Table 6. – 1676-1700
(1) Le mercure est mesuré en quintales et en libras. En livres castillanes de 0,460093 kilogramme et en quintaux de 100 livres, soit 46,0093 kilogrammes.
(2) Ce mercure est, pour l’essentiel, d’Almaden, dont l'exploitation des mines est confiée, par contrat, aux Fugger. C’est à partir de 1622 que le mercure d’Almaden ne suffit plus à assumer les exportations en direction de l’Amérique. On a recours, à nouveau--comme vraisemblablement, au tout début, lors du commerce libre — à l’appoint du mercure d’Idria. Nous fournissons en Appendice II (p. 1973), entre 1621 et 1629, dans la mesure où les comptes du Facteur permettent de le faire, la ventilation des différentes provenances du mercure d'Europe. Au-delà de 1629, du mercure impérial d’Idria est parvenu en Amérique, nous le savons par ailleurs. Autrement dit, Almaden ne fournit plus la totalité de la colonne Importations. Mais l’apport d’idria est très faible et sporadique. Dans la balance de l'Appendice IV, la part d’idria est donc légèrement sous estimée et celle d’Almaden, vraisemblablement sur-estimée.
(3) Nous tirons les renseignements concernant la production des mines du Pérou de Huancavelica de l’admirable travail de Guillermo Lohmann Villena (Las Minas de Huancavelica [xvie-xviie] Séville, 1919, in-8, XIV-465 papes, p. 452-455). Ses données statistiques ne sont pas absolument sûres. Guillermo Lohmann Villena a relevé plusieurs sources, en effet, qui donnent, dans le cadre du découpage annuel, du moins, des résultats sensiblement divergents. Rien de surprenant puisqu'il s’agit, avec toutes ses difficultés, d’une série statistique de production et non pas de transaction. Nous avons, partant des renseignements de Lohmann Villena, constitué une série quinquennale (cf. ci-dessus, p. 1974-1975) en utilisant la source qui nous est apparue la plus sûre (B.N. Madrid Mss 2784 publié par Lohmann Villena) et en la complétant, en cas de lacune, par des extrapolations tirées de séries statistiques voisines. C’est la raison pour laquelle nous avons renoncé à un chiffre vrai annuel. Les divergences existant entre les chronologies comptables des différentes séries retenues permettaient difficilement de retrouver le découpage annuel. Il faut tenir compte également du décalage chronologique existant entre les chiffres des colonnes Importations aux Indes et les chiffres des productions au Pérou. Le mercure exporté de Séville peut n’être consommé que deux ou trois ans plus tard. C’est pourquoi nous substituons au chiffre vrai pratiquement impossible à obtenir, la moyenne annuelle semi-décadaire. Nous marquons ce chiffre fictif de deux astérisques. Le chiffre de la colonne Consommation totale constitué, la plupart du temps, par l’addition arbitraire d’un niveau vrai d’exportation et d’un niveau fictif de production, est marqué d’un seul astérisque. Les années où il n’y a pas d’exportations, nous reportons dans la colonne Consommation totale le chiffre fictif de la colonne Production de Huancavelica et nous conservons les deux astérisques.
La production de Huancavelica a été dan-la proportion de 97 à 99 % intégralement consommée par l’industrie argentifère péruvienne. Exceptionnellement, au cours des années 70, de très faibles quantités de mercure péruvien ont été exportées en Nouvelle Espagne. À cette réserve près, on peut donc obtenir la consommation mercurielle de l’industrie argentifère du Pérou par l’addition du chiffre Importations-Pérou et du chiffre Production-Huanavelica. Les chiffres des colonnes Importations Nouvelle Espagne, Honduras, Espagnola, Carthagène peuvent être considérées, par contre, comme représentant une approximation sérieuse du total de la consommation. À titre tout à fait exceptionnel, purement anecdotique et pratiquement négligeable, de très faibles quantités de mercure d'Extrême-Orient (China) sont par venues dans les mines américaines.
(4) Au début, les comptes du l’acteur n’englobent pas la totalité des exportations du mercure, car en dehors du monopole d'État, pour faire face aux énormes besoins naissants de l'Amérique, on eut recours au commerce libre. On ne subit qu’imparfaitement ce commerce libre (cf. notamment t. Il, p. 587, Ilote 1). Toutefois, grâce à Ct 400 l, nous notons avec certitude 125 quintal 87 libras en 1558, 1 243 quintales en 1561.
Ce mercure n’est pas nécessairement d’Almaden. Il est possible qu'il en vienne de l'Empire. Ces deux chiffres subis n’englobent pas, bien sûr, la totalité de la réalité du commerce libre. Ils donnent pourtant un ordre de grandeur. Très tôt, au début de la décade des année 60, le commerce libre disparait, Les 125 quintales 87 litres et les 1 243 quintales de 1553 et de 1561 sont, sans doute, destinées à la Nouvelle Espagne Mais la destination n'étant que probable, ces chiffres n’ont pas été portés dans la colonne Nouvelle Espagne.
(5) Dont 200 à Santa Marta.
(6) En règle générale, le mercure d’Almaden est réservé en priorité à la Nouvelle Espagne et quand le Pérou a besoin, en raison du fléchissement de la production de Huancavelica, d’un appoint d’importation de mercure européen, on a recours au mercure d’Idria. En règle générale, le mercure importé en Nouvelle Espagne est toujours d’Almaden, le mercure importé au Pérou est soit un mercure d’Almaden, soit un mercure d’Idria.
(7) Il s’agit, vraisemblablement, d’une lacune documentaire. Comme le prouve la Contaduría de l'Audiencia de Mexico (cf. t. VIIII, p. 760-767). Du mercure parvient à Mexico. Même compte tenu des stocks existant à Huancavelica, d’une réexportation de l’isthme..., il doit y avoir, sur une échelle réduite, une exportation qui nous échappe. Une lacune vraie de quinze ans est techniquement impensable.