La campagne du ruban blanc en Europe dans le cadre du programme Daphne de la CE
p. 141-156
Résumés
Des hommes disent non à la violence masculine. Le réseau européen des hommes pro-féministes et la campagne du ruban blanc en Europe.
Remettre en cause la domination masculine, s’interroger sur l’identité masculine, lutter contre toutes formes de violence en particulier à l’égard des femmes est le fait d’un nombre croissant d’organisations d’hommes de par le monde. Des hommes qui affirment leur volonté de parvenir – en soutien et aux côtés des organisations de femmes – à une société non sexiste et plus égalitaire. Des hommes enfin qui sont convaincus que cette approche des faits de société basée sur la prise en compte de la dimension du genre peut favoriser le changement social souhaité par un grand nombre d’individus.
Men say no to masculine violence – the European network of pro-feminist men and the white ribbon campaign in Europe.
Questioning masculine domination, pondering about masculine identity, fighting against all forms of violence particularly towards women is the work of an increasing number of male organizations worldwide. Men who affirm their willingness to belong, in support of women organizations, to a non, sexist and more egalitarian society. Men who are convinced that this approach towards societal realities which is based on the consideration of gender dimensions can encourage social changes hoped for by a large number of people.
Los hombres dicen no a la violencia masculina – la red europea de hombres pro-feministas y la campana de la cinta blanca en Europa.
Cuestionar la dominación masculina, interrogarse sobre la identidad masculina, luchar contra todas las formas de violencia en particular aquella ejercida contra las mujeres, es el objetivo de un número cada vez más creciente de organizaciones de hombres en el mundo. Hombres que afirman su voluntad de actuar, en apoyo y al lado de las organizaciones de mujeres, por una sociedad no sexista y más igualitaria. Hombres al fin convencidos que enfocar la sociedad desde la dimensión de género, puede favorecer el cambio social deseado por un gran número de individuos.
Texte intégral
EUROWRC – UN RÉSEAU EUROPÉEN
d’hommes qui luttent contre les violences faites aux femmes d’hommes qui remettent en question le modèle masculin hégémonique
… se taire, c’est être complice ; dénoncer, c’est la voie du changement…
… on ne naît pas homme, mais on le devient…
… pour un nouveau contrat hommes/femmes…
Une campagne contre la violence exercée par des hommes envers les femmes, les enfants et d’autres hommes
1Un projet, soutenu par la Commission européenne, qui a pour objet de faire connaître en Europe le concept canadien de « Campagne du ruban blanc » auprès des décideurs politiques, des acteurs sociaux, des instances de l’éducation, des médias, du grand public.
2Il s’agit, lors de cette première étape, de susciter un débat entre femmes et hommes et entre hommes, sur la problématique des violences faites aux femmes par des hommes et sur le rapport de pouvoirs entre les hommes et les femmes à la base de cette violence.
3Il s’agit aussi de susciter une dynamique européenne d’initiatives portées par des hommes et de créer ainsi de multiples germes, de groupes de parole d’hommes, constituant un réseau informel international.
4Un des objectifs majeurs est la sensibilisation des jeunes par la diffusion de divers outils pédagogiques privilégiant une approche sexuée de la violence, des outils essentiellement canadiens préalablement évalués et adaptés au contexte européen.
5Ce projet s’inscrit dans l’Année internationale de la culture de la paix de l’an 2000 suscitée par l’Unesco, et dans la politique de l’ONU prônant un monde sans violences à l’encontre des femmes (A World Free of Violence Against Women).
6Cette démarche doit s’étendre à l’ensemble de l’Europe et trouver des ramifications vers les pays du Sud.
Les violences au masculin
7La violence est, bien entendu, un problème ancien et universel. On la retrouve à la fois dans la sphère publique (les guerres, les agressions urbaines, la violence sportive) et dans la sphère privée (la violence domestique).
