Introduction

1À l’époque où j’étais encore étudiant, j’ai eu la chance de participer à un colloque de trois jours célébrant le 93^e anniversaire de Norbert Elias. Étaient entre autres présents Pierre Bourdieu, Johan Heilbron, Roger Chartier, Pieter Reinhardt Gleichmann, Johan Goudsblom et Abram de Swaan. Ces deux derniers avaient eu la gentillesse de m’inviter aux séances à huis clos. Je me souviens très bien que Norbert Elias disait : « J’aurais aimé connaître plusieurs langages afin de pouvoir m’adresser à chacun d’entre vous dans sa propre langue. » Le dernier jour de ce colloque, juste avant la séance plénière publique, Bourdieu devait faire un point de synthèse. Il était midi et j’accompagnais Pierre Bourdieu et Roger Chartier acheter un sandwich typiquement hollandais près de l’église Westerkerk. Soudain, il se mit à pleuvoir et nous fûmes contraints de courir un sprint pour nous abriter dans mon bureau, là même où vécut Descartes et où l’on a une vue sur le fameux marronnier dont parle Anne Frank dans son journal. Je portais les notes de Bourdieu qu’il avait écrites à la main. Une partie était mouillée, et donc illisible. De retour à l’université d’Amsterdam, où se tenait donc la dernière séance publique du colloque, Bourdieu fut alors obligé d’improviser une partie de son discours. Je retiens de cette petite anecdote le framing : notes au crayon, discours mouillé et colloque international. 

2Pierre Bourdieu n’a jamais utilisé le concept de framing (cadrage), même s’il a publié l’ouvrage d’Erving Goffman, Les Cadres de l’expérience, dans sa collection « Le Sens commun » en 1991. Ce concept pourrait être ajouté à l’arsenal théorique de Bourdieu dans un souci pratique de coder et d’analyser les données de terrain. La notion de framing a connu des théorisations et des applications multiples depuis les années 1990 [Bennett, 1996]. On peut citer les travaux de Pippa Norris [1995], William Gamson [1996], Holli Semetko & Patti Walkenburg [2000], mais c’est Robert Entman [2009] qui en a fait un instrument de codification pertinente des données empiriques.

3La notion de framing pourrait ainsi compléter l’analyse bourdieusienne de la télévision, pour analyser les « arrêts sur images » : comment le cadreur essaie de contrôler l’émission en transformant l’événement de façon à pouvoir influer sur le public. L’événement médiatique devient une instance de légitimation du champ politique en important une vision unique, bien souvent morale, du monde social. La présidence de Donald Trump aux États-Unis a ainsi montré comment les chaînes de télévision ont créé un clivage dans la société qui a failli entraîner la chute de la démocratie. Entman explique que lorsque les cadres (« counter-frames ») sont mal développés et que les fake news présentent de graves lacunes, les spectateurs peuvent avoir « de grandes difficultés à développer une interprétation indépendante1 ». Ce chapitre présente trois avantages de lier la notion de framing à la notion de champ.

Et si Bourdieu utilisait le concept de framing

4Bourdieu a utilisé, sans le définir réellement, le mot de frame dans la traduction anglaise de son livre intitulé Sur la télévision [1996]. Dans son intervention lors du premier Parlement des écrivains, en 1995 à Lisbonne, il estimait que le mot « cadrage » (« framing ») était trop technique. Cependant, le concept de frame est implicite dans son travail, par exemple quand il parle des effets de la dramatisation des problèmes du foulard ou des banlieues (« montrer en cachant et cacher en montrant ») [Bourdieu, cité dans Cherribi, 2017, p. 249]. Aux États-Unis, des sociologues et des chercheurs en communication politique, ce qu’on appelle désormais la mediated communication, définissent le concept de framing comme expression des effets de champ. Cet intérêt grandissant pour la théorie des champs comporte trois avantages. Le premier, c’est l’enrichissement de l’approche théorique du framing qu’on appelle dans le monde francophone « cadrage », avec la primauté des effets d’agenda-setting, c’est-à-dire « établir l’ordre du jour » [Entman, 2007, p. 163].

« Le cadrage est le processus par lequel on choisit et souligne certains aspects d’une réalité — ce qui en favorise une certaine interprétation. Le cadrage médiatique, ce sont les aspects d’une réalité (par exemple un acteur politique, un événement ou un enjeu) sur lesquels les journalistes qui la couvrent mettent l’accent. […] Le cadrage définit une problématique dans l’espace public, il en identifie l’origine, il suscite un jugement moral » [Entman, 2009, p. 24].

