Des domestiques philippines à Paris : entrepreneuses d’elles-mêmes sur le marché transnational de la domesticité
p. 155-162
Note de l’éditeur
Référence : Mozère, Liane. “Des domestiques philippines à Paris : entrepreneuses d’elles-mêmes sur le marché transnational de la domesticité”, in Christine Verschuur et Fenneke Reysoo, Genre, nouvelle division internationale du travail et migrations, Cahiers Genre et Développement, n°5, Genève, Paris : EFI/AFED, L'Harmattan, 2005, pp. 155-162, DOI : 10.4000/books.iheid.5730. Acheter le .pdf chapitre éditeur.
Texte intégral
1A Paris, des domestiques philippines gardent des enfants et font le ménage dans des familles étrangères ou françaises aisées. Cette population atypique de femmes ayant le plus souvent suivi des études universitaires, quitté maris et enfants, occupe des emplois disqualifiés, mais qui rapportent davantage qu’un travail aux Philippines. Partie émergée d’un iceberg, les trajectoires de ces femmes s’inscrivent dans un marché mondial de la domesticité.
2[…]
3L’ambassade des Philippines recense approximativement 50’000 Philippins1 en France, dont près des deux tiers sont des femmes. L’immigration de la communauté philippine, relativement peu visible, à Paris notamment, où la plupart d’entre eux-elles se trouvent regroupés, a peu suscité jusqu’à présent l’intérêt des sociologues et des anthropologues. Pourtant, la réalité d’une domesticité philippine avérée dans d’autres pays (Jackson, Huang et Yeoh, 1999) conduit à se demander les raisons d’une telle migration, à 10’000 km de l’archipel. […]
Situation géopolitique des Philippines et politiques en faveur de l’émigration
4Les Philippines constituent un archipel regroupant 7000 îles situé à 1200 km à l’est des côtes vietnamiennes, excentré par rapport au Sud-Est asiatique. Cet éclatement a fait des Philippines l’objet d’occupations diverses, depuis l’invasion espagnole au XVIe siècle, accompagnée d’une évangélisation « vigoureuse » et de regroupements de population visant à un strict contrôle social et politique, suivie par l’occupation économique et politique des Etats-Unis. C’est de ce double mouvement que vont progressivement émerger les mouvements d’émigration de la population, interne pour la plus paupérisée, internationale pour une population urbaine et majoritairement féminine. Cette mobilité féminine résulte des politiques lancées par les gouvernements philippins en faveur de l’émigration et de la place paradoxale des femmes dans la société philippine.
5Le sous-emploi chronique et une relative surqualification de la main-d’œuvre, féminine en particulier, du fait de forts taux de scolarisation des filles dès le début du XXe siècle, après la colonisation américaine de l’archipel (enseignement primaire en 1901, enseignement universitaire en 1908), contribuent à une paupérisation des couches éduquées de la population qui, lorsqu’elles trouvent à s’employer, n’y parviennent qu’en acceptant des salaires dérisoires. C’est dans ce contexte qu’il convient d’analyser les processus de migration qui se développent dès les années 1960. Les gouvernements successifs du pays ont adopté une position cherchant à favoriser et à amplifier le mouvement de migration de nationaux à l’étranger, notamment à travers la Labor Export Policy (LEP) qui s’inscrit dans les programmes d’ajustement structurel (PAS) du FMI qui en fait une condition pour que le pays puisse bénéficier d’emprunts. La LEP et les PAS s’intègrent dans les politiques néolibérales de mondialisation. La LEP cherche à atténuer les effets du chômage massif, du déficit commercial, de la dette extérieure et des conflits sociaux. D’abord mise en place sous la dictature Marcos, au cours des années 1960, la politique d’exportation de main-d’œuvre constitue un élément central de toutes les politiques suivies par les gouvernements philippins ultérieurs. Que ce soit sous le gouvernement de Corazon Aquino, de Fidel V. Ramos jusqu’à la présidence actuelle de Joseph Estrada, tous les gouvernements ont compté sur ces envois d’argent des émigrants à l’étranger pour soutenir l’économie et rembourser la dette du pays.
