L’envoi de fonds et la féminisation des migrations internationales : quels changements dans les rapports de genre ?
p. 247-256
Note de l’éditeur
Référence : Yépez del Castillo, Isabel, et Amandine Bach. “L’envoi de fonds et la féminisation des migrations internationales : quels changements dans les rapports de genre ?”, in Christine Verschuur et Fenneke Reysoo, Genre, nouvelle division internationale du travail et migrations, Cahiers Genre et Développement, n°5, Genève, Paris : EFI/AFED, L'Harmattan, 2005, pp. 247-256, DOI : 10.4000/books.iheid.5747. Acheter le .pdf chapitre éditeur.
Note de l’auteur
Nous remercions les étudiants du séminaire interdisciplinaire sur l’Amérique latine du DES en développement de l’UCL, avec qui nous avons discuté l’ensemble des idées de cet article, ainsi que Teófilo Altamirano (PUCP, Pérou) et Annelies Zoomers (CEDLA, Amsterdam).
Texte intégral
1Deux thèmes sont fréquemment analysés dans la littérature sur les migrations transnationales contemporaines : l’envoi de fonds1 des migrants au pays d’origine et la féminisation croissante des flux migratoires. Dans la première partie de cet article sont analysés le volume des envois de fonds et ses effets multiplicateurs sur les pays d’origine ainsi que les débats sur le lien entre migration et développement. Nous nous centrerons sur l’Amérique latine et les Caraïbes, région recevant le montant le plus important d’envois de fonds dans le monde2. Dans la deuxième partie, à partir de différentes recherches réalisées en Amérique latine, nous nous interrogerons sur l’impact de ces envois de fonds sur les relations de genre : reproduction ou transformation ?
Migration et développement : quels rapports ?
Le volume croissant des envois de fonds et ses effets multiplicateurs
2Les envois de fonds ont été multipliés par quatre au cours de la dernière décennie. Cela s’explique en partie par les améliorations des transports et des modes de communication, qui permettent aux émigrés d’entretenir des liens plus étroits avec leur pays d’origine (Bate, 2001).
3Le montant des envois de fonds en 2003 pour 22 pays de la région Amérique latine et Caraïbes dépasse la somme totale de l’investissement direct étranger (IDE) et de l’aide au développement (BID, 2004). Les pays ayant le plus bénéficié d’envois de fonds au cours des années 1990 sont le Mexique, la République dominicaine, le Salvador, le Brésil, l’Equateur, le Pérou, la Colombie, la Jamaïque, le Guatemala et le Honduras. Dans certains pays, les envois de fonds représentent plus de 10 % du produit intérieur brut (PIB) local : au Nicaragua, 24 % ; en Haïti, 20 % ; au Salvador, 14 % ; en Jamaïque, 13 % et en Equateur, 10 % en 2001 (MIF, 2002). Au Salvador, les envois de fonds ont dépassé le montant total des exportations. Au Nicaragua, ils représentent la moitié du montant total des exportations. Au Mexique, les envois de fonds équivalent aux revenus générés par les exportations agricoles. En Colombie, ces envois équivalent à la moitié des exportations de café. En République dominicaine, ils représentent trois fois plus que les exportations agricoles et la moitié de la valeur du total des exportations (Nyberg, 2004).
Tableau 1
Pays | Envoi de fonds, 2002 (millions de dollars) | Pays | Envoi de fonds, 2002 (millions de dollars) |
Mexique | 13 266 | Haïti | 977 |
Brésil | 5 200 | Honduras | 862 |
Colombie | 3 067 | Nicaragua | 788 |
Salvador | 2 316 | Bolivie | 340 |
République dominicaine | 2 217 | Costa Rica | 306 |
Guatemala | 2 106 | Venezuela | 247 |
Equateur | 1 656 | Argentine | 225 |
Jamaïque | 1 425 | Guyane | 137 |
Pérou | 1 295 | Trinidad-et-Tobago | 88 |
Cuba | 1 194 | Belize | 73 |
Total | 38 000 |
4La perpétuelle croissance de ces envois de fonds permet au Multilateral Investment Fund (2002) d’estimer que, si on garde le même rythme de croissance, les envois de fonds vers l’Amérique latine et les Caraïbes vont dépasser cette décennie (2001-2010) 300 milliards de dollars.