5Dans la littérature de la communication politique, les frames fonctionnent au niveau du discours et de l’imaginaire social à travers la médiation des médias. Avec l’introduction de la notion de champ, les frames sont replacés dans la structure sociale, en mettant l’accent sur leur dissémination dans les microcosmes politique, médiatique, culturel et social. Cette mise en relation des notions de « champ » et de « frame » permet de revenir sur la notion d’opinion publique, dont Bourdieu dit qu’elle n’existe pas [Bourdieu, 1980] : l’opinion publique est utilisée comme frame, elle-même à partir d’une réalité construite par des techniques statistiques douteuses. Le terme d’« opinion publique » est aussi un frame populiste qui renvoie à un fantasme identitaire, car les sondages d’opinion sont présentés comme si chaque opinion se valait, oubliant notamment les taux de non-réponse [Bourdieu, 1980], comme si les opinions étaient uniformes, sans diversité [Benson, 2019].

6Le deuxième avantage de la mise en relation des notions de frame et de champ est de donner une nouvelle vie à la communication politique. Cette discipline, qui commence à perdre de son importance dans l’étude des médias traditionnels, retrouve un nouvel élan, quand on rend le découpage entre les médias traditionnels, les médias sociaux et leurs différentes expressions plus abordable, à travers la notion de sous-champ. Selon Bourdieu, il y a champ s’il y a des « effets de champ » [Medvetz & Sallaz, 2018, p. 179]. Les frames expriment des relations de pouvoirs qui permettent de déterminer les effets de champ. C’est au niveau de l’évaluation morale que le verdict classe les agents sociaux dans un continuum, dont les deux extrémités définissent le degré du bien et du mal. Les frames puisent dans les paradigmes, les routines et les schèmes habituels de la production des informations. Par exemple, le paradigme de « terrorisme » fournit des analogies dont les journalistes, les élites et les citoyens ordinaires s’inspirent pour comprendre d’autres manifestations de violence. Localiser les sources politiques et la gamme complète de leur production est une bonne méthode pour saisir les effets et leurs mécanismes de production et reproduction des frame [Entman, 2009, p. 23-24].

7Le troisième avantage de la notion de framing réside dans la réflexivité qu’elle permet. L’approche réflexive aide à comprendre les limitations de recherches qui utilisent les médias comme source de données fiables [Franzosi, 2004]. Les sociologues aux États-Unis se sont ainsi intéressés au processus de cadrage des mobilisations sociales. La production de frames par les mouvements sociaux est accentuée par les réseaux sociaux : les citoyens, les militants, les professionnels de la manipulation médiatique, etc. Les changements enregistrés dans le temps sont un indicateur des effets de champ et de ce que Stuart Hall [2006(1982)] a appelé la « politique des significations ». On parle de « counter-frames » (contre-cadrages) ou de « scrambling the frames » (bouleversement des cadres) pour montrer le degré de compétition du cadrage dominant en relation avec les cadrages subalternes.

L’algorithme, instance de cadrage

8Les frames servent à véhiculer un contenu de communication politique en espérant avoir des effets et un impact sur le champ [Vliegenthart, 2019]. Quand il y a un impact sur une certaine catégorie de personnes et que le cadrage a été accepté, on parle de frame-resonance (résonance de cadre). En matière de nouveaux médias, Robert Entman montre que l’algorithme qui classe et règle les informations numériques par le biais d’un code dans un logiciel fonctionne comme une instance de framing, qui contribue à la manipulation des informations. Dans ce cadre, la notion de champ permet d’interroger la concurrence féroce qui existe dans le sous-champ des nouveaux médias. Cette automatisation du framing n’opère pas dans un vide social et culturel. Elle forme l’inconscient de ce champ des nouveaux médias régis par des manipulations algorithmiques des grandes compagnies étatsuniennes. La ligne éditoriale est déterminée par ce que Rodney Benson appelle l’instrumentalisme politique et économique, l’ajustement au public et une logique publique qui s’engage dans la formation démocratique [Benson, 2019]. Ce cadrage médiatique n’est pas lié uniquement à la question de propriété des médias, mais aussi à leur position dans le champ et à l’homologie entre l’espace de production et de réception. Quand Al Jazeera défend les intérêts des populations arabes, elle fait passer un message de soutien à l’islam politique comme étant la seule forme de résistance qui existe dans les configurations autocratiques. Lorsque le Washington Post critique Donald Trump, il passe sous silence les pratiques prédatrices d’Amazon, dont le propriétaire, Jeff Bezos, est également son propriétaire [Benson, 2019].

