Chapitre IV. La Première Guerre mondiale et la Banque (1914‑1919)
p. 245-263
Texte intégral
I. La gestion de la Banque pendant la guerre
1Dès qu’ils apprirent la déclaration de la guerre entre la France et l’Allemagne, le 3 août 1914, les dirigeants de la Banque de l’Indochine commencèrent à combiner une politique de gestion de guerre. Ils se préoccupèrent alors essentiellement du maintien de la stabilité de la monnaie coloniale et des opérations des succursales et agences (ainsi que de leur actif). Prévoyant des difficultés dans l’approvisionnement et le transport par mer du numéraire, ils envisagèrent immédiatement d’imiter la métropole et l’Algérie1 en déclarant le cours forcé des billets de banque. Cette solution fut finalement remise à plus tard, compte tenu du fait que les succursales émettrices et le Trésor des colonies étaient abondamment pourvus en numéraire2. Les prévisions des dirigeants ne se confirmèrent pas même lorsque la guerre se poursuivit et les troubles de monnaies coloniales restèrent relativement insignifiants. A l’exception de la Somalie3, le cours forcé ne fut pas réalisé dans les cinq colonies où la Banque disposait de succursales émettrices.
2Pour les succursales et agences, il fut décidé d’adopter des mesures distinguant les colonies de l’étranger : on continuerait coûte que coûte les opérations des établissements coloniaux quitte à réduire considérablement ou même à arrêter celles de l’étranger. Dès début août, le siège prescrit aux établissements coloniaux « de poursuivre leurs opérations locales, et de ne ralentir leurs affaires extérieures que dans la mesure où l’imposeraient les circonstances »4, tandis qu’il donna des instructions aux agences chinoises pour « réduire leurs opérations courantes au strict minimum et de s’abstenir complètement, jusqu’à nouvel ordre, de tout engagement nouveau »5. Le siège fit ensuite envoyer les capitaux ainsi rendus disponibles dans les établissements asiatiques (chinois, pour la plupart) à Londres et à Paris où ils furent affectés à l’achat des titres publics. On ne connaît pas exactement l’envergure de ces transferts de capitaux. Mais deux faits laissent supposer que les sommes concernées étaient relativement importantes. D’abord, les bilans mentionnent que les comptes du siège habituellement créditeurs vis-à-vis des succursales et agences étaient, en même temps que la guerre, devenus large ment débiteurs alors que ceux des succursales et agences normalement débiteurs vis-à-vis du siège étaient passés créditeurs6. D’autre part, les capitaux rapatriés et affectés à l’achat des bons de la Défense Nationale s’élevaient à la somme de 32 millions de francs, le 25 septembre 19157.
3On peut facilement imaginer qu’avec une telle politique les opérations de la Banque ne furent guère brillantes durant la guerre. Les montants totaux des opérations ordinaires des succursales et agences enregistrèrent une chute brutale immédiatement après la déclaration de la guerre, passant de 2,1 millions de francs en 1913 à 1,4 million de francs en 1914 et à 1,3 million de francs en 1915. Le redressement amorcé en 1916 amena ces mouvements à un niveau largement supérieur à ceux de l’avant-guerre (4,7 millions de francs en 1919). Ces chiffres ne sont cependant nullement significatifs pour deux raisons. Tout d’abord, l’augmentation observée après 1916 n’était que la conséquence de la hausse importante des changes impliquant l’élévation en francs des opérations des succursales et agences à des taux supérieurs à ceux des années précédentes. Ensuite, le cours forcé des billets de banque décrété au début de la guerre s’accompagna, en France métropolitaine, d’une inflation qui grimpa beaucoup plus vite que l’accroissement des opérations. Corrigé avec un indice des prix de gros calculé sur 45 articles, le montant des opérations ordinaires (en francs constants de décembre 1913) ne serait, pour 1919, que de 1,2 million de francs (voir tableau annexe 2 à la fin du présent ouvrage).
