de telles circonstances ne soient pas les seules causes et que la Nature elle-même recèle les fondements de cette inégalité, cela appert incontestablement de ce que la différence est déjà très remarquable dès la naissance et la jeunesse alors que, pourtant, les deux sexes vivent de la même manière. La véritable différence entre tous les âges se montre au mieux lorsque l’inégale mortalité des sexes est indiquée suivant un milieu de 9 années dans tout le royaume, comme dans le dernier des relevés précédents, ce qui donne une seule et même mesure pour tous les âges. La durée de la vie, dans le sexe masculin, se rapporte à celle dans le sexe féminin de la façon suivante :

19Quelques sauts brusques dans ces proportions peuvent être imputés à des erreurs dans les relevés sans qu’il soit douteux que le sexe féminin à la naissance, entre 20 et 30 ans et entre 45 et 60 ans, est beaucoup plus vigoureux que le masculin ; toutefois, dans l’enfance et dans les âges plus élevés, la différence n’est pas aussi importante, disparaissant presque entre 30 et 35 ans où le sexe féminin est un peu plus faible, ce que confirment les relevés de plusieurs années. La cause en semble à première vue que les couches et leurs suites, dans ces âges du sexe féminin, doivent être des plus sensibles, et il est vrai qu’il y a plus de femmes en couches mortes à ces âges que dans les autres classes d’âges, mais toutefois pas assez pour expliquer entièrement la grande extinction du sexe féminin dans cette classe. Il y a communément plus de décès des deux sexes dans cette classe que dans les précédentes et les suivantes de sorte que, s’il existe des âges climatériques ou autres âges dangereux, il faut qu’ils tombent entre 30 et 35 ans, et entre 40 et 45 ans. Que par ailleurs la vigueur du sexe féminin soit plus grande que celle du sexe masculin contribue beaucoup à ce qu’il soit en plus grand nombre que lui à presque tous les âges quoique plus de garçons que de filles naissent annuellement.
203) De même que la vigueur de la vie depuis la naissance augmente rapidement durant 10 années, elle demeure, durant les 10 années suivantes, dans sa plus grande force ; mais, après la vingtième année, elle diminue constamment, rapidement au début puis lentement. Cela est non seulement remarquable en soi, mais encore utile à la physiologie et aux médecins à qui je laisse le soin d’y porter leurs remarques.
214) Lorsque les 9 années et les deux sexes sont comptés ensemble, il y a dans tout le royaume, parmi la quantité entière du peuple, 1 décès sur 34,42 [34,64], soit 100 sur 3 442 [3 464]. En ôtant du calcul les vivants et les morts de la ville de Stockholm, il y a, dans les autres parties du royaume, 1 décès sur 35,32 [35,30], soit 100 sur 3 532 [3 530]. Les relevés des autres villes ne sont pas envoyés au gouvernement mais demeurent dans les consistoires de même que tous ceux des pasteurs de chaque communauté sont rassemblés en un seul. Je ne puis donc pas savoir avec certitude ce qu’il en est de la mortalité dans les autres villes mais, comme la plupart sont petites, elle n’y peut être beaucoup plus élevée qu’à la campagne. J’admettrai cependant que, en ces années, il y a eu 1 décès sur 36 à la campagne, sans y compter aucune ville. Le conseiller supérieur du consistoire royal de Prusse et pasteur, Monsieur Süssmilch, dans la deuxième édition de son livre aussi savant qu’édifiant, L’Ordre divin dans les changements de l’espèce humaine, paru à Berlin en 1761, a cherché à montrer de quelle grandeur était la mortalité dans quelques-unes des plus grandes villes d’Europe ainsi que dans quelques campagnes de l’Allemagne et de l’Angleterre, où l’on dresse des listes de décès et de vivants. À partir de listes décennales de beaucoup de communautés rurales de la Marche électorale, il a trouvé qu’il y a eu là 1 décès annuel sur 38 ou 39, en prenant ensemble bonnes et mauvaises années, mais que dans des années bien saines, il n’y a eu 1 décès que sur 42 ou 43. Dans le duché de Lunebourg, en plat pays, en 1755, il y a eu 1 décès sur 37 mais, en comptant les villes, 1 sur à peu près 35. Dans les campagnes anglaises, suivant l’indication de King, 1 décès sur 34 ou 35 mais, suivant le calcul du docteur Short, 1 sur 38 ou 39. Je doute que l’un ou l’autre ait eu des listes de vivants aussi sûres que les nôtres mais, en les admettant pour exactes, la mortalité en Suède durant ces 9 années a été aussi élevée qu’elle a été trouvée en Lunebourg et en Angleterre suivant le calcul de King mais remarquablement plus élevée qu’en Brandebourg et en Angleterre suivant ce qu’indique Short. Des comparaisons plus précises et plus certaines entre peuples européens quant à la mortalité ne peuvent être établies tant qu’ils n’auront pas, comme nous, un Tabellverket. Entre-temps, il nous faut, avec l’aide de Dieu, espérer que notre peuple ne sera pas à l’avenir aussi rudement frappé par la mort chaque année que cela n’est arrivé dans ces 9 années, parmi lesquelles 6 épidémiques, c’est-à-dire plus qu’à l’accoutumée, se sont produites, et seulement 3 ordinairement saines. Pour le prouver, je vais insérer le nombre des décès pour chacune des 15 premières années après que le Tabellverket eut commencé, et, à cette occasion, j’ajouterai le nombre des enfants vivants venus au monde ainsi que celui des couples mariés. Les relevés de 1764 ne sont pas encore parvenus de tous les districts.

22Les premières 6 années, il y eut, suivant un nombre moyen, 59 706 décès, et 69 123 les 9 dernières ; en comptant les 15 années, il vient chaque année 65 356 décès, ce qui concorde à peu près exactement avec le milieu des 3 années 1758, 1759 et 1760 (65 705) dont l’ordre de la mortalité est donné dans les deuxièmes tables des groupes précédents. On pourra donc, jusqu’à plus ample précision, regarder ce nombre (65 356) comme le nombre moyen en Suède d’après lequel 1 individu sur 36 meurt annuellement dans tout le royaume, mais 1 sur 37 en exceptant Stockholm. Si l’on veut rechercher les années où la mortalité a été la plus élevée ou la plus basse, on trouve que, en 1763, année des plus chargée en maladies, 1 individu sur 28,75 est mort soit presque 1 sur 29, mais que, en 1760, une des années les plus saines, il n’y eut qu’un décès sur 39,4 et, Stockholm excepté, à peine 1 sur 40. Par ailleurs, on remarque bien, dans les sommes annuelles des décès, des naissances et des mariages, comme la récolte de l’année exerce une influence significative sur la population ; en effet, les 6 premières années et en 1759 et 1760, alors qu’il y eut des bonnes récoltes dans les campagnes, il n’y eut pas de maladies épidémiques, et beaucoup contractèrent un mariage et engendrèrent des enfants, tandis que, au contraire, 1756, 1757, 1762 et 1763 furent des années de mauvaises récoltes et de cherté, suivies de maladies épidémiques très destructrices, de faible fécondité des humains et d’une diminution du nombre des premiers mariages.
235) La forte perte en peuple qui s’est produite en ces années à Stockholm requiert la plus grande attention. Alors que, dans le royaume, seulement 1 individu sur 36 ou 37 ou au plus 3 sur 100 mouraient, il y en eut plus de 5 sur 100 à Stockholm. Cette perte touche principalement le sexe masculin en ses meilleures années, et plus d’une fois plus à Stockholm qu’à la campagne. La mortalité y a même été plus élevée que celle que l’on a trouvée dans d’autres villes et dans les plus peuplées de l’Europe. En effet, à Londres, Amsterdam, Rome et Berlin, 1 individu meurt annuellement sur 24 ou 26, ce qui ne fait que 4 sur 100. Il me faut aussi rappeler ce qui a déjà été dit, à savoir que la quantité des vivants à Stockholm pourrait être un peu plus élevée que ne l’indiquent les relevés ; en particulier, sur la grande quantité de voyageurs et d’étrangers de la campagne qui toujours, et particulièrement lors des diètes, y séjournent quelques mois, aucun, ou très peu, n’est compté dans les relevés de la ville ; en revanche, on trouve ceux d’entre eux qui y sont enterrés indiqués parmi les décès, et c’est pourquoi le nombre des décès en proportion de celui des vivants paraît plus élevé qu’il ne l’est réellement. N’y font pas moins beaucoup de circonstances, particulièrement la très forte perte d’enfants dont on connaît le nombre avec certitude, et plus que probablement parce que la mort a sévi ici de manière peu commune. Malgré cela, nous pouvons espérer que, si la cherté des vivres cesse par la grâce de Dieu et de bonnes dispositions, la mort pourra de nouveau faire trêve, comme cela s’est produit dans les bonnes années de 1750 à 1754 alors que seulement quelque 2 790 décédèrent par an et qu’il y eut presque autant de naissances ; au contraire, le nombre des morts des dernières années, en prenant un milieu, a été annuellement de 3 785 et, en 1763, est monté à 5 004.
246) Parmi les 2 036 personnes du sexe masculin et les 3 540 du sexe féminin de plus de 90 ans décédées dans les 9 années, il y avait :

