Chapitre 2. Rio de Janeiro et la scène nationale
p. 65-88
Texte intégral
1Le cortège présidentiel du jour de l’arrivée est allé du port jusqu’au Palácio do Catete en passant par les principaux lieux du centre de Rio, Rua Primeiro de Março, Rua Moreira Cesar – plus connue comme Rua do Ouvidor –, Rua Gonçalves Dias jusqu’au Largo da Carioca. Ces rues centrales étaient le cœur de la vie intellectuelle fluminense – la majorité de la presse avait son siège dans la Rua do Ouvidor. Ces rues ont été, tout comme le reste de la ville, ornementées pour l’occasion. La presse ne cessait pas de mettre en valeur la beauté de la cité pendant ces jours de fête. La ville était décorée pour une réception qui tranchait dans le quotidien de la société. La décoration faite en honneur de la visite changeait le cadre environnemental des habitants. Tout cela semble normal pour les jours de fête, mais s’intégrait aussi dans un débat ordinaire de l’état de la ville. « Les rues et les places prennent déjà un aspect différent de ce qui leur est habituel, en se réjouissant et se peuplant, montrant l’exubérance des jours de fête1. » Rio de Janeiro s’est embellie selon la presse pour accueillir le président Roca. La capitale recevait la visite de la délégation argentine, mais aussi d’autres représentants internationaux (journalistes ou diplomates), l’occasion idéale pour faire rayonner un pays en quête d’affirmation internationale, mais aussi nationale.
2Le débat dépassait, cependant, la simple question de l’état des rues ou des bâtiments. Dans cette mise en scène politique, l’investissement de l’espace prend une valeur particulière. Les protagonistes de la rencontre cherchaient à se montrer ensemble le plus possible. Si l’un des objectifs principaux du voyage était de donner l’image d’un rapprochement entre les deux nations en scène, il était nécessaire de l’illustrer en affichant l’entente et l’intérêt mutuel dans diverses situations. Se mettre au-devant de la scène et l’occuper le plus possible était alors primordial afin que ce voyage prenne l’allure souhaitée. En effet, les déplacements au sein de la ville ou de la région étaient de nombreuses scènes qui composaient ce spectacle politique. Rio devenait l’unité de lieu où à de multiples occasions les deux nations se sont affichées ensemble. Cette volonté de se donner à voir ensemble permet d’illustrer deux représentations symboliques. D’une part, la délégation argentine, en s’appropriant l’espace qui lui était conféré, montrait un réel intérêt pour la nation brésilienne dont Rio de Janeiro était la vitrine. Ce n’était pas juste le centre décisionnel qui faisait partie du programme officiel, et cette visite a très vite pris une allure « touristique ». La découverte du pays était mise en avant pour donner au voyage un ton d’intéressement profond, au-delà du simple politique. D’autre part, le programme a été organisé de manière à présenter la diversité de la nation brésilienne dont Rio de Janeiro était le miroir. Plus qu’un lieu d’accueil ou d’environnement, Rio de Janeiro représentait le pays. Sa diversité naturelle, mer, forêt, montagne cohabitait avec l’agglomération humaine et urbaine. Elle symbolisait également le centre administratif et politique de l’État. Plus que la visite d’une ville, il s’agissait symboliquement d’une visite à la nation brésilienne dans son territoire, comme l’exprimait aussi bien le député Alfredo Ellis de São Paulo en disant : « en ce moment où les plus vives et intimes vibrations de joie se répandent, l’âme paulista s’émeut d’enthousiasme de l’honorable visite que la chevaleresque Patrie Argentine vient faire à la Patrie Brésilienne »2.
Carte 1. Répartition spatiale des festivités du 8 au 17 août 18993

3Or, l’époque était à la question fondamentale : qu’est-ce que la nation brésilienne ? Lilia Moritz Schwarcz dans son ouvrage O espetáculo das raças montre comment les théories scientifiques de l’époque ont été appliquées dans le champ politico-social pour justifier et repenser la nation au Brésil dans ce tournant de siècle. Les intellectuels brésiliens du XIXe siècle ont été largement influencés par les théories évolutionnistes et de déterminisme social, et leurs pensées sur la nation brésilienne se sont vite cristallisées autour d’une question alors centrale : la dichotomie entre civilisation et barbarie. « Au milieu d’un contexte caractérisé par l’affaiblissement de l’empire et la fin de l’esclavage et par la réalisation d’un nouveau projet politique pour le pays, les théories raciales se présentent comme un modèle théorique viable qui justifiait un jeu d’intérêts complexe qui se construisait. » [Schwarcz, 1993, p. 18]. En ce tournant de siècle, l’une des préoccupations centrales de la société brésilienne résidait dans un idéal de civilisation que la nouvelle République cherchait à incarner. D’une part, pour les yeux de ses propres élites, afin de les solidariser au régime, et d’autre part pour le regard des étrangers qui ont souvent mis l’accent sur la dégénérescence de cette nation. La question du métissage et du milieu naturel était aussi vue par l’étranger comme un facteur de freinage au développement social. Thomas Buckel était un des grands noms du déterminisme climatique, et il disait à propos du Brésil que « la jungle locale “si abondante” laissait peu de place à l’homme et à ses œuvres » [Schwarcz, 1993, p. 36]. Dans ce sens, le Brésil ne pouvait pas être une société civilisée en raison de son environnement.