6L’idéologie gouvernementale va, au demeurant, chercher à légitimer cette politique d’exportation de main-d’œuvre en valorisant ces migrants, « héros des temps modernes » des Philippines (Gonzalez, 1992, 24 ; Jackson, Huang et Yeoh, 1999, 44). Cette émigration légale de migrants dits « sous contrats » a, souvent, et dans un premier temps, concerné des employé-e-s dans des secteurs spécifiques, comme les infirmières aux Pays-Bas ou en Arabie saoudite. Ces contrats établissent, entre autres, la durée de l’émigration ainsi que la qualification de l’intéressée-e. Quelles que soient les difficultés (matérielles, économiques, culturelles ou psychologiques – un certain nombre de femmes sont maltraitées2), la migration à l’étranger procure malgré tout, selon les récits recueillis dans la recherche, des avantages suffisamment appréciables, semble-t-il, pour créer un « état d’esprit » encourageant le départ, y compris dans des conditions précaires, voire illégales. Soutenue ou non par les politiques officielles d’émigration, une partie importante de la population urbaine qualifiée ou très qualifiée a pris le chemin de l’étranger, causant, dans l’archipel, une fuite massive et préoccupante des cerveaux (Gonzalez, 1992). Car, il importe de le préciser, toutes les femmes de notre échantillon travaillaient auparavant, généralement à Manille, dans des emplois correspondant, la plupart du temps, à leur qualification professionnelle.
7Les Philippines sont le pays qui connaît donc l’un des plus forts taux d’émigration au monde. Une évaluation datant de 1991 faisait état de 1,6 million de Philippins résidant à l’étranger ayant émigré entre 1976 et 1991 (Rodriguez, 1998 : 330). Plus récemment, on chiffre à 10 % la population émigrée et, pour les dix dernières années, on évalue à 1 % de la population le nombre de Philippins qui ont quitté le pays chaque année, bien que ces départs ne soient pas nécessairement sans retour. Ainsi, du fait de la conjonction de cet ensemble de facteurs, les Philippines sont, aujourd’hui, le premier pays exportateur de main-d’œuvre au monde. Cependant, pour analyser les raisons d’une migration essentiellement féminine, il convient de faire retour sur la place qu’occupent les femmes dans la société philippine.
Femmes et famille : évolutions et contrastes
8Les femmes bénéficient, dans la société philippine, d’une position à la fois singulière et paradoxale, dont les effets sont certainement perceptibles, aujourd’hui, à travers les trajectoires et les migrations. Durant la période précoloniale les femmes occupent une position sociale originale en terme de genre en disposant de pouvoirs particuliers : diriger un baranguay (unité administrative de base), devenir prêtresses ou propriétaires et même nommer leurs enfants (Blair et Robertson, 1903, cité par M. Feliciano, 1994). Après la conquista, on verra succéder aux règles communautaires la patria potestas et le pouvoir du pater familias qui façonnent encore le système familial actuel, non sans que subsistent des traces pérennes de la situation antérieure. On retrouve, en effet, encore aujourd’hui les manifestations de ces qualités entrepreneuriales des femmes philippines, observées dès le XVIIIe siècle (Feliciano, 1994 : 9). Mais c’est véritablement au moment de la colonisation américaine de l’archipel que la situation des femmes va radicalement changer. La scolarisation des filles va transformer leur statut social.
9Ce courant émancipateur se développe, sans que cesse de s’exercer pleinement un « familialisme » strict qui s’appuie sur la piété filiale et la loyauté (inconditionnelle) à l’égard des siens et qui se combine fort bien avec l’emprise exercée par le christianisme, pratiqué par 98 % de la population. Pour autant, les femmes philippines occupent de facto, sinon de jure, une position dominante dans les prises de décisions (Feliciano, 1994), même si globalement au niveau socio-économique, elles occupent une position dominée. Autrement dit, la manière dont elles font usage de leurs ressources, collectives (scolarisation) et singulières, leur permet d’y échapper, au moins partiellement. Si nous insistons sur les qualités entrepreneuriales des femmes philippines, il convient cependant de nuancer cette analyse en prenant en compte une autre dimension de leur socialisation. Si le système légal s’édifie en associant diverses influences (loi civile du droit romain, common law anglo-saxonne et droit des personnes de la tradition de l’Islam), il subit néanmoins les influences de la loi coutumière qui contribue à maintenir le système familial sur le modèle d’un patriarcat traditionnel.
