Les questions de genre dans les contextes de catastrophe naturelle : points clés et pistes de recherche
p. 323-338
Note de l’éditeur
Référence : Enarson, Elaine. “Les questions de genre dans les contextes de catastrophe naturelle : points clés et pistes de recherche”, in Christine Verschuur et Fenneke Reysoo, Genre, mouvements populaires urbains et environnement. Genève, Cahiers Genre et Développement, n°6, Genève, Paris : EFI/AFED, L'Harmattan, 2007, pp. 323-338, DOI : 10.4000/books.iheid.5834 – Acheter le .pdf chapitre éditeur.
Texte intégral
1S’inscrivant dans des contextes géographiques, culturels, politico-économiques et sociaux différents, les rapports de genre comme les catastrophes naturelles font l’objet de constructions sociales différentes et ont des conséquences sociales complexes pour les femmes et pour les hommes. Mais, afin de nourrir le débat, cet article souligne les points communs et non les différences, les effets négatifs des catastrophes plutôt que les pistes qu’elles ouvrent, et il insiste sur les problèmes que rencontrent les femmes du fait des inégalités de genre dans ces contextes de catastrophe naturelle.
1. Le genre a été négligé dans la recherche, la planification et la pratique des interventions en cas de catastrophe, mais un nouveau paradigme se fait jour
2Les questions de genre n’ont pas toujours été intégrées à la recherche et à la pratique dans les contextes de catastrophe naturelle, et, lorsqu’elles l’ont été, c’est comme variable démographique ou comme caractéristique personnelle et non comme sources de relations sociales complexes et dynamiques. Le genre est également considéré comme un facteur pertinent pour les femmes mais beaucoup moins pour les hommes, et comme une conséquence des différences de classes sociales, c’est-à-dire que les femmes seraient victimes des catastrophes parce qu’elles sont pauvres. L’intégration du genre dans l’analyse et sur le terrain a beaucoup progressé (par exemple avec Oxfam et son approche du genre dans les situations d’urgence), mais ni les gouvernements ni les ONG n’ont encore totalement intégré les rapports de genre dans la liste des facteurs de vulnérabilité et de réponse aux catastrophes. Ils n’impliquent pas non plus les femmes en partenaires égales dans l’atténuation des effets des catastrophes naturelles ni dans la planification communautaire.
3Par opposition à l’approche technocratique adoptée dans la gestion de la plupart des urgences, la théorie de la vulnérabilité et la théorie féministe proposent une approche alternative qui, par le développement durable, permet d’aller vers plus de justice sociale et d’égalité entre les genres tout en atténuant les effets des catastrophes naturelles. Partout actuellement, des chercheurs, basés essentiellement dans les sociétés en développement, exploitent les études de cas, les récits de survivants et les rapports des travailleurs de terrain pour faire une analyse de l’économie politique « genrée » des catastrophes naturelles. Mais le genre s’intègre de façon moins évidente dans la planification et les politiques telles qu’elles sont actuellement pratiquées dans les contextes de catastrophe naturelle. Les femmes et les enfants ont pourtant été identifiés comme « déterminants pour la prévention » au cours de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles, et les femmes ont pourtant organisé des conférences sur ces questions en Amérique centrale et aux Caraïbes (1993), en Australie (1995), au Pakistan (Duryog Nivaran, 1996), à Bruxelles (1996), à Washington D. C. (InterAction, 1998), en Colombie britannique (1998), à Miami (juin 2000) et au Bangladesh (2000). En regardant les catastrophes « par les yeux des femmes », les responsables de la planification voient apparaître de nouvelles questions, ils peuvent identifier de graves failles dans le système et donner au genre une place centrale dans le développement et dans les activités menées dans les contextes de catastrophe naturelle. Voici quelques questions qui se posent aux chercheurs et aux décideurs politiques :
Peut-on et devrait-on développer un programme de recherche transculturelle sur le genre dans les contextes de catastrophe naturelle ?
Quels sont les modèles fonctionnels existants qui permettent de réellement intégrer l’analyse de genre à la planification dans les contextes de catastrophe, au niveau de la communauté et au niveau institutionnel ?
