Chapitre II. La modération du rythme de l’inflation au Brésil et en Colombie, dans les périodes de forte croissance économique
p. 341-359
Texte intégral
1L’évolution récente du Brésil et de la Colombie correspond à un cas typique de l’inflation de croissance, en Amérique du Sud. Au cours des dix dernières années, le rythme de développement a été particulièrement rapide dans ces deux pays et cette expansion prolongée s’est effectuée dans un climat d’inflation permanente, plus prononcé cependant au Brésil qu’en Colombie. Certes, l’étude de ces économies révèle que les formes d’inflation ont été très nombreuses et il peut sembler arbitraire d’attribuer à l’accélération du rythme de croissance, tous les phénomènes inflationnistes de cette période. La politique du café, le déficit budgétaire ou l’expansion du crédit ont été souvent la cause immédiate de l’instabilité monétaire, en courte période. Cependant, il est certain que l’accélération du rythme de la croissance a été la cause prépondérante des déséquilibres inflationnistes. C’est pourquoi l’exemple de ces deux pays nous a semblé s’imposer, en Amérique du Sud, pour illustrer les répercussions propres à cette forme d’inflation126.
2L’interprétation des faits permet de formuler une double constatation. D’une part, l’inflation de croissance a été une inflation relativement modérée. D’autre part, la permanence du climat inflationniste a accentué les disparités économiques et sociales de la croissance.
3Le rythme de l’inflation au Brésil et en Colombie, depuis la seconde guerre mondiale, est resté relativement modéré, dans la mesure où le taux de croissance de la production a été très rapide. Aussi, malgré l’accroissement massif des disponibilités monétaires, le renchérissement notable du coût de la vie et l’amenuisement de la valeur extérieure de leurs devises, on constate que le produit réel et le revenu réel ont augmenté très fortement.
4La situation du Brésil et de la Colombie diffère sur de nombreux points, bien que la nature des phénomènes inflationnistes soit la même ; aussi, convient-il d’examiner séparé ment ces deux cas.
Section I. L’ACCÉLÉRATION DU RYTHME DE CROISSANCE ET L’INTENSITÉ DES PRESSIONS INFLATIONNISTES AU BRÉSIL
5La situation de l’économie brésilienne, depuis la seconde guerre mondiale, atteste une forte accélération du rythme de croissance et l’intensité des pressions inflationnistes ne semble pas avoir réduit le taux de formation du capital ou atténué ce mouvement de croissance accélérée. La croissance brésilienne des quinze dernières années (1939-1954) a été une période inflationniste, mais l’ampleur relative des déséquilibres monétaires et des mouvements de prix est beaucoup moins importante qu’il ne semble au premier abord. C’est pourquoi, nous confronterons les indices de croissance et d’inflation de la phase actuelle de développement du Brésil, d’une part avec les données brésiliennes relatives à l’entre-deux guerres — période de plus faible croissance — et, d’autre part, avec les indices d’une économie étrangère, au cours d’une phase de croissance inflationniste — le cas de la France, par exemple.
§ 1. Le développement économique du Brésil de l’entre deux guerres à l’après-guerre : croissance accélérée et inflation chronique
6Si l’on compare deux périodes de l’histoire économique du Brésil : l’entre-deux guerres (1929-1940) d’une part, la guerre et l’après-guerre (1940-1954) d’autre part, on constate avec évidence que, dans la première période, le rythme de croissance a été faible et, cependant, les pressions inflationnistes ont été importantes ; dans la seconde période, le rythme de la croissance a été très rapide, malgré une accentuation relative des phénomènes inflationnistes.
7Un tableau des indices de croissance et d’inflation, au cours de ces deux périodes, permet d’éclairer cette comparaison.
8La comparaison de ces deux périodes montre que la phase actuelle de développement correspond à une croissance très rapide, accompagnée de phénomènes inflationnistes plus intenses mais, il est évident que les forces inflationnistes ont été atténuées par l’accroissement du produit et du revenu réel. La confrontation des indices de croissance et d’inflation permet de formuler les remarques suivantes :
A. Le rythme d’accroissement du produit réel a été beaucoup plus rapide dans l’après-guerre
9L’augmentation globale de la production a été beaucoup plus rapide dans les quinze dernières années que pendant l’entre-deux guerres, même lorsque l’on élimine les variations du pouvoir d’achat de la monnaie. Cet accroissement est d’autant plus important que la production de l’économie brésilienne est, depuis la guerre, destinée au marché interne, bien plus qu’aux marchés extérieurs.
10Cette situation est révélatrice dans le domaine agricole. La production agricole totale a augmenté au même rythme, au cours des deux périodes ; mais, pendant l’entre-deux guerres, la production agricole domestique a faiblement progressé127, alors qu’elle a augmenté rapidement après la guerre.
11L’accroissement de la production industrielle a été la manifestation la plus frappante de l’accélération du rythme du développement. La valeur de la production industrielle est dès lors supérieure à celle de la production agricole.