La relecture du lien entre migration et développement
5L’importance des envois de fonds a conduit les chercheurs et les organisations internationales à réinterpréter le lien entre migration et développement.
6Selon la théorie néoclassique et de l’équilibre, la migration est vue comme une situation « win-win », revêtant des aspects positifs aussi bien pour le pays d’accueil que pour le pays d’origine. Dans ce cadre, l’envoi de fonds apporte un capital d’investissement, un soutien à la balance des paiements et stimule la demande pour des produits et des services locaux. La main-d’œuvre migrante sert de filet de sécurité face au chômage du pays d’origine. De plus, les migrants retournant au pays d’origine le font avec de nouveaux comportements, qualifications et technologies qui stimulent alors l’économie des pays d’origine.
7Le point de vue des analyses historico-structurelles est plus pessimiste sur la relation entre migration et développement. Comme les migrants appartiennent à la communauté la plus productive, on aboutit à une baisse de main-d’œuvre qualifiée dans le pays d’origine. De plus, les nouvelles qualifications acquises dans le pays d’accueil ne sont souvent pas utilisables dans le pays d’origine. Enfin, le changement du mode de consommation, lié à la migration, encourage l’achat de produits importés au détriment de la production locale. On aboutit ainsi, selon certains, à une « nordisation » des localités d’origine des migrants.
8Plus récemment, le mouvement continu entre les communautés d’origine et de destination a amené des chercheurs à utiliser le terme de communautés transnationales pour caractériser les relations non seulement économiques, mais aussi politiques, culturelles et sociales (Levitt, 1996). C’est pourquoi certains auteurs considèrent qu’on ne doit pas se limiter aux envois de fonds monétaires, mais considérer aussi les envois « sociaux »3. Ce sont par exemple les changements des rôles et des idéologies liés au genre4 tout comme le fonctionnement des institutions (par exemple la protection contre les accidents de travail). Levitt (1996) distingue quatre types d’envois sociaux : les structures normatives, les identités, les systèmes de pratiques et le capital social. Ces envois sociaux, qui constituent un échange constant entre les localités d’origine et d’accueil des migrants, sont évalués de manière positive et négative.
9L’importance des envois de fonds monétaires conduit les organismes internationaux à considérer aujourd’hui la migration comme un instrument de lutte contre la pauvreté et un outil potentiel de développement communautaire5. D’un point de vue économique, on identifie les effets multiplicateurs des envois de fonds à trois niveaux : au niveau microéconomique (unité familiale), au niveau communautaire (initiatives des associations de migrants par rapport à leur lieu d’origine : construction d’écoles, d’hôpitaux…) et au niveau macroéconomique. Orozco (2002) identifie quatre impacts macroéconomiques de la migration sur le développement : les transferts de fonds, le transport, le tourisme et les télécommunications (les « 4 T ») :
Les transferts de fonds : la dynamique créée par les envois de fonds a été définie comme « intermestique » (« interméstico »), en référence à des pratiques internes aussi bien qu’internationales. Ainsi, la portée des envois de fond va au-delà des envoyeurs et récepteurs, car le nombre d’acteurs s’est multiplié : les intermédiaires bancaires, les gouvernements, les associations communales et les organismes internationaux montrant un intérêt pour la circulation de fonds.
Le transport aérien : une compagnie aérienne qui travaille en Amérique centrale a 21 vols journaliers des Etats-Unis vers l’Amérique centrale et 70 % des voyageurs sont originaires d’Amérique centrale.
Le tourisme : plus de 40 % des touristes au Salvador sont des Salvadoriens résidant à l’étranger, principalement aux Etats-Unis. Sur un séjour moyen de deux semaines, ils dépensent 50 dollars par jour. En République dominicaine, les Dominicains représentent plus de 30 % des touristes du pays et dépensent 650 dollars par séjour.