25La dernière femme qui a atteint le plus grand âge est morte en Österbotten en 1755. Il semblerait que ceux qui ont atteint 100 ans et plus reçoivent de nouvelles forces afin de demeurer plus longtemps ; les hommes âgés, comme il semble, ne le cèdent en rien aux femmes et sont aussi coriaces ; en effet, parmi les premiers, 23, et seulement 20 des dernières, ont dépassé l’âge de 110 ans.
267) Il faut vivement souhaiter que le Tabellverket améliore la tenue même de ces derniers et qu’il poursuive plus avant afin que des recherches encore plus importantes soient menées à bien avec certitude. Il serait en particulier remarquable dans les temps à venir de voir dans quelle mesure un changement de l’ordre de la mortalité naît de changements dans la manière commune de vivre et dans les institutions politiques. Pour ma part, je crois que, dans les temps passés, les gens ont en général vécu plus longtemps : une manière de vivre plus douce chez les personnes de qualité et les boissons fortes dans le commun peuple, etc. n’ont pas alors autant raccourci la vie. Mais peut-être que d’autres causes provoquent ce changement en nos temps.
27Enfin, autant de louanges méritent les estimables ecclésiastiques du royaume pour le zèle qu’ils n’ont pas épargné et les efforts faits pour élaborer les relevés annuels, autant faut-il que chacun soit encouragé à servir encore mieux la patrie en appliquant la plus grande exactitude à une recherche aussi hautement utile et de si grande conséquence. L’essentiel provient de l’exactitude du troisième relevé qui, s’il requiert le plus d’efforts, donne aussi le plus de lumière au gouvernement.
28Une autre fois, je comparerai nos régions eu égard à la mortalité.
En quels mois la plupart des personnes sont nées et mortes annuellement en Suède ?2
29Parmi d’autres connaissances utiles et curieuses que produit notre Institut des Tables, il y a aussi celle des saisons qui sont les plus saines dans le royaume et favorisent le plus l’augmentation du peuple, soit que davantage d’enfants y naissent, soit que moins y meurent. Les tables montrent en effet combien par an naissent et meurent chaque mois. Un court extrait consacré à cette recherche, avec quelques remarques, ne sera pas contraire au bien public.
30Le précédent secrétaire de la Commission royale des Tables, monsieur Jacob Faggot le fils, a fait un extrait de 6 années, savoir de 1749 à fin 1754 ; pour les suivantes, jusqu’à fin 1763, je l’ai moi-même complété, 1755 et 1758 exceptées. Lorsque j’eus en mains les tables de ces deux années, je n’avais plus le temps d’extraire les sommes mensuelles des naissances et des décès. De celles de 1756, j’ai pris les naissances, mais non les décès. Je communique donc les observations de treize années de naissances, mais seulement de douze années de décès.
31Afin d’éviter les longueurs, je ne présente pas chaque année en elle-même, mais seulement la somme des naissances et des décès pour chaque mois dans toutes les années. Puisqu’un mois n’a pas autant de jours qu’un autre et afin d’obtenir très exactement la proportion entre eux, j’ai, dans la deuxième colonne, tiré du véritable nombre des naissances et des décès dans les mois ayant moins de 31 jours ce qui aurait dû se produire si tous les mois étaient d’égale longueur. On remarquera que février 1753 n’a pas chez nous eu plus de 17 jours, le calendrier corrigé, c’est-à-dire le nouveau style adopté cette année-là, ayant voulu que l’on ôtât 11 jours en février. Il s’ensuit aussi que les mois ont été un peu retardés de sorte que même ceux des dernières années ne tombent pas parfaitement dans la même saison qu’au cours des quatre premières années ; la différence est toutefois si minime qu’elle est ici sans signification.
Combien d’enfants sont nés chaque mois pendant 13 ans ?
32Autant que je le sache, personne n’a assez recherché si les humains sont plus féconds en une saison qu’en une autre. Monsieur Süssmilch, qui a par ailleurs tout exploré avec tant de soin de ce qui se rapporte à l’ordre de la Nature dans la propagation de l’espèce humaine, ne dit pas le moindre mot de cela. Il semble admis comme réglé et indubitable que l’être humain est toute l’année durant également enclin et apte à la propagation. On en donne comme cause qu’il jouit toute l’année d’autant de bonne nourriture. Je n’ai besoin de me référer à nul autre qu’au grand et célèbre physiologiste de notre époque, Monsieur von Haller3. Mais nos tables montrent de ce point de vue une différence très remarquable entre les saisons, ainsi que la collection suivante de 13 années le met sous les yeux.

33On voit par là que septembre a été le plus riche en enfants, juin, le moins, la différence n’étant pas petite mais s’élevant à un quart entier. En janvier, février et mars pris ensemble, il y a eu 308 284 naissances, en mai, juin et juillet seulement 250 591 ; la proportion est à peu près de 6 : 5. L’ordre des mois suivant leur richesse en enfants est le suivant : septembre, mars, février et janvier ont le plus grand nombre ; décembre, octobre, avril et novembre, un nombre moyen ; mais août, mai, juillet et juin le plus petit, en calculant avec 31 jours pour tous les mois.
34En rapportant seulement une année à l’autre, on pourrait croire qu'une cause particulière agit ici, qui ne proviendrait pas d’un ordre constant dans la Nature ; mais lorsque des expériences sur treize années concordent assez exactement pour que, en aucune année, il y ait eu autant de naissances en mai, juin ou juillet que, la même année, en septembre, février ou mars, et que une fois seulement juillet ait fourni plus d’enfants que janvier, il ne semble pas que cela soit imputable à un simple hasard. Presque l’unique différence entre les années a consisté en ceci que, en certaines d’entre elles, mars a surpassé septembre, que mai et juillet ont concurrencé juin pour la dernière place, et que pour les mois proches les uns des autres, tantôt l’un, tantôt l’autre a eu l’avantage quant à la fécondité.
35Si l’on veut poursuivre la recherche de la cause pour laquelle une saison est plus riche en enfants qu’une autre, il se comprend de soi-même que l’on doit reculer de 9 mois et voir en quelle saison les enfants sont engendrés. On l’a indiqué dans le petit tableau précédent où l’on trouve que c’est en décembre que la plupart des enfants ont été engendrés, puis en avril, mai et juin, et le moins en août, septembre et octobre. Il faut en rechercher la cause propre.
36Nous remarquons immédiatement qu’il ne s’agit pas seulement de plus ou moins de bonne nourriture. Il est vrai que, en comparant toutes les années les unes aux autres, celles d’heureux temps à la campagne ont été plus riches en enfants que celles de disette et leurs suivantes immédiates4. Mais, au cours d’une seule et même année, cette règle ne semble pas se soutenir. Les paysans font la plus grande partie du peuple du pays. Ils ont ordinairement en automne empli leurs granges, fait l’abattage, conclu la plupart de leurs noces et festins, ils ont profité de toutes les façons. En revanche, le plus souvent au printemps, leurs réserves commencent à se vider, peu d’entre eux étant en effet assez riches ou assez bons ménagers pour se conserver toujours une provision égale. Cependant, davantage d’enfants sont engendrés dans les trois mois de printemps qu’aux alentours de l’automne, en août, septembre et octobre. Que la plus grande quantité soit engendrée en décembre semble à première vue provenir d’une bonne chère plus abondante à Noël alors que les plus pauvres aussi profitent comme ils peuvent ; toutefois, les réjouissances de Noël ne commencent ordinairement pas avant le 24 décembre et la quarantième semaine après ce jour s’achève avec le premier octobre de l’année suivante. Or, les ripailles de Noël s’étendent ordinairement assez avant en janvier et l’on n’en voit pas l’effet en octobre sous forme d’une quantité particulière d’enfants.
37Plus ou moins de travail difficile et ininterrompu en différentes saisons semble aussi diminuer ou augmenter la vivacité du corps et de l’esprit ; il est aussi probable que le repos et les longues nuits de décembre prennent part à la richesse prépondérante de septembre ; toutefois, cette explication n’est non plus entièrement satisfaisante ; en effet, le printemps et l’été sont les périodes de travail les plus actives et les plus fatigantes pour le paysan, et ce n’est qu’en automne qu’il commence à prendre quelque repos. Sans compter que plus d’enfants sont engendrés au printemps qu’en automne. Ainsi, pour ma part, je me suis avisé que le printemps et la première partie de l’été qui redonnent vie à toute la nature encouragent davantage l’être humain à la propagation que toute autre saison, et plus particulièrement que l’automne et l’hiver où toutes choses perdent leur vivacité. La seule exception à cet ordre est la fécondité de décembre qu’il faut peut-être imputer à des causes différentes agissant concurremment.
Combien de personnes sont mortes chaque mois pendant 12 ans ?

38Ainsi, davantage sont morts en avril qu’en tout autre mois ; viennent ensuite mai, mars, février, juin ; il n’y en a pas autant en janvier, juillet, décembre et août ; le moins en novembre, septembre et octobre. Le nombre des décédés en octobre ne représente que les 2/3 de celui d’avril en ramenant les mois au même nombre de jours. Dans les 6 premiers mois de l’année, il y a en général un cinquième plus de décès que dans les 6 derniers. Le nombre mensuel de cadavres croît constamment du début de l’hiver en décembre à sa fin en avril, puis diminue peu à peu jusque tard en automne.
39Le froid de l’hiver ne semble pas, en soi et pour soi, être la cause propre de l’augmentation, aussi peu que la chaleur de l’été de la diminution qui suit ; en effet, nous pouvons nous trouver aussi bien d’un froid uniforme ou d’une chaleur uniformément moyenne, en étant vêtus de manière appropriée. La table montre aussi que presque autant sont morts en janvier, le mois le plus froid, qu’en juin, l’un de nos plus chauds. Des changements soudains et violents de chaleur et de froid semblent être ce qui attaque le plus notre santé. Les changements naturels se produisent au printemps et en automne et se succèdent souvent très rapidement chez nous. Nous avons souvent de rigoureux hivers jusqu’aux environs de la fin mars, et dès avril quelques journées de chaleur presque estivale, puis revient le froid suivi derechef de quelques jours chauds ; et cela change ainsi souvent jusqu’à fin mai. Des vapeurs malsaines emplissent l’air au printemps lorsque la neige fond et que le gel s’évapore de la terre ; elles contribuent à beaucoup de maladies et sont cause, en cette saison, d’une plus grande mortalité dont le fondement a déjà été posé, dans les mois d’hiver, par de nombreux changements quotidiens passant du froid à l’air libre à de fortes chaleurs malsaines et suffocantes dans nos maisons. En été et en automne, tant que nos chambres ne sont pas chauffées, nous jouissons d’une chaleur égale à l’extérieur comme à l’intérieur, ce dont nous nous trouvons mieux. Mais je laisse les savants médecins faire la preuve de ces réflexions : ils pourront également faire le meilleur usage de ces observations.
40En Allemagne et en Angleterre, cela se proportionne de ce point de vue presque comme ici ainsi que l’a montré monsieur Süssmilch dans les paragraphes 529-535 de son œuvre souvent célébrée ; toutefois, là-bas, la différence entre le printemps et l’automne n’est pas aussi marquée que chez nous.
41Ce qui précède se rapporte au royaume entier en général ; mais dans la ville de Stockholm en particulier cela se proportionne un peu autrement pour autant que l’on puisse le conclure des cinq années d’observations ici rassemblées.

