Chapitre III.
Principes généraux
p. 31-41
Texte intégral
1Avoir des principes est une nécessité pour l’historien afin de régler ses efforts, de bien user de son temps, mais comment définir ces principes, ces regulae qui gouvernent la conduite et l’exécution ? On doit se défier de toute définition abstraite des principes1, ce sont des outils nécessaires à l’action, des préceptes dont on doit tirer quelques règles utiles qu’il faut adapter à sa recherche. Mais il est important, pour l’historien qui veut construire son jeu, d’analyser les principes qu’il entend appliquer, d’en mesurer la portée, d’en bien saisir les conséquences et les limites : nous voudrions proposer quelques réflexions sur la définition et le bon usage de ces principes qui touchent les uns à la conception de l’histoire, les autres à la mise au point d’un « produit »2.
I. PRINCIPES GÉNÉRAUX
2Comment définir des principes généraux pour une histoire économique et financière aux contours encore flous, incertains ? Il n’existe aucune règle assurée, on ne peut que saisir de façon arbitraire des principes généraux destinés à être adaptés à chaque cas. Rappelons quelques principes élémentaires3.
3Premier principe : on ne peut savoir que peu de choses, on n’a que des archives résiduelles, des sources partielles, douteuses ; on reste nécessairement en deçà, quelle que soit la masse des dossiers à dépouiller ; c’est un principe tout de pratique, l’expérience le montre bien en histoire bancaire, en histoire des entreprises, en histoire de la bureaucratie économique.
4Deuxième principe : c’est une histoire où l’on doit s’attacher au détail technique des affaires, où le plus souvent on doit avoir des connaissances techniques (et même une certaine expérience de l’entreprise) ; il faut chercher à saisir le jeu des intérêts, des passions, les mécanismes de l’entreprise, ce qui se passe par-dessous, le clandestin, ce qui ne se voit pas. C’est une histoire qu’il faut compliquer4, où l’on ne doit pas dissimuler ce qu’on ne sait pas5, où il faut avoir le courage d’examiner, par exemple, la comptabilité ou la gestion des stocks ou les amortissements, où il faut savoir regarder des ensembles (on ne peut faire l’histoire d’une entreprise en ignorant, ou en feignant d’ignorer, le jeu des autres entreprises, l’environnement économique : si l’on regarde l’ensemble, on n’a pas toujours le même regard, on lit autrement les documents).
5Troisième principe : on doit faire effort pour saisir les choses par le dedans, s’attacher aux coutumes de pensée, aux habitudes, au vécu des décideurs, patrons ou ingénieurs, à leur manière de percevoir l’avenir, chercher à étudier le rôle des personnalités créatrices6 – qui provoquent les changements, qui souvent ont tort d’avoir raison trop tôt – ou à saisir le désordre, la violence, l’incohérence, la médiocrité derrière l’ordre, les apparences, l’institution. On s’éloigne nécessairement d’une histoire lisse, rationnelle, mécanique, aseptisée, où tout est simple, explicable, « évident », où l’on comprend facilement les « causes », où n’apparaît aucun signe de conflit, de désordre, de flou, de mouvant, et on se rapproche nécessairement d’une histoire incertaine, probabiliste, qui évite avec soin de trop affirmer.
6Quatrième principe : on doit prendre ses distances avec les théories économiques qui veulent « tout expliquer », ou les doctrines économiques et sociales, qui ont des arrière-pensées politiques ; les théories économiques (ou sociologiques) qui sont volontiers déterministes, se déclassent nécessairement (si on les applique trop servilement, c’est une source d’obsolescence rapide) et on doit éviter de s’empiéger dans des doctrines à fins politiques, qui finissent par fausser le jugement, par limiter le regard, et rendent rapidement les travaux obsolètes ; on doit chercher à dépolitiser l’histoire économique, c’est un piège redoutable dont il faut avoir conscience très tôt (un marxisme diffus, des partis pris idéologiques, la volonté de faire de l’histoire « engagée » ont réduit singulièrement la durée de vie de nombreux travaux des années 1950-1990)7.