Les télécommunications : l’utilisation fréquente de la communication à distance permise par les nouvelles technologies et la diminution des coûts bénéficient aux grandes compagnies de téléphone ainsi qu’à l’économie en général.
10Cependant pour certains chercheurs, il faut relativiser l’impact des envois de fonds sur le développement, particulièrement parce qu’ils renforcent le caractère exogène et ouvert des économies latino-américaines et bénéficient aux entreprises transnationales contrôlant les lignes aériennes, les communications et les transferts de fonds6. De plus, l’utilisation des fonds envoyés sert principalement à subvenir aux besoins de base ou à une diversification de la consommation vers des objets de luxe. Le montant consacré à des investissements productifs et à l’épargne est minime (Altamirano, 2003b). Par ailleurs, l’envoi de fonds a eu un impact sur le marché du travail, des biens et des services. Des recherches réalisées en République dominicaine (Gregorio Gil, 1998) et en Equateur (Sánchez, 2004) constatent une diminution de la participation au marché du travail des destinataires des envois de fonds, principalement chez les hommes.
11Cependant, les dépenses des envois de fonds n’ont pas seulement un intérêt économique. L’achat de maisons et d’autres biens de luxe remplit une fonction hautement symbolique pour les migrants : en Equateur et au Mexique, par exemple, on constate que beaucoup de grandes maisons construites par les migrants sont vides dans les villages. Prendre en charge une fête religieuse permet également aux migrants de renforcer leur prestige tout en opérant un transfert des revenus des migrants vers la communauté.7
12Altamirano (2003a) remarque également une différenciation sociale dans le pays d’origine entre les unités domestiques ayant des membres de leur famille à l’étranger et envoyant des fonds et les autres. L’abandon des activités agricoles par la famille des migrants accompagné du changement de mode de consommation entraîne une dépendance économique vis-à-vis des produits de l’extérieur. L’envoi de fonds a aussi pour conséquence un remplacement de l’entraide réciproque par une économie de plus en plus monétarisée.
13Face à ces limites, les gouvernements des différents pays, appuyés par les organismes internationaux comme la Banque interaméricaine de développement, le Multilateral investment fund et la Banque mondiale, essayent depuis une dizaine d’années de canaliser ces envois de fonds vers des investissements productifs. Dans l’Etat de Zacatecas au Mexique, le gouvernement a mis en place un projet de financement tripartite : pour chaque dollar envoyé par les migrants, le gouvernement fédéral et national apportait un dollar. Ce fonds a permis, entre autres, la construction d’écoles, l’approvisionnement en eau potable, la construction d’églises (Orozco, 2002). Ces efforts apparaissent cependant limités, car, comme nous l’avons déjà vu, l’utilisation des envois de fonds reste affectée à la consommation de base, principalement à l’alimentation, au logement, à l’éducation et à la santé (Lozano, 2000).
14Concernant l’intérêt des Etats et des organismes internationaux pour les envois de fonds, nous souhaiterions soulever plusieurs points. Si, dans les pays d’origine, le modèle de développement qui stimule la migration n’est pas remis en cause, ne va-t-on pas renforcer cette logique exogène ainsi qu’une logique de déresponsabilisation des Etats vis-à-vis de ses citoyens ? Le développement continue d’être identifié au développement économique, la dimension du bien-être social étant considérée comme allant de pair. Or, les problèmes de déstructuration familiale ainsi que la situation de discrimination vécue par les migrantes sont ignorés. Un des aspects peu abordés est la transformation des relations de genre suite à la migration, point que nous abordons maintenant.
La spécificité des envois de fonds des femmes et leur impact sur les relations de genre
La féminisation de la migration et des envois de fonds
15Les années 1990 ont vu une féminisation croissante de la migration, particulièrement en direction de certains pays européens. En Espagne, d’après un recensement réalisé par l’Institut national des statistiques en 2001, la migration à majorité féminine provient entre autres de la République dominicaine (70 %), du Pérou (59,3 %), et de Colombie (58 %) (Pellegrino, 2004). Cette tendance coïncide avec une augmentation de la demande de main-d’œuvre domestique suite à l’intégration des femmes espagnoles sur le marché du travail. Alors que dans le passé les femmes migraient pour rejoindre leur mari aux Etats-Unis, cette nouvelle migration féminine est autonome et correspond à une stratégie pour subvenir aux besoins de base du ménage et particulièrement des enfants (dépenses d’éducation et de santé) (Pellegrino, 2004).
