Conclusion
p. 319-331
Texte intégral
1Sans la guerre en Europe, 1939 n’aurait été qu’une étape indistincte sur le chemin du lent relâchement des relations entre le Mexique et la France. Le Mexique compte en effet peu pour une France en préparatifs de guerre qui sacrifie au besoin ses relations avec le Mexique au bon fonctionnement de ses ententes internationales : l'étonnante attitude de la France, plus intransigeante que la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis face à la nationalisation du pétrole mexicain alors même qu'elle n’y était pas directement intéressée, est un exemple caractéristique du faible poids réel du Mexique dans les relations extérieures de la France de 1939. Parallèlement, le Mexique est contraint par ce blocus des démocraties à se tourner vers les pays de l’Axe pour vendre son pétrole : ce dernier vient alors renforcer les stocks allemands et italiens. Facteur aggravant, l’attitude neutraliste des démocraties — et de la France du Front populaire en particulier — dans le conflit espagnol contribue à décevoir le gouvernement du général Lázaro Cárdenas et à limiter sa confiance dans les démocraties européennes. Face à une Europe qui compose avec l’Allemagne nazie et l’Espagne de Franco sans pour autant accepter les nationalisations — constitutionnelles — mexicaines, le Mexique se présente comme l’apôtre intransigeant du respect du droit international et de la démocratie. Il négocie et indemnise les compagnies ; il ouvre ses frontières aux persécutés du totalitarisme, en dépit de sérieuses difficultés économiques et d’une opinion publique réticente... Mais, tandis que la France transige aussi paradoxalement aux yeux du Mexique, ce dernier accepte pour des raisons économiques des compromissions idéologiques étonnantes en vendant son pétrole à l’Axe.
2La guerre qui éclate en Europe en septembre 1939 est pour le Mexique le signe d’une certaine sénilité du vieux monde. La France amende sensiblement son attitude envers le Mexique. Il est cependant déjà trop tard pour intervenir profondément dans le secteur où le Mexique est demandeur : l’économie ; la guerre rend presque impossible toute démarche en ce sens. La France décide pendant l’hiver 1939-1940 d’agir dans un autre domaine : à l’image de la Grande-Bretagne qui, sans même avoir de relations diplomatiques avec le Mexique, investit depuis quelques mois une énergie non négligeable dans un service de renseignement et surtout de propagande en terre mexicaine, la France met sur pied un service équivalent, coordonné avec son homologue britannique. C’est ainsi qu’au Mexique, en juin 1940, Jacques Soustelle, chargé de l’information, met à profit ses qualités d’ethnologue. Pourtant, la mobilisation de la colonie française forte de plus de 6 000 membres est à peine achevée et les structures « d’information » française à peine rodées que la violence armée renverse en Europe « le château de cartes d’une grande puissance »1.
3La brusque défaite française surprend le monde — et le Mexique. « La mère », « le rempart » de la démocratie, s’effondre, selon la presse mexicaine qui met alors majoritairement en œuvre une francophilie explicite. Deux expressions antagoniques résument néanmoins l’impression dominante : l’une mexicaine, « l’Europe ne nous donne plus le bon exemple » [171] et il faut donc que le Mexique compte sur ses propres ressources ; l’autre française, rétrospective et sans indulgence :
« Ces Mexicains aiment la France d’un amour platonique qui serait sans doute plus intense encore s’ils pouvaient pleurer sur sa tombe définitivement close »2.
4Cela n’empêche pas le lieutenant mobilisé et attaché militaire adjoint, Jacques Soustelle, de prendre contact avant la fin juin 1940 avec le général de Gaulle réfugié à Londres. L’armistice tombant comme un couperet sur ses activités de propagande et sur une colonie française qui ne le comprend guère, Jacques Soustelle reçoit l’ordre du général de Gaulle de rester au Mexique et d’organiser un solide mouvement de soutien à la France libre. Il entreprend dès l’été l’édification d’un Centre d’information et de propagande ; à ses côtés, le docteur Gilbert Médioni, amateur passionné des civilisations pré-hispaniques, séjournant dans le pays. Parallèlement à ce Centre d’information nullement inquiété par le gouvernement mexicain, « sous l’impulsion de quelques patriotes », dont Georges Pinson, se développe à México un Comité France libre... Après la multiplication de tels centres en province, il prend le nom de Comité central de la France libre. Avec de faibles moyens, mais le soutien logistique de la légation britannique, celui, financier et moral, de membres de la colonie française et enfin avec le soutien d’intellectuels mexicains souvent marqués « à gauche », les deux institutions s’efforcent d’une part de diffuser l’information de la France libre et donc de concurrencer celle du gouvernement de Vichy et le très efficace réseau allemand de propagande ; elles s’efforcent d’autre part de rassembler autour d’elles le maximum de Français et de Mexicains susceptibles de donner localement le poids politique nécessaire à ces représentations. Face à la remarquable organisation allemande et à l’omniprésence des Etats-Unis, la propagande française libre affine moyens, thèmes et objectifs, définissant ainsi un nouveau type de relations franco-mexicaines.