Quels sont les meilleurs moyens de faire adopter les perspectives de genre aux praticiens (décideurs politiques, responsables de la planification, travailleurs de terrain, volontaires locaux des secours d’urgence) et de leur donner des connaissances empiriques en matière de genre dans ces contextes de catastrophe ?
2. Le genre est un élément puissant qui détermine directement et indirectement la réaction des personnes aux catastrophes. Les femmes sont particulièrement touchées par les conséquences sociales des catastrophes environnementales
4Les catastrophes naturelles ont souvent des conséquences sur les communautés humaines globalement, mais tous les habitants ne sont pas égaux devant les risques et tous n’ont pas les mêmes moyens pour les surmonter. On sait que les ménages pauvres sont particulièrement vulnérables, mais certains éléments montrent aussi l’impact d’effets spécifiques au genre, comme, par exemple, les indicateurs suivants :
les taux de mortalité, de blessures et de maladies après les catastrophes, qui sont souvent (sinon toujours) plus élevés chez les jeunes filles et les femmes ;
les pertes économiques, qui ont des conséquences disproportionnées pour les femmes économiquement vulnérables (avec par exemple les pertes agricoles pour les paysannes, la destruction d’entreprises à domicile créées par des femmes, un accès restreint à l’aide économique après la catastrophe) ;
la redistribution des charges de travail, qui montre que le cycle de préparation-aide-reconstruction-atténuation des effets des catastrophes oblige les femmes à assumer des responsabilités supplémentaires dans la sphère domestique, dans leur emploi rémunéré et dans la communauté ;
les symptômes de stress post-catastrophe, qui sont souvent (sinon toujours) plus fréquents chez les femmes ;
des taux accrus de violences sexuelles et conjugales contre les jeunes filles et les femmes dans les contextes de catastrophe naturelle.
5En outre, on sait qu’il existe un grand nombre de différences liées au genre dans la communication d’urgence ; dans les décisions prises par les ménages pour se préparer aux catastrophes, évacuer, atténuer les effets de ces catastrophes et utiliser les biens fournis par l’aide d’urgence ; dans le travail bénévole d’aide et de relèvement (par exemple dans la recherche des survivants, le secours qui leur est porté et leur prise en charge émotionnelle et matérielle) ; dans l’accès des personnes évacuées aux centres d’accueil ; dans les emplois de planification en situation de catastrophe et dans les programmes de secours et de relèvement ; et dans d’autres domaines liés à la pratique des interventions dans le contexte des catastrophes.
6S’ils connaissent les aspects qui viennent d’être évoqués mais aussi d’autres aspects du genre dans les contextes de catastrophe, les praticiens et les responsables de la planification feront une distribution plus efficace des ressources limitées. Voici quelques questions qui se posent aux chercheurs et aux décideurs politiques :
Quels sont les indicateurs sociaux qui peuvent le mieux prévoir l’impact relatif des catastrophes naturelles sur les femmes et les hommes, les filles et les garçons ?
Les responsables de la planification aux niveaux institutionnel et communautaire disposent-ils de données spécifiques au genre sur ces questions ?
Dans des contextes environnementaux, politico-économiques, sociaux et culturels divers, comment les rapports de genre influencent-ils l’impact des catastrophes naturelles et les réactions (souvent) différentes des femmes et des hommes ? Quels sont les modèles communs qui se dégagent de divers contextes de catastrophes et de différentes cultures ?
3. A cause des inégalités de genre, les femmes sont plus vulnérables aux catastrophes. Des forces et des changements sociaux à l’échelle mondiale placent davantage de personnes en situation de risque et ont des conséquences disproportionnées pour les femmes
7Loin d’être des événements « naturels » et spontanés résultant de l’installation de populations dans un environnement fondamentalement incertain, les catastrophes naturelles sont des processus sociaux précipités par des événements naturels mais ancrés dans des rapports sociaux et des modèles historiques. Les inégalités de genre sont un facteur important de la construction sociale du risque.
