Leçon inaugurale 6 novembre 1952, Conservatoire national des Arts et Métiers
p. 219-225
Texte intégral
1Lorsque l'on parle de géographie la confusion est grande. Pour le grand public, la géographie représente des souvenirs scolaires généralement désagréables, tempérés par des récits d'aventures et de belles photographies en couleurs. Les géographes ? Des voyageurs qui suivent des chemins plus ou moins frayés et qui en rapportent une heure de conférence, une heure d'évasion pour le non-géographe. Quant aux gens informés, s'ils sont scientifiques, ils rejettent loin d'eux une géographie qui ne s'enseigne guère que dans les Facultés des Lettres ; mais s'ils sont littéraires, ils se font volontiers méprisants pour ces voyageurs, manieurs de cartes et de statistiques.
2Les géographes eux mêmes sont, du reste, passablement sensibles à ces critiques et à cette incompréhension. Certains inquiets, parce que très consciencieux, se penchent sur eux-mêmes, s'adonnant volontiers à de brillants exercices d'introspection. D'autres rendent mépris pour mépris, mais ceux-là refoulent dangereusement : ils ont une terrible envie de porter une blouse blanche, signe extérieur indiscutable de la Science. Et tout cela ne fait qu'ajouter à la confusion.
3Mais laissant de côté les ignorances, écartant les vaines discussions de définition et de limites, une seule vraie question se pose, qui est de savoir si la géographie apporte à l'esprit quelque enrichissement, si elle est par ailleurs, efficace dans le monde quotidien. La réponse, je la trouve sous la plume de l'un des plus grands noms de la géographie contemporaine, le Professeur Henri Baulig. Avec cette parfaite simplicité que seule confère une longue carrière de travail scientifique, M. Baulig écrit que la géographie est une « manière de voir ». Manière de considérer les choses, les êtres, les phénomènes dans leurs rapports avec la Terre, manière de voir, il faut s'arrêter sur cette phrase qui marque en même temps toute la force et toute la faiblesse de notre discipline.
4C'est une manière de voir qui est essentiellement globale, car la géographie s'efforce toujours de saisir des rapports entre les faits. La pratique de la géographie enseigne bien vite que les rapports entre la Terre, les phénomènes et les êtres ne sont pas des rapports de cause à effet mais des interactions perpétuelles. Les géographes connaissent très bien la dialectique des faits, sans qu'ils emploient jamais la formule. Plutôt que d'analyser les phénomènes physiques, les faits démographiques, économiques ou techniques pour eux mêmes, l'étude géographique les considère dans leurs relations mutuelles et dans leurs rapports avec le milieu. C'est-à-dire que là où le technicien a tendance à isoler et découper, le géographe unit et rassemble. Tel nouveau procédé inventé pour la fabrication du coke par exemple l'intéressera beaucoup moins en lui-même que dans la mesure où ce progrès technique permettra d'utiliser le charbon d'un gisement jusqu'alors peu exploité et, par voie de conséquence, entraînera la naissance de nouveaux centres industriels. Mais le fonctionnement de ces nouvelles usines bouleversera sans doute la vie rurale d'une région ; peut-être ses paysans abandonneront-ils leurs champs pour l'usine mais en compensation ces usines fourniront les engrais qui permettront de meilleurs rendements avec moins de main d'œuvre, ou bien leur emploi rendra possible de nouvelles cultures plus rentables. Des rapports nouveaux s'établiront entre les hommes et le milieu physique, en même temps que le milieu humain lui-même sera bouleversé : un peuplement urbain succèdera à un genre de vie rurale ; la structure sociale sera changée et les attitudes mentales des habitants de cette région évolueront. L'installation de Volta Redonda ne pose t-elle pas de problèmes de ce genre ? Dans un lieu comme celui là c'est l'enchaînement des faits qui constituera l'objet de la recherche géographique.