5Tandis que le gouvernement mexicain maintient officiellement une position de stricte neutralité dans le conflit européen, la légation du gouvernement de Vichy, dirigée par l’anglophile Albert Bodard, nourrit des rapports distants mais nullement hostiles avec la France libre... Jusqu’à ce jour où, le gouvernement Laval ayant appris cette courtoisie persistante à l’égard de la France libre et des autorités britanniques, le ministre français est avisé de sa mise à la retraite prochaine : il se rapproche alors de la France libre, entraînant dans son sillage une partie importante de la colonie.
6Le gouvernement mexicain de Manuel Avila Camacho, nouvellement élu, reprend à son compte les principaux axes de la politique étrangère cardeniste tout en s’affirmant plus nettement dans le camp démocratique et surtout plus proche des Etats-Unis ; mais il conserve un souci aiguisé du sort des réfugiés espagnols en France occupée et non occupée. Car, venant renforcer une position qu’il veut officielle de porte-parole du droit des peuples, le Mexique signe avec la France de Vichy le 8 août 1940 un accord fondamental : le Mexique est responsable de la protection des réfugiés espagnols en territoire français et de leur émigration transocéanique. L’accord concrétise d’une manière exceptionnelle les aspirations du Mexique en le chargeant de responsabilités sur le territoire d’une grande puissance européenne, défaite il est vrai. Quelle qu’en soit l’application réelle, l’importance internationale que lui confère cet accord contribue sans doute à prolonger les relations entre la France de Vichy et le Mexique : si la France de Vichy y gagne au moins cela, c’est pour le Mexique le signe tangible d’un accroissement de sa puissance. Au total, peut-être pour les deux pays, les multiples embarras liés à l’application de cet accord paraissent relativement secondaires. Mais, tout en maintenant ses relations avec Vichy et en ne se marginalisant en rien de la politique nord-américaine, le Mexique met en relief son rôle : de là, l’écho ininterrompu fait par la presse mexicaine aux éventuelles et souvent réelles violations françaises de l’accord du 8 août 1940 et aux interventions du personnel diplomatique mexicain en faveur des réfugiés espagnols.
7Lorsque le 26 février 1941 le nouveau ministre français, Arvengas, remet ses lettres de créance au gouvernement mexicain, il a déjà compris que la situation de son gouvernement était et serait malaisée à contrôler au Mexique : « la colonie est presque entièrement acquise au mouvement de Gaulle » écrit-il, constatant l’excellent travail de la représentation du général à México3 ; il pense encore néanmoins pouvoir modifier la situation, d’autant que Jacques Soustelle est depuis janvier à Londres. Le retour de ce dernier dans la capitale mexicaine le 15 mars en tant que « représentant personnel du général de Gaulle pour le Mexique, l’Amérique centrale et les Antilles », le permanent travail de la délégation de la France libre, du Comité central, des comités locaux et des comités mexicains « pro Francia » joints à la nouvelle des Protocoles de Paris des 27 et 28 mai réduisent à néant les espoirs du nouveau ministre de France — et le notoire effort de la propagande américaine contre la France libre. Gilbert Arvengas n’a d’ailleurs pas cherché à s’opposer auparavant à l’activité de la France libre ; il essaya simplement de se présenter en émissaire compréhensif d’un gouvernement à la liberté d’action limitée mais à la volonté patriotique manifeste. Début juin, le dépêches signées de sa main laissent percevoir son découragement et une nette amorce de désillusion personnelle, tandis que la presse mexicaine « exprime le vœu que le Mexique précède les Etats-Unis dans la reconnaissance d’un gouvernement gaulliste » [E, 18-06-41].
8Le gouvernement mexicain observe alors une attitude prudente vis-à-vis de deux entités françaises. Il mobilise peu à peu son opinion publique en faveur des démocraties, s’assure une base politique continentale et internationale solide et négocie discrètement avec les Etats-Unis. Il sait que son avenir national passe par la solution des difficultés économiques, inhérentes ou non à la guerre. Ainsi, « la tendance du gouvernement mexicain à lier sa politique extérieure à celle des Etats-Unis se manifeste de plus en plus nettement » depuis avril 19414 : en février, un accord sur l’extradition réciproque était signé ; en mars, le ministre mexicain des Affaires étrangères déclarait-il « qu’une politique exclusivement basée sur les rancœurs du passé serait paralytique » ? En avril, un accord inaugure la coopération militaire et en juillet est signé un accord-cadre de coopération économique. Dans un autre domaine, le Mexique transforme symboliquement plusieurs légations dans les pays du continent en ambassades (Colombie, Uruguay...) ; le Mexique accrédite ainsi l’idée, chère à son opinion publique, que l’amélioration de ses relations avec Washington s’insère dans le cadre global d’un resserrement des liens continentaux. Surtout, la Grande-Bretagne rétablit des relations diplomatiques avec lui le 22 octobre 1941, relations rompues depuis la nationalisation des pétroles en 1938. Les relations avec l’Allemagne se tendent quant à elles à la suite d’une part de la saisie des navires de l’Axe mouillant dans les eaux mexicaines et d’autre part de la protestation mexicano-chilienne sur l’exécution des otages en Europe...