8La subordination des femmes est l’une des causes fondamentales de leur vulnérabilité aux catastrophes. Parce qu’elles vivent dans l’insécurité économique (notamment avec de forts taux de pauvreté, des emplois précaires ou à domicile, une épargne insuffisante et un faible accès au crédit), les femmes ont besoin d’une aide financière plus importante après les catastrophes. Parce que leurs déplacements sont freinés par des barrières idéologiques, elles risquent de ne pas avoir accès aux informations qui pourraient les sauver, ni aux centres d’accueil ni aux biens distribués par les secours. Parce que les hommes ont le rôle dominant dans les décisions en cas de catastrophe, les femmes ne peuvent pas atténuer les effets de dangers connus (par exemple en mettant le bétail, les outils et les biens du ménage en sécurité, ou en déterminant des plans d’évacuation), alors qu’elles ont, souvent plus que les hommes, la volonté de le faire. La domination des hommes risque aussi de détourner l’aide d’urgence des besoins de la famille vers des intérêts personnels et elle crée souvent des biais de genre dans les programmes de secours et de reconstruction (par exemple lorsque les fonds de l’aide sont attribués aux chefs de famille masculins ou lorsqu’on limite l’emploi rémunéré des femmes dans le redressement). Les violences conjugales et sexuelles amplifient les besoins des femmes lors des crises, mais les politiques de logement post-catastrophes et les projets de santé publique dans ces contextes de catastrophe ne les prennent pas en compte. Parce qu’elles doivent souvent s’occuper des autres, les femmes assument de très vastes responsabilités dans tout le cycle des catastrophes et elles ont à faire face à une charge de travail émotionnelle et matérielle considérablement accrue et potentiellement dangereuse si elles se dévouent trop pour les autres. Si les programmes d’aide cherchent à atteindre les femmes par l’intermédiaire des ménages, le chef du ménage étant souvent un homme, les pratiques hétérosexistes et les rapports de parenté vont davantage exposer les femmes qui ne sont pas dans la norme (par exemple les veuves, les célibataires, les homosexuelles et les mères célibataires).
9Si les femmes sont plus exposées au risque, c’est également parce que les questions de genre s’entrecroisent avec les relations de pouvoir (par exemple avec les inégalités sociales fondées sur l’origine ou l’appartenance ethniques, la classe sociale, l’âge) et à cause des modèles mondiaux de développement. La mondialisation économique accentue l’insécurité économique des femmes (par exemple en multipliant les emplois précaires, avec les suppressions d’emploi dues à la restructuration industrielle, avec le développement des emplois dans le secteur informel) et augmente leur charge de travail non rémunéré (entre autres parce que les coupes opérées dans les services publics, dans le cadre de programmes d’ajustement structurel, touchent les services utilisés en grande majorité par les femmes). Les migrations urbaines et l’hyper-urbanisation obligent les femmes à accepter des conditions de vie dangereuses et à travailler dans le secteur informel au cœur d’énormes centres urbains où elles sont de plus en plus exposées à la pollution de l’environnement et à des catastrophes, comme les glissements de terrain et les tremblements de terre. La dégradation de l’environnement fait courir un danger évident aux femmes qui sont les principales utilisatrices et gestionnaires des ressources naturelles (on voit par exemple les conséquences d’une sécheresse pour les paysannes ou celles de la désertification pour la collecte du bois de chauffage).
10Les tendances démographiques, elles aussi, exposent les femmes à un risque relatif accru. Avec une longévité plus grande, la population risque d’être plus âgée et plus féminisée, plus sujette à des dégradations physiques et/ou mentales. Parce que, partout dans le monde, le nombre de femmes cheffes de ménage augmente, les femmes se trouvent surchargées de responsabilités lors des crises, ce qui accentue généralement leur insécurité économique et risque d’empêcher les mères célibataires et leurs enfants d’accéder aux secours si ces derniers ciblent les ménages dirigés par des hommes. C’est aussi l’évolution des structures des ménages qui expose davantage les femmes. Parce que les pourcentages de femmes vivant seules augmentent, les risques d’isolement social progressent et l’accès des femmes aux alertes-catastrophes ou aux informations sur le redressement est insuffisant ; parallèlement, un plus grand nombre de femmes âgées et fragiles vivent dans des résidences collectives ou dans des foyers où elles risquent d’avoir de gros besoins d’aide en cas de catastrophe.