8La violence faite aux femmes prend toute une série de formes qui vont de l’agression physique et sexuelle et du harcèlement sexuel aux mauvais traitements psychologiques ou affectifs. Une agression n’a pas forcément besoin de laisser des traces visibles pour faire violence. Par exemple, les blagues dégradantes constantes, les comportements dominateurs et les avances sexuelles non sollicitées portent atteinte à l’équilibre psychologique et affectif. La domination financière, le contrôle de l’espace et de l’usage du temps sont également à considérer comme des violences.
9Au Brésil par exemple, le machisme fait loi. La société est ainsi faite que le garçon puis l’homme grandissent dans un esprit de domination à l’égard des femmes : la violence fait naturellement partie des rapports entre l’homme et la femme et va même jusqu’à être considérée comme un témoignage de passion !
10Les eurobaromètres révèlent que les Européens condamnent massivement la violence. Concernant la violence domestique contre les femmes, ces Européens estiment qu’il s’agit d’un phénomène relativement courant, mais peu d’entre eux déclarent connaître personnellement une victime. L’enquête démontre que les stéréotypes sur cette question sont toujours présents : la plupart des personnes interrogées pensent que les facteurs extérieurs comme l’alcool ou la drogue, la pauvreté et l’exclusion sociale constituent les principales causes de violence.
11Les statistiques européennes font apparaître que deux femmes sur cinq sont ou ont été victimes de violences de la part des hommes. 90 % des meurtres qui touchent les femmes sont le fait de leur compagnon. Si la violence physique extrême est la plus visible, la violence psychologique, le harcèlement sexuel, la domination financière, l’humiliation, la violence par personne interposée (les enfants), la violence faite à des hommes traités comme « des femmes » sont également inacceptables.
12Face à toutes ces violences masculines, le silence séculaire des hommes est lourd, comme si, à ne point nommer les choses, elles n’existaient pas, comme si cela était naturel.
13Aujourd’hui, aux côtés des groupes de femmes qui depuis longtemps dénoncent et luttent contre ces violences, des hommes réagissent publiquement.
14Des hommes qui non seulement s’engagent à ne jamais commettre un acte de violence contre une femme mais surtout de ne jamais cautionner ou passer sous silence des actes de violence contre des femmes de la part d’autres hommes.
15Des hommes qui refusent de se conformer aux schémas classiques de la soi-disant « virilité » qui rime avec force, domination, violence dans les rapports humains.
16C’est ainsi, que sur le modèle du Canada où le mouvement existe depuis près de dix ans, en Europe, grâce au soutien de la Commission européenne, se développe également la Campagne du ruban blanc. Celle-ci regroupe aujourd’hui des partenaires d’Allemagne, de Norvège, de Suède, de France, de Grande-Bretagne, d’Espagne, du Danemark, de Finlande et de Belgique. La campagne doit s’étendre en principe en 2001 et 2002 à toute l’Union européenne et à la plupart des pays d’Europe centrale.
17Ce travail se fait en concertation avec le Lobby européen des femmes et son Centre européen pour la promotion d’une politique contre la violence envers les femmes a été inauguré lors de la Journée internationale des femmes le 8 mars 1997.
18L’objectif principal du Centre européen pour une politique contre la violence à l’égard des femmes est de servir d’intermédiaire entre les organisations de femmes et les décideurs politiques pour faire pression afin que le problème de la violence des hommes à l’égard des femmes devienne un sujet d’intérêt européen.
Les hommes ne sont pas violents de naissance
19Certains hommes apprennent à être violents. La violence des hommes est une conséquence de la manière dont on leur apprend à exprimer leur masculinité dans leurs relations avec les femmes, les enfants et les autres hommes. Ces hommes ont appris à penser que le pouvoir réside dans la capacité de dominer et de contrôler les gens et le monde qui les entoure. Même si la majorité des hommes ne sont pas physiquement violents, cette façon de penser rend le recours à la violence acceptable aux yeux de beaucoup d’autres hommes.
20La plupart de ces actes de violences sont un signe de faiblesse, d’insécurité et de manque d’amour-propre chez les hommes qui les commettent, auquel se mélange une capacité de domination physique ou verbale et le sentiment qu’ils devraient être supérieurs et « maîtres » de la situation.