10Le « familialisme » philippin s’appuie, en effet, sur le respect du double principe de la piété filiale et de la loyauté à l’égard des siens par le maintien de liens forts, à travers l’assistance mutuelle et l’observation d’obligations de solidarité à l’égard de chaque membre de la parenté (Lacar, 1995). C’est, on le voit, un système parfois identifié comme étant configuré par un couple « privilège/obligation » où chaque membre du groupe bénéficiant de privilèges octroyés, à une occasion ou à un moment donné, par les autres membres du groupe, doit s’acquitter, à d’autres occasions et en d’autres circonstances au cours de sa vie, d’obligations équivalentes à leur égard (Pal, Arquiza, 1957). On verra ainsi des frères aînés, mais surtout des sœurs aînées surseoir à des projets de vie, comme le mariage, par exemple, pour répondre aux besoins immédiats des plus jeunes dans la fratrie, ou de neveux ou nièces. Dans ces conditions, lorsque les situations économiques sont précaires, ce sont les femmes qui sont en première ligne, quitte à laisser maris et frères à la maison. C’est le cas dans notre échantillon. Un profil type de l’émigrante philippine s’impose dès lors : il s’agit d’une femme urbaine, scolairement dotée, ayant reçu une forme de socialisation primaire ancrée dans des valeurs traditionnelles et chrétiennes, et ayant occupé un emploi autre que domestique, qui émigre et devient domestique dans un pays du Nord. […]
Demande mondiale
11Ce que nous aimerions à présent avancer, c’est que la demande mondiale de services domestiques est attachée aux qualités spécifiques des émigrantes philippines potentielles, qualités à la fois scolaires, professionnelles et humaines (dont la socialisation primaire configurée par la tradition est particulièrement prisée par les employeurs). Hormis le cas, finalement exceptionnel, de contrats pour des infirmières ou des travailleurs-euses aux qualifications particulièrement recherchées, c’est dans l’emploi domestique qu’elles peuvent trouver à s’employer. Les chercheurs ayant analysé les caractéristiques des domestiques dans d’autres pays observent le plus souvent que celles-ci, d’origine rurale et sans qualification professionnelle, viennent s’employer en ville sur le seul marché où elles peuvent espérer gagner leur vie, tout en espérant toujours pouvoir entreprendre, par ce passage à la ville, une mobilité sociale ascendante (Anderfuhren, 1998 ; Catarino, 1999 ; Oso Casas, 2002). Les Philippines, au contraire, qualifiées, s’exprimant généralement dans un bon anglais et inscrivant leur avenir professionnel plutôt sur une pente descendante, se distinguent nettement, on le voit, du modèle que l’on pourrait considérer comme traditionnel. […]
12Les Philippines migrant en France ont pu le faire légalement à une époque où l’entrée dans le pays était moins réglementée […], ou parce qu’elles disposent d’un visa de tourisme valide leur permettant d’entrer dans le pays. A l’expiration de celui-ci, elles risquent l’expulsion. La France est une destination prisée – Paris exerce une fascination incontestable. Mais c’est aussi à travers la circulation d’informations entre les Philippines et les membres de la diaspora installés en France que la réputation de [ce] pays se construit : employeurs généralement appréciés, rémunérations considérées comme relativement satisfaisantes, protection sociale, gratuité de l’enseignement (ce qui conduit un certain nombre de femmes à faire venir leurs enfants), environnement considéré comme particulièrement attrayant. Dans l’échelle des valeurs, la cote de Paris est élevée en terme de prestige et de reconnaissance. […] Employées par des familles aisées, voire très aisées et parfois étrangères, elles accèdent à des univers privilégiés, ce qui tend d’ailleurs paradoxalement à les protéger, en dépit de l’irrégularité de leur situation. […]
13Elles sont d’autant plus prisées par les employeurs qu’elles peuvent jouer des rôles qui, ailleurs, et en tout cas dans nos sociétés dites développées, apparaissent comme étant largement contradictoires. En effet, à la fois émancipées de certaines formes d’assentiment traditionnelles du fait de leur niveau d’éducation3 et du fait qu’elles occupaient un emploi aux Philippines leur assurant une forme d’autonomie financière, elles sont néanmoins dites « dociles » et respectueuses des conventions. […]
14Astreintes à la déférence à laquelle elles semblent le plus souvent se plier sans réticence apparente, elles connaissent leur valeur sociale : « Nous sommes les Mercedes Benz des domestiques » dira l’une d’entre elles aux Pays-Bas.
