Chapitre 8
Distance et besoins de solidarité au sein des structures familiales
p. 195-212
Texte intégral
Introduction
1La famille est à la fois révélatrice des changements sociétaux, puisqu’elle se transforme au gré des mutations économiques et sociales en s’inscrivant dans un temps long, et indissolublement liée à la solidarité en demeurant son pilier central, notamment dans l’accompagnement des personnes âgées. La comprendre et la décrire est un enjeu majeur pour appréhender les évolutions sociales et leur impact sur les solidarités.
2La famille offre des formes toujours plus variées et complexes de composition et de structure. Pour l’analyser de manière plus empirique, il est nécessaire d’adopter une certaine circonscription que l’on pourrait interpréter comme une opération de réduction de la complexité. Ainsi, quelles qu’en soient les limites, on analyse la parenté soit en se bornant à un certain nombre de générations (on parle aujourd’hui de familles multigénérationnelles atteignant 5 générations vivantes), soit en se restreignant à certains types de liens, électifs ou légaux, soit en la réduisant à un périmètre matériel (le logement ou le ménage-logement de la statistique publique), soit en mobilisant une superposition de ces trois limites : générationnelle, élective et physique.
3Si l’analyse qualitative peut s’émanciper – en partie – de ces visions forcément réductrices de la famille pour capter les différents sens donnés à la famille et à la parenté par les individus et les institutions, il n’en est pas de même pour les recherches quantitatives limitées en moyens. En effet, aucune description de « la famille » ne pourra être fidèlement reconstituée dans un questionnaire, aussi long soit-il, tellement les dimensions associées en sont multiples et variables. Mais l’analyse qualitative n’est pas en mesure de quantifier un phénomène et d’en évaluer l’impact en termes sociaux et politiques à grande échelle. C’est pourquoi la quantification, comme réduction de la complexité, a abouti à des concepts forts et aujourd’hui centraux dans la statistique publique. « Ménage », « configuration familiale », « mode de cohabitation » sont clairement définis par la statistique publique et font référence, autant en France pour l’adaptation et la programmation des politiques publiques que dans le monde pour faciliter les comparaisons internationales.
4Le ménage-logement est central pour la famille et en particulier pour la famille nucléaire. L’étude de la famille – pivot dans l’analyse des solidarités – prend appui sur l’habitat, autant dans l’analyse démographique et ses analyses ménage-logement, que dans l’analyse économique, où le logement correspond à une mise en commun des ressources, ou encore dans l’analyse sociologique, où elle est le lieu d’élection des solidarités familiales. Mais si elles sont observables dans les logements, ces dernières n’y sont pour autant pas réduites. Les travaux sur la famille en démographie (Bonvalet et Lelièvre, 1995) ainsi qu’en sociologie (Weber, 2005) ont depuis les années 1990 développé des outils mieux à même de comprendre la famille en dehors de la famille nucléaire. Famille, entourage et maisonnée élargissent les définitions de la famille et du ménage pour faire abstraction des limites physiques de ce dernier et définir une famille de proximité fonctionnelle et affective. Ces recherches ont montré que la proximité immédiate, jusque-là comprise comme une corésidence, n’était pas le seul déterminant dans l’exercice de la solidarité. Les liens sociaux ne se bâtissent plus uniquement dans la proximité du logement ou de la famille nucléaire mais aussi dans la distance (Viry, 2012).
5Nous souhaitons dans ce chapitre présenter un outil, le « halo familial », qui intègre la notion de distance physique entre individus dans la description de la structure familiale. Cette prise en compte apparaît d’autant plus importante que l’aide à un parent âgé est toujours largement fournie par la famille. Si l’aide peut revêtir différentes formes, allant de l’aide financière à l’aide en services en passant par la coordination de celle-ci, l’aide en nature, particulièrement courante, requiert une proximité géographique au quotidien permettant l’existence d’une solidarité matérielle quotidienne. De nombreux auteurs ont ainsi montré que la distance affecte les solidarités.