42Le plus grand nombre de naissances tombe aussi ici en septembre, et il y en a un moindre nombre dans les mois d’été que dans ceux d’hiver. Davantage meurent ici aussi au printemps et en été qu’en automne et en hiver ; mais l’ordre et la proportion des mois ne sont pas ici en général comme dans le royaume entier.
En quels mois se font la plupart des couples, suivant une table de 6 années ?
43Puisque la saison pour contracter mariage ne dépend pas tant de quelque cause naturelle que de la commodité des parties et de certaines circonstances dans l’économie particulière, je n’ai pas indiqué les nombres mensuels des couples dans les dernières années ; mais comme monsieur Faggot l’avait fait pour 6 ans, je vais insérer ici un extrait qui mérite bien une petite place.

44La cause pour laquelle si peu de noces se font en juillet et août et tant dans les quatre derniers mois n’est rien d’autre que celle-ci : les paysans, qui tiennent le festin de noce presque pour une nécessité capitale lors du mariage, n’ont en été pas autant de temps libre pour les cérémonies ni de provisions pour entretenir les invités qu’en automne et en hiver. Beaucoup de noces sont, pour cette raison, différées de plusieurs mois, certaines peut-être seulement parce que les dépenses des réjouissances ne peuvent être faites. Ce n’est pas l’unique cause pour laquelle il faudrait abroger les noces coûteuses et nuisibles ou, du moins, imposer des limites aux dépenses qu’elles entraînent.
De l’accroissement de la ville de Stockholm en quantité de ses habitants, de 1721 à 17665
45Le fondement de notre Tabellverket ne fut certes pas posé avant la séance du parlement de 1746 et il ne connut pas son commencement effectif avant 1749. Mais que Sa Royale Majesté fût depuis longtemps déjà attentive à l’accroissement du peuple et ait perçu l’utilité d’une telle institution, cela paraît clairement de ce que le 29 janvier 1736 parvint à tous les consistoires du royaume un ordre gracieux de collationner les registres de tous les nés et morts de chaque chapitre, du début de 1721 à fin 1735 et de les envoyer au souverain ainsi que de les poursuivre annuellement.
46Compte tenu de cela, la plupart des consistoires livrèrent aussitôt leurs registres des 15 dernières années et continuèrent en 1736 ; mais, depuis, on ne trouve aucun registre livré. On a probablement constaté que les seuls registres des nés et des morts ne donnaient pas un éclaircissement suffisant sur tout ce que l’on désirait savoir sur le peuplement, en particulier lorsqu’ils ne sont pas ordonnés suivant un certain formulaire. En effet, chaque consistoire ayant agi selon son propre sentiment, les registres avaient été tenus de manière très dissemblable et il s’avérait difficile de les comparer et d’en tirer des conclusions générales. Il semble que l’on ait alors demandé aux consistoires de cesser d’agir jusqu’à nouvel ordre.
47Les registres envoyés restèrent ensuite dans le service civil d’expédition intérieure du Collège royal de la Chancellerie, jusqu’à ce que, il y a quelques années, j’en entende parler et qu’ils me soient à ma demande confiés avec l’ordre de voir s’ils pouvaient être en quelque façon utiles.
48Je compris aussitôt que l’on pouvait les comparer avec les tables de la mortalité d’années plus récentes et en conclure si et de combien la quantité des gens avait augmenté pendant 30 ou 40 ans, tant dans tout le royaume que dans chaque endroit en particulier. En effet, le nombre de ceux qui sont nés ou morts par an dans un endroit donné a, comme je l’ai montré auparavant6, ordinairement une certaine proportion avec le nombre total des habitants, surtout si l’on prend un milieu de plusieurs années. Si donc, après beaucoup d’années, il y a en un endroit beaucoup plus de nés et de morts par an, c’est une preuve certaine que la quantité des gens s’est agrandie entre-temps à peu près dans la même proportion. Cela s’avère particulièrement exact à la campagne, surtout si l’on se fonde sur le nombre des nés ; en effet, celui des décédés est plus variable.
49Dès lors que pareille recherche paraissait agréable et utile, j’entrepris, durant mes heures libres, de comparer les anciens registres aux récents ; j’y étais d’autant plus encouragé en remarquant pour ma plus grande satisfaction que le peuplement des endroits par lesquels j’avais commencé était béni au-delà de toute conjecture. Mais j’y trouvais aussi deux difficultés. Quelques consistoires avaient, à partir des registres envoyés par les doyens et les pasteurs, fait faire de bons recueils utilisables, quoique l’un fût plus circonstancié qu’un autre ; d’autres ne s’étaient pas donné tant de peine et avaient envoyé les registres au roi tels qu’ils les avaient reçus, sur autant de feuilles séparées qu’il y avait d’églises dans le chapitre. Ceux-ci étaient donc soumis à tout le désordre possible. À cause de cela, en suivant La Suède florissante de V. Henel où l’on trouve les églises de tous les chapitres, je dus mettre les feuilles en ordre, voir si toutes étaient là puis les rassembler et enfin calculer les naissances et les décès dans chaque paroisse du chapitre pour chaque année, et chaque paroisse pour les 16 années entières. Ainsi, laborieusement, j’ai mis en ordre quelques chapitres ; je me demande toutefois si l’on ne pourrait pas l’effectuer avec deux autres qui restent. Pour Skara et Växjö, je n’ai pas trouvé de registres et, pour Lund, seulement l’année 1736. Je ne sais pas s’ils sont arrivés ou s’ils ont été perdus.
50L’autre difficulté est que les registres les plus anciens étaient conçus selon la répartition du royaume en 14 chapitres tandis que les tables les plus récentes l’ont été selon ce qu’admet la Commission royale de l’institut des tables, une répartition de la Suède en 25 préfectures. Cela ne serait pas un obstacle si chaque chapitre renfermait 1, 2 ou 3 préfectures entières comme dans quelques-uns. Mais de nombreuses préfectures s’étendent sur deux ou trois chapitres différents. Et même parfois une partie de doyenné appartient à une préfecture différente d’une autre. Cela crée du désordre dans les tables de quelques préfectures ; personne ne peut également confronter anciens et nouveaux registres, à moins de pouvoir examiner les tables des doyennés demeurées dans les consistoires. Monsieur l’évêque, le docteur Mennander, à qui j’ai communiqué une copie des anciens registres pour le chapitre d’Åbo s’est proposé de les comparer avec les tables de doyennés plus récentes. Il a en partie déjà réalisé son dessein. Pour quelques autres chapitres, j’ai également l’espoir de quelque assistance. Je ne puis cependant pour ma part que montrer comment a évolué le peuplement, dans peu d’endroits de la campagne, et dans la ville de Stockholm, depuis 1721. Je commence cette fois par Stockholm.
51Voici ce que montrent les registres complets et fiables des deux consistoires de la ville. Il y eut :

52Si l’on divise cette somme par le nombre des années, 16, on obtient la quantité moyenne annuelle des nés dans cette période, 1 846, et des morts, 2 104. Le premier nombre n’est jamais très différent du nombre effectif de chaque année tandis que le second s’écarte souvent beaucoup du nombre effectif, ce qui confirme ce que j’ai dit que l’extinction annuelle est plus inégale que l’accroissement.
53De ce que le nombre des décès dans les 8 dernières années est beaucoup plus grand que dans les 8 premières, on pourrait peut-être conclure que la quantité du peuple dans ces 16 ans s’est notablement accrue ; mais cela ne serait pas confirmé par une augmentation proportionnée des naissances, quantité sur laquelle il est plus sûr de se fonder. Il est donc probable que les différences de quantités de décès proviennent de ce que la plus grande partie des années saines tombe au début de cette période et celle des malsaines à la fin, et que la quantité du peuple est restée stationnaire durant ces 16 ans, ou du moins n’a que très peu augmenté.
54Après 1736, il n’y a plus de registres jusqu’à la mise en place du Tabellverket ; j’en ai tiré les sommes suivantes :

