Chapitre V.
Formation et recherche
p. 57-68
Texte intégral
1Il n’est pas aisé de décrire un système de recherche à l’intérieur du système de production de l’histoire1 : on ne peut donner que des indications partielles : personne n’a de vue d’ensemble du système, et on vit souvent sur des coutumes, des habitudes qui ne sont jamais soumises à révision. Pourtant une réflexion serait bien nécessaire, car on devrait pouvoir améliorer l’efficacité du système, mais les méthodes d’ingénierie ne sont pas encore au point. Nous examinerons brièvement les questions de formation, le rôle des Comités d’histoire et les lacunes des outils de travail2.
I. LA FORMATION
2Rappelons les méthodes de formation universitaires ; elles reposent, pour l’essentiel, sur la préparation de mémoires de maîtrise, de mémoires de DEA et de thèses, c’est-à-dire sur des séminaires d’initiation et des séminaires de recherche3 (les Facultés de droit sont aussi concernées au titre de l’histoire du droit, de l’histoire administrative, de l’histoire économique, de l’histoire des doctrines économiques et du droit économique et droit fiscal). Hors des Facultés on trouve des séminaires spécialisés à l’École des hautes études en sciences sociales, à l’École pratique des hautes études4, parfois même dans des centres de recherche (Institut d’histoire du temps présent, Comité pour l’histoire économique et financière de la France)5.
3De fait aucun bilan d’ensemble n’existe, personne n’a dressé la liste des enseignements – à Paris et en province –, des séminaires et des équipes de recherches relevant du CNRS, on n’a souvent, pour l’histoire économique et financière, qu’une vue partielle, biaisée des choses. À l’évidence il manque :
un répertoire des chercheurs, comme on l’a fait pour les chercheurs en sciences de l’éducation6 ;
une liste annuelle des travaux inédits de mémoires de maîtrise, mémoires de DEA, thèses qui généralement sont peu accessibles, mais qui sont déposés parfois dans des instituts d’université, des bibliothèques universitaires ou aux archives départementales7 ;
un guide de la formation du chercheur donnant la liste des formations spécialisées (il serait difficile de le tenir à jour), mais surtout les différents modes ou filières de formation ; ce serait fort utile pour les étudiants étrangers et surtout pour les historiens « non professionnels » – ingénieurs, juristes, administrateurs, cadres d’entreprise – qui possèdent un savoir technique non négligeable (ils pourraient savoir où ils peuvent se former).
4On peut regretter que cet effort de dénombrement ne soit pas fait, il permettrait de mieux entrevoir la richesse de ce capital de formation. Mais un effort de réflexion serait bien nécessaire sur ces méthodes de formation, il est probable qu’elles changeront sensiblement dans les trente prochaines années8.
Les séminaires d’initiation à la recherche ne sont pas toujours adaptés aux besoins des historiens « non professionnels », qui ont un certain âge et une expérience de la vie9 : il faudrait trouver d’autres modes de formation dérivés des méthodes de la formation continue, pour les initier aux principes de la recherche historique (il suffirait par exemple, pour des ingénieurs de haut niveau, de modules de formation de 40 à 60 heures sous forme de sessions de deux jours)10.
On sera amené à développer des séminaires post-doctoraux destinés à approfondir la recherche, réunissant des docteurs, des historiens « non professionnels » et des praticiens si possible ; c’est la formule qui paraît la plus efficace11 ; on peut même, en faisant venir des historiens étrangers, donner un caractère européen à de tels séminaires (tôt ou tard on sera bien obligé de construire une histoire européenne)12.
Nous croyons que certaines connaissances techniques sont nécessaires pour entreprendre l’histoire économique et financière : il faudrait procurer aux étudiants de DEA et de thèse :
d’une part, des « initiations » brèves pour leur donner des connaissances en comptabilité, en statistique, en droit commercial (et droit économique), en fiscalité, là encore suivant des formules adaptées, dérivées de la formation continue ;
d’autre part, des stages de deux ou trois mois dans des entreprises du secteur étudié ou des administrations économiques ; un étudiant qui fait une thèse d’histoire bancaire devrait avoir passé quelques mois dans une banque, au siège social et dans une succursale13.