4Rio de Janeiro, à la fois scène et décor du spectacle diplomatique, est un élément essentiel du dialogue entre les acteurs. Sa composition et son utilisation en font le cadre et le sujet de la visite. Les journalistes lui ont donné une place particulière, par leurs descriptions méticuleuses des interactions entre décors et personnages. Un orchestre, une décoration lumineuse, une banderole, un bâtiment, des arbres, ou l’apparition de la mer au milieu des montagnes au détour d’un virage, tout était prétexte à transcrire les émotions, supposées ou réelles, de la délégation argentine. Nature, progrès et ordre dessinaient l’ensemble des parcours et festivités de cette réception officielle, tout en pointant certaines contradictions de l’époque.
La nature paradoxale de la nation brésilienne
« Alors que le train s’approchait du point qui dévoile le vaste horizon d’océan d’un côté, et de l’autre les montagnes sur lesquelles jaillissait une végétation luxuriante, et en dessous, placide et énorme, apparaît la Lagoa Rodrigo de Freitas, tous ceux qui étaient à bord se sont levés enthousiastes, et en se découvrant, les Argentins ont manifesté de chaleureux vivas ao Brasil. »4
5La presse brésilienne a peint le portrait de la nature nationale et l’émotion qu’elle pouvait provoquer chez ses visiteurs. Paysage et personnages inversaient ainsi leur rôle. La nature n’était pas la toile de fond sur laquelle se déroulait une scène, elle était à l’origine de l’action. Les descriptions de la nature durant les différentes « excursions » de la délégation argentine, parfois désignée comme « touriste », révélaient le paysage comme étant capable d’émouvoir et d’enthousiasmer les visiteurs. « L’harmonieuse bahia de Guanabara avec ses quelque 360 îles et îlots inscrits dans ses gracieuses courbes formant un contour de 24 lieues, ne pouvait cesser d’être un splendide spectacle pour nos illustres hôtes5. » À travers ces descriptions de la presse, la nature prenait un côté idyllique, une sorte de paradis terrestre.
6Le concept de la nature prend au Brésil une signification particulière. En Europe, le courant Romantique, qui a toujours été proche des mouvements de construction d’identité nationale « concède une valeur à l’interprétation personnelle et émotive de la nature » [Carneiro, 2008, p. 99]. Cependant, comme nous explique Celso Fernando de A. G. Carneiro, au Brésil, l’idée de la nature a pris une ampleur considérable car elle est devenue le mythe même de la nation par un lien établit entre elle et l’image de l’empereur Don Pedro II. Selon lui, ce lien et « l’étude de la nature brésilienne, sont des tentatives évidentes – parfois exprimées par le monarque lui-même – de fonder une identité nationale appuyée sur la nature tropicale. » [Carneiro, 2008, p. 99]. Elle est ainsi devenue un signe de la prospérité de la nation et était reliée à l’idée du territoire. Demétrio Magnoli dans son ouvrage « O Corpo da Pátria » démontre comment l’imagination géographique du territoire a consolidé une politique interne et externe du Brésil en définissant les frontières de l’État [Magnoli, 1997]. En effet, la période était celle des grands empires et l’extension du territoire était synonyme de puissance nationale par l’abondance des richesses naturelles. La nature était dans ce sens le signe de la grandeur du Brésil. « La constitution de l’idéologie nationale et du sentiment d’appartenance à la nation brésilienne s’associe aux mythes fondateurs qui sont dans la géographie, et dans un certain discours prépondérant sur la nature, le corollaire et le réceptacle pour une telle construction. » [Del Gaudio, 2007, p. 53].
7La nature a donc joué un rôle essentiel lors de la rencontre. Ainsi, l’ascension au Corcovado « a été une promenade durant laquelle tous ont eu la plus belle impression. Elle a servi, en quelques minutes, à resserrer encore plus les liens d’intimités entre nos patriotes et les illustres excursionnistes dont la noblesse et la volubilité se manifestaient à tout instant »6. Le journaliste du O Paiz, qui tout au long de son article ne cessait de décrire les réactions émotives des argentins face à la nature brésilienne, interprète cette promenade « champêtre » comme utile au développement de l’amitié Brésil-Argentine, et donc comme utile à l’avancement de la nation. Agostini développe aussi cette idée de la nature, dans le numéro de Don Quixote qui précédait de trois jours l’arrivée de la délégation, en mettant en scène la nature et le Président Campos Salles :
Image 1. O Dr Campos Salles e a Naturaleza brasileira

In Angelo Agostini, Don Quixote, le 5 août 1899, ano V, n° 89, Rio de Janeiro.
