Présentation des sources
p. 363-374
Texte intégral
L’enquête Famille et logements (Insee, 2011)
1Associée à l’enquête annuelle de recensement de 2011, l’enquête Famille et logements (EFL) a été réalisée en France métropolitaine par l’Insee auprès de 360 000 personnes. Cette enquête, appartenant à la série des enquêtes « Famille » collectées dans le cadre des recensements de la population, a été la première associée au recensement dans sa nouvelle formule. Elle visait à recueillir la diversité des configurations familiales et la répartition spatiale des familles, en particulier les situations de multirésidence.
2Un tel échantillon permet d’analyser finement les évolutions des comportements familiaux, d’une génération à l’autre, dans les différents groupes sociaux. Il permet aussi de quantifier la fréquence de situations familiales minoritaires ou rares, inaccessibles dans les enquêtes habituelles dont la taille de l’échantillon varie de 3 000 à 20 000 personnes, mais significatives socialement : familles monoparentales ou recomposées, enfants adoptés, couples non-cohabitants, personnes devenues veuves à un âge jeune. Enfin, l’échantillon est conçu pour autoriser des analyses non seulement au niveau national, mais également à l’échelle régionale.
3Pour l’étude du territoire et du fonctionnement des familles à distance qui était l’objectif de l’ANR-LiLi (2011-2014)1, ces données contiennent les informations suivantes :
- pour l’enquêté (et les membres du ménage), le lieu de naissance, de résidence habituelle et de résidence en 2010, d’activité (travail ou éducation) à la précision de la commune ;
- pour ses parents, le(s) lieu(x) résidence à la précision de la commune et de naissance à la précision du département (ou du pays si le lieu est à l’étranger) ;
- pour les enfants non-corésidents, les lieux de résidence à la précision de la commune ;
- Les lieux de naissance et d’activité des personnes qui corésident avec l’enquêté à la commune (bulletins individuels du recensement).
4Mais seule est disponible pour l’analyse – afin que les données ne soient pas indirectement nominatives – une variable de proximité entre la résidence du répondant (et donc de ses corésidents dans le ménage) et la résidence de ses parents et ses enfants. Cette variable est déclinée ainsi : même commune, communes limitrophes, même département ou départements limitrophes, même région (hors départements limitrophes), autre région de France (hors départements limitrophes), étranger ou outre-mer.
5Plus d’informations : https://lili-efl2011.site.ined.fr/
6Données disponibles sur le réseau Quetelet : http://www.reseau-quetelet.cnrs.fr/spip/
L’enquête Migrations entre l’Afrique et l’Europe (Ined–Institut Population, développement, santé de la reproduction-Université de Dakar, 2008)
7Les données du projet Migrations entre l’Afrique et l’Europe (MAFE-Sénégal) ont été collectées simultanément à Dakar (Sénégal) et dans trois pays européens (France, Italie, Espagne) en 2008.
Tableau 1. Description des échantillons de l’enquête MAFE-Sénégal

8L’étude des transformations familiales en rapport avec la migration internationale était l’un des thèmes majeurs du projet, qui visait par ailleurs à décrire les tendances de migrations entre le Sénégal et l’Europe, à analyser les déterminants des départs et des retours, et à étudier l’implication économique des migrants dans leur pays d’origine et de destination. L’un des objectifs de l’enquête était notamment de mesurer la fréquence des familles transnationales et des pratiques de circulation internationale.
9Pour étudier les structures et les dynamiques familiales en rapport avec les migrations internationales, l’enquête MAFE était déclinée en plusieurs questionnaires :
- le questionnaire ménage, administré dans le pays d’origine, comporte non seulement la liste des résidents habituels, mais aussi une liste d’individus « associés » au ménage et qui n’y résident pas :
- (1) tous les enfants du chef de ménage qui vivent en dehors du ménage, indépendamment de leur lieu de résidence (y compris ceux qui sont décédés) ;
- (2) les conjoints vivant à l’étranger des membres du ménage
- (3) toutes les autres personnes, apparentées au chef de ménage ou à son conjoint, qui vivent à l’étranger, et qui ont été en contact « régulier » avec le ménage dans les 12 derniers mois.