4Entre 1914 et 1919, furent recensées 32 affaires extraordinaires (8 émissions d’emprunts publics et obligations privées, 13 avances et 11 participations au capital d’entreprises), ce qui donne une moyenne annuelle qui supporte la comparaison avec les années 1897-19138. Leur répartition géographique subit néanmoins une profonde modification : Indochine, 13 ; Éthiopie, 6 ; France, 5 ; Chine, 4 ; colonies du Pacifique, 2 ; autres, 29. La Chine qui occupait le devant de la scène vit une nette régression de ce type d’opérations alors que l’Indochine fit un bond en avant très spectaculaire. Ces chiffres sont manifestement le résultat de la politique sus-mentionnée donnant la priorité aux colonies. De plus, si les négociations pour les emprunts chinois se poursuivirent durant la guerre, la ligne de conduite des gouvernements français et anglais fut, sur le plan des opérations, remise à plus tard ; et, en réaction à cette situation, la Banque se consacra à des choses « nominatives »10. En ce qui concerne l’Éthiopie et la France qui viennent en deuxième et troisième position derrière l’Indochine sur le plan du nombre d’affaires extraordinaires, les six affaires de l’Éthiopie sont des avances accordées à la Compagnie du Chemin de Fer de Djibouti à Addis-Abeba et sur les cinq affaires françaises, quatre sont des souscriptions aux emprunts de guerre11.
5Cette évolution des opérations se reflète également dans les bénéfices. Le tableau 39 montre qu’après l’ouverture des hostilités les bénéfices ont enregistré une brusque diminution pour augmenter ensuite très rapidement à partir de 1916. Parallèlement à ces mouvements, les dividendes par action, qui avaient été fixés à la veille de la guerre à 27,50 francs, passaient, à partir du second semestre de 1916, de 30 à 35 puis à 50 francs. Le taux des bénéfices (bénéfices I’/capital versé) connaissait, lui aussi, une croissance soudaine. Pourtant, comme pour les opérations ordinaires, cette impression de prospérité donnée par de tels indices était, pour les mêmes raisons, tout à fait illusoire. Réévalués en francs de 1913, les bénéfices I’ et les dividendes furent, durant cette période, beaucoup plus faibles qu’au premier semestre de 1914. Cette constatation prouve que, pour la Banque, la perte de bénéfices provoquée par inflation en métropole l’emportait sur le profit dû à la hausse des changes Asie-orientaux. La Banque a donc bel et bien été sacrifiée par l’inflation. Le tableau 41 exprimant la répartition des bénéfices I par pays montre que l’Indochine a vu son pourcentage augmenter considérablement aux dépens des autres pays. L’Indochine, la Chine, Paris et les autres pays représentaient respectivement, de 1910 à 1913, 37 %, 28,3 %, 19,5 % et 15,1 % du montant total des bénéfices calculés sur une période ; de 1914 à 1919 (pour cette période, ces sommes sont réévaluées par rapport au franc de décembre 1913), 50,9 %, 21,9 %, 14 % et 13,1 %12.
6En ce qui concerne l’amortissement et la réserve qui constituaient le fond de la répartition des bénéfices (voir tableau 40), s’inscrivaient fréquemment des effets impayés et des créances irrecouvrables ainsi que des pertes de change, reflétant des troubles du marché. Nous avons déjà abordé les mouvements des réserves dans le chapitre III au cours de l’examen du détail de cette rubrique de la fin 1918. Nous ne pouvons, par conséquent, que répéter la remarque déjà faite, constatant qu’aucun changement essentiel dans sa composition n’était intervenu durant cette époque.
II. La question de la réforme monétaire en Indochine
7Si les activités de la Banque de l’Indochine ne furent guère brillantes durant toute la Première Guerre mondiale, cette période n’en a pas moins joué un rôle très important dans l’histoire de la Banque elle-même. Dans le cadre de la violente critique adressée par le milieu colonial à la Banque à partir de l’année 1917, le parlement et le gouvernement de la métropole rejetèrent deux principes fondamentaux sur lesquels reposaient l’activité de la Banque. A partir de cette année, la Banque fut obligée de faire face à cette nouvelle situation. Les deux principes remis en question étaient, d’une part, le système monétaire de la colonie indochinoise basé sur l’étalon d’argent et, d’autre part, l’organisation originale de la Banque de l’Indochine à la fois banque d’émission et banque d’affaires. Ils avaient l’un et l’autre encouragé, au moins à un certain niveau, la Banque à favoriser les opérations entre l’Indochine et la Chine plutôt que celles entre la France et l’Indochine et à traiter à égalité les opérations indochinoises et les opérations chinoises, voire même à faire passer les secondes avant les premières. Pour reprendre les mots d’Octave Homberg, ancien secrétaire général de la Banque de l’Indochine, ils constituent les conditions qui amenaient la Banque à ne considérer l’Indochine que comme « une annexe de la Chine »13. C’est à cette époque que furent accomplis les premiers pas décisifs qui devaient mener à la stabilisation du change de la piastre et à la réorganisation de la Banque en une « société d’économie mixte », réformes qui, démolissant les deux principes sus-dits, furent réalisées au début des années 1930. Nous traiterons la question du remaniement de la Banque dans le chapitre suivant et nous limiterons dans ce chapitre à celle de la stabilisation de la piastre.
