Assistance et encadrement des paysanneries sur projets de colonisation officielle en Indonésie et aux Philippines
p. 145-150
Texte intégral
1La colonisation officielle ou dirigée est désormais de tradition dans ces pays depuis plus d'un demi-siècle. Pour le présent, elle relève d'organismes d'Etat à rang de ministère ou de secrétariat d'Etat : le "Directorat Général de la Transmigration et Coopération" (Direktorat Jendaral Transmigrasi dru Koperasi) en Indonésie : Le "Département de la Réforme Agraire" (Department of Agrarian Reform) aux Philippines sous l'égide duquel se situe le "Bureau of Ressettlement" plus directement chargé des problèmes de colonisation.1
2Après de longs et mêmes tâtonnements, la politique poursuivie par ces organismes et leurs devanciers touchant le problème central de l'assistance et de l'encadrement des paysanneries concernées, tend progressivement à se rapprocher pour aller vers une même recherche de développement que l'on veut global, dès le départ, des projets administrés. Les nuances n'en sont pas moins sensibles d'un pays à l'autre et méritent d'être soulignées tout comme doit l'être une réalité qui s'écarte souvent sensiblement des textes. Pour tâches essentielles ces organismes ont charge des suivantes :
I - L'AMENAGEMENT DES PROTETS
3Une fois les sites de projet définitivement retenus après les études préliminaires de rigueur, ces différents organismes font procéder aux aménagements d'ensemble c'est-à-dire tout à la fois au défrichement partiel des terres et au développement des infrastructures.
1. Le défrichement des terres
4En règle générale, ces défrichements portent sur les futurs espaces publics ou communautaires, (sites des villages notamment) ainsi que sur une partie des terres à vocation agricole : 0,25 à 1 ha par lot concédé en Indonésie selon les catégories de transmigrants considérés, uniformément 2 ha pour toutes les familles loties aux Philippines. Ces défrichements sont le plus souvent effectués de façon traditionnelle à la scie ordinaire et à la hache après passage des exploitants forestiers. Ces travaux sont plus ou moins longs et coûteux selon la densité du couvert végétal mais il est fréquent, aux Philippines surtout, que ces projets soient ouverts en zone de forêt très dégradée ou de savane médiocrement arborée, auquel cas évidemment, ils sont très rapides, même si nécessaires.
2. Le développement des infrastructures
5La préparation des terres ainsi faite, les offices responsables prennent à charge les principaux travaux d'infrastructure : ouverture des routes d'accès principales et pistes de desserte interne, creusement des puits ou aménagement des réservoirs d'eau, construction des bâtiments d'intérêt public : écoles, infirmeries, centres administratifs ainsi que les maisons d'habitation individuelles pour le personnel d’encadrement et les colons bénéficiant d'une assistance pleine et entière. Les procédés d'aménagement varient cependant d'un pays à l'autre. Aux Philippines, l'ensemble de ces travaux est directement effectué par la division du génie de l'office responsable alors qu'en Indonésie, comme en Malaisie ils sont confiés à des entreprises privées et spécialisées engagées sous contrat après appels d'offres réglementaires.
6Le coût de développement de ces terres à l'hectare (construction de maisons d'habitation individuelles exclue) s'élevait à 800 pesos soit 115 US dollar en 1973/74 aux Philippines et à 90 000 roupiah soit 180 US dollars en Indonésie (mais deux ans plus tard il est vrai, en 197 5/76).
7Coût de développement à l'ha comparé sur projet de colonisation officielle aux Philippines et en Indonésie
8La différence est assez sensible, mais elle enregistre pour l'essentiel l'inflation mondiale, très vive entre ces deux dates. Pour le présent, on peut estimer ce coût de développement à 180-200 US dollars par hectare dans les deux pays, sans grand risque d'erreur.
II - RECRUTEMENT ET ALLOTISSEMENT DES COLONS.