21Ce n’est toutefois pas demain que les hommes cesseront d’être violents envers les femmes, car cette violence se nourrit des inégalités entre hommes et femmes, et de la manière dont les hommes apprennent à être « hommes ».
22S’il est évidemment très important que l’on modifie les lois pour combattre la violence faite aux femmes par les hommes, les lois ne suffisent pas. Nous devons chercher ensemble à changer nos attitudes et nos comportements. Nous devons remettre en question les institutions qui perpétuent les inégalités entre les hommes et les femmes.
23La majorité des hommes ne sont pas physiquement violents. Et pourtant, nous devons tous réfléchir aux moyens dont les hommes se servent pour essayer de contrôler les femmes. Eprouvons-nous le besoin de dominer les conversations ? Envahissons-nous l’espace des femmes qui nous entourent ? Nous arrive-t-il de les humilier ?
24Le harcèlement est fondamentalement une question d’inégalité de pouvoir. Le même geste posé par une femme ne dérangera pas nécessairement un homme, parce qu’en général dans notre société, ce sont les hommes qui ont eu le pouvoir sur les femmes, et non l’inverse, que ce soit au travail, à l’école ou ailleurs la communauté.
25Les blagues sexistes et les expressions sexistes alimentent un climat dans lequel diverses formes de violence physiques et verbales ont été trop longtemps acceptées. Les blagues et les remarques qui avilissent les femmes ne sont pas neutres ; au contraire, elles reflètent la réalité d’une société qui a historiquement fait des femmes des personnes de seconde classe, et en renvoyant les femmes à cette réalité, ils les mettent « à leur place », même si telle n’est pas l’intention de leur auteur.
26Depuis 1997, des conférences significat ives ont été organisées sur le thème de la violence masculine. L’objectif principal de ces rencontres était d’encourager le développement d’une culture de la paix caractérisée par une réelle égalité entre les hommes et les femmes, par opposition à une culture de la violence qui semble être la nôtre. De toute évidence, la violence faite aux femmes et aux enfants est de plus en plus associée à la domination masculine. Le concept n’est plus tabou. De grands sociologues y ont contribué, l’aspiration des jeunes, femmes et hommes, à vivre « autre chose » y est pour beaucoup.
27Cette évolution conduit à une nouvelle approche de la violence, remettant en question la masculinité traditionnelle et les stéréotypes qui la « construisent » ; l’homme n’étant pas violent de naissance.
28Dans une culture de la violence, les hommes apprennent que le pouvoir réside dans la capacité de dominer et de contrôler le monde qui les entoure. Même si la majorité des hommes ne sont pas physiquement violents, cette façon de penser rend le recours à la force acceptable ou tolérable. La plupart des actes individuels de violence commis par des hommes ne sont que de pathétiques tentatives d’affirmer leur pouvoir sur des femmes, des enfants ou d’autres hommes. Les violences sont, en général, associées à une intention, une volonté de dire quelque chose, d’obtenir que, de montrer que… Dès lors, une culture de la paix favoriserait l’apprentissage de l’écoute de l’autre et l’utilisation de la parole.
La campagne du ruban blanc en Europe (The White Ribbon Campaign)
une campagne contre les violences faites aux femmes par les hommes
un réseau mondial d’hommes cherchant à faire changer les mentalités
29Depuis plusieurs dizaines d’années, des femmes, soutenues par le mouvement féministe, se battent contre les violences faites aux femmes par les hommes. Quelles que soient les formes que prennent ces violences, qu’elles soient privées et domestiques, qu’elles se déroulent au travail ou dans la rue, qu’elles accompagnent les guerres, elles représentent une violation des droits de chacun et chacune à vivre une vie libre, sans contrainte. Les violences masculines sont un obstacle à l’égalité des chances entre hommes et femmes, à l’avènement d’une société sans discrimination sexiste, raciste ou homophobe.