A. Hausse de la piastre et recherche d’une stabilisation (1918‑1919)
8Comme nous l’avons déjà vu dans le chapitre précédent, poussés par la dépréciation de l’argent enregistrée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le gouvernement français et le gouvernement général de l’Indochine entreprirent une politique de stabilisation de la piastre par rapport au franc-or. En effet, les arrêtés du gouvernement général de 1903 et 1905, en vue de préparer la stabilisation, interdirent l’importation et l’exportation libres de l’argent métal. La réforme définitive du régime monétaire fut cependant laissée de côté avant la guerre ; la balance des paiements défavorable à la colonie fut officiellement imputée à cette politique indécise14. Le problème de stabilisation refit surface à la fin des hostilités avec la hausse soudaine du cours de la piastre – surtout par rapport au franc.
9Jusqu’en 1915, le cours de la piastre s’était stabilisé à 2,50 francs et n’avait, par conséquent, guère changé par rapport à la veille de la guerre. Une augmentation apparut en 1916 qui s’accéléra au début de 1919. Le 13 février 1920, ce cours atteignait 16,50 francs. D’après l’analyse de la Commission monétaire indochinoise15 (communément appelée « commission Berrué »), organisme consultatif du gouvernement général, cette hausse extraordinaire de la monnaie coloniale avait trois causes principales dont les effets s’étaient conjugués : 1º la hausse de la valeur de l’argent due aux besoins de numéraire causés par la guerre ; 2º la chute du franc qui avait renoncé à l’étalon d’or ; 3º le formidable excédent d’exportations du commerce extérieur de la colonie16. La même commission avait évalué le pourcentage de participation de chacune de ces trois causes à l’augmentation qui avait mené le cours de la piastre de 2,50 francs en 1914 à 16,50 francs en 1920 : 120 % pour la 1re cause, 180 % pour la 2e cause et 8 % pour la 3e cause17. Le rôle fondamental ici joué par la baisse du franc et par la hausse de l’argent apparaît au premier regard jeté sur la figure 17 où l’on voit la courbe (du cours de la piastre) par rapport au franc et la courbe par rapport au franc-or de 1913 monter parallèlement jusqu’en 1918 et se séparer ensuite à partir de 1919.
10La forte hausse de la piastre plongea les industries coloniales destinées à l’exportation dans une situation extrêmement difficile. Elle eut une influence particulièrement sérieuse sur les plantations cochinchinoises de caoutchouc, café et tabac et sur l’industrie minière du Tonkin, dont les produits étaient destinés à des pays à monnaie or et qui étaient, de plus, fortement dépendants des travailleurs indigènes exigeant des salaires versés en monnaie argent ; en 1919, les entreprises de ces différents secteurs en arrivèrent à réclamer, avec la garantie du gouvernement général, des crédits de secours à la Banque de l’Indochine18. La hausse constante de l’argent métal et sa pénurie ainsi que la forte demande en monnaie coloniale, entraînant une forte montée de la piastre, précipitèrent cette monnaie, pourtant le seul signe libératoire parmi les diverses piastres de l’Asie orientale à fonctionner normalement19, dans une crise qui débuta en novembre 1918. L’encaisse métallique de la Banque de l’Indochine qui était de 13,3 millions de francs (31,3 % de la circulation fiduciaire) le 1er juillet 1917 était descendu, au 31 décembre de la même année, à 8,2 millions de francs (20,5 % de la circulation fiduciaire). Le 19 mai 1916, le gouvernement général, ayant recours aux pouvoirs qui lui étaient accordés par le décret du 4 août 1914, éleva le plafond d’émission de la Banque de l’Indochine jusqu’à cinq fois de l’encaisse métallique de garantie20. Ce dernier frôla d’ailleurs cette limite à la fin de 1918. Par contre les voies habituelles par lesquelles la Banque se procure du numéraire étaient bloquées : l’achat de l’argent sur les marchés locaux aurait poussé la hausse du cours de ce métal, menaçant d’activer la hausse de la piastre ; l’Hôtel de la Monnaie de Paris, dont le carnet de commandes déjà rempli, ne pouvait répondre à une demande de frappe adressée par l’Indochine. La situation était menaçante. Mais cette crise monétaire fut évitée de justesse le 31 décembre 1918 lorsque le gouvernement général autorisa un nouveau relèvement du plafond d’émission qui passa de cinq à huit fois le montant de l’encaisse métallique21.