9En septembre 1941, alléguant les spécificités de la situation mexicaine, le ministre de France à México refuse de se mettre en rapport avec les légations des pays de l’Axe comme l’ordre lui en est donné par un télégramme personnel de l’amiral Darlan. Il refuse ensuite de prêter le serment de fidélité exigé par son gouvernement et demande sa mise en disponibilité, mais continue à informer ce dernier des vives campagnes agitant les milieux officiels mexicains en faveur de la reconnaissance du Comité national français. Les événements du Pacifique ont raison des hésitations du ministre G. Arvengas.
10Le 8 décembre, le Mexique rompt avec le Japon ; le 11, avec l’Italie et l’Allemagne. Les Français de la colonie s’inquiètent alors d’éventuelles mesures de confiscation de leurs biens en cas de rupture entre México et Vichy. A la fin de cette année 1941, Jacques Soustelle estime non sans raison que sa mission est accomplie et réexprime donc à Londres son souhait d’une nouvelle affectation.
11L’année 1941 est ainsi celle des maturations. Maturation pour le Mexique d’une politique de bonnes relations avec les démocraties sur la base d’accords réciproques moins défavorables. Maturation pour la France libre au Mexique qui rassemble derrière elle le poids d’une très large majorité de la colonie, d’assez efficaces groupes de pression politique mexicains et la sympathie explicite d’une bonne part de la presse mexicaine. Enfin, pour la légation du gouvernement de Vichy, qui n’a à subir aucune crise notable entre son gouvernement et celui de Manuel Avila Camacho, la maturation consisterait en l’apprentissage d’une activité se bornant dans l’ensemble à l’exécution des affaires courantes.
12Après Pearl Harbor, les relations franco-mexicaines entrent dans une phase de décision. Les Etats-Unis entrés en guerre contre les pays de l’Axe, le Mexique rompt avec les mêmes pays et soutient à la Conférence panaméricaine de Rio de Janeiro de janvier 1942 les thèses nord-américaines. Washington ne rompt pas avec Vichy, même après le retour de Laval le 18 avril ; México non plus.
13La légation de Vichy, tout en s’étiolant numériquement, retrouve une activité pertinente, même modeste, après le retrait du ministre Arvengas. Le chargé d’affaires ad interim, Ghislain Clauzel, se plie en effet à la stricte discipline traditionnelle du personnel de la carrière diplomatique ; il tente, au moins pendant les premiers mois, d'être un représentant scrupuleux et zélé de son gouvernement : tandis que Vichy est réellement informé de la précarité de sa situation au Mexique, l’expulsion de Jacques Soustelle et Gilbert Médioni est demandée aux autorités mexicaines — vainement.
14De son côté, la France libre mobilise en sa faveur des personnalités politiques de plus en plus importantes, telles le propre frère du Président, Maximino Avila Camacho, ou le gouverneur, ancien ministre et ambassadeur, Isidro Fabela. Gilbert Médioni reste seul à la tête de la représentation régionale du Comité national français après le départ, fin avril, de Jacques Soustelle pour Londres, où il devient, plus tard, commissaire à l’Information. A México cependant, quelques jours après le débarquement britannique à Madagascar, Médioni fait face à une violente campagne de propagande nord-américaine dirigée contre la France libre : les moyens financiers utilisés par les Etats-Unis auprès de la presse mexicaine mettent un moment en péril les canaux traditionnels de la propagande à demi artisanale de la France libre.
15Les circonstances pallient toutefois à ces difficultés : le 13 mai, un premier navire battant pavillon mexicain est torpillé au large de la Floride ; le 20 mai, un second coule dans des conditions similaires ; le 22 mai, au terme d’une aussi massive que possible mobilisation de l’opinion publique, le gouvernement mexicain déclare la guerre à l’Allemagne, à l’Italie et au Japon. En conséquence, la campagne américaine contre la France libre est très vite désamorcée et l’union nationale, à l’intérieur du camp démocratique, privilégiée. En outre, la presse publie en bonne place les nouvelles concernant Bir Hakeim...