6Cet outil nous permettra de revenir sur la structure familiale d’une population particulièrement concernée autant par la solidarité familiale que, comme nous le verrons, par la distance avec les membres de sa famille : celle des individus de 75 ans et plus. Nous tenterons de comprendre quels facteurs modifient le halo familial. Pour cela, nous analyserons les facteurs qui influencent la mobilité, afin de vérifier si ces derniers expliquent la distance entre les membres de la famille. Puis nous décrirons la famille à partir d’une proximité géographique donnée entre ses membres les plus âgés. Quelle forme prennent les structures familiales lorsqu’elles sont projetées sur le plan physique ? Plus que des réponses, nous verrons quelles questions la prise en compte de la distance introduit dans la description des familles.
I. La place de la famille dans la solidarité avec les personnes âgées
1. Des aides publiques complémentaires à la famille
7L’évolution de la question de la prise en charge des personnes âgées dépendantes en problème de société est relativement récente. Non pas que cette question ait été absente avant les années 1990 ; elle est plutôt demeurée privée jusque-là. La prise en charge de la dépendance d’un parent âgé incombait soit à un membre de la famille, souvent la femme ou la fille, soit à un salarié en « gré à gré », déclaré ou non, financé sur le budget du ménage. La mise en place successive de différentes allocations (Le Bihan-Youinou, 2010) a permis le financement de services d’aide perçus par certains auteurs et acteurs comme une défamiliarisation, voire comme une remise en cause de la solidarité familiale ; pour d’autres encore, il équivalait au blanchiment d’emplois jusque-là non déclarés. Ces différentes positions s’accordent néanmoins sur l’augmentation de l’aide professionnelle. Toutefois, même si le montant des allocations dédiées est important, les travaux scientifiques montrent qu’il est bien en deçà de l’aide nécessaire au maintien à domicile d’une personne âgée dépendante.
8En observant les données de l’enquête concernant les bénéficiaires de l’allocation personnalisée à l’autonomie, on constate que les besoins réels de prise en charge sont beaucoup plus élevés que l’aide accordée par le « plan d’aide » financé. L’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, Petite et Weber, 2006), analysant la répartition de l’aide entre professionnels et famille, montre que cette dernière est souvent majoritaire et indispensable en complément de l’aide professionnelle. Dans 67 % des situations où l’individu dépendant touche l’allocation spécifique, la famille intervient dans l’aide apportée à la personne dépendante. Bien que globalement l’aide (professionnelle et familiale) s’accroisse avec le niveau de dépendance, c’est principalement l’aide apportée par la famille qui s’accroît et ce, d’autant plus que la personne dépendante cohabite avec ses ou son aidant.
2. L’importance de l’aide familiale
9Dans un article paru en 2008, Agnès Gramain et Olivier Baguelin (Baguelin et Gramain, 2008) montrent le phénomène de coproduction à l’œuvre dans la prise en charge de la dépendance. L’aide apportée à une personne dépendante, d’autant plus dans les cas où cette dernière est atteinte d’une pathologie dégénérescente de type Alzheimer, provient de multiples sources : le cohabitant de la personne dépendante, la plupart du temps la conjointe ou le conjoint ; un parent extérieur, souvent un enfant ; et dans de nombreux cas, une coproduction « mixte », entre la famille, cohabitante ou non, et un ou plusieurs aidants extérieurs professionnels. Ainsi, les résultats de l’enquête Share1 montrent que, bien que l’aide professionnelle soit présente pour 61 % des personnes vivant sans cohabitant et 24 % des personnes vivant avec un cohabitant, la famille non cohabitante intervient conjointement dans 77 % et 37 % de ces situations.
10L’analyse du type d’aide fourni par ces aidants potentiels est rendue possible par différentes enquêtes, dont Share. En effet, le questionnaire Share permet d’identifier 3 types d’aide : ménagère, administrative et aux soins personnels. Roméo Fontaine et ses collègues (2007) constatent que, « quel que soit le type d’aide, la majorité des aidants “à distance” sont des membres de la famille, entre 70 et 90 %, dont les deux tiers sont des enfants de la personne dépendante ». Par ailleurs, ils constatent que quand l’aide s’organise en dehors de la corésidence, elle est « majoritairement hebdomadaire et très souvent quotidienne » (ibid.), ce qui implique une proximité de fait.