- pour tous ces individus, les bases de données contiennent des variables sociodémographiques classiques, le pays de résidence actuel, une description sommaire de leur trajectoire migratoire et des informations sur les contacts avec le ménage. La géographie de la parentèle ainsi définie est circonscrite aux membres de la famille présents à l’étranger (sauf pour les enfants), ce qui a pour effet de surreprésenter l’échelle internationale de la dispersion ;
- le questionnaire individuel est une biographie (standardisée) de l’enquêté. Il comporte diverses informations sur des membres de sa famille et de son entourage (amis). Les histoires matrimoniales et génésiques sont complétées par un module sur l’histoire des changements de pays de certains membres de l’entourage – parents, frères et sœurs, conjoints, autres membres de la famille ou amis proches pouvant aider l’enquêté dans un éventuel projet migratoire. La biographie résidentielle comporte par ailleurs des informations sur les corésidents dans chaque logement occupé par l’enquêté. La dimension biographique des données permet de livrer une analyse dynamique des configurations familiales successives d’Ego, sans disposer toutefois de la localisation de la parentèle hors logement au Sénégal.
10Le projet MAFE a élargi son rayon d’enquêtes entre 2008 et 2010, permettant ainsi de recueillir les mêmes informations auprès de ménages et d’individus vivant dans 3 pays (Ghana, République démocratique du Congo et Sénégal) et de migrants africains dans 6 pays européens (Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni).
11Plus d’informations : https://mafeproject.site.ined.fr
12Données disponibles sur le réseau Quetelet : http://www.reseau-quetelet.cnrs.fr/spip/
Enquêtes ethnographiques sur les migrations sénégalaises (2010-2013)
13Deux enquêtes ethnographiques ont été menées par Hamidou Dia entre 2005 et 2010 et ont été prolongées par des travaux de terrain conduits entre 2010 et 2013.
14La première grande investigation s’est déroulée dans le cadre de sa thèse de doctorat de sociologie soutenue en 2009 à l’université Paris-Descartes et intitulée Espaces domestiques, espaces villageois et espaces urbains multisitués. Cinquante ans de migrations à partir de la moyenne vallée du fleuve Sénégal.
15Il a étudié des individus immigrants en France, qu’il a ensuite resitués dans des collectifs familiaux et villageois qui se déploient à partir du nord du Sénégal. La méthodologie a consisté à identifier des associations d’immigrants dans un premier temps. Ensuite, il a rencontré les membres à titre individuel. Il leur a demandé de parler de leurs liens familiaux à la fois à France, dans le pays de départ et ailleurs afin de mettre l’accent sur les fratries réparties sur plusieurs territoires. L’objectif était de comprendre la façon dont les rapports étaient construits à distance. Plusieurs aspects ont été abordés : économiques, conjugaux, religieux et parentaux. Cette recherche a été conduite à plusieurs endroits : la région francilienne (France), New York (États-Unis), Dakar et la moyenne vallée au Sénégal.
16Cette première enquête a été approfondie à l’occasion d’un projet financé par le ministère des Affaires étrangères dans le cadre du programme FSP n° 2003-74 – portant sur « Migrations internationales, recompositions territoriales et développement dans les pays d’origine », intitulé Les Transferts d’argent des diasporas de la moyenne vallée du fleuve Sénégal : processus d’affectation et impact sur les villages d’origine. Il a été conduit de 2006 à 2009. Sans oublier le volet associatif, l’accent a été mis sur les négociations autour des budgets familiaux transnationaux qui impliquent des fratries réparties entre plusieurs pays. L’enquête a été conduite à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines (France), à Libreville et Port-Gentil (Gabon), à Dakar et enfin dans un village de la moyenne vallée du fleuve Sénégal situé dans l’actuelle région de Matam (Sénégal).