16Un premier incident grave brise l’atonie des relations France de Vichy/Mexique et favorise la France libre : on apprend à México que, le 13 mai, le général espagnol Riquelme, travaillant officiellement pour la légation du Mexique à Vichy, a été arrêté pendant l’absence du ministre mexicain Aguilar. L’affaire aboutit, directement ou non, au rappel du ministre mexicain le 25 juin 1942. Celui-ci n’est définitivement pas remplacé après le refus des autorités françaises d’agréer son successeur : le gouvernement de Vichy ne tient plus à maintenir l’accord du 8 août 1940 et une légation mexicaine trop active.
17Un second incident se concrétise le 21 août 1942 : est notifiée au chargé d’affaires français la réquisition immédiate du pétrolier français Mérope, alors qu’une négociation était précisément en cours pour son rachat.
18La rupture entre les deux gouvernements le 9 novembre 1942, aux lendemains de l’opération anglo-américaine « Torch » en Afrique du Nord et de la rupture entre Vichy et Washington, ne surprend donc aucun observateur, mexicain ou français.
19Cependant, bénéficiant de l’actif concours de ses 34 comités et de celui, essentiel, d’une frange de plus en plus large des élites politiques locales comprenant députés et sénateurs, la délégation mexicaine du Comité national français obtient en octobre des déclarations d’intention du gouvernement mexicain, et, le 30 novembre, la reconnaissance officielle du Comité. Ainsi, le Mexique se singularise nettement, par cet acte et surtout ses circonstances, des Etats-Unis qu’il avait jusque-là scrupuleusement suivis.
20La reconnaissance de la France libre — partielle au demeurant — constituerait sans doute pour un Européen d’aujourd’hui un acte entaché de démagogie du gouvernement mexicain ; certains historiens mexicains parleraient plutôt de populisme : mais il s’agit de proclamer sur un point de détail l’illusoire indépendance de la politique extérieure du Mexique, par trop alignée sur celle de Washington. La reconnaissance du CNF par le gouvernement mexicain de Manuel Avila Camacho serait alors un colifichet jeté à une opinion publique entretenue dans le souci d’une stricte indépendance vis-à-vis des voisins du Nord. Comme l’écrit Arnaldo Cordova dans un célèbre petit essai, « le gouvernement révolutionnaire du Mexique n’a jamais rompu la relation de dépendance » avec les Etats-Unis, « mais a seulement cherché à améliorer les conditions de cohabitation avec l’impérialisme ». D’où la nécessité d’une opinion publique constituée en argument de négociation ou de menace potentielle tournée contre ce qui fut l’ennemi héréditaire ; d’où la nécessité également de donner quelques satisfactions à l’opinion publique et au « Vieux monde » sur des points de détail susceptibles de ne pas froisser notablement Washington, sans altérer les capacités du gouvernement mexicain à négocier avec les Etats-Unis. La reconnaissance du Comité national français, tout en proclamant aux yeux du monde l’intransigeance du Mexique sur les principes du respect des peuples et du droit international, serait ainsi plus un acte de politique intérieure qu’une manifestation concrète de dissociation des politiques de Washington et de México et qu’une manifestation du renouveau de la francophilie au Mexique. La lenteur mise par le gouvernement mexicain à concrétiser cette reconnaissance confirme l’hypothèse et la prudence mexicaine.
21En tout état de cause, la reconnaissance du cnf par le Mexique demeure aussi un geste international magnanime en cohérence avec l’image internationale que le Mexique cherche à donner de lui-même. De plus, dans un moment de crise, de « tragédie » pour le cnf évincé des événements algériens, la reconnaissance intervient d’une manière on ne peut plus propice et souhaitable ; elle permet à la France combattante de jeter à la face du monde la flagrante contradiction entre l’éviction nord-africaine et le rayonnement international du Comité national. Quel que soit donc le contenu exact de cette reconnaissance, elle est un aboutissement remarquable d’une construction française libre à l’étranger et un élément fondamental, bien que ténu, de la construction d’une légitimité puis d’une audience internationales du Comité national français.
22Dépassant le strict propos de cette étude des relations franco-mexicaines, nous avons examiné les fondements, le contenu et la pérennité d’un thème culturel au centre du dialogue franco-mexicain. Pour le Mexique et toute l’Amérique « latine », les relations culturelles sont un support originel et fondateur des relations franco-mexicaines ; mais elles sont aussi au cœur du déclin structurel de ces relations. Après la Révolution de 1910, la seule crise grave et circonscrite de 1939 à 1942, constitue un laboratoire privilégié pour l’observation des structures portantes des relations entre les deux pays : « Tel un rentier qui vivait dans l’illusion de posséder une fortune énorme alors que ses papiers auraient depuis longtemps perdu toute valeur effective, les nations croient volontiers à l’immuabilité du capital spirituel hérité de leurs prédecesseurs, alors que rien au contraire n’est plus problématique que la transmission de cet héritage »5.