12Le produit national brut a doublé pendant cette période de quinze années128, mais, en réalité, les biens et services disponibles ont augmenté plus rapidement encore, étant donné l’effet favorable des termes de l’échange et les entrées de marchandises étrangères. D’après les calculs de la C.E.P.A.L.129, les biens et services disponibles ont augmenté de 230 %, soit un taux cumulatif annuel de croissance de 5,9 %.
13Mais le signe le plus certain de la croissance de cette période est l’augmentation du produit réel par tête. Dans l’entre-deux guerres, on ne dispose pas de données statistiques valables pour ces calculs130, mais il est probable que le produit réel et les biens et services disponibles par tête se trouvaient, en 1940, au même niveau qu’en 1920 et à un niveau inférieur à celui de 1925. L’accroissement insuffisant du produit réel global a été absorbé par l’accroissement de la population. Depuis la guerre, l’augmentation de la population est beaucoup plus rapide et, cependant, la croissance du produit par tête a été très importante. Le taux annuel d’accroissement de la population ayant été de 2,4 % par an, la production par tête a augmenté de 2,4 % et les biens et services disponibles de 3,4 %131.
B. L’après-guerre est une période de forte accumulation de capital
14Le Brésil a connu, pendant l’entre-deux guerres, une brève période de prospérité, avant la crise économique, où les taux d’investissement ont été très élevés. Mais, dans l’ensemble de cette période, l’accumulation de capital a été très faible. Le taux brut d’investissement en moyenne a été inférieur à 10 %, pendant la crise, il était de l’ordre de 5 %. Étant donné la répartition des capitaux au Brésil, la formation de capital a peu favorisé l’accroissement de la capacité de production interne. La formation de capital a cependant contribué aux déséquilibres monétaires, bien que son volume fût faible, parce que les fluctuations extérieures ont suscité d’amples variations des taux d’investissements132.
15L’après-guerre a été une phase de très forte accumulation de capital. En prix constants 1952, l’investissement brut a augmenté de 22,7 milliards de cruzeiros en 1939 à 59 milliards de cruzeiros en 1954, dans les mêmes proportions que le revenu national.
16Le taux brut d’investissement a presque toujours dépassé 15 % du revenu national133. Cet effort d’investissement s’est produit surtout au cours de deux périodes : pendant la guerre et après le conflit coréen.
17D’après Spiegel134, la valeur des investissements neufs dans l’industrie a décuplé entre 1936 et 1943, alors que l’approvisionnement en équipements importés était extrêmement faible.
18Mais l’effort d’investissement du Brésil se situe surtout après la guerre, lorsque les recettes d’exportation permirent d’accroître massivement les importations de biens capitaux. En particulier, pendant la période coréenne, entre 1950 et 1954, les taux bruts d’investissement ont dépassé 17 %. L’accumulation de capital a été rendue possible, en grande partie, par l’amélioration de la capacité d’importation.
19Dans l’entre-deux guerres, la faiblesse de la formation de capital a été entretenue par un déclin constant de la capacité d’importation ; celle-ci avait atteint 52 % des biens et services disponibles en 1925, et n’en représentait plus que 25 % en 1940135.
20Au contraire, après 1945, le Brésil bénéficie de circonstances extérieures favorables et la capacité d’importation augmente en dix ans de 131 %. De plus, les importations de biens capitaux représentent un pourcentage plus élevé des importations totales. Au début du siècle, la moitié des importations brésiliennes étaient constituées par des biens de consommation, à la veille de la seconde guerre mondiale, ce pourcentage n’est plus que de 25 % et, en 1955, de 21 %136.
C. — Le revenu réel a augmenté rapidement, dans l’après-guerre, malgré une inflation rapide
21On constate que, dans la période de l’entre-deux guerres, l’accroissement du revenu réel a été très faible, et que l’augmentation du revenu nominal a été en partie annulée par la hausse des prix. Il est évident que l’inflation de cette période n’est pas une inflation de croissance et que l’effort d’investissement a joué peu de rôle dans la formation des tensions inflationnistes, il s’agit donc d’une inflation chronique, caractérisée par la superposition d’une inflation « transmise » et d’une inflation « institutionnelle ». Les estimations du revenu national, pour cette époque, sont très imprécises et controversées ; on peut considérer cependant que le revenu nominal a quadruplé, passant de 10 milliards de milreis en 1919 à 40 milliards de milreis en 1942 et, étant donné la dépréciation de la monnaie, le revenu réel global aurait doublé137. La détérioration du commerce extérieur a été la cause essentielle de la faible croissance du revenu réel, la chute des revenus extérieurs ayant entraîné celle du revenu global.
22Dans la seconde période, on remarque que la divergence entre l’évolution du revenu nominal et celle du revenu réel est très accusée. En valeur nominale, le revenu global a augmenté de douze fois entre 1939 et 1955138 ; entre temps, l’indice des prix de gros a augmenté de huit fois. Aussi, le revenu global, estimé aux prix de 1952, a seulement augmenté de 1,5 fois, ce qui représente cependant un taux d’accroissement annuel beaucoup plus élevé que celui du produit brut139, de l’ordre de 6 %.
