Chapitre X
L’autonomie résidentielle des étudiants européens1
p. 175-182
Texte intégral
1Les différents travaux réalisés sur le passage à l’âge adulte des étudiants français montrent que leur marche progressive vers l’indépendance est fortement liée à la capacité des familles à les accompagner, notamment financièrement (Van de Velde, 2015 ; Froment, 2012 ; Cordazzo, 2016). En effet, disposer d’un logement de manière autonome, sans aide familiale, n’est pas ou peu envisageable sans la présence d’autres ressources (bourses ou activité rémunérée). Peuvent s’ajouter en outre des difficultés économiques d’autant plus importantes que le départ du foyer parental s’accompagne de la constitution d’une famille (mise en couple et/ou maternité). Elles seront notamment plus fortes pour les étudiants dont les parents sont parmi les catégories sociales « moyennes » les plus modestes (Verley et Zilloniz, 2011), car les enfants de catégories sociales supérieures profitent de la capacité financière de leurs parents et les enfants des catégories sociales populaires bénéficient de ressources institutionnelles. Cette relation entre difficultés économiques des étudiants, passage à l’âge adulte et capacité financière des parents évolue en fonction de l’âge des étudiants.
2En effet, les jeunes connaissent aujourd’hui des parcours d’accès à la vie adulte de plus en plus complexes, dans un contexte de crise économique qui les touche plus particulièrement (Van de Velde, 2008 ; 2015), car il entraîne une augmentation des périodes d’inactivé et de chômage susceptible d’affecter les trajectoires d’autonomie résidentielle. À cette crise viennent se greffer des difficultés économiques liées au poids, dans le budget des étudiants, du soutien parental, notamment si cette aide ne se limite pas à la participation au loyer et comprend aussi le financement d’autres postes de dépenses, car elle suit l’évolution de l’autonomie résidentielle et diminue avec l’âge (Régnier-Loilier, 2011). Toutefois, la crise économique ne peut expliquer à elle seule le départ (ou le « non-départ ») du foyer parental. Ainsi, certains jeunes adultes vont trouver des contreparties « financières » à une cohabitation prolongée avec leurs parents ; inversement, d’autres vont privilégier l’autonomie résidentielle (avec ou sans aide des parents), malgré le surcoût.
3À l’échelle européenne, les comportements des étudiants en matière d’autonomie résidentielle sont hétérogènes. Cécile Van de Velde a exploré, dans nombre de ses travaux, la transition à l’âge adulte des jeunes européens. À partir de données quantitatives (panel européen des ménages 1994-1999) et qualitatives (entretiens), elle compare les trajectoires de jeunes adultes originaires de quatre pays (Danemark, Royaume-Uni, France et Espagne) et montre que la diversité des modes d’entrée dans la vie adulte au sein de la génération étudiée, tout comme la diversité des situations immobilières, s’opposent à l’idée d’un parcours et d’une situation types qui caractériseraient l’étudiant européen (Van de Velde, 2008).
4En Europe, l’âge moyen au départ du foyer parental a peu ou pas évolué depuis le début des années 2000 : il est estimé à 25,7 ans en 2000 et à 26 ans en 2017 (Eurostat) Mais on peut opérer une distinction forte entre les pays, selon la proportion d’étudiants partis du foyer parental.
5Le questionnement de ce chapitre porte sur la mesure des différences d’autonomie résidentielle des étudiants selon les pays européens et sur les facteurs explicatifs. Il s’appuie sur les résultats de l’enquête Eurostudent (Hauschildt et al., 20182). Cette enquête, menée entre 2016 et 2018 dans 28 pays européens, a concerné entre 1 079 (Malte) et 53 056 (Allemagne) étudiants, pour un total de plus de 322 900 étudiants.
I. Des situations résidentielles différenciées selon l’âge
6Les résultats de l’enquête Eurostudent VI confirment le fait que la part des étudiants qui vivent chez leurs parents varie avec l’âge. Ainsi, 46 % des moins de 22 ans vivent au foyer parental, contre 15 % des 30 ans et plus (tableau 1). L’autonomie résidentielle augmente avec l’âge. Sans surprise, puisque 80 % des 30 ans et plus résident hors du foyer parental et en dehors d’un hébergement étudiant. Ils n’étaient que 31 % dans ce cas chez les moins de 22 ans. Cette autonomie résidentielle est aussi plus fréquemment associée à la constitution de la famille. Ainsi, 60 % des 30 ans et plus vivent en couple, sans ou avec enfant(s), contre seulement 7 % pour les moins de 22 ans.
7De manière attendue, les étudiants qui ont fait leurs études dans un autre pays que celui dans lequel ils vivent au moment de l’enquête ont des situations résidentielles différentes. Ainsi, ils se distinguent surtout par une fréquence plus importante en hébergement étudiant (31 % contre 17 %).