30Longtemps la majorité des hommes se sont tus. Se faisant objectivement les complices de la domination masculine que traduit les violences qui sont faites aux femmes.
31Pourtant, comme hommes, comme citoyens, nous sommes concernés par les violences masculines. Non seulement elles participent de l’oppression des femmes, mais elles concourent aussi à la socialisation masculine des garçons.
32Les violences masculines que subissent les femmes sont le produit direct d’une éducation machiste qui apprend aux hommes la loi de celui qui se considère le plus fort. Dans la guerre entre hommes qui commence dans les cours d’école ou dans les pratiques sportives jusqu’aux terrains d’opérations militaires, dans les abus multiples et variés perpétrés contre ceux désignés comme faibles, fragiles, différents des hommes s’autoproclament « normaux », dans le racket des enfants à l’école ou dans la rue par les aînés, dans le bizutage où les ancien-ne-s imposent leurs désirs aux nouveaux pour leur prouver leur pouvoir, dans le racisme que s’autorisent les hommes blancs contre ceux et celles qui sont nés différents, dans l’homophobie et la lesbophobie contre ceux et celles qui veulent vivre d’autres sexualités… partout la violence masculine impose le pouvoir et les privilèges associés de ceux qui se considèrent comme les meilleurs, les plus forts, les dominants.
33Les violences faites aux femmes sont ainsi la reproduction des violences masculines que subissent, produisent et reproduisent les hommes entre eux.
34Aujourd’hui, comme hommes, comme citoyens, reprenant l’initiative canadienne du ruban blanc, nous décidons de dire et montrer publiquement que nous condamnons les violences faites aux femmes par les hommes.
35Notre appel vise à contester les bases sexistes de nos sociétés. En soutenant les femmes qui luttent contre les violences masculines, en soutenant les hommes qui subissent aussi les violences de leurs collègues, aînés ou supérieurs, nous appelons nos sociétés à élaborer un projet où la violence, la force, la contrainte, le viol soient dénoncés par tous et toutes.
36Avec les femmes, il est aujourd’hui possible de dire que nous voulons vivre une société d’amour où les violences masculines sont exclues, où d’autres relations régentent les rapports entre hommes et femmes, entre hommes.
Nous invitons les hommes à
déclarer clairement qu’ils s’opposent, et s’opposeront aux violences faites aux femmes, aux hommes et aux enfants ;
aider les campagnes menées contre les violences faites aux femmes en soutenant pratiquement les initiatives des femmes qui accueillent les femmes violentées ;
à réfléchir et à discuter avec des femmes, avec des hommes, sur la manière qu’ont les hommes, individuellement et collectivement à reproduire les violences que subissent leurs compagnes, leurs amies, leurs sœurs, leurs collègues, leurs mères… et toutes les autres femmes ;
à dénoncer comment la violence est apprise aux garçons dans leur éducation, en soutenant des modes alternatifs de socialisation qui favorisent la coopération et la paix ;
à soutenir publiquement et financièrement la Campagne du ruban blanc.
Actions en chantier
Constitution d’un réseau d’organisations européennes promotrices du concept à l’échelle locale, régionale ou nationale. Dans un premier temps la dynamique sera lancée, par les partenaires du projet, dans six Etats européens. La création de groupes de discussion et la mobilisation de volontaires pour des actions spécifiques et pour l’échange de bonnes pratiques serviront de premier stade de rencontre et de prise de conscience à l’échelle locale.
Mise au point, entre partenaires, d’outils pédagogiques adaptés au programme européen et aux diversités culturelles, en s’aidant de l’expérience en la matière des promoteurs de la Campagne du ruban blanc du Canada (White Ribbon Campaign).
Création d’un Centre européen virtuel d’échange d’informations et d’outils de sensibilisation accessible via Internet. Au site web, dont il est question, sera associée une liste de discussion.