11Ces problèmes de change et de monnaie ne cessèrent pas en 1919 même. Le ministre des Colonies, Henry Simon, fonda ainsi, le 7 mai de la même année, une commission constituée de représentants des ministères des Colonies, des Finances et du Commerce et de représentants du milieu colonial de Paris22. Cette commission avait pour président le député de la Cochinchine, Ernest Outrey, et était chargée d’« examiner les mesures propres à remédier à la crise due à la hausse de la piastre »23. Fin mai, la commission Outrey présenta une déclaration mentionnant que « le seul moyen de rétablir l’équilibre aujourd’hui rompu de la situation économique de l’Indochine serait de réformer le régime monétaire de la colonie en procédant à la stabilisation du change de la piastre »24. Lorsque arriva cette proposition, le 15 juillet, la commission interministérielle qui se réunissait depuis 1902 chaque fois que l’Indochine était le théâtre d’une crise monétaire, fut alors convoquée25. Les membres en étaient trois représentants du ministère des Finances (sous-secrétaire d’État, directeur et sous-directeur du Mouvement général des Fonds), un résident supérieur, un représentant de la Banque de l’Indochine et un autre de la Banque Industrielle de Chine. On désigna comme président de cette commission Charles Sergent, sous-secrétaire d’État aux Finances. Tous les membres de la commission Sergent ainsi que les représentants du milieu colonial appelés à donner leur avis devant cette commission tombèrent d’accord pour reconnaître la nécessité d’une stabilisation de la piastre. Le problème était de concrétiser cette stabilisation et de décider : par rapport à quoi l’on allait stabiliser ? quand réaliser cet objectif ? si la stabilisation devait être précédée par l’établissement du cours forcé des billets de banque ?
12Pour ce qui était de décider de savoir par rapport à quoi l’on allait stabiliser, le gouvernement général, évoquant « la population indigène encore insuffisamment habituée à la monnaie Fiduciaire »26, réclamait une stabilisation par rapport à l’or. Par contre le milieu colonial voulait que cette stabilisation se fasse par rapport au franc papier, et justifiait ce choix par les deux raisons suivantes. En liant la piastre au franc à un taux de change fixe, on faciliterait les transferts de capitaux de la métropole vers la colonie ; la stimulation de la production, dans la colonie, de produits bruts destinés à la métropole s’ensuivrait, favorisant ainsi une amélioration de la balance commerciale de la métropole. D’autre part, une partie de l’énorme déficit de cette balance (que l’on prévoyait de 26 à 30 milliards de francs pour l’année 1919) pourrait être comblée avec l’excédent de la balance coloniale (évaluée pour la même année à 1,5 milliard), ce qui permettrait de soulager la pénurie des disponibilités de change dont souffrait la métropole27. Les deux raisons invoquées reflètent incontestablement toutes deux la situation alarmante de l’économie métropolitaine pendant la guerre.
13Le moment de la réalisation d’une stabilisation opposait les représentants du milieu colonial, partisans d’une réalisation immédiate, aux représentants de la Banque de France qui proposaient de procéder par étapes. Quant au cours forcé des billets, le gouvernement général était très réservé pour la raison que nous avons déjà vue, alors que les membres de la commission et les différents individus consultés considéraient cette mesure absolument indispensable28.
14Nous nous arrêterons sur le comportement de la Banque de l’Indochine face au problème de la stabilisation de la piastre. Comme l’a fait remarquer le commissaire du gouvernement G. Demartine, « la Banque ayant le privilège de l’émission en Indochine n’aura aucun titre à s’opposer à la stabilisation de la piastre »29. Pourtant, en soulignant maintes fois l’importance du marché chinois pour l’Indochine, la Banque avait, avant la guerre, donné l’impression très nette d’une certaine réticence vis-à-vis de la stabilisation30. Cette attitude se modifia sensiblement après 1918. Le 22 mai 1919, le sous-directeur de la Banque de l’Indochine, Thion de La Chaume, faisait l’exposé suivant devant la commission Outrey :
« le seul remède efficace consiste dans la stabilisation du change de la piastre à un taux naturellement inférieur aux cours actuellement pratiqués. [...] malgré que l’Indochine soit entourée de pays où la stabilisation a été faite par rapport à la livre et bien que la stabilisation par rapport à l’or présente de grands avantages, il serait bien difficile de faire la réforme dans ce sens en Indochine par suite de l’opposition que les pouvoirs publics de la métropole feraient sans aucun doute à un projet de cette nature31 Dès lors, il apparaît que la stabilisation devrait être faite par rapport au franc et par étapes successives »32.
