Note des éditions de l’IHEAL
p. 12
Texte intégral
1Le mot « indigène », traduction du terme « indígena » en espagnol, sera utilisé tout au long de ce livre pour désigner les populations autochtones de Colombie. Il existe en revanche de nombreux autres termes, fréquemment utilisés tant au Colombie qu’en France, pour désigner ces populations. Le terme le plus ancien est « Indio ». Ses usages actuels ont une connotation primitiviste, qui sert subrepticement à justifier l’exercice de relations de pouvoir et de tutelle sur ces populations. Il a une connotation négative autant en espagnol qu’en portugais. C’est pourquoi il n’est en aucun cas accepté par les populations indigènes ni utilisé par les anthropologues aujourd’hui, que ce soit en Colombie ou en Amérique hispanophone ou lusophone. Au contraire, dans la tradition littéraire et dans l’imaginaire français, le terme « Indien » recouvre des connotations positives, indiquant une expérience humaine « autre », radicalement différente de l’Occident. Elle inspire en parallèle un sentiment nostalgique d’une authenticité originelle, toujours en péril ou déjà perdue. Le terme « amérindien », pour sa part, émerge plus récemment et s’applique à des personnes, groupes et situations qui se réfèrent principalement au passé, aux traditions et pratiques précolombiennes, préférant ignorer ou passer sous silence les stratégies de survie, de résistance et de transformation historiques. Le terme « autochtone » renvoie, quant à lui, au vocabulaire utilisé par les ONG et ONGI. En Colombie, les individus ou les groupes s’identifient en tant qu’« Indígena », une catégorie d’identification fièrement mobilisée pour s’opposer aux pratiques discriminatoires et lutter pour des droits. C’est pourquoi nous préférons conserver la traduction de « Indígena » par « indigène ». Certes, le terme « indigène » charrie en français l’expérience de la colonisation en Algérie au xixe siècle et désigne un statut juridique subalterne, celui de citoyen de seconde catégorie que des allochtones attribuent à des autochtones. La condition coloniale doit être renversée, jamais ignorée ni oubliée. Nous faisons ainsi le pari que nous pouvons transformer les effets de signification de notre vocabulaire et charger, en parallèle, le mot « indigène » de l’agentivité (agency) des populations indígenas contemporaines d’Amérique latine.
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