11Inscrit dans la loi, le rôle des familles est central dans la prise en charge des personnes âgées. Le Code civil institue ainsi un système d’obligations réciproques entre les membres d’une même famille. Les époux se doivent support et assistance dans le cadre du mariage. Les parents doivent éducation et soutien à leurs enfants. « En cas de nécessité », pour reprendre les termes du Code, les parents, les enfants, les conjoints des enfants et les petits-enfants – mais pas les frères et sœurs – se doivent mutuellement assistance. Pour reprendre la terminologie de Joan Tronto (Tronto, 2009), ils doivent ainsi « porter attention » les uns aux autres, et cette obligation morale est inscrite dans la loi, même si beaucoup n’en prennent conscience qu’une fois poursuivis en justice par le créancier d’un de leurs parents dans le besoin (Trabut et Weber, 2009a).
3. Du ménage mobile à la famille multilocalisée
12Si la famille est centrale dans l’aide matérielle aux personnes âgées, la proximité géographique apparaît comme un déterminant crucial dans l’exercice de cette forme de solidarité. La mobilité, en tant que phénomène, n’est pas un élément sur lequel nous souhaitons ici nous attarder. C’est sa résultante, la distance, qui nous semble pertinente. En revanche, si la distance est forcément la résultante d’une mobilité, on peut faire l’hypothèse qu’interroger les facteurs de la mobilité pourrait aider à comprendre les facteurs qui influencent la distance entre les ménages d’une même lignée. Dans le cadre d’études sur la famille, les démographes ont cherché à montrer les liens existant entre d’un côté la mobilité résidentielle et la distance parcourue par le ménage, et de l’autre les caractéristiques individuelles et les contraintes sociales à un niveau agrégé (Courgeau et Lelièvre, 2003). D’autres travaux sur la mobilité ont montré une forte composante économique et démographique. Les angles de recherche ainsi développés privilégient trois types d’association (Debrand et Taffin, 2005) et insistent sur les relations : mobilité et travail ; mobilité́ et famille ; mobilité́ et marché du logement, les trois pouvant être corrélés (Courgeau et Lelièvre, 2003). On observerait un déplacement des ménages actifs depuis les régions ou communes défavorisées vers celles plus dynamiques en termes d’emploi. « Il en ressort, de surcroît, que plus les écarts entre les régions sont importants, plus la mobilité est importante » (Debrand et Taffin, 2005). Le niveau de formation serait un élément déterminant de la mobilité puisque le niveau de revenu lui est corrélé. Il permettrait une plus grande mobilité pour les détenteurs de capitaux scolaire et économique (Gobillon, 2001).
13Ces différents travaux, bien que particulièrement instructifs quant aux facteurs pouvant être à l’origine de la distance entre individus, se sont concentrés sur la mobilité ou la distance parcourue par le ménage. Ainsi, on connaît aujourd’hui les facteurs à l’origine du déplacement d’un ménage et de la distance parcourue par celui-ci, sans savoir pour autant quelle conséquence cette distance a sur la proximité géographique familiale. Daniel Courgeau (1972) a néanmoins montré que les migrants déclaraient un nombre moyen de relations inférieur aux sédentaires, ces relations pouvant être influencées par la distance entre individus – et par suite les solidarités. En effet, même si la distance physique entre individus ne peut être considérée comme révélatrice d’une distance sociale, elle est pourtant statistiquement corrélée à une plus grande faiblesse des relations sociales. Des travaux ont montré que la fréquence des interactions est très sensible à la distance géographique (Axhausen, 2007 ; Bonvalet et Maison, 1999 ; Coenen-Huther et al., 1994). Même si l’éloignement n’empêche pas une proximité affective, les contacts (téléphone, visite, courrier) entre parent(s) âgé(s) et enfant(s) apparaissent d’autant plus fréquents que les protagonistes résident à proximité (Bonvalet et Lelièvre, 2005). L’éloignement géographique, en lien avec la mobilité professionnelle ou le choix des lieux d’études, est d’ailleurs un des éléments identifiés dans le rapport ministériel « La famille, espace de solidarité entre générations » (Cordier et Fouquet, 2006) qui rendent de plus en plus difficile l’exercice de la solidarité et accroissent les inégalités entre les familles. On est donc en droit de penser que la forme spatiale de la famille peut influer sur les solidarités et leurs modalités.