55Ces sommes partagées en 18 années donnent pour une seule 2 557 naissances et 3 430 décès. Dans la première période, il n’y avait eu que 1 846 nés annuellement et 2 104 décédés. La différence est très remarquable et, en ce qui concerne la quantité des naissances, si constante que, dans la première période, elle ne monte jamais aussi haut qu’elle était faible durant la seconde. Cela ne montre-t-il pas incontestablement que la ville, dans cette courte période de 30 ans, s’est accrue notablement en quantité de peuple ? Si l’on prend pour base les naissances annuelles dans les deux périodes, la quantité des habitants s’est accrue comme 1 846 : 2 557, ou comme 1 000 : 1 385, soit presque comme 5 : 7 ; mais suivant les décès annuels, comme 2 104 : 3 430, ou comme 100 : 163, soit à peu près comme 5 : 8. Si donc la ville a, en 1757 et suivant le calcul pour cette année-là, renfermé 72 000 âmes (quoique j’aie des raisons de croire qu’elle a toujours eu quelque 1 000 de plus que ce qu’indiquent les tables), il y en avait, en 1728, un peu moins de 48 000 ou au plus 50 000.
56La quantité semble s’être constamment accrue jusqu’en 1754, s’être maintenue ensuite quelques années à cette hauteur, et être redevenue un peu moindre dans les dernières années, ce qui est croyable, en considération des changements que les moyens de subsistance ont subis à cette époque-là, et qui est confirmé par le calcul de 1766 qui ne donne à Stockholm pas plus de 68 936 habitants, tandis que l’on en compte ici, en 1763, 72 989.
57Il semble hors de doute que le fort accroissement de plus de 20 000 personnes en 30 ans – ou si l’on compte de 1736 à 1754 de seulement 18 ans – soit imputable aux seuls encouragements importants que le commerce, les manufactures et autres moyens de subsistance ont reçus au Parlement en 1738 et dans les années suivantes. Nous avons encore tout frais à l’esprit le nombre des étrangers qui, en cette même période, ont été attirés dans le royaume, particulièrement vers Stockholm, et combien également de nos propres gens, qui étaient restés célibataires à cause du manque de subsistance, sont à présent mis en état de se marier et de se multiplier.
58Les campagnes ont certes dû fournir la plus grande part de ceux qui sont venus en ville et ont dû pallier le manque des 19 846 personnes qui, en 34 ans à Stockholm, sont mortes en surplus de celles qui y sont nées. Mais, d’une part, un si petit nombre, tiré du royaume entier en 34 ans, ne peut avoir été cause d’un vide aussi notoire à la campagne ; en effet, même si les 40 000 qui sont venus en ville avaient tous été des Suédois natifs, il n’en serait pas venu chaque année plus de 47 de chaque préfecture ; d’autre part, la ville a aussi assez remboursé ce prêt à la campagne, à quoi ont beaucoup contribué la capacité croissante de la ville à nourrir et l’augmentation de l’agriculture. En effet, bien loin que les subsistances citadines et celles de la campagne soient en concurrence, celles-là font croître les villes et celles-ci font vivre les campagnes. En réalité, la campagne s’est, en cette période, plus améliorée pour le commerce que la ville, et le peuple de la campagne s’est aussi beaucoup accru, et certes même en quelques endroits encore plus qu’à Stockholm, ce qui doit être montré clairement. Et ne préférons-nous pas qu’une partie des paysans cherche son séjour dans les villes à ce qu’ils quittent définitivement le royaume ? Chose qui hélas se produit trop et ne peut être empêchée à moins que la subsistance dans nos villes devienne aussi aisée que dans celles de l’étranger.
59Cependant, il serait de la plus haute importance de réfléchir au pourquoi du fait que beaucoup de gens meurent annuellement en ville, qui doivent donc être toujours remplacés par la campagne. Que la grande extinction de personnes ne soit pas un mal nécessaire et inévitable qui provienne du climat ou de la Nature elle-même, c’est assez clair puisque, souvent, entre 1720 et 1730 – et aussi une fois ou l’autre dans les dernières années –, il y a eu en une année plus de nés que de morts, ce qui a dû également arriver l’année passée 1768 puisque, suivant le registre que j’ai trouvé dans une de nos gazettes hebdomadaires, il y a eu 2 576 nés et seulement 2 519 morts.
60J’ai montré auparavant7 que la mortalité peu communément violente qui règne ici attaque beaucoup de tendres enfants dont le plus souvent la moitié meurt dans sa première année tandis que, à la campagne, le quart seulement disparaît. Cela ne pourrait-il pas être supprimé par davantage d’asiles pour enfants plus grands et mieux organisés ?
61Je remarque enfin que la quantité des décédés a ici un peu plus augmenté que celle des nés. On trouve la même chose à la campagne : il faut donc, soit que la quantité des nés augmente en plus faible proportion que la quantité du peuple, soit que celle des morts augmente en une plus forte. Il est probable que les deux se produisent en même temps. Si dans un pays il y a plus de peuple, la place sera plus restreinte pour que chacun trouve aussi facilement l’opportunité de se marier que si le pays était plus vide. Si beaucoup habitent ensemble de manière dense, les maladies contagieuses peuvent d’autant plus se répandre. Si l’on veut donc, à partir des quantités augmentées des nés et des morts, rechercher comment la quantité du peuple entier a cru, ce qui paraît le plus sûr est de prendre un milieu des deux proportions, que l’on trouvera en comparant les naissances et les décès pendant différentes périodes.
Sur la croissance de la population dans le chapitre de Karlstad depuis 17218
62Dans les mémoires de 1769, j’ai rapporté comment quelques relevés de naissances et de décès faits de 1721 à 1736 dans leurs chapitres et envoyés par plusieurs consistoires à sa Majesté royale m’étaient tombés entre les mains. À partir des relevés de la ville de Stockholm comparés aux tableaux de mortalité de ces dernières années, j’ai cherché à montrer quelle grande croissance cette ville avait connue en 60 ans. Dans les mémoires de cette même année, l’évêque et Dr. Mennander a donné une telle comparaison de relevés anciens et récents de naissances et de décès dans le chapitre d’Ǻbo, et il a trouvé que la population y avait presque doublé en 40 ans.
63Des plus anciens relevés d’autres consistoires qui m’aient été envoyés, il n’y a que ceux de Göteborg, Karlstad, Visby et Hernosand qui soient en bon ordre et assez complets pour pouvoir être utilisés dans cette perspective. Pour cette fois, je ne m’occupe que de Karlstad où, d’après les indications des consistoires, pendant les 16 années susmentionnées, 60 476 enfants sont nés et il y a eu 39 552 décès. Le consistoire ne mentionne pas combien sont nés et morts par an (excepté en 1736 où 4 150 de ceux-là et 2 549 de ceux-ci sont indiqués). En divisant la somme par 16, il vient à peu près 3 780 naissances et 2 472 décès par an ; probablement 200 ou 300 de moins les premières années et autant plus les dernières.
64De 1736 à 1749, je n’ai aucun renseignement. Mais à partir de cette dernière année, lorsque le Tabellverket a commencé, jusqu’à la fin de 1773, monsieur Anders Piscator, professeur au lycée de Karlstad, a donné des extraits très complets des relevés des pasteurs livrés chaque année au consistoire où ils sont conservés. Je déplore de n’avoir pu, afin de ne pas trop m’étendre, joindre tous ces extraits mais d’avoir dû les rassembler dans les brefs tableaux suivants, ce qui suffit toutefois à mon propos. J’ai partagé les 25 années en 5 périodes.

65À part les 123 543 venus vivants au monde et ayant aussitôt reçu le baptême, il y a 3 532 enfants morts lors de la naissance ou immédiatement après.
66En admettant comme certain – ce que l’on peut tenir en général comme hautement probable et que j’ai tenté de confirmer dans les mémoires de 1754 et en d’autres endroits – que le nombre augmentant ou diminuant plus ou moins d’une année à l’autre des naissances et des décès fait connaître comment la population entière s’accroît ou décroît, ce qui arrive dans à peu près la même proportion, il est indéniable que le Värmland et le Dalsland sont devenus beaucoup plus peuplés en 30 ans. En effet, entre 1721 et 1736, il n’y eut là-bas à peu près que 3 780 enfants nés et 2 472 décès, alors que, ces dernières années, de 1749 à 1771 incluses, d’après un nombre moyen, il y a eu 5 051 naissances et 3 747 décès. La proportion des nombres de naissances dans les deux périodes est de 1 000 : 1 336, et, pour les décès, de 1 000 : 1 516. D’après ceux-ci, la population aurait augmenté de 2 : 3, mais un peu moins d’après ceux-là. En prenant un milieu entre les deux, on trouve la proportion de la population entre 1721 et 1736 à celle d’autour de 1760 de 100 : 143, un accroissement notable en à peu près 30 ans.
67L’accroissement est certes plus grand certaines années, plus petit en d’autres, après que les années ont été plus ou moins épidémiques ; il est cependant constant jusque 1771 compris, à condition de mettre de côté les années 1763 et 1769 où une petite quantité décède en plus qu’il n’en naît. Mais les deux dernières années, 1772 et 1773, ont toutes deux été malheureuses pour ces endroits : en plus de la variole et d’autres maladies habituelles, un nombre inaccoutumé de personnes ont été conduites à la tombe par de mauvaises fièvres et la dysenterie. Ces maladies ont eu en partie pour cause la famine succédant à la disette de 1772. Les années d’avant, seulement 3 000 à 4 000 par an étaient morts dans ce chapitre, et plus de 20 000 en ces deux années-là. Par ailleurs, il n’y eut pas autant d’enfants venant au monde que dans les années d’avant, et l’on peut, au-dessus de l’ordinaire, compter les pertes dans ce chapitre à au moins 16 000 individus. Il a donc en 2 années plus perdu qu’il n’a gagné dans les 12 précédentes.
68Nous connaissons à présent la plus grande cause, Dieu en soit loué, qui a réprimé ces maladies et béni notre pays du retour de la fertilité, l’année passée comme cette année ; mais on voit bien par là comme il est important d’avoir des entrepôts suffisants de grains lorsque survient une disette, surtout dans des contrées comme la Dalécarlie ou le Värmland, très éloignées de la mer et ne pouvant pas être ravitaillées rapidement par d’autres endroits.
69On peut remarquer de quelle notable manière la population s’est accrue tout de suite après les années 1750, 1759, 1760 et 1765, inhabituellement fertiles. Les relevés de mortalité sont une sorte de thermomètre qui indique si les habitants du pays ont plus ou moins progressé en nombre.
70Monsieur le professeur Piscator m’a également fait part des sommes de tous les vivants telles qu’elles sont calculées chaque troisième année dans le chapitre. Elles méritent d’être reproduites ici. Il a calculé chacune des 10 prévôtés du chapitre à part, mais il suffira de transcrire ici le Värmland et le Dalsland afin de montrer la population dans ces deux contrées.

71On remarque que : 1) suivant le surplus des naissances, l’accroissement de 1751 à 1769 aurait dû se monter à plus de 24 000, mais à partir de ceux qui sont effectivement calculés ces années-là, il n’y a pas plus de 20 000. 4 000 sont allés dans d’autres contrées dont peut-être, c’est à craindre, une partie en Norvège. 2) Relativement à la population, l’accroissement a été plus faible en Dalsland qu’en Värmland, les causes en étant plus propres à être sues de ceux qui connaissent mieux les deux contrées et leur situation économique. 3) La proportion du nombre annuel des naissances à la population entière était tout près de 1 : 29, celle des décès en 15 ans, de 1754 à 1768, de 1 : 38. 4) D’après le calcul de monsieur le premier lieutenant-ingénieur Marelius, le Värmland s’étend sur 180 lieues carrées et le Dalsland seulement sur 35. Il y avait en 1769 en Värmland 670 habitants et en Dalsland 1 009 par lieue carrée. Les îles du lac Vänern, qui appartiennent à cette contrée, sont incluses dans sa superficie mais pas les golfes de ce lac. Ainsi, le Dalsland est plus densément habité que le Värmland, ce dernier, particulièrement vers la frontière norvégienne, étant plus montagneux et ayant davantage de grands lacs intérieurs. Ces endroits sont parmi les moins fertiles du royaume mais pourraient certainement nourrir plus de peuple si l’agriculture y était aussi perfectionnée que les mines qui y occupent un nombre notable d’habitants.
72D’après les listes de Monsieur Piscator, 23 097 couples se sont mariés ces derniers 25 ans en Värmland et 7 419 en Dalsland, tandis qu’il y a eu dans les deux contrées 123 543 naissances : 4 enfants viennent donc par mariage comme presque partout. Sur 120 individus, le chapitre voit chaque année un nouveau mariage.
73Pour conclure, je joins l’extrait que le professeur Piscator a fait des ménages dans le chapitre, comme ils ont été trouvés lors du dénombrement.