Si l’on veut développer un secteur d’histoire « pointue » – ou même une « histoire à naître » –, par exemple l’histoire de l’actuariat14, on sera obligé d’avoir une politique de formation systématique pour obtenir un vivier de chercheurs, et de constituer une batterie de séminaires. Prenons l’histoire de l’actuariat ; on devrait organiser :
On a là un schéma qui pourrait être appliqué à d’autres types d’histoires fortement « techniques » (par exemple l’histoire des assurances15, l’histoire de l’informatique16, l’histoire du droit des sociétés). Dès qu’on veut affouiller une histoire, on doit avoir des « programmes de formation ».
un séminaire d’initiation d’étudiants à cette histoire, avec des stages dans un cabinet ou un service d’actuaires ;
un séminaire d’initiation d’actuaires âgés aux pratiques de l’histoire, c’est-à-dire au métier d’historien, aux nécessités de l’érudition, aux méthodes pour construire cette histoire ;
des séminaires post-doctoraux réunissant des historiens des mathématiques et de l’économie financière, des historiens des assurances, des économistes, des actuaires âgés, des actuaires en fonctions, des assureurs et des administrateurs ;
des bourses et allocations de thèse pour étudier des sujets jugés prioritaires ;
des bourses pour aller étudier en Europe – en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre – le développement de l’actuariat, au besoin en travaillant sur les sources, c’est-à-dire de façon à préparer les voies d’une histoire européenne de l’actuariat (et de même il serait bon de faciliter le séjour en France d’étudiants étrangers qui voudraient explorer cette histoire).
Tôt ou tard on sera conduit à créer des enseignements d’ingénierie historique17 pour former aux méthodes d’ingénierie les secrétaires scientifiques de Comités d’histoire, les chefs de projet (chargés, par exemple, de réaliser un guide de recherche, un dictionnaire biographique ou de collecter les archives orales), des « évaluateurs » (chargés d’apprécier l’efficacité d’un Comité et d’en réviser les principes). Florence Descamps a commencé depuis 2001 une telle formation à l’École pratique des hautes études18.
Les colloques, si répandus aujourd’hui, jouent un certain rôle dans la formation des chercheurs dans la mesure où ils permettent des confrontations, des évaluations de méthodes, et rendent sensibles les mutations des centres d’intérêt (dans un colloque on se mesure aux autres, on peut « se situer », on saisit plus ou moins les atouts que l’on peut avoir). Mais ce qui manque, ce sont les colloques de méthode, où l’on cherche non à « transmettre » des connaissances, mais à discuter des principes, à faire le point des recherches, à susciter des confrontations avec les économistes, les sociologues, les juristes, les décideurs et hommes d’action, à bâtir en commun des « programmes d’action » : leur fécondité est souvent à 5 ou 10 ans. Mais ce sont là des colloques difficiles à organiser (il faut bien les cibler, et éviter l’autosatisfaction)19.
II LES COMITÉS D’HISTOIRE
5Les Comités d’histoire commencent à jouer un rôle en histoire économique : ils ont été créés le plus souvent pour stimuler la recherche, aider les chercheurs, leur procurer des moyens de publier et assurer une politique patrimoniale (sauvegarde des archives, collecte d’archives orales)20.
6Ainsi a-t-on créé en 1987 le Comité pour l’histoire économique et financière de la France, qui a multiplié les efforts pour aider la recherche (un tableau de ses activités a été présenté dans la Revue administrative, 2001)21 et qui a publié, de 1989 à 2003, plus de 80 ouvrages : son rôle est important à la fois pour l’histoire économique et pour l’histoire administrative du ministère des Finances (deux thèses viennent d’être publiées sur la Direction du Trésor et sur la Direction de la Prévision, d’autres travaux sont en cours)22.
7Mais on doit bien voir que d’autres comités ou centres de recherche ont été créés pour répondre à des besoins particuliers et travailler dans le même sens23 : par exemple :
Association pour l’histoire de l’électricité en France (créée en 1982, transformée en 2001 en Comité d’histoire) ;
Comité d’histoire de la Sécurité sociale (créé en 1973), qui concerne en fait l’ensemble de la protection sociale ;
Mission historique de la Banque de France (créée en 1985) ;
Mission des travaux historiques de la Caisse des Dépôts ;
Association pour l’histoire des caisses d’épargne (créée en 1995) ;
Association pour l’histoire des chemins de fer (créée en 1987) ;
Institut pour l’histoire de l’aluminium (créé en 1986) ;
Association pour l’étude de l’histoire de l’agriculture (créée en 1997) ;
Mission historique du Crédit Agricole (créée en 1990) ;
Association pour l’histoire de Paribas (créée en 1994) ;
Comité pour l’histoire de l’armement (créé en 1998) ;
Comité d’histoire du Conseil d’État (créé en 2002).
