La recherche géographique au Brésil
p. 57-64
Texte intégral
1Lors de l'arrivée de Pierre Monbeig au Brésil, en 1935, la recherche en géographie, et particulièrement en géographie humaine, était embryonnaire. Dans les écoles supérieures et dans les lycées, on ne se souciait que d'énumérer aux élèves les principaux accidents de terrain, les localités et les régions, dont les noms devaient être appris par cœur. Les relations entre ces faits géographiques et les phénomènes sociaux n'étaient pratiquement pas pris en compte. Les professeurs n'avaient pas suivi de formation spécialisée, ceux qui étaient diplômés l'étaient en droit, en médecine ou en génie civil, et étaient donc autodidactes dans la matière à laquelle ils se consacraient. Quelques-uns avaient acquis d'importantes connaissances, mais le travail de terrain, utilisant pleinement l'observation directe, n'était guère pratiqué.
2La création d'Universités changea cette situation. La géographie, rattachée à la Faculté de philosophie, sciences et lettres, devait justement former des professeurs spécialisés pour l'enseignement secondaire et supérieur. Nommé à la chaire de géographie humaine de l'Université de São Paulo, Pierre Monbeig attira immédiatement l'attention des étudiants sur les liens étroits existant entre l'organisation des sociétés et leur localisation dans l'espace, une perspective dans laquelle l'histoire et la sociologie devenaient des compléments indispensables à la pleine compréhension des phénomènes géographiques. Si, dans le travail du géographe, les localisations restaient le point de référence autour duquel s'ordonnaient les dimensions sociales, économiques et politiques, leurs caractéristiques ne pouvaient être interprétées de façons sûre sans prendre en compte ces dernières. Et réciproquement les autres perspectives ne prenaient toute leur signification que quand on en connaissait l'implantation spatiale. Pierre Monbeig élargissait ainsi les limites de la géographie humaine, et cette nouvelle façon de faire devait selon lui orienter aussi bien le recueil des données que leur analyse.
3Quand la géographie d'un pays est encore dans l'enfance, ce qui était alors le cas du Brésil, l'observation directe est l'un des instruments majeurs du chercheur, et ce d'autant plus qu'il s'agit de régions contrastées et dont beaucoup sont encore mal connues. Pierre Monbeig n'abandonna pas les autres méthodes, mais les appuya sur le données recueillies sur le terrain. Son travail de professeur ne se limita donc pas à la seule didactique, à la transmission des connaissances : au-delà de l'organisation d'études visant un diplôme, il créa et développa les recherches de terrain, par l'organisation d'excursions avec les étudiants. L'étude d'un thème avait pour point de départ un relevé bibliographique où les travaux des diverses disciplines, concernant la localité à étudier, étaient analysés de manière critique : il montrait ainsi aux étudiants, par l'exemple, la façon de dépasser les limites de la géographie, de la lier aux disciplines voisines pour mieux comprendre la réalité. Après cette phase préliminaire, il partait avec son équipe vers le lieu choisi, en de véritables expéditions dont, des années plus tard, ces jeunes gens, devenus à leur tour professeurs, se souvenaient avec nostalgie.
4Sur ces bases méthodologiques, Pierre Monbeig a réalisé au Brésil, et principalement à São Paulo, un énorme travail de recherche, dont il a énuméré les difficultés dans l'introduction de son œuvre la plus importante, Pionniers et planteurs de São Paulo1 Dans les années 30, la majorité des régions du pays était encore mal connue, les cartes existantes présentaient d'innombrables espaces vides où figurait la mention « territoire inexploré habité par des Indiens ». L'état de São Paulo, le plus développé du pays, ne faisait pas exception, et une grande partie de l'ouest, dans la zone délimitée par le Rio Grande, le Paraná et le Parapanema, ne comptait aucune agglomération. C'est pourquoi le résultat de ses recherches, outre leur valeur propre, constitue une mine de documents précieux, dont la publication intégrale serait, aujourd'hui, de grand utilité pour le pays.