74Ainsi, chaque ménage est en général composé de 6 ou au plus 7 personnes.
Nombre des naissances et des décès dans le chapitre d’Uppsala, en chacune des 15 années depuis 1721 jusque 1735 incluse9
75Après que l’état de la population dans le chapitre d’Uppsala ces 25 dernières années a été publié avec clarté dans un précédent mémoire, il ne déplaira pas à l’Académie royale de savoir ce qu’il en a été durant les 15 ans de 1721 à 1735. Je ne puis toutefois pas le montrer aussi parfaitement pour cette période que ne l’a fait monsieur Hjelm pour ces dernières années parce que je n’ai d’autres renseignements que le nombre des naissances et des décès annuels dans le chapitre, par des relevés que le consistoire d’Uppsala à envoyés à Sa Majesté royale puis qui m’ont été transmis de la façon que j’ai déjà auparavant indiquée.
76Ledit consistoire n’a pas rassemblé le chapitre entier, comme d’autres consistoires, mais a envoyé à Sa Majesté royale 32 relevés différents, un pour chaque prévôté dans le chapitre, dressés et signés par un ensemble de pasteurs de la prévôté. Ils semblent donc parfaitement sûrs et j’ai d’ailleurs, en comparant avec soin avec la géographie de monsieur Tuneld où toutes les paroisses de chaque chapitre ont été décrites, trouvé qu’aucune paroisse n’avait été omise. Mais on n’a pas indiqué combien d’individus de chaque sexe sont nés et morts, marquant seulement la somme annuelle des deux. Les districts n’ont pas partout été exactement signés, en effet maintes paroisses du district de Stockholm semblent avoir appartenu à une prévôté dont la plupart des autres paroisses sont dans le district d’Uppsala et ont donc été mélangées. J’ai bien cherché à les mettre à part, mais quelque inexactitude s’y trouvera toujours encore, qui, cependant, ne fausse pas les sommes du chapitre entier.
77Je vais d’abord présenter un extrait des 32 relevés mentionnés, qui montre combien sont nés et morts dans tout le chapitre pendant ces 15 années et ce qu’il en a été de l’accroissement annuel. J’ai fait des sections par périodes de 5 années.

78Y sont contenus

79Il semblerait donc que le district d’Uppsala ait été à cette époque plus peuplé que la partie de celui de Stockholm qui appartient au chapitre d’Uppsala ; cependant, d’après le rapport de monsieur Hjelm, c’est le contraire qui se produit. Il est probable que cette discordance provient d’une confusion entre les deux districts quant à quelques prévôtés, les premières 15 années ou les 25 dernières. Pour l’essentiel, cela ne change rien pourvu que les sommes du chapitre entier ne laissent place à aucune incertitude.
80Le district de Gävleborg se compose aujourd’hui de trois provinces entières : Gästrikland, Hälsingland et Härjedalen, desquelles seules les deux premières, aujourd’hui comme jadis, appartiennent au chapitre d’Uppsala. Elles sont bien séparées dans mon relevé des prévôtés et l’on y trouve ce qui suit :
81Durant ces 15 années, il y eut

82On voit en ce temps-là à peu près les proportions opposées de la population de ces provinces, à savoir Gästrikland à Hälsingland presque comme 2 à 3. Si cette proportion devait être, ce qui est crédible, sur 63 358 individus qui, d’après le compte rendu de monsieur Hjelm en 1772, vivaient dans les deux provinces, il y en aurait à peu près 25 340 en Gästrikland et 38 018 en Hälsingland.
83La province de Härjedalen se situe bien dans le district de Gävleborg, mais appartient au chapitre de Hernösand et se compose de 7 paroisses peu peuplées qui forment 2 pastorats. Dans l’un d’entre eux, Sveg, qui est un peu plus grand, il y eut, comme me l’a rapporté monsieur le docteur Risler, entre 1749 et 1772, annuellement quelque 57 naissances et 38 décès, d’où je conclus que la population ne s’y monte pas à plus de 1 700. Si l’on considère que l’autre pastorat, Hede, en a autant, la population en Härjedalen est au plus de 3 400.
84En comparant les sommes dans le chapitre d’Uppsala des naissances et des décès ces 15 ans à celles d’autant d’années dans la période que monsieur Hjelm renseigne, par exemple de 1754 à 1769, on voit de combien la population s’est augmentée entre-temps.