1 - Le recrutement
9La sélection des colons continue à obéir, en principe, aux critères définis par les premiers grands organismes de colonisation : NLSA3 d'une part aux Philippines, dès avant la guerre ; la "Commission centrale pour l'émigration et la colonisation des territoires extérieurs" et le Ministère des Affaires Sociales d'autre part en Indonésie. Dans les deux pays, les postulants doivent satisfaire aux conditions communes suivantes :
- Posséder la nationalité du pays de résidence
- Jouir d'une bonne santé
- Etre âgés de plus de 18 ans et de moins de 45 ans sauf dérogation spéciale. Il est requis de plus de ces candidats, en Indonésie, qu'ils soient nés dans le pays, mariés légitimement et ne soient pas à charge d'enfant de moins de 6 mois ou (et) de personnes âgées de plus de 50 ans ; aux Philippines, qu'ils n'aient fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire ni bénéficié d'un allotissement préalable.
10Ces conditions remplies, priorité est donnée par l’office responsable philippin aux :
- premiers occupants du sol
- Postulants de la province où se situe le projet d'accueil
- Paysans sans terre d'autres provinces ou îles
- Diplômés d'écoles d'agriculture
- Vétérans et dissidents ralliés.
11En Indonésie, où tous les candidats sont originaires de Java-Bali et sont de condition généralement identique, la priorité va plutôt aux régions et notamment par ordre de préférence aux :
- Régions pauvres, sèches et dénudées
- Régions victimes d'une catastrophe naturelle
- Régions fertiles mais très densément peuplées.
12En fait, dans un pays comme dans l'autre ces conditions ont surtout une valeur théorique, aux Philippines notamment où la plupart des régions ou zones intéressées sont à demi ou aux deux tiers occupées avant même d'être intéressées par un projet de colonisation.
13Dans la mesure des places encore disponibles, priorité va plus généralement aux victimes, il est vrai nombreuses, des catastrophes naturelles : éruptions volcaniques, raz de marée, typhons et pour des raisons plus proprement politiques aux rebelles ralliés comme c'est actuellement le cas dans Mindanao, comme ce le fut aussi après la révolte des "Huks" dans Luzon.
14En Indonésie, l'effort répond de même le plus souvent aux urgences du moment. Ainsi, en 1963, fit-on transférer quelques 22 800 balinais (70 % du nombre total des transmigrants de l'année) victimes de l'explosion de l'Agung vers les territoires extérieurs ; de même, en 1972, après les inondations catastrophiques du Solo supérieur. Malgré tout, le recrutement étant dans ce pays beaucoup plus massif qu'aux Philippines, l'office responsable fait porter l'effort sur les provinces ou régions se situant aux limites mêmes du surpeuplement absolu : Java-Centre et Jogjakarta notamment. Au total, 46 % des transmigrants allotis sur projet officiel depuis 1951/52 ont été recrutés dans ces plaines centrales, 27,8 % dans Java-Est, le reste dans des proportions à peu près égales dans Java-Est et Bali.
2 - Allotissement
15A leur arrivée sur place, ces familles se voient attribuer gratuitement et par tirage au sort, des lots de terre en principe uniformes mais de dimensions variables selon les pays.
16En Indonésie, chaque famille reçoit ainsi 2 hectares généralement divisés en trois parcelles : l'une de 0,25 ha près de la maison, destinée à former le jardin-verger ; une seconde de 0,75 ha sur terre sèche pour le futur "ladang" ; une 3e enfin d'un hectare en zone basse aménageable en "sawah" ou rizière. Une telle division tripartite des lots n'est évidemment possible que si les conditions topographiques le permettent, à tout le moins s'efforce-t-on de procéder à des allotissements qui tiennent compte au mieux de la diversité des terroirs locaux.
17Aux Philippines, chaque famille sélectionnée ou agréée reçoit deux lots de terre ; un lot de maison de 4 à 500 m2 et un lot de culture de dimension variable. Longtemps, ces derniers ont été volontairement vastes : 6 à 12 ha sous NLSA, avant guerre, selon la qualité et la situation des terres concédées ; 6 à 8 ha sous NARRA. Depuis lors, les réserves de terre disponibles fondant rapidement, on s'oriente vers la distribution de lots uniformes de 3 ha en plaine irriguable et de 5 ha sur haute terre suivant en cela d'ailleurs, les directives présidentielles inscrites dans le décret no 27 instituant la réforme agraire en date du 21 août 1971. En ce qui concerne les originaires et pionniers implantés antérieurement dans ces régions, autorisation leur est laissée de conserver les terres acquises mais dans les limites généralement requises.
