Discriminations de genre dans l’historiographie africaine
p. 355-374
Note de l’éditeur
Référence : Tiyambe Zeleza, Paul. “Discriminations de genre dans l’historiographie africaine” in Christine Verschuur, Genre, postcolonialisme et diversité de mouvements de femmes, Genève, Cahiers Genre et Développement, n°7, Genève, Paris : EFI/AFED, L'Harmattan, 2010, pp. 355-374, DOI : 10.4000/books.iheid.5908 – Acheter le .pdf chapitre éditeur.
Texte intégral
Historiographies africaines et histoire des femmes
1Le sous-développement relatif de l’histoire des femmes africaines peut être partiellement attribué au fait que, comme le soutient Bolanle Awe, « comparée à l’histoire de nombreuses autres parties du monde, l’histoire de l’Afrique n’a commencé à être écrite qu’assez récemment » (Awe 1991, 211). […]
2Dans leur reconstruction de l’histoire africaine, les historiens nationalistes ou africanistes se sont souciés d’éradiquer les mythes impérialistes et racistes selon lesquels l’Afrique n’avait pas d’histoire avant la venue des Européens, et de concevoir de nouvelles méthodes de recherche pour rétablir l’histoire africaine (voir UNESCO 1981, vol. 1 ; Henige 1982 ; Vansina 1985). Cette obsession de la célébration et de la définition du cadre empirique des civilisations africaines a non seulement consumé l’énergie des historiens, mais les a également rendus insensibles à l’analyse du genre. Ces historiens ont cherché à réhabiliter et à glorifier les grands États, les grandes villes et les grands leaders de l’Afrique. En bref, l’historiographie nationaliste était essentiellement politique et élitiste. Elle avait peu à dire sur les « masses », hommes ou femmes, ou sur l’histoire sociale et économique. Presque toujours, on n’a discuté de l’exploitation et de l’oppression qu’à propos du colonialisme. Ainsi, dans son épistémologie, l’historiographie nationaliste n’avait ni les outils conceptuels ni l’orientation idéologique pour traiter des hiérarchies, de l’exploitation et des luttes de classes ou de genre dans l’histoire africaine.
3Pour leur part, les historiens qui se sont fondés sur le paradigme de la dépendance se sont essentiellement concentrés sur l’économie de l’exploitation, en termes sociaux ou de classe, non en termes de configurations spatiales. Le développement et le sous-développement étaient perçus comme des processus intégrés et dialectiques, reliant et reproduisant les configurations spatiales différenciées d’Europe et d’Afrique, de « métropoles » et de « périphéries », de « centres » et de « satellites », de « Nord » et de « Sud », de pays « développés » et « en développement », de « premier » monde et de « tiers » monde. En conséquence, la problématique centrale de l’historiographie de la dépendance a été de révéler et d’expliquer le processus par lequel l’Europe et les métropoles ont drainé, expatrié ou se sont approprié le surplus en provenance d’Afrique et des périphéries en général, dans ce système capitaliste mondial intégré. L’inégalité des échanges, que ce soit de produits ou de coûts du travail, est devenue le pivot de l’ensemble du processus de développement et de sous-développement (Emmanuel 1972 ; Amin 1974). Les historiens de la dépendance ont cherché à démontrer que, de l’époque de la traite négrière atlantique à l’ère néocoloniale de l’après-indépendance, en passant par celle de la colonisation formelle, l’histoire de l’Afrique, comme celle des autres régions du tiers-monde telles que l’Amérique latine, a été caractérisée par le transfert constant de surplus, du continent vers l’Occident (Rodney 1982 ; Wallerstein 1978).
4Ainsi, alors que la forme d’incorporation évoluait d’une période à l’autre, la dynamique ou la structure du sous-développement restait inchangée. Il continuait en fait à s’aggraver. Le paradigme de la dépendance a produit une histoire de l’Afrique statique, figée, dans laquelle les forces externes jouaient un rôle prépondérant. Ceci semble indiquer que la théorie de la dépendance ne disposait ni de concepts pour analyser l’histoire africaine avant « l’incorporation » du continent au système capitaliste mondial, ni, par la suite, de processus internes qui ne soient assujettis à des déterminants externes1. En cela, l’historiographie de la dépendance partageait la logique de l’historiographie impérialiste, qui présentait l’histoire africaine comme un prolongement de l’histoire européenne. La seule différence est que cette dernière décrivait l’histoire en Afrique comme un récit exaltant des efforts héroïques de l’Europe pour introduire la « civilisation » sur le « continent noir », alors que pour l’historiographie de la dépendance, c’est une triste histoire de pillages et de saccages par l’Europe. L’histoire de la dépendance est donc une histoire d’un continent otage permanent de forces externes (voir Zeleza 1990). C’est une histoire de relations et de luttes internationales, non de classes. Chaque fois qu’il est fait allusion à la classe, c’est souvent comme à une catégorie dérivée et fonctionnaliste, qui n’est qu’un des nombreux facteurs intervenant dans la dépendance et le sous-développement2. Si l’historiographie de la dépendance ignore les classes, elle est donc insensible à l’analyse de genre.