85Comme dans chaque dernières 15 années, entre 1754 et 1769, il y a eu davantage de naissances comme davantage de décès que dans les 15 premières, entre 1721 et 1735, il est incontestable que la population, pendant les 33 années écoulées entre les deux périodes, s’est considérablement accrue. Si nous prenons comme base le nombre des naissances, la quantité a augmenté dans la proportion de 100 à 120. Et, d’après le nombre des décès, de 100 à 154 ; un milieu des deux donne un accroissement probable de 100 à 137, soit à peu près comme 3 à 4, certes pas aussi considérable que dans le chapitre d’Åbo où, en 30 ans, il a été de 10 à 1710, soit comme 3 à 5, et pas aussi grand que dans le chapitre de Karlstad où l’accroissement en 30 années a été de 100 à 14311, toutefois assez considérable et réjouissant.
86En comparant les dernières 15 années dans la période de 25 ans, entre 1759 et 1774, avec les 15 entre 1721 et 1736, l’évaluation de l’accroissement, en partant des naissances, est entièrement semblable, mais il est de 100 à 166 en partant des décès. Toutefois, il est plus sûr de ne pas prendre en compte les années 1772 et 1773, inhabituellement épidémiques.
87Pour conclure, je remarquerai que, dans le chapitre d’Uppsala comme ailleurs, le nombre des décès comparé à celui de la population a plus fortement augmenté que celui des naissances annuelles, et que l’accroissement de la population devient plus lent lorsqu’un pays devient plus peuplé, ce dont j’ai expliqué autre part12 les causes. Dans les 15 premières années, l’accroissement était de 32 917, mais il est seulement de 20 444 dans les 15 dernières.
De l’émigration des habitants hors du royaume comme de chaque district en particulier, d’après les indications du Tabellverket, de 1750 à 1773 comprises13
88Pendant 20 ans, on a presque partout pensé que la Suède perdait chaque année une grande quantité de ses habitants du fait de l’émigration. Plusieurs ont supposé cette perte de 5 000 ou 6 000 personnes par an. Et l’Académie royale des sciences elle-même l’a admis comme établi au point de proposer cette question au concours de 1763 : « Quelle peut être la cause de ce que tant de Suédois émigrent chaque année ? » Il y eut une foule de réponses et aucune ne mit en doute cette grande émigration, quelque incroyable qu’elle puisse paraître. En effet, si 6 000 Suédois émigraient par an, il s’en trouverait, en l’espace de 10 à 12 ans, 60 000 hors du pays. On en trouve bien ici ou là, dans les royaumes limitrophes, et aussi en Angleterre et en Hollande, qui ensemble formeraient un nombre assez considérable mais on a des raisons de douter que cela puisse monter à pareille somme.
89Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de rechercher tout d’abord comment cela se proportionne exactement. Puisqu’il serait malencontreux et en quelque façon honteux que 6 000 Suédois quittent délibérément chaque année leur patrie parce qu’il semblerait, soit que la terre ne peut plus les nourrir, soit qu’il y a des défauts dans nos règlements économiques qui les chasseraient, soit encore que les Suédois n’ont pas assez d’amour pour leur patrie, il est de première importance de s’assurer de la vérité de la chose et de quels lieux partent ces personnes, afin de pouvoir appliquer des remèdes efficaces pour réprimer une maladie politique pareille à une constante épidémie cachée de consomption.
90Le Tabellverket pourrait apporter là-dessus des renseignements complets si les relevés de chaque année et pour tous les départements étaient assez fiables. En ce qui concerne le premier relevé indiquant le nombre annuel des naissances et des décès, il semble à peu près exempt d’erreurs considérables. Le deuxième, celui des âges et des maladies des décédés, peut, pour plusieurs raisons, n’être pas d’une exacte perfection mais, pour s’enquérir de l’émigration, il n’est d’aucune aide ; d’autant plus importante serait alors la correction du troisième, dressé depuis 1751 et chaque troisième année, qui doit indiquer tous les habitants vivants selon le sexe, l’âge et l’état. Si au moins les sommes totales des deux sexes étaient correctes pour deux années différentes, par exemple 1751 et 1772, et indiquées des plus exactement, on pourrait observer avec certitude si quelques-uns et combien sont sortis du pays entre ces deux années et si d’autres sont venus de pays étrangers. En effet, puisque l’on voit, dans le premier relevé, combien il y a eu entre-temps de naissances en surplus des décès, on trouve facilement avec quelle force la quantité du peuple se serait entre-temps accrue, ou aurait diminué si davantage étaient morts. Et comme le troisième relevé montre que cette quantité n’a pas beaucoup augmenté, on en conclut avec certitude combien durant ces années sont entrés ou sortis.
91Mais le troisième relevé n’est hélas pas dressé avec une exactitude suffisante dans tous les départements et pour toutes les années. Il est en réalité difficile, voire impossible, surtout dans les communautés peuplées et dans les grandes villes, d’atteindre en cela une parfaite exactitude. Et ceux qui y ont à faire n’y appliquent pas toujours le même zèle. Outre cela, les relevés des paroisses de chaque communauté doivent passer entre beaucoup de mains avant de parvenir à la Commission royale. Le prévôt doit rassembler les relevés de toutes les paroisses de sa prévôté et les unifier en un seul. Le consistoire rassemble tous les relevés des prévôtés d’un chapitre, soit en un seul relevé de chapitre, soit, quand le chapitre s’étend sur plusieurs départements, en autant de relevés qu’il y a de départements ou de comtés dans le chapitre. Le préfet de département doit à son tour, pour tout le comté, rassembler en un seul les relevés qui lui parviennent de chapitres souvent nombreux, et cela est enfin envoyé à la Commission royale des relevés. Il arrive facilement, c’est humain, que, lors de ces pénibles travaux de collecte, surviennent des fautes et des erreurs de calcul, même en y appliquant toute l’attention possible ; et il est tout aussi croyable que plusieurs effectuent distraitement le travail. Des erreurs manifestes et grossières le montrent avec évidence dans le troisième relevé, pour plusieurs départements et années. Lorsque, par exemple, dans un comté, 72 000 vivants sont indiqués en 1751 mais à peine 60 000 en 1754 et 1757, et à nouveau 72 000 à 76 000 en 1760 et en 1763, il est évident que, en 1754 et 1757, environ 12 000 ont été omis : on ne peut en effet avoir aucune idée vraisemblable d’où seraient allés tant de gens de 1751 à 1757 comprise, étant revenus avant 1760. On remarque davantage de telles erreurs, surtout dans les départements qui s’étendent sur beaucoup de chapitres, ce qui semble indiquer que la préfecture n’a pas toujours pu rassembler tous les relevés de chapitres parvenus et n’en a envoyé qu’un seul. De cette manière ou d’une manière semblable, le troisième relevé est devenu erroné pour l’année 1757 en ce qui concerne trois départements différents, d’un côté où il y a trop peu d’indiqué, les trois ensemble se montant à une somme de pas plus d’environ 40 000 individus.
92Et si quelqu’un, sans voir cette erreur, voulait rechercher, en comparant les relevés de 1751 à 1757, si la quantité du peuple a augmenté ou diminué, il ne pourrait que trouver pour la dernière année une grande lacune dont la seule cause concevable serait les émigrations. Les 40 000 ci-dessus évoqués répartis sur 6 ans donnent 6 000 à 7 000 par an. Il semble que ce soit de pareille source que soit provenue la rumeur d’une forte émigration, laquelle naquit en effet autour de 1760. On pourrait également ne pas remarquer l’erreur avec certitude avant d’avoir reçu pour ces départements et pour les années suivantes davantage de relevés qui certifieraient le nombre de personnes qu’il y avait, bien que quelques-uns des relevés antérieurs n’aient pas été parfaitement dressés.
93Après avoir eu cependant l’opportunité d’examiner précisément tous les relevés livrés de 1750 à 1773 incluse et d’avoir découvert les erreurs les plus grossières dans quelques-uns d’entre eux, j’ai eu la satisfaction de trouver que l’émigration présumée n’avait pas, et de loin, été aussi forte. J’ai cru bon de partager cette satisfaction avec l’Académie royale et de publier immédiatement à partir de quels endroits la plus forte, la plus faible ou aucune émigration avait eu lieu, ou au contraire si des étrangers étaient entrés.
94Le troisième relevé pour 1751 est par bonheur parvenu de tous les départements et est, pour autant que je l’aie remarqué, partout correct. Pour 1754, 1757 et 1760, il est, tantôt dans un comté et tantôt dans l’autre, plus inexact, mais, pour 1763, complet et bon. Pour 1766, 1769 et 1772, le troisième relevé du comté de Karlskrona n’est pas parvenu ni, en 1772, celui du comté de Kalmar. Pour ces trois années, je n’ai pas trouvé d’erreur manifeste dans les tableaux des autres comtés, excepté le troisième tableau pour 1772 du nouveau comté de Gävleborg, dans lequel la quantité entière du peuple n’est indiquée que de 51 494 pour tout le comté, alors qu’elle était de 65 305 en 1766 et de 66 936 en 1769. Dans les 3 années 1770, 1771 et 1772, il y a pourtant eu dans le comté 1 229 naissances en surplus des décès, de sorte que la quantité du peuple aurait dû être de 68 165 en 1772. Je crois pouvoir admettre ce dernier nombre sans erreur remarquable, d’autant plus sûrement que l’on ne trouve aucune émigration hors de ce comté dans les années précédentes. Pour cette même raison et de la même manière, j’ai suppléé au nombre manquant de peuple pour 1772 dans le comté de Kalmar. Mais j’ai dû entièrement laisser de côté dans les calculs qui vont suivre le comté de Karlskrona, avec ses 9 années manquantes, alors que les tableaux pour le royaume entier, et ceux de Gotland de 1751, ont été comparés à 1766, 1769 et 1772.
95Avant d’en venir au calcul même, je veux encore écarter un doute qui peut occasionner une incorrection notoire dudit calcul, à savoir : à quel moment de l’année, au début, au milieu ou à la fin, le clergé a-t-il coutume de dénombrer les habitants de ses paroisses ? Les années où il y a à peu près autant de naissances que de décès, cela est indifférent, mais lorsqu’il y a communément beaucoup plus de naissances que de décès ou, ici et là, beaucoup plus de décès que de naissances, cela fait une différence notable. Dans le premier cas, la quantité du peuple est souvent, à la fin de l’année, de 30 000 plus élevée qu’au début, dans le second, elle est au contraire, une fois ou l’autre, plus faible de 10 000 et, en 1773, jusqu’à 45 000. Si donc on dénombre la quantité du peuple à la fin de l’année et si j’admets qu’il en était ainsi au début, je peux obtenir un résultat très faux et considérer 30 000 à 40 000 individus comme émigrés qui sont morts chez eux ou partis pour l’autre monde.
96J’ai moi-même longtemps cru que l’on avait l’habitude d’établir le troisième relevé à proximité du début de l’année dont il s’agit, parce que l’on m’avait dit que les pasteurs marquaient ordinairement ce nombre au moment où ils tenaient leurs catéchisations domiciliaires, c’est-à-dire durant le carême, en février ou en mars. Cela arrive peut-être de manière variable et chacun le fait lorsque cela lui est le plus commode, surtout, pour autant que je le sache, qu’aucun moment précis de l’année n’est prescrit. Mais les relevés eux-mêmes, considérés avec précision, donnent clairement à connaître que le calcul est effectué à la fin de l’année ; en effet, lorsqu’il arrive qu’il y ait beaucoup de décès de manière inhabituelle, le nombre de la population indiqué se trouve pour cette année-là aussitôt diminué, ce qui n’arriverait pas si le compte avait été fait au début de l’année, avant l’épidémie. Les pasteurs dénombrent ainsi la population au moment de l’année où cela leur est le plus commode, mais ajoutent à la fin de l’année ceux qui sont nés après et soustraient les décédés, ce qui donne la quantité du peuple exactement comme elle est à la fin de l’année. Afin d’en avoir la certitude, j’ai interrogé Son Éminence Monsieur l’évêque et vice-chancelier de l’Académie d’Uppsala, le Dr Mennander, et, le 12 septembre de cette année, ai reçu cette réponse : « les pasteurs d’Uppsala et du chapitre d’Åbo ont coutume d’établir le troisième relevé, ou relevé des états, à la fin de l’année dont il s’agit ; ils ont l’ordre de le faire auparavant ». Cela doit être également ainsi dans les autres chapitres14. Et il faut que cela soit pour que le troisième rélevé soit en concordance avec le premier et le deuxième qui s’étendent toujours jusqu’à la fin de l’année. C’est pourquoi je l’ai admis une fois pour toutes dans les calculs suivants. Lorsque l’accroissement par les naissances et la perte par les décès sont moyens, le moment de l’année que l’on choisit pour établir le troisième relevé est presque indifférent.
97En 21 ans, de 1751 à la fin de 1772, dans tout le royaume, excepté le département de Karlskrona, il y a eu :

98En 18 ans, 1751-1769, il y a eu :

99De la même façon, j’ai comparé les relevés avec ceux de 1766 et 1763 mais, pour faire court, je ne mentionnerai que le résultat en faisant remarquer que, dans le calcul de 1763, le département de Karlskrona est inclus.
100Entre 1751 et 1766 ont été trouvés une perte de 12 358 hommes, un surplus de 5 570 femmes, et donc une perte totale de 6 788 en 15 ans, soit une perte de 453 chaque année.
101Entre 1751 et 1763, ont été trouvés une perte de 16 165 hommes, un surplus de 5 273 femmes, et donc une perte totale en 12 ans de 10 892, soit 908 par an.
102Toutefois, lorsque les quatre calculs précédents, étant tous fondés sur les relevés de 1751, peuvent être soupçonnés de grosses erreurs, je vais également comparer les relevés de 1754 avec ceux de 1772, 1769, 1766 et 1763. Mais il me faut au préalable corriger une grossière et manifeste erreur dans le troisième relevé de 1754 du département de Västerås. Il n’indique que 56 190 vivants pour l’année, alors qu’il y en avait 71 952 en 1751 et 72 892 en 1760, donc, en 1754, selon toute probabilité, environ 72 100. On peut présumer que la partie du département qui appartient au chapitre d’Uppsala n’a pas été correctement insérée dans le relevé de département en 1754 et 1757. Si l’on ne corrige pas cette erreur, la prétendue émigration, suivant les mêmes calculs, se trouve, tout comme les précédentes, se monter à moins que rien. Mais avec la correction, le calcul est comme suit.
103En 18 ans, entre 1754 et 1772, il y a eu dans tout le royaume, Karlskrona excepté :

104De même, en 15 ans, entre 1754 et 1769, ont été trouvés une perte de 17 953 hommes, un surplus de 5 283 femmes, soit une perte en tout de 12 670, soit 845 par an.
105En 12 ans, de 1754 à 1766, ont été trouvés une perte de 7 711 hommes, un surplus de 8 741 femmes, donc un gain de 1 030 personnes, soit 86 par an.
106La comparaison de 1754 à 1763, Karlskrona incluse, donne, en 1763, une perte de 11 948 hommes, un gain de 8 012 femmes, une perte totale de 3 936, soit 437 par an.
107Les 8 résultats précédents sont certes quelque peu différents, ce qui est principalement à imputer aux erreurs des tableaux, mais ils montrent que la perte annuelle a été au plus de 1 372, et, suivant un nombre moyen, de seulement 779 personnes, que, au moment, je regarde comme émigrées. Il est remarquable que la plupart des années indiquent un gain annuel de 300 à 400 femmes mais une perte de 1 100 à 1 200 hommes. Il semble difficile d’expliquer d’où provient la quantité de femmes. Cela pourrait jeter la suspicion sur les relevés si tant d’années n’y concordaient pas, et l’exactitude est confirmée par le fait que le sexe féminin est toujours chez nous en plus grand nombre, quoiqu’il n’en naisse pas autant et que plus de femmes meurent en général que d’hommes.
108Après que nous aurons vu, autant que le permet le Tabellverket, combien de personnes en général dans les années écoulées ont été perdues par ce que l’on appelle émigration, je passerai également en revue tous les départements et montrerai dans quels endroits peut être observée une diminution que l’on pourrait qualifier d’émigration. Afin d’éviter les longueurs, je ne mentionne que le résultat de chaque calcul, sans égard au sexe, et je le porte dans une table. Pour quelques départements, le troisième relevé pour 1750 et 1773 est disponible et je l’utilise quand il est aussi bon que les autres puisque, plus grand est l’espace entre les années que l’on compare, plus certain est le résultat, toutes choses égales par ailleurs.