23L’indice du revenu réel, calculé au Brésil140, révèle d’ailleurs l’intensité du rythme de croissance du revenu réel global et moyen ; on remarque, en effet, que le revenu par tête a également augmenté très rapidement (2,4 % par an).
24L’accroissement du revenu réel a été beaucoup plus rapide après la guerre, ce qui apparaît avec évidence, lorsque l’on distingue deux sous-périodes, séparées par l’année 1947 ; l’accroissement du revenu a été deux fois plus rapide dans la seconde période.
D. — L’intensité des pressions inflationnistes a été plus élevée dans l’après-guerre
251° Dans l’entre-deux guerres, on remarque que l’instabilité monétaire, la dépréciation de la devise brésilienne et la hausse des prix ont été constantes.
26La circulation de papier-monnaie a triplé, ce qui représente un taux annuel d’accroissement ajusté de 5,5 % ; cependant, la production se développait à un rythme très faible, aussi l’expansion monétaire a été fortement inflationniste. L’augmentation des dépenses budgétaires et leur financement inflationniste ont été l’une des causes principales de l’inflation monétaire, puisqu’elles ont quintuplé en vingt années et une seule année s’est soldée par un excédent.
27Les mouvements de prix sont moins sensibles que ceux de la monnaie, mais l’absence d’indices de prix, pour cette période, ne permet que des évaluations approximatives. Le niveau des prix de gros a doublé, selon les estimations de Spiegel141, et l’indice du coût de la vie142 un peu plus rapidement.
282° Dans l’après-guerre, tous les indices accusent une accélération des phénomènes inflationnistes.
29a. L’accroissement massif des moyens de paiement ne peut pas être considéré comme un signe certain d’inflation. La circulation de papier-monnaie a augmenté de douze fois et la monnaie scripturale s’est développée encore plus rapidement, surtout après la guerre143.
30Pour une large part, l’augmentation de la circulation monétaire a résulté d’une politique de facilité monétaire et d’un contrôle inefficace du crédit. C’est ainsi que les dépenses de l’État ont augmenté de dix fois, pendant cette période, et que le budget n’a été excédentaire que quatre fois. De même, l’expansion désordonnée du crédit a souvent abouti au recours à l’Institut d’émission.
31Mais l’accroissement des moyens de paiement est surtout lié à l’augmentation de la population, à la progression de l’économie monétaire et à l’augmentation des transactions. En effet, on constate que l’augmentation des disponibilités monétaires, par personne, est moins rapide que l’accroissement global de la circulation. En 1939, les disponibilités monétaires, par tête, atteignaient 126 cruzeiros et, en 1954, 1.032 cruzeiros, soit huit fois plus144, ce qui correspond à l’augmentation du coût de la vie. En 1954, les disponibilités monétaires réelles, par personne, ne sont guère plus élevées qu’en 1939, mais il existe beaucoup plus de personnes disposant d’un pouvoir d’achat monétaire. D’autre part, la croissance accélérée de l’industrie et du commerce explique que l’utilisation de la monnaie scripturale soit beaucoup plus intense. Enfin et surtout, la production réelle et le revenu réel ont augmenté très rapidement et ont provoqué un accroissement normal des signes monétaires.
32b. La hausse des prix est également beaucoup plus rapide que dans la période antérieure, le coût de la vie a souvent augmenté plusieurs années de suite, de 15 à 20 %, alors que, dans l’entre-deux guerres, de tels accroissements étaient exceptionnels. Cependant divers indices révèlent que la hausse des prix n’a pas constitué un véritable mouvement cumulatif d’hyper-inflation. Tout d’abord, la hausse des prix a été moins rapide que l’accroissement de la masse monétaire ; mais également, on remarque que le rythme d’accroissement des prix de gros a été inférieur à celui des prix de détail, sauf pendant la guerre. Or, un véritable mouvement d’inflation accélérée suppose une généralisation des anticipations de hausse des prix, de telle sorte que la hausse devient plus rapide au stade des prix de gros, qu’au stade de la commercialisation ; cette évolution a été, par exemple, très accusée au Chili et en Bolivie, dans les dernières années.
33L’ampleur relative de l’inflation brésilienne des quinze dernières années s’avère d’ailleurs moindre, si l’on compare cette situation à celle d’autres économies, en voie de croissance, à la même époque.
§ 2. L’inflation de croissance au Brésil et en France
34Pour établir une comparaison valable entre la croissance française et la croissance brésilienne, il convient d’exclure de la période de référence, les années de guerre. Certes, il peut sembler arbitraire de rapprocher ces deux situations, non seulement parce que la différence des niveaux de développement risque de conduire à de fausses analogies, mais parce que les circonstances historiques ont eu une incidence très différente dans ces deux pays. C’est pourquoi, nous limiterons notre comparaison à la période d’après-guerre 1948-1955, période où la France met en œuvre un plan de reconstruction et de modernisation et où le Brésil s’efforce d’appliquer des plans d’investissements publics. Pour l’ensemble de la période 1938-1955, on remarque déjà que le rythme de croissance brésilien a été plus rapide, puisque le produit réel global a augmenté de 4,4 % par an et le produit par tête de 2 % (1939-1955), alors qu’en France, les taux annuels ajustés de croissance du produit réel ont été respectivement de 2,1 et 1,8 %145. Dans la même période, la masse monétaire a augmenté de trente-deux fois en France et les prix de gros de vingt-neuf fois. Au Brésil, la masse monétaire a augmenté seulement de dix-huit fois et les prix de gros de 9,5 fois146. L’ensemble de cette période n’est cependant pas une base de comparaison valable, parce que la France a connu, pendant la guerre, une phase de régression économique et d’inflation accélérée, alors que le Brésil se développait rapidement.