5Les érudits marxistes se sont attaqués autant aux historiens nationalistes qu’à ceux de la dépendance, en raison de leurs insuffisances théoriques, de leurs imperfections empiriques et de leurs biais idéologiques. Ils ont reproché, aux premiers, de construire une histoire idéaliste et élitiste, et, aux seconds, de donner la primauté aux relations d’échanges plutôt qu’aux relations de production, et, aux deux, d’ignorer les luttes de classes. Les marxistes ont cherché à utiliser les concepts de matérialisme dialectique et historique, qui visent à étudier comment des systèmes sociaux spécifiques prennent naissance, se développent, fonctionnent et évoluent dans des périodes historiques données, pour éclairer les réalités historiques de l’Afrique. […]
6Les historiens marxistes étaient trop occupés à découvrir des modes de production dans l’Afrique précoloniale et à les articuler avec le mode capitaliste de production, durant la période du régime colonial, pour s’intéresser sérieusement à l’analyse de genre. En outre, c’est la classe et, non le genre, qui est la problématique centrale du marxisme traditionnel. L’oppression des femmes est perçue comme un phénomène secondaire, un symptôme de l’oppression capitaliste. […]
7Aucun des trois paradigmes dominants utilisés dans la reconstruction de l’histoire africaine [l’école nationaliste ou africaniste, la perspective du sous-développement ou de la dépendance et l’approche marxiste] n’aborde sérieusement l’histoire et l’oppression des femmes3. Il n’est pas étonnant que les femmes soient ou absentes ou marginales dans les études historiques examinées ci-dessus, qui, d’une façon ou d’une autre, étaient inspirées par ces cadres. Ainsi, les historiennes féministes se trouvent confrontées au défi non seulement de restituer l’histoire des femmes, de rétablir des équilibres, mais aussi de développer de nouveaux cadres théoriques qui éclairent mieux le monde réel. […]
8Les historiens soucieux de l’analyse de genre doivent se défier tant de l’essentialisme que de l’universalisation des expériences de femmes particulières, essentiellement de femmes occidentales blanches de la classe moyenne. « Il y a des parallèles saisissants », écrit Spelman (1988, 6), « entre ce que les féministes trouvent décevant et insultant dans la pensée philosophique occidentale et ce que nombre de femmes ont trouvé dérangeant dans une grande partie du féminisme occidental ». Trop souvent, la race, l’ethnicité et la classe sont introduites en tant qu’« analyses additives ». Il en résulte, malheureusement, un discours ouvertement raciste, surtout quand des comparaisons fallacieuses sont établies entre le racisme et le sexisme et que celui-ci est décrit comme une forme d’oppression plus « fondamentale », car il déforme et ignore la réalité des femmes noires qui vivent les deux formes d’oppression.
9En Amérique du Nord, l’ethnocentrisme et le « solipsisme blanc » (expression utilisée par Rich 1979) du savoir féministe occidental a subi les attaques soutenues des féministes africaines-américaines et africaines-canadiennes et autres présumées « femmes de couleur » (voir particulièrement le travail important de hooks 1981 ; 1984 ; 1988). Ces critiques ont provoqué, chez les féministes blanches de la classe moyenne, un profond malaise et sentiment de culpabilité et parfois des réévaluations de leurs pratiques intellectuelles et politiques (Offen 1991 ; Jaggar et Rothenberg 1984 ; Hirsch et Fox Keller 1990 ; Joseph et Lewis 1986 ; Lerner 1990 ; Stasiulis 1990).