109Ce dernier résultat, une perte annuelle de 922 personnes durant les 20 années de 1750 à 1770, pourrait sembler plus sûr que celui que j’avais ci-dessus obtenu en comparant quelques relevés généraux, parce que, pour quelques départements, j’ai eu des relevés particuliers pour davantage d’années que les relevés complets du royaume pour les précédents calculs. Je suis néanmoins persuadé que ce dernier résultat fait également la prétendue émigration trop importante qu’elle n’est en réalité ; en effet, je trouve sous tous rapports hautement probable que les relevés de 1751 et de 1766 soient, dans la plupart des départements, des plus complets et fiables, et ils ne donnent pas plus de 453 personnes pour l’émigration annuelle. Que quelques relevés de 1769 et 1772 ne soient pas aussi exacts que ceux des premières années, on peut le déduire du fait qu’ils ne sont parvenus que très lentement de certains départements, en dépit de plusieurs rappels, voire deux de 1772 qui ne sont pas parvenus du tout, fait qui trahit la répugnance des responsables pour cette tâche, ordinairement accompagnée d’inattention. En revanche, le Tabellverket était nouveau en 1750 et 1751 et l’on y appliqua probablement plus de zèle. Et si l’on trouve des erreurs dans les relevés de 1769 et 1772, on peut croire qu’il y en a eu plutôt trop peu que trop comptés dans le calcul. En effet, dans le premier se sont trouvées toutes sortes d’occasions dont nous voyons des preuves évidentes, à savoir que, en 1754, dans un seul département, 16 000 individus ont été omis, et, en 1772, quelque 17 000 dans le département de Gävleborg, sans parler de plus encore. Mais il n’y a aucune vraisemblance à ce que trop aient été indiqués. De telles lacunes dans les relevés font que l’on regarde comme émigrés des individus qui ont seulement été laissés de côté. On peut remarquer de grosses erreurs et les corriger en quelque mesure, mais pas aussi aisément ni sûrement de petites, de 1 000 ou 2 000. Si de telles erreurs, voire de plus petites encore, se sont glissées une année dans beaucoup de relevés de plusieurs départements, cela fait une grande différence dans les résultats.
110Mais supposons que la perte soit effectivement de quelque 900 personnes par an, ou 18 000 en 20 ans, c’est encore très loin des 100 000 ou des 120 000 où l’on craignait tantôt que cela pût monter, même si l’on avait 5 000 ou 6 000 par an.
111Tout satisfaisant que cela soit, il serait cependant très dommageable que notre pays pauvre en peuple manquât ainsi de 900 personnes par an, surtout que n’émigrent pas de tous jeunes et de très vieux mais des gens dans leurs meilleures années et principalement du sexe masculin. Or, si l’on prend le mot « émigrer » dans sa signification correcte, il désigne la plus petite partie de ceux dont nous sommes privés. Il n’y faut compter que ceux qui ont quitté délibérément et sans autorisation leur patrie, sans dessein d’y revenir et qui se sont installés en dehors du pays. Et donc n’y pas compter ceux qui sont morts hors du pays au service du royaume, à la guerre, au cours de voyages autorisés sur terre ou sur mer. Si nous nous souvenons de ce que, au moment où j’ai fait ces recherches, une grande partie de la puissance militaire de Sa Majesté était en Poméranie, y est restée 5 ans, et que beaucoup succombèrent aux hasards de la guerre et plus encore, un nombre beaucoup plus considérable15 morts de maladies, nous aurons découvert la principale cause de nos pertes. N’y a-t-il pas la moitié de ceux que nous regardons comme émigrés qui sont morts en Poméranie ? En voici une preuve manifeste : si l’on partage les 18 années de 1751 à 1769 en deux périodes égales, la présumée émigration ne se trouve que dans les 9 premières années 1751 à 1760 au cours desquelles nos militaires firent campagne ; dans les 9 dernières, 1760 à 1769, durant lesquelles les combattants survivants revinrent, on trouve un accroissement, mais inférieur à la perte des 9 premières années et pas assez élevé pour être proportionné au nombre de nos compatriotes revenant de Poméranie en 1762, de quoi se laisse déduire que l’on ne peut pas rejeter toute la faute sur la guerre. Il peut y avoir beaucoup de manières pour quelques-uns de sortir chaque année du pays sans pour autant les appeler des émigrants. Beaucoup de personnes meurent en mer ou en voyage, certains servent en Poméranie suédoise et sont donc sujets suédois. Beaucoup d’escrocs, de malfaiteurs quittent le royaume et l’on peut s’en passer. Quelques-uns meurent également chaque année, dans des lacs ou des régions inhabitées, dont le cadavre n’est pas retrouvé et convenablement enterré : ils ne sont donc pas comptés dans les décès. En ôtant tout cela et autres semblables du nombre de ceux que l’on tient pour émigrés, la quantité de ceux que l’on peut à juste titre ainsi nommer ne se monte pas à beaucoup plus que celle des étrangers qui s’installent chez nous. Il est vrai qu’une quantité considérable de Suédois se trouve hors du pays, surtout parmi les marins en Angleterre et en Hollande, mais le nombre des étrangers qui se trouvent ici, dans le royaume, ne sera guère plus petit, quoiqu’ils soient très dispersés. Jadis, lorsque la plupart des artisans dans les grandes villes étaient allemands, leur quantité était plus élevée qu’aujourd’hui où l’on a, dans une bonne intention, cherché à former les enfants de la Patrie à divers métiers et professions, ce qui a eu pour effet que beaucoup de bras utiles ont été arrachés de la charrue, et que les étrangers sont subrepticement exclus. Il y avait aussi jadis beaucoup plus d’étrangers parmi nos soldats qu’il n’y en a aujourd’hui.
112Il serait trop long de faire des observations particulières sur la migration de la ville de Stockholm et de chaque région. Celui qui connaît mieux que moi l’état de chaque département pourra mieux expliquer pourquoi davantage de personnes viennent dans certains ou partent d’autres. On remarque en général que la ville de Stockholm attire chaque année à elle une foule de peuple, certes en partie des étrangers, mais aussi venant beaucoup de régions, en particulier voisines. Dans le département de Göteborg et dans trois des Finnois, beaucoup de personnes viennent par an d’autres endroits. Dans les départements de Gävleborg joint au Västernorrland et de Kalmar, de Karlskrona et Halmstad, ni les entrées ni les sorties ne sont remarquables. Dans les autres départements, on observe bien de la perte, mais dans la plupart pas aussi forte que celle que l’on peut imputer à la guerre en Poméranie et aux déplacements vers Stockholm, Göteborg et la Finlande. La Scanie peut principalement être soupçonnée de connaître une véritable émigration : chaque année, il y manque aussi des individus du sexe féminin.
113Nous pourrions espérer que, à l’avenir, le troisième relevé sera plus exact puisqu’il devrait n’être dressé que tous les 5 ans et envoyé par les consistoires directement à la Commission royale des relevés.
La population du royaume et de chaque district avec le nombre des ménages en ville et à la campagne, comme ils ont été trouvés dans les tables en 1751 et en 1772, avec de brèves remarques16
114Il ne suffit pas de connaître la population du royaume : il est aussi important de savoir comment elle se proportionne dans chaque endroit. Il faut également savoir combien il y a d’habitants du royaume dans les villes et combien à la campagne, en combien de ménages la population est répartie et quelle est ordinairement la quantité de personnes dans un ménage, de combien la population totale et le nombre des ménages ont augmenté ou diminué dans l’espace d’années déterminées. Notre Tabellverket donne l’opportunité de savoir tout cela avec plus ou moins de certitude.
115La troisième table, établie chaque troisième année de 1749 à 1773, et pour chaque capitainerie ou district, marque le nombre alors disponible des habitants du district, sinon avec toute l’exactitude souhaitable, du moins probablement et la plupart du temps en approchant d’assez près la vérité. De ce point de vue, je n’ai constaté, en particulier dans la table de 1751, aucun autre défaut important que ceux que je mentionnerai à la fin. Pour 1772, aucun tableau n’est inséré pour deux districts, et pour un autre un tableau très incorrect, mais cette lacune sera en quelque mesure compensée en utilisant, pour ce dernier district, les meilleurs tableaux des années immédiatement précédentes.
116Dans les tables, on a également le nombre des ménages, en ville d’une part, et d’autre part à la campagne, mais il y a à ce propos deux imperfections. L’une est que le nombre des ménages en ville est indiqué, mais pas celui de tous leurs membres qui sont mélangés au nombre des autres habitants dans le district, de sorte que lorsqu’il y a plusieurs villes dans un seul et même district, ainsi que cela se trouve dans presque tous, on ne trouve pas le nombre des ménages dans chacune d’elles mais seulement leur somme. Donc, les tables n’apprennent rien sur la population, ni de toutes les villes ensemble ni de l’une ou l’autre en particulier, Stockholm excepté. Ainsi, je ne peux donner tous les renseignements utiles à ce sujet mais j’espère que ce que je peux fournir ne sera ni sans profit ni ennuyeux.
117Je présente les districts dans le même ordre que lors de la recherche sur la migration, dans le mémoire de 1780, à savoir d’abord la ville de Stockholm puis les 8 anciens appartenant au Svealand, puis les 12 du Götaland, enfin les 4 régions finnoises comme elles étaient avant que la Finlande ne soit divisée en 6 districts.
118La dernière colonne dans chacune des deux tables suivantes marque le nombre moyen des personnes dans chaque ménage du district, en nombres entiers et fractions décimales.
Année 1751