7Cinquième principe : on doit s’interroger sur les erreurs que l’on risque de commettre8, dues aux préventions de toutes sortes – qui tiennent souvent aux années de formation9 –, à l’habitude de « faire comme les autres », d’imiter des modèles, aux routines de pensée : on doit appliquer la première règle du Discours de la méthode10, chercher à « éviter soigneusement la précipitation et la prévention », mettre en doute les conventions qu’on utilise11, les principes et préjugés qu’on a recueillis des maîtres, c’est-à-dire tenter de voir et de juger autrement, d’épurer son esprit. Mettre en doute est une règle de prudence12 : or trop souvent on commet des erreurs dans sa manière de juger, dans sa conduite parce qu’on ignore (ou feint d’ignorer) ce qu’est l’art de douter.
8On voit l’ampleur de ces principes, la difficulté de les mettre en œuvre, les qualités de volonté, de ténacité, de prudence qu’exige leur application, lesquelles varient avec la formation, l’âge, l’expérience de la vie, le degré d’indépendance, la vision plus ou moins affinée de l’histoire ; aucun historien ne ressemble à un autre, chacun joue son jeu comme il l’entend, avec les cartes qu’il a en mains ; l’important est d’être un bon joueur et on peut jouer librement, choisir librement sa voie ; mais les entraves sont nombreuses, on subit des influences, on se heurte à la coutume, aux habitudes du groupe : il n’est pas toujours facile de conquérir sa liberté.
II. PRINCIPES DE PRODUCTION
9À côté de ces principes généraux, touchant à la doctrine, il n’est peut-être pas inutile de rappeler quelques principes concernant le faire de l’historien ; ce sont des règles pratiques qui visent à l’efficacité du système.
10Premier principe : l’historien doit répondre à une demande13 (on doit éviter de faire des travaux ne répondant pas à une demande précise), parfois on doit anticiper la demande (ainsi pour les histoires à naître)14, mais on prend des risques, on doit appliquer des tactiques prudentielles.
11Deuxième principe : on doit donner des produits observant des règles d’érudition, fondés sur des sources neuves, fiables15 ; le degré d’érudition varie suivant le secteur choisi, les buts de guerre, mais il est dangereux d’abandonner ce principe, sous prétexte de « synthèse », et de faire de l’histoire résumée, épurée, sans références précises aux sources utilisées16 : l’obsolescence atteint rapidement les travaux de faible érudition ou qui s’apparentent à des essais sociologiques ou philosophiques17.
12Troisième principe ; on doit donner des produits réfléchis, c’est-à-dire que l’on sait où aller et comment atteindre tel ou tel objectif. On doit s’interroger, quand on fait l’histoire d’une entreprise ou d’une banque par exemple : « Qu’est-ce que je veux montrer, faire voir ? Qu’est-ce qui mérite l’attention dans ce sujet ? Qu’est-ce qui est “le plus important” dans la recherche que j’entreprends ? ». Mais souvent on néglige de le dire, on ne déclare pas nettement ses buts de guerre, ce qui affaiblit notablement la valeur du travail, lui enlève de sa visibilité, et les jurys de thèse reprochent souvent cette opacité : « Qu’avez-vous voulu faire ? On ne le saisit pas très bien, on hésite, vous semblez avoir des buts contradictoires, tantôt vous êtes trop ambitieux et tantôt vous vous intéressez à des détails microscopiques... » Donner un produit réfléchi, ordonné, ajusté est une nécessité du métier.