11Les rapports de genre aggravent également la vulnérabilité des hommes, par exemple à travers les risques parfois « héroïques » qu’ils prennent pour rechercher et secourir des victimes ou à travers leurs stratégies « d’adaptation » autodestructrices impliquant des violences interpersonnelles et des abus de drogues, et parce que les normes de la masculinité risquent de les empêcher de demander l’aide nécessaire.
12Pour que les programmes d’aide et de reconstruction réduisent les risques des populations face à des événements naturels futurs au lieu de les reproduire, il est essentiel de comprendre les causes de la vulnérabilité de genre. Voici quelques questions que doivent se poser les chercheurs et les décideurs politiques :
Comment et dans quelle mesure les rapports de genre, les modèles de développement ou les changements démographiques déterminent-ils l’exposition des femmes et des hommes aux conséquences des catastrophes et aux pertes dues aux catastrophes mais aussi leur capacité à se relever ?
Quelle valeur ces modèles généraux ont-ils dans des contextes précis ? De quelles données spécifiques selon les sexes les responsables institutionnels et communautaires de la planification vont-ils pouvoir disposer (par exemple sur l’insécurité économique, facteur de vulnérabilité aux catastrophes, ou sur les schémas de genre dans le redressement économique après la catastrophe) ?
Jusqu’à quel point les schémas de genre, sources d’une plus grande vulnérabilité aux catastrophes, ont-ils été pris en compte dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de réponse aux urgences, d’aide et de reconstruction ? Avec quels effets ?
4. Les effets des catastrophes sur les femmes ne sont pas universels ni partout identiques. Des femmes très vulnérables ont des besoins et des intérêts précis avant, pendant et après les catastrophes
13En prenant en compte les rapports de genre, on va certainement constater que les personnes qui risquent d’être le plus durement touchées et d’avoir besoin d’une assistance à long terme pour se relever des catastrophes environnementales sont notamment :
les femmes démunies, ayant de faibles revenus et qui vivent dans l’insécurité économique ; les travailleuses précaires ou les chômeuses ; les travailleuses à domicile et les travailleuses du secteur informel ; les petites paysannes ; les femmes qui travaillent dans des emplois ou des professions libérales de soins aux personnes ;
les femmes appartenant à des groupes raciaux, ethniques, culturels subordonnés ; les nouvelles immigrées et les femmes sans papiers ; les travailleuses migrantes ;
les femmes cheffes de ménage, les femmes qui se trouvent dans des ménages élargis et complexes, les femmes qui s’occupent de nombreuses personnes à charge ;
les femmes âgées fragiles, les femmes sous-alimentées, celles qui ont des problèmes de santé chroniques, qui souffrent de problèmes mentaux ou physiques, et les femmes à mobilité réduite pour cause de grossesse ou de maternité ;
les veuves et les célibataires ; les femmes isolées socialement ; les femmes vivant en zone rurale ;
les femmes victimes de violences domestiques et sexuelles et celles qui ont des hébergements précaires dans des refuges ;
les femmes analphabètes fonctionnelles ; celles qui ne parlent pas couramment la langue véhiculaire de leur région.
14Les jeunes filles et les femmes très vulnérables risquent de ne pas être socialement visibles et d’échapper aux plans d’aide lors des catastrophes, mais elles n’en ont pas moins des besoins urgents. Par exemple : un lieu d’évacuation sûr, accessible et un hébergement temporaire ; un accès équitable à la nourriture, aux vêtements et à d’autres biens distribués par les secours ; une aide au transport et une communication d’urgence dans les langues de leur communauté ; la prise en charge des enfants et des autres survivants à leur charge ; des soins de santé reproductive et des services de santé mentale qui prennent en compte les questions de genre lors de l’évacuation, du transfert et de l’installation sur de nouveaux sites ; des mesures visant à réduire la violence contre les femmes dans les contextes de catastrophe ; une aide à long terme pour le redressement économique et l’accès à des emplois rémunérés dans l’aide et la reconstruction en cas de catastrophe.