3 - L'assistance directe
18Outre l'attribution de ces lots individuels, les colons bénéficient d'aides matérielles diverses mais plus ou moins complètes, selon les catégories considérées.
1°. Colons pleinement assistés
19Ces colons, qui correspondent aux transmigrants "généraux" ou "unum" et aux "moved-in" des classifications en usage dans ces deux pays reçoivent, en principe, les aides directes suivantes :
20Cette assistance apparaît dans son ensemble plus complète aux Philippines où les colons reçoivent chacun en plus de leurs homologues indonésiens, un animal de travail, buffle généralement, engrais et insecticides pendant les trois premières années et surtout une maison de plus grand confort, plus onéreuse aussi puisque son coût est estimé à 1450 US dollars contre 450 à 480 seulement en Indonésie.
21En 1975-76, les coûts estimés de cette assistance directe s'élevaient respectivement à 21 000 pesos soit 3 000 US dollars aux Philippines et à 430 000 roupiah soit 860 US dollars en Indonésie : différence considérable mais qui n'a de valeur significative qu'au vu des effectifs intéressés. Or, le contraste est complet. Alors que la catégorie pleinement assistée forme 44,3 % du nombre total des transmigrants en Indonésie, elle n'en représente que 22,2 % aux Philippines et ce, rapporté à un effectif global trois fois moindre au cours de la même période d'observation des 25 dernières années (1951-52 - 1974).
22Nonobstant cette différence, il apparaît clairement à l'observation, et dans les deux cas, que ces programmes d'assistance ont valeur plus théorique que réelle. En Indonésie par exemple, il est courant sinon général que l'on passe rapidement des subsides alimentaires prévus : riz, poissons séchés, sel et huile, à de simples rations de Bulgur : mélange de farines de froment et de mais obtenu des Nations-Unies dans le cadre du "World Food Program" (W.F.P.) : nourriture certes nutritive mais peu appréciée.
23De même, semences, plants d'arbres et outils ne sont bien souvent fournis qu'en partie ou avec retard.
24Aux Philippines, le décalage avec la réalité est plus grand encore ; la fourniture d'un buffle par famille notamment n'est que rarement effective, au moins dans l'immédiat, et la distribution d'engrais et insecticides prévue au cours des trois premières années n'est pratiquement jamais faite ; il n'en est nul besoin d'ailleurs le plus souvent.
2° Colons partiellement assistés
25Pour toutes les autres catégories de colons recrutés, l'assistance est nettement plus limitée, mais il en va là encore assez différemment selon les pays concernés.
261. En Indonésie, on distingue essentiellement trois autres catégories de transmigrants selon les niveaux d'assistance accordés et les modes de financement de celle-ci.
27a) Transmigrants "libres partiellement assistés par leur province d'origine" (Transmigr. spontan Dengan Bantuan Biaya - D.B.B.).
28Ces transmigrants reçoivent de l'administration de leur province d'origine la gratuité du transport, et de l'office responsable les matériaux de construction de leur maison, des rations alimentaires sous forme de Bulgur essentiellement pendant 4 à 6 mois, les premières semences, du moins si les conditions le permettent.
29b) Transmigrants "libres non assistés" (Transmigr. spontan Tampa Bantuan Biaya-T.B.B.) A la différence des précédents, ces émigrants ne reçoivent théoriquement rien d'autre qu'un lot de terre non défriché, jardin excepté. En fait, la distinction entre ces deux grandes catégories de transmigrants qui représentent à elles seules 28 % du nombre total est souvent moins marquée qu'il n'y paraît. Ainsi ces derniers peuvent-ils recevoir, si les conditions le permettent, des rations de Bulgur pendant 3 à 4 mois, souvent même aussi les matériaux de construction de leur maison et les premières semences.
30c) Transmigrants "locaux" (Transmigr. Lokal)
31Il s'agit, ici, de colons recrutés localement, dans les provinces mêmes où se situent les projets d'accueil. Les aides qu'ils perçoivent sont en gros semblables à celles des émigrants de la catégorie "D.B.B." précédente, mais ils sont encore très peu nombreux : 5,8 % du nombre total des transmigrants actuellement recensés sur projet officiel, même si certaines régions anciennement colonisées comme Gedong-tataän, Pringsew et Metro, apparaissent déjà fort congestionnées.
