Considérations finales
p. 195-200
Texte intégral
1Au moment de dresser un bilan nous pensons que notre large synthèse, qui peut être aisément présentée sous forme de séminaires, laissera cependant les Spécialistes de la Géographie urbaine latino-américaine sur leur faim.
2En effet, faute d’analyses approfondies et de données accessibles avec les moyens artisanaux dont nous avons disposé, notre étude ne peut apporter des réponses claires aux problèmes qui se posent et comporte nécessairement de nombreuses lacunes, en particulier en ce qui concerne : les migrations de population ; l’importance de l’industrie de la construction et des spéculations immobilières ; les investissements et les profits en villes ; la résidence des grands “Fazendeiros” dans les villes et l’emploi des revenus fonciers ; l’évolution du tissu urbain et des structures socio-professionnelles ; la politique d’urbanisme, etc.
Qu’est-ce que la ville ?
3Dans l’impossibilité de retenir pour la ville la définition administrative brésilienne (chef-lieu de municipe, quelle que soit sa population), nous avons montré dans notre chapitre sur les paysages urbains comment la petite ville pouvait se définir par la concentration de la vie de relations d’une zone plus ou moins étendue et offrir en conséquence des services variés.
4Alors que le village ou le bourg ne sert qu’à satisfaire les besoins élémentaires d’une zone rurale, la ville “commence” quand se produit la rencontre de deux mondes, de deux civilisations : le monde rural et le monde industriel.
- Le monde rural est représenté avant tout par ses “élites” traditionnelles, groupant et confondant le plus souvent : propriétaires terriens, commerçants et petits industriels, médecins et avocats revenus au pays, politiciens locaux. Ses élites ne pourraient vivre sans le travail des ruraux et de leur “clientèle” urbaine ; elles ont toujours cherché évidemment à s’approprier en aval les mécanismes de commandement politique, tant sur le plan de l’Etat que de la fédération. Le monde rural est représenté aussi par les ruraux “réfugiés” peu intégrés à la vie de la petite ville.
- En face, le monde industriel et l’influence descendante de l’Etat, se marquent par des embryons administratifs (ne serait-ce que les perceptions... le bureau délivrant les permis de conduire, un service agricole, des dispensaires ou un collège public), et surtout par les réseaux commerciaux et bancaires, parfois l’implantation d’usines modernes, le réseau des transports et des télécommunications qui assure la diffusion rapide des biens et des modèles de la société de consommation.
5Ainsi l’urbanisation résulte de deux phénomènes de sens contraire : une influence socio-économique vers l’amont, c’est-à-dire l’invasion rapide du monde industriel dans les campagnes, vers des agglomérations, auparavant simple réflexe de la vie rurale traditionnelle, mais dont la population a considérablement augmenté depuix 10 ou 20 ans, grâce à l’explosion démographique générale et à cause de la misère rurale, qui chasse les ruraux vers des villes de toutes tailles : il s’agit ici d’un puissant courant démographique vers l’aval.
Les causes et les conséquences de l’urbanisation
6Le rapide accroissement des populations urbaines de l’Etat résulte à la fois du renforcement des facteurs attractifs des villes (ou tout du moins de la pression psychologique exercée par les villes) et des facteurs répulsifs de la campagne. Sauf des cas exceptionnels, comme la capitale de l’Etat ou l’agglomération industrielle de Coronel Fabriciano-Ipatinga, il est difficile de mesurer scientifiquement l’importance relative des diverses causes de l’urbanisation.
7Si l’on cherche à comparer ces causes avec celles d’autres pays ou d’autres périodes historiques, on peut retirer quelques constatations intéressantes :
- Parmi les facteurs de répulsion des campagnes, le manque d’emplois ou le sous-emploi n’est évidemment pas dû à un surpeuplement “absolu”, à l’épuisement même du potentiel naturel dans les conditions techniques actuelles, mais bien à un surpeuplement “paradoxal” en pays faiblement peuplé, à cause des structures agraires inégales, à cause de la pression d’un capitalisme agricole plus “sauvage”, moins paternaliste, plus soucieux de productivité (avec l’orientation vers l’élevage par exemple) que de plein emploi déguisé en assistance sociale. Avec l’accroissement démographique tempéré par la forte mortalité, le système agricole “féodal” arrivait à “employer” presque toute la population ; un système agricole plus “capitaliste” ne peut “éponger” l’énorme accroissement démographique actuel...