35Dans la période 1948-1955, on peut considérer que la France et le Brésil sont dans une situation extérieure beaucoup plus proche. On constate que le rythme de développement a été aussi rapide dans les deux pays et que les pressions inflationnistes ont été d’une ampleur comparable, bien que plus accusées au Brésil, à partir de 1952.
36La comparaison de la situation brésilienne et de la situation française, entre 1948 et 1955, permet de constater les faits suivants :
371. Le rythme de croissance a été très rapide dans les deux pays, puisque l’indice de la production industrielle a augmenté de 60 % au Brésil et de 65 % en France. Le produit réel total a augmenté plus rapidement au Brésil qu’en France, mais le produit par tête a augmenté moins rapidement au Brésil, en raison de l’accroissement de la population147.
38Dans les deux cas, l’accélération du rythme de croissance de la production a été rendue possible par l’augmentation de la formation de capital. Au Brésil, la formation brute de capital a augmenté de 57 % et le coefficient d’investissement brut annuel a été en moyenne de 15 %148. En France, la formation brute de capital a augmenté seulement de 30 %, bien que les taux d’investissement annuels aient souvent dépassé 17 %149. L’effort d’investissement du Brésil a été beaucoup plus important que celui de la France, du moins en valeur relative. On constate d’ailleurs que, pendant les dix années qui ont suivi la guerre (1945-1955), la formation brute de capital en valeur réelle a triplé au Brésil150 ; pour la France, on ne dispose pas de données certaines avant 1948, mais, si on extrapole les données relatives à la période 1948-1955, il semble que, pour les dix années d’après-guerre, la quantité de capitaux disponibles n’a pas augmenté de plus de 50 à 60 %.
392. Et pourtant, jusqu’à 1952 du moins, le rythme de l’inflation n’a pas été plus élevé au Brésil qu’en France, bien que l’effort d’investissement fût plus important au Brésil. L’expansion monétaire a été aussi rapide dans les deux pays, mais la hausse des prix, presque aussi rapide jusqu’à 1952, se poursuit à un rythme accéléré au Brésil, alors qu’en France, elle s’atténue, bien plus, les prix de gros ont diminué de 1952 à 1955.
Section II. LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE COLOMBIENNE : CROISSANCE ACCÉLÉRÉE ET INFLATION MODÉRÉE
40La situation colombienne est différente de celle du Brésil, à bien des égards. Tout d’abord, le démarrage de la croissance est plus tardif, pendant l’entre-deux guerres, l’économie colombienne est encore très primitive, le développement de l’industrie date surtout de la fin de la seconde guerre mondiale, car les hostilités n’ont pas été, en Colombie, une cause de prospérité. En second lieu, les circonstances extérieures ont été très favorables à la Colombie, car elles ont facilité l’approvisionnement en capital des industries naissantes, de plus, l’inclusion de ce pays dans la zone dollar lui a permis de s’industrialiser, sans subir les répercussions monétaires internes d’une crise de la balance des paiements du moins jusqu’en 1956. Ces particularités nous conduisent à modifier les termes de référence que nous avions utilisés dans l’exemple précédent.
- Pour souligner l’accélération du rythme de croissance, nous comparerons deux phases de l’histoire économique colombienne : la période 1925-1945 et la période 1945-1953.
- D’autre part, nous prendrons l’exemple de la Grande-Bretagne, dans la période 1948-1954, pour montrer le caractère modéré de l’inflation de croissance en Colombie, parce que ces deux pays sont également dépendants du commerce extérieur et ont bénéficié d’une phase d’expansion et de forte accumulation du capital.
A. — L’accélération du rythme de croissance
41— Au cours de la période 1925-1945, l’économie colombienne, comme la plupart des pays d’Amérique du Sud, a profité d’une courte période de prospérité jusqu’à la crise, mais a surtout connu un climat économique défavorable par suite des répercussions de la crise et de la guerre. Et pourtant, cette période a été une phase d’accumulation du capital, le taux d’investissement avait atteint en moyenne 26 % pendant les années de prospérité (1925-1929) et 16 % environ entre 1930 et 1945. Cet effort d’investissement est d’autant plus important que les investissements étrangers, avant la crise, représentaient la moitié des investissements neufs annuels, ce pourcentage est tombé à 6 ou 7 % après la crise151. L’insuffisance des documents statistiques ne permet pas de donner un indice, même approximatif, de l’inflation, pendant les années de dépression. Le trait essentiel de cette période est la discordance entre l’effort intense d’investissement et la faiblesse de la croissance. Entre 1925 et 1945, le produit réel global a augmenté de 70 % et la population de 44 %, aussi le produit réel moyen n’a augmenté que de 36 %152. Cependant, la production par personne active a augmenté plus rapidement, passant de 874 pesos à 1.346 pesos, soit de 54 %. Mais surtout, la croissance a été très irrégulière, car la période analysée comprend trois phases distinctes : — de 1925 à 1929, une croissance très rapide — de 1930 à 1938, une stagnation accusée — de 1939 à 1945, une croissante lente.