15Les interventions dans les contextes de catastrophe doivent suivre des schémas adaptés au contexte en termes de préparation, d’impact, de réponse et de redressement. Voici quelques questions qui se posent aux chercheurs et aux décideurs politiques :
Dans les études de cas sur les catastrophes, quels sont les indicateurs sociaux qui permettent le mieux de prévoir les vulnérabilités, et sur quels hommes et quelles femmes portent-ils ? Les responsables institutionnels et communautaires de la planification peuvent-ils disposer de données spécifiques selon le sexe ?
Quels sont les modèles existants qui permettent d’intégrer l’analyse de genre dans les estimations de vulnérabilité préalables à la catastrophe, puis de mettre en place une collaboration entre les responsables de la planification des interventions en cas de catastrophe et les organisations de femmes qui connaissent à la fois les structures de pouvoir locales et les femmes et les jeunes filles très vulnérables ?
Quels sont, à court terme, les besoins spécifiques des jeunes filles et des femmes vulnérables dans des contextes précis ? Quels sont les intérêts à long terme des femmes dans la reconstruction ?
5. Le genre détermine autant la capacité que la vulnérabilité. Les femmes sont de réelles actrices pleines de ressources pour répondre aux catastrophes, mais elles sont souvent considérées comme des victimes impuissantes
16Transmises par les médias, les images de femmes en larmes attendant passivement que des hommes puissamment armés viennent les secourir établissent, traduisent et renforcent des notions profondément ancrées sur le genre. Ces notions déterminent les réponses que les organisations, les dirigeants politiques et les habitants locaux apportent aux catastrophes. En réalité, les rapports de genre et la division du travail selon le genre placent les femmes au centre et non à la marge des catastrophes, et ce, aussi bien en tant qu’actrices réelles de la réponse à la catastrophe qu’en tant que victimes probables.
17Dans le cadre de leur travail reproductif dans le contexte des catastrophes, les femmes doivent :
atténuer les effets des désastres sur les maisons et les biens ;
en cas de catastrophe annoncée (par exemple, un cyclone, des inondations), organiser les préparatifs de la famille, des proches, des voisins et des membres de la communauté ;
s’assurer qu’elles recevront de l’aide tant des autorités chargées de répondre à l’urgence que des autres intervenants (aide en nourriture, en eau, en vêtements, soins médicaux, hébergement d’urgence et logement temporaire, aide économique, matériaux de reconstruction, information) ;
répondre aux besoins immédiats de survie des membres de la famille ;
s’occuper de l’évacuation temporaire du ménage et de son relogement temporaire ou définitif ;
faire ou organiser les réparations et reconstruire la résidence du ménage.
18Dans le cadre de leur travail productif en situation de catastrophe, les femmes doivent :
réduire les risques pour la terre, le bétail, les outils et les autres ressources économiques ;
préparer le ménage à affronter les crises (par exemple en développant des cultures qui résisteront à la sécheresse, en organisant des provisions de nourriture d’urgence) ;
préparer, nettoyer et remettre en état les lieux de travail et les espaces consacrés au travail à domicile ;
répondre aux besoins des survivants en investissant les emplois ou les professions qualifiés dans le domaine des services aux personnes et des services sociaux (par exemple les emplois de garde d’enfants, d’intervention et de conseil en cas de crise, d’enseignantes ou de travailleuses sociales) ou les emplois salariés d’aide en cas de catastrophe (par exemple dans des programmes de type travail contre nourriture, dans l’aide d’urgence, dans les équipes médicales de première ligne) ;
s’adapter à des conditions économiques nouvelles (par exemple en migrant, en suivant de nouvelles formations ou en occupant de nouveaux emplois).