15Si l’on n’en a pas totalement fini avec l’attitude prudente consistant à prôner une stabilisation « par étapes successives », la position ici adoptée prend clairement parti pour une satabilisation par rapport à l’or dans un premier temps avant de se rabattre sur une politique de moindre mal de stabilisation par rapport au franc. Si les propos du sous-directeur étaient censés exposer une opinion individuelle, ils n’en reflétaient pas moins l’avis de la Banque elle-même. Dans une lettre du 30 mai répondant au questionnaire de la commission Outrey, la Banque prenait parti pour « la stabilisation par étapes successives »33. Elle y reconnaissait de plus que la réforme monétaire dans cette direction profiterait davantage aux relations économiques entre la France et l’Indochine qu’à celles entre la Chine et l’Indochine :
« La stabilisation semble plutôt de nature à favoriser les échanges entre l’Indochine et la métropole. Elle permettrait sans doute aux capitaux français de s’employer plus facilement dans la colonie et de favoriser l’exportation de ses produits vers la métropole »34.
16Comment expliquer le changement d’attitude de la Banque de l’Indochine à la fin des hostilités ? Il semble bizarre d’autant plus que, pendant la guerre, le commerce de l’Indochine ait considérablement diminué avec la France et ses colonies et augmenté avec la Chine35. Bien que la Banque ne soit guère explicite à ce sujet, nous y voyons, quant à nous, deux raisons. La première est de nature politique. Comme nous le verrons en détail dans le chapitre suivant, le parlement de la métropole furent, à partir de 1917, le théâtre d’une violente critique reprochant à la Banque de faire passer en priorité les opérations chinoises et faisant craindre pour le renouvellement du privilège de la Banque qui expirait en janvier 1920. Dans un tel contexte, la Banque n’avait donc nullement intérêt à défendre le maintien du système de l’étalon d’argent qui équivalait à privilégier la stabilité du change avec la Chine. Il est, par conséquent, probable que la Banque s’est rangée du côté de la stabilisation de la piastre pour faire taire une telle critique.
17La deuxième raison est d’ordre économique. Si les mouvements de la piastre se caractérisaient, avant la guerre, par une tendance à la baisse, ils manifestèrent en revanche, durant la guerre, une propension à la hausse. Il est bien évident qu’une piastre en baisse favorisait les exportations alors qu’une piastre en hausse les desservait. Le directeur de la succursale de Saigon, Gannay, conscient de ce problème, tenait le 16 juillet 1920, au cours de la commission Berrué, les propos suivants : « Je considère que l’étalon d’argent depuis une trentaine d’années, a grandement favorisé le développement du commerce d’exportation de l’Indochine. L’Indochine étant un pays neuf, par conséquent débiteur, avait tout intérêt à avoir une monnaie bon marché afin de faciliter les exportations. Je ne crains pas trop m’avancer en estimant que notre piastre métallique qui est un lingot d’argent frappé, a favorisé dans une large mesure l’exportation du riz »36. Gannay reconnaît ici implicitement que la piastre en argent, élément favorable aux exportations coloniales, est devenue au cours de la guerre un facteur desservant ce type de commerce. Étant donné que les exportations soutenaient les opérations productives de la Banque de l’Indochine et que leur augmentation était considérée comme un indice du développement des colonies37, il convient de penser que la hausse excessive de la piastre a poussé la Banque à remettre en question le système monétaire colonial basé sur l’étalon d’argent.