Subordination, stratégie à « compte d’auteure », empowerment ?
15[…]
16Comme nous l’avons vu déjà, elles travaillaient aux Philippines, elles gagnaient leur vie, mais elles la gagnaient mal. En étant domestiques à Paris, elles gagnent plus qu’elles ne pourraient jamais espérer aux Philippines. En outre, elles savent qu’elles pourront toujours trouver du travail sur ce marché spécifique, celui de la domesticité de « haut niveau », pour mener à bien les projets de vie dont toutes les femmes rencontrées font état et qui structurent, soutiennent et légitiment4 le processus migratoire : soutien monétaire à la famille, frais de scolarité pour les enfants aux Philippines, achat d’une terre, d’une maison, mise de fonds pour créer une petite affaire (café, commerce). Pourtant, le prix à payer n’est-il pas exorbitant ? Certes la séparation est toujours douloureuse et dévastatrice, mais cela ne les empêche pas, de manière non contradictoire, de poursuivre leur objectif, en améliorant leur situation chaque fois qu’elles le peuvent, de construire un réel projet de vie […]. C’est bien d’une autre immigration qu’il s’agit, non plus seulement de subsistance (même lorsque les conditions de vie au pays sont difficiles), mais une migration s’inscrivant dans un plan de vie, un dessein, voire un désir.
17Bref, c’est faire usage de la migration à son compte, ce que Peraldi appelle « à compte d’auteure » (1997). C’est se saisir d’une position pensée (par les employeurs) et construite socialement comme assujettie pour en détourner le bénéfice à son propre profit, à savoir consolider le projet de vie qui structure cette lointaine migration, ouvrir de l’espace et du temps pour que puisse advenir quelque chose de l’ordre de l’urgence de leur désir singulier. Ne peut-on en effet poser que les Philippines, déjà largement autonomes aux Philippines en dépit des liens communautaires et familiaux dans lesquels s’insère leur destin, parviennent, au cours du processus migratoire et de leur expérience métropolitaine à Paris, à véritablement assurer et consolider cette autonomie, mieux, à la légitimer ? Le fait de quitter sa famille pour contribuer à son bien-être en entreprenant l’aventure migratoire est actuellement perçu, aux Philippines, comme un choix légitime et gratifiant. Non seulement elles rehaussent leur position sociale dans la communauté et la famille, mais, de plus, elles expérimentent, à Paris, des formes et des usages de la liberté qui les conduisent à opérer des formes de classement et de hiérarchisation des valeurs et des pratiques moins liées à leur société d’origine qu’à celle à laquelle – elles le découvrent souvent fortuitement et imperceptiblement, lors d’un retour au pays – elles sont à présent attachées.