9Dans mon étude sur Al Jazeera et la diaspora arabo-musulmane, je montre que la dénomination des manifestations des « vendredis de la colère » est devenue une composante essentielle de la couverture médiatique par Al Jazeera. La chaîne arabe donnait à chaque manifestation un épithète qui a contribué à rythmer les protestations. Ces vendredis ont constitué des moments de peur pour les pouvoirs politiques, car Al Jazeera montrait ainsi leur ampleur symbolique et mobilisatrice. Les reportages ont été diffusés en temps réel sur plusieurs écrans dans de multiples pays arabes. Ce bras de fer avec les pouvoirs arabes reflète ce que Bourdieu appelle la « domestication de la domination » [Bourdieu, 2013, p. 564]. Al Jazeera a réussi à apprivoiser des expressions politiques, révolutionnaires et religieuses, puis à intégrer ces expressions très variées au format des débats télévisés. Cette chaîne a permis aux dirigeants islamistes et aux dissidents de divers régimes arabes d’avoir accès à un public arabe transnational plus vaste qu’ils n’auraient jamais rêvé d’atteindre. Il est en effet possible que l’une des conséquences involontaires de la programmation d’Al Jazeera ait été la création d’un habitus qui associe l’islam et le nationalisme arabe à une sorte d’ontologie panarabe islamisée. Il existe un parallèle entre les organisations philanthropiques et celles qui défendent les objectifs politiques par des actes de charité [Bourdieu, 2013]. La création par Al-Jazeera d’un espace public arabe transnational interactif est sans précédent dans le monde arabe.

10Le cadre théorique que j’utilise se base en grande partie sur le travail de Pierre Bourdieu, complété par les travaux de Robert Entman [2007], Charles Tilly [2008] et Mohammed Arkoun [2007]. Le travail de Bourdieu est très riche et se prête parfaitement à l’étude d’Al Jazeera. Le domaine des médias est « structuré autour de l’opposition entre d’une part un pôle hétéronome représentant des forces extérieures au domaine de l’économie primaire et d’autre part le domaine autonome représentant le capital spécifique unique de ce domaine » [Bourdieu, 2013, p. 564]. Par contre, dans le domaine des médias, « le capital économique s’exprime sous forme de recettes de diffusion, de publicité ou d’audience. Le capital culturel prend la forme de commentaires intelligents, de reportages approfondis et de pratiques journalistiques remarquables » [Bourdieu, 2013, p. 564].

11À titre d’exemple, Al Jazeera constitue une expérience unique dans le domaine des médias. Les dirigeants d’Al Jazeera ne sont pas uniquement intéressés par l’augmentation du capital économique de la chaîne qui peut provenir de la publicité, mais ils s’efforcent surtout d’atteindre une position culturelle et sociale dominante. Le domaine des médias panarabes est également un champ de pouvoir structuré autour d’une nouvelle logique impliquant de nombreux acteurs extérieurs au monde, tels que les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Iran et tous les pays arabes, y compris l’Arabie saoudite en tant que puissance régionale. La position dominante d’Al Jazeera dans les domaines religieux, culturel et économique va de pair avec une faible autonomie médiatique, notamment en ce qui concerne sa relation critique avec le Qatar.

Le métadiscours sur les événements

12C’est une tâche décourageante pour les sociologues d’appréhender les événements actuels avec une distance suffisante, comme le font les historiens. Dans son dialogue avec l’historien Roger Chartier sur la différence d’approche entre l’histoire et la sociologie, Bourdieu explique que l’objet de l’histoire traite souvent de nécrologies (personnages morts) d’une façon chronologique ou thématique et que l’historien tente de découvrir les relations cachées ou les « liaisons entre des personnages historiques ». Il estime que dans l’histoire, la distance temporelle a une « vertu de neutralisation », alors qu’en sociologie, « nous sommes toujours sur un terrain brûlant, où les choses dont nous discutons sont vivantes ; nous ne sommes ni morts ni enterrés » [Bourdieu & Chartier, 2015, p. 23].

13D’une part, ces limites rendent les sciences sociales vulnérables en termes d’objectivité, et d’autre part, elles confèrent un pouvoir aux positions des dominés, dans la mesure où ils peuvent contester « une agression et une manipulation symboliques » [Bourdieu, 2004, p. 9] par les producteurs professionnels de biens culturels, tels que les médias qui produisent un « métadiscours » sur l’événement. Les dominés ont alors recours à des « instruments de résistance passive » [Bourdieu & Chartier, 2015, p. 51]. Bourdieu soutient que les vulnérabilités du public face à la violence symbolique sous toutes ses formes sont des questions importantes, qui doivent être traitées par les sciences sociales, car elles ne sont posées ni par le monde social, ni par des journalistes, ni par des experts [Bourdieu & Chartier, 2015, p. 25]. Tout comme Norbert Elias [1992], Johan Goudsblom [2006] et Abram de Swaan [2013], Bourdieu incite les historiens à ressembler à des sociologues et les sociologues à ressembler à des historiens. « Nous devons garder à l’esprit les discontinuités et la genèse de la discontinuité afin de détecter les anachronismes » [Bourdieu & Chartier, 2015, p. 85-86].