B. De l’adoption du bimétallisme au cours forcé (décembre 1919 à décembre 1921)
18En décembre même, la commission Sergent n’avait toujours pas pu prononcer de conclusion définitive. La situation était grave car la récolte de riz promettait d’être aussi bonne en 1920 qu’en 1919 et la demande de piastres ne cessait pas d’augmenter. Les espèces argent sortirent encore davantage des caisses de la Banque de l’Indochine à tel point que les analyses de la Banque et des autorités coloniales prévoyaient que l’encaisse en numéraire ne serait plus, vers le 15 janvier 1920, que de 3,5 millions de francs et que l’on pourrait même assister à une panique38. Pour prévenir la crise, le gouvernement général décida d’adopter un système bimétalliste basé sur l’or et l’argent. Le 11 décembre, le gouverneur général par intérim Maurice Monguillot adressa, depuis Saigon, une dépêche au ministre des Colonies, Henry Simon :
« je vous demande si le moment serait pas venu donner Colonie autonomie monétaire et institution régime définitif indépendant. Mon avis serait instituer régime bimétalliste en créant monnaie légale or concurremment avec piastre actuelle dont il serait multiple. Régime basé sur pair égal seize entre or et argent ce qui assignerait piastre argent valeur sensiblement égale 5 francs or »39.
19Les documents dont nous disposons ne nous permettent pas de connaître le genre de réponse faite par Simon à cette proposition. Les deux séries de mesures prises immédiatement après laisse supposer que le ministre approuva le projet. Le 17 décembre, un arrêté du gouverneur général décidait que :
au moins 1/5 des exportations de riz serait liquidé en or ou en argent ;
le taux de change entre l’or et l’argent serait fixé de 1 pour 16 ;
le numéraire ainsi perçu par les exportateurs serait déposé à la Banque de l’Indochine.
20La deuxième série de mesures fut fixée par un accord entre la Banque de l’Indochine et le gouvernement général. Il y était prévu que :
la Banque verserait aux exportateurs un montant en billets de banque équivalant au numéraire déposé ;
les montants ainsi versés par la Banque seraient considérés comme des prêts accordés au gouvernement général à qui reviendrait le droit de disposer du numéraire40.
21Ces dispositions visaient à stopper, grâce à l’introduction d’or en Indochine, le tarissement du numéraire et l’augmentation du cours de la piastre. L’or acquis par le gouvernement colonial devait d’ailleurs permettre la constitution d’un fonds de réserve pour l’adoption de l’étalon d’or41.
22Pourtant ce système bimétalliste ne fonctionna pas plus de deux semaines et fut supprimé dès le 30 décembre. Cette annulation doit être imputée au fait que le gouvernement français n’avait pas encore fixé sa ligne de conduite en matière de stabilisation de la monnaie indochinoise et que Maurice Long, nommé gouverneur général de l’Indochine le 10 décembre, avait eu des contacts avec la commission Sergent où il s’était prononcé pour une stabilisation par rapport au franc. Le nouveau gouverneur général adressait depuis Paris, le 26 décembre, la dépêche suivante au gouverneur général intérim de Hanoï :
« Sur question réforme monétaire 2 courants opinions s’opposent. Alors que proposez étalon d’or par contre groupements financiers et économiques Paris demande instamment stabilisation en franc papier. Ai fait valoir principalement que excédent balance exportation I.C. fournirait à métropole disponibilités importantes change tous achats riz se faisant désormais en franc de façon à ce que disponibilités change coloniales viennent soulager celles métropole. En raison controverses et difficultés obtenir rapidement adhésions et mesures que nécessite une réforme définitive du régime monétaire estime presque impossible arriver à une solution avant mon départ qui est fixé sur Lecas vers 25 janvier ou même avant que décaissement espèces métalliques rende inévitable établissement cours forcé »42.
23Après l’abolition du bimétallisme, le gouverneur général Maurice Long et la commission Sergent recherchèrent « une solution mixte »43. On réserva l’avenir et ne préjugea pas de la réforme définitive qui aurait été d’opter pour le système monétaire indochinois ; on décida de se contenter de répondre simultanément aux deux demandes qui présentaient un caractère urgent. La première venait de la colonie qui désirait arrêter la hausse de la piastre et la deuxième était émise par la métropole qui voulait que ses disponibilités de change soient unies avec celles de la colonie de manière à atténuer les difficultés des premières. On songea alors à décréter le cours forcé et à faire intervenir le gouvernement général sur le marché du change. Le 20 janvier 1920, le gouvernement général conclut une convention avec la Banque de l’Indochine aux termes de laquelle : le gouvernement général, dès l’établissement du cours forcé, devait fixer le taux de change de la piastre par rapport au franc (article 1er) ; il s’engageait à prendre en charge les pertes de change subies par la Banque de l’Indochine du fait des changements du taux de la piastre qu’il allait provoquer (article 2)44. Il passa ensuite avec les banques à Saigon un accord où il élargissait à l’ensemble de ces banques les deux articles de la convention passée avec la Banque de l’Indochine. Pour terminer, il proclama, le 27 mars, l’arrêt de la convertibilité des billets de banque.