- Le facteur attractif principal des villes est rarement l’emploi industriel, comme cela a été le cas de l’Europe occidentale au XIXe siècle et au début du XXe. C’est le secteur tertiaire qui devrait fournir en ville un emploi aux migrants, mais son développement ne peut suivre les mouvements trop rapides de la population.
- On est frappé par la rapidité et la brutalité de tous les phénomènes : explosion démographique, crise rurale, migration vers les villes, invasion du monde industriel ; ce qui provoque un véritable télescopage des problèmes dans tous les domaines.
1 – La misère rurale
8La misère de la majorité des populations rurales est certainement une des causes profondes de l’urbanisation ; nous entendons la misère rurale au sens le plus large, c’est-à-dire : les structures agraires inadéquates, le sous-équipement scolaire et sanitaire, l’isolement, le manque d’emplois, etc.
9Dans l’Etat du Minas Gerais cette misère est plus ou moins perceptible suivant les régions (tableaux 22 et 24) ; les inégalités de la structure agraire s’accentuent par le maintien d’un large secteur latifundiaire et l’augmentation sensible des minifundia : ainsi de 1950 à 1960 la surface moyenne des exploitations agricoles est passée de 137,9 ha à 105,8 ha. Les exploitations de moins de 10 ha représentaient en 1960 27,13 % des exploitants (contre 19,45 % en 1950) pour seulement 1,38 % de la superficie agricole de l’Etat (0,76 % en 1950) ; au contraire les exploitations de plus de 1 000 ha représentaient en 1960 seulement 1,31 % des exploitants, mais occupaient 33,98 % de la superficie agricole. L’orientation vers l’élevage, marquée dans de nombreuses zones de l’Etat, explique que les besoins en main-d’œuvre rurale diminuent, car l’élevage, même s’il est destiné à la production laitière emploie moins de bras qu’une agriculture traditionnelle produisant des céréales ; ainsi de 1950 à 1960 les effectifs employés dans l’agriculture n’ont augmenté que de 11 % alors que la population totale de l’Etat a augmenté de 26,9 % et que l’accroissement naturel a dépassé 30 %.
10Le manque d’emplois ou les conditions très précaires du travail agricole et sa faible rémunération pousse de nombreux ruraux à émigrer vers les villes ; les campagnes se déchargent ainsi de la plus grande part de leur accroissement démographique ; rares sont les zones périphériques de l’Etat qui ont dû recevoir des immigrants ruraux de 1950 à 1960 (à l’est et au nord-ouest de l’Etat) contrairement à ce qui s’était passé de 1940 à 1950 (cartes : fig. 10, 11, 12.).
11Le sous-équipement scolaire et sanitaire est lui aussi symptomatique : dans certaines zones rurales il y a 1 médecin pour 10 000 ou 20 000 habitants (contre 1 médecin pour 1 030 habitants dans la zone de la capitale de l’Etat) ; en 1950 26,33 % seulement de la population rurale savaient lire et écrire contre 65,03 % de la population urbaine. Les autres indices des prêts et dépôts bancaires, du parc automobile, de la consommation de ciment sont plus défavorables encore aux zones rurales (tableau 26).
2 – La prise de conscience
12L’isolement et la misère rurales ne sont pas des phénomènes nouveaux au Brésil : ce qui est plus récent et spectaculaire c’est la prise de conscience des différences qui existent entre la condition rurale et la vie urbaine, favorisée par une meilleure ouverture sur le monde non rural grâce à une lente alphabétisation et beaucoup plus grâce au développement des moyens d’information et de publicité : radio et cinéma d’abord, puis plus récemment la révolution apportée par le transistor transportable et utilisable partout sans électricité. Ces moyens audio-visuels, c’est-à-dire la présence du monde industriel dans les campagnes les plus reculées, renforcent les causes latentes d’émigration, lui donnent une motivation qui n’est plus instinctive : désormais on “entend” constamment la ville et l’on voit la différence, on pense à ses avantages ; par ailleurs les transports routiers et la récente extension du réseau de routes goudronnées donnent aux marchandises mais aussi à la population une mobilité inconnue jusqu’alors : les ruraux, sauf les plus pauvres, peuvent venir plus facilement en ville, admirer ses vitrines, se laisser conquérir par son spectacle permanent “son et lumière” ; ils acceptent plus difficilement la misère, l’isolement et le féodalisme des notables.