5Il est facile de comprendre que le géographe ne s'appuie pas sur un fait isolé que l'économiste ou le sociologue ou l'ingénieur rangerait assez facilement dans un de leur tiroirs, classerait avec un minimum d'hésitation dans son herbier technique. Partant de la réalité qui est toujours complexe, le géographe la saisit d'abord dans sa totalité. Ensuite il s'efforce, comme le dit encore le Professeur Baulig, d'expliquer et de comprendre. Expliquer, cela veut dire développer comme on développe un rouleau de papier ou, si l'on préfère, comme on démonte un mécanisme pour en voir toutes les parties.
6Mais tout en démontant le mécanisme il faut prendre bien garde à la façon dont s'en ajustent les morceaux car c'est précisément l'ajustement de ces morceaux qui assure le fonctionnement du mécanisme. Tout en expliquant, il s'agit de comprendre, c'est-à-dire de prendre ensemble les différents éléments. Une ligne de chemin de fer, par exemple, ce n'est pas seulement le tracé de la voie, ou la vitesse des trains, ni la liste des villes qu'elle dessert, ni le nombre de voyageurs et le tonnage des diverses marchandises qu'elle transporte. C'est tout cela ensemble, en y ajoutant les capitaux qui assurent son fonctionnement, les activités qu'elle suscite les concurrences qu'elle subit et bien d'autres choses encore. L'économiste se limiterait à l'étude de quelques uns de ces aspects, le technicien à d'autres, le spécialiste des questions démographiques à d'autres encore. Le géographe les prendra dans leur totalité et les considérera comme un tout dont toutes les parties sont solidaires.
7Le propre de l'étude géographique est donc constitué par des ensembles complexes, des « combinaisons géographiques » pour reprendre la formule du Professeur Cholley. Mais ces combinaisons ont un substratum solide : la Terre. Et la Terre, cela ne veut pas dire seulement la surface accidentée du sol, mais aussi le sous-sol, les plantes, le climat, le milieu biologique. Il faut voir comment et pourquoi existe cette combinaison géographique en ce point précis du globe. Elle occupe une certaine partie de l'espace ; elle s'impose au milieu naturel et elle en est en même temps la conséquence. Elle se transforme sans cesse car tout ce qui vit est dynamique : il faut donc aussi voir comment ce complexe géographiques évolue et pour quelles causes.
8On demandera sans doute comment reconnaître ces complexes géographiques. Car, s'il est facile avec nos instruments scientifiques de mesurer les phénomènes physiques ou chimiques les plus menus, comment voir un complexe ? Le premier point de la méthode géographique, ainsi que je l'ai déjà noté dans mes Ensaios de Geografia Humana (São Paulo, 1940), consiste à ouvrir les yeux sur les paysages. Le géographe doit savoir regarder, et là où un œil non averti ne voit que lignes et couleurs, lui saisit la signification profonde, la valeur humaine du paysage. Mais si plein d'enseignement que soit un paysage, il n'est pas tout et, pour mieux le comprendre, il est nécessaire, et c'est le deuxième point de notre méthode, de pouvoir le dépasser. Il ne suffit pas devant un décor industriel comme celui de la banlieue de Paris ou de São Paulo, de parler des fumées des cheminées, d'énumérer les usines et de décrire le va-et-vient des masses ouvrières. Il faut encore se demander quelles structures économiques sont associées à ce paysage dont elles sont à la fois causes et conséquences. Pas plus qu'il n'est suffisant, en traversant une campagne, de noter sur son carnet de route : à droite du blé, à gauche des pâturages, etc. On m'a raconté que c'est à peu près ainsi que procèdent parfois certains géographes nord-américains : ils partent en auto et tout en roulant, s'inscrivent automatiquement, par un jeu de boutons que l'on presse, à x kilomètres champs de blé, à y kilomètres champs de maïs, le tout complété par quelques notations sur l'altitude et la nature du terrain. Mais où est l'homme là-dedans ? Où est le créateur de ce paysage de blé et de maïs ? Comment vit-il ? Quel type de propriété est associé à cette culture ? Dans quelle organisation économique est-elle intégrée, qui lui donne sa prospérité ou bien qui la rend fragile à la moindre dépression boursière ? Il me semble que ce sont là pourtant des questions essentielles et la simple description du paysage n'apporte pas grand chose à leur solution.
