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Migrations intérieures et internationales des Philippines : leurs effets dans les régions de départ

Traduit par Emmanuelle Chauvet (trad.)

p. 145-153

Note de l’éditeur

Référence : Chant, Silvia, et Cathy McIlwaine. “Migrations intérieures et internationales des Philippines : leurs effets dans les régions de départ”, in Christine Verschuur et Fenneke Reysoo, Genre, nouvelle division internationale du travail et migrations, Cahiers Genre et Développement, n°5, Genève, Paris : EFI/AFED, L'Harmattan, 2005, pp. 145-153, DOI : 10.4000/books.iheid.5727. Acheter le .pdf chapitre éditeur.


Texte intégral

Les migrations féminines dans les localités urbaines aux Philippines

1[…]

2Une enquête menée auprès de 20 ménages à Naga, province de Cebu, et à Magsaysay, Dauin, province du Negros Oriental, met en lumière les effets de la migration des femmes pour les communautés rurales […]. A Naga comme à Dauin, la migration concerne surtout les femmes jeunes et en général célibataires, même si dans les deux communautés des femmes mariées et des hommes migrent aussi. A Naga, la destination est le plus souvent Cebu City ; à Dauin, c’est Cebu City et les pays étrangers (le Canada, les Etats-Unis et le Moyen-Orient), la plupart des migrations étant motivées par la recherche d’un emploi. […]

3Les deux régions d’origine présentent des contrastes intéressants dans la perception des avantages et/ou désavantages de l’émigration féminine pour leurs communautés. Par exemple, à Naga, la migration des femmes est considérée comme très néfaste pour la société locale, notamment dans les cas où des enfants doivent être abandonnés. Même lorsque les grands-mères jouent un rôle dans l’éducation des enfants, et lorsque les pères restent dans la communauté, on considère que les fils et les filles ne reçoivent pas les conseils appropriés de leurs parents. L’une des personnes interrogées a noté : « L’homme prend la position de l’épouse… mais les hommes ne savent pas s’occuper des enfants. » Les conséquences pour la population masculine restée dans la communauté sont généralement considérées comme extrêmement négatives, même lorsque ce sont des femmes célibataires et sans enfants qui partent. Souvent les hommes restent au chômage, et tombent dans la drogue et l’alcool pour apaiser leurs sentiments de solitude et d’inadaptation. Ils vont certainement dépendre économiquement de leurs parents, bien que certains continuent à aider au travail de l’exploitation familiale. L’une des personnes interrogées a noté que lorsque les hommes trouvent un emploi rémunéré, ils ont tendance à « faire les intéressants », se vantent dans le voisinage d’être capables d’avoir une bonne situation. En réaction à l’absence de jeunes femmes, les hommes célibataires à la recherche des « partenaires à épouser » vont les chercher dans d’autres communautés, se marient plus tard (certaines migrantes rentrent dans leur région d’origine), ou dans certains cas migrent eux-mêmes vers la ville. Une explication de ces réactions majoritairement négatives à la migration des femmes tient peut-être à la modestie des sommes ou des autres formes d’aide que les migrantes envoient. La moitié des ménages reçoit de l’argent, de la nourriture ou des vêtements, mais ces aides ne représentent pas un gros montant ; bien qu’elles sachent que le coût de la vie en ville est élevé, beaucoup des personnes interrogées ont répondu qu’elles aimeraient recevoir plus.

4En revanche, à Dauin, la migration des femmes (célibataires ou mariées) est vue sous un jour plus positif, en grande partie parce que beaucoup sont parties à l’étranger et peuvent envoyer à leur communauté des sommes importantes. Les familles en bénéficient au niveau individuel (dans deux des cas étudiés, la presque totalité des revenus du ménage provenait des fonds envoyés de l’étranger) ; mais toute la communauté en profite aussi : souvent, les familles ont augmenté leur production agricole parce qu’elles ont pu acheter de l’engrais, et les dons des migrantes ont permis à la communauté de construire une nouvelle chapelle. Comme à Naga, l’absence de la mère est considérée comme la source de certains problèmes, mais les familles semblent avoir moins de réticences car, au final, les enfants profitent d’une « bonne éducation » financée par l’argent envoyé de l’étranger. En outre, les conséquences pour la population masculine restée à Dauin ne sont pas perçues aussi négativement qu’à Naga. Les hommes continuent à travailler dans les exploitations agricoles et attendent que leur petite amie ou leur femme rentre, ou, s’ils veulent absolument se marier, ils se tournent vers d’autres communautés où l’émigration des femmes est moins courante. Mais contrairement à Naga, ces questions ne sont pas considérées comme des problèmes et, en fait, une des personnes interrogées a dit : « Les hommes oublient de se marier tôt car ils travaillent dur à la ferme. »