32Aux Philippines, l'assistance va à toutes les catégories de colons autres que celle, dite des "moved-in", qu'il s'agisse des "pionniers" implantés dans ces régions avant même qu'elles ne soient instituées en projet ou des immigrants venus, après coup, et par leurs propres moyens (settles "self-propelled") ; elle est également plus réduite, limitée en principe à la fourniture du logement, d'un animal de travail, du matériel aratoire, des semences ainsi que des engrais et insecticides pendant les trois premières années suivant l'installation.
33Le coût total de cette assistance est estimé à 14 000 Pesos ou 2 000 US dollars, mais là encore, la réalité n'a qu'un lointain rapport avec les normes. Ainsi, la construction de la maison d'habitation n'est-elle pratiquement jamais opérée, pas plus que ne sont fournir engrais ou insecticides.
34En principe, la plupart de ces aides directes sont consenties dans les deux pays à titre de prêts à long terme remboursables, sans intérêt, par les bénéficiaires en 10 ans à partir de la 3e année de leur installation définitive. Ces remboursements n'interviennent jamais en Indonésie, très rarement aux Philippines ce qui du même coup explique les fortes fluctuations de ces aides.
35Dans les deux pays cependant, il est clair qu'une même évolution se dessine allant vers une division plus stricte des tâches entre les parties en présence : offices responsables d'une part, paysannerie de l'autre. Aux premiers, les aménagements d'ensemble et l'encadrement des familles administrées ; aux seconds ou à leur province d'origine (dans le cas indonésien) la charge du transport et des premiers frais alimentaires.
4 - Encadrement et aides économiques générales
36Cette assistance personnelle se prolonge par un encadrement plus ou moins systématique de la paysannerie et la fourniture d'aides économiques générales.
1°. Encadrement technique
37Les offices responsables n'intervenant pas directement dans le choix des cultures et celles-ci restant toujours très traditionnelles, l'encadrement technique est partout discret, de pure forme, même en Indonésie où prévalent au départ les simples cultures associées du paddy-manioc. Aux Philippines et en particulier dans Mindanao où l'économie agricole revêt un caractère spéculatif souvent marqué, l'effort en ce domaine est plus sensible. Chaque projet dispose ainsi d'un nombre variable de techniciens ou agents de l'agriculture qui font surtout œuvre de vulgarisation pour l'amélioration de la production agricole. Leur rôle reste certes limité compte tenu du caractère traditionnel répétons le des cultures faites mais il n'en est pas moins utile, surtout dans les périmètres irrigués où commencent à sévir avec intensité maladies diverses et parasitisme.
2°. Services de santé et d'éducation
38Les offices responsables prennent également à charge ces services essentiels. Chaque projet dispose ainsi, en principe, dans un pays comme dans l'autre, d'une infirmerie par village avec au sommet un centre de santé dirigé par un médecin ou un officier de santé assisté d'un personnel plus ou moins nombreux d'infirmiers, aides-soignants et sages-femmes. Les soins médicaux sont dispensés gratuitement au cours des trois premières années aux Philippines, un peu plus longtemps généralement en Indonésie. L'effort est comparable dans le domaine de l'éducation avec construction et entretien d'une école primaire par village. L'ensemble du personnel compétent de chacun de ces services est directement recruté et rétribué par les offices responsables et ce, aussi longtemps que les projets restent sous leur tutelle administrative.
39Dans l'ensemble, les résultats obtenus sont satisfaisants même si des progrès restent à réaliser, notamment dans le domaine de la santé, mais les grandes endémies du passé, malaria surtout, ne posent plus de véritables problèmes, sauf localement comme dans Palawan ou Bengkulu. Par ailleurs, les taux de scolarisation sont partout voisins de 100 %.
40Les plus gros problèmes en ces domaines se situent dans le recrutement du personnel compétent, car rares sont les vocations de ceux prêts à partir ainsi servir en forêt, dans ces bouts du monde que sont généralement les régions pionnières.
3°. Le mouvement coopératif
41Le développement du mouvement coopératif est également l'un des objectifs importants sinon prioritaires que se fixent les organismes responsables.