Réalisation d’un CD-Rom présentant plus particulièrement les outils pédagogiques, une banque de données multilingue (articles de fond, bibliographie, bonnes pratiques), la législation en matière de violence sur le plan international et au niveau de chaque pays. Ce CD-Rom – avec des interviews et des vidéos – doit servir d’outil pédagogique et de sensibilisation pour les groupes d’hommes en général ainsi que les divers acteurs du monde du travail et de l’enseignement.
Amorce d’une série d’événements synchronisés à l’échelle européenne dans les six pays concernés.
37Le pari qui est fait est que la promotion de ces actions, auprès des médias à l’échelle nationale et sur le plan européen, jouera un rôle de multiplication des initiatives et de mobilisation d’un grand nombre de volontaires comme cela s’est passé au Canada.
38□ à l’occasion de la Saint Valentin
39□ à l’occasion de la Journée internationale des femmes du 8 mars :
40des hommes s’afficheront avec un ruban blanc ou un pin’s contre les violences domestiques. Des manifestations, des débats au sein de groupes de discussion marqueront la solidarité des hommes aux luttes des femmes. Une collecte de fonds entièrement destinée aux refuges pour femmes battues sera menée à cette occasion. Il sera également fait écho à l’Année internationale de la culture de la paix orchestrée par l’Unesco ;
41□ à l’occasion de la Fête des pères :
42des hommes s’afficheront contre les violences exercées à l’égard des enfants et distribueront dans les écoles des kits pédagogiques. L’accent sera également mis sur la déconstruction des modèles masculins ;
43□ à l’occasion de la Semaine du ruban blanc en novembre :
44des hommes s’afficheront contre les violences exercées à l’encontre des femmes notamment sur les lieux de travail et dans les espaces publics de manière à susciter une multitude de débats. Des affiches et des brochures serviront de support et de repère lors de la campagne ;
45□ à l’occasion de la Marche 2000 des femmes en octobre 2000 ;
46□ à l’occasion en novembre de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre.
En résumé, ce que chaque homme peut faire
Écoutez les femmes… apprenez des femmes.
Cherchez à comprendre la nature et l’ampleur du problème.
Apprenez pourquoi certains hommes sont violents.
Participez à la Campagne du ruban blanc.
Désapprouvez ouvertement le comportement des hommes qui emploient des termes sexistes et font des blagues qui sont dégradantes pour les femmes.
Apprenez à reconnaître et à combattre le harcèlement sexuel et la violence au travail, à l’école et au sein de la famille.
Appuyez le centre d’accueil pour femmes battues ou victimes d’agressions sexuelles près de chez vous, et soutenez d’autres programmes pour femmes.
Examinez vos propres comportements. Posez-vous la question « Est-il possible que je contribue au problème ? »
Visez les solutions à long terme.
Participez au travail de sensibilisation de la Campagne du ruban blanc à travers le Monde.
DES HOMMES DECIDES A METTRE FIN A LA VIOLENCE DES HOMMES A L’EGARD DES FEMMES ET A S’INTERROGER SUR TOUTES LES VIOLENCES AU MASCULIN
Quelques sites web de référence :
La Campagne du ruban blanc en Europe :
www.eurowrc.org
Liste de discussion : http://www.egroups.com/group/eurowrc
Subscribe : eurowrc-subscribe@egroups.com
The European Network of Profeminist Men http://www.europrofem.org
Fundacion mujeres http://www.fundacionmujeres.es
The White Ribbon Campaign Canada http://www.whiteribbon.ca
White Ribbon Campaign Norway http://www.hvittband.org/
White Ribbon Campaign Sweden http://www.rb.se/man/
White Ribbon Campaign Finland http://www.kaapeli.fi/~mies/whiterib/
El grupo de Hombres de Sevilla http://www.arrakis.es/~jcasado/hombres/
Sites de la Commission européenne :
Daphne Initiative Directorate General for Justice and Home Affairs
http://europa.eu.int/comm/justice_home/project/daphne/en/index.htm
European campaign to raise awareness on violence against women
http://europa.eu.int/comm/employment_social/equ_opp/violence_en.html
Le réseau européen des hommes pro-féministes
47Le Réseau européen des hommes proféministes est à la base du projet européen EuroWRC. Une recherche/action 1998-99 soutenue par la DGV de la CE/Unité pour l’égalité des chances/www.europrofem.org.