42La période récente, 1945-1953, est beaucoup plus homogène, bien qu’elle soit fortement marquée par les répercussions de la guerre de Corée. On constate que le rythme de croissance est beaucoup plus rapide que dans la phase antérieure et que les phénomènes inflationnistes ont été modérés, bien que l’effort d’investissement fût très important.
43L’accroissement du produit réel global a été l’un des plus rapides de l’Amérique latine, puisqu’il atteint un taux annuel ajusté de 5,9 %153. La croissance a été donc aussi élevée qu’au Brésil, bien qu’elle soit due, pour une plus grande partie, aux apports de l’extérieur. L’accroissement du produit réel et du revenu réel moyen a été aussi rapide que dans les années antérieures à la crise. Toutefois, de même qu’au Brésil, le produit réel par tête a augmenté moins rapidement (3,6 % par an) que le revenu réel moyen (5,2 %). On constate, d’ailleurs, que la consommation par tête a augmenté plus rapidement que dans la période de croissance antérieure (6,2 % par an) au lieu de 3,4 % entre 1925-1929). Le rythme de croissance a été particulièrement élevé dans les transports (13,7 % d’accroissement annuel), l’énergie (12,7 %), l’industrie (9,2 %) et le secteur commercial (9 %)154.
44L’effort d’investissement a été très élevé puisque le taux brut d’investissement a atteint, en moyenne, 19,9 %, cependant le stock de capital n’a augmenté que de 32 %. Il est également significatif de constater que les investissements étrangers ont représenté 7 à 8 % du capital existant, un peu plus qu’en 1925, mais leur importance dans la formation des investissements neufs a fortement décru (de 50 % en 1925 à 10 % pendant la période 1945-1953)155.
45La faible intensité des pressions inflationnistes, au cours de cette période, est attestée par tous les indices.
46La masse monétaire a augmenté de 2,5 fois entre 1945 et 1953156 et l’indice des prix de gros a doublé (97 % d’accroissement), ce qui représente l’un des plus faibles rythmes de hausse des prix de l’Amérique du Sud.
47La croissance colombienne s’est effectuée au prix d’une inflation très modérée, surtout si l’on considère que les années où l’effort d’investissement a été le plus important et où la production a augmenté le plus rapidement sont celles où la masse monétaire et les prix ont augmenté régulièrement et modérément ; tel est le cas des premières années de l’après-guerre. Après le conflit coréen, on remarque que les prix de gros ont augmenté encore plus lentement, malgré la hausse des cours des matières premières, mais le rythme de croissance est également moins rapide. Cette évolution confirme l’hypothèse selon laquelle une croissance accélérée peut s’accompagner d’une expansion monétaire et une hausse des prix modérées.
B. L’inflation de croissance en Colombie et en Grande-Bretagne
48La confrontation de la situation de la Colombie et de la Grande-Bretagne est également instructive, car elle souligne, plus encore que les exemples précédents, le caractère modéré de l’inflation de croissance en Amérique du Sud, du moins par rapport aux autres formes d’inflation. Nous choisirons la même période de référence (1948-1955) que pour le Brésil et la France, et nous analyserons l’évolution de quelques indices significatifs. D’une part, l’indice du produit réel moyen, d’autre part, les indices de la masse monétaire et du coût de la vie.
49Ces données permettent de formuler deux remarques :
- Le rythme de croissance de la Colombie a été plus rapide que celui de la Grande-Bretagne, même en considérant l’évolution du produit par tête. De façon générale, le produit brut a augmenté plus rapidement en Colombie. Mais, surtout la formation de capital a été plus importante en Colombie, relativement au revenu national ; si l’on prend une base statistique commune, le taux moyen d’investissement brut a été de 15,5 % en Colombie et de 13,2 % en Grande-Bretagne157.
- Or, les tensions inflationnistes accompagnant une aussi forte accumulation de capital ont été modérées, puisque la hausse du coût de la vie a été sensiblement comparable dans les deux pays158. Cependant, l’inflation n’a été réprimée au Royaume-Uni que grâce à l’application d’une politique sévère de lutte contre la hausse des prix. Or, l’efficacité des politiques monétaires et du contrôle des prix est aussi limitée en Colombie que dans les autres économies latino-américaines, c’est pourquoi la modération des phénomènes inflationnistes doit être attribuée, en grande partie, au jeu des mécanismes autocorrecteurs de l’inflation de croissance.