8Nous ne donnons là que quelques indications24 (un Club des Comités d’histoire a été fondé par Florence Descamps en 1998, il publie un Guide des Comités d’histoire et des services historiques, qui permet d’avoir une vue générale). Mais il n’est pas facile de saisir les difficultés de gestion de ces Comités, leurs liens avec la recherche universitaire. Ils répondent à une demande de mémoire des institutions, mais ils n’ont pas vocation, in principio, à devenir des centres de recherche comme les centres de recherche du CNRS, ils ont principalement un rôle d’animation et de programmation. Florence Descamps a bien défini les missions d’un Comité25 : « Pour le patrimoine et sa mise en valeur, sensibilisation des services et formation des acteurs de la conservation du patrimoine archivistique, collecte et classement d’archives écrites, privées et orales, d’ouvrages et d’objets, recensement du patrimoine physique, inventaires et catalogues, guides de recherches, ouverture aux chercheurs ; pour l’animation de la recherche, recherche, constitution de bibliothèques spécialisées, organisation de groupes de travail en partenariat avec l’Université, tutorat d’étudiants, séminaires d’initiation ou de recherche, journées d’études, bourses de recherche et marchés d’études ; pour la diffusion des connaissances, tenue de colloques, création d’une revue ou d’un bulletin d’information, publications, conférences et cours dans le cadre de la formation continue, expositions et utilisation de l’audiovisuel » : mais aucun Comité ne réussit à mener l’ensemble de ces actions qui vont en principe « de l’archive jusqu’au manuel de vulgarisation et au livre grand public » et qui touchent à l’archivistique aussi bien qu’à l’ingénierie historique et à la politique de communication. Les Comités et associations d’histoire doivent favoriser l’innovation, entreprendre ce que personne ne veut faire (par exemple la création d’archives orales, la rédaction de guides, la publication de recueils de documents).
9Personne ne sait ce que seront dans trente ans les Comités d’histoire, qui se heurtent à des résistances multiples (par exemple quand ils veulent s’intéresser aux règles de conservation des archives ou à la définition de « programmes de recherche ») : rien ne serait plus dangereux que de les réduire à la seule production de colloques ou à l’édition de thèses. L’action d’un Comité ou d’une association d’histoire se juge sur 10 et 15 ans : et tôt ou tard des signes de vieillissement apparaissent26, il faut procéder à un audit, réviser les principes, définir de nouveaux modes d’action : l’ingénierie des comités d’histoire devrait permettre de telles révisions.
III. OUTILS DE TRAVAIL
10L’insuffisance actuelle des outils de travail est manifeste :
on possède deux Guides du chercheur de Joël Félix (1523-1789) et d’Arnaud de Maurepas (1789-1870)27, mais on ne dispose pas de guides spécialisés pour tel ou tel secteur (par exemple l’histoire de la banque ou l’histoire de la métallurgie ou l’histoire de la monnaie) : ce sont peut-être les guides les plus difficiles à réaliser ;
nous n’avons pas une Bibliographie annuelle des travaux comme pour l’histoire de l’éducation (la Bibliographie annuelle de l’histoire de France ne peut donner que des aperçus rapides)28 ;
on ne dispose pas de bibliographies rétrospectives (comme la Bibliographie pour servir à l’histoire de la Sécurité sociale, de l’assistance et de la mutualité en France de 1789 à nos jours (1981) de Nadine Dada)29 : on doit recourir par force à des répertoires bibliographiques anciens comme la Bibliographie générale des sciences juridiques, politiques, économiques et sociales de 1800 à 1925-1926 (1926, 3 volumes) d’A. Grandin30, ou comme A Bibliography of Finances (1935), 1614 pages, de Mitsuzo Masui, qui peut être encore fort utile ;
nous n’avons pas de bibliographies rétrospectives spécialisées qui pourraient aider les chercheurs, les orienter vers les bonnes pistes (par exemple pour l’histoire des houillères ou l’histoire des finances publiques ou l’histoire des relations économiques extérieures) : c’est bien dommage, car de telles bibliographies pourraient servir à l’établissement de banques de données spécialisées31, qui seraient utiles au chercheur, et notamment au chercheur étranger qui vient travailler sur la France et se trouve fort désorienté pour constituer sa bibliographie ;