« Dr Campos Salles – Dans mon programme de réception tu as été largement contemplée, car toi, plus que tout, tu représentes la force et la beauté de notre pays, et tu seras admirée par nos illustres hôtes. La nature brésilienne – Je remercie et je me juge heureuse de voir un Chef d’État me regarder avec intérêt. Celui qui saura me maîtriser et bien me traiter, trouvera aussi en moi le plus grand soutien à la prospérité de la Patrie. »7
8La nature apparaît ici comme la force motrice de la nation. Cependant cette question n’était pas sans débat. Il critiquait dans ce même numéro « les esprits moqueurs, qui sont toujours prêts à faire des plaisanteries pessimistes […] [que le Brésil peut donner] des preuves de civilisation, d’avancement et de progrès – bien au-delà de sa végétation vivace et brillante »8. Le paradoxe entre civilisation et nature est ici à mettre en exergue. En effet, la vision de la nature était un enjeu complexe dans le débat national, signifiant à la fois le barbarisme de la société, et l’exceptionnalité de la nation, sa grandeur et sa beauté. Elle était donc sujette à une sorte de schizophrénie dialectique, balançant entre fierté et honte dans le débat. « Qu’avons-nous à offrir à des hôtes si cultivés, habitués aux lustres d’une civilisation européenne, sinon l’opulence de notre nature exubérante et le fond généreux de notre cœur ? »9, telle était la plainte de Barbosa.
9L’idée de nature reliée à celle du barbarisme se rencontre au sein du débat de l’identité nationale, car elle faisait appel à l’idée du primitif en opposition à la civilisation européenne. Luciana Murari explique dans sa thèse comment au cours du XVIIIe siècle, les écrits de Buffon ont été à l’origine de la polémique autour de la nature américaine alors vue « dans son aspect faible, simultanément immature et décadent, en considérant le continent encore précaire et inadéquat à la présence de l’homme civilisé » [Murari, 2007, p. 70]. Un certain européocentrisme s’est ainsi développé dans les sciences naturelles en établissant des rapports entre le milieu et le développement social et moral. L’Amérique était ainsi analysée vis-à-vis du « Vieux Monde » et l’environnement « agissait comme l’élément médiateur entre l’idée de faiblesse physique du continent et son infériorité sociale » [Murari, 2007, p. 70]. Cette idée de la nature, comme nous explique plus loin Luciana Murari, bien qu’ancrée dans une certaine vision du monde « civilisé », va être contournée dans le débat au moment des indépendances. Ce serait à ce moment que la nature a pris l’image de mythe national. « Dans le contexte des conflits liés au processus de formation des nationalités latino-américaines, la description du paysage devient un outil discursif de grande importance pour l’appropriation du territoire » [Murari, 2007, p. 70]. Ces dichotomies autour de la nature cohabitaient en ce tournant de siècle. En effet si la nature était barbare, lorsqu’elle était contrôlée par l’homme elle devenait signe de richesse et de fierté nationale. La Natureza brasileira représentée par Agostini, dit bien à Campos Salles que si elle était maîtrisée elle deviendrait un outil essentiel au progrès de la nation. C’est cette nature maitrisée qui a été mise en avant lors de la réception officielle. L’ascension au Morro do Corcovado s’est faite en tramway électrique puis en train. Le chemin de fer menait aussi les visiteurs au sein de la forêt de la Tijuca. Les montagnes qui entourent Petropólis et Palmeiras ont été contournées par ce moyen de transport qui signifiait alors la domination technique de l’homme sur la nature. Puis ils ont visité le Jardim Botânico, représentant l’extension de la flore brésilienne, de la science et de l’organisation de l’homme sur celle-ci.
10L’un des débats nationaux était ainsi transfiguré dans la ville-capitale, qui représentait la nation. La ville était-elle le digne reflet de ce qui se prétendait être la nation ? Cette question a traversé tout le XIXe siècle, de l’époque de la cour des tropiques à la ville républicaine : Rio de Janeiro, dont la beauté naturelle ne faisait pas débat, était-elle une ville à la hauteur des civilisations ? Ces interrogations couraient sur cette période et bien au-delà. Les discussions sur la définition de la nation et l’urbanisation de la ville-capitale semblent ainsi se mêler en un seul débat.
La ville symbole de progrès
11L’accroissement des agglomérations au cours du XIXe fait émerger « un discours spécifique sur l’urbain et une approche radicalement neuve de la ville comme objet » [Choay, 1970, p. 1143]. L’avènement politique des élites urbaines, en même temps que la révolution industrielle, et les modifications sociales, scientifiques et techniques font « surgir une nouvelle problématique de l’urbain […] qui désormais affecte les rapports de la société occidentale avec ses productions » [Choay, 1970, p. 1143]. Le territoire urbain dépasse la simple concentration humaine et d’édifice pour devenir un lieu symbolique complexe. La patrimonialisation, le progrès, l’hygiénisme semblent être les grands termes pour penser la ville en ce siècle.