5Sa situation de géographe dans une société comme la société brésilienne, pauvre en documents fiables, était difficile. D'un autre côté elle était aussi privilégiée, car il avait à portée de la main un champ de recherche pratiquement vierge. Comme il l'expliquait dans son introduction2 « Naissance et formation du paysage rural, fondation et croissance des villes, organisation des des réseaux de communication, mélange des races, ainsi que l'élaboration d'une mentalité régionale, voilà l'immense processus à l'œuvre sous nos yeux ». Telle était la réalité qu'il lui revenait d'analyser, une réalité éminemment mobile, ce qu'il justifie ainsi : « plus qu'une étude des genres de vie, c'est celle d'une société en mouvement que j'ai cherché à faire ». Il s'écartait donc du cap habituellement suivi par la géographie humaine, qui se cantonnait à la description de l'organisation de l'espace sous l'influence des types de peuplement et des activités des individus. Inclure dans sa recherche les changements de l'occupation du sol et les conflits humains lui paraissait de plus en plus indispensable à mesure qu'il réfléchissait sur la ville où il vivait : São Paulo se transformait rapidement, et le milieu naturel s'en ressentait fortement. Ainsi, en raison même des caractéristiques de la société où il vivait, l'œuvre de Pierre Monbeig, outre son œuvre de géographe, fut aussi une œuvre d'historien et même de sociologue.
6Cette richesse des approches apparaît clairement dans une recherche qu'il mena en 1949 et qui fut publiée en 1953 : La croissance de la ville de São Paulo. La vitesse à laquelle se produisaient les transformations de la ville étaient époustouflantes pour qui venait d'Europe, où les villes ne se modifiaient, en temps normal, qu'à un rythme beaucoup plus lent. En compulsant des documents anciens, il se rendit compte qu'au cours des trois premiers siècles de son existence la ville avait connu une expansion très lente. Puis, subitement, à partir de la seconde moitié du xixe siècle, l'afflux des étrangers l'avait bouleversée, déclenché une croissance de rythme tout différent : alors qu'en 1870 la ville avait 26 040 habitants, en 1940 elle en comptait 1 300 000. Son aspect physique avait lui aussi été bouleversé par cette croissance, et au lieu de s'étendre, d'occuper une superficie toujours plus vaste, la ville avait commencé à connaître un autre type d'occupation de l'espace, s'étendant verticalement, avec l'apparition des gratte-ciel. Avec la pression démographique, la précarité des transports et des services avait contribué de façon décisive à ces changements.
7La vitesse à laquelle les quartiers perdaient leurs caractéristiques originelles, pour en acquérir de nouvelles, était tout aussi remarquable. L'arrivée incessante de migrants était évidemment un des facteurs primordiaux de la croissance accélérée de la ville. Mais, contrairement à ce qui se passe habituellement, leur répartition spatiale n'était pas fonction de leur nostalgie de la terre natale, qui les aurait conduits à rechercher la compagnie de leurs concitoyens et à conserver, en se réunissant dans certains quartiers, leur sentiment national. Monbeig a montré que leur distribution dans l'espace pauliste était contrôlée avant tout par des facteurs économiques et sociaux. Les immigrants de répartissaient dans les différents quartier en fonctions de leurs revenus et il n'existait guère de regroupements significatifs de telle ou telle nationalité.
8Sans doute l'industrialisation, visiblement engagée, avait-elle été favorisée par la croissance démographique, mais deux autres facteurs avaient agi concomitamment : la transformation du travail dans les campagnes que connaissait l'état de São Paulo, où les petits producteurs et les métayers étaient expulsés de leurs terres, et l'ouverture de nouveaux fronts pionniers dans ce même état et dans l'état voisin du Paraná.
