Repenser l’échange
p. 145-152
Texte intégral
1Pour avoir, il y a quelques années, étudié longuement le problème de l’économique, j’apprécie l’article de Caroline Gerschlager comme une tentative pour dépasser les limites dans lesquelles se débat actuellement la discipline économique. Je l’apprécie en dépit d’une certaine maladresse dans la terminologie et l’argumentation, que je détecte dans la version originale, allemande, de l’article, la seule que je me propose de commenter ici1. Ce commentaire se veut, en outre, une ouverture supplémentaire plutôt qu’une critique. Il se propose de rappeler le projet d’une anthropologie dite antiéconomique2, voire anti-utilitariste3, et son apport possible au “modèle de la différence”, que l’auteur pense mettre à contribution afin de sortir la pensée économique de son carcan actuel.
2Je commencerai donc là où elle conclut sa démonstration, c’est-à-dire avec l’œuvre de Marcel Mauss, que Caroline Gerschlager gagnerait sans doute à relire plus attentivement. Car son traitement de cette œuvre fondamentale pour tout chercheur intéressé à relativiser les notions de base de l’économisme ambiant, fait état d’un certain malaise. Je ne suis pas sûre qu’elle ait bien compris la signification de la notion d’échange-don avancée par Mauss, ni les rapports complexes entre celui-ci et l’échange de type commercial. J’ignore si ce malaise tient aux concepts eux-mêmes (et à leur traduction allemande), ou encore à l’évolutionnisme sous-jacent de la pensée de Mauss, auquel semble faire écho l’idée, avancée par Caroline Gerschlager, que le principal avantage de l’approche de Mauss réside dans le fait de permettre un dépassement du “cadre temporel” imposé par la “grande transformation” au sens de Polanyi.
3On est confronté ici à autre chose que l’évolution, dans le temps, des systèmes socio-économiques (et de la manière de les penser), pour autant qu’une telle évolution puisse être conçue d’emblée. Étant donné la pérennité de pratiques d’échange-don, en tout premier lieu le potlatch4 dont Caroline Gerschlager fait elle-même mention, on est plutôt amené à s’interroger sur la coexistence, plus ou moins précaire sans doute, de logiques économiques différentes, faisant pièce, à elle seule, à l’idée d’un homo oeconomicus universel. Plutôt que d’avoir été “refoulées” au cours des siècles, les autres significations de l’échange sont encore bien présentes, quoique à la marge de l’univers marchand. Cela entraîne une certaine facilité pour le projet de l’auteur, à savoir que, munie du regard et de la méthodologie adéquats, elle pourra partir à leur découverte sur le vif, pour ainsi dire, et enrichir de cette manière les conclusions (quelque peu schématiques, il est vrai) qu’elle tire au sujet de l’étymologie du terme “échange” d’une part, du rôle de l’échange dans la mythologie grecque et par rapport à l’avènement de la société de la modernité, d’autre part.
L’échange, fait social total
4L’intérêt de l’œuvre de Marcel Mauss réside dans deux concepts fondamentaux. Le premier est celui de “fait social total”, signifiant que les aspects particuliers d’une société ne peuvent être compris qu’en tenant compte du contexte global dans lequel ils s’insèrent. De ce point de vue, l’échange ne peut nullement se concevoir comme phénomène purement économique, à moins que ce qualificatif lui-même ne soit élargi au-delà de ce qui est admis dans le discours économiste actuellement dominant5. Raisonner en termes de fait social total signifie aussi que l’on s’engage à collecter et à analyser minutieusement des faits ethnographiques, ce que Mauss a fait sur la base des principales ethnographies de son époque, en l’occurrence - pour en rester au potlatch - l’œuvre magistrale de Franz Boas.
5Le second concept fondamental est celui de réciprocité, en vertu duquel l’échange apparaît essentiellement comme une forme de communication sociale. C’est sous le terme de “prestations totales” que Mauss a abordé l’ensemble des formes d’échange des économies dites primitives. De telles prestations sont collectives plutôt qu’individuelles, elles portent sur des biens matériels mais aussi sur les personnes et les richesses symboliques, elles sont contraignantes en dépit de leur caractère apparemment volontaire. D’où son approche de l’échange fondée sur le principe de l’universalité du contre-don (donc de la réciprocité) : “quelle force y a-t-il dans la chose qu’on donne qui fait que le donataire la rend ?”6.
6La force organisatrice de l’échange-don réside dans le fait qu’il oblige les parties échangistes, se constituant par là en système, voire en règle (au sens de Lévi-Strauss, qui s’inspirera largement de l’œuvre de Mauss). Par là même, il brise l’analogie marchande qui se trouve ainsi privée de toute pertinence universaliste.