12Afonso Carlos Marques dos Santos dans son article « La Ville de Rio de Janeiro : de laboratoire de la civilisation à la ville symbole de la nationalité » [Santos, 2000, p. 149-174] nous montre comment l’urbanisation de Rio cherchait à représenter la monarchie puis, plus tard, la nation. L’empire a formulé plusieurs projets pour symboliser le pouvoir central et construire une cour des tropiques : la ville de Rio devait être à l’image des cours européennes, symboles des sociétés avancées et civilisées. Les théories hygiénistes ont aussi influencé les débats autour de la définition de la nation au Brésil, et la dichotomie entre civilisation et barbarie s’est placée au centre du sujet. Adaptées à une vision et un contexte politique et social européen, elles ont ouvert au Brésil des problématiques très contradictoires et paradoxales. Comme le dit si bien Marques dos Santos : « Dans le Brésil du XIXe siècle, il s’agissait de tenter la difficile articulation entre la modernisation et l’économie agraire esclavagiste, dans une société qui, dans la pratique, niait les principes libéraux, mais qui désirait s’intégrer dans le concert des nations civilisées. » [Santos, 2000, p. 158]. Cependant, les projets urbains de la période de l’empire n’ont pour la plupart pas été réalisés. Ainsi à la fin du XIXe siècle, les petites rues biscornues et étroites dominaient encore le centre-ville, et étaient alors considérées comme très insalubres. Outre les problèmes architecturaux, l’accroissement rapide de la population a fait émerger l’un des plus grands problèmes de cette métropole, celui du logement. La population est passée de 274 972 habitants en 1872 à 522 651 en 1890 et à 811443 en 1900. Les changements survenus à la fin du XIXe siècle, notamment la fin de l’esclavage en 1888, ont accru, en centre-ville, les cortiços, logement précaire et insalubre, signe à l’époque d’infection et de barbarie, d’autant plus qu’ils accueillaient une population démunie, métisse ou noire, et principalement des anciens esclaves [Gonçalves, 2010, p. 29]. Toutes ces caractéristiques de la ville étaient critiquées par les voyageurs étrangers [Santos, 2000, p. 171] et ternissaient l’image internationale du Brésil et de sa nation.
13C’est seulement sous la présidence de Rodrigues Alves (1902-1906) que de grands travaux ont eu lieu à Rio. Selon Marques dos Santos, le redressement financier obtenu par Campos Salles a permis à cette nouvelle gestion de redessiner la ville. Le Président Alves notait que « les défauts de la ville affectaient et perturbaient tout le développement national » [Santos, 2000, p. 173], ce qui est significatif des principes qui couraient à l’époque. Ces travaux, sous la direction de Pereira Passos, alors maire de la ville, l’ont transformée, en perçant par exemple l’avenue Centrale, l’actuelle avenue Rio Branco. Ces travaux, aussi influencés par les hygiénistes, ont amené à exproprier et démolir plusieurs logements et ont abouti à de nouvelles divisions spatiales de la ville – Pereira Passos a été surnommé le Haussmann tropical [Gonçalves, 2010, p. 40-41]. « Un idéal de rationalité et de civilisation n’a pas seulement dominé l’imaginaire occidental, comme il s’est aussi cristallisé dans notre comportement social et dans la construction de l’espace physique de la ville. » [Gois, 2010, p. 3]. C’est revêtue de la terminologie du progrès et de la modernisation que la ville changeait et que la nation devait suivre.
14La visite de Roca apparaissait comme une occasion de marquer un mouvement qui était alors déjà en cours, celui du progrès technique et social sous la bannière de la République. En effet, on assiste pendant la décennie de 1890 à un mouvement corollaire à la mutation de l’énergie : les moyens de transport et l’éclairage changent petit à petit l’organisation et l’aspect urbain. Un double enjeu est alors en vue : aspiration de modernité et précarité d’une ville qui se transformait beaucoup trop rapidement. La presse a donc fait remonter les termes du débat lors des préparatifs et de la rencontre entre les deux nations qui cherchaient à être à l’avant-garde du développement en Amérique du Sud. Les principaux journaux ont donc porté une attention particulière aux signes de progrès de la ville, décrivant le décor en passant de rue en rue, de place en place. Ils ont donné, par exemple, le nombre exact des lampadaires électriques croisés sur le parcours présidentiel. Le Jornal do Brasil décrit « 9 lampadaires électriques de grande splendeur » sur la Rua do Ouvidor ainsi que « l’aspect magnifique [du Largo da Carioca] qui a en son centre un grand foyer de lumière électrique qui l’illumine en totalité »10. Marcos Paulo Ferreira Góis montre ainsi dans son article « A Iluminação do espaço público carioca » quels étaient les symboles qui ont marqué la modernisation de l’éclairage et comment elle a influencé l’organisation sociospatiale de la ville : « C’était un spectacle sublime qui représentait une totale domination technique et scientifique, une avance sur les limites imposées par la nature, et, dans un autre sens, un changement dans les formes de perception de la ville » [Gois, 2010, p. 5]. Cette technique d’éclairage est cependant restée longtemps une affaire de luxe. Alain Beltran, en parlant de Paris de ce tournant de siècle définit l’avènement de l’électricité comme un « surplus de lumière des moments exceptionnels, l’éclairage électrique a ainsi – et pour longtemps – endossé l’habit des jours de fête » [Beltran, 1989, p. 1115]. Et dans cette fête qui rassemblait les républiques brésilienne et argentine « les becs de gaz, les lampes à huile multicolores, les focus de lumière électrique font jaillir de la lumière en inondant les rues et places d’un éclat éblouissant, ce spectacle donne l’impression d’un conte merveilleux de magies »11. En effet, l’avènement de la lumière a eu un rôle dans la structuration urbaine, « en cristallisant l’image de la ville autour de certains points et de certaines zones. » [Gois, 2010, p. 9].