24S’appuyant sur un « compte spécial » du gouvernement général de l’Indochine, ouvert à la Banque de l’Indochine, le nouveau système monétaire ainsi élaboré fut appliqué de la façon suivante :
les soldes des remises acquises par les banques étaient vendus, par l’intermédiaire de la Banque de l’Indochine, au gouvernement général ;
les montants de remises achetés par le gouvernement général devenaient un fonds prêté par la Banque de l’Indochine à ce dernier ; ils étaient ensuite inscrits en piastres au passif du compte spécial de la succursale de Saigon et simultanément portés en francs à l’actif du compte spécial du siège ;
avec les sommes portées en francs à l’actif de son compte spécial, le gouvernement général achetait de l’or ou du change-or45.
25On pourrait noter que, étant donné que la plus grande partie des billets de banque était émise lors de l’achat de remises, l’achat des soldes de ces dernières par le gouvernement général fournissait les exportateurs en disponibilités de change en émettant des billets. Ce système transformait finalement la Banque de l’Indochine en organe du gouvernement général qui faisait fonction de banque d’émission.
26Le nouveau système monétaire joua admirablement bien le rôle qu’on attendait de lui. La piastre cessa immédiatement de monter et amorça, dès mai, une baisse extrêmement sensible. De plus, dès l’automne, le cours du métal argent faiblit. Ces modifications se soldèrent par la suppression, le 31 décembre 1921, du cours forcé. À la même époque, le gouvernement général vendait le change-or qu’il avait accumulé sur son compte spécial et achetait de l’argent ; il put liquider son compte spécial en remboursant la Banque de l’Indochine de ce dernier. C’est ainsi que le système monétaire indochinois revint à l’étalon d’argent. Pendant ce temps, la commission Berrué précitée avait soumis un rapport proposant de passer sans délai à l’étalon d’or46. De plus, le change-or accumulé par le gouvernement général s’élevait à 1 milliard 268 millions de francs. Pourquoi l’adoption de l’étalon d’or fut-elle reconduite alors que l’opinion de la colonie y était entièrement favorable et que les conditions matérielles préalables à une réforme monétaire étaient réunies ? Thion de La Chaume, directeur de la Banque de l’Indochine47 et membre de la commission Sergent, revenant plus tard sur cette époque, en donnait rétrospectivement deux raisons. La première était d’ordre « technique » et avançait que le cours du change du métal argent était encore trop élevé. La deuxième était « sentimentale » : il était difficile de stabiliser la piastre tant que la situation monétaire de la France n’était pas assainie48. Il suffisait en réalité que les raisons invoquées, toutes deux extérieures à la colonie, disparaissent pour qu’il n’existe plus aucun obstacle à la réforme monétaire indochinoise. En effet, lorsque le 25 juin 1928, le franc revient à l’étalon d’or (« stabilisation légale »), la piastre, bénéficiant de la tendance à la baisse du cours du métal argent, entra dans une phase concrète de stabilisation. La Banque de l’Indochine commença, dès cette époque, à changer ses fonds de réserve et ses dépôts en disponibilités en or. A partir du 16 novembre 1929, on passa à une « stabilisation de fait » de la piastre qui fut suivie, le 13 mai 1930, d’un décret introduisant en Indochine l’étalon d’or – plus précisément l’étalon de change-or – avec un taux d’une piastre pour 10 francs49.
27Tout ceci nous permet d’affirmer que les expériences et discussions des années 1918 à 1921 ont permis de donner aux problèmes de la stabilisation de la piastre une solution définitive, empêchant l’Indochine d’être, sur le plan monétaire, « une annexe de la Chine ».
Notes de bas de page
1 La loi du 5 août 1914 décréta le cours forcé en France et en Algérie. Gabriel Ramon, Histoire de la Banque de France d’après les sources originales, Paris, 1929, p. 429.
2 AG, Banque de l’Indochine, 12 mai 1915.
3 En Somalie, le cours forcé fut réalisé immédiatement après l’ouverture des hostilités mais ne dura que très peu de temps. Ibid.