23Or le rayonnement culturel de la France au Mexique participe a priori de plein droit au métissage culturel mexicain, depuis l’Indépendance au moins ; nous avons donc examiné ce rayonnement dans le cadre du fonctionnement du concept « latin ».
24En 1939, il apparaît désuet, véhiculé par un support individuel issu en continuité de la formation porfirienne ; mais cette génération s’éteint alors. A la fin du conflit mondial, le concept est pourtant régénéré, de nouveau transmissible : l’attentive veille et propagande d’une nouvelle génération française dans le cadre explicite de la France libre a rendu possible cette modification que le rôle de la résistance française dans le combat démocratique et dans la Libération ont consacrée. Terres Latines, revue du nouvel Institut français d’Amérique latine fondé à México, est le symbole évident, dans les participations qu’elle met en œuvre, d’une régénération du contenu sémantique de la latinité : le concept est de nouveau fonctionnel, même dans un Mexique où les échanges commerciaux sont (pour les neuf dixièmes) tournés vers le voisin anglo-saxon. Mais un support culturel ne vaut que par ce qu’il supporte ; l’attente et l’illusion ne peuvent perdurer intactes au-delà de la génération qui a vécu ce renouvellement ; et ce dernier apparaît ainsi plus conjoncturel que structurel. On comprend semble-t-il mieux dès lors le phénomène contemporain de déshérence des relations culturelles de la France avec ce « pays de l’Anahuac » qui avait su, pendant la période étudiée, retenir, en plus des délégués de Londres et de Vichy, trois anciens ministres de France.
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25« Nous n’avons pas encore entendu un seul coup de feu, mais nous nous sentons déjà le premier pays civilisé d’Amérique », écrivait goguenard l’un des chroniqueurs mexicains les plus critiques du sexennat d’Avila Camacho [129, p. 235]... Le 10 juin 1944 seulement, le président mexicain décide l’envoi d’un escadron aux Etats-Unis pour instruction ; en février 1945 seulement, l’entraînement de cet escadron est achevé ; en mars, cet escadron reçoit l’ordre de rejoindre les Philippines où il rentre en action en juin... Le 10 août, le Japon capitule sans condition : México n’a vécu que de grandioses cérémonies en l’honneur des marins victimes de torpillages et une alerte aérienne, au moins, qui démontrent selon toutes les sources que la population a été, même modestement, mobilisée, conditionnée en fonction d’une guerre pourtant lointaine [130].
26Un autre journaliste mexicain célèbre, F. Barrera Fuentes, écrivait :
« La responsabilité énorme qui est échue à notre pays depuis son entrée en guerre, l’incontestable importance de notre attitude, nos devoirs devant l’humanité sont en train de nous transformer en un peuple majeur, plus sérieux... plus austère... Si cette transformation notable, nous la devons à la guerre, bénite soit la guerre ! Si, pour avoir été marqués par les horreurs, nous sommes redevenus une nation unie et solidaire avec une conception claire de notre destin ; si l’influence de la guerre nous a situé justement dans cette position qui nous correspond de première nation civilisée d’Amérique, bénite soit la guerre ! » [129 p. 234].
27La guerre est pour le Mexique d’une opportunité extrême ; elle arrive au moment où l’institutionnalisation du pouvoir révolutionnaire s’achève, au moment où l’économie mexicaine amorce une crise financière très grave ; au moment où, au moins pour cette raison, la politique sociale de Lázaro Cárdenas n’est plus viable ni d’ailleurs pratiquée à grande échelle ; au moment enfin où l’unité nationale paraît gravement menacée par des troubles politiques, économiques et sociaux simultanés... « Peu importe qu’il y ait des claudications » dans la marche révolutionnaire du Mexique, déclarait le plus éminent porte-flambeau de l’image radicale et sociale de la Révolution, pourvu que soit écartée « la grave situation que traverse le pays » ; car elle « requiert une absolue harmonie entre toutes les classes sociales qui doivent en finir avec les divisions pouvant maintenir désunis les citoyens de la République » [129, p. 241]. Cela ne fut que partiellement obtenu puisqu’un observateur écrit « qu’au printemps et en été de 1944 les troubles dans les villes devinrent si courants qu’ils constituaient à peine une information valable »6.
28La guerre a, de fait, résolu les plus importantes difficultés politiques (élection douteuse...) et économiques du Mexique ; elle a donné en pâture à l’opinion publique à la fois un sentiment de péril extérieur, donc de nécessaire cohésion, et des éléments redorant, souvent à juste titre, le blason patriotique national. Que serait-il advenu du Mexique du président Avila Camacho dans d’autres circonstances ?