18C’est en ce sens que nous analysons leurs parcours et leurs trajectoires comme étant transnationaux : car c’est, en effet, dans cet entre-deux transnational qui, à la fois, autorise et exalte cette autonomie gagnée durement, qu’elles peuvent porter leur projet, celui qui les mobilise et les soutient. Comme le dira, de manière tout à fait sereine, Teresa : « Après mon dernier voyage aux Philippines, j’ai bien vu que ce que je voulais, c’était faire marcher la petite affaire là-bas, mais que je ne pourrais plus vivre aux Philippines. Je ne m’y sentirais pas libre. » La solitude, l’éloignement sont combattus avec les armes offertes par l’espace transnational, à savoir les flux qui le saturent : flux de personnes qui viennent et qui vont, flux de personnes qui forment ici les réseaux affectifs et les constellations vivantes de solidarités, flux d’informations par téléphone, messagerie, courrier, nouveaux immigrants, anciens immigrants revenant en France, flux de biens et de produits qui s’échangent, se partagent, se vendent aussi. Car sans l’intrication de ces flux multiples, pas d’espace ou de projet transnational. Ne pourrait-on parler de tactique, au sens de Certeau, qui accroît sans cesse leur maîtrise, ce que les Anglo-Saxons appellent l’empowerment ? En accroissant ainsi leur « puissance d’agir » au sens qu’en donne Spinoza dans l’Ethique, c’est-à-dire finalement un « plus » de liberté, les femmes philippines à Paris ne deviennent-elles pas actrices de leur vie ?
19[…]
20[Cependant], les séparations qui résultent de ces mouvements migratoires détruisent les relations familiales5 et pénalisent non seulement les femmes au loin, mais également les enfants restés au pays. En effet, alors que les domestiques philippines doivent s’occuper (to take care of) des enfants des femmes du Nord, les leurs ne peuvent bénéficier de leur présence et de leurs soins (care)6. Rhacel Parreñas (2001) met ainsi en lumière l’inégalité inacceptable qui se crée ainsi entre enfants du Nord et ceux du Sud. […]
21[Ne conviendrait-il pas cependant que] en lieu et place de migrations certes choisies, mais néanmoins largement contraintes et pénalisantes tant pour elles que pour leurs enfants […] puissent enfin se développer des espaces mondiaux d’hospitalité (Schérer, 1996 ; Gotman, 2001) et une politique qui permettrait concrètement de freiner l’enfermement des pays du Sud dans l’endettement et la misère ? L’empowerment des femmes, celui des enfants et des hommes pourrait alors peut-être y gagner.
Source : « Des domestiques philippines à Paris : un marché mondial de la domesticité ? », Revue Tiers Monde, t. XLIII, n ° 170, avril-juin 2002, Paris
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Notes de bas de page
1 Dans les lieux institutionnels ou au cours des rencontres informelles, nous avons croisé des hommes et des femmes. Notre travail, cependant, s’est attaché à suivre ces dernières du fait de la demande d’employées féminines sur ce marché, même s’il existe des cas où des couples peuvent être employés ensemble ou, plus rarement, des hommes qui deviennent « hommes de ménage ».
2 Flor Contemplacion avait été violée par son employeur ; elle l’a assassiné et a été pendue à Singapour.
3 Comme chez d’autres chercheuses, entre autres Tacoli, Jackson et al. et Parreñas, notre échantillon comprend plus de 60 % de femmes ayant effectué des études au-delà du baccalauréat.
4 Dans les cas nombreux où la migration permet d’échapper à un mariage malheureux, le sacrifice consenti par la femme, en laissant derrière elle mari et parfois enfants, est socialement acceptable dans un pays qui n’autorise pas le divorce.
5 Elles transforment également les relations de genre : les maris (husbands) restés au foyer deviennent, selon elles, des housebands.
6 La notion de care est polysémique, puisqu’elle rend compte aussi bien du sentiment amoureux (I care for you) que de simples relations techniques de soins aux personnes (to care about). L’idée du care a été développée par une psychologue américaine, Carol Gilligan (1986), dans une perspective que certaines féministes ont reprise. Dans cette acception du care, les femmes seraient dotées de qualités de caring qui leur permettent plus aisément que les hommes de se connecter, de tenir compte des éléments du contexte. D’autres féministes ont au contraire critiqué cette vision essentialiste, tout en développant une conception non essentialiste du care conçu comme processus politique. C’est le cas de Joan Tronto […].
Auteur
Professeure de sociologie, Université de Metz.
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