5Les migrations féminines ont des effets très contrastés dans ces deux régions sources. Ce contraste montre que les aides financières envoyées à la communauté par les migrantes ont une grande influence sur les perceptions, positives ou négatives, de cette migration. Mais dans les deux régions la migration des femmes mariées ayant des enfants est considérée comme plus problématique que la migration des femmes célibataires. […]

Les effets de la migration selon le genre

6L’analyse des questions de genre et migration comporte aussi un facteur déterminant et épineux : les conséquences de l’émigration féminine pour les hommes et les femmes des communautés d’origine. Jusqu’à maintenant, les études se sont plutôt concentrées sur les conséquences de la migration des hommes pour les femmes qu’ils laissent derrière eux, ce qui reflète en partie la plus grande mobilité des hommes dans différentes régions du monde en développement (voir par exemple Chant, 1991, 1992a ; Connell, 1984 ; Gulati, 1993 ; Hetler, 1990 ; Nelson, 1992 ; Rahat, 1986). Mais on n’a que relativement peu d’éléments d’information sur ce qui se passe lorsque les femmes représentent la majorité des migrants : cette question est particulièrement pertinente aux Philippines où de nombreux flux migratoires contemporains sont essentiellement féminins (voir Eviota et Smith, 1984 ; Jackson, 1994 ; Zosa-Feranil, 1991).

7[…]

8Depuis les années 1960, les femmes représentent une grande proportion des migrants philippins allant des zones rurales vers les zones urbaines (voir Engracia et Herrin, 1984 ; Eviota et Smith, 1984 ; Trager, 1984 ; mais voir également Findley, 1987 : 139 sur Ilocos Norte). Les femmes étant désavantagées dans le secteur de l’agriculture, en termes de propriété foncière, d’emploi et de salaire, et encore plus désavantagées du fait de la mécanisation agricole et des projets de développement rural orientés vers les hommes, elles sont depuis longtemps majoritaires dans les mouvements de la campagne vers les villes – « avant tout parce que les hommes ont plus de raisons de rester » (Eviota, 1986 : 200 ; voir également Illo, 1988 ; Illo et Pineda-Ofreneo, 1989 ; S. -H. Lee, 1985 : chapitre 5). Dans les premiers temps, le mouvement migratoire féminin se dirigeait plutôt vers la région métropolitaine de Manille, mais les femmes ont commencé à aller de plus en plus vers des centres urbains secondaires (voir Miralao et al., 1990 ; Perez, 1992 ; Trager, 1988 ; Zosa-Feranil, 1991). A partir des années 1980, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes dans les grandes villes et dans les villes moyennes des Philippines, avec seulement 95 hommes pour 100 femmes ; 38,3% de la population féminine totale vivait dans des zones urbaines contre seulement 36,3% des hommes (voir UN, 1990 : 191-208, tableau 6). Les données du recensement de 1990 laissent penser que cette tendance persiste : alors que, dans l’ensemble de la population, on compte 101,1 hommes pour 100 femmes, on ne dénombrait que 94 hommes pour 100 femmes à Cebu City en 1990 (soit 108 femmes pour 100 hommes), et 103 femmes pour 100 hommes à Lapu-Lapu City (NEDA Region VII, 1992 : 4 ; NSO, 1992 : xxvii ; voir également Zosa-Feranil, 1991). Ces chiffres reflètent en grande partie le biais féminin dans les migrations vers les régions urbaines : par exemple, les femmes représentaient 58,6% des migrants partis s’installer à Cebu City entre 1985 et 1990 ; elles représentaient 54% des migrants de Lapu-Lapu City pendant la même période.