17Ces deux grandes enquêtes ont été complétées par des séjours de recherche au Sénégal entre 2010 et 2014, qui ont permis d’approfondir l’étude de fratries, élément important de l’organisation familiale des Haalpulaaren de la moyenne vallée du fleuve Sénégal. Ici, les aspects scolaires ont dominé les investigations, mais ils donnent un autre éclairage sur le fonctionnement des apparentés, qu’ils vivent dans une même résidence ou qu’ils soient séparés dans l’espace.
L’Enquête nationale sur les Immigrants (Instituto Nacional de Estadistica, 2006-2007)
18L’Encuesta Nacional de Inmigrantes est une des principales sources permettant d’étudier les migrations en Espagne. Elle a été réalisée entre novembre 2006 et février 2007 par l’Institut national de statistiques espagnol et le groupe d’études « Population et Sociétés » du ministère du Travail et de l’Immigration. Cette enquête a été créée dans le but de compléter les sources statistiques déjà disponibles pour étudier les migrations en Espagne (recensements et registres de population municipale), une enquête spécifique sur les migrants semblant nécessaire.
19Les populations cibles de l’enquête étaient les personnes nées à l’étranger ayant 16 ans et plus au moment de l’enquête et résidant en Espagne depuis au moins 1 an, excluant de l’échantillon les personnes nées en dehors de l’Espagne mais de nationalité espagnole à la naissance. Cet échantillon était représentatif de la population vivant sur l’ensemble du territoire espagnol.
20Réalisée avec trois niveaux de sondage – sélection des secteurs de recensement, des logements, et d’une personne dans le logement –, l’enquête a permis de collecter des informations sur plus de 14 000 ménages avec au moins un migrant résidant dans ce logement à titre de résidence principale. Les informations collectées s’organisent autour de 8 modules :
- tableau de composition du ménage ;
- caractéristiques sociodémographiques ;
- expérience migratoire ;
- conditions dans le pays de départ ;
- arrivée en Espagne ;
- parcours professionnel en Espagne ;
- parcours résidentiel en Espagne ;
- relations avec le pays de naissance ;
- participation sociale et situation légale en Espagne.
21Concernant les territoires de la famille, cette enquête a permis de collecter des informations relativement riches :
- les lieux de résidence actuelle du conjoint, des parents, des enfants et des frères et sœurs (même logement, même municipe, Espagne, Colombie ou un autre pays au libellé détaillé) ;
- les lieux de naissance du conjoint, des parents, des enfants et des frères et sœurs ;
- les pays des étapes migratoires antérieures des membres de la famille ;
- les lieux de résidence du réseau familial au moment de la migration vers l’Espagne.
22Plus d’informations : http://www.ine.es/daco/daco42/inmigrantes/inmigra_meto.pdf
23Questionnaire : http://www.ine.es/en/daco/daco42/inmigrantes/inmigra_cues_en.htm
24Microdonnées en libre accès : http://www.ine.es/en/prodyser/micro_inmigra_en.htm
L’enquête Lisbonne « Mobilités circulaires entre les métropoles européennes et reconfigurations des espaces de vie » (ANR MEREV, 2009-2010)
25Cette enquête effectuée à Lisbonne visait à connaître les pratiques de circulation des habitants de Lisbonne dans le reste de l’Europe. L’analyse portait sur les pratiques de mobilité : calendrier, motifs et lieux de déplacement, modes de transport, relations sociales, activités effectuées lors des séjours, multirésidence. Le travail de terrain s’est déroulé en 4 phases entre février 2009 et novembre 2010. Une 1re phase consistait à rechercher des « circulants » dans des lieux susceptibles d’en accueillir, comme les aéroports, les gares ferroviaires et les gares routières. Dans le but d’identifier différents types de circulation, le questionnaire, utilisé auprès de 600 personnes, a porté sur les déplacements effectués en dehors de la métropole de résidence au cours de l’année écoulée.