10Les problèmes de l’ethnocentrisme ou de l’eurocentrisme féministes sont encore plus flagrants quand il s’agit des études féminines dans ce que l’on nomme le « tiers-monde » (Jansen 1989 ; Sievers 1989 ; Reinharz 1992, surtout chapitre 6). Dans les études africaines, le virus eurocentrique affecte non seulement les études féminines, mais également toutes les disciplines des sciences sociales et les humanités, surtout quand il s’agit de construire la « théorie » et de faire des études et des synthèses régionales ou continentales (voir Imam et Mama 1994, pour une discussion approfondie sur le rôle des africanistes dans les études africaines ; Zeleza 1992). Les africanistes occidentaux, qui, par leur existence même, sont impliqués dans la domination occidentale, n’ont pas souvent fait preuve de la réflexion et de « l’humilité épistémique » nécessaires (expression empruntée à Pierson 1991). Les chercheurs africains, y compris les féministes, ont vigoureusement combattu cet « impérialisme intellectuel ». En dépit de leurs critiques, les pratiques ethnocentriques sont toujours bien vivaces dans la recherche féministe occidentale sur l’Afrique, comme on peut le voir dans le numéro spécial de Signs sur l’Afrique qui justifie l’absence de contributions par des femmes chercheurs africaines en affirmant, avec arrogance, que « les conditions qui prévalent dans les universités africaines ne sont pas propices à la production de connaissances »4. […]
11Le but de l’historiographie africaniste était de réintégrer l’Afrique et les Africains à l’histoire. Dans ce sens, c’était un projet émancipateur. Mais l’historiographie africaniste ne s’est pas démarquée des contours de l’historiographie bourgeoise occidentale, à laquelle elle a emprunté la majeure partie de ses questions et de sa problématique. Elle a cherché à démontrer que l’Afrique avait bâti des civilisations comparables à celles de l’Europe. Dans quelle mesure l’histoire des femmes peut-elle échapper à un tel sort ? Suffit-il de restituer les femmes à l’histoire ? L’histoire des femmes doit-elle se développer en tant que domaine de recherche autonome ou doit-elle viser à reformuler et à transformer l’histoire dans son ensemble ? L’histoire des femmes est en train de gagner lentement du terrain dans de nombreux pays. Mais déjà apparaissent les signes de sa ghettoïsation. Ceux qui souhaiteraient éviter cette orientation proposent de dépasser l’histoire des femmes en écrivant l’histoire du genre. L’histoire des femmes a été définie « comme une pratique qui se préoccupe de voir pourquoi des groupes spécifiques de femmes partagent certaines expériences, alors que l’histoire de genre fournit des analyses de la façon dont le genre opère à travers des formes culturelles spécifiques » (Newman 1991, 59)5.
Restituer les femmes africaines à l’histoire
12Dans l’histoire africaine, les historiennes féministes en sont encore, essentiellement, à restituer les femmes à l’histoire, à écrire ce que Gerda Lerner (1979, chapitres 10-12) a appelé l’histoire « compensatoire » et « de contribution »6, plutôt qu’à écrire l’histoire du genre. Il y a eu, au cours, des deux dernières décennies, un développement rapide de la littérature sur les femmes africaines. La majeure partie de cette littérature est l’œuvre d’anthropologues, de sociologues et de spécialistes du développement. Il y a encore relativement peu d’historiens qui écrivent sur les expériences historiques des femmes africaines, mais leur nombre s’accroît7. Le temps où les femmes africaines étaient représentées avec une touche d’exotisme, comme un groupe monolithique d’éternelles victimes, semble déjà bien révolu. Les modèles explicatifs de l’oppression des femmes, tirés de l’histoire européenne et américaine et de l’anthropologie raciste, ont été remis en cause et dépouillés de leurs prétentions à l’universalisme. Les femmes africaines ne sont plus perçues à travers le voile de la « tradition », dont elles ont été progressivement libérées par la « modernité », car les concepts de « tradition » et de « modernité » ont été dénoncés pour leur anhistoricité et leur ethnocentrisme8.
13Les thèmes qui ont longtemps préoccupé les anthropologues, tels que la parenté, le mariage, la fécondité, la sexualité et la religion, sont en train d’être réexaminés en tant que processus historiques. En outre, les historiennes féministes commencent à étudier, de façon plus systématique, le développement et la construction historiques de la culture, des réseaux de solidarité et des espaces sociaux autonomes des femmes. On est en train de démontrer l’importance des activités économiques des femmes, que ce soit dans l’agriculture, le commerce ou l’artisanat et la manufacture. Les chercheurs ont également montré que les femmes ont participé activement à la politique précoloniale, tant directement comme dirigeantes et au sein d’espaces perçus comme le domaine des femmes, qu’indirectement comme mères, épouses, sœurs, filles et compagnes d’hommes puissants. Les femmes se sont engagées dans la vie militaire, aussi bien en accompagnant individuellement les troupes d’hommes qu’en constituant des groupes de combattantes effectives. On ne peut plus douter du fait que, durant l’époque coloniale, les femmes ont activement participé aux luttes nationalistes. Soit elles ont organisé leurs propres groupes et combattu les politiques coloniales qu’elles considéraient contraires à leurs intérêts, soit elles se sont jointes aux mouvements nationalistes dirigés par des hommes. Le colonialisme est perçu comme ayant eu un impact contradictoire et différencié sur les hommes et les femmes, tout comme sur les femmes elles-mêmes. Les écrits plus nuancés révèlent que le statut de la plupart des femmes a certes décliné durant l’époque coloniale, mais que les femmes ont également pris des initiatives qui ont remodelé leur vie et remis en cause l’ordre colonial.