9Il faut donc dépasser le paysage. Il est le terrain de travail, à condition d'en sortir. Il ne s'explique pas exclusivement par lui-même mais aussi en faisant appel à des facteurs très divers qui n'y sont pas toujours directement perceptibles, tels que les structures sociales, les structures économiques, l'organisation du travail, les niveaux de vie et les modes de pensée des habitants. Structure de la production, structure sociale, niveau de vie et mentalité, sommes-nous certains que la géographie économique leur ait toujours accordé l'importance qu'ils méritent ? Son évolution depuis un demi-siècle est tout à fait révélatrice et vaut la peine qu'on s'y arrête un instant.
10Au commencement du siècle, la géographie née en Europe, elle était encore européocentrique. Ce qu'on enseignait à cette époque c'était la géographie des grandes puissances : l'Angleterre, l'Allemagne, la France, etc., comme si seules ces grandes puissances eussent existé. Le reste du monde, les colonies et leurs populations, les pays secondaires et leurs difficultés, n'étaient guère étudiés pour eux-mêmes, en eux-mêmes, mais bien plus en fonction des intérêts des grandes puissances. La géographie économique au début du xxe siècle était une géographie de la Puissance.
11Ainsi comprise ; elle restait encore très énumérative et fort peu explicative. Et, comme pour énumérer il faut classer, la classification se faisait par ordre de puissance. Un manuel de géographie de la belle époque préfigure les commentaires d'un journal sportif sur tel record : course du charbon (course de fond, évidemment) : 1ère l'Angleterre, 2ème l'Allemagne qui, bien revenue au sprint, inquiète sérieusement le vieux vétéran britannique. Course du coton : une « américaine » bien sûr, car les Etats-Unis dominent de loin le peloton et contrôlent la course de bout en bout. On ne parle que des champions ; les pays moins heureux qui travaillent pour les « Grands », restent dans l'ombre. Pour suivre la comparaison je crois bien que le chroniqueur sportif l'emporte encore sur cette ancienne géographie car, lui, il ne manque pas de décrire les méthodes d'entraînement de ses champions, de parler de leurs gains royaux. Alors que le vieux manuel était muet sur les méthodes de production aussi bien que sur les capitaux employés et sur la condition des producteurs.
12Et pourtant une expérience quotidienne nous l'apprend bien, ce sont des problèmes fondamentaux. Nous savons maintenant que l'on donnera une image fausse du monde colonial si l'on se contente d'énumérer les colonies, le nombre de leurs habitants et la liste de leurs produits. Nul de nous n'ignore que considérer ainsi la géographie économique du Commonwealth britannique ou de l'Union Française serait non pas seulement effleurer la réalité mais aussi s'obstiner à l'ignorer dangereusement.
13Nous savons aussi qu'il ne suffit pas qu'un sol soit fertile et un sous-sol riche en minerais utiles pour que ces richesses latentes soient pleinement mises en valeur et pour que les producteurs en reçoivent une amélioration de leur bien-être. Ce qui différencie le mieux les pays, ce n'est pas seulement le volume de leur production mais surtout les modes de production. La cause de l'inégal développement des régions du globe ne réside pas tant dans l'inégalité des richesses naturelles que dans les différences d'organisation technique, économique et sociale. Les formes de la production et son niveau, les genres de vie des sociétés intégrées dans ces formes dépendent moins des données immédiates de la nature que de ces multiples facteurs humains. En étudiant les complexes géographiques à travers l'espace, la géographie apporte donc une image du monde.
14Cette image du monde, qui colle à la réalité, est aussi une représentation du monde car, à chacune de ses démarches, la géographie rencontre et affirme la solidarité de ses composants. Monde complexe, et tous ses éléments sont solidaires. On peut bien abaisser tous les rideaux que l'on voudra, organiser tous les cordons sanitaires qu'il plaira, l'échec est au bout de ces vains efforts. Que l'on transforme en un pays riche les déserts de l'Asie Centrale, que l'on exploite soudain des montagnes de fer du Brésil ou du Vénézuela, que l'on mette en marche une usine hydro-électrique sur le Rhône, et les effets n'en seront pas limités ni aux environs proches, ni même aux frontières des pays. La résonance en sera infiniment plus vaste. La solidarité du monde, tel est le meilleur enseignement de la géographie. Et si, par ses études et sa méthode sans cesse perfectionnée, le géographe arrive à apporter cette contribution à la connaissance humaine, la valeur de la géographie est entièrement justifiée.