26La 2e phase de l’enquête a été réalisée auprès de 60 individus, dont 40 identifiés comme « circulants ». Elle cherchait à recueillir au sein d’un nouveau questionnaire la biographie résidentielle, professionnelle et « de circulation » (lieux fréquentés de façon régulière et intensive par le passé) des personnes interrogées ; à décrire de façon plus précise la circulation entre les métropoles pendant l’année écoulée (conditions de logement, lieux visités dans les différentes métropoles et en dehors de ces métropoles) ; à identifier les lieux de résidence actuels de la famille proche (parents, conjoints, enfants). Lors d’une 3e phase, 16 des 40 « circulants » ayant répondu au 2e questionnaire ont participé à des entretiens semi-directifs. Les objectifs de ces entretiens étaient d’interroger les représentations de la circulation : raisons des déplacements et jugement de contrainte ou non pour la personne interrogée et son entourage ; vécu des déplacements et évolution de la pratique des lieux (habitudes, processus de repli, d’ouverture) ; projets dans l’avenir proche (maintien ou non de la circulation).
27Enfin, dans une 4e phase, menée à l’automne 2010, nous avons interrogé des personnes correspondant à plusieurs profils considérés comme intéressants lors de l’analyse des questionnaires de la première phase : travailleurs du bâtiment portugais ou de pays lusophones circulant dans les grands chantiers du sud-ouest de l’Europe, migrants africains circulant entre Paris et Lisbonne, cadres circulant entre Madrid et Lisbonne. Au total, 18 entretiens semi-directifs ont été recueillis. Par ailleurs, les personnes ayant fait l’objet de la 3e phase un an auparavant ont été réinterrogées par téléphone pour vérifier si leur situation avait évolué, en lien avec la crise économique dont les effets commençaient à peine à se faire sentir début 2009.
Les enquêtes Cede-Orstom (Orstom, 1993) et Métropoles d’Amérique latine dans la mondialisation (METAL, ANR-AIRD, 2009)
28Deux enquêtes biographiques sur les mobilités ont été réalisées à Bogotá à 16 années d’intervalle selon une méthodologie très voisine : Cede-Orstom en 19932, réalisée dans le cadre du projet La movilidad de las poblaciones y su impacto sobre la dinámica del área metropolitana de Bogotá, et METAL en 20093, réalisée dans le cadre du projet Métropoles d’Amérique latine dans la mondialisation : reconfigurations territoriales, mobilité spatiale, action publique, financé par le programme ANR-AIRD Les Suds aujourd’hui. Leur analyse conjointe permet d’appréhender l’évolution des configurations spatiales des familles de Bogotá sur la période.
29Les questionnaires recueillaient des informations sur :
- les conditions de logement et de transport du ménage ;
- les caractéristiques sociodémographiques ;
- les systèmes résidentiels et mobilités résidentielles temporaires ou circulaires pendant l’année précédant l’enquête ;
- les trajectoires migratoires de tous les membres du ménage depuis leur naissance ;
- leurs navettes vers les lieux d’étude ou de travail, leur accès et leur usage des différents modes de transport ;
- l’ensemble des déplacements réalisés par un des individus du ménage pendant la semaine précédant l’enquête.
30En outre, un module biographique permettait de collecter, pour une personne adulte du ménage sélectionnée selon un système de quotas (Ego), depuis sa naissance jusqu’au moment de l’enquête :
- sa trajectoire migratoire et résidentielle ;
- son parcours d’éducation ;
- son parcours professionnel ;
- l’ensemble des événements familiaux le concernant.
- le lieu de naissance, le lieu de résidence et l’activité de chacun des parents, conjoints, ex-conjoints et enfants ne corésidant pas avec Ego au moment de l’enquête.