7Dans son Essai sur le don, Mauss illustre donc le caractère à la fois systématique et relationnel de l’échange. Le don doit être qualifié de fait social total parce qu’il participe de toutes les sphères de la vie en société, transcendant ainsi la sphère “purement” économique ainsi que toute conception matérialiste de l’objet. Par ailleurs, il se fonde sur le principe de réciprocité, c’est-à-dire la triple obligation de donner, recevoir, rendre :
8“Tout se tient, se confond ; les choses ont une personnalité et les personnalités sont en quelque sorte des choses permanentes du clan [...] La circulation des biens suit celle des hommes, des femmes et des enfants, des festins, des rites, des cérémonies et des danses, même celle des plaisanteries et des injures. Au fond elle est la même. Si on donne des choses et les rend c’est parce qu’on se donne et se rend “des respects” [...] Mais aussi c’est qu’on se donne en donnant, et, si on se donne, ce qu’on se doit soi ou son bien aux autres”7.
9Or Mauss n’en conçoit pas moins l’ambivalence de l’échange qu’il restitue par la célèbre expression gift/gift, cadeau-poison8 : l’échange peut à la fois rendre compte de la guerre et du don pacifique. On a donc ici une ambivalence autre que celle inscrite dans la virtualité du vol et de la tromperie, aspects retenus par Caroline Gerschlager. Elle est nécessairement différente parce que, dans la perspective de Mauss, l’échange se situe en dehors de la logique de l’équivalence, seule retenue comme valable dans notre mode dominant de penser l’économique. L’enjeu de l’échange n’est pas ici le problème de la valeur de la chose échangée (troquée !), mais plutôt le fait que l’échange se révèle être le signe même de l’humanité ; non seulement parce qu’il fonde la communication sociale, mais encore parce qu’il signifie, en dernière analyse, le dépassement du danger de guerre que recèle tout échange. Comme l’a dit M. Sahlins : au Léviathan, à l’État créé égoïstement par les individus pour contenir la “guerre de tous contre tous”, Mauss aurait substitué le don comme “échange de tous entre tous”9.
10Une observation s’impose, à savoir l’interchangeabilité, dans l’œuvre de Mauss, de termes comme “échange”, “don et contre-don”, “prestations et contre-prestations”. En employant cette terminologie, Mauss a conçu un système de communication et de circulation dont l’origine n’est justement pas le troc. Quant au troc lui-même, ajoutons qu’il convient sans doute de relever les ambiguïtés conceptuelles entourant ce terme, selon l’idée largement répandue que le troc se situe quelque part entre don et échange marchand vus comme types idéaux, si l’on peut dire10.
11La méprise fondamentale de la pensée économique est sans doute qu’elle tend à concevoir une évolution allant du troc primitif au marché tel que nous le connaissons aujourd’hui. C’est Georges Bataille, avec son idée d’“économie généralisée”, qui a été le plus radical dans la remise en cause de ce présupposé, comme on le verra. En attendant, revenons brièvement à l’œuvre de Polanyi, pour rappeler que ce sont les modalités de l’institution du marché (voire de l’échange marchand) qui s’imposent comme objet de réflexion.
Le “marché créateur de prix”
12Si le commerce (voire le troc) semble une création humaine universelle, car toutes les sociétés connaissent une forme d’échange utilitaire de biens et de services, il n’épuise pas pour autant la logique de l’échange. Polanyi l’a exprimé en distinguant l’échange marchand au sens général, du “marché créateur de prix”, c’est-à-dire de l’institution du marché comme mode d’intégration principal de la société à un certain moment de l’histoire. Dans le cadre de son approche qualifiée de substantiviste (par opposition au formalisme des néo-classiques), Polanyi a défini l’économique comme étant enchâssé dans d’autres types d’institutions. À côté du “marché créateur de prix”, il identifie ainsi deux autres formes d’intégration économique, à savoir la réciprocité et la redistribution. Toutes deux se soustraient à l’analogie marchande, parce qu’elles mettent en jeu une structure complexe d’éléments à la fois économiques et non économiques.