15Ce processus peut être comparé à celui des transports urbains et l’avènement des bondes12. En parallèle au développement des lignes urbaines destinées à une population locale reliant habitat et lieu de travail, il y a eu le développement des lignes « touristiques ». Comme nous explique Elisabeth Von Der Weid dès 1884 un chemin de fer a été inauguré pour relier le Cosme Velho au haut de la montagne du Corcovado avec une station sur l’Hôtel Corcovado [Weid, p. 17-18], hôtel dans lequel les « illustres » invités argentins se sont arrêtés lors de leur excursion à ce sommet. L’implantation des transports sur cette zone inhabitée n’avait pour intérêt que de faciliter l’ascension des visiteurs sur le lieu que le journaliste de O Paiz disait être « le point par excellence vers lequel les touristes orientent leur regard lorsqu’ils nous rendent visite »13. Il semble en effet que Rio de Janeiro ait été la première ville sud-américaine à utiliser un système de transport en commun sur rails. Si à ses débuts dès 1855 l’implantation qui s’est faite à partir du tractage animal a été ardue, ce système était déjà bien développé et bien assimilé par les habitants de la ville à l’avènement des bondes électriques en 1892 [Weid]. Le bonde est devenu très rapidement un symbole de la ville de Rio et cela jusqu’à aujourd’hui. Ainsi lors de la visite présidentielle ce symbole de progrès technique a été largement utilisé dans la présentation de la ville du Nord au Sud. Pour que la délégation argentine puisse profiter pleinement de ce signe de progrès et pour accentuer la modernité de ce moyen de transport, des détournements de ligne ont été effectués pour venir chercher les dirigeants au sein même du Palais. Comme explique le journaliste du O Paiz :
« À côté de la maison des machines électriques du palais un détournement a été mis en place par la Companhia Jardim Botânico pour alimenter l’usine électrique de charbon.
Ce détournement naît de la ligne de Flamengo en entrant par le parc. Là il y avait trois luxueux bonds [qui venaient chercher la délégation]… »14
16Ce progrès vient honorer les visiteurs en même temps qu’on honore la modernité et les facultés d’adaptation technique des entreprises brésiliennes.
17Cependant, cette ambition se confrontait à une réalité bien distincte, celle de l’état de la ville encore précaire. Dans les mois qui ont précédé la visite (mai à août 1899), le député fédéral Sr. Heredia de Sá représentant la capitale essayait à tout prix de faire passer une loi au sein de la Chambre pour financer les travaux d’approvisionnement d’eau de la ville. Son projet de loi a été maintes fois reporté, pour des raisons budgétaires, jusqu’à ce que la presse se mêle de l’affaire et que Heredia se serve de cet argument dans son discours :
« J’habite dans l’un des quartiers les plus importants de la Capitale, dans le poétique quartier du Botafogo, et dans une de ses rues, peut-être l’une de plus utilisées, je peux vous garantir V. Ex., sur ma parole d’honneur, que la population n’est pas approvisionnée en eau, pas même pour satisfaire à ses plus impérieuses nécessitées, en donnant à voir un triste spectacle […] Même la presse réclame sans arrêt des mesures promptes et efficaces dans ce sens, et, en me servant de l’épigraphe « de l’Eau ! de l’Eau ! » avec lequel il y a peu le O Paiz a titré son article se plaignant de la façon dont l’approvisionnement d’eau est fait dans cette Capitale, je finirai mon discours en réclamant aussi : de l’Eau ! de l’Eau ! MM. les Députés ! »15
18Si la presse ne remettait pas en question les bienfaits politiques d’une rencontre entre le Brésil et l’Argentine, ni les améliorations rapides au sein de Rio pour se préparer à une telle visite, les journalistes ont tout de même critiqué le caractère éphémère des travaux. Agostini, en dessinant la cité personnifiée en femme accompagnée de son maire, ne s’est pas abstenu de critiquer l’état des rues :
« La Ville. – J’ai beau m’être pomponnée de drapeaux, chœurs et lampadaires pour dissimuler mes carences aux yeux des Argentins, j’ai tout de même fait triste figure, surtout considérant la façon dont je suis chaussée.
Le Maire. – Ceci est vrai ! Et cela fait déjà très longtemps que tu marches ainsi… Mais la faute est à toi : pourquoi ne choisis-tu des meilleures personnes lors des élections ? »16
Image 2. A cidade do Rio de Janeiro e o seu Prefeito

In Angelo Agostini, Don Quixote, le 18 août 1899, ano V, n° 90, Rio de Janeiro.
19En retraçant les préparatifs de la réception Agostini revenait sur l’état de la chaussée de la rue d’Ouvidor, l’une des artères principales à l’époque reliant le port au Largo da Carioca. Selon lui le repavement rapide de cette rue l’aurait rendu pire qu’avant17. C’était la présentation de la ville et de sa splendeur qui étaient alors en jeu. La presse se lamentait alors :
« qu’il ne suffisait pas à cette capitale, comme pour la grande métropole platine, de se montrer, d’ouvrir ses portes, d’étendre ses rues, d’allumer ses lampadaires, pour enchanter, pour sourire, pour éblouir, il fallait qu’elle se fasse balayer, peindre, assainir en vitesse, comme les maisons pauvres, délaissées et en désordre, surprises par une visite distinguée »18.