14En termes de périodisation, la plupart des écrits se concentrent sur les XIXe et XXe siècles. L’histoire des femmes avant 1800 est encore embryonnaire. Le reste de cette section présente une brève étude bibliographique de l’histoire des femmes dans différentes parties du continent9. Pour la période antérieure à 1800, les rares œuvres sur les femmes au Soudan occidental portent essentiellement sur trois thèmes : d’abord, le rôle politique joué par les femmes leaders, telles que Amina ; ensuite, l’impact de l’islam sur la division sexuelle du travail et la place des femmes dans la société ; et troisièmement, le développement de l’esclavage des femmes avec l’expansion de la traite transsaharienne des esclaves (Sweetman 1984 ; Callaway 1987 ; Roberston et Klein 1983). Concernant la côte occidentale et son arrièrepays, la littérature s’est intéressée à la participation active des femmes au commerce, à la production et à la formation de l’État, ainsi qu’à la stratification sociale accrue chez les femmes (Afonja 1981 ; Awe 1977 ; Brooks 1976). L’historiographie sur l’Afrique orientale et l’Afrique australe s’est axée sur le rôle des reines mères, le mariage et les systèmes de parenté, ainsi que sur le rôle des femmes dans la production (voir Young 1977 ; Leacock 1981 ; Kaplan 1982 ; Mbilinyi 1982 ; Sacks 1982 ; White 1984 ; Van Sertima 1985 ; Kettel 1986).
15L’historiographie sur les femmes devient plus volumineuse pour le XIXe siècle. L’analyse tend à être plus riche en détails empiriques et présente une plus grande complexité sur le plan théorique. Pour l’Afrique de l’Ouest, Akosua (1981) met l’accent sur le rôle central joué par les reines mères ashanti au XIXe siècle. Wilks (1988) étudie la vie d’une femme remarquable chez les Ashanti. Hoffer (1972) et Boone (1986) discutent de la façon dont la solidarité des femmes, chez les Mende, a permis à certaines d’entre elles de devenir chefs et d’exercer un pouvoir politique. Frances E. White (1987) retrace, avec finesse, le développement des femmes commerçantes en Sierra Leone. Carney et Watts (1991) montrent que l’intensification de la production agricole dans la région séné-gambienne à partir du milieu du XIXe siècle était un processus à la fois social et sexué. Mann explore l’urbanisation des femmes, à Lagos, en étudiant l’évolution des formes de mariage et du statut social chez les femmes de l’élite (1985), ainsi que leur accès à la propriété foncière, au capital et au travail, dans la seconde moitié du XIXe siècle (1991). Roberts (1984) suggère que le développement de l’esclavage local a soulagé les femmes maraka de l’élite du travail agricole et leur a permis de développer la production textile qu’elles contrôlaient. Dans une étude fouillée, Amadiume (1987) présente l’évolution des constructions de rôles de genre et de sexe dans la société ibo. Boyd (1986) se concentre sur les femmes intellectuelles peul issues des jihad, tandis que Imam (1991) retrace brillamment le développement de l’enfermement en pays hausa, avant et après l’établissement du califat de Sokoto, et durant et après la période coloniale.