8Trois autres caractéristiques introduisent une différence concernant l’autonomie résidentielle : le sexe, le niveau d’études des parents et le fait d’être issu de l’immigration. On observe ainsi que les femmes (24 % contre 18 % pour les hommes) et les étudiants dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures (24 % contre 18 % pour les autres étudiants) vivent plus fréquemment en couple avec ou sans enfant(s) en dehors du domicile des parents. Les enfants de la deuxième génération vivent plus fréquemment chez les parents que ceux dont les parents ne sont pas issus de l’immigration (42 % contre 35 %).
9En revanche, les difficultés financières n’influencent pas de manière significative le fait de rester vivre ou non chez les parents. Ce résultat peut paraître contre-intuitif. Mais, comme l’ont montré différentes études, le coût financier de l’accès à un logement autonome et la capacité à mobiliser une aide financière de la famille ainsi que des aides publiques (Portela et al., 2014) vont jouer un rôle socialement différencié sur le départ du foyer parental (Castell et al., 2016).
Tableau 1. Répartition des situations résidentielles selon différentes caractéristiques, tous pays d’Europe confondus (%)

II. Proposition de typologie des étudiants européens selon la situation résidentielle
10De manière générale, on observe que, dans la plupart des pays, seule une minorité d’étudiants vivent au sein du foyer parental (un peu plus d’un tiers en moyenne), même si cette situation résidentielle reste plus fréquente que les autres (tableau 2).
11Afin de synthétiser ce qui rapproche et distingue les étudiants européens qui partent du foyer parental, l’analyse a porté sur la répartition des étudiants selon les différentes situations résidentielles pour les 28 pays de la vague VI de l’enquête Eurostudent. Un premier niveau a permis de distinguer les étudiants selon la fréquence d’apparition des trois grandes catégories de situations résidentielles : vivre chez les parents, vivre en hébergement étudiant ou ne vivre dans aucune des deux situations précédentes. Ensuite, un deuxième niveau prend en compte les situations de départ du foyer parental en dehors de l’hébergement étudiant (résidences universitaires ou logements étudiants) : vivre seul, vivre en couple avec ou sans enfant(s), vivre avec d’autres (colocation). La typologie (décrite dans l’encadré 1) a été réalisée à partir d’une classification ascendante hiérarchique (CAH) en prenant les variables du tableau 2.
Encadré 1 Les différentes situations résidentielles
On retient trois situations résidentielles principales :
• vivre chez ses parents,
• vivre en hébergement collectif étudiant
• vivre dans une autre situation, dont :
– vivre seul : Cette catégorie regroupe les étudiants vivant seuls en hébergement privé avec ou sans enfant (s)
– vivre en couple avec/sans enfant(s) : Cette catégorie comprend les étudiants vivant avec leur partenaire et/ou leurs enfants. Les deux catégories ont été laissées ouvertes à la définition par les étudiants eux-mêmes, de sorte que le terme « partenaire » se réfère de manière générale à la personne avec laquelle les étudiants partagent leur vie, indépendamment du statut légal (marié ou non marié). De la même manière, les « enfants » peuvent se référer aux enfants biologiques, aux enfants adoptés, aux enfants du partenaire, etc.
– vivre avec une ou plusieurs autre(s) personne(s) : ce sont les étudiants qui vivent dans une forme d’hébergement partagé (hors hébergements collectifs).
1. Vivre en dehors du foyer parental en résidence étudiante ou seul
12La Finlande et la Suède sont caractérisées par de fortes proportions d’étudiants (entre 87 % et 96 %) vivant en dehors du foyer parental, mais aussi en couple, avec ou sans enfant(s) (entre 36 et 37 %, contre 21 % en moyenne pour le reste de l’Europe). Elles se différencient surtout des deux autres pays scandinaves (Danemark et Norvège) par le fait que, une fois partis du foyer parental, les jeunes adultes privilégient l’hébergement étudiant (33 % des étudiants finlandais et 30 % des étudiants suédois, contre 18 % en moyenne).
2. Forte autonomie résidentielle et colocation hors hébergement collectif
13Les pays germaniques (Allemagne et Autriche), ainsi que les deux autres pays scandinaves (Danemark et Norvège), sont caractérisés par de fortes proportions d’étudiants vivant en dehors du foyer parental, comme pour les pays du groupe 1 (entre 79 % et 92 %). Mais ils s’en distinguent par le fait que les étudiants résident plus fréquemment que la moyenne hors hébergement étudiant, mais avec d’autres dans un même logement (colocation). C’est le cas de 29 % des étudiants allemands et de 24 % des étudiants autrichiens et norvégiens.
3. Une autonomie résidentielle plus fréquente pour les couples, avec ou sans enfant(s)
14Les étudiants islandais (41 %), estoniens (37 %) et, dans une moindre mesure, lettons (33 %) vivent plus fréquemment en couple, avec ou sans enfants(s), que dans les autres pays, mis à part la Scandinavie. Mais ils se démarquent des étudiants des groupes 1 et 2 par une plus forte propension à résider chez les parents. En outre, par rapport au groupe 1, la propension à vivre seul est plus faible, tout comme celle de vivre avec d’autres par rapport aux pays du groupe 2.