20La cité se cherchait des allures luxueuses qu’elle ne donnait pas à voir à ses habitants au quotidien ; les autorités ont donc cherché à faire paraître la capitale brésilienne comme étant digne de figurer au cercle fermé des grandes capitales modernes, capables de rayonner au-delà de leurs frontières. « Les maisons commerciales, les cafés, les bicoques, tous les édifices décorés contribuaient au raffinement que présentait la rue19. » L’un des enjeux de la visite semble alors avoir été celui du prestige international et du changement d’une réputation étrangère. « La société argentine […] dans le désir de chercher dans un contact direct avec la société brésilienne la physionomie réelle de la vérité, que certaines préoccupations internationales défigurent, et calomnient20. » Le projet urbain pour la ville-capitale « devait la transformer en un exemplaire de Paris et [lui permettre] de concurrencer Buenos Aires » [Santos, 2000, p. 174]. Voilà les ambitions de l’époque et l’éclat recherché dans l’organisation de la réception et tout au long de la visite du général Roca. Rio était devenu une scène de la politique internationale ; elle a également été la scène nationale d’une République qui cherchait à se consolider en s’appuyant sur les piliers du progrès et du rayonnement à l’étranger.
L’ordre de la République
21La ville est le lieu de pouvoir par excellence, et « dans l’espace politique, [elle] joue un rôle central en tant que siège traditionnel du pouvoir, sinon lieu où le pouvoir se prend et se perd (Rosière, 2008) » [Fournet-Guerin et Vacchiani-Marcuzzo, 2009]. Rio de Janeiro a ainsi vu en moins d’un siècle plusieurs régimes s’approprier son espace pour représenter le pouvoir. De l’arrivée royale portugaise à la proclamation de l’empire avec l’indépendance, à la naissance de la jeune République, chaque régime voulait que la capitale qui le représentait lui ressemble. Lors de la proclamation de la République, Rio de Janeiro, qui a été aux premières loges de la fin de l’empire, devait très vite devenir le symbole républicain. La représentation du pouvoir par la ville ou de la ville-pouvoir se génère de plusieurs façons ; la façon la plus limpide étant de s’approprier l’espace physique de celle-ci. Ainsi, certains changements de dénomination au sein de la capitale ont eu lieu juste après la proclamation de la République : l’ancienne Praça Pedro II devenait XV de Novembro ; l’ancien Campo de Santana devenait Praça da República ou da Aclamação. Ces changements avaient essentiellement pour objectif d’effacer les traces de l’ancien régime, et d’affirmer l’emprise du nouveau. Des traces de continuité sont en revanche décelables dans les choix républicains. De grands noms de l’histoire brésilienne sont appelés en renfort de l’affirmation politique et nationale ; l’ancienne Praça da Constituição est ainsi devenue Praça Tiradentes, pour une République en quête de héros… La mutation du pouvoir au sein de l’État-nation s’est donc accompagnée d’un mécanisme de construction symbolique qui contenait autant de rupture que de continuité dans l’organisation de l’imaginaire collectif. Consolider le pouvoir dans le cadre de l’État-nation implique de faire appel au sentiment d’appartenance de la population à un tout. Les symboles fédérateurs ont ainsi été mobilisés pour illustrer l’unité nationale et dessiner une histoire commune à chaque citoyen. Il s’agissait de construire une « communauté imaginée » par l’édification de mythes nationaux. L’image du Héros, figure mythologique par excellence, permettait de graver dans un cadre glorieux les grandes heures de la nation. La République brésilienne a choisi de poser ainsi sur un piédestal le duque de Caxias, qui s’était illustré pendant la guerre du Paraguay, aux côtés des Argentins. Le fait que l’officier impérial obtienne du « peuple républicain du Brésil l’immortalité consacrée dans le bronze »21 en l’espèce d’une statue équestre au moment même où la délégation argentine était présente sur le sol brésilien était probablement une coïncidence voulue. Le duque de Caxias permettait de représenter une histoire commune avec les hôtes de la nation, mais surtout, et c’est en ce sens que la statue avait probablement été réalisée, elle permettait d’illustrer la nation à quelques pâtés de maisons au sud du Palacio du Catete, sur le Largo do Machado. Ainsi, le héros porté aux nues par la République n’était pas un héros républicain mais permettait au régime d’assurer une continuité historique nationale en s’appropriant l’héritage de son aura.
22L’histoire de la nation a été mise en scène, notamment son aspect triomphal représenté par l’armée. Lorsque les journalistes ont relaté le banquet militaire au public non présent, ils insistaient sur l’importance de l’histoire de la nation racontée par les murs de la bibliothèque de l’armée :
« des bustes en marbre des grands noms de la marine et de l’armée brésilienne, reliques de l’histoire nationale, que la religion du patriotisme nous impose de sacraliser, comme un héritage glorieux duquel nous sommes justes dépositaires, parce que nous devons les transmettre comme documents d’un passé, que nous avons l’impérieux devoir de conserver intact, pour cette génération et celles qui suivront »22.