14Ainsi, le « Printemps arabe » étant en passe de devenir un événement historique, tous les concepts utilisés pour l’analyser en tant que phénomène social doivent être examinés en tant que « notions historiques ou historiquement constituées » [Bourdieu & Chartier, 2015, p. 12]. Depuis sa création et son lancement au Qatar en 1996, la chaîne Al Jazeera s’adresse à un public arabophone dans les pays du monde entier. Avec près de quarante millions de téléspectateurs, Al Jazeera est la chaîne de télévision la plus regardée dans les États arabes et musulmans, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. En 2003, plus d’une décennie après que CNN est devenu le leader mondial de l’information avec ses reportages sur la première guerre du Golfe, Al Jazeera a joué un rôle de premier plan en Afghanistan et en Irak, souvent avec un accès presque exclusif aux nouveaux créateurs de mouvements sociaux islamiques. Lorsque les talibans ont autorisé un seul journaliste à avoir le droit exclusif de filmer depuis Kaboul pendant deux semaines, ils ont choisi Taysir Allouni d’Al Jazeera. Les organes de presse occidentaux ont dû compter sur Al Jazeera pour rendre compte des déclarations des dirigeants talibans. Cependant, si le matériel exclusif et les entretiens avec Ben Laden datant de 1998 ont fait connaître Al Jazeera dans les sociétés occidentales, ce lien, mais aussi le fait que la chaîne soit financée principalement par l’émir du Qatar et ses holdings et que les ventes publicitaires ne couvrent pas les coûts opérationnels d’Al Jazeera, soulèvent des questions quant à l’objectivité d’Al Jazeera.

15Al Jazeera pourrait être comparée à CNN ou à d’autres médias étatsuniens si l’on supprimait sa dimension prosélyte : en effet, des messages religieux reviennent constamment dans sa programmation d’actualité et les publicités comme les commentaires en faveur du port du voile sont quotidiens. Al Jazeera considère le voile comme un problème majeur. La chaîne présente alors des informations qui n’apparaissent pas dans d’autres médias. Le voile est présenté comme un signe de distinction, un symbole culturel et religieux appartenant à la communauté imaginaire, la Umma, et comme un « message de civilisation » qu’Al Jazeera construit dans ses programmes ainsi qu’en défendant certains points de vue destinés à un public musulman et plus largement arabophone. Le voile produit une reconnaissance immédiate de l’altérité, puisque les non musulmans ne le portent pas. Même lorsqu’il n’est pas mentionné explicitement, il apparaît dans les publicités diffusées par la chaîne.

16Parmi les formats typiques de la télévision arabe, certains programmes sont présentés par un ou plusieurs imams qui discutent de questions ayant trait à la charia ou à l’interprétation du Coran sur des questions d’actualité. L’un d’eux s’intitule « Sharia and Life ». Il est animé par l’un des imams les plus populaires et les plus respectés du monde arabe, Al Qaradawi. En consacrant une heure entière de l’émission sur « L’interdiction du voile en France », il a donné une légitimité supplémentaire à la programmation d’Al Jazeera sur la question et renforcé sa réputation de « bonne » chaîne musulmane. Pour les téléspectateurs musulmans suivant de près Al Jazeera, et en particulier pour ceux hors de France qui n’ont pas d’autres sources locales d’information françaises, l’interdiction du voile par la France dans les écoles pouvait être comparable à l’intervention étatsunienne en Irak. En définissant la législation contre l’utilisation de symboles religieux dans les écoles comme une attaque vis-à-vis de la communauté musulmane en France, les programmes d’information et d’actualité d’Al Jazeera ont laissé entendre qu’à cette interdiction, la communauté musulmane ne resterait pas sans réagir. Selon un analyste d’actualité d’Al Jazeera, « si vous touchez un doigt, tout le corps réagira comme un seul ».

Conclusion

17Pour terminer, je souhaiterais paraphraser Bourdieu en concluant que l’impact d’Al Jazeera a été bien plus grand sur l’élite médiatique que sur les publics arabes eux-mêmes, et ce étant donné que les médias comme Al Jazeera ont créé par la logique de la concurrence une croyance en leur propre vérité. En d’autres termes, le récit de chaque média pendant le printemps arabe a été considéré comme une vérité par l’ensemble de la chaîne. Robert Entman a publié une recension sur ma recherche dans laquelle il explique que le framing que j’ai signalé a « des effets politiques significatifs : en particulier la contestation en grande partie des dirigeants laïcs, surtout lorsqu’ils sont oppressifs et corrompus ; mais aussi le renforcement de l’islamisme comme une priorité plus élevée » [Entman, 2019]. L’approche d’Entman permet d’étudier des événements en établissant un répertoire de codes pouvant aider à analyser les composants de la focalisation et la fonction des frames : définir la problématique effets/conditions, identifier les causes, approuver les remèdes et porter des jugements moraux [Entman, 2009, p. 24].