***
50Le rythme de croissance au Brésil et en Colombie, depuis la seconde guerre mondiale, a été exceptionnellement rapide, puisque dans ces deux pays le taux annuel cumulatif de croissance du produit réel global a atteint 6 %, alors qu’en Europe occidentale et aux États-Unis, les taux de croissance sont sensiblement inférieurs. Et pourtant, les phénomènes inflationnistes ont été moins accentués dans ces deux pays qu’à d’autres périodes de leur histoire économique. Si l’on prend quelques exemples étrangers, il apparaît que les périodes de développement accéléré et de forte accumulation de capital ont été également des périodes où l’instabilité de la monnaie et des prix était aussi importante et parfois supérieure. Ainsi, entre 1948 et 1955, la France et la Grande-Bretagne, bénéficiaires de l’expansion européenne, procèdent à de lourds investissements et atteignent des taux de croissance élevés. On constate que l’inflation de croissance, dans ces deux économies, est aussi rapide qu’en Amérique du Sud. Certes, la conjoncture extérieure a eu des répercussions fort différentes dans ces économies. A partir de 1948, la France a consolidé sa monnaie, puis stoppé la hausse des prix en 1952, et profité de l’expansion du Plan Monnet ; la Grande-Bretagne est au contraire ébranlée par l’effondrement de la livre sterling. La Colombie bénéficie de termes de l’échange très favorables et d’un afflux de capitaux étrangers, tandis qu’au Brésil les effets favorables du commerce extérieur sont souvent compensés par d’importantes fluctuations, qui sont une source d’instabilité monétaire.
Résumé. Formation, propagation et atténuation de l’inflation de croissance
51L’inflation de croissance est un déséquilibre global entre la capacité de production et le niveau de la demande globale. Pour analyser ce processus, il convient d’utiliser à la fois les données de la comptabilité nationale et celles des enquêtes industrielles et régionales, de façon à localiser les zones les plus actives de l’inflation.
521° La formation de tensions inflationnistes de croissance est liée aux effets déstabilisateurs de l’investissement et aux particularités des circuits de financement dans l’économie sous-développée.
53La pénurie de capitaux en Amérique du Sud explique que les sources de financement soient rares. Mais également, la répartition inefficace des capitaux contribue à la formation des tensions inflationnistes. Le risque d’inflation varie selon les secteurs ; deux cas peuvent être distingués.
54D’une part la croissance accélérée de secteurs à forte consommation de capital, comme les industries d’exportation ou la construction immobilière, contribue aux déséquilibres inflationnistes, parce que ces activités n’ont qu’une faible capacité d’intégration du marché. D’autre part, la pénurie de capitaux dans certains secteurs, à forte capacité d’intégration, comme l’industrie lourde ou les transports, contribue également à la formation d’écarts inflationnistes parce que la productivité du capital est très faible et le financement des investissements ne comporte qu’un faible recours à l’épargne.
552° La propagation de l’inflation de croissance s’effectue à deux stades :
- Le financement inflationniste des investissements contribue rapidement à la formation et à l’amplification d’un écart inflationniste global. Les méthodes de financement ont des caractéristiques différentes dans le secteur public, le secteur privé et le secteur étranger, aussi leur propagation à l’ensemble de l’économie s’effectue avec une intensité et une rapidité différente selon l’origine des tensions inflationnistes ;
- L’augmentation des taux d’investissement exerce également un effet inflationniste indirect, qui se manifeste après certains décalages. Tout d’abord le processus de redistribution des revenus augmente la pression de la demande parce que les profits et les salaires sont simultanément accrus. A un second stade la croissance inégale des secteurs favorise une augmentation de la dispersion des prix de gros et de détail.
563° L’ampleur de l’inflation de croissance, et en partie de l’inflation de mutation, est fortement atténuée par le jeu de mécanismes auto correcteurs.
- Tout d’abord, on constate que la période de maturation des investissements est relativement courte étant donné la prépondérance des industries de biens de consommation ;
- En second lieu, les effets inflationnistes secondaires de l’accroissement du coefficient de capital sont réduits parce que le taux de réinvestissement des profits augmente dans les périodes de forte croissance.
- La hausse des prix de revient est souvent compensée par la réalisation d’économies internes et externes d’échelle, qui permettent aux industriels d’augmenter massivement leur capacité de production, à coûts décroissants.
- Enfin on doit constater que les seuils inflationnistes sont plus éloignés en Amérique du Sud que dans les économies occidentales. Aussi des rythmes d’accroissement de la masse monétaire et des prix très élevés ne signifient aucunement l’existence d’un processus cumulatif ou d’une hyperinflation.
574° Le processus d’inflation de croissance n’est pas un obstacle décisif au développement accéléré des économies sous-développées. C’est ainsi que le Brésil et la Colombie ont connu dans les quinze dernières années une croissance très rapide, accompagnée d’une inflation relativement modérée :
- Au Brésil, l’effort d’investissement est beaucoup plus rapide depuis la guerre que pendant l’entre-deux guerres ; la croissance du produit et du revenu réels est très rapide. Dès lors on constate qu’une part essentielle de l’expansion monétaire et de la hausse des prix ont été la contrepartie de l’extension du marché intérieur. En outre si on compare la situation brésilienne à celle de la France, dans la période 1948-1955, on remarque que les indices de croissance et d’inflation sont d’une ampleur comparable ;
- En Colombie, l’effort d’équipement a été beaucoup plus intense encore qu’au Brésil et cependant, l’inflation a été plus modérée. Ce phénomène est d’autant plus remarquable qu’il s’agit, en Colombie, d’une phase de démarrage de la croissance, où le poids relatif des investissements est plus lourd, parce que les investissements de lancement et l’industrialisation proprement dites doivent être menés de front. Et cependant, on constate que les indices d’inflation sont peu importants, même si l’on compare la Colombie à la Grande-Bretagne.