16Le XIXe siècle a également été une période d’évolution rapide en Afrique de l’Est et en Afrique australe. L’expansion de la production de biens marchands, qui a parfois inclus la traite des esclaves, semble avoir facilité la subordination des femmes dans certaines sociétés. Tel paraît avoir été le cas chez les Mang’anja du Malawi du Sud (Mandala 1984), les Tswana du Sud (Kinsman 1983 ; Peters 1983), les Masaï (Talle 1988) et en Mozambique du Sud. Dans d’autres sociétés, les rôles de production des femmes, leur autonomie économique, leurs droits à la propriété et les relations au sein du ménage ont été transformés par l’adoption de nouvelles technologies telles que la charrue, comme cela a été démontré chez les femmes basotho (Eldrige 1991) ou à la suite de changements politiques, tels que la réorganisation et le développement du système militaire, comme le montre le cas des Nandi du Kenya, ce qui a abouti au retrait progressif de la main-d’œuvre masculine des fermes et à un allongement du temps consacré à la production familiale par la main-d’œuvre féminine (Gold 1985). Les femmes ont réagi à ces changements de diverses façons. Leur solidarité ainsi que leur opposition et leur adaptation à une subordination grandissante se sont exprimées à travers le chant et la poésie (par exemple, Gunner 1979), l’institution de cultes de possession des esprits, la danse, les associations de rites de puberté (Strobel 1979 ; Alpers 1984), la manipulation du pouvoir rituel et prophétique et la conversion à la chrétienté (Comaroff 1985 ; Peires 1989). En outre, certaines se sont tournées vers le travail journalier et la prostitution, la vente et l’achat de terrain ou ont essayé de mettre à profit leur rôle de productrices de denrées alimentaires (voir Clark 1980 ; Crummey 1981, 1984 ; Spaulding 1984 ; Alpers 1986 ; Kapteijns 1985).
17Les analyses portant sur les femmes d’Afrique du Nord, au XIXe siècle, sont également devenues plus complexes, les historiens ayant abandonné les partis pris idéalistes selon lesquels le statut et le rôle des femmes, dans ces sociétés, découlent essentiellement des idées et des valeurs contenues dans les textes religieux et juridiques islamiques. Il est devenu tout à fait manifeste que cette approche ne tient pas compte du fait que les textes formels ne disent pas grand chose des réalités changeantes de la vie des femmes dans les sociétés et les pays extrêmement divers qui constituent ce que l’on nomme le « monde musulman » (Beck et Keddie 1978 ; Keddie 1979 ; Keddie et Barron 1991 ; Tucker 1983 ; UNESCO 1984 ; Jansen 1989 ; Ahmed 1992). Les écrits sur l’Égypte montrent clairement que l’exploitation des femmes paysannes s’est accrue, au cours du siècle, en raison de la « modernisation » de l’agriculture, de la centralisation étatique, du travail forcé et de la conscription militaire, ainsi que du déclin progressif de la famille étendue en tant qu’unité semi-autonome et de la consolidation de la propriété familiale autour des hommes qui en a découlé. Dans le même temps, quelques femmes de l’élite ont cependant acquis des terres, soit par achat, par héritage, généralement en l’absence d’héritiers mâles, soit par des dons venant de parents hommes, surtout d’un père (Tucker 1985). L’enfermement des femmes des classes moyennes semble s’être accru, à mesure que les anciennes classes marchandes devenaient marginalisées en raison de l’institution, par l’État, de monopoles commerciaux et que les épouses des « nouveaux » cadres professionnels petits-bourgeois des milieux urbains étaient de plus en plus coupées de la vie professionnelle de leur conjoint et se trouvaient reléguées à la sphère domestique (Cole 1981). Toutes ces transformations suscitaient des débats sur la place des femmes dans la société. Le discours féministe a été mené parmi les intellectuels, y compris les hommes (Cole 1981 ; Philip 1978 ; Cannon 1985 ; Badran 1989).
18Concernant l’histoire des femmes au XXe siècle, l’impact du colonialisme a, on peut s’y attendre, occupé une place prépondérante. Nombre des femmes auteurs, auxquelles il a été fait référence dans le paragraphe ci-dessus, examinent comment les femmes africaines ont été affectées par l’imposition du régime colonial. Elles démontrent que les idéologies patriarcales coloniales, associées aux idéologies patriarcales autochtones, ont eu tendance à renforcer la subordination, l’exploitation et l’oppression des femmes. Nombre de femmes de l’élite ont été progressivement marginalisées avec la perte de leur pouvoir politique et de leur contrôle sur les activités commerciales et manufacturières. Mais d’autres femmes ont profité du développement des marchés du petit commerce (Ekejiuba 1967 ; Johnson 1978) ou ont cherché à préserver leur autonomie, en émigrant vers les villes et les cités coloniales qui se développaient rapidement, pour mener souvent des activités telles que le commerce, la préparation de la bière, le service domestique et, parfois, la prostitution, en raison du déséquilibre démographique marqué entre les sexes (Little 1973 ; Bujra 1975 ; Van Onselen 1982 ; Gaitskell 1983 ; Robertson 1984 ; White 1987). L’essor de la production de cultures commerciales et de la migration masculine de travail a accru la charge de travail des femmes, alors que, dans le même temps, leur capacité à s’approprier les produits de leur travail décroissait (Boserup 1970). La migration de travail était particulièrement répandue et ses effets négatifs sur les femmes spécialement manifestes en Afrique australe (Muntemba 1982 ; Wright 1983 ; Walker 1990). Il y avait, bien sûr, certaines sociétés où les femmes réussissaient à préserver et même à accroître leur autonomie antérieure, même temporairement (Hay 1976 ; Mandala 1984). Tous ces développements provoquaient de vives tensions dans les relations de genre, auxquelles l’État colonial répondait, en renforçant le droit coutumier restrictif, ce qui menait à des changements importants dans la structure familiale et créait de nouvelles formes d’autorité patriarcale (Chauncey 1981 ; Hay et Wright 1984 ; Chanock 1985 ; Roberts 1987).