29La propagande de la France libre et les relations de cette ex-grande puissance contribuèrent donc, à leur mesure, à l’établissement du climat d’unité nationale au Mexique, à la valorisation du patriotisme comme à la flatterie de l’amour-propre national mexicain. Le gouvernement mexicain avait ainsi tout intérêt à ne pas contrecarrer les projets de la délégation de la France libre ; cette dernière lui servait en outre d’alibi « latin » à la collaboration avec les Anglo-Saxons, mal perçue par une opinion publique formée au principe d’indépendance nationale : l’administration post-révolutionnaire pouvait jouer de ce groupe national discipliné, dans sa politique d’information sur la renégociation des termes de la dépendance — avec les Etats-Unis en particulier.
30La contribution du Mexique fut évidente en ce qui concerne l’élargissement du panorama diplomatique du Comité national français en des heures graves. La contribution de la France libre et d’hommes comme Jacques Soustelle, Georges Médioni, Georges Pinson... ne peut être considérée comme négligeable : elle a participé, modestement, à la formation du contexte social et international post-révolutionnaire adéquat pour un pays achevant une profonde mutation structurelle et institutionnelle.
31Mais il convient aussi de souligner l’importance de la contribution d’une représentation française libre au développement de l’ensemble du mouvement présidé par le général de Gaulle ; importance particulièrement sensible sur l’avenir des relations franco-américaines.
32A long terme donc, la période étudiée oriente sensiblement les futures relations franco-mexicaines et franco-américaines, plus globalement.
33Victor Hugo écrivait en 1861 aux Mexicains menacés par l’expédition française :
« Que vous ayez vaincu ou que vous le soyez, la France continuera à être votre sœur, sœur de votre gloire et de votre infortune »7.
34Notre étude mettait en présence huit décennies après que cette voix de géant s’est tue
- une France métropole culturelle vieillissante en guerre en 1939, vaincue en 1940, qui tenta ensuite sa réhabilitation,
- et un Mexique en quête d’identité que deux présidents, Cárdenas et Avila Camacho, et un événement, la guerre, propulsèrent rapidement et irréversiblement dans sa phase post-révolutionnaire, tant du point de vue national que du point de vue international.
35Certes, Lázaro Cárdenas perfectionna le système du Maximato d’institutionalisation du pouvoir « révolutionnaire », permettant notamment l’intégration des éléments les plus radicaux des élites. Mais Manuel Avila camacho, grâce au contexte opportun de guerre mondiale et à la mécanique d’encadrement politique et social mise en place par ses prédécesseurs, conserva l’essentiel de leur soutien populaire. L’environnement d’un monde en guerre permit au Mexique
- de se présenter intérieurement comme extérieurement comme un îlot sûr mais fragile de démocratie et de liberté,
- de parfaire unité et union nationales,
- d’intégrer à son bénéfice le paradoxe d’un pays « révolutionnaire » au pouvoir « institutionnel », d’un pouvoir officiellement démocratique et de fait d’économie libérale utilisant quand bon lui semble, surtout en politique étrangère, une terminologie voisine du trotskysme et de sa révolution permanente !
36L’étude du Mexique en ce début de Seconde Guerre mondiale permit donc d’observer la gestation du Mexique contemporain.
37Mais l’étude des relations franco-mexicaines pendant la même période permit aussi d’analyser le processus
- de vieillissement et de perte d’influence d’une colonie française à l’étranger en dehors du cadre de l’assimilation nationale,
- de structuration d’une nouvelle puissance, le Mexique,
- de déstructuration d’un type de relations internationales à termes inégaux et du discours diplomatique inhérent, au faîte d’un processus de dégradation,
- d’élaboration initiale d’un type de relations internationales nouveau à l’origine, pour la France d’un discours « tiers-mondiste », pour le Mexique d’une politique de non-alignement, pour la France et le Mexique d’une des formes du dialogue nord-sud.
38« La mano en la mano » du général de Gaulle en visite officielle au Mexique en 1964 aussi bien que le discours du président Mitterrand à Cancún l’année même de son élection trouvent dans ces années 1939-1942 une de leurs origines, certaine bien qu’oubliée... Jacques Soustelle, l’un des promoteurs de cette nouvelle génération de relations franco-mexicaines et du type de discours qui y s’est attaché, fut longtemps l’un des proche collaborateurs du général de Gaulle et participa à l’un des premiers voyages de François Mitterrand, président, dans la capitale mexicaine. Le rôle de J. Soustelle, G. Médioni et des autres Français libres du Mexique fut d’autant plus important qu’ils ont agit initialement en étant pendant plusieurs mois presque sans rapport avec Londres et le général de Gaulle : impulsion personnelle décisive donc, forgée dans cette « Rive gauche » des années 1930, au moins pour Jacques Soustelle. L’inversion des termes de l’échange entre France et Mexique pendant cette période a seule rendu possible cette évolution des relations bilatérales, gravement sclérosées avant 1939.