9Ce dernier fait avait été peu étudié, bien que le rapide développement du nord du Paraná, où de nouvelle villes surgissaient en même temps que croissait la production agricole, ait ouvert de nouveaux marchés pour les produits industriels. Parallèlement à cette ouverture, se produisait une crise chez les petits producteurs ruraux plus ou moins indépendants, crise causée par la transformation des cultures et par la diffusion de nouvelles techniques. D'importants contingents de main d'œuvre se trouvaient donc libérés et disponibles pour la croissance urbaine ou pour la migration vers les fronts pionniers. De ce fait, l'agriculture vivrière, qui était assurée par ces petits producteurs, connaissait un inévitable déclin, dont les effets se faisaient sentir, bien que faiblement, dans la ville de São Paulo. Un autre problème commençait d'ailleurs à surgir, que les classes sociales hégémoniques avaient jusque là négligé : le chômage faisait son apparition, bien que l'expansion des chantiers ait absorbé une bonne partie des immigrants ruraux. Même si une bonne partie d'entre eux trouvait ainsi à s'employer, le nombre de ceux que le milieu rural expulsait était toujours supérieur à celui des emplois urbains.
10L'attention de Pierre Monbeig fut vivement attirée par l'ouverture de nouveaux fronts agricoles — la « marche vers l'Ouest » — et par le fait qu'ils étaient l'un des moteurs de la croissance de la ville, ce qui n'avait jusque là jamais été détecté dans les études urbaines. Il observa que les zones pionnières, en expansion rapide, bien qu'assez distantes de São Paulo, lui étaient cependant étroitement liées Il en conclut que la croissance de la ville et l'évolution de ses fonctions (en l'occurrence l'industrialisation) « étaient complémentaires des transformations de la frange pionnière. Marche pionnière et croissance de la capitale étaient comme les deux parties d'un diptyque ».
11Au moment de la publication de cette étude, en 1953, paraissaient les premiers résultats du recensement de 1950. Or Pierre Monbeig avait terminé ses recherches en 1949, et ses observations étaient basées sur le recensement de 1940. Il avait constaté que durant la décennie la croissance générale de la ville s'était accélérée et que le grand São Paulo représentait alors 2 300 000 habitants, c'est à dire un million de plus que dix ans plus tôt, une évolution qui marquait un changement de cap. Il fit donc un sondage, dont il publia le résultat en note finale de son travail. Il confirmait l'orientation diagnostiquée au cours de années 40 : construction d'une quantité croissante de gratte-ciel, ouverture de nouvelles avenues qui modifiaient l'aspect des quartiers ; expansion de voies de communication, marquée par la liaison avec Rio de Janeiro (qui était alors la capitale du pays) par un pont aérien, et avec Santos par une autoroute ; expansion industrielle à grande échelle. Et il concluait :« il nous a paru préférable de nous en tenir à notre texte de 1949, dont les conclusions ne paraissent pas devoir être modifiées3.
12Trente cinq ans après la la publication de son essai, il est intéressant de revoir les observations et conclusions de Pierre Monbeig à la lumière de la situation actuelle de la ville. La croissance accélérée s'est poursuivie : le grand São Paulo compte aujourd'hui près de 14 000 000 d'habitants. La physionomie de la ville a certainement été beaucoup transformée par l'ouverture de nouvelles avenues, la construction de tunnels et de viaducs. Le vieux Triângulo, où était concentré le quartier des affaires et des banques, a perdu sa prédominance ; l'avenue Paulista, où habitaient il y a cinquante ans les grands industriels, les gros commerçants, les grands fazendeiros, les membres les plus réputés des professions libérales, a perdu son caractère résidentiel et est devenu le centre d'affaires par excellence, marqué par la construction des imposants gratte ciel des banques. Des quartiers résidentiels se sont transformés en quartiers commerciaux, ou, entrés en décadence, renferment des courées sordides. Π n'existait pas de favelas à l'époque de l'étude de Pierre Monbeig, mais elles sont aujourd'hui innombrables, elles sont nées de la croissante accélération de la croissance urbaine et de la spéculation urbaine déchaînée, ainsi que de la pauvreté de la majeure partie des immigrants, pour qui les favelas sont un solution au problème du logement.