Notes de bas de page
126 Nous nous bornerons dans cette analyse à constater la modération apparente du rythme de l’inflation, en montrant que ces signes extérieurs sont moins inquiétants que ceux d’une autre forme d’inflation. Ultérieurement on recherchera les symptômes d’une inflation de mutation, dans ces deux mêmes pays, à la même époque, nous pourrons alors souligner les dangers propres à ces phénomènes.
127 G. Wythe, Brazil : trends in industrial development, in Kuznets, Economic growth : Brazil, India, Japan, Durham (U.S.A.), 1955, p. 70.
Pendant les années de prospérité (1920-1924) l’agriculture constituait l’élément prépondérant de la production totale ; sa valeur est estimée par l’auteur à 5,24 milliards de milreis (valeur 1939), dont les trois quarts environ étaient destinés au marché interne. A la veille de la guerre (1935-1939), la valeur de la production agricole atteint 8,10 milliards de milreis et le pourcentage de la production destiné au marché interne reste approximativement le même. Nous rappelons que l’unité monétaire du Brésil, le « milreis », a été remplacée par le « cruzeiro » en 1942 ; le milreis au début du siècle s’était substitué au « reis » du siècle précédent, et cette dépréciation de mille fois révèle le caractère séculaire de l’inflation au Brésil. L’alourdissement de la monnaie brésilienne n’a pu interrompre que provisoirement la dépréciation séculaire de la devise et bien que son ampleur ait été bien supérieure à celle d’expériences plus récentes, le cruzeiro vaut, en 1958, sept à huit fois moins qu’en 1942.
128 C.E.P.A.L., The economic development of Brazil, New-York, 1956, op. cit., p. 10.
Le Produit brut du Brésil atteignait 200 milliards de cruzeiros en 1939 (aux prix de 1952) et 409 milliards de cruzeiros en 1954.
129 C.E.P.A.L., The economic development of Brazil, op. cit., p. 9-10.
En 1939, les termes de l’échange étant défavorables, la valeur des biens et services disponibles était inférieure à celle du produit brut, en 1954, le rapport s’inverse.
130 C.E.P.A.L., Economic Survey of Latin America 1949.
Pour l’entre-deux-guerres, nous avons souvent utilisé les données fournies par l’étude sur l’économie brésilienne de 1925 à 1949.
131 C.E.P.A.L., The economic development of Brazil, op. cit., p. 10.
132 C.E.P.A.L., Economic Survey of Latin America 1949, p. 218.
Le taux brut d’investissement, après avoir atteint 17 % en 1925, n’a plus dépassé 10 % après 1930.
133 C.E.P.A.L., The economic development of Brazil, op. cit., p. 17.
134 Spiegel, The Brazilian economy, op. cit., p. 36.
135 C.E.P.A.L., The economic survey of Latin America, op. cit., p. 203, 1949.
136 Loeb, Industrialisation and balanced growth, op. cit., p. 85.
137 Spiegel, The Brazilian economy..., op. cit., p. 24.
Les estimations rapportées par l’auteur sont fondées sur l’application de la formule de Lord Stamp, consistant dans une extrapolation : le revenu national est égal à dix fois le montant des revenus fiscaux. Ces estimations ont été critiquées par E. Gudin. A partir de 1936, ces calculs sont fortement affectés par l’instabilité monétaire, le doublement du Revenu national entre 1938 et 1942 (22,3 et 41,4 milliards de cruzeiros), par exemple, semble avoir été purement nominal.
138 Loeb, Industrialisation..., op. cit., p. 74. Le revenu national, au coût des facteurs, est passé de 35,3 milliards de cruzeiros en 1939, à 551,3 en 1955. En 1954 le revenu national n’atteignait que 441,5 milliards de cruzeiros.
139 C.E.P.A.L., The economic development of Brazil, op. cit., p. 10.
Le Revenu national, évalué aux prix de 1952, est passé de 179,9 milliards de cruzeiros en 1939 à 416,2 milliards de cruzeiros en 1954, soit un accroissement de 127 %. Ce taux de croissance est supérieur à celui qui est calculé au Brésil, par la Fondation Getulio Vargas (114 % d’accroissement pour la même période). Cf. tableau 52 ci-dessous : Taux de croissance du Revenu réel.
140 Loeb, O desenvolvimento da produção real e dos recursos disponiveis no Brasil, R.B.E., décembre 1954.
« Nous prenons les expressions « produit réel global » et « produit réel moyen » au sens du professeur F. Perroux, comme synonymes de produit réel « total » et produit réel « par tête ». »
141 Spiegel, The Brazilian economy..., op. cit., p. 43.
142 Onody, La inflación en Brasil, Moneda y Credito, octobre 1952, op. cit.
Conjunctura economica, Maio 1951 (indice du coût de la vie au Brésil de 1914 à 1951).