19Dans le cadre de leur travail pour la communauté, les femmes doivent :
identifier et aider les jeunes filles et les femmes très vulnérables (par exemple les mères célibataires, les femmes isolées en zone rurale, les employées domestiques étrangères, les enfants et les femmes vivant dans des foyers d’accueil pour femmes battues) ;
prendre en charge, de façon bénévole, la préparation, l’évacuation, les recherches et les secours, l’aide et le travail de relèvement du quartier ou/et de la communauté ;
assumer un leadership politique formel et informel pendant la crise et pendant la reconstruction, en exprimant par exemple les besoins des femmes, en s’organisant politiquement contre les biais liés au genre et à l’origine ethnique qui peuvent marquer le processus d’aide.
20Parce qu’elles connaissent la communauté locale, parce qu’elles appartiennent à des réseaux sociaux forts, parce qu’elles jouent des rôles clés dans la famille, et parce qu’elles font un travail réel, les femmes sont des actrices sociales pleines de ressources en cas de crise. Pourtant, elles ne sont que rarement reconnues comme étant en « première ligne » pour répondre aux catastrophes. Les chercheurs et les décideurs politiques doivent se poser les questions suivantes :
Quels sont les modèles existants qui permettent de réellement intégrer les groupes et les organisations communautaires de femmes dans la planification, la réponse et les projets d’atténuation en cas de catastrophe ?
Dans les contextes de catastrophe, quels sont, à court et à long termes, les besoins des femmes, lorsqu’elles sont les principales responsables de la préparation du ménage, de la prise en charge à long terme ou lorsqu’elles sont employées et bénévoles ?
Quels sont les obstacles, de nature institutionnelle ou d’autre nature, qui empêchent de pleinement répondre à ces besoins ? Dans quelles circonstances apparaissent-ils et quels effets ont-ils ?
Historiquement et dans des contextes spécifiques, comment les femmes ont-elles été impliquées politiquement, et indépendamment de leur classe et de leur culture, dans les décisions visant à résoudre les problèmes liés aux catastrophes ?
Les femmes participent-elles aux discussions menées pour préparer les communautés à mieux résister aux catastrophes, et, si oui, qui sont les femmes impliquées ?
Les femmes et les catastrophes naturelles au Bangladesh
Le Bangladesh est souvent frappé par des cyclones, des inondations et d’autres catastrophes naturelles. Après le cyclone et le raz-de-marée particulièrement dévastateurs d’avril 1991, on a estimé que le nombre de personnes touchées s’élevait à 20 millions et le nombre de morts à 150 000. Environ 90 % des récoltes des régions touchées ont été détruites, plusieurs millions de têtes de bétail ont été tuées, et 3 millions de personnes ont perdu leur logement. Parmi les 150 000 morts, 140 000 étaient des femmes et des enfants. Cet article avance quelques pistes pour expliquer le fait qu’au Bangladesh les hommes survivent plus souvent que les femmes aux catastrophes naturelles.
Quelque indicateur socio-économique que l’on prenne, on constate que les femmes du Bangladesh sont désavantagées, si on compare leur situation avec celle des hommes. Par exemple, le taux d’alphabétisation des hommes est de 30 %, alors qu’il est de moins de 15 % pour les femmes. Les femmes souffrent plus souvent de malnutrition et, contrairement à ce que l’on voit dans la plupart des autres pays, elles ont une espérance de vie plus courte que les hommes. En termes d’emploi, de revenu et de distribution des ressources économiques, les femmes sont victimes de discriminations. Elles se trouvent donc relativement impuissantes lorsque des catastrophes naturelles se produisent.
Le Bangladesh est une société patriarcale où l’on attend des femmes qu’elles jouent un rôle de subordonnées qui, pour une grande part, les confine à la maison et se réduit à porter et à élever les enfants. Au Bangladesh, toute la vie d’une femme se trouve dans sa maison. Si cette maison disparaît dans un cyclone ou une inondation, la femme perd tout. Ce lien profond et exclusif aggrave la perte en cas de destruction du domicile, ce qu’aucune mesure d’aide temporaire ne peut compenser.