31Ces questionnaires ont été sousmis à des ménages sélectionnés par sondage aréolaire stratifié à 2 degrés (îlots, ménages) dans des zones d’enquête (11 en 1993, 12 en 2009) de Bogotá et de la périphérie métropolitaine : 1 031 ménages ont ainsi été enquêtés en 1993, 881 en 2009. Dans chaque zone, la sélection des îlots s’est faite après stratification en fonction du type de bâti, des caractéristiques de la population (issues des recensements) et de la stratification socioéconomique établie par le service de planification. Les facteurs de pondération de 1993 ont fait l’objet d’un redressement afin de faire correspondre, pour les 10 zones communes aux deux enquêtes, les univers enquêtés en 1993 et en 2009. En 2009, desentretiens approfondis ont aussi été réalisés auprès d’environ 10 % des ménages enquêtés par questionnaire.
32Pour analyser les configurations spatiales des familles, nous disposons de l’information relative à la localisation de la parenté d’Ego (l’individu qui fait l’objet du module biographique) au moment de l’enquête. Le groupe familial considéré comprend : le père et la mère d’Ego, son conjoint actuel et ses ex-conjoints, ainsi que ses enfants. Comme tous les lieux habités ou fréquentés recueillis dans l’enquête, la localisation des membres de la parenté fait l’objet d’un recueil d’une précision variable : au sein de Bogotá, le secteur de recensement ; dans le reste de la Colombie, le municipe (division politico-administrative de base du pays, au nombre de 1 120 en 2015) ; à l’étranger, le pays. À partir des 1 031 individus de référence (Ego), l’enquête de 1993 permet d’appréhender 5 061 parents, dont 4 049 en vie au moment de l’enquête ; celle de 2009, 4 149 parents, dont 3 201 en vie.
33L’Étude des relations familiales et intergénérationnelles (Ined-Insee, 2005)
34L’enquête Étude des relations familiales et intergénérationnelles (ERFI) a été réalisée en France métropolitaine par l’Ined et l’Insee en 2005. Il s’agit de la version française de l’enquête Generations and Gender Survey (GGS), actuellement en cours de réalisation dans une vingtaine de pays.
35En 2005, 10 079 personnes âgées de 18 à 79 ans ont été interrogées sur leur situation conjugale, familiale, professionnelle, leur état de santé, l’entraide entre générations ou encore leurs valeurs et opinions. Ces mêmes personnes ont été réinterrogées 3 et 6 ans plus tard (2008 et 2011) afin de suivre l’évolution de leur situation dans le temps. Dans ce chapitre, seule la 1re vague de l’enquête est mobilisée.
36Bien que l’échantillon soit de taille plus modeste que l’enquête Famille et logements (voir supra), le questionnaire a l’avantage de retracer finement l’histoire conjugale et familiale des personnes et de décrire de manière détaillée leur situation actuelle. En particulier, pour l’étude de la conjugalité à distance, ces données permettent de savoir lorsqu’une personne ne vit pas avec un conjoint si elle entretient une « relation amoureuse stable » avec quelqu’un qui réside ailleurs. Si tel était le cas, la personne interrogée était questionnée de manière précise sur sa relation :
- ancienneté de la relation ;
- fréquence des rencontres avec le partenaire ;
- temps nécessaire pour se rendre de son domicile à celui du partenaire ;
- situation résidentielle des deux partenaires (logement indépendant, en institution, chez les parents, etc.) ;
- raisons justifiant le fait de ne pas vivre ensemble (choix, contrainte) ;
- intention d’emménager avec le partenaire dans les 3 prochaines années ;
- avis du partenaire à ce sujet ;
- aspects qui seraient « mieux ou moins bien » dans le fait de vivre ensemble ;
- avis de l’entourage quant à la situation actuelle de non-cohabitation avec le partenaire.
37Un ensemble d’informations annexes permet de mieux caractériser ces relations amoureuses stables à distance : âge, passé conjugal, avoir ou non des enfants d’une précédente union, situation vis-à-vis de l’emploi, etc.