48Depuis plusieurs décennies, la domination masculine et le patriarcat ont été remis en cause par les femmes et le mouvement féministe. A travers des groupes militants, des études universitaires, des réseaux de solidarité, des actions positive… des femmes féministes ont dénoncé l’inégalité économique, sociale et politique dont elles sont victimes en Europe et ailleurs, les violences qu’elles subissent et la réclusion dans la sphère domestique.
49Minoritaires, depuis une vingtaine d’années, des hommes de plus en plus nombreux, se sont joints à la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes. A travers des groupes d’hommes, des centres pour hommes violents, des revues, des réseaux, des actions contre la guerre et la virilisation des esprits, ils ont affirmé leur volonté de parvenir à une société non sexiste, en soutien aux côtés des organisations de femmes.
50Les hommes dominent collectivement et individuellement les femmes. Cette domination s’exerce dans la sphère privée ou publique, attribue aux hommes des privilèges matériels, culturels et symboliques. Tout un pan des études féministes actuelles tend d’ailleurs à chiffrer ces privilèges et montre concrètement les effets de la domination masculine. La politique actuelle qui vise, dans nos sociétés, à vouloir diminuer ces « inégalités » ne doit pas nous faire oublier qu’elles perdurent, sous peine de prendre nos rêves pour des réalités et de ne plus rien comprendre du tout.
51L’oppression des femmes par les hommes est un système dynamique où les inégalités que vivent les femmes sont les effets des avantages accordés aux hommes.
52Si la reconnaissance de la domination masculine est aujourd’hui une évidence, et les rapports sociaux de sexe souvent utilisés pour la décrire, ceux-ci sont souvent évoqués comme des rapports sociaux entre les sexes, entre hommes et femmes. Cette division naturaliste et essentialiste est alors reproduite par l’analyse elle-même. Dès 1994 (Welzer-Lang, Dutey, Dorais, 1994), nous ont montré comment le groupe des hommes est lui aussi structuré par les mêmes processus. L’éducation des garçons dans des lieux monosexués (les cours d’école, les clubs de sport, les cafés) mais plus globalement l’ensemble des lieux dont les hommes s’attribuent l’exclusivité d’usage et/ou de présence structure le masculin de manière paradoxale et l’inculquent aux p’tits hommes, aux garçons.
Un état des lieux
53Réunir l’ensemble des hommes qui soutiennent sous une forme ou une autre la lutte contre le patriarcat et la domination masculine, briser l’isolement des hommes pro-féministes parcellisés dans des groupes multiples sans lien entre eux et favoriser des débats et des échanges entre hommes et avec les femmes a fait l’objet du projet de création d’un réseau européen d’hommes pro-féministes.
54Déconstruire le genre masculin, affiner les études critiques des modes de domination masculine, comprendre comment les sociétés machistes et homophobes font hommes et dominateurs, affirmer la volonté de vivre en paix sans violence, sans guerre entre hommes, sans oppression entre hommes et femmes sont les mots de ralliement du réseau.
55Ce projet a obtenu un soutien de la Commission européenne suite à un appel public à propositions et a permis de favoriser :
l’échange de réflexions et la circulation transversale des informations et des contacts qui aident concrètement à la transformation des rapports sociaux de sexe, notamment sur les thèmes des violences faites aux femmes, aux enfants, à d’autres hommes, de la sexualité, de la santé physique et mentale des hommes, du travail, des nouvelles valeurs masculines, de la prévention du VIH, de la paternité, de la contraception masculine ;
le soutien international aux actions positives pour l’égalité des chances entre femmes et hommes ;
l’éclosion au niveau européen d’un débat entre hommes ainsi qu’entre femmes et hommes progressistes en suscitant l’émergence d’initiatives concrètes.