4. Une autonomie résidentielle et en solo moins fréquente
15Les étudiants d’Albanie, des Pays-Bas, de Slovaquie, de Slovénie et de Turquie se distinguent des autres étudiants européens par une moindre proportion à vivre en dehors du foyer parental ou d’un hébergement étudiant (entre 26 % et 32 %) et, surtout, à vivre seul (4 % à 7 %). Par ailleurs, les étudiants turcs (40 %), hollandais et slovaques (29 %) vivent plus fréquemment dans des hébergements étudiants. Ce type de logement est une option moins chère, car souvent financée par l’État (Hauschildt et al., 2015).
5. À l’image de l’ensemble des étudiants européens
16Ce groupe est composé de pays (France, Hongrie, Lituanie, République tchèque et Roumanie) où la situation résidentielle des étudiants est relativement proche de la moyenne des trois catégories. Cependant, les étudiants français se singularisent par une propension plus marquée à vivre seuls (25 %, contre 10 % en moyenne à l’échelle de l’Europe, exception faite de la Finlande).
6. Une autonomie résidentielle et colocative plus fréquente, hors hébergement collectif
17Les étudiants portugais (24 %), irlandais (23 %) et, dans une moindre mesure, polonais (21 %), suisses ou serbes (20 %) vivent plus fréquemment avec d’autres hors hébergement collectif, à l’instar des étudiants allemands, autrichiens, danois et norvégiens. Mais ils s’en distinguent par une proportion plus élevée de personnes vivant encore chez leurs parents.
7. Rester vivre au foyer parental
18En Italie, à Malte et en Géorgie, la majorité des étudiants déclarent vivre au foyer parental. Les proportions varient de 66 % pour les étudiants géorgiens à 74 % pour les étudiants maltais. Pour les étudiants italiens, l’alternative à cette situation est quasi exclusivement la vie en dehors du foyer parental et hors hébergement étudiant, mais avec d’autres dans un même logement (colocation).
Tableau 2. Répartition des situations résidentielles selon les pays (%)

Conclusion
19Les résultats présentés ici montrent, pour la situation résidentielle des étudiants européens, des comportements disparates mais qui font parfois apparaître des rapprochements géographiques. Ainsi, dans la plupart des pays de l’enquête Eurostudent, un grand nombre d’étudiants vivent hors du foyer parental ; dans le même temps, vivre avec ses parents correspond à la situation résidentielle la plus commune pour les deux tiers des pays. En fait, de manière attendue, la situation résidentielle des étudiants est fortement liée à leur âge. Dans tous les pays, ils ont tendance à vivre de moins en moins fréquemment avec leurs parents à mesure qu’ils avancent en âge. Il en va de même pour le fait de vivre dans un logement partagé. Dans le même temps, la part des étudiants vivant seuls ou en couple (avec ou sans enfants) augmente avec l’âge. L’origine géographique du cursus universitaire (pays de la scolarité précédente) est aussi un facteur de différenciation : les étudiants ayant fait leur scolarité en dehors de leur pays d’origine résident plus fréquemment en hébergement étudiant (31 %).
20Si les tendances sont communes, les résultats montrent des disparités selon les pays : il y a plusieurs « Europe étudiantes ». Les étudiants des pays les plus au sud sont caractérisés par un faible départ du foyer parental. À l’opposé, les étudiants des pays scandinaves sont caractérisés par une autonomie résidentielle très forte. Et parmi ces pays, le Danemark compte la plus forte proportion d’étudiants (plus de 60 %) dont la ressource financière principale repose sur les aides publiques. L’Autriche et l’Allemagne sont plus proches des pays scandinaves, avec des taux de départ du foyer parental élevés, mais les situations résidentielles divergent sensiblement. Ainsi, les étudiants allemands ont davantage tendance à vivre avec d’autres personnes (29 %), tandis que les étudiants autrichiens privilégient la vie en couple. La France se distinguent par une plus forte proportion d’étudiants vivant seuls (25 %).
21Cette analyse peut trouver des prolongements selon que l’on considère le poids des aides familiales ou institutionnelles, des politiques publiques incitant ou non à tels ou tels modes de résidence à l’échelle des pays en question.
Bibliographie
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Références bibliographiques
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Notes de bas de page
1 Une étude similaire avec des données plus anciennes (Hauschildt et al., 2015) a fait l’objet d’une présentation au XXVIIIe Congrès international de la population (Cordazzo et Murdoch, 2017).
2 L’enquête Eurostudent vise à recueillir, à travers les enquêtes nationales, des données comparables entre pays participants concernant la situation sociale des étudiants et leurs conditions de vie (situation du logement, ressources, coût des études, réussite, caractéristiques sociodémographiques, accès à l’enseignement supérieur).
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