38Plus d’informations :
41Données disponibles sur le réseau Quetelet : http://www.reseau-quetelet.cnrs.fr/spip/
L’enquête Migrations, famille, vieillissement dans les départements d’outre-mer (Ined-Insee, 2009-2010)
42Conduite par l’Ined et l’Insee en 2009-2010, l’enquête Migrations, famille, vieillissement dans les départements d’outre-mer (MFV) a permis d’interroger, pour la première fois de manière coordonnée dans les 4 départements d’outre-mer (DOM) « historiques » (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion), près de 16 000 personnes âgées de 18 à 79 ans. Elle portait sur les mutations de la vie familiale, les ressorts et les obstacles des parcours sociaux, l’impact des migrations et les évolutions des solidarités intergénérationnelles. Un des objectifs était de fournir sur ces thèmes les indicateurs statistiques qui jusqu’alors faisaient défaut pour ces territoires, en vue soit d’aider à la définition de politiques publiques adaptées, soit d’en évaluer l’efficacité. Une enquête similaire a été conduite à Mayotte, 5e DOM depuis 2011, à partir de septembre 2015.
43S’agissant des migrations, l’enquête MFV permet une analyse fine de leurs réalités dans chacun des DOM, en distinguant les populations concernées : celles qui s’installent, celles qui reviennent, mais aussi celles qui n’ont jamais durablement quitté leur département, en essayant d’en comprendre les raisons. Dans son approche de la famille, elle apporte un éclairage inédit sur les parcours familiaux des hommes, des femmes et surtout de leurs enfants. Enfin, concernant les solidarités intergénérationnelles, l’enquête MFV permet de mesurer les aides régulières reçues ou apportées, qu’elles soient financières ou non, déterminantes pour les conditions de vie des plus jeunes autant que des plus âgés. S’agissant de l’étude de la « famille à distance », l’un des grands intérêts de cette enquête est d’aider à comprendre comment s’articulent et se combinent le comportement fécond, l’expérience migratoire des parents et la trajectoire migratoire de leurs enfants devenus adultes, tout en tenant compte de l’intensité variable de chacun de ces facteurs d’une génération à l’autre. Elle offre notamment, pour chaque enquêté, des informations sur son parcours migratoire, le nombre de ses enfants, leurs lieux de résidence, la fréquence de leurs visites – autant d’éléments qui renseignent sur la possibilité (ou non) d’un maintien des solidarités intergénérationnelles dans ces départements.
44Données disponibles sur le réseau Quételet : http://www.reseau-quetelet.cnrs.fr/spip/
L’enquête sur le Vieillissement et le passage à la retraite des immigrés (Insee, 2002-2003)
45L’enquête sur le Vieillissement et le passage à la retraite des immigrés en France (PRI) a été menée entre novembre 2002 et février 2003 sur une population immigrée de 45 à 70 ans, résidant en France, définie par le lieu de naissance (hors de France) et la nationalité de naissance (non française), ce qui n’exclut pas les Français par acquisition de la nationalité, mais exclut les Français nés à l’étranger. Cette enquête qui avait pour objectif principal d’étudier les processus de passage de la vie active à la retraite des immigrés, en reconstitue aussi les parcours de vie (migratoire, professionnel et familial), et traite de leurs projets de retraite et de leur vie pendant la retraite.
46L’enquête a été réalisée dans les 12 régions de la France métropolitaine qui regroupent 90 % de la totalité de la population cible. L’échantillon a été obtenu par un sondage aléatoire réalisé par l’Insee à partir du recensement de la population de 1999 : 12 000 « fiches adresses » ont été tirées. La collecte a été réalisée par les enquêteurs de l’Insee au cours d’entretiens en face à face d’une durée moyenne de 1 h 30, avec un questionnaire sur ordinateur (CAPI). L’échantillon final était constitué de 6 211 personnes vivant en ménage ordinaire.