13Quatrième principe : on doit apporter quelque chose de neuf, le taux de novation doit être apparent, mais tout le monde n’est pas apte à innover, certains, par timidité ou scrupule, préfèrent imiter le modèle du maître. Innover est une part essentielle de l’officium de l’historien ; parfois même, quand on part de rien, on peut ouvrir une brèche, explorer des terrae incognitae, faire émerger une histoire inédite, une « histoire à naître »18. C’est souvent une question de zèle, de ténacité, mais aussi de chance (un historien doit avoir de la chance).
14Cinquième principe : on doit donner des produits durables, mais la durée de vie varie fortement suivant les catégories (« grand public », synthèse, thèse, recueil de documents, cours, essai quasi-philosophique...) ; ce que l’on veut tout naturellement, c’est faire un livre qui soit encore important, lisible en 2050 par la valeur de ce qui est dit, la méthode employée ; mais le jeu de l’obsolescence n’est pas toujours bien compris, notamment par les jeunes qui ont trop tendance à surestimer leurs travaux et qui ont peine à comprendre que leur durée de vie est nécessairement limitée (tout livre tombera in pulverem)19. On doit avoir clairement conscience des règles de l’obsolescence et en tenir compte dans son jeu.
15Ces quelques principes devraient permettre de mieux saisir sa manière de faire, de mesurer ce que l’on doit faire, d’établir des programmes : mais on voit bien que personne n’est assuré de bien appliquer ces préceptes, la marge d’erreur est grande.
III. CONSÉQUENCES
16Examinons quelque conséquence de ces principes.
17Première conséquence : on doit avoir des principes à soi, qui ne sont pas ceux des maîtres ; il y a toujours danger à imiter, à vivre à louage ; on imite parfois quand on ne sait pas faire, au départ, mais on doit vite creuser un écart, conquérir son indépendance : ce qui suppose un effort pour réfléchir par soi-même sur ses principes, ses buts de guerre, ses méthodes de travail (et cet effort de réflexion n’est pas le même pour un jeune historien et un historien « non professionnel » qui a pour lui l’expérience de la vie pratique).
18Deuxième conséquence : les principes que nous avons décrits ne sont pas toujours admis, ils contreviennent à certaines habitudes de pensée, ils sont parfois jugés subversifs (on n’aime pas la critique de l’histoire « engagée », on croit à l’histoire résumée, à l’histoire « de manuel », on ignore les histoires à naître, on se méfie d’une vision « probabiliste » des choses)20 ; il est difficile par suite d’enseigner des principes généraux21 et de mettre en garde les jeunes, et les moins jeunes, contre certains risques évidents.
19Troisième conséquence : les principes engagent beaucoup de soi, mettent en jeu sa philosophie de la vie, sa vision de l’histoire, sa distance avec soi-même et même sa vie intérieure ; avoir des principes probabilistes suppose un effort coûteux pour mettre en doute ses habitudes, rompre avec les « certitudes » des autres, c’est une expérience au sens fort du terme22 ; même en histoire économique – où l’on a, à l’habitude, le culte de l’objectif, du mesurable, du chiffré, du certain – on ne doit pas négliger la part intérieure de l’histoire23.
20Quatrième conséquence : l’historien doit bien marquer les limites de ce qu’il sait ou trouve, ne pas dissimuler ses incertitudes, ses doutes, montrer ses tâtonnements, ses hésitations : cela suppose de la prudence, et presque de la diplomatie, on doit mettre dans son jeu son lecteur, lui expliquer patiemment le caractère partiel, incertain, douteux de tout « savoir » (alors que le plus souvent il exige naïvement des certitudes, demande qu’on lui explique le « vrai » des choses).
21Cinquième conséquence : on doit faire effort pour aider ses successeurs, leur transmettre autant que possible le fruit de son expérience – mais il faut aussi réfléchir sur la protection des archives qu’ils pourront exploiter en 2030 ou 2050 : dans une histoire fortement technique on doit – chacun pour son secteur – s’intéresser aux conditions de collecte, présente et future, des archives, par exemple pour les archives fiscales, notamment l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu, de façon à éviter des « catastrophes archivistiques », ou pour les archives des entreprises fusionnées ou « restructurées », menacées de destruction rapide24 : car comment faire une histoire érudite sans archives ? Se désintéresser du sort futur des archives, c’est manquer à son devoir d’état d’historien et à ses obligations morales vis-à-vis des successeurs.