Année 1772

Remarque
119Je suis persuadé que, dans les deux années, tant la population totale que le nombre des ménages sont en réalité plus grands que ne les donnent les tables. En effet, suivant plusieurs causes que j’ai en partie mentionnées dans le Mémoire de 1780, pages 248 et 261, il est souvent arrivé, et il arrive plus facilement, que l’on compte trop ou trop peu et que l’on reporte cela dans les tables. Il est des plus probable que, comme il est difficile d’obtenir un compte correct des habitants de la ville de Stockholm, il y ait toujours quelques milliers en plus de ce qu’indiquent les tables. Les habitants de la ville de Karlskrona n’ont probablement jamais été contenus dans les tables du district de Karlskrona. Comme un peu plus de 400 enfants sont nés par an dans la ville, il faudrait que toute sa population soit au moins de 12 000 et que, en comptant 7 personnes par ménage, il y ait quelque 1 700 de ceux-ci. Mais, dans ce district, jamais plus de 520 ménages citadins ne sont indiqués alors qu’il renferme encore deux autres villes, Karlshamn et Sölvesborg. En outre, dans les districts de Nyköping et d’Elfsborg, des habitants de quelques paroisses n’ont jamais été correctement comptés dans les tables parce qu’une partie des prévôtés auxquelles ces paroisses sont rattachées est dans un autre district. Le nombre des exclus de cette façon se monte à 12 000 dans le seul district d’Elfsborg et il faut, en 1751 et 1772, au moins rajouter 30 000 à la population indiquée pour tout le royaume. A celle de 1772 quelques milliers doivent encore être ajoutés ; puisque les tables manquent dans ces districts en ces années-là j’ai dû, au lieu de la population en 1772 dans les districts de Karlskrona, de Kalmar et de Gävleborg, prendre les extraits des tableaux précédents de 1763 pour le district de Karlskrona, et ceux de 1769 pour les deux autres, alors que, sans aucun doute, la population du district de Karlskrona en 9 ans et celle des deux autres en 3 ans se sont quelque peu accrues. Par conséquent, la population du royaume, en 1772, était d’au moins 2 600 000. L’accroissement béni que la population du royaume a connu ensuite, tel que, l’année 1773 fortement épidémique exceptée, les naissances ont annuellement surpassé les décès d’à-peu-près 30 000 dans les sept années suivantes, me confirme que Notre Majesté a à présent environ 2 800 000 sujets, en dehors de ceux de la Poméranie.
120Si nous nous en tenons aux indications précédentes pour 1751 et 1772, on trouve, dans la population de tout le royaume, en 21 ans, un accroissement de 2 215 639 à 2 584 261 ou dans la proportion de 1 000 : 1 166.
121Dans le Svealand, la ville de Stockholm incluse, pendant le même temps, la population a augmenté de 782 867 à 885 488 ou comme 1 000 : 1 131.
122Dans le Götaland, de 1 002 860 à 1 120 628 ou comme 1 000 : 1 117.
123En Finlande, de 429 912 à 578 145 ou comme 1 000 : 1 345.
124C’est donc en Finlande que l’accroissement a été le plus fort, un tiers passé, ce qui est très considérable en un temps si court. Il a été le plus faible dans le Götaland.
125De combien populeux chaque district a été chaque année, cela se voit au mieux dans les extraits précédents. Tous se sont accrus, les Finnois davantage, puis Umeå, Kalmar et Gävleborg, de 1/5, et le moins Västerås, Stockholm et Nyköpping, à peine de 1/10, probablement parce que la ville de Stockholm attire chaque année beaucoup de peuple, surtout de ces endroits qui en sont voisins. On remarque en général que les régions qui sont les moins peuplées en proportion de leur surface, comme la Finlande et le Västernorrland, se sont le plus accrues ; la cause principale en est que les gens y ont davantage d’espace à défricher, y peuvent avoir de nouvelles cultures et par conséquent se marier. Dans ces habitations plus étendues, les maladies contagieuses ne peuvent également pas se répandre facilement. En 1772 et 1773, une épidémie se répandit et ravagea la plupart des régions, sauf la Finlande et le Västernorrland.
126Combien habitent dans les villes, on ne peut le voir qu’en comptant 6 à 7 personnes pour chaque ménage citadin donné. En 1751, on trouva 32 885 de tels ménages, et 40 370 en 1772. Pour les deux années, il faut poser 1 700 pour la ville de Karlskrona et viennent les sommes,
127pour la première année 34 585
128pour la dernière 42 070
129En multipliant ce nombre par 6 ½, nombre établi suivant ce qui a lieu à Stockholm en 1772, il vient le nombre des citadins du royaume, à-peu-près
130En 1751 224 802
1311772 273 455
132En ôtant ce nombre de la population totale, reste pour le peuple des campagnes
1331751 1 990 837
1341772 2 310 806
135Le nombre des citadins se rapporte donc à celui du peuple des campagnes
1361751, comme 1 000 : 8 856
1371772, comme 1 000 : 8 450
138Les habitants des villes semblent donc, en proportion, s’être accrus un peu plus fortement que les campagnards, mais ils constituent moins de la huitième partie de ces derniers, même dans la dernière année.
139Les ménages à la campagne sont presque partout devenus dans la proportion de leurs membres plus nombreux, mais, dans les villes, leur nombre a augmenté un peu plus fortement et cela semble s’ensuivre de ce que les subsistances en ville ont fait des progrès un peu plus grands qu’à la campagne.
140Sous le nom de ménage [Hushåll], que l’on appelle aussi communauté [Matlag], on comprend tous ceux qui mangent à la même table ou bien vivent du pain d’un père ou d’une mère de famille. Donc, non seulement mari et femme, enfants et personnel domestique, mais encore tous les vieux parents et autres parents aux bons soins du père de famille. À la campagne, on nomme encore foyer de tels ménages parce que, ordinairement, tous habitent sous le même toit, voire dans la même cabane. Partant, on exclut expressément de nos tables 1) tous les pauvres qui certainement habitent à part et ne sont pas subordonnés à un père de famille mais vivent principalement d’aumônes et n’ont que rarement des enfants ou une charge ; 2) et, avec moins de raison, les soldats ordinaires quoique beaucoup d’entre eux habitent leur petite possession, mènent leur propre ménage, sont mariés et ont des enfants, pouvant donc à aussi bon droit, comme d’autres fermiers, être considérés comme formant des ménages, augmentant ainsi le nombre de personnes dans les ménages comptés qui, en maintes contrées, comme les districts de Dalarna, Jönköping et Halmstad, ne se montent pas à plus de 6 ou n’atteignent qu’à peine ce nombre tandis qu’il s’élève à 9 ou 10 en Finlande. Enfin, d’après un nombre moyen, chaque ménage se compose de 7 âmes.
Notes de bas de page
1 Ce texte est paru pour la première fois en suédois sous le titre « Mortaliteten i Sverige, i anledning af Tabell-Verket », in P. W. Wargentin, Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Handlingar, vol. 28, 1766, p. 1-25 [NdT].
2 Ce texte est paru pour la première fois en suédois sous le titre « Uti hvilka Månader flera Människor årligen födas och dö i Sverige », in P. W. Wargentin , Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Handlingar, vol. 29, 1767, p. 249-258 [NdT].
3 Elem. Physiologiae corporis humani, Tom. VII. p. 539.
4 Voyez le Mémoire de janvier-février-mars 1766, p. 22.
5 Ce texte est paru pour la première fois en suédois sous le titre « Om Stockholms Stads tilväxt i Folkriket, ifrån år 1721, til och med 1766 », in P. W. Wargentin, Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Handlingar, vol. 30, 1769, p. 3-12 [NdT].
6 Voyez les Mémoires de l’Académie de l’année 1754, p. 166, et de 1755, p. 12.
7 Dans les mémoires de l’Académie, de janvier, février, mars 1766, page 22.
8 Ce texte est paru pour la première en suédois sous le titre « Om Carlstads Stifts tilväxt i Folkriket, sedan år 1721 », in P. W. Wargentin, Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Handlingar, vol. 35, 1774, p. 258-265 [NdT].
9 Ce texte est paru pour la première fois en suédois sous le titre « Antalet af Födde och Döde i Upsala Stift, på hvart och et af de 15 åren, ifrån och med 1721, til och med 1735 », in P. W. Wargentin, Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Handlingar, vol. 37, 1776, p. 60-65.
10 Mémoires de l’Académie royale des sciences pour 1769, p. 202 [NdT]..
11 Mémoires de l’Académie royale des sciences pour 1774, p. 262.
12 Particulièrement dans les mémoires de l’Académie royale des sciences pour 1769, p. 200, 201.
13 Ce texte est paru pour la première fois sous le titre « Undersökning om Folk-Utflyttningen, så väl utur hela Riket, som utur hvart Höfdingedöme särskilt, i anledning af Tabell-verket för åren 1750, til och med 1773 », in P. W. Wargentin, Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Nya Handlingar, vol. 1, 1780, p. 243-265 [NdT].
14 On m’a appris par la suite que, dans quelques chapitres, le troisième tableau n’est pas dressé avant le début de l’année suivante, ce qui a pour effet que les listes des pasteurs n’arrivent habituellement qu’assez tard dans l’année suivante aux consistoires puis des consistoires à la Commission.
15 On peut consulter Monsieur l’assesseur et médecin militaire Dr. Zetzell, Tal om Sjukligheten i Fält. Discours sur les maladies militaires d’après les enseignements de la récente campagne de Poméranie, tenu devant l’Académie royale des sciences le 21 juillet 1779.
16 Ce texte est paru pour la première fois en suédois sous le titre « Folkmängden uti hela Riket och uti hvart Höfdingedöme, tillika med Hushållens antal i Städerne och på Landet, sådane som de af Tabell-verket befunnits, åren 1751 och 1772, med korrta anmärkningar », in P. W. Wargentin, Kungl. Svenska Vetenskaps Academiens Nya Handlingar, vol. 3, 1782, p. 236-244 [NdT].
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