47L’enquête apporte des informations sur les caractéristiques sociodémographiques et économiques de l’enquêté, son histoire migratoire, son entourage familial et son réseau social, ainsi que sur les aides et les transferts économiques dont il est le centre. Sont également traités le passage à la retraite et les projets de retraite qui incluent les intentions de maintien, de retour, de « va-et-vient » entre la France et le pays d’origine. Enfin sont étudiés les attitudes et opinions sur la retraite, le rapport à la famille, à la religion, à la société d’accueil, au pays d’origine.
48Le choix d’interroger les immigrés venant de tous pays pose la question de la pertinence de la notion d’« immigré ». Prise dans son sens strictement démographique, elle recouvre une grande diversité de situations, selon le pays d’origine, la catégorie sociale et le niveau d’éducation, du plus bas au plus élevé. Cette diversité a été privilégiée pour lutter contre la représentation uniformisante fréquemment associée au terme d’immigré. Les immigrés ont cependant en commun la rupture introduite dans le cours de la vie par la migration et ses aléas. La mobilité internationale se produit en effet dans une temporalité renouvelée grâce aux technologies modernes de communication et d’information qui raccourcissent l’espace et le temps des migrations.
49En ce qui concerne l’origine des migrants, seuls les pays les plus représentés ont pu faire l’objet d’une étude spécifique, ce que permettait la taille de l’échantillon pour les immigrés originaires des trois pays du sud de l’Europe (Espagne, Italie et Portugal) et du nord de l’Afrique (Algérie, Maroc et Tunisie). La Turquie a également pu être distinguée pour certains traitements globaux. Les autres pays ont quant à eux été regroupés par grandes zones géographiques. Les migrants originaires d’Europe, qui sont encore les plus nombreux dans les tranches d’âge considérées par l’enquête, ont été différenciés selon qu’ils étaient originaires du Nord (ex-Union des Quinze) ou des autres pays européens (majoritairement ceux de l’Est).
50Le choix des 45-70 ans cible la phase de vie de la maturité et du passage à la retraite. Il permet d’étudier des cohortes issues de vagues migratoires différentes de l’histoire récente des migrations, présentant des profils et des provenances spécifiques. Pour concentrer dans l’échantillon un nombre optimum de migrants correspondant aux flux les plus significatifs, il a fallu tenir compte des structures par âge des différents groupes de pays. L’âge de 45 ans permet d’inclure des ressortissants d’Afrique noire et du Maghreb, dont la structure d’âge est plus jeune que celle des Européens, de migration plus ancienne. Au niveau supérieur de la tranche d’âge, 70 ans est un seuil au-delà duquel un échantillon d’immigrés aurait été très déséquilibré, avec une très faible minorité de représentants de pays d’Afrique et d’Asie et une très grande majorité d’Italiens et d’Espagnols. Le nombre de personnes de plus de 70 ans parmi la plupart des groupes d’immigrés est en effet encore faible.
51Questionnaire et bibliographie accessibles et téléchargeables : http://www.statistiques-recherches.cnav.fr/vieillissement-des-immigres.html
Notes de bas de page
1 L’équipe du projet ANR LiLi (des lieux aux liens. L’espace comme révélateur des fonctionnements familiaux (ANR-10-ESVS-004)) se composait à l’Ined de Éva Lelièvre -coordinatrice- Laurent Toulemon, Catherine Bonvalet, Magali Mazuy, Wilfried Rault, Anne Gotman (Cerlis), Jim Ogg (CNAV), Céline Clément (Paris X), Estelle Bailly (Chargée d’études), Loïc Trabut (Post-Doc ANR), Célio Sierra-Paycha (Chargé d’études) et à Migrinter de Christophe Imbert, David Lessaut, Julie Chapon (Ingénieure d’études).
2 Pour une présentation détaillée de la méthodologie, voir Dureau et al., 1994.
3 Pour une présentation détaillée de la méthodologie, voir Dureau et al., 2011 et 2014.
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