IV. LIMITES
22On doit s’interroger sur les limites des principes qu’on veut mettre en œuvre.
23Première limite : ce sont des principes généraux à appliquer aux recherches qu’on entreprend : on doit donc les « adapter » en fonction de ses buts de guerre, du caractère novateur du travail. Ce ne sont pas des principes intangibles, mais des outils de travail, et l’on doit faire preuve de flexibilité, de souplesse, de bon sens dans les adaptations nécessaires (par exemple quand on veut s’intéresser à l’histoire de la fiscalité ou au vécu d’une entreprise).
24Deuxième limite : les principes varient fortement dans le temps, les sensibilités changent, les centres d’intérêt se déplacent, les réputations s’effondrent : l’histoire est chose mobile, sensible au temps qui passe, aux nouvelles demandes sociales ou politiques, aux mutations du jeu économique, ce qui pousse sans cesse à innover, à inventer de nouvelles règles du jeu, de nouveaux principia rationis. Croire que la pratique de l’histoire soit chose fixe, immuable, est une sottise : les glissements se font sans cesse25, chaque génération d’historiens cherche nécessairement à s’opposer à la précédente, mais tout dépend du rôle des personnalités créatrices, qui provoquent des ruptures26.
25Troisième limite : les principes sont difficiles à enseigner : que dire aux jeunes ? que ne pas dire ? On peut difficilement faire une leçon sur le probabilisme (ou sur l’obsolescence) en histoire de la métallurgie, les esprits risquent de se rebeller27, et faire la théorie de l’erreur28 est mal vu ; on doit utiliser des ménagements, insinuer des doutes, montrer le jeu du probable (ou de l’obsolescence). De même l’on n’ose trop dire aux jeunes qu’il est nécessaire d’avoir une certaine pratique de l’entreprise – ou de la banque – si l’on veut faire de l’histoire de l’entreprise ou de l’histoire bancaire : l’historien universitaire refuse en général cette idée, alors que c’est un atout important (si l’on n’a pas cette expérience, on risque de commettre des erreurs, il faut en être conscient et se montrer prudent)29.
26Quatrième limite : nous avons parlé des principes pour une histoire nationale ou régionale : mais peut-être un jour entreprendra-t-on une histoire européenne30, qui se fondra sur d’autres principia rationis, d’autres règles du jeu ; c’est une hypothèse que l’on ne peut écarter ; l’histoire européenne devrait avoir un autre mode de questionnement, une autre façon de saisir les questions économiques, elle tendra parfois à niveler les différences nationales, à s’attacher à ce qui unit plus qu’à ce qui oppose. C’est un sujet qui mérite réflexion, d’autant que les historiens des autres pays n’ont pas toujours les mêmes modes de raisonnement, les mêmes principes que les historiens français31.
V. RÈGLES DU JEU
27Quels conseils donner à un jeune chercheur ?
28Première règle : on doit réfléchir aux principes de l’histoire dans le secteur que l’on choisit, ce devrait être le premier travail dans une recherche ; or l’effort n’est pas toujours fait et ce vide des principes, des principia rationis explique les défauts de certains travaux ou partiaux ou partiels, ou à trop faible érudition. Comment réfléchir aux principia rationis, à leur « adaptation » au secteur ? C’est un problème d’ingénierie historique mal résolu.
29Deuxième règle : au début d’une recherche on doit réfléchir par écrit aux applications des principes et s’interroger sur des quaestiones essentielles :
quels doivent être les buts de guerre ?
quel niveau d’érudition dois-je fixer ?
quelles sont les limites de ce que je sais ou crois savoir ?
comment puis-je saisir les choses « par le dedans » ?
quelles règles d’histoire probabiliste puis-je appliquer ? et comment ?