9Pour la plupart, les migrantes philippines sont jeunes et célibataires, et elles migrent avant tout pour chercher un emploi. Elles partent notamment vers les régions qui connaissent une forte croissance de la demande en main-d’œuvre féminine dans la production industrielle multinationale et dans le secteur des services – les emplois domestiques, le travail du sexe, etc. (voir Engracia et Herrin, 1984 ; Eviota et Smith, 1984 ; Miralao et al., 1990). En effet, de nombreuses études ont noté que non seulement la participation de la main-d’œuvre féminine philippine est en général plus forte dans les zones urbaines que dans les zones rurales, mais aussi que les migrantes ont en général des taux d’activité plus hauts que les non-migrantes (Perez, 1992 ; Zosa-Feranil, 1991). Par exemple, on estime que les deux tiers des ouvrières des établissements industriels et de services de Metro Cebu sont des migrantes (Zosa-Feranil, 1991). A bien des égards, la migration pour le mariage mise en avant par les approches théoriques néoclassiques ne serait pas particulièrement pertinente ; en effet, à court terme, la migration pour le travail des jeunes Philippines pourrait être une alternative au mariage précoce (voir Eviota, 1992 : 172 ; Zosa-Feranil, 1991). Bien que motivée par la recherche d’un emploi, et même si elle se fait sur une base individuelle puisque la femme part seule, cette migration a un caractère « autonome » contestable (voir Chant et Radcliffe, 1992 : 14-15). Il se pourrait en effet que les femmes partent sur l’ordre de leurs familles d’origine. Par exemple, la plupart des migrants installés à Metro Cebu, et notamment ceux qui viennent d’une autre province, viennent de familles nombreuses et ont au moins six frères et sœurs (Zosa-Feranil, 1991 : tableau 2.6) ; la plupart ayant migré pour des raisons de travail (ibid. : tableau 2.9), les migrants, et tout particulièrement les migrantes, considèrent très probablement le travail en ville comme un moyen d’aider leurs familles. Dans le mouvement migratoire des jeunes femmes vers Dagupan City à Luzon, par exemple, Lilian Trager (1984 : 273-274) montre que les pères ont souvent décidé de la migration de leurs filles, et qu’on attend souvent des filles qui partent qu’elles apportent une aide financière substantielle à leurs familles. Dans une publication ultérieure, Trager note des différentiels de genre importants. En effet, on attend souvent plus d’aide des filles que des fils migrants, et cette différence se vérifie en général dans les faits :

Les migrants comme les migrantes envoient de l’argent et aident leurs familles de diverses façons, au moins jusqu’à ce qu’ils soient mariés et parfois après. Mais les parents attendent probablement de leurs filles une plus grande obéissance, et qu’elles dépensent moins pour elles-mêmes. Ce sont les filles, par exemple, qui décident parfois de ne pas se marier et qui continuent à vivre avec leurs parents et leurs frères et sœurs et/ou à les aider. (Trager 1988 : 83).

10Dans leur article sur les ouvriers des usines d’exportation d’Asie du Sud-Est, Foo et Lim (1989 : 219) notent aussi que si « l’idéologie de « la dette envers les parents » n’est pas spécifique aux femmes […] celles-ci semblent s’y tenir plus fortement que les hommes » (voir également Mather, 1988 sur l’Indonésie ; Porpora et al., 1989 : 281-282 sur la Thaïlande ; Wolf, 1990 sur Taïwan). Ces observations ont amené Zosa-Foranil (1991 : 13) à conclure que « la migration féminine résulte en fait d’une interaction complexe entre des modèles de transformation économique, des traditions culturelles, les perceptions sociétales du rôle des femmes et les réactions des femmes aux forces sociales ».

L’émigration internationale

11Les femmes philippines ne migrent pas seulement des zones rurales vers les zones urbaines. Elles effectuent aussi des migrations internationales ou vers l’étranger, à court ou à long terme. Les migrations internationales sont déterminantes pour l’économie philippine puisque les travailleurs sous contrat à l’étranger sont légalement obligés d’envoyer 30 à 70% de ce qu’ils gagnent (en fonction de l’emploi qu’ils ont et du pays où ils vont) par l’intermédiaire des banques d’Etat et des banques commerciales (voir Villegas, 1988 : 72)1 Si les migrations internationales étaient très largement le fait des hommes entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980, presque la moitié des émigrés sont des femmes depuis lors (voir Eviota, 1992 : 142-144)2. Beaucoup travaillent comme aides domestiques à Hong Kong, Singapour, en Malaisie, au Moyen-Orient et en Europe (voir Alcid, 1989 ; CIIR, 1987 ; Dioneda, 1993 ; Eviota, 1992 : 144-145 ; Francisco, 1989 ; Medel-Añonuevo et al., 1989 ; Tharan, 1989 ; Tornea et Habana, 1989 ; Villariba, 1993 : 24-25). En même temps, des femmes ont aussi quitté les Philippines en tant que travailleuses du divertissement sous contrat – euphémisme qui désigne souvent des prostituées (Eviota, 1992 : 144 ; Santos et Lee, 1992 : 65 ; voir également De Stoop, 1994 ; Medel-Añonuevo, 1992 ; NCRFW, 1989 : 21). Ce dernier type de migration s’est orienté essentiellement vers le Japon, où les femmes qui partent pour travailler dans les bars, les boîtes de nuit et ce type d’établissement sont désignées par le terme plutôt péjoratif de Japayukisan (voir Javate de Dios, 1989 ; 1990). En outre, depuis longtemps, une activité d’achat d’épouse par correspondance fait partir des Philippines à l’étranger (voir Matsui, 1991a : chapitre 5 ; 1991b ; Matthei et Amott, 1990 ; Santos et Lee, 1989 : 40-41), bien que cette activité ait été déclarée illégale en 1992 (voir Reyes, 1992).