4. Les sources étudiées
14Afin de réaliser cette recherche, un accès à un échantillon important de personnes âgées, et surtout à la répartition géographique des membres de leur famille, était indispensable2. L’enquête Famille et logements (EFL, Insee, 2011)3 s’appuie sur un sous-échantillon du recensement de la population de 2011 (n = 359 770) représentatif de la population des plus de 18 ans en France. Elle contient des informations détaillées sur la composition de la famille au sein du ménage, mais aussi sur les membres de la famille ne résidant pas dans celui-ci. Elle offre la possibilité de connaître la proximité des enfants et des parents de l’enquêté. Elle permet ainsi d’identifier sur un très large échantillon les différentes structures familiales des personnes de plus de 55 ans ayant des parents âgés ou de 75 ans et plus ayant des enfants. Alors que les travaux existants sur la disponibilité des aidants et plus largement sur les structures familiales s’appuient sur les liens au sein de la famille, l’enquête permet d’observer les familles sous l’angle de proximités géographiques codées – « même commune », « même département », « même région », etc. –, ainsi que des distances entre chaque commune. On retiendra pour cette recherche le seuil de la région comme distinguant la proximité ou l’éloignement4. Ainsi lorsque les enfants résident dans la même région que le ou les parents, on considérera la distance géographique comme faible et l’enfant à proximité ; à l’opposé, s’ils résident à l’extérieur de la région, on considérera la distance géographique comme forte et l’enfant comme éloigné.
II. Le halo5 familial : un outil pertinent pour comprendre les solidarités potentielles
1. Les outils pour décrire la famille
15Une part importante des analyses réalisées sur les familles en France s’appuie sur le ménage6, la plus complexe des unités primaires associant les individus (Kuijsten et Vossen, 1988). La notion de ménage semble très opérationnelle et est toujours très utilisée. Toutefois, si le ménage permet l’étude du logement, voire de la consommation ou de l’équipement, il constitue un cadre d’analyse appauvrissant pour comprendre l’évolution de la famille (Bonvalet, 1997) et de ses interactions. L’approche par ménage ne permet pas d’appréhender les configurations familiales à l’extérieur du logement, essentielles à l’analyse de la structure de la famille en général et de l’aide potentielle nécessaire au maintien à domicile des personnes vieillissantes en particulier. Le ménage ne tient pas compte de la taille des familles à l’extérieur de celui-ci. Car la taille des ménages se réduit, alors que le nombre d’individus et de générations augmente. Ainsi, la notion de ménage capte de moins en moins bien la réalité des familles (Trabut et al., 2015), en particulier dans sa dimension intergénérationnelle. À vouloir décrire la famille par le ménage, on néglige cela même qui la constitue : les liens (Bonvalet et Lelièvre, 2012b).
16Bien que les notions de « famille-entourage locale » (Bonvalet, 2003) ou d’« entourage » (Lelièvre et al., 1997) permettent d’observer les transformations des structures familiales, et à travers elles d’appréhender certaines évolutions de la société, le concept de ménage semble, lui, peu approprié pour observer les solidarités autour des personnes vieillissantes. Les travaux d’Isabelle Mallon (2011) ou de Catherine Bonvalet (2003), par exemple, montrent que la solidarité observée jusque-là découlant de la cohabitation avec les aînés a été progressivement remplacée par ce que nous choisissons ici d’appeler un « halo familial restreint », c’est-à-dire des membres de la famille ayant un logement à proximité. Si la solidarité ne passe plus principalement par la cohabitation intergénérationnelle, elle demeure caractérisée par la proximité géographique des membres de la famille. Ce phénomène ne s’observe pas uniquement en France ; la baisse de la corésidence au fil des générations en Europe s’accompagne d’une forte proximité géographique avec les enfants. Cette dernière facilite les nombreux échanges familiaux d’aide. La soi-disant disparition de la famille est en ce sens un mythe entretenu par la faiblesse des outils de mesure.
2. Vers une nouvelle définition de la configuration familiale
17Le logement et l’espace ont toujours constitué un terrain particulièrement favorable à l’étude de la famille (Bonvalet et Lelièvre, 2012a). La façon dont la famille aménage ses territoires en se concentrant en un lieu, ou au contraire en se dispersant sur le territoire (Bonvalet et al., 1999), peut être révélatrice des solidarités familiales.