13À l’instar de Mauss, Polanyi nous invite à concevoir l’échange comme un système ayant de multiples aspects, exigeant tous un traitement égal sur le plan de la description, de l’analyse et de l’interprétation. À mon sens, Caroline Gerschlager n’a pas bien saisi les conséquences méthodologiques et théoriques d’une telle approche. Pour l’instant, au-delà de quelques intuitions justes, elle se préoccupe surtout de reconsidérer les implications de l’acte d’échanger, en fait du troc et du commerce, dans une perspective non teintée par les prénotions néo-classiques. Ce dont elle ne semble pas (encore) se rendre compte, c’est que pareil acte n’est souvent qu’un détail insignifiant dans une configuration plus englobante de rapports sociaux, politiques, juridiques etc., dont l’étude échappe cependant, par la force des choses, à la plupart des modèles ou théories économiques. Je vois difficilement comment elle pourra pousser sa réflexion plus loin, sans s’adonner en même temps à quelque exercice transdisciplinaire, en particulier du côté de l’anthropologie socio-culturelle. Pour illustrer ce point, je prends l’exemple, tout à fait pertinent à cet égard, du potlatch des Indiens de la Côte Nord-Ouest de l’Amérique.
Approches de la différence
14Il y a dix ans, le potlatch m’a servi de prétexte pour étudier d’une manière critique ce que j’ai appelé l’anthropologie normale de la Côte Nord-Ouest, axée sur une conception essentiellement économique de l’échange cérémoniel, le qualificatif économique résumant ici diverses approches, en particulier l’hypothèse de la rationalité formelle du comportement humain et l’application, en anthropologie, du principe matérialiste11. Aux termes d’une étude consacrée avant tout à la manière dont le potlatch a été pensé en anthropologie (et, aspect crucial, à la question de savoir comment ces façons de penser le potlatch se rapportent à l’histoire coloniale de la région), j’ai été amenée à m’interroger sur la persistance du cérémonialisme autochtone. Étant donné l’efficacité du modèle marchand, le constat de pratiques qui semblent lui échapper, si isolées et minoritaires soient-elles, devient absolument fondamental. Car il nous fait découvrir que les transformations déclenchées par la colonisation d’abord, les politiques de développement ensuite, n’obéissent pas nécessairement, et moins encore par la force des choses, aux principes de l’idéologie du progrès économique et de l’enrichissement matériel.
15En Colombie britannique par exemple, de nombreux autochtones ont dû abandonner leurs traditionnelles activités de subsistance pour s’intégrer, de façon plus ou moins permanente, à la main-d’œuvre salariée. Mais il serait erroné d’en conclure qu’ils se sont fondus sans autre dans le melting pot canadien. De même, force est de constater que la création de nouvelles conditions matérielles, y compris un enrichissement venu de l’extérieur (notamment sous forme de commerce maritime avec des marchands venus d’Europe, aux débuts de la présence européenne dans la région), n’entraîne pas des effets aussi contagieux que ne le laisse supposer la fiction de l’homo oeconomicus. Il ne suffit pas d’avoir plus (accroissement ou diversification des biens) ou d’en avoir à moindre effort (innovations techniques) pour être acquis d’emblée à la logique capitaliste.
16Rien ne l’illustre mieux que la pérennité du potlatch en tant que forme de dépense cérémonielle intracommunautaire, financée désormais en grande partie à travers le marché. Cette “ponction” de ressources soustraites à l’investissement productif a toujours été la principale cible des assimilationnistes missionnaires, agents de l’administration indienne, représentants de l’État canadien, et ce, depuis les débuts de la colonisation au milieu du xixe siècle (d’où la promulgation d’une loi bannissant le potlatch, qui resta en vigueur de 1884 à 195112).
17Ce bref rappel suscite deux remarques. La première a trait au constat qu’il existe des formes de résistance à l’uniformisation marchande. Il convient d’étudier cette résistance pour acquérir un regard critique sur les évidences qui régissent la pensée économique actuellement dominante, tout en prenant la mesure de la diversité des points de vue qui subsistent au sujet du sens et des fonctions de l’économique selon les sociétés et les cultures. On voit difficilement, en effet, comment la discipline économique peut se renouveler de l’intérieur, au défi de l’apparente rationalité des modèles qu’elle propose, sans que vienne se poser sur elle le véritable regard de la différence : regard informé par la prise de conscience de l’altérité et les exigences méthodologiques et épistémologiques de 1’“eurocentrisme éclairé”13. De ce point de vue, le don, conçu comme phénomène social total, constitue l’horizon critique par excellence du troc et de l’échange marchand, son ethnographie permettant d’atteindre le double objectif d’une description des phénomènes de l’échange dans toute leur diversité, et idéalement aussi d’une prise de distance à l’égard de toute approche essentialiste de l’“esprit du don”14.
18Au-delà de la méthodologie transculturelle que présuppose un tel traitement ethnographique de l’échange se pose le problème plus fondamental de ce qui anime l’économique. Selon le point de vue dominant, c’est la nécessité, le besoin, la rareté ; point de vue remis en cause d’une façon radicale, voire “scandaleuse”15, par Georges Bataille lorsqu’il pose comme problème fondamental de l’économie, non pas la nécessité, mais le luxe. Dans la même veine, à propos de l’échange, il écrit :
19“L’économie classique imaginait les premiers échanges sous forme de troc. Pourquoi aurait-elle cru qu’à l’origine un mode d’acquisition comme l’échange n’avait pas répondu au besoin d’acquérir, mais au besoin contraire de perdre ou de gaspiller ?”16.