Dans la société bangladaise, les femmes, qu’elles soient jeunes ou âgées, ne peuvent vivre seules. Elles doivent avoir un « protecteur » masculin qui peut être le père, un frère ou le mari. La perte de leurs « protecteurs » dans une catastrophe naturelle peut exposer les femmes à des dangers plus graves que la catastrophe elle-même. Pour les orphelines, les adolescentes, les jeunes femmes adultes ou les veuves, aucun refuge n’est sûr, et les femmes qui restent seules à la suite d’une catastrophe sont souvent victimes de gangs qui les enlèvent et les vendent comme prostituées ou esclaves.
Pour les femmes, il est particulièrement difficile d’obtenir de l’aide à cause des restrictions du purdah, parce qu’elles sont enfermées et séparées des hommes. Par conséquent, ce sont presque exclusivement les membres masculins de la famille qui sortent pour aller chercher les biens fournis par les secours. En général, les femmes célibataires, les veuves et les femmes séparées de leurs maris ou abandonnées par leurs maris ne peuvent pas sortir de chez elles ; elles sont ainsi privées de ces biens distribués. Faute d’un système de distribution fiable, seules les personnes qui se présentent aux centres de distribution peuvent accéder à ces biens. Dans les foules qui se battent pour obtenir les produits de secours, les hommes arrivent à se procurer les biens distribués mieux que les quelques femmes qui ont pu atteindre le centre. Apparemment, ceux qui travaillent dans l’aide humanitaire n’ont pas encore compris que la grande majorité des femmes ne peut pas ou ne va pas sortir en public pour recevoir une assistance.
Cette même réalité s’applique à l’aide médicale. La plupart des médecins et des personnels de santé qui se portent volontaires pour secourir les régions dévastées par des inondations ou un cyclone sont des hommes. La majorité des femmes vivant en zone rurale avec l’impératif du purdah ne peut pas consulter un médecin homme et ne fait donc pas soigner ses maladies ni ses blessures. La distribution gratuite de médicaments peut être dangereuse car les populations ne connaissent pas les indications des traitements et ne savent pas comment les utiliser. On a rapporté des cas de confusion entre des pastilles de purification de l’eau et des traitements de la diarrhée après le cyclone de 1991, ce qui a aggravé l’état de santé de nombreuses personnes.
Les obstacles au changement social
L’interaction des facteurs physiques et des facteurs sociaux empêche les Bangladaises d’agir rapidement et de façon décisive lorsqu’elles sont confrontées à une crise. Par exemple, leurs vêtements entravent leurs mouvements, et il est encore plus difficile pour elles, lorsqu’elles doivent faire face à une catastrophe, de lutter pour leur survie, quand elles sont encombrées par leurs enfants et par tous les biens qu’elles possèdent. D’autres obstacles, mentaux, résultent de la subordination à laquelle elles sont contraintes chez elles. En se conformant à ce rôle, parce qu’elles doivent toujours se tourner vers les hommes pour qu’ils les dirigent, les guident et leur donnent des ordres, les Bangladaises ont perdu presque toutes les forces et le courage qu’elles ont naturellement. Etant rarement en position de prendre des initiatives en lien avec le monde extérieur, les femmes ne prennent pas non plus d’initiatives dans un contexte de catastrophe. C’est pour cette raison que, souvent, les femmes ne se rendent pas dans les abris anti-cyclones, même si elles se trouvent à proximité. Cependant, il y a une raison plus importante qui tient à la force de leur attachement à leur domicile, aux animaux domestiques, au peu de biens qu’elles possèdent et à la certitude que tout cela sera en danger si la famille part. Les abris anti-cyclones sont de toute façon très insuffisants actuellement. Mais, avant de prévoir la mise en place de nouveaux refuges, il faut explorer attentivement les attitudes psychologiques des femmes vis-à-vis de leur domicile et de leurs biens et la question de la sécurité d’une maison temporairement désertée.