18Il s’agit ici de prendre la mesure de phénomènes déjà anciens. On a relevé un accroissement dès le xixe siècle de la dispersion kilométrique des fratries. Les travaux réalisés à partir de l’enquête TRA7 montrent un accroissement des écarts moyens entre membres d’une fratrie indépendamment de la taille de celle-ci au cours du siècle (Bourdieu et al., 2004). Aujourd’hui encore, la situation française révèle un fort éclatement familial : 51 % des personnes de plus de 75 ans ont au moins 1 enfant résidant dans une autre région et 10 % ont 1 enfant en dehors du territoire métropolitain. A contrario, 83 % de cette même population âgée a 1 enfant résidant dans la même région, 73,7 % dans le même département et 39 % dans la même commune. Le fort taux de natalité en France permet d’expliquer qu’une partie de la fratrie/sororie reste à proximité alors que l’autre réside à distance. La question de l’entraide familiale a par ailleurs été traitée à partir de l’enquête Proches et parents (Ined, 1990 ; voir Ogg et Bonvalet, 2004). Elle met en lumière la forte proximité entre générations puisque « plus de 1 enquêté sur 5 habite la même commune que sa mère, et 1 sur 2, le même département. Malgré les migrations des dernières décennies, les membres de générations successives restent ainsi regroupés spatialement » (Bonvalet et Ogg, 2006, p. 96).
19L’hypothèse retenue est que « la proximité́ résidentielle comme un indicateur, certes imparfait, mais commode et systématique » (Bourdieu et al., 2004) serait statistiquement révélatrice de l’implication des membres de la famille dans la solidarité matérielle. À l’image de la cohabitation intergénérationnelle, qui a pu – et peut toujours – être analysée dans le sens d’une solidarité entre générations (Ogg et al., 2015), nous avons choisi d’étudier les solidarités à travers le prisme de la proximité physique (Trabut, 2014). Les analyses que nous venons de passer en revue nous ont amenés au constat que la distance – la structuration spatiale de la famille – est un élément qui intervient dans l’entraide familiale. C’est pourquoi nous proposons un nouvel outil, le « halo familial », qui introduit une dimension spatiale dans la description systématique de la famille, nécessaire pour envisager les solidarités en général et avec les parents âgés en particulier.
3. L’impact de la dispersion spatiale de la famille sur la solidarité familiale
20Loin d’être anecdotique, l’effet des configurations familiales sur les caractéristiques de l’aide est déterminant (Baguelin et Gramain, 2008 ; Trabut et Weber, 2009b). En effet, la famille génère un ensemble d’interactions et constitue une ressource essentielle et quotidienne pour ses membres les plus fragiles, les personnes âgées en particulier (Ogg et Renaut, 2012). Elle permet, dans les situations de vulnérabilité, d’optimiser les possibilités de maintien à domicile. En 2011, 23 % des individus de 85 ans vivaient en couple, environ 46 % seuls et 11 % avec des proches (souvent ses enfants). 20 % de cette population réside en institution (Trabut et Gaymu, 2016). Concernant les plus âgés, à 90 ans, 46 % des individus vivaient seuls, 17 % en couple, 20 % en institution et 17 % avec leurs enfants (Laferrère, 2006).
21Bien que relativement stable du point de vue de sa constitution, la famille a connu certains changements qui pourraient affecter les possibilités d’exercice des solidarités intergénérationnelles. Michel Duée et Cyril Rebillard (2006) prévoient que « le nombre moyen d’aidants potentiels8 devrait diminuer d’ici 2040 », et ce, pour deux raisons. D’une part, l’augmentation du nombre de divorces devrait accroître le nombre de personnes vivant seules ; d’autre part, la réduction du taux de fécondité signifie qu’il y aurait moins d’enfants disponibles pour cohabiter avec leurs parents âgés ou participer à l’aide. On comptera en France 4 millions d’octogénaires en 2020, soit le double par rapport à 2010. En outre, le vieillissement de la population s’accompagne d’une diminution des aidants potentiels (la famille, l’entourage…) : d’après les projections démographiques de l’Insee, le nombre de personnes de 50 à 79 ans, constituant aujourd’hui la majorité des aidants, devrait augmenter de seulement 10 % environ entre 2000 et 2040, alors que le nombre de personnes âgées potentiellement dépendantes devrait s’accroître lui de 50 % (Duée et Rebillard, 2006).