19Le sujet qui, de loin, a suscité le plus d’intérêt est celui de la résistance des femmes à la domination coloniale (voir les études générales dans Denzer 1976 ; Rogers 1980 ; 1990). Ces études portent sur des activistes spécifiques (par exemple Denzer 1981 ; 1987 ; Okonkwo 1986 ; Rosenfeld 1986 ; Brantley 1986) ; sur des événements tels que la guerre des femmes Aba en 1929 (Van Allen 1976 ; Ifeka-Moller 1975), le soulèvement des femmes anlu au Cameroun (Ritzenthaler 1960), les soulèvements spontanés des femmes d’Afrique du Sud, à la fin des années 1950 (Bernstein 1985) et leur participation aux luttes contre l’apartheid en général (Goodwin 1984 ; Benjamin 1984 ; Kuzwayo 1985 ; Barret 1986) ; ainsi que sur des analyses générales sur l’engagement des femmes dans les luttes nationalistes dans différents pays (Steady 1975 ; Denzer 1976 ; Mba 1982 ; Weiss 1986 ; Geiger 1987). Il est à présent tout à fait manifeste que les femmes ont activement participé aux guerres de libération nationale, telles que celles menées par les « Mau-Mau » (Likimani 1985 ; Kanogo 1987 ; Presley 1991), en Algérie (Gorden 1972), dans les colonies portugaises (Urdang 1984 ; 1979), en Namibie (Cleaver et Wallace 1990) et en Érythrée (Wilson 1991). Des études commencent également à paraître sur l’engagement actif des femmes dans les luttes et les mouvements de travailleurs (Robertson et Berger 1986 ; Zeleza 1988 ; Mashinini 1991).
20Pour la période postcoloniale, l’essentiel de la littérature a porté sur la question de savoir si la position et le statut des femmes s’étaient améliorés ou s’étaient dégradés avec l’indépendance. L’éventail des sujets est vaste, allant des femmes dans les économies rurales et urbaines et de leur participation à la politique étatique et aux projets de développement aux changements intervenus dans la structure du mariage et du système de parenté. Ces écrits montrent que, dans nombre de pays, la production rurale des femmes est devenue de plus en plus marchande depuis l’indépendance. Outre l’agriculture, les femmes dans les régions affectées par des problèmes croissants de subsistance ont eu, de plus en plus, recours au petit commerce et au travail salarié pour joindre les deux bouts. Cette mercantilisation a accentué la différenciation des femmes rurales et l’a rendue plus complexe (Afonja 1981 ; Guyer 1984 ; Okali 1983 ; Creevey 1986 ; Newbury et Schoepf 1989).
21La recherche sur les femmes africaines a privilégié les femmes rurales par rapport aux femmes urbaines, peut-être parce que l’immense majorité des femmes africaines résident encore en milieu rural (Simmons 1988 ; Davidson 1989, 1988 par exemple). Mais il est tout à fait évident que le nombre de femmes émigrant vers les villes et y résidant s’est considérablement accru (Sudarkasa 1977 ; Adepoju 1985 ; Stichter et Parpart 1988). La majeure partie des écrits sur les femmes urbaines a eu tendance à être axée sur leurs activités de commerçantes ou d’opératrices du secteur informel. Les études qui traitent des femmes dans l’emploi salarié ont démontré que l’emploi des femmes a connu une croissance rapide dans nombre de pays depuis l’indépendance, en raison du développement économique, de l’accès accru des femmes à l’éducation, des changements intervenus dans la structure de la famille et des luttes des femmes pour leur indépendance économique, mais que les femmes ont toujours tendance à se retrouver en masse dans les emplois de service à bas salaires et doivent jongler avec les contraintes de la double journée (Selassie 1986 ; JASPA/ILO 1986a-d 1988 ; Zeleza 1988 ; et Lazreg, Parpart 1990).