13Le manque d’emplois, la faiblesse des équipements scolaires et sanitaires sont les principaux problèmes de la campagne brésilienne ; c’est ce que confirme l’une des rares enquêtes socio-économiques rurales, réalisée par l’Institut National du Développement Agricole dans le municipe de Felixlandia, sur la nouvelle route goudronnée Belo Horizonte-Brasilia. Ici la misère rurale n’est pas aussi criante que dans d’autres régions brésiliennes, 17,5 % seulement des ruraux interrogés désirent quitter la campagne et les raisons invoquées sont : trouver un emploi, meilleure éducation pour les enfants, meilleure assistance sanitaire ; nous retrouvons évidemment ce que nous ont déclaré les migrants arrivés en ville et vivant cependant dans les conditions difficiles que l’on sait.
3 – Les emplois en ville
14Ainsi la gravité de la crise agraire, l’importance des télécommunications et des transports routiers, l’attraction exercée par la “vitrine” moderne des villes et leurs équipements sociaux (si faibles soient-ils), la pression psychologique expliquent l’ampleur de l’exode rural. Encore faudrait-il que les villes puissent accueillir et employer les migrants, les intégrer dans l’économie moderne.
15Sauf les cas exceptionnels d’agglomérations industrielles, – et il y a des exemples étonnants dans le Minas Gerais, comme Coronel Fabriciano – l’industrie moderne ne peut fournir la majorité des emplois : ainsi de 1950 à 1960 les effectifs industriels de l’Etat n’ont augmenté que de 16,5 % alors que la population totale augmentait de 26,9 % et la population urbaine (agglomérations de plus de 5 000 habitants) de 113 %. Le secteur tertiaire peut absorber certes des effectifs plus nombreux : pendant les dix années en question les effectifs employés par le commerce de détail se sont accrus de 37 % ; le nombre des agences bancaires a augmenté de 74 %. Cependant la masse des ruraux récemment arrivés d’un petit bourg ou du fin fond du Sertâo doit se contenter des emplois de la construction (d’après le Service Social des Industries, il y aurait eu en 1964 à Belo Horizonte plus de 11 500 ouvriers dans la construction, soit presque le quart de l’effectif total des salariés industriels), des petits métiers (cireurs, laveurs de voiture, vendeurs ambulants, etc), et des emplois domestiques. Pour survivre, certains doivent “se débrouiller” en récupérant les détritus urbains, en volant, etc. ; pour les jeunes filles la prostitution peut être un “débouché” temporaire ou définitif.
16Les plus favorisés peuvent parfois obtenir un emploi de garçon de courses, d’huissier ou de petit fonctionnaire.
4 – Les conséquences de l’urbanisation
17Ainsi le plus souvent l’urbanisation ne représente-t-elle pendant de longues années qu’un simple transfert de la population marginale rurale, mais non son intégration immédiate ; cependant ce transfert marque souvent une libération sociale en permettant aux migrants d’échapper à la féodalité agraire et de former souvent une nouvelle clientèle politique “populiste” dans les villes, avant la “Révolution” de 1964. Il permet l’accès à des équipements scolaire et sanitaire inaccessibles à la campagne, à un emploi quel qu’il soit ou à une occupation plus ou moins avouable, à des secours charitables, inconnus à la campagne ; il peut constituer enfin, pour le migrant ou pour ses enfants, une promesse de promotion sociale impensable dans le “Sertâo”.
18Une autre conséquence de l’urbanisation rapide et brutale est la croissance accélérée et désordonnée des villes ainsi que l’impossibilité pour les municipalités d’assurer les équipements urbains minima (voirie, égoûts, transports, écoles). Les municipalités ont en effet des ressources financières insuffisantes face à l’afflux des migrants et sont en outre désarmées face aux spéculations foncières ; aussi les meilleurs plans d’urbanisme sont-ils voués à l’échec dès l’origine. L’intervention des municipalités et de l’Etat est impuissante à résoudre les problèmes aigus qu’il faudrait surmonter. Cependant leur action peut se faire sentir dans quatre secteurs principaux :
- La construction de certains équipements tels que réseau d’adduction d’eau, de marchés, stades ou écoles, etc.