12La nature complexe des migrations féminines, tant à l’intérieur des Philippines que vers l’étranger, traduit un certain nombre d’inégalités de genre. Ces inégalités s’entrecroisent, et se retrouvent dans la segmentation du marché du travail, dans les régions d’origine et dans les régions de destination, dans la division du travail au niveau domestique, et dans le statut lié à l’âge et au genre, qui ne donnent pas aux hommes et aux femmes le même niveau de contrôle de leurs vies et de leurs ressources. […]

Source : Traduit de l’anglais. Texte original in : Women of a Lesser Cost : Female Labour, Foreign Exchange and Philippine Development, London, Pluto Press (www.plutobooks.com), 1995, pp. 122-124 puis 30-34

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Perceptions xénophobes des travailleuses immigrées
[…] Etats-Unis d’Amérique : Jusqu’à récemment, la rhétorique sur l’immigration mettait en avant le fait que les travailleurs immigrés volent les emplois des travailleurs « indigènes ». Cette idée a maintenant évolué vers la rhétorique des immigrés comme une charge pour le système de protection sociale. Le principal problème n’est plus les hommes voleurs d’emplois. Ce sont plutôt les femmes immigrées perçues comme oisives, comme des mères dépendant de la protection sociale, comme une menace.
Source : Grace Chang, 2000, Disposable Domestics, Southern Press, Boston
<
http://www.southendpress.org/books/disposableexc.shtml> in International Labour Organization, 2003, An Information Guide. Preventing Discrimination, Exploitation and Abuse of Women Migrant Workers, Genève, livret 4, p. 17
Copyright © 2003 International Labour Organization
Traduit de l’anglais par Emmanuelle Chauvet

Notes de bas de page

1 L’Etat philippin bénéficie également des recettes des frais de passeport et des frais consulaires (qui vont de 14 à 72 dollars par travailleur expatrié), des impôts sur le revenu et des cotisations des ouvriers expatriés sous contrat à l’Organisme de sécurité sociale pour les travailleurs expatriés. En 1992, le gouvernement a collecté au moins 9,6 millions de dollars rien qu’en frais de passeport (estimation faite à partir du nombre de travailleurs expatriés légalement dans le Filipino VI : [février/mars 1994], p. 9, qui s’élevait à 687’457 cette année-là), auxquelles se sont ajoutées 8,2 millions de dollars en taxes d’aéroport (voir Arnel F. de Guzman, « A Filipino “Hero” in Every Corner of the World, et également la note suivante). Richard Jackson (1994 : 78) montre que, dans les années 1980, chaque année,% de la population philippine a quitté le pays, soit pour une migration « à court terme », soit pour une migration « permanente ».

2 Indépendamment des 2,5 millions d’émigrés philippins installés aux Etats-Unis et au Canada, 49% du nombre total de travailleurs expatriés, que l’on estime actuellement à 4,5 millions (chiffre qui comprend les travailleurs ayant suivi les voies officielles, mais également les travailleurs sans papiers et les travailleurs illégaux), sont supposés être des femmes (de Guzman, « A Filipino “Hero” in every Corner of the World », voir note précédente). En 1987, on a estimé à 259’000 le nombre de travailleuses philippines expatriées qui, ensemble, ont envoyé 463 millions de dollars aux Philippines cette même année (NCRFW, 1989 : 121).

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