22Les études menées sur la participation des femmes à la politique étatique démontrent qu’elles ont été exclues et mises en marge du processus politique, en dépit de leur engagement actif dans les luttes d’indépendance (Parpart et Staudt 1989). Dans certains pays, les femmes, surtout les petites commerçantes, ont servi de boucs émissaires et subi les attaques d’États confrontés à des problèmes économiques aigus10. La littérature a également largement démontré que, jusqu’à une date récente, la plupart des organisations d’aide gouvernementales et internationales axaient leurs efforts essentiellement sur les hommes, plutôt que sur les femmes dans leurs projets de développement. Cela a progressivement évolué grâce à l’essor du mouvement féministe et à la crise alimentaire qui a frappé de nombreux pays africains. C’est ce qui a été l’origine du mouvement et de l’idéologie « Femme et Développement ». Mais ce mouvement a peu fait, à ce jour, pour renforcer les capacités de la grande majorité des femmes d’Afrique, économiquement exploitées et politiquement marginalisées (Brain 1976 ; Rogers 1980 ; Nelson 1981 ; Lewis 1984 ; Mbilinyi 1984 ; Overholt 1985 ; Swantz 1985 ; Munachonga 1989). Cela est vrai même dans les prétendus régimes « socialistes » (Haile 1980 ; Urdang 1983 ; Fortman 1984 ; Seidman 1984). Mais les femmes africaines de la période d’après l’indépendance n’ont pas été des victimes passives. Elles continuent de lutter individuellement et collectivement contre leur exploitation, leur oppression et leur marginalisation, et d’ouvrir la voie en vue du renforcement de leurs capacités économiques, politiques, sociales et culturelles (Obbo 1986).
Sexuer l’histoire africaine
23[…] L’histoire des femmes et l’histoire du genre se renforcent mutuellement et doivent être menées de pair par les historiennes féministes. En termes pédagogiques concrets, cela signifie qu’elles doivent élaborer des programmes d’études qui contiennent des cours spécifiques sur l’histoire des femmes, et incorporer de façon consciente les perspectives féministes dans les cours conventionnels. Élaborer et perpétuer des cours spécifiques sur l’histoire des femmes implique, nécessairement, de reconnaître que l’histoire des femmes représente « un domaine de production de connaissances qui a sa propre histoire, formée à la fois par la politique de libération des femmes et par les développements intellectuels au sein de l’histoire et des disciplines connexes » et qu’il y a des cadres méthodologiques spécifiques à l’histoire des femmes et aux études féminines en général (Allport 1993, 4). En un mot, l’histoire des femmes ne doit pas être perçue comme une nécessité temporaire, quelque chose qui n’est pas « l’histoire réelle ». L’histoire des femmes, aux niveaux tant empirique que théorique, est « une des spécialisations historiques les plus passionnantes de nos jours » et, par son existence même, elle contribue à la « déconstruction » de l’historiographie conventionnelle. En mettant l’accent sur « l’autre face de l’histoire, les femmes plutôt que les hommes, on rend explicite la perspective masculine implicite de l’historiographie qui a occulté les femmes ». Ce processus est en train de « faire pivoter le centre de l’historiographie dominante. Il révèle les règles normatives et expressives tant de l’écriture que de l’enseignement de l’histoire » (Grever 1991, 77). […]
24Promouvoir l’histoire de genre et l’intégrer au discours dominant implique nécessairement de concevoir des enseignements qui prennent en compte l’équilibre entre les sexes et fassent du genre une catégorie d’analyse historique aussi fondamentale que, disons, la classe. Prendre le genre au sérieux en tant qu’outil conceptuel pour comprendre le passé de l’humanité, c’est remettre en cause les périodisations conventionnelles fondées sur les événements politiques et les transformations culturelles et religieuses dans lesquelles les hommes étaient engagés de façon prépondérante11 et c’est transcender les questions et les problématiques traditionnelles, et les constructions d’événements significatifs, ainsi que les théories et les modèles explicatifs de la transformation sociale12. […]
Source du chapitre : Traduit de l’anglais. Texte original : Discriminations de genre dans l’historiographie africaine (extraits). In Sexe, genre et société. Engendrer les sciences sociales africaines. (Ed.) A. M. Iman, A. Mama et F. Sow. 109-119. Paris, Dakar : Éditions Karthala, CODESRIA. 2004.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 La critique selon laquelle la perspective de la dépendance a peu à dire au sujet de la période antérieure aux contacts entre l’Afrique et l’Europe à partir du XVe siècle, si ce n’est proposer des mythes d’une Afrique « du bon vieux temps », a d’abord été faite par Hopkins (1975 ; 1976) et développée par Zeleza (1983).