13Cependant, malgré des transformations aussi flagrantes, les mécanismes diagnostiqués par Pierre Monbeig ne semblent pas avoir tellement changé. La verticalisation de la ville, la multiplication des gratte-ciels, restent liées à l'afflux de nouveaux habitants, à la spéculation immobilière, aux difficultés de transports, qui amènent les familles à s'entasser aux endroits qu'elles jugent plus favorisées. La répartition de la population entre les quartiers et la construction de nouveaux quartiers résidentiels reste commandée en premier lieu par les niveaux de revenus, malgré les efforts entrepris par telle ou telle administration de l'état ou de la ville en vue d'établir une planification plus ou moins rationnelle de l'occupation de l'espace. Il reste très rare de trouver des quartiers fondés sur une différenciation ethnique : le quartier juif ou le quartier japonais, par exemple, ont vu leur apparition favorisée par des facilités commerciales ou par l'action d'un facteur —le tourisme— qui cherche à développer les aspects exotiques d'une ville à l'apparence si monotone.
14Parmi les mécanismes responsables de la physionomie de la ville et à l'œuvre dans sa croissance, ceux que Pierre Monbeig signalait dans son œuvre, n'ont apparemment pas tellement changé et se retrouvent dans le développement urbain actuel. Dans le milieu rural pauliste et brésilien, les transformations des relations de travail (dont il avait montré en 1949 qu'elles étaient un facteur responsable de la croissance urbaine démesurée) se sont accélérées, ce qui a amené deux résultats : l'intensification de l'exode rural et l'ouverture de nouveaux fronts pionniers. Il est vrai que le frange pionnière est aujourd'hui située plus loin de la ville de São Paulo, en Amazonie, dans le Mato Grosso, dans le Goiás ; elle est pourtant alimentée en ressources de toute sorte par São Paulo, ce qui, en retour, renforce l'expansion d la ville et de l'état, car les zones pionnières deviennent des consommatrices de leurs productions industrielles et des services techniques que détient la ville. Les constatations faites par Pierre Monbeig en 1949 ne semblent donc pas devoir être révisées : la liaison étroite entre la ville tentaculaire et les zones pionnières reste bien vivante.
15La production vivrière a cependant diminué sensiblement, tant dans les zones anciennes que dans les nouvelles. L'attirance pour les produits agricoles « nobles », c'est à dire tournés vers l'exportation et la consommation industrielle (par exemple la canne à sucre pour la production d'alcool destiné aux moteurs des automobiles), se fait sentir chez les agriculteurs, ce qui les amène à négliger les productions vivrières. Ce problème, que Pierre Monbeig avait aperçu dès les années 40, n'a fait que s'aggraver depuis cette époque et est devenu, comme il l'avait prévu, un problème national. Et les difficultés sociales de la ville de São Paulo ne se sont pas seulement aggravées, mais aussi multipliées. Comme il l'avait annoncé les classes dirigeantes n'ont pas pu les ignorer et ils ont laissé leur marque dans les promesses des politiciens comme dans les revendications des travailleurs.
16Pour expliquer les passage de la petite ville coloniale de jadis, dont l'occupation du sol était horizontale, à la ville moderne, dominée par des lignes verticales, Pierre Monbeig avait utilisé le terme de mutation, qui signifie rupture : c'est qu'il y avait eu une véritable rupture entre les processus sociaux à l'œuvre dans la première et ceux que connaissait le xxe siècle. Et au cours de 35 ans écoulés depuis ses travaux, il ne semble pas que de nouvelles ruptures aient marqué les processus en cours, bien que la physionomie de la ville ait été profondément transformée. Celle qu'analysa Pierre Monbeig se serait, selon lui, produite principalement dans les années 20, quand la croissance urbaine avait changé de rythme. Pour compléter son raisonnement, on peut diviser le développement de la ville de São Paulo en deux périodes, une période de rythme tranquille, qui a duré environ trois siècles, pendant lesquels il y eut évidemment des moments d'accélération, qui ne changèrent pourtant pas les habitudes (résidentielles notamment) puis, à partir des années 20, un rythme de croissance vertigineux, qui avait déjà inspiré à Mario de Andrade son beau poème Paulicéia desvairada.
17Les transformations de la ville, qui ont été véritablement extraordinaires au cours de ces soixante dernière années, découleraient de ce nouveau rythme, qui existe encore aujourd'hui. Il s'agirait là, pour reprendre un concept de Fernand Braudel4, d'un rythme de « longue durée », tandis que la transformation physique de la ville se produit dans la « courte durée » ; le premier peut durer des siècles, tandis que le second s'épuiserait rapidement. Il y aurait donc une séparation entre ce qui apparaît au niveau de l'aspect extérieur de la ville et les processus en cours en son sein. Lié à la physionomie de la ville, le rythme de courte durée est perçu directement par les habitants et les observateurs. Relié aux mécanismes souterrains, le rythme de longue durée ne peut être découvert que par la recherche et l'étude.