39Le cas de la France est nettement atypique, singulier, en raison d’une part de son brusque positionnement en état d’infériorité et d’autre part de sa division ; face à un pays précisément à la recherche des moyens de son ascension internationale et de la modification de son image extérieure, la situation n’est hiérarchiquement pas favorable à la France. Dans le cadre général des relations extérieures du Mexique, la France occupe de plus une place unique : la France n’accorde-t-elle pas à ce pays habituellement considéré comme peu fréquentable une parcelle de souveraineté sur son propre territoire dans le cas des réfugiés espagnols ? S’ajoute à cette singularité l’exceptionnelle pérennité au Mexique d’une image culturelle traditionnelle de la France : la continuité, apparente au Mexique, d’une légitimité française entre la France de la IIIe République, la France libre incarnée au Mexique par Jacques Soustelle et Gilbert Médioni, et le Gouvernement, provisoire puis élu, de la France des années de fin de guerre.
40La France sort de cette phase critique rassurée sur elle-même et incontestablement grandie aux yeux du Mexique et des intellectuels mexicains, à nouveau mobilisés en faveur de la restauration d’une France puissante. Le support culturel des relations franco-mexicaines, moribond en 1939, est vivifié par cette ordalie qu’a constituée la guerre... Du point de vue culturel, nous vivons, semble-t-il, encore aujourd’hui des dernières exhalations de ce souffle fondateur né au xixe siècle et un moment revivifié par la Deuxième Guerre mondiale ; la génération mexicaine touchée par ce renouvellement se réduit désormais à une peau de chagrin : de là certaines inquiétudes, légitimes ; de là aussi certaines maladresses, voire parfois une outrecuidance malavisée de ressortissants français.
41Cependant, pour une France évincée quelques années totalement par la guerre et l’omnipotence régionale des Etats-Unis d’un marché mexicain en expansion rapide, la référence culturelle reste encore l’unique et essentiel support des relations franco-mexicaines du second après-guerre... Mais si la France tente aujourd’hui au Mexique de montrer d’une part que « la langue française ne sert pas seulement à entrer dans les musées »8 et d’autre part qu’Ariane ou le TGV « c’est la France ! »9, l’inquiétude demeure : la France n’est toujours pas perçue au Mexique comme un grand pays technologique ou scientifique, tandis qu’elle n’est plus perçue comme le principal pays de culture, mais comme le premier pays pour l’histoire culturelle. La référence à la France semble définitivement s’inscrire au Mexique dans l’histoire, tandis que même dans le domaine de la culture dite « active », les Etats-Unis sont dorénavant placés par les Mexicains au premier rang10.
42En outre, la culture française n’est plus dans l’ensemble aujourd’hui un vecteur efficace de la formation des élites mexicaines. Miguel de la Madrid Hurtado, Président de 1982 à 1988, n’était-il pas seulement issu du creuset des meilleures universités nord-américaines ? Les salles de l’Institut français d’Amérique latine (ifal) à México ne se désertifient-elles pas dramatiquement, alors qu’il est lui-même l’émanation directe du souffle de renouvellement des années 1940 ?
43Avec la Révolution mexicaine, si Porfirio Díaz emportait dans son exil parisien un peu des éléments référentiels français du Mexique tout comme ces sachets de terre mexicaine déposés régulièrement dans sa chapelle funéraire à Montparnasse, le président Madero avait, lui aussi, émargé sur les bancs des écoles françaises (aux hautes études commerciales). Avec Carranza, Obregón puis Callès, la situation n’était plus aussi brillante pour l’influence culturelle française ; la thèse de F.X. Guerra a toutefois montré que la formation de ces nouvelles élites mexicaines était encore issue du moule porfirien. Au moment où cette génération des chefs révolutionnaires s’épuise, la Seconde Guerre mondiale, avec la formation au Mexique de la France libre, redonne un souffle qui s’épuisait au renom culturel et politique français : l’important exode européen d’alors n’y a pas peu contribué. Un peu plus d’une génération après, ce souffle s’épuise à nouveau sans qu’un autre domaine, économique par exemple, soit venu véritablement suppléer au déficit culturel de la France au Mexique... La « fraternité » franco-mexicaine évoquée par Victor Hugo en 1861 survivra-t-elle au fleuve verbal « latin » ou au discours tiers-mondiste sans notable réalisation commune ?
44On écrivait en 1983 au Mexique très officiellement ce qui suit :
« Au sujet de la France, il convient de nous élever au-dessus de cette inévitable admiration que son renom et son passé suscitent chez tous les Latins. La France s’est toujours révélée comme une grande puissance impérialiste (...). Cette caractéristique impériale existe toujours... » [343, p. 149].
45Nous sommes fort éloignés des démonstrations habituelles et non moins officielles d’amitié franco-mexicaine, chaque 5 mai à Puebla par exemple... Surtout lorsque l’on sait que la citation ci-dessus est extraite d’une réunion de travail des membres du parti gouvernemental, le pri, en présence du président mexicain d’alors, Miguel de la Madrid.