22Ces analyses négligent toutefois la proximité, élément nécessaire à une prise en charge de l’aide matérielle par les familles. L’analyse demanderait de définir un périmètre pertinent en fonction des types de solidarité que l’on souhaite observer – une distance ou une limite qui matérialiserait un point de rupture dans les possibilités d’aide matérielle. On se contentera ici d’illustrer l’effet de la distance sur les configurations familiales à partir du choix arbitraire du département (tableau 1).
Tableau 1 : Nombre d’enfants d’Ego résidant dans le halo familial départemental pour les 75 ans et plus

23En 2011, dans l’EFL, l’absence d’enfant n’est le lot que de 13,1 % des personnes enquêtées de plus de 75 ans, 1 308 182 individus interrogés ; 27,1 % de cette même population est toutefois sans enfant ou sans enfant à proximité (entendu ici comme dans le département). Rappelons que « la proportion de personnes dans les institutions n’ayant pas d’enfant en vie est de 23 %, soit 14 % de plus que celle observée en ménage ordinaire » (Désesquelles et Brouard, 2003). Si l’on considère donc l’absence d’enfant comme un facteur déterminant dans les situations de maintien à domicile des personnes de plus de 75 ans, on doit s’interroger sur les situations d’individus sans enfant à proximité.
24Parmi les enfants uniques, qui supportent une charge importante dans le soutien apporté aux parents âgés (Trabut et Weber, 2009 b), 267 000 demeurent à distance – en dehors du département – de leur parent de 75 ans et plus, et 664 000 vivent dans le halo familial restreint au département. Toutefois, si l’on observe les situations où un seul enfant demeure dans le département indépendamment du nombre d’enfants, ce n’est plus 19,3 % des 75 ans et plus mais 28,9 % qui n’ont qu’un seul enfant présent dans le halo familial restreint.
25Les analyses sur le nombre d’aidants potentiels réalisées jusqu’à présent ne prenaient pas en compte la dimension spatiale dans leur évaluation. Elles faisaient abstraction de la géographie et surestimaient le nombre d’aidants potentiels en ne tenant pas compte de la distance qui entrave les possibilités physiques de l’aide matérielle.
III. Les facteurs de la densité du halo familial
26Si la distance doit être prise en compte dans la description de la famille, il s’agit de réinterroger un certain nombre de facteurs susceptibles de l’influencer. Ces facteurs déterminent la présence ou l’absence d’enfants dans un périmètre donné, autrement dit modulent la densité du halo familial – le ratio du nombre d’enfants présents dans le périmètre du halo par rapport au nombre total d’enfants en vie. Ces facteurs sont, comme nous allons le voir, autant endogènes qu’exogènes à la famille.
1. L’âge et le nombre d’enfants
27Nous avons d’abord choisi d’observer la distance moyenne séparant le domicile de la personne interrogée (Ego) avec celui de ses enfants vivants. Ce choix correspond à la volonté de décrire le halo familial centré sur Ego, c’est-à-dire à interroger la composition et la densité du halo en fonction de l’âge et de la structure familiale d’Ego. Pour ce faire, on mesure la distance euclidienne entre les barycentres des polygones représentant les communes où réside chaque individu9 ; on calcule donc la distance entre Ego et son ou ses enfants pour chaque binôme, puis on fait la moyenne de ces distances. On a choisi ici, outre de les présenter en fonction de l’âge des enquêtés, de différencier la taille de la fratrie/sororité de 1 à 4 enfants et plus.
28On constate sur la figure 1 que la distance moyenne entre Ego et son ou ses enfants s’accroît en fonction de l’âge. Les individus interrogés âgés de 18 à 40 ans vivent à proximité de leurs enfants : la distance entre parents et enfants reste nulle jusqu’à 40 ans en raison surtout du bas-âge des enfants. À partir de 40 ans, la distance moyenne entre parent et enfants augmente de manière importante. Ce résultat, concordant avec la période de mobilité des actifs (les enfants d’ego) – beaucoup plus importante en début de vie active –, laisse penser que les enfants d’ego pourraient être en partie à l’origine de cet accroissement. Chez les individus âgés de 70 ans et plus, on observe un retournement dans la courbe de distance moyenne. Il semblerait en effet qu’en 2011, plus les individus sont âgés, plus la distance moyenne entre ego et ses enfants se réduit : après avoir atteint une moyenne maximum de 130 km, elle est de moins de 110 km pour les personnes de 85 ans et plus10.