nous n’avons pas assez de notes de méthode spécialisées32 qui aident le chercheur à organiser son travail, à poser les bonnes questions (par exemple comment étudier une houillère ? une entreprise métallurgique ? un tissage ? Comment faire une monographie de banque, lire le bilan d’une banque ? Comment étudier la fiscalité ou les assurances dans un département ? Comment analyser une faillite d’entreprise ?). Cette partie « pédagogique » est fort négligée, on ne sait trop pourquoi33. Mais on peut faire d’autres observations :
nous manquons d’inventaires détaillés de manuscrits (par exemple pour les journaux de voyage des élèves-ingénieurs des mines)34, de fonds d’archives publiques ou d’archives d’institutions (on attend un inventaire des archives de la Banque de France, et de celles de la Caisse des dépôts)35 ;
nous manquons également d’inventaires précis pour certaines sources imprimées (par exemple pour les factums judiciaires du XIXe siècle36 ou pour le « service des recueils »37 à la Bibliothèque nationale ou pour la presse économique et financière au XIXe et XXe siècle)38 ;
nous ne possédons pas de Dictionnaire des institutions économiques et financières du XIXe et du XXe siècles, qui devrait rendre de grands services aux chercheurs, ni de Dictionnaire de la construction européenne (depuis 1945) qui permettrait de mieux saisir le jeu des institutions européennes. Nous n’avons pas non plus de dictionnaires thématiques (tel un Dictionnaire de l’histoire des assurances ou un Dictionnaire de l’histoire de la monnaie...).
11On voit l’importance de ces besoins : combler ces lacunes demanderait des efforts, des crédits considérables, il faudrait établir des tableaux de priorités, organiser des colloques de méthode réunissant bibliothécaires, archivistes, historiens spécialisés, informaticiens, sociologues et représentants des institutions qui permettraient d’évaluer les besoins et de « programmer » des travaux jugés prioritaires. Mais on doit bien voir que si l’on construit un jour une histoire européenne, si l’on veut attirer les étudiants étrangers en France, il faudra, tôt ou tard, multiplier les instruments de travail, établir des banques de données lourdes et les entretenir, faire des efforts pour faciliter le travail des chercheurs.
CONCLUSION
12Peut-on tirer quelques leçons de ces remarques ?
13Première leçon : le système de production de recherche est en train de changer, mais les évolutions sont timides, on voit des innovations (les Comités d’histoire), mais les résistances sont fortes. Dans quel état sera l’histoire économique et financière en 2030 ? 2050 ?39 Chacun dans son secteur doit y réfléchir.
14Deuxième leçon : on doit élargir le vivier de chercheurs, modifier peut-être sur certains points les méthodes de formation40 ; les historiens « non professionnels » ont des besoins propres, que l’Université ne satisfait pas toujours, et dans les histoires fortement techniques – comme la banque, les assurances, les grandes entreprises métallurgiques – leur rôle devrait croître singulièrement dans les vingt prochaines années si l’on sait assurer correctement leur formation.
15Troisième leçon : personne n’ose poser dans toute son ampleur la question des outils de travail : mais il faut voir le désarroi des jeunes chercheurs, d’un chercheur étranger ou d’un historien non professionnel devant la situation « anarchique » où l’on se trouve souvent, notamment pour le XXe siècle41 ; c’est un des freins importants à la bonne recherche, mais aucun plan d’ensemble n’existe à notre connaissance.
Notes de bas de page
1 Pour une vue d’ensemble du système de production, cf. Le marché de l’histoire (avec J. Tulard, 1994). On doit bien voir la faible part de l’histoire économique dans la production actuelle d’histoire ; sur 2 500 ouvrages consacrés à l’histoire de France en 1991, d’après la Bibliographie de l’histoire de France du CNRS, il n’y en avait que 83 pour l’histoire économique (soit 3 %), dont 6 pour la monnaie, la banque et les doctrines économiques (ibidem, p. 48 ; en 2001 on en compte environ 95, d’après la Bibliographie publiée en 2002).
2 Nous laissons de côté les problèmes de l’édition et des revues, qui sont très compliqués (ibidem, p. 41 et suiv.) : depuis 10 ans la part de l’Etat et des institutions privées et publiques est devenue plus importante.
3 Faut-il rappeler que ces séminaires n’existaient guère avant 1975 ? Ce fut un progrès considérable dans la formation.
4 Actuellement il n’existe aucun enseignement d’histoire économique et financière au Collège de France...
5 Par exemple Milieux économiques et intégration européenne au XXe siècle, séminaire international sur trois ans sous la direction d’Eric Bussière, organisé par le Comité pour l’histoire économique et financière de la France (le résumé du séminaire de 2001-2002 comprend 215 pages).