46Comment dépasser cette note pessimiste ? Aucune situation n’est irréversible ; les relations franco-mexicaines pendant la Seconde Guerre mondiale et pendant les deux décennies qui ont suivi en sont la preuve. Braudel, Lacan, Lévi-Strauss ont, parmi d’autres, fait aussi école en Amérique latine ; des institutions comme les alliances françaises poursuivent non sans ardeur une tâche quotidienne. Peut-on néanmoins mener aujourd’hui une politique culturelle dynamique sans concomitance économique ? Doit-on considérer cette politique culturelle non seulement comme l’une des voies obligées du rayonnement politique, mais aussi comme une des bases du marketing international, et à ce titre, lui accorder les crédits nécessaires ? Si l’on considère enfin que la langue française n’a plus d’autre avenir au Mexique que celui des études classiques et des salons aisés des « Lomas » de México ou d’ailleurs, pourquoi n’accepterait-on pas dans les milieux culturels français de collaborer plus étroitement, voire de s’associer avec les services financiers, techniques ou économiques compétents — et réciproquement ? Cela, sans négliger les deux secteurs résiduels en partie indistincts où l’on parle encore le français. Pour préserver son avenir, il faut avoir une production culturelle et active et de haut niveau, mais il faut aussi savoir descendre la culture française de son piédestal, vis-à-vis de la culture mexicaine comme des non-littéraires français. A terme, un ingénieur qui se forme, même partiellement, en France apprend aussi la langue française, ou à tout le moins, des rudiments de cette culture — à condition qu’on lui donne envie d’étudier en France : c’est dans la médiatisation et la vente des produits économiques et culturels au Mexique que l’aventure, y compris culturelle, des relations franco-mexicaines pourrait bien trouver le bain de Jouvence nécessaire. La culture française doit en avoir encore l’énergie.
47Ecrivant cela, nous n’avons certes pas la prétention d’innover ; ces choses ont été dites, et mieux ; et, parmi d’autres réalisations, des sociétés de consultants en sciences humaines et sociales pour les entreprises tracent à cet égard un des chemins à suivre : une plus grande perméabilité des domaines dits « littéraires » et « économiques » est évidemment souhaitable pour le bénéfice de tous. Plus précisément, l’histoire des relations internationales contemporaines, si elle a beaucoup à apprendre d’une connaissance moins précaire des mécanismes économiques et financiers, a, comme l’anthropologie ou la sociologie, beaucoup à apprendre aussi aux acteurs des relations internationales du présent ; l’histoire doit franchir le pas et l’économie faire appel à elle ; un certain nombre de maladresses des investisseurs français pourrait alors vraisemblablement être évité, sans que les services diplomatiques, parfois craints des entreprises ou peu considérés, n’interviennent.
48Sans doute faut-il aussi davantage penser désormais à une culture de l’Europe, à des valeurs exportables communes ou non concurrentes de l’Europe à l’horizon 1992, aussi redouté en Europe même que sur le continent américain... L’Europe n’est-elle pas de moins en moins rarement perçue et jugée globalement dans le Nouveau monde comme un unique musée, comme le conservatoire culturel de l’Amérique, sorte de « Disneyland » de la culture occidentale ?
49Afin d’apporter quelques éléments de réponse complémentaires, nous souhaitons enfin que cette étude au monolithisme bilatéral inévitable soit étendue, pour la même période ou pour d’autres plus récentes, à l’ensemble du sous-continent latino-américain dans une perspective comparative, en s’attachant au fonctionnement et à l’impact des diverses informations et propagandes de l’Europe. L’éclairage ainsi donné aux structures des relations culturelles France (et Europe)-Amérique latine contribuera à une meilleure perception réciproque, à une compréhension moins schématique des modalités possibles et viables d’intervention sur le cours de relations menacées de fossilisation, voire de dissolution lente.
Notes de bas de page
1 Raymond, Aron, Mémoires, Paris, 1983, volume I, p. 223
2 V/ 18-02-1942, no 49, Clauzel à mae.
3 L/ d. 266, no 17, 21-02-1942, Arvengas à mae.
4 V/ 22-05-1941, no 92/ 94, Arvengas à mae.
5 Minder, Allemagne et Allemands, Essai d’histoire culturelle, Paris, 1948.
6 Simpson, B., Many Mexicos, University of California Press, Berkeley, 1967, p. 345.
7 Victor Hugo, Lettre aux défenseurs de Puebla (plaque apposée dans le patio de l’Hôtel de ville de Puebla).
8 Slogan des cours de langue française du Centre scientifique et technique français de México, 1983.
9 Discours du ministre français du Commerce extérieur, en visite officielle à México printemps 1983.
10 Sondage réalisé pour le gouvernement français, à titre officieux, en 1982-1983 au Mexique.
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