30Troisième règle : tout au long de la recherche on doit appliquer ces principes, pratiquer des « examens de conscience » à intervalles réguliers, mais il y a quelques obstacles à contourner, des butoirs ; on doute de sa manière de travailler ; quelquefois les liens entre le passé et le présent jouent de méchants tours : on risque de faire fausse route, d’être piégé par des analogies, des anachronismes. On doit observer attentivement sa démarche, éviter prudemment les pièges de l’esprit partisan ou de l’idéologie, ne pas bâtir arbitrairement des systèmes qui risquent de se trouver sans fondement.
31Quatrième règle : on commet inévitablement des fautes, des erreurs, on oublie ses bonnes intentions : il faut avoir le courage de mettre en doute les principes qu’on applique (et notamment ceux qu’on emprunte à autrui) et de les corriger ou réviser.
32Cinquième règle : on doit faire un effort de doctrine, analyser, dans des notes d’orientation de recherche à l’usage de ses successeurs, les difficultés de principe, les obstacles à la recherche, surtout si l’on est l’un des premiers à défricher le secteur.
CONCLUSION
33Tirons quelques leçons de ces brèves observations.
34Première leçon : l’historien doit savoir adapter habilement ces principes généraux à son secteur propre de recherche, en tirer des règles du jeu, des « pratiques » pour définir ses objectifs et proportionner ses efforts.
35Deuxième leçon : l’historien doit avoir une conception mobile des choses : rien n’est fixe, déterminé, nul n’est tenu d’imiter ; on peut compliquer le jeu à volonté, chercher à aller le plus loin possible, on a une liberté extrême de jeu (ce qui maximise le plaisir).
36Troisième leçon : une carrière dure 40-45 ans ; on doit s’interroger, à intervalles réguliers, sur les principes qu’on applique, chercher à les réviser ; les principes ne sont, répétons-le, que des outils nécessaires pour régler ses efforts, ils sont donc provisoires, révisables ; mais trop souvent on ne sait pas mettre en doute ses principes, opérer les révisions inévitables, on glisse facilement, comme disait Georges Friedmann, dans le monde des endormis.
Notes de bas de page
1 Rappelons les définitions données par Goblot (Le vocabulaire philosophique, p. 405) : « On nomme aussi principe tout précepte pratique d’un caractère général, parce que la manière d’agir spéciale dans chaque cas spécial s’en tire comme conséquence ». Avoir des principes, c’est avoir des règles de conduite définies, calculées, cohérentes, stables.
2 Il nous manque une théorie des principes généraux en histoire : à la vérité on n’ose guère, aujourd’hui, parler des « principes » dans une corporation très divisée, où des clans s’affrontent sur les principes tout autant que sur l’idéologie, et surtout dans une histoire économique et financière contemporaine qui est ouvertement en situation de crise depuis presque vingt ans (aucun consensus apparemment ne pourrait être recueilli sur des principes généraux) ; les conflits de générations sont très vifs, le mot principe fait peur.
3 Ce sont des règles pour gouverner ses pensées : mais qu’est-ce que gouverner ses pensées pour un jeune historien ? Un moins jeune ? Un historien « non professionnel » qui travaille pour le plaisir ?
4 Sur le devoir compliquer, cf. Principes de l’histoire de la protection sociale, 2003, p. 71-77.
5 On doit au contraire bien marquer l’étendue de ce que l’on ne sait pas, de ce que l’on ne peut savoir.
6 Infra, p. 113.
7 On n’a pas encore fait l’histoire de cette histoire « engagée » et de ses méfaits (sur son importance, cf. Les écoles historiques, avec Jean Tulard, 1990, p. 37 et suiv.).
8 Infra, chapitre VII, p. 79.
9 Elles remontent parfois aux années de lycée (par exemple la croyance que l’histoire peut « enseigner », donner des leçons pour le présent).
