Introduction
p. 531
Texte intégral
1Toute la politique des Comités d’histoire des ministères suppose une volonté de prospective : le doyen Pierre Renouvin disait en 1973 qu’il fallait travailler en songeant à l’historien de 2080, à ses curiosités, à ses besoins d’archives1, mais c’est là une réflexion qui, nous l’avons vu, n’est pas facile, car l’évolution des matériaux de l’histoire, les mutations des principes de l’histoire ne sont guère prévisibles, et personne ne sait trop comment nous jugera l’historien de 2080, qui peut-être sera très sévère (tout comme nous jugeons sévèrement les destructions des archives des années 1900 ou 1930).
2Pour une histoire de la bureaucratie, incertaine de ses méthodes, de sa pratique, cette réflexion prospective est indispensable2 et nous voudrions donner ici deux articles, l’un « Pour une prospective de l’histoire » (publié en 1973 par le doyen Renouvin dans la Revue historique)3, l’autre « Qu’est-ce que l’historien de 2050 ? » (publié en 1994), qui montrent combien il est nécessaire de rêver sur ce futur proche. Et comme la mémoire des hauts fonctionnaires joue un grand rôle dans l’histoire de la bureaucratie, nous avons rédigé des notes sur le journal, les souvenirs, les archives et les archives orales de l’administrateur, qui lui donnent des conseils à ras de terre pour ordonner son passé et transmettre sa « mémoire » à l’historien de 2050 ou de 2080 ; une note sur la publication des discours de ministres rappelle quelques règles de bon sens, car il est bien difficile de retrouver « la bonne version »...
Notes de bas de page
1 Supra, p. 308.
2 Actuellement aucune réflexion d’ensemble n’est menée pour définir les conditions optimales de la collecte des archives sécrétées par les administrations et ménager les intérêts des historiens de 2050 ou 2080, et nous manquons, à l’évidence, des outils d’analyse nécessaires.
3 Dans cet article, rédigé en 1970, nous avions tiré les conclusions des réflexions menées par le groupe de travail sur les archives de l’enseignement présidé par le doyen Renouvin (cf. P. Renouvin, « Les récents développements de la politique d’archives », La France au xixe siècle. Mélanges offerts à Charles-Hippolyte Pouthas, 1973, p. 33-43).
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