16Par ailleurs, une recherche réalisée en Amérique centrale (Barahona, 2001) montre que les envois de fonds sont plus importants chez les femmes que chez les hommes. Ainsi, parmi les Nicaraguayennes, 87 % envoient des fonds à leur famille8 contre 57 % des hommes migrants au Costa Rica. Lors des discussions, les femmes ont expliqué que les hommes se sentaient moins obligés de subvenir aux besoins familiaux et qu’ils avaient plus de difficultés à trouver un emploi. L’envoi de fonds est une contribution parmi d’autres : lorsque les femmes rentrent, par exemple, on s’attend à ce qu’elles rapportent des cadeaux.
17Il est intéressant de noter que le montant des envois de fonds n’est pas lié au montant des revenus des migrants, mais à l’engagement et à la perception des besoins de ceux qui sont restés au pays. Cela expliquerait l’envoi plus important de fonds des femmes alors que, en général, les hommes migrants perçoivent un revenu supérieur à celui des femmes.
Changement ou reproduction des relations de genre ?
18Le rôle que jouent les femmes migrantes dans l’économie familiale va avoir un impact sur leur estime d’elles-mêmes et sur le renforcement de leur capacité de décision. Pour beaucoup d’entre elles, la migration permet également d’accéder à un espace public auquel elles n’avaient pas accès. Mais cette situation ne produit en général pas de redéfinition des relations de genre. Au contraire, de nombreuses recherches mettent en avant la reproduction des relations de genre pour plusieurs raisons :
La migration féminine ne modifie pas les inégalités de genre existantes dans le pays d’origine. Les femmes migrantes continuent d’assumer la responsabilité familiale et demandent à d’autres femmes et aussi à leurs filles d’assumer leurs responsabilités domestiques dans le pays d’origine9. C’est pourquoi on constate un maintien de la division du travail à l’intérieur du foyer (Gregorio Gil, 1997).
L’insertion d’un nombre important de femmes dans le secteur des services domestiques reproduit le rôle traditionnel de genre des femmes, en plus des conditions de vie et de discrimination existantes dans le pays d’accueil. En outre, les possibilités de mobilité sociale et de qualification se révèlent pratiquement inexistantes. Dans le cas des migrantes équatoriennes en Espagne, on constate même une mobilité socioprofessionnelle descendante, par rapport à la position qu’elles occupaient auparavant (Oso Casas, 2002).
On constate une augmentation du nombre de conflits au sein du foyer, qui s’explique par le fait que les hommes ne subviennent plus aux besoins de la famille. Cela peut se traduire par un abandon progressif de l’homme de toutes ses fonctions productives, situation qui va de pair avec la dilapidation des envois de fonds envoyés par les femmes. Face à cette situation, les femmes demandent à quelqu’un d’autre, généralement une femme, de s’occuper de gérer l’argent envoyé (Ariza, 2003).
L’envoi des fonds par les femmes va aussi avoir un impact symbolique. On considère « naturel » que la mère travaille durement pour pouvoir envoyer des fonds aux membres de sa famille dans le pays d’origine.
L’absence de la mère et l’abandon par le père de ses responsabilités ont une incidence négative sur le bien-être des enfants (échec scolaire, grossesses précoces, dépendance à la drogue, alcoolisme entre autres). Une étude anthropologique (Pribilsky, 2001) réalisée dans des communautés migrantes équatoriennes identifie parmi les enfants de parents migrants des maladies nerveuses, problèmes qui persistent et parfois empirent une fois que les familles sont réunies (comportement agressif, timidité, bégaiement etc.). En République dominicaine, on constate une baisse croissante de l’intérêt des jeunes pour l’éducation, qu’ils justifient par le fait qu’ils vont de toute façon émigrer et qu’ils n’auront pas besoin de ce qu’ils ont appris à l’école (Levitt, 1996).