2 La critique selon laquelle la théorie de la dépendance ignore ou minimise l’analyse de classe a surtout été faite par les chercheurs marxistes. Suite à ces critiques, les auteurs de la dépendance sont devenus de plus en plus sensibles à l’analyse de classe. Il suffit de comparer les premiers et les derniers travaux d’Andre Gunder Frank, un des architectes et des vulgarisateurs de la théorie de la dépendance, travaux tels que Capitalism and underdevelopemnt in Latin America (1967) et Dependent capitalism and development (1978). Pour des vues d’ensemble sur l’élaboration de la théorie de la dépendance et de ses critiques, voir Roxborough (1979), Blomstrom et Hettne (1984), Chilcote (1984), Harris (1985) et Kitching (1989).
3 Pour en être sûr, comme Foster l’a soutenu, « les discours libéral et marxiste se sont élargis pour inclure les femmes mais les hypothèses du discours dominant continuent d’exclure une perspective féministe. Ces hypothèses ne peuvent pas prendre en compte les intérêts féministes qui menacent le fondement même sur lequel reposent ces théories » (1992, 3).
4 Signs (1991). Numéro spécial consacré à la Famille, l’État et l’économie en Afrique. C’est cette attitude qui amène Parpart (1992) (après avoir noté que les femmes africaines ont contesté cette tendance, très courante chez les africanistes occidentaux, lors de conférences, à débattre des expériences des femmes africaines sans la participation des femmes chercheurs africaines elles-mêmes) à soutenir que la question de savoir qui fait la recherche sur l’histoire des femmes africaines « est une manœuvre de diversion ». J’ai fait la revue d’un des livres examinés par Parpart, The comfort of home prostitution in colonial Nairobi de Luise White (1990), ainsi que du numéro de Signs mentionné ci-dessus et de deux autres ouvrages, Women and the state in Africa (1989) de Parpart et Staudt (Eds.), et Women, employment and the family in the international division of labour de Stichter et Parpart (1990).
5 Pour la ghettoïsation de l’histoire des femmes et la marginalisation de l’histoire du genre en Grande-Bretagne, voir Rendall (1991).
6 Lerner soutient que cette histoire cherche à traiter des femmes qui sont absentes de l’histoire traditionnelle et qui décrivent leur contribution à cette histoire. Cela constitue, selon elle, « l’histoire transitoire des femmes » distincte de l’histoire des femmes qui étudie les expériences effectives des femmes dans le passé, selon leurs propres termes, et de ce qu’elle appelle « l’histoire universelle », une histoire globale qui fait la synthèse de l’histoire traditionnelle et de l’histoire des femmes. C’est cette dernière que l’on appelle, de plus en plus, l’histoire de genre.
7 Pour des études bibliographiques détaillées, voir Robertson (1987) ; Canadian Journal of African Studies (1988), numéro spécial sur les femmes ; ainsi que les excellentes monographies sur ce que l’on appelle l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient, dont une grande partie couvre l’Afrique du Nord, dans Johnson-Odim et Strobel (1988).
8 Voir par exemple l’article captivant de Terence Ranger (1989) qui traite de la façon dont de nombreuses pratiques et valeurs considérées comme « traditionnelles » de nos jours, y compris celles relatives à la sphère des relations de genre, ont été inventées durant l’ère coloniale.
9 Cette section s’appuie largement sur les modules d’enseignement contenus dans Johnson-Odim et Strobel (1988), produits par différents auteurs de différentes parties du continent, ainsi que sur les études dans Zeleza (1993).
10 Par exemple, dans les années 1980, le gouvernement militaire nigérian avait redoublé ses attaques contre les femmes des marchés, à un moment où le Nigeria entrait dans une période de crise économique due en partie au déclin des revenus pétroliers. Les femmes commerçantes se sont vu reprocher l’inflation et les pénuries, voir Dennis (1987). Sur les relations entre les militaires nigérians et les femmes, voir Mba (1989).
11 Par exemple, dans l’histoire européenne, la gloire de la Renaissance, période durant laquelle les hommes (de l’élite) ont vu leurs horizons intellectuels s’élargir, a perdu de son éclat avec les révélations que les femmes étaient devenues plus assujetties et subissaient plus de contraintes (Kelly 1984).
12 Pour une discussion détaillée de ces points à propos de l’histoire européenne et nord-américaine, voir Scott (1988) et Kelly (1984).
Auteurs
Historien, Dean of the Bellarmine College of Liberal Arts, Loyola Marymount University, États-Unis.
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