143 Cf. ci-dessous, graphique n° 8 : Évolution des moyens de payement au Brésil, 1945-1955.
S.A. de Prado, The Brazilian inflation, Princeton, 1952.
D’après l’auteur, les moyens de payement ont quintuplé pendant la guerre, au cours de cette période, on constate une véritable inflation monétaire et l’accroissement des moyens de payement a été une cause prépondérante de la hausse des prix.
144 Anuario Estatistico do Brasil, 1957, p. 182-183.
145 J. M. Jeanneney, Forces et faiblesses de l’économie française, Colin, 1956, op. cit., p. 215.
146 D’après les données du Fond Monétaire International : International Financial Statistics, mars 1957.
147 Loeb, Industrialisation..., op. cit., p. 78 et Revista Brasileira de Economia, décembre 1956, op. cit., p. 11.
Au Brésil, entre 1948 et 1955, on estime que le produit net global a augmenté annuellement de 5,5 % et le produit réel moyen de 3 %.
Jeanneney, Forces et faiblesses..., op. cit., p. 215.
En France, entre 1949 et 1955, on estime la croissance annuelle du produit réel global à 4,9 % et celle du produit réel moyen à 4,2 %.
148 Revista Brasiieira de Economia, décembre 1956, op. cit., p. 13.
L’accroissement de la formation brute de capital est mesuré en termes réels, car, en valeur nominale, l’accroissement est de 282 %.
149 Gilbert et Kravis, Statistics of National Product and Expenditure 1938 and 1947-1955, O.E.C.E., 1957, p. 59.
La formation domestique de capital en France est passée de 2.200 millions de francs, en 1948, à 2.931 millions de francs en 1955, aux prix de 1954, d’après ces données, le taux brut d’investissement était, en 1948, de 20 % et, en 1955, de 17,8 %.
150 C.E.P.A.L., The economic development of Brazil, op. cit., p. 72.
L’investissement brut atteignait 20,3 milliards de cruzeiros en 1945, au prix de 1952 et 59 milliards de cruzeiros en 1954, mais, en 1955, le volume des investissements a peu augmenté.
151 C.E.P.A.L., El desarrollo Economico de Colombia, Mexico, 1957, p. 28.
152 C.E.P.A.L., El desarrollo Economico de Colombia, op. cit., p. 14.
153 C.E.P.A.L., El desarrollo... de Colombia, op. cit., p. 14.
Nous avons retenu les taux de croissance de la C.E.P.A.L. qui sont sensiblement inférieurs à ceux calculés par J. H. Adler : World Economic Growth, R.E.S., August 1956, op. cit.
Ceux-ci atteignaient, pour le produit réel global, 6,5 % en Colombie et 7,7 % au Brésil pour la même période.
154 C.E.P.A.L., El desarrollo... de Colombia, op. cit., p. 14. Cf. également nos développements sur l’inflation de mutation en Colombie et la figure n° 4.
155 C.E.P.A.L., El desarrollo... de Colombia, op. cit., p. 28.
156 Cf. Trujillo, Ingreso nacional de Colombia..., op. cit., et le tableau no 55 ci-dessus.
B.I.R.D., The basis of a development plan for Colombia, J. Hopkins, 1951 (données sur l’évolution monétaire, 1940-1949).
157 J. H. Adler, World Economic Growth, R.E.S., August 1956, op. cit.
158 Cf. ci-dessus graphique no 9B : Indices d’inflation et de croissance en Colombie et Grande-Bretagne.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Meurtre au palais épiscopal
Histoire et mémoire d'un crime d'ecclésiastique dans le Nordeste brésilien (de 1957 au début du XXIe siècle)
Richard Marin
2010
Les collégiens des favelas
Vie de quartier et quotidien scolaire à Rio de Janeiro
Christophe Brochier
2009
Centres de villes durables en Amérique latine : exorciser les précarités ?
Mexico - Mérida (Yucatàn) - São Paulo - Recife - Buenos Aires
Hélène Rivière d’Arc (dir.) Claudie Duport (trad.)
2009
Un géographe français en Amérique latine
Quarante ans de souvenirs et de réflexions
Claude Bataillon
2008
Alena-Mercosur : enjeux et limites de l'intégration américaine
Alain Musset et Victor M. Soria (dir.)
2001
Eaux et réseaux
Les défis de la mondialisation
Graciela Schneier-Madanes et Bernard de Gouvello (dir.)
2003
Les territoires de l’État-nation en Amérique latine
Marie-France Prévôt Schapira et Hélène Rivière d’Arc (dir.)
2001
Brésil : un système agro-alimentaire en transition
Roseli Rocha Dos Santos et Raúl H. Green (dir.)
1993
Innovations technologiques et mutations industrielles en Amérique latine
Argentine, Brésil, Mexique, Venezuela
Hubert Drouvot, Marc Humbert, Julio Cesar Neffa et al. (dir.)
1992