18La théorie sociologique des « paliers » ou des « niveaux » de la réalité sociale, énoncée par Georges Gurvitch, approfondit davantage l'explication. Selon cette théorie, l'aspect physique de la ville appartiendrait aux niveaux les plus superficiels de la société urbaine, tandis que les processus sociaux relèveraient de niveaux plus profonds5. Et de fait, les mécanismes diagnostiqués par Pierre Monbeig n'étaient pas visibles à l'œil nu, ils ont été décelés par l'analyse, tandis que les modifications physiques étaient immédiatement visibles. Les premiers ont été détectés dans les structures sociales et économiques profondes, inscrits dans les hiérarchies et les valeurs spécifiques de la société globale dont la ville faisait partie. En réalité, ces structures et ces valeurs ne semblent pas avoir encore subi de grandes transformations, au Brésil, au cours de ce siècle.
19C'est donc ainsi, en analysant en profondeur cette réalité, en dépassant la simple description physique de la ville et de la distribution des groupes sociaux en son sein, en partant de l'utilisation de l'histoire et de la sociologie, que Pierre Monbeig mit a nu des processus qui ont permis une meilleure compréhension de ce qui se passait. Son diagnostic ne s'appuyait pas sur des théories explicatives, comme on l'a tenté ici, car cela n'entrait pas dans ses intentions ; il voulait en revanche sonder les profondeurs de la société urbaine dans laquelle il vivait, et qui était si différente de la sienne.
20Le développement des recherches de terrain en géographie humaine, dont il fut le responsable à l'Université de São Paulo, a été si fécond qu'il est impossible d'imaginer un retour à des études purement livresques. Sans aucun doute ses qualité personnelles - ouverture chaleureuse aux autres, enthousiasme pour la recherche et la connaissance, dynamisme, inépuisable énergie face aux tâches à entreprendre - ont constitué des atouts importants, qui lui ont permis de mener de front et avec succès ses recherches et la formation de ses étudiants. Au Brésil, et plus tard en France, il sut enthousiasmer de jeunes chercheurs, prodiguer des encouragements et des critiques dans un climat de grande sympathie. A l'Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine, dont il fut le directeur pendant de nombreuses années, il donna aux études sur le Brésil une place importante ; grâce à ses efforts, l'Institut est aujourd'hui doté d'une excellent bibliothèque et de l'un des plus importants centres de documentation sur le Brésil.
21Pierre Monbeig a laissé un grand nombre d'études sur le Brésil, principalement des articles dispersés dans de nombreuses revues, des deux côtés de l'Atlantique. Ces travaux précieux n'ont touché qu'un cercle restreint de collègues et d'étudiants, c'est à dire la communauté scientifique à laquelle il appartenait. Il ne figurent pas, que l'on sache, sur les bureaux des dirigeants du pays, ni sur ceux des politiciens qui ambitionnent de jouer des rôles importants dans la vie nationale. Et pourtant, ces travaux leur donneraient des connaissances adéquates et profondes de la réalité sociale du pays, de ses mécanismes, des transformations en cours. S'ils étaient analysés avec attention, ils les aideraient certainement à trouver des solutions meilleures et plus efficaces aux innombrables et graves problèmes qui affligent actuellement le pays.
Notes de bas de page
1 Librairie Armand Colin, 1952.
2 op. cit. p. 9.
3 Pierre Monbeig, La croissance de la ville de São Paulo, Grenoble, Institut et revue de Géographie alpine, 1953.
4 Fernand Braudel, « Histoire et Sciences sociales : la longue durée », Paris, Annales Economies, Sociétés, Civilisations n°4, 1958.
5 Georges Gurvitch, « La vocation actuelle de la sociologie », Problèmes de sociologie générale, Paris, PUF, 1958.
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