20Cette citation donne une idée de l’envergure du sens critique qu’il faut cultiver afin de dépasser les restrictions conceptuelles et épistémologiques que la pensée économique s’est imposée sous l’emprise de la théorie néo-classique. Il implique ni plus ni moins qu’un renversement de l’idéologie économique, telle qu’elle règne suprême dans la société de la modernité.
21Au fond la question inéluctable est de savoir si la discipline économique saura prendre conscience de sa dimension proprement anthropologique. Saura-t-elle intégrer un discours sur l’être humain et sa place dans le monde des choses, des idées et des forces indomptables ? À l’ère des techno-sciences, on peut en douter.
Notes de bas de page
1 Étant aussi la traductrice de l’article, je voudrais éviter, dans la mesure du possible, tout problème imputable à la traduction plutôt qu’à l’argumentation de l’auteur.
2 Selon le qualificatif attribué à une certaine approche française de la problématique économique des années 1970, qui vaut sans doute une relecture ; voir par exemple J. Attali et M. Guillaume, L’anti-économique, Paris, PUF, 1975. Cf. aussi J.-P. Dupuy et J. Robert, La trahison de l’opulence, Paris, PUF, 1976 ; M. Guillaume, Le capital et son double, Paris, PUF, 1975.
3 À ce sujet, voir notamment le projet du MAUSS, Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales, dont l’approche est véhiculée, entre autres, par la Revue du Mauss. Cf. aussi Alain Caillé, Critique de la raison utilitaire, Paris, La Découverte, 1989.
4 Cf. I. Schulte-Tenckhoff, “Le droit au non développement : esprit d’entreprise et échange cérémoniel en Colombie britannique”, dans Ethnies (Paris) 13 (1991), pp. 48-52. Voir aussi Marie Mauzé, “Potlatching as ever”, dans European Review of Native American Studies 9(2) (1995), pp. 25-31.
5 En définissant l’économique comme un “processus institutionnalisé”, Polanyi a contribué à pareil élargissement de la notion ; cf. K. Polanyi, “L’économie en tant que processus institutionnalisé”, dans Les systèmes économiques dans l’histoire et dans la théorie. Paris, Larousse, 1975, pp. 239-260.
6 M. Mauss, “Essai sur le don” (original 1923-24), in Sociologie et anthropologie. Paris, PUF, 1966, p. 148.
7 M. Mauss, Essai sur le don, op.cit., pp. 226-227 (souligné par l’auteur).
8 M. Mauss, Œuvres III. Paris, Minuit, 1969, pp. 46-51.
9 M. Sahlins, Age de pierre, âge d’abondance. Paris, Gallimard, 1976, p. 221.
10 Pour un traitement de cette question, voir Caroline Humphrey & Stephen Hugh Jones (éds), Barter, Exchange and Value. An Anthropological Approach, Cambridge University Press, 1992.
11 I. Schulte-Tenckhoff, Potlatch: conquête et invention, Lausanne, Éd. d’En Bas, 1986.
12 Cf. Douglas Cole & Ira Chaikin, An Iron Hand Upon the People. The Law against the Potlatch on the Northwest Coast, Vancouver/Seattle, Douglas & Mclntyre/University of Washington Press, 1990.
13 Cf. Karl Heinz Kohl, Abwehr und Verlangen. Zur Geschichte des Ethnologie, Frankfurt, Qumran im Campus Verlag, 1987, p. 141 (en allemand : “reflektierter Eurozentrismus”) : pour une illustration générale, voir aussi J.-M. Blaut, The Colonizer’s Model of (he World. Geographical Diffusionism and Eurocentric History, New York, The Guilford Press, 1993.
14 Voir par exemple J.-T. Godbout (avec A. Caillé), L’esprit du don, Montréal, Boréal, 1995.
15 Cf. Marc Guillaume, “Bataille économiste : une fresque grandiose des sociétés humaines”, dans Magazine littéraire 243 (juin 1987), pp. 30-31.
16 G. Bataille, La part maudite, précédée de la Notion de dépense, Paris, Minuit, 1967, pp. 111-112. L’un et l’autre essais, datant de 1949 et 1933 respectivement, constituent l’essentiel des travaux économiques de Bataille.
Auteur
Anthropologue, Collège international de philosophie, Paris/Montréal
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