6 Cet Annuaire est publié par le Service d’histoire de l’éducation.
7 Bien des thèses notamment demeurent inédites : ce qui représente une vraie faiblesse du système, presqu’un gâchis et la Bibliographie de l’histoire de France ne les signale plus. L’information circule mal, chacun le déplore.
8 Cf. « La formation de l’historien », dans L’histoire en 2050, 2000, p. 101-112 et infra, p. 152-155.
9 Sur l’historien « non professionnel », ibidem, p. 251-266, et infra, p. 153.
10 C’est la solution adoptée par l’Association pour l’histoire de l’électricité en 1983- 1984.
11 Cf. « La formation post-doctorale » dans L’histoire en 2050, ouv. cité, p. 245-249.
12 Cf. l’exemple cité à la note 5 (un professeur de Louvain, Michel Dumoulin, participe à la direction du séminaire, des intervenants viennent de Genève, de Cologne, de Nimègue...).
13 De même un étudiant qui entreprend une thèse sur une grande entreprise métallurgique pour 1890-1940, devrait avoir fait un stage dans un siège social de grande société et dans une usine de province : ces stages permettent de découvrir le monde de l’entreprise.
14 Elle est encore à défricher, c’est une histoire « à naître », alors que les sources sont nombreuses, mais il faut avoir quelques connaissances mathématiques si on veut aborder les aspects techniques du métier.
15 Infra, p. 138.
16 C’est un secteur qui, tôt ou tard, devra se développer – mais il ne faut pas attendre la mort des premiers acteurs du système.
17 Sur l’ingénierie historique, cf. « Théorie de l’ingénierie historique » dans Pour une histoire de la bureaucratie..., 1999, p. 71-88, « L’ingénierie historique » dans L’historien et le probabilisme, 2002, p. 87-95, et pour une prospective, L’historien en 2050, ouv. cité, p. 161- 169.
18 Sur l’enseignement de l’ingénierie historique, cf. « Pour un enseignement de l’ingénierie historique » dans Pour une histoire de la bureaucratie II, 2001, p. 267-280.
19 Sur les principes des colloques de méthode, cf. « Comment organiser un colloque de méthode ? », Revue administrative, 2000, p. 652-658.
20 Cf. Florence Descamps, « Quelques réflexions à propos des Comités d’histoire : ornements inutiles ou nouveaux acteurs de la recherche historique ? », Etudes et documents, t. X, 1998, p. 483-542, et de la même, L’historien, l’archiviste et le magnétophone, 2001 ; sur les principes des Comités, cf. « Comment développer un système de recherche ? » dans Pour une histoire de la bureaucratie en France, 1999, p. 305-315, et pour une vue prospective, cf. « Les Comités d’histoire », dans L’histoire en 2050, p. 145-159. Une réflexion générale sur les Comités serait bien nécessaire (cf. « Le trentième anniversaire du Comité d’histoire de la Sécurité sociale », Revue administrative, 2003, p. 398-401).
21 « Le Comité pour l’histoire économique et financière de la France », Revue administrative, n° 321, 2001, P- 291-298 ; chaque année le Comité publie Etudes et documents depuis 1989 (un index des t. I à X, 76 pages, a été publié en 2000).
22 Laure Quennouëlle, la Direction du Trésor, 1947-1967. L’État-banquier et la croissance, 2000 et Aude Terray, Des francs-tireurs aux experts. L’organisation de la prévision économique au ministère des Finances, 1948-1968, 2002.
23 Aucun tableau d’ensemble n’a jusqu’ici été dressé ; il y aurait une belle thèse à faire sur la création des Comités d’histoire (c’est une singularité française). Sur leur évolution récente, on se reportera à l’article précité de Florence Descamps et aux deux éditions (1999 et 2002) de son Guide des Comités d’histoire.
24 On voit bien les lacunes de ce tableau : il n’y a pas de Comité d’histoire de l’informatique, pas de Comité d’histoire des mines et de la métallurgie, pas de Comité d’histoire du transport aérien, pas de Comité d’histoire des assurances !
25 Guide des Comités d’histoire, Avant-propos, p. 5-6.
26 Cf. « L’audit d’un système de recherche », dans Pour une histoire de la bureaucratie..., 1999, p. 377-380.
27 Joël Félix, Économie et finances sous l’Ancien Régime, 1994, (en cours de réédition), 491 pages, et Arnaud de Maurepas, Économie et finances au XIXe siècle... 1789-1870, 1998, 780 pages. Ce sont des guides généraux, qui donnent des indications sur les fonds d’archives et les sources imprimées, et des repères bibliographiques. Les guides pour 1870-1940 et pour 1940- 2000 sont à rédiger...
