Ouverture

1Au cours de la journée d’hier a été abordée la question de la place de l’Europe dans les pratiques et politiques des ministères des Finances en s’appuyant sur plusieurs exemples européens. Aujourd’hui, nous avons davantage centré les débats sur les acteurs, les réseaux et les institutions, avec peut-être deux ou trois traits spécifiques. Il s’agit de travaux en cours portant sur des périodes dont certaines parviennent jusqu’aux vingt dernières années, des périodes très récentes pour lesquelles il y a en général combinaison d’archives manuscrites mais aussi utilisation de sources orales. Les deux premières interventions de Michel Mangenot et Gérard Bossuat nous proposent une approche plus générale sur la place qu’occupe l’Europe dans le parcours de certains hauts fonctionnaires des Finances. Ils s’en expliqueront. L’une des interventions porte sur la formation de ces hauts fonctionnaires : à la fois la place de l’Europe dans cette formation, à un double titre, comme objet d’étude de formation elle-même, mais aussi comme acteur de formation. La seconde intervention de Gérard Bossuat porte sur les représentations de l’Europe, mais quelle Europe ? Chez quels hauts fonctionnaires ? Et de leurs expériences diverses, avec évidemment cette question difficile à traiter : à partir du moment où des hauts fonctionnaires des Finances, issus de différents segments du ministère, s’en échappent pour peupler certaines de ces institutions européennes, jusqu’à quel point, au fond, restent-ils des hauts fonctionnaires des Finances ou ne deviennent-ils pas autre chose ? Dans la deuxième partie, on s’attachera plus particulièrement aux institutions elles-mêmes, avec la combinaison de travaux d’historiens et un témoignage d’André de Lattre sur les comités et les réseaux, en prenant comme angle d’attaque la politique monétaire. Deux exposés ensuite sur des institutions qui nous donnent deux regards sur l’articulation entre l’Europe et le ministère des Finances : une intervention d’Anne de Castelnau sur le SGCI, qui est une originalité française, une invention à la française, née dans un contexte bien particulier qui était celui du plan Marshall et de la coopération, mais qui va servir à d’autres fins. Ensuite, l’intervention de Laurence Badel, qui porte sur le lieu d’observation que représente le poste d’expansion économique à Londres et sur le rôle de la DREE dans le contexte de l’élargissement vers la Grande-Bretagne.