15Reste à savoir si, pratiquement parlant, la Géographie trouve sa place dans le monde moderne. La question fera peut-être sourire plus d'un lecteur qui, entraîné par ses souvenirs d'écolier ou accoutumé à considérer comme littérature géographique ce qui n'est que récit d'exploration, n'envisage guère des applications à la Géographie. A quoi pourrait-il être utile d'appliquer la géographie ? On ira volontiers consulter un savant chimiste, un éminent juriste, ou un maître de la psychologie : l'industriel, le plaideur, le malade attendent de ces hommes de science des expertises, des avis, des soins qu'eux seuls sont capables de donner. Mais consulter un géographe, pour quoi à quoi bon ? Ainsi, la seule fonction du géographe serait, en enseignant la géographie de préparer pour demain d'autres petits géographes qui, à leur tour seraient comme lui des professeurs. Admettons pour un instant sans pousser la théorie à l'absurde, que le rôle du géographe se borne bien à un rôle d'enseignement. La géographie, telle qu'elle est actuellement conçue, a une valeur formative telle qu'elle est indispensable à l'homme moderne. Puisqu'elle fournit une représentation du monde, il est souhaitable qu'elle soit mise au programme de toutes les formations intellectuelles. De même qu'il n'est pas concevable qu'un futur avocat soit exclusivement féru de latin et d'histoire, il n'est pas admissible qu'un technicien, ingénieur, agronome ou autre reçoive une éducation étroitement bornée à sa technique : sa profession le mettra en contact de bien des réalités qu'il sera incapable de comprendre s'il ignore le monde, c'est-à-dire s'il n'a qu'une trop faible formation géographique. Dans la culture générale, qui, au milieu du xxe siècle est indispensable au progrès, et surtout au progrès technique, la géographie tient une place de plus en plus grande.
16Mais la géographie a autre chose qu'une valeur éducatrice : elle a une utilité pratique : c'est, pour l'homme moderne, un outil moderne. La recherche géographique n'est pas seulement de la « recherche pure » ; elle est déjà un instrument de travail au service de la collectivité. Les exemples de l'efficacité de la géographie ne manquent certes pas je rien citerai que quelques uns. En Belgique, un décret royal de 1946 a créé au Ministère des travaux Publics un cadre de 29 géographes. Qu'attend-on d'eux ? Une participation aux travaux de planification régionale, c'est-à-dire d'utilisation et d'aménagement rationnels du territoire. Pratiquement, c'est dans la région de Liège que l'application de la géographie aux besoins de la collectivité a été le plus poussée. Traversons la Manche et considérons les Anglais, pourtant si traditionalistes et, dit-on, si rebelles aux nouveautés. Chez eux comme chez les Belges, l'utilité de la géographie n'a pas été méconnue. Pendant la guerre, alors qu'il fallait développer la production agricole pour contribuer à atténuer les effets de la guerre sous-marine et limiter les importations alimentaires, c'est à un géographe, Sir Dupley Stamp, qu'incomba la charge de réorganiser l'agriculture. Cela signifie non seulement un choix entre les différentes branches de l'agriculture mais aussi une sélection des contrées les plus idoines à chacune de ces branches ; cela impliquait aussi des problèmes de main d'œuvre, des transformations de techniques agricoles en fonction des conditions physiques, des problèmes de transport, en somme un de ces « complexes géographiques ». Depuis la guerre, les géographes anglais ont été appelés à collaborer aux plans d'équipement régionaux, aux problèmes de reconstruction et localisation des industries. Et cet appel aux géographes ne consiste pas seulement à assister aux réunions de quelques commissions : il y eut un travail effectif d'enquêtes, suivi de propositions et de réalisations.