23Il s’agissait de symboliser la nation dans sa gloire, dans son héroïsme, dans son ordre. Un ordre défendu par la République, ne serait-ce que dans sa devise, et que les journalistes se sont efforcés de faire ressortir lors des festivités, en particulier lorsque le peuple avec ou sans armes y participait. Ainsi, le rédacteur de l’article de O Paiz concernant la parade militaire insistait sur le fait que « si le général Roca n’a pas vu défiler en l’honneur de sa personne des soldats à la rigueur allemande, il a assisté très certainement à une discrète parade de quelques-uns de nos bataillons qui ont conservé, que ce soit la troupe ou le peuple, le plus bel ordre digne d’éloges »23. On trouve la même façon de décrire la distinction et l’ordre lorsque les journalistes commentaient la parade des ouvriers : « pendant tout le parcours de l’énorme défilé l’ordre a été rigoureusement maintenu », « il s’agissait de la manifestation des classes qui […] s’emploient le plus en faveur du développement du pays »24. L’ordre était donc un mode de fonctionnement nécessaire à la réalisation de la marche du progrès. Le président de la compagnie Luz Esteárica, Julio Ottoni, le met en avant pendant le défilé, en portant la banderole « Pax et labor » devant le cortège de ses employés, mais surtout dans son discours à Roca :
« Mon Général : la devise de notre drapeau, Ordre et Progrès, est la traduction littérale de la devise de l’Entreprise : Pax et labor, paix et travail ! Il n’existe pas de travail sans paix, sans ordre : le résultat naturel de la paix et de l’ordre est le progrès. »25
24Le peuple brésilien devenait acteur de la devise de la République. Cette volonté, politique, est la traduction de la mutation sociale et économique qui commençait à se mettre en place à la fin de l’esclavage et à l’avènement d’un capitalisme basé sur le travail libre. Le changement structurel de la société se révèle dans la structure sociospatiale de la ville, et la République a tenté de s’imposer comme le symbole de ce renouveau. Le quartier São Cristovão au Nord du centre-ville était très ancré comme étant le quartier royal, la Quinta da Boa Vista, ancien palais impérial, le dominant presque complètement. La République s’est donc déplacée vers le Sud, un mouvement qui allait de pair avec l’agrandissement de la ville, comme l’explique Weid. À partir de 1890, la population aisée s’est déplacée vers la Zona Sul qui commençait à se développer, laissant à l’industrie et l’habitat ouvrier le quartier de São Cristovão [Weid, p. 4]. Le pouvoir exécutif s’est installé au Palacio do Catete en 1897 délaissant au propre comme au figuré le nord pour investir le sud, une nouvelle zone pour un nouveau régime. Ce palais est ainsi devenu le siège du pouvoir présidentiel républicain et il s’agissait à cette période « de l’édifice le plus digne, de par ses proportions et dispositions, pour accueillir l’important personnage »26 comme le défendait Barbosa. Le bâtiment, qui avait récemment subi des travaux avant de devenir la maison présidentielle, a donc été choisi pour accueillir le président Roca afin qu’il puisse se trouver pendant son séjour dans l’enceinte d’un des plus hauts lieux de la représentation républicaine. Céder le palais présidentiel à l’invité signifiait, notamment aux yeux de Barbosa, une « délicatesse qui se trouve d’ailleurs dans notre instinct, sinon dans notre culture officielle »27. Il s’agissait de figurer une « démocratie sans cérémonie » comme étaient définies celles du continent américain, mais « convenable et discrète »28, conservant la dignité et le prestige de la culture européenne. C’est dans cette logique que les bâtiments des plus hautes instances de représentation politique ont eu leur importance lors des festivités. Celle du 10 août au soir permettait de présenter à la délégation le Palacio do Itamaraty, « en une autre heure habitation des chefs d’État et maintenant siège du secrétariat de nos relations diplomatiques »29.
25Le pouvoir exécutif républicain était ainsi représenté, mais le plus haut symbole d’une république reste le congrès national, celui qui représente le peuple et sur lequel l’exécutif n’a, a priori, aucun pouvoir. Ainsi seuls les députés et sénateurs de la délégation se sont rendus dans les chambres du congrès brésilien. Lors de la visite de la Chambre des Députés le 14 août, il s’agissait de représenter l’union des peuples en dehors des affaires strictement diplomatiques :
« Il y a déjà un temps que l’histoire a ressenti ce que célèbrent aujourd’hui les parlements, en dehors du monde de la diplomatie : l’apparition des nations indépendantes émergées dans l’embryon colonial et qui avec des éléments nouveaux projettent des individualités diverses dans l’histoire en intervenant dans la dynamique du monde ; l’unification politique de tout un continent qui occupe la moitié du globe, proclamant par le sentiment et par l’idée les principes logiques de la démocratie libérale ; la consécration d’un nouveau droit des peuples, et la promesse éternelle d’un droit constitutionnel avancé, la dignité du pluralisme et de la liberté de parole et qui a su changer, dans les grandes évolutions de la vie, la notion de privilège dynastique et de la conquête militaire par le régime de responsabilité républicaine30. »
26Nilo Peçanha, par ce discours, affirmait l’appartenance du Brésil à l’ordre américain républicain comme la forme même du progrès politique.
27La République était ainsi représentée dans l’espace de la ville, au sein des festivités. L’idée de l’ordre mis en avant symbolisait une République solide et digne appartenant au continent républicain, mais aussi du faste européen, une république prête au progrès. Une république à laquelle Agostini prêtait des termes de gratitude envers Campos Salles, pour sa façon de la représenter :
« La République brésilienne remercie le Dr Campos Salles de la façon brillante et digne dont il a su la représenter face à sa collègue de la République argentine31. »
Image 3. A Republica Brasileira e o Dr Campos Salles

In Angelo Agostini, Don Quixote, le 26 août 1899, ano V, n° 91, Rio de Janeiro.