« Beaucoup d’enfants ne veulent pas aller à l’école ou apprendre un métier, car ils sont habitués à recevoir de l’argent de leurs parents, qui sont à Boston. Ils ne veulent pas construire quelque chose ici, car ils attendent les papiers pour partir aux Etats-Unis. Ils n’ont pas besoin de faire des plans d’avenir, car ils pensent que leurs parents vont toujours s’occuper d’eux. Alors, ils abandonnent l’école, ne font rien de leur journée, font des bêtises et donnent un mauvais exemple pour les autres jeunes »
(Dolores, professeure à Miraflores, in Levitt, 1996 : 7)
19Un premier bilan des recherches réalisées sur l’impact des envois de fonds semble confirmer que, sur le court terme au moins, les femmes renforcent leur rôle productif sans que les hommes n’assument pour autant le rôle reproductif qu’elles continuent d’assurer grâce à un réseau familial reposant majoritairement sur les femmes. Le fait que les femmes subviennent désormais aux besoins de la famille provoque ainsi une conflictualité avec le modèle traditionnel patriarcal, qui va redéfinir à terme les notions de masculinité et de féminité.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Selon Prakash et Hart (1995 cité par Orozco, 2002), les envois de fonds se définissent comme la quantité d’argent que les immigrés gagnent à l’étranger et qu’ils envoient à leur famille et communauté. Dans cet article, nous utiliserons le terme d’envois de fonds en traduction des termes « remesas » (espagnol) et « remittances » (anglais).
2 L’Amérique latine et les Caraïbes reçoivent 31 % des envois de fonds dans le monde contre 20 % à l’Asie du Sud, 18 % au Moyen-Orient et Afrique du Nord, 14 % en Asie de l’Est et Pacifique, 13 % en Europe et Asie centrale, 5 % en Afrique du Sud (Orozco, 2003).
3 Levitt (1996) définit ainsi les envois sociaux comme les idées, pratiques, identités et le capital social transmis à travers le circuit de la migration. Les envois sociaux sont transmis directement par les migrants et les voyageurs ou par le biais de lettres, de vidéos, par téléphone. Ils se transmettent à travers des canaux bien définis, par des structures organisationnelles formelles ou informelles, ou au cours d’échanges entre individus.
4 La littérature met en avant la confrontation des migrants à de nouveaux modèles de masculinité remettant en cause le machisme latino-américain, et la transmission de cette nouvelle réalité aux femmes restant dans le pays d’origine.
5 « Migration is now not only an escape valve, it is also a fuel pomp » (Suro, 2003).
6 Le coût total des envois de fonds vers l’Amérique latine et les Caraïbes a atteint en 2002 la somme de 4 milliards de dollars US, ce qui correspond approximativement à 12,5 % du montant total des envois de fonds. Les frais d’envoi sont deux fois plus élevés que dans d’autres régions du monde (MIF, 2003).
7 On estime entre 20’000 et 40’000 dollars US le coût d’une fête religieuse au Pérou : cette somme, pour une durée moyenne de 3 jours, couvre les frais de nourriture, de boissons, de décorations, de musique, des donations à l’Eglise et cadeaux offerts aux membres de la communauté (Altamirano, 2003a).
8 Plus de la moitié des femmes migrantes sur un échantillon de 202 foyers étudiés sont chefs de famille (Barahona, 2001).
9 Une recherche sur les enfants de femmes nicaraguayennes migrantes au Costa Rica (Barahona, 2001) montre que les filles consacrent plus d’heures par jour que les garçons au travail domestique : 36 % des filles entre 6 et 18 ans font des tâches domestiques de 4 à 8 heures par jour contre 12 % des garçons.
Auteurs
Professeure à l’Institut d’études du développement (IED), Université de Louvain-la-Neuve.
Chercheuse à l’IED (GRIAL, Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’Amérique latine).
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