29Entre les âges de 35 et de 60 ans d’ego, la structure familiale a peu d’influence sur l’accroissement de la distance moyenne. L’accroissement de la distance correspondrait au choix lié à la poursuite des études ou plus généralement à l’entrée dans la vie active des enfants. Après cette période, les enfants uniques semblent garder en moyenne une distance inférieure avec leurs parents que dans les fratries de 2, 3 ou 4 enfants et plus. Ces résultats viendraient corroborer des travaux plus anciens qui avancent que les enfants uniques seraient plus impliqués dans l’aide à leurs parents (Trabut et Weber, 2009b). La distance moyenne plus importante dans les situations à 2 enfants cache elle de grandes disparités. Comme nous l’avons montré (tableau 1), c’est moins de 1 enfant sur 2 (48,2 %) de personne de 75 ans et plus qui réside dans le département et cet enfant est 2 fois plus souvent de sexe féminin. Par ailleurs, il apparaît que les fratries/sorories de 4 enfants et plus ont une distance moyenne à leurs parents moins importante que les fratries/sorories de 2 ou 3 enfants.
Figure 1. Moyenne des distances kilométriques entre ego et ses (ou son) enfants selon le nombre d’enfants et l’âge d’ego

Lecture : lorsqu’un individu de 70 ans déclare 1 enfant, celui-ci réside en moyenne à 114 km. Lorsqu’il en déclare 2, ceux-ci demeurent en moyenne à 136,7 km. Lorsqu’il en a 3, ils habitent en moyenne à 135,1 km du domicile d’Ego. Pour 4 enfants et plus, la distance moyenne séparant leurs résidences de celle d’Ego est de 129,9 km. Source : EFL, Insee, 2011.
30Cette observation transversale aux différents âges montre que les personnes plus âgées ont une proximité plus importante avec leurs enfants que les personnes en début de retraite. Cette plus forte proximité pourrait être le fait de déménagements des parents engendrant un rapprochement des membres des familles (Bonnet et al., 2006). Ne disposant pas de données longitudinales, il ne nous est pas possible de trancher entre les différents phénomènes pouvant expliquer ce mécanisme. Notons néanmoins qu’il peut s’agir d’une mobilité des membres de la famille voulant se rapprocher, d’une attrition plus importante (par exemple décès, départ à l’étranger) des individus ayant un halo moins dense, ou de générations pour lesquelles la mobilité a induit une distance moins importante.
2. Le niveau de diplôme et la présence d’un conjoint
31Si l’âge et la composition familiale semblent être des éléments centraux pour expliquer la distance entre les différents membres de la famille, il s’avère que l’origine sociale paraît aussi déterminante. Nous avons vu que la distance séparant Ego de ses enfants était principalement le fait de la mobilité des enfants ; or les données de l’enquête EFL ne permettent pas de connaître les caractéristiques sociales de ces derniers. On fait donc l’hypothèse d’une reproduction sociale, qui nous permet d’utiliser le diplôme d’Ego comme proxy des caractéristiques sociales des enfants. En observant la densité du halo familial départemental – le ratio de proximité des enfants au regard de la localisation d’Ego selon le dernier diplôme obtenu par ce dernier –, on note un effet négatif du diplôme sur le nombre d’enfants résidant à proximité (dans le même département). Cet effet est aussi valable pour les personnes âgées de 55 ans et plus possédant un emploi. Ainsi, la proportion d’enfants vivant dans le même département que ses ou son parent(s) décroît avec le niveau de diplôme du parent interrogé. Pour cette tranche d’âge, ce phénomène ne semble pas affecté par le mode de cohabitation d’Ego (en couple ou sans conjoint).
32Concernant les personnes âgées de 75 ans et plus, on note une proximité plus importante (figure 2) que pour le groupe d’âge précédent. Par ailleurs, on observe une différence de densité du halo en fonction de la situation de couple d’Ego. Ainsi, et ce de manière significative pour les différents niveaux de diplôme11, les personnes en couple ont significativement moins d’enfants dans le département que les personnes ne vivant pas en couple.
Figure 2. Taux de présence des enfants dans le même département qu’Ego selon le niveau de diplôme lorsque Ego vit ou non en couple à 75 ans et plus

Lecture : lorsque Ego vit en couple et qu’il est titulaire d’un diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire, en moyenne, 46 % de ses enfants résident dans le même département que lui à 75 ans et plus. Lorsqu’il ne vit pas en couple, c’est en moyenne 54 % de ses enfants qui résident dans le même département. Source : EFL, Insee, 2011 ; sous-échantillon des 75 ans et plus de 4 833 282 individus (pondérés).