- L’aménagement de voies modernes d’accès à la ville ou de rocades (comme à Belo Horizonte).
- Avec l’aide de la “Banco Nacional de Habitaçâo” la construction de logements individuels à bon marché ; en 1967 déjà 36 villes de l’Etat avaient lancé des programmes de construction ou étudiés des projets de 200 à 400 maisons. Parmi celles-ci, citons en plus de Belo Horizonte : Uberaba - Uberlandia - Juiz de Fora - Ipatinga-ltuiutaba-. Nanuque - Patos - Ponte Nova - Sete Lagoas - Teofilo Otoni - Muriae - Alfenas, etc.
- L’implantation de “cités industrielles” satellites, comme celles déjà réalisées à Contagem et Sta Luzia près de Belo Horizonte, à Juiz de Fora et Uberlandia ; les projets en cours concernant 22 villes de l’Etat, dont Uberaba, Patos, Montes Claros, Curvelo, Varginha, Governador Valadares et Teofilo Otoni.
Les mécanismes de l’économie urbaine
19Si de nombreuses enquêtes concernant les motivations de l’exode rural, les conditions d’emploi et de vie des migrants récents, leur intégration progressive ou leur marginalisation sont indispensables, il serait très intéressant de pouvoir préciser d’autre part les véritables mécanismes de l’économie urbaine pour comprendre la croissance des villes et la répartition de leurs classes sociales, la compétition entre les villes, etc.
20Il semble bien que la ville soit devenue une véritable “industrie”, qu’elle se développe ou périclite comme une quelconque entreprise capitaliste. Reflet de sa région, la ville concentre souvent exclusivement les investissements et permet toutes les spéculations (bancaires, commerciales, immobilières) ; elle attire les capitaux en fonction du rendement plus ou moins élevé qu’elle peut leur servir ; elle attire les hommes aussi ou les repousse suivant les situations qu’elle peut leur offrir ; elle peut garder les “compétences” ou les perdre. En conséquence il est évident que la petite ville plus ou moins stagnante (comme la petite entreprise) est toujours perdante en face de la grande ville en expansion, aux activités multiples (comparable au grand groupe industriel aux activités variées). Le développement parallèle de deux villes peut sembler “complémentaire” pendant un certain laps de temps, mais c’est en fait le début d’une compétition impitoyable, comme entre deux entreprises qui se disputent le même marché, (nous pensons par exemple à la rivalité entre Uberaba et Uberlandia, Teofilo Otoni et Governador Valadares, etc.). Au Brésil de même que les phases économiques se succèdent très rapidement, de même que de nombreuses entreprises naissent et meurent, les villes se développent, se dépassent ou rétrogradent avec une rapidité inhabituelle en Europe.
21Il faudrait pouvoir “isoler” quelques villes et leurs zones d’influence, pour établir, comme pour une économie nationale, une balance des comptes avec les entrées et les sorties de capitaux, de marchandises et d’hommes, puis étudier tous les types de profits et d’investissements dans ces villes. On se rendrait compte en fait que trois, circuits économiques, en schématisant, coexistent dans la ville :
- Celui de la classe privilégiée, alimenté en partie par des revenus fonciers et aussi par les revenus du Commerce, de l’industrie et des spéculations immobilières. Suivant la conjoncture, la classe privilégiée peut investir n’importe où, dans n’importe quel secteur : abattoir frigorifique ou usine de fonte, immeuble, clinique ou club, actions ou devises étrangères. Une grande partie de ses dépenses de consommation ne sont pas effectuées dans la ville même.
- Celui des classes moyenne et populaire, dont les salaires dépendent en partie des emplois créés par la classe privilégiée dans la ville, mais aussi par des investisseurs extérieurs à la ville, par l’Etat ou la Fédération (les fonctionnaires publics) ; ce sont eux les véritables producteurs et consommateurs de la ville (sauf pour les dépenses de luxe).