42En Indonésie, on s'efforce ainsi de créer, dans les meilleurs délais, une coopérative à fonctions multiples par "unit-desa". L’adhésion à celle-ci est libre mais peu onéreuse : 5 à 600 Rp par candidat (en 1975-76). Leurs statuts déposés, ces coopératives reçoivent chacune de l'Etat un fond de roulement de 400 000 Rp, ce qui est évidemment peu (800 US dollars) mais elles ont toujours la possibilité ultérieurement de contracter des prêts à court terme et à 1 % d'intérêt par mois auprès de la "Banque Nationale Indonésienne" (Bank Rakyat Indonesia). En fait, ces coopératives ne jouent de rôle effectif qu'une fois les terres pleinement aménagées c'est-à-dire irriguées, longtemps donc après que ces projets soient passés sous administration locale ; du moins servent-elles à sensibiliser et initier les populations intéressées aux problèmes de coopération. La situation n'est pas très différente aux Philippines où les responsables locaux s'efforcent au départ de créer simplement des "Samahang Nayong" ou "pré-coopératives".
4°. Aides économiques générales
43Enfin pour accélérer le développement économique de ces projets certaines aides générales sont fournies : constructions par exemple dans les villages-centres, de marché couverts, hangars pour le stockage des produits commercialisables ainsi que de petites décortiqueries soit directement, soit, plus souvent encore, par le biais des coopératives mises en place... A cela s'ajoute, en Indonésie surtout, la fourniture pour chaque projet nouvellement créé de petits contingents d'animaux de travail destinés à former le noyau initial du futur troupeau, à charge pour les dirigeants locaux de les répartir au mieux parmi les colons et d'assurer par la suite une juste distribution du croît naturel. Toutes choses égales par ailleurs, ces aides économiques générales sont un peu plus étoffées aux Philippines qu'en Indonésie. Ainsi l'office responsable, le "Departement de la Réforme Agraire" en l'occurence (mais il en allait de même de ses devanciers) met-il en vente sous conditions de crédit avantageuses, du matériel mécanique de culture, motoculteurs et tracteurs notamment : il loue aussi parfois de puissantes motopompes aux associations villageoises le désirant. Enfin et surtout l'accent est mis, dès le départ, sur le développement de la petite irrigation villageoise. Par accord tacite entre les parties : Office responsable d'une part et paysannerie de l'autre ; le premier fait dresser les plans d'aménagement des futurs réseaux, fournit les matériaux de construction des ouvrages d'art ainsi que les engins mécaniques nécessaires au terrassement des terrains : camions, bulldozers, niveleuses... ; la seconde assure pour sa part le travail. Les réseaux d'irrigation ainsi crées sont toujours de dimensions modestes mais ils ont valeur d'exemple et entraînent partout où ils existent une élevation très sensible du niveau de vie des populations administrées.
44Dans l'ensemble donc, l'assistance et l'encadrement des paysanneries prises-en charge apparaissent un peu plus complets aux Philippines qu'en Indonésie ; elles sont surtout de plus longue durée, 20 à 2 5 ans en moyenne dans le premier pays, 5 à 6 seulement dans le second.
45Devant les choix qui finalement doivent s'imposer, priorité va au développement économique des régions administrées dans l'un, à la transmigration plus simplement dans l'autre. Les résultats obtenus à court et moyen terme sont à la mesure des efforts ainsi fournis, fort dissemblables bien souvent.
Notes de bas de page
1 En 1974/75, la "D.A.R." contrôlait 40 projets couvrant une superficie totale de 710 000 ha et rassemblait 48 000 familles soit près de 2 50 000 personnes.
Pour sa part, l'Office de la transmigration en Indonésie administrait à la même date 19 projets dont 8 dans Sumatra, 6 dans Sulawesi, 3 dans Kalimantan, 1 dans les Muluques et 1 dans l'Irian Barat, le tout groupant près de 190 000 personnes. Pour intéressants qu'ils soient ces chiffres n'ont de valeur comparative que relative, étant donnée la rotation beaucoup plus rapide des projets en Indonésie où chacun ne reste que 5 à 6 ans sous tutelle de l'office responsable en question avant de passer sous administration locale, contre 20 à 25 en moyenne aux Philippines.
2 A ces dates 1 US dollar équivalait à 7 et 500 roupiah.
3 (National Land Settlement Administration)
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