17On sait quel a été en U.R.S.S. le développement de régions qui n'avaient jadis tenu qu'un rôle très secondaire dans l'économie de la Russie et qui sont devenues d'importants centres de population et de production : certaines parties de la Sibérie, l'Asie Centrale, l'Oural. Dans chacune de ces régions, l'essor moderne ne repose pas exclusivement sur l'exploitation d'une richesse naturelle immédiatement utilisable, bassin houiller, gisement de pétrole, aptitude à une certaine culture. On a pris soin de créer à partir de ces vocations naturelles des régions économiques aussi complètes que possible, et non plus étroitement spécialisées. Des entreprises de ce genre supposent des enquêtes préliminaires, des confrontations de points de vue et, finalement, des décisions. Les décisions relèvent des pouvoirs politiques. Les confrontations de points de vue et les enquêtes préliminaires sont faites et menées par des spécialistes auxquels sont mélangés les géographes.
18Documentation, plus que solution, voici ce que peut et doit apporter le géographe. Son apport consiste surtout à replacer les solutions des techniciens dans le cadre des conditions naturelles locales et dans le cadre des données humaines (et par humain, il faut entendre tout ce qui est humain et ne peut-être arbitrairement dissocié). Le géographe aide à faire la synthèse des observations émanant des différents techniciens. Mais l'utilité des recherches géographiques, conduites par des hommes dûment préparé, n'est pas moins grande pour les grandes affaires privées. Tout comme aux collectivités publiques, le géographe a quelque chose de positif à apporter aux chefs d'entreprise privés. Il le peut d'abord parce qu'il est dégagé des vues immédiates de l'industriel, du banquier ou du grand homme d'affaires qui, visant un but précis, ne peuvent tout voir. Il le peut aussi parce qu'il étudie les faits scientifiquement, avec un parfait désintéressement qui lui permet de mesurer à leur juste valeur les difficultés comme les facteurs favorables. J'en voudrais donner un preuve qui m'a été récemment fournie au cours d'une réunion d'hommes d'affaires français Alsaciens. Il y avait là des banquiers des industriels, des représentants des chambres de commerce et des chambre d'agriculture : tous hommes du pays, parfaits connaisseurs de sa nature et de ses hommes ; tous esprits solides peu disposés à se perdre dans les nuages des raisonnements intellectuels et ayant un sens aigu de leurs intérêts les plus matériels. Avec eux siégeaient des représentants des syndicats ouvriers chrétiens et quelques hauts fonctionnaires de la région. Un de mes collègues, professeur de géographie, leur a rapidement exposé quelques unes des conclusions pratiques où l'avaient amené ses recherches universitaires sur la plaine d'Alsace étudiée sous l'angle de la géographie humaine. A la fin son exposé, tous ces hommes avertis tinrent à lui dire qu'il leur avait révélé maintes choses qu'ils ignoraient. Cartes agraires, démographiques, économiques, le géographe avait fait voir à ses auditeurs bien des faits sociaux et économiques qu'ils ne soupçonnaient pas : il leur fit comprendre des problèmes qui, de leur propre aveu, pèsent sur eux et il put même se risquer à hasarder des solutions que leur connaissance empirique des faits ne repoussa pas.
19La géographie a donc quelque chose de directement utilisable à fournir aux entreprises modernes. Envisage-t-on d'irriguer le Languedoc ou de développer les plantations de coton au Soudan, songe-t-on à construire un barrage ou à installer une usine, l'étude géographique devrait être à la base du projet. Car le problème n'est pas seulement d'organiser l'espace, il est aussi de bien l'organiser, c'est-à-dire en ne bornant pas son horizon à des considérations techniques mais en reconnaissant toutes les incidences de l'aménagement envisagé. Or ce sens des incidences n'appartient qu'à ceux qui se sont familiarisés avec les méthodes de travail de la géographie. C'est en cela aussi que la géographie est un outil moderne.
20Leçon inaugurale du 6 novembre 1952, Conservatoire national des Arts et Métiers
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