33À travers ces différents résultats, on a montré que les facteurs affectant la mobilité affectent aussi la distance entre les membres de la famille et transforment de fait la structure du halo familial. À partir de ce constat, et des résultats antérieurs sur les liens entre distance physique, fréquence des contacts et solidarité, il convient de tenir compte du halo familial pour être mieux à même de décrire la famille de manière systématique.
Conclusion
34La mobilité géographique, bien que relativement faible en France, transforme de manière importante la morphologie de la famille sur le territoire. En effet, que ce soit pour des études ou pour un travail, les individus sont appelés à des moments de leur vie loin de leur noyau familial d’origine, voire même à l’étranger. Cette mobilité aboutit à une morphologie familiale relativement étendue. Si cette dispersion de la famille n’est pas systématique ou ne concerne pas tous des enfants d’Ego, elle demande à être mieux comprise. Nous savons que la configuration familiale a un très fort impact sur les solidarités au sein de la famille et particulièrement lorsque les membres de celle-ci vieillissent. C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire de développer un outil tenant compte de la proximité géographique, le halo familial. Il permet de donner une description des familles dans un espace donné. Situé entre l’approche par ménage trop circonscrite à nos yeux et l’approche de type familial négligeant la dimension spatiale de la famille, le halo familial offre la possibilité d’une description systématique de la famille mieux à même d’être mobilisée pour comprendre les solidarités familiales.
35De nombreuses études ont examiné l’effet de facteurs socio-éco-démographiques sur la mobilité ; les facteurs, non exhaustifs, que nous avons pu tester montrent qu’ils influencent aussi la structure du halo familial. Ainsi, si la preuve n’est plus à faire que l’institution familiale demande à être pensée de manière « encastrée » (Polanyi, 1983), les outils qui permettent de le faire sont eux, perfectibles. Les configurations décrites au travers du halo familial aident à produire une évaluation plus pertinente des capacités de la famille à venir en aide à ses proches. Il faut être capable de savoir combien d’individus d’une famille habitent suffisamment proche de la personne âgée pour pouvoir envisager de l’assister fréquemment. Nonobstant ces premiers résultats, le halo familial devrait aussi permettre de rendre visibles certains phénomènes sociaux comme l’assignation des femmes au care, en matérialisant l’arrimage des filles à proximité des parents dans le cas de fratries/sororités mixtes.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Pour plus d’information sur l’enquête, voir http://www.share-project.org
2 Citons deux enquêtes de l’Ined, l’une de 1976 sur le réseau familial (2075 individus âgées de 45 à 64 ans) et l’autre de 1985 sur les situations familiales (4433 individus âgés de 21 à 44 ans et leurs enfants âgés de 0 à 18 ans) qui prennent en compte la géographie familiale, mais ne permettent pas de traiter les questions en lien avec le vieillissement.
3 Pour plus d’information sur l’enquête, voir http://lili-efl2011.site.ined.fr/
4 Pour une explication de ce choix, voir dans cet ouvrage le chapitre 6.
5 Je remercie Marie-Victoire Bouquet pour m’avoir soufflé le terme « halo », qui se caractérise par un diamètre et une densité.
6 Le ménage français, tel qu’utilisé par l’Insee, désigne l'ensemble des occupants d'un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un ménage peut être composé d’une seule personne.
7 L'enquête est constituée à partir de 3000 familles et s'appuie sur la reconstitution méthodique des trajectoires et de la descendance des individus dont le nom de famille commence par les lettres T, R et A. Pour plus d’informations, voir http://tra.web.ined.fr
8 Défini comme les enfants et les conjoints.
9 Deux individus résidant dans la même commune auront une distance euclidienne nulle. Ce postulat a donc tendance à faire sous-estimer la distance moyenne entre le parent et ses enfants.
10 À l’exception des fratries/sororités de 3 enfants.
11 À l’exception des personnes sans diplôme pour lesquelles on n’obverse pas de différence, ainsi que pour les personnes diplômées du BEP pour lesquelles la différence n’est pas significative.
Auteur
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