28La société brésilienne en pleine mutation sortait d’une période de près d’un siècle d’ambition monarchiste qui se voulait égaler le prestige des cours européennes, en créant une cour dans les tropiques. Les mentalités étaient marquées par une idée de civilisation, qui distinguait les sociétés primitives de celles qui intégraient, dans une conception évolutionniste des sociétés, les mœurs, les connaissances et les idées dans leurs conceptions sociales. Le débat sur la nation au Brésil absorbait ces principes. La recherche sur les origines nationales se pimentait de l’évolution que celle-ci devrait avoir, rendant sa définition très complexe et ambiguë. L’importance donnée au programme officiel, dans tous ces aspects allant du protocole à la mise en scène de la nation, peut être ainsi vue comme la volonté des dirigeants de prouver aux élites nationales et internationales que le Brésil était un pays civilisé. Il était également un signe de respect à la nation accueillie. Il permettait aux deux entités de se présenter dans les règles de l’art, et accentuer le signe d’estime et de considération que l’une voulait montrer à l’autre. Les rivalités qui caractérisaient les relations entre le Brésil et l’Argentine au cours du XIXe siècle semblaient alors enterrées dans un passé pour accentuer un présent et un futur de paix et d’harmonie, ou en tout cas d’entente cordiale. Les allures de fête, le décor, les règles, tout venait glorifier les deux États mis en scène, qui présentaient dans ce cadre leurs puissances morales, politiques, économiques, et militaires.
Notes de bas de page
1 « Preparativos para a recepção », Jornal do Brasil, le 8 août 1899, ano IX, n° 220, Rio de Janeiro, p. 2.
2 « Na Camara », O Paiz, le 15 août 1899, ano XV, n° 5427, Rio de Janeiro, p. 1.
3 Fond de carte : A. Merian, Planta do Rio de Janeiro com horarios dos Bondes, Estrada de Ferro, barcas, Estrada de Rodagem, etc. (vers 1900).
4 « Excursão ao Corcovado », O Paiz, le 11 août 1899, ano XV, n° 5423, Rio de Janeiro, p. 1.
5 « Excursão a Petrópolis », O Paiz, le 13 août 1899, ano XV, n° 5425, Rio de Janeiro, p. 1.
6 « Excursão ao Corcovado », O Paiz, le 11 août 1899, ano XV, n° 5423, Rio de Janeiro, p. 1.
7 Angelo Agostini, Don Quixote, le 5 août 1899, ano V, n° 89, Rio de Janeiro.
8 Ibid.
9 Rui barbosa, « Não desafinemos », A Imprensa, le 2 août 1899, Rio de Janeiro, in Rui barbosa, Obras Completas…, op. cit., p. 194.
10 « Ornamentação das ruas », Jornal do Brasil, le 8 août 1899, ano IX, n° 220, Rio de Janeiro, p. 2.
11 « Notas Diversas », Jornal do Brasil, le 10 août 1899, ano IX, n° 222, Rio de Janeiro, p. 1.
12 Le terme bonde vient de l’anglais bond qui veut dire ticket. Dans l’ancien portugais, il s’écrivait bond, aujourd’hui bonde. Nous avons gardé l’orthographe actuelle sauf dans les citations.
13 « Excursão ao Corcovado », O Paiz, le 11 août 1899, ano XV, n° 5423, Rio de Janeiro, p. 1.
14 Ibid.
15 ACD (Anais da Camera dos deputados), sessão do 25/08/1899, p. 289.
16 Angelo Agostini, Don Quixote, le 18 août 1899, ano V, n° 90, Rio de Janeiro.
17 Angelo Agostini, Don Quixote, le 5 août 1899, ano V, n° 89, Rio de Janeiro.
18 Rui Barbosa, « Não desafinemos », A Imprensa, le 2 août 1899, Rio de Janeiro, in Rui Barbosa, Obras Completas…, op. cit., p. 195.
19 « Notas Diversas », Jornal do Brasil, le 10 août 1899, ano IX, n° 222, Rio de Janeiro, p. 1.
20 Rui Barbosa, « Não desafinemos », A Imprensa, le 2 août 1899, Rio de Janeiro, in Rui Barbosa, Obras Completas…, op. cit., p. 193-194.
21 Luis Vicente Varela et Bernabé Lainez, El Brasil y la Argentina…, op. cit., p. 177.
22 « O banquete Militar », O Paiz, 12 août 1899, ano XV, n° 5424, Rio de Janeiro, p. 1.
23 « No campo de S. Cristovão », O Paiz, 12 août 1899, ano XV, n° 5424, Rio de Janeiro, p. 1.
24 « A manifestação dos operários », Jornal do Brasil, 14 août 1899, ano IX, n° 226, Rio de Janeiro, p. 1.
25 Luis Vicente Varela et Bernabé Lainez, El Brasil y la Argentina…, op. cit., p. 126.
26 Rui Barbosa, « Nota de protocolo », A Imprensa, 3 juillet 1899, Rio de Janeiro. In Rui Barbosa, Obras Completas…, op. cit., p. 21.
27 Ibid., p. 22.
28 Ibid., p. 21-23.
29 « O Baile do Itamaraty », O Paiz, le 11 août 1899, ano XV, n° 5423 Rio de Janeiro, p. 1.
30 ACD, sessão do 14/08/1899, p. 140.
31 Angelo Agostini, Don Quixote, le 26 août 1899, ano V, n° 91, Rio de Janeiro.
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