Parallèlement, le rôle des médias envers les Bangladaises doit aussi évoluer. Après toutes les catastrophes naturelles, la majorité des reportages décrivent les pertes et les drames que vivent les femmes. Mais ces mêmes médias ne disent rien de la discrimination à grande échelle dont souffrent ces femmes, une discrimination qui est à l’origine de leur vulnérabilité aux drames.
On trouve, chez les hommes comme chez les femmes, un profond fatalisme devant des situations telles que les catastrophes naturelles, la pauvreté, l’analphabétisme et les problèmes de santé, et ce fatalisme est un obstacle au changement social. L’éducation du plus grand nombre est nécessaire, de même que l’information et la répétition régulière des consignes, par exemple pour se préparer aux catastrophes naturelles. Sans une mobilisation sociale adéquate, la distribution de l’aide d’urgence et la construction d’abris anti-cyclones plus nombreux ne serviront à rien.
Les régions frappées régulièrement par des cyclones dévastateurs et des raz-de-marée pourraient être des lieux privilégiés de reconstruction et de réhabilitation sociales. Les populations de ces régions doivent être encouragées à adopter de nouveaux styles de vie et à trouver de nouveaux moyens de subsistance adaptés aux exigences de leur environnement hostile. Mais ces changements ne réussiront que si la place des femmes dans la société est redéfinie de façon à ce qu’elles soient impliquées à tous les niveaux. On manquerait de réalisme si on traitait la position des Bangladaises lors des catastrophes naturelles sans prendre en compte leur situation dans la société en général, quand c’est précisément cette situation qui les rend si vulnérables aux catastrophes.
Rowshan R., 1994, « Women and Natural Disasters in Bangladesh » in : Sims J. (dir.), An Anthology on Women, Health and Environment, Genève, OMS, WHO/EHG/94.11, pp. 83-85
Traduit de l’anglais par Emmanuelle Chauvet
6. Les questions de genre doivent être réellement intégrées dans la recherche, la planification et la pratique des organisations dans les contextes de catastrophe
21Les observations qui précèdent montrent la nécessité d’intégrer pleinement l’analyse de genre à la planification et à la pratique dans les contextes de catastrophe, à l’aide des éléments suivants :
un soutien matériel à un programme de recherche global intégrant les questions de genre de façon à identifier, dans des contextes précis, les besoins immédiats et les intérêts à long terme des femmes particulièrement vulnérables aux catastrophes ;
la création de données détaillées selon le sexe sur la vulnérabilité de la communauté et l’évaluation des capacités ;
un soutien à des projets de recherche-action, des évaluations de programmes et des études de cas élaborées et mises en œuvre avec des femmes particulièrement exposées dans des communautés vulnérables ;
une implication des femmes issues de groupes sociaux vulnérables comme partenaires pleines et égales dans la planification communautaire des réponses aux catastrophes et dans les projets « non structurels » d’atténuation des effets des catastrophes ;
le développement de matériel traitant des questions de genre dans les contextes de catastrophe, ce matériel devant être utilisé lors des formations croisées de représentants des organisations de femmes et de représentants des organisations d’aide ;
une meilleure information sur les biais de genre qui existent dans la pratique des interventions en cas de catastrophe, par exemple par la formation, par le développement de guides pour la planification, par le recrutement de collaborateurs-trices permanent-e-s conscient-e-s des questions de genre, et par la mise en place de mécanismes de responsabilité des professionnels dans le traitement de ces questions de genre ;
un soutien à des audits de genre réguliers pour identifier les facteurs qui creusent ou réduisent les biais de genre dans la culture, dans les politiques et dans les pratiques des institutions et des organisations à mission d’urgence.
Source: Traduit de l’anglais. Texte original: « Gender Issues in Natural Disasters : Talking Points on Research Needs » in : Selected issues papers. Crises, Women and Other Gender Concerns, ILO InFocus Programme on Crisis Response and Reconstruction, Recovery and Reconstruction Department, 2002, Genève, pp. 5-12. Traduit et reproduit avec l’autorisation de l’OIT.
Bibliographie
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Auteurs
Assistant professor in Applied Disaster and Emergency Studies à Brandon University (Canada)
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