28 Le chercheur n’a à sa disposition pour s’informer que la Bibliographie de l’histoire de France, publiée chaque année par le CNRS et la Bibliographie en langue française d’histoire du droit, publiée par le Centre d’histoire du droit de l’Université Panthéon-Assas, ce qui est nettement insuffisant. Et personne ne se soucie de faire des bibliographies annuelles spécialisées (par exemple pour l’histoire bancaire). La Bibliographie d’histoire de l’éducation française donne un bon modèle (cf. pour l’année 1997, Histoire de l’éducation, 2000, n° 87- 88, 343 pages).
29 Publiée en 1980-1981 par le Comité d’histoire de la Sécurité sociale (2 volumes, plus de 13 000 références).
30 Le Grandin peut rendre encore de grands services à l’historien de l’économie.
31 Sur le principe de ces « banques de données bibliographiques », cf. Pour une histoire de la bureaucratie en France, 1999, p. 333-338.
32 Sur le principe des notes de méthode, cf. « Qu’est-ce qu’une note de méthode ? », ibidem, p. 323-326.
33 De même on néglige, à la fin de travaux d’érudition, de publier des notes d’orientation de recherche pour guider les successeurs sur les bonnes cibles.
34 Cf. « Une source documentaire à exploiter : les “voyages métallurgiques” des élèves-ingénieurs des mines », Annales, 1962, p. 302-307 (on ne dispose actuellement que d’un inventaire sur fiches trop sommaire).
35 L’inventaire des fonds d’archives du ministère des Finances sera bientôt mis sur Internet. Mais on peut regretter qu’on ne dispose pas encore d’un inventaire imprimé très détaillé de la série F12 (commerce et industrie) des Archives nationales.
36 C’est une source précieuse pour la vie de l’entreprise et l’histoire des inventions.
37 Les richesses du service des recueils sont peu connues, on a des inventaires sur fiches dans le service qui se révèlent lacunaires (sur ce fonds, cf. A. de Maurepas, ouv. cité, p. 440- 441, 573-574).
38 La Bibliothèque nationale n’a qu’un très ancien fichier (sur microfilm) peu utilisable, mais qui permet des « trouvailles ». L’absence d’une bonne bibliographie de la presse économique et financière entrave souvent les recherches (sur l’importance de cette presse économique cf. A. de Maurepas, ouv. cité, p. 413-430).
39 Infra, p. 157.
40 Cf. « Qu’est-ce que former un historien ? », dans L’histoire entre le rêve et la raison, 1998, p. 835-848, et « Comment développer la formation post-universitaire ? », ibidem, p. 849-860.
41 Il n’est pas facile de retrouver un rapport de Commission ou de Comité qui n’a pas été imprimé ou qui n’a été diffusé qu’à petit nombre ; on a chance parfois de le découvrir à la Bibliothèque de Sciences-Po ou à la Bibliothèque de la Chambre des députés – mais le jeu est très hasardeux : on sait qu’il existe, c’est un chaînon important, mais il est « introuvable ».
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le grand état-major financier : les inspecteurs des Finances, 1918-1946
Les hommes, le métier, les carrières
Nathalie Carré de Malberg
2011
Le choix de la CEE par la France
L’Europe économique en débat de Mendès France à de Gaulle (1955-1969)
Laurent Warlouzet
2011
L’historien, l’archiviste et le magnétophone
De la constitution de la source orale à son exploitation
Florence Descamps
2005
Les routes de l’argent
Réseaux et flux financiers de Paris à Hambourg (1789-1815)
Matthieu de Oliveira
2011
La France et l'Égypte de 1882 à 1914
Intérêts économiques et implications politiques
Samir Saul
1997
Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (I)
Dictionnaire biographique 1790-1814
Guy Antonetti
2007
Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (II)
Dictionnaire biographique 1814-1848
Guy Antonetti
2007
Les ingénieurs des Mines : cultures, pouvoirs, pratiques
Colloque des 7 et 8 octobre 2010
Anne-Françoise Garçon et Bruno Belhoste (dir.)
2012
Wilfrid Baumgartner
Un grand commis des finances à la croisée des pouvoirs (1902-1978)
Olivier Feiertag
2006