La Coordinadora : la femme dans la guerre de l’eau à Cochabamba
p. 91-92
Note de l’auteur
Coordinadora : vocable féminin qui désigne, en espagnol, soit une personne coordinatrice, soit une organisation coordinatrice ; d’où la confusion évoquée dans l’article.
Cet article est le résumé de la présentation « La coordinadora : Una “mujer” que luchó en la guerra del agua ». Traduit de l’espagnol.
Texte intégral
1Dès les premières mobilisations qui secouèrent la ville de Cochabamba (Bolivie), une grande confusion régnait à propos du mouvement « Coordination pour la défense de l’eau et la protection de la vie » (Coordinadora de Defensa del Agua y la Vida). On commentait ces événements, en se demandant secrètement : « Qui peut bien être la femme qui coordonne les manifestations ? Qui est donc cette Coordinadora ? » Cependant, la participation de la femme à cette révolte va bien au-delà de cette simple anecdote.
2La Coordinadora, organisation composée de femmes, d’hommes, de retraités, d’étudiants, de chômeurs et de travailleurs autonomes, dirigeait le mouvement pour la défense de l’eau lorsqu’en novembre 1999, le gouvernement bolivien, dans le cadre de sa politique de privatisation, signa un contrat, dans des conditions quelque peu obscures, qui attribuait la concession des services de l’eau et son assainissement à un consortium privé dont l’actionnaire majoritaire était la société multinationale Bechtel. Dans ce contrat, une loi stipulait également la commercialisation de ce service.
3Au mois de décembre de cette même année, les tarifs du Service des eaux subirent une augmentation atteignant jusqu’à 300 %. En avril de l’année suivante, cette situation poussa la nouvelle population active constituée de jeunes, de femmes et d’enfants à descendre dans la rue pour exiger la résiliation du contrat et une modification de la loi sur l’eau afin de garantir à celle-ci sa condition de bien collectif.
4Après de violentes répressions de la part du gouvernement, qui provoquèrent des centaines de blessés et la mort d’un jeune homme de 17 ans, le Service des eaux revint aux mains du peuple.
5Malgré les violences subies, ces mobilisations nous ont apporté des expériences positives. Non seulement nous avons récupéré cette entreprise de distribution d’eau, mais nous avons également obtenu la possibilité de participer aux décisions qui touchent nos intérêts. A l’heure actuelle, l’entreprise de gestion des eaux est en cours de restructuration, et nous y participons tous grâce à nos représentants au sein de la direction.
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On m'appelle à régner
Ce livre est cité par
- Rauber, Isabel. (2007) Genre, mouvements populaires urbains et environnement. DOI: 10.4000/books.iheid.5837
- Billette, Véronique. (2020) Une histoire de la Marche mondiale des femmes porteuse pour l’avenir. Les expériences et les contributions des centres de femmes du Québec1. Recherches féministes, 32. DOI: 10.7202/1068350ar
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