- Enfin, le circuit économique de la classe marginale qui cherche à “survivre” grâce à des emplois non qualifiés, des services domestiques, des petits métiers ou des secours charitables ; leur pouvoir d’achat est très faible : c’est une réserve de main-d’œuvre à bon marché mais aussi un énorme “poids mort” pour la ville.
22L’important pour une ville, c’est l’action d’une élite d’entrepreneurs investissant ou attirant les investissements extérieurs et non la présence d’une simple minorité de spéculateurs face à une grande masse de population marginale. Il est évident d’autre part que si les capitaux transférés à chaque fois à l’échelon supérieur dans la “hiérarchie” urbaine (de la petite ville à la métropole) étaient investis sur place, ils provoqueraient de bénéfiques transformations ; mais les capitaux devancent souvent sur le chemin de l’émigration les cadres et les miséreux.
Réseau urbain et hiérarchie urbaine
23Au cours de notre étude nous avons employé avec précaution, pour ne pas dire avec méfiance, les expressions “réseau urbain” et “hiérarchie urbaine” car nous ne pensons pas que ces termes employés en Europe Occidentale dans un contexte socio économique tout différent soient les mieux adaptés à la réalité brésilienne actuelle.
24Certes depuis 1880-90 jusqu’en 1930-40 et dans la moitié sud de l’Etat, il a existé une organisation simple et hiérarchisée de l’espace (comme de la société d’ailleurs) grâce au réseau des voies ferrées partant de Rio de Janeiro et de S. Paulo secondairement ; la plupart des relations importantes étaient effectuées directement de Rio jusqu’aux petites villes situées sur les voies ferrées et de là, la diffusion jusqu’aux villages ou jusqu’aux “Fazendas” était assurée par les troupes de mulets, les chars à bœufs, puis les véhicules automobiles. Evidemment certaines villes plus développées pour des raisons diverses, comme Belo Horizonte, Juiz de Fora, ou Uberaba, pouvaient servir de relais. Pour la moitié nord de l’Etat quelques gares-terminus (Bocas do Sertâo) représentaient la “civilisation” et à partir de là les troupes de mules rayonnaient sur des distances considérables... d’où un schéma simple ressemblant à un arbre avec le tronc et ses branches ramifiées dans toutes les directions. L’émigration humaine suivait évidemment le même schéma, des branches vers la base du tronc.
25Actuellement les conditions sont bien différentes pour toutes les raisons que nous avons évoquées dans notre étude ; en dehors de tout schéma théorique préconçu ou imité, qu’avons-nous observé réellement ?
- D’une part des seuils ou des niveaux d’équipement urbain plus ou moins contrastés, ce qui nous a permis de classer les villes en quatre types principaux de villes, depuis la métropole régionale jusqu’à la petite ville ou centre local, ce que l’on pourrait appeler plutôt des “niveaux urbains” qu’une hiérarchie urbaine.
- D’autre part des niveaux de développement économique très différents suivant les régions de l’Etat.
- L’invasion de la société industrielle marquée par une industrialisation concentrée, un exode rural amplifié, le développement des transports modernes et des télécommunications, provoque à la fois une plus grande concentration et une plus grande diffusion des activités. Les relations de toutes natures sont devenues plus fréquentes, extrêmement complexes, à la fois plus convergentes et plus divergentes ; elles se superposent et s’enchevêtrent ; certes il existe encore de nombreuses relations hiérarchisées remontantes ou descendantes, mais d’autres relations directes viennent court-circuiter une hiérarchie urbaine “théorique”.
- Ainsi la complexité des relations et les niveaux de développement économique différents expliquent que le classement des types de villes d’après leur niveau d’équipement ne corresponde pas nécessairement avec une hiérarchie “fonctionnelle”.
26D’autre part telle région peut comporter tous les “niveaux urbains” depuis le grand centre régional jusqu’aux centres locaux ; telle autre région au contraire ne comporter qu’un grand centre régional et des centres locaux, etc. ; de nombreuses “combinaisons” sont possibles, dues principalement à la densité de la population rurale, au niveau de vie moyen de la région (qui explique l’intégration ou non de la majorité de la population au circuit économique moderne), à l’héritage historique et à la concurrence entre les villes. Ces combinaisons constituent l’ossature de l’organisation régionale.
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