Pour en savoir plus
56Visitez le site d’EuroPRO-Fem sur Internet et faites parvenir vos contributions (textes, photos, brochures, recherches, témoignages, bonnes pratiques).
57www.europrofem.org
58CD-Rom 99 « Stop Male Violence », mis à jour en 2001
59Groupe européen de chercheurs proféministes :
60Hommes, universitaires ou non, académiques ou pas, nous travaillons dans différents pays sur le masculin, les rapports sociaux de sexe, le genre, les sexualités masculines, l’homophobie, l’antisexisme, etc.
61Contact en France : Les Traboules – 7 rue Lakanal – 31000 Toulouse France – Tel : + 33 (0) 5 62309108 Fax : + 33 (0) 5 62308102
62Association de recherches sociologiques et ethnologiques :
63Daniel Welzer-Lang
Le mot de la fin est emprunté à Michael Flood (Australie) :
64« Ma recherche est inspirée par une fascination pour la politique de genre et pour les relations de genre. Je suis intéressé par la recherche critique sur les hommes et les masculinités, pour sa pertinence personnelle et sa contribution théorique, mais plus que cela, pour son rôle potentiel dans l’activisme et le changement social. »
65“My research is inspired by a fascination with gender politics and gender relations. I’m interested in critical research on men and masculinities, for its personal relevance and its theoretical contribution, but more than these, for its potential role in activism and social change.”
Quelques sites proposes par Michael Flood
66Legal Aid Office (ACT) : http://www.legalaid.canberra.net.au/
67The Men’s Bibliography : http://www.anu.edu.au/~a112465/mensbiblio/mensbibliomenu.html
68XY magazine : http://www.anu.edu.au/~a112465/XY/xyf.htm
69Pro-feminist men’s FAQ : http://www.anu.edu.au/~a112465/pffaq.html
70Pro-feminist men’s mail list : http://www.anu.edu.au/~a112465/profem.html
71Violence statistics : http://www.spirit.com.au/gerry/vstats.html
72Homophobia and masculinities among young men (Lessons in becoming a straight man) : http://online.anu.edu.au/~a112465/homophobia.html
73Other sites I like : http://www.anu.edu.au/womens_studies/wsgp/students/current/mflood.html
Une initiative de l’association City & Shelder
74City & Shelter – Roland Mayerls – 40 rue d’Espagne
751060 Bruxelles/Brussels – BELGIQUE – BELGIUM
76tel/fax : + 32 (0) 2 534 77 35
77www.cityshelter.org – www.dhgender.org – www.habiter-autrement.org
Auteur
Coordinateur, Campagne du ruban blanc en Europe, Bruxelles.
Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les silences pudiques de l'économie
Économie et rapports sociaux entre hommes et femmes
Yvonne Preiswerk et Anne Zwahlen (dir.)
1998
Tant qu’on a la santé
Les déterminants socio-économiques et culturels de la santé dans les relations sociales entre les femmes et les hommes
Yvonne Preiswerk et Mary-Josée Burnier (dir.)
1999
Quel genre d’homme ?
Construction sociale de la masculinité, relations de genre et développement
Christine Verschuur (dir.)
2000
Hommes armés, femmes aguerries
Rapports de genre en situations de conflit armé
Fenneke Reysoo (dir.)
2001
On m'appelle à régner
Mondialisation, pouvoirs et rapports de genre
Fenneke Reysoo et Christine Verschuur (dir.)
2003
Femmes en mouvement
Genre, migrations et nouvelle division internationale du travail
Fenneke Reysoo et Christine Verschuur (dir.)
2004
Vents d'Est, vents d'Ouest
Mouvements de femmes et féminismes anticoloniaux
Christine Verschuur (dir.)
2009
Chic, chèque, choc
Transactions autour des corps et stratégies amoureuses contemporaines
Françoise Grange Omokaro et Fenneke Reysoo (dir.)
2012
Des brèches dans la ville
Organisations urbaines, environnement et transformation des rapports de genre
Christine Verschuur et François Hainard (dir.)
2006