10 Cf. L’histoire entre le rêve et la raison, 1998, p. 345-348.
11 Sur les conventions, ibidem, p. 369-381.
12 Infra, chapitre IX, p. 99.
13 Supra, p. 17.
14 Infra, chapitre XIII, p. 133.
15 Infra, chapitre XI, p. 91.
16 On trouve encore deci delà des ouvrages importants, érudits, mais qui n’ont pas l’appareil nécessaire de références, de notes ; on ne peut vérifier la source des affirmations ; ils tombent rapidement dans l’oubli, on néglige de les citer, de les utiliser (c’est trop dangereux).
17 Sur l’importance de l’obsolescence, infra, p. 175.
18 Sur les difficultés de l’histoire à naître, infra, p. 133.
19 On ne fait que des travaux de valeur provisoire, quels que soient ses talents, son érudition. Tôt ou tard ils seront déclassés : combien de livres, en histoire économique, remontant à 1950 ou 1960 lisons-nous, citons-nous encore ?
20 Les résistances sont grandes (cf. L’historien et le probabilisme, 2002, p. 25-33).
21 De façon générale, on n’ose plus, en fait, enseigner les « principes », on a peur de trop s’engager, ou de se quereller avec les autres, on n’ose dire « ce qu’il faut faire ».
22 Infra, p. 48 et suiv.
23 L’histoire économique ne supprime pas la sensibilité de l’historien, le jeu des rêveries, des émotions (sur les émotions en histoire, cf. « Les instants d’émotion », Bulletin d’histoire de la Sécurité sociale, n° 44, juillet 2001, P- 186-194, et pour un exemple en histoire de la métallurgie, « L’émotion en histoire de la métallurgie », Marteau-Pilon, t. XIV, 2002, p. 85- 87). Il ne serait peut-être pas impossible d’appliquer à l’histoire économique, dans des cas particuliers, les règles de l’histoire sensible (cf. Revue administrative, 2000, p. 302-306) : tout dépend du tempérament de l’historien, de sa capacité à marquer sa différence.
24 Sur les problèmes de la collecte future des archives, et les lacunes de leur sauvegarde, cf. L’histoire en 2050, 2000, p. 113-131 et L’historien et le probabilisme, 2002, p. 65-75.
25 Depuis trente ans le paysage de l’histoire économique a beaucoup changé : or trente ans représentent deux générations... D’ici 2050 (un historien formé en 2000 sera encore actif en 2050...) on n’imagine pas les mutations « possibles » ou « probables » du paysage (cf. L’histoire en 2050, ouv. cité, et infra, p. 145).
26 Et celles qui joueront un rôle en 2050 ne sont pas encore nées.
27 Dans un séminaire les tensions sont fortes, et quand on fait une leçon appliquée à un secteur où à l’habitude on réfléchit peu aux conventions utilisées (par exemple l’histoire monétaire, L’historien et le probabilisme, p. 191-203), on se heurte presqu’à l’incrédulité.
28 Cf. « L’erreur » dans L’histoire entre le rêve et la raison, 1998, p. 626-637, et infra, p. 79.
29 On ne peut qu’être en défiance contre un travail d’histoire bancaire fait par un historien qui n’a aucune expérience, même brève, des choses de la banque, on s’inquiète de ce qu’il n’a pas vu, et de ce qu’il a pu voir en déformant les realia.
30 Infra, p. 185.
31 Personne n’a tenté de décrire les écarts des « principes » entre les historiens français et les historiens anglo-saxons, ils n’ont pas la même formation philosophique, la même manière de raisonner (les anglo-saxons sont souvent plus « doctrinaires », plus assurés de détenir la vérité), la même méthode pour lire les documents (ils sont très favorables à une histoire très « résumée »), ils usent d’une rhétorique différente (on voit bien ces divergences en histoire de la bureaucratie).
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