4 Ibid.
5 Ibid.
6 PV, Banque de l’Indochine, 29 septembre 1915.
7 Ibid.
8 Rappelons qu’entre 1897 et 1913 avaient été recensées 100 affaires extraordinaires.
9 PV. Banque de l’Indochine, 1914-1919.
10 Au cours de la séance du conseil d’administration du 30 janvier 1918, par exemple, on fit le compte rendu suivant d’un accord conclu entre les gouvernements français et anglais sur les emprunts chinois : « Aux termes de ce nouvel arrangement, la participation de ces 2 derniers groupes [groupes anglais et français] serait, pendant la guerre, purement nominale, les fonds devant être avancés par le gouvernement américain, et ne deviendrait effective que dans l’année qui suivrait la cessation des hostilités. Autrement dit, les groupes anglais et français ne verseraient les fonds de leur participation qu’après la guerre » (Ibid., 30 janvier 1918).
11 Ibid., 1914-1919.
12 Calculs effectués d’après le tableau 36.
13 ANSOM, Crédit carton 53, pv de la Commission chargée d’examiner les mesures propres à remédier à la crise à la hausse de la piastre, 2e séance, 22 mai 1919.
14 ANSOM, Crédit carton 52, rapport présenté à la Commission d’étude du régime monétaire, juillet 1907 ; A. Touzet, op. cit., p. 26-27 ; Bureau d’études de la Banque d’Espèce de Yokohama, Histoire monétaire de l’Indochine française (en japonais), rapport d’enquête, nº 85, juin 1932, p. 159-162. Cette dernière enquête fut faite par Seiichi Nawada qui travailla, de mars 1920 à mai 1931, à l’agence de Saigon de la Banque d’Espèce de Yokohama et est certainement le document en japonais le plus précis et le plus détaillé décrivant l’histoire de la monnaie indochinoise.
15 Cette commission fut créée à Saigon, le 5 juin 1920, pour étudier la question de la hausse de la piastre.
16 Sur le commerce extérieur de l’Indochine durant la guerre, voir le tableau ci-dessous :
Unité : Million de piastres
Source : SGI, Résumé statistique, op. cit., p. 22.
17 C’est-à-dire : 2,50 francs x (1 + 180/100) x (1 + 120/100) x (1 + 8/100) = environ 16,50 francs. Voir : « Commission monétaire indochinoise, Rapport au gouverneur général, Saigon, août 1920 », BEC, 1921, p. 537-538.
18 PV, Banque de l’Indochine, 30 septembre 1919. L’influence de cette sorte ne fut pas aussi importante sur la culture du riz dont la production était destinée à des pays à monnaie argent et qui bénéficiaient du marché mondial où la demande alimentaire était très forte.
19 L’Inde anglaise, le Siam, les Philippines et les Détroits qui avaient adopté l’étalon d’or avant la guerre, essuyèrent une crise monétaire avant 1918. AG, Banque de l’Indochine, 29 mai 1918.
20 Le décret du 4 août 1914 accordait aux gouvernements coloniaux le droit de modifier le taux légal de l’encaisse métallique (qui fut un tiers de la circulation fiduciaire) des banques coloniales émettrices. Cf. Commission monétaire indochinoise, op. cit., p. 558.
21 Ibid.
22 E. Outrey ainsi que les représentants du milieu colonial (dont Fernand-Abraham Bernard) furent, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, les principaux acteurs de la campagne menée, à cette époque, contre la Banque de l’Indochine.
23 ANSOM, Crédit carton 53.
24 Cit. in Lettre du ministre des Finances, Kloz, à ministre des Colonies, Simon, 12 juin 1919 (ANSOM, crédit carton 53).
25 Sur cette commission interministérielle, voir : A. Touzet, op.cit., p. 21-23.
26 AG, Banque de l’Indochine, 28 mai 1919.
27 DAOM-Aix, Indochine 6582, séance à l’Agence économique de l’Indochine, 23 décembre 1919 ; ANSOM, Crédit carton 65, Note pour le ministre des Colonies, 4 février 1920.
28 Séance à l’Agence économique, ibid. ; Note pour le ministre, ibid.
29 ANSOM, Crédit carton 66, commissaire du gouvernement à ministre des Colonies, Simon, 15 février 1918.
30 Voir III, B-l du chapitre III. Le directeur du siège, Simon, qui participa en qualité de représentant de la Banque de l’Indochine aux commissions monétaires interministérielles organisées à trois reprises avant la guerre, garda toujours, à en juger d’après les procès-verbaux de ces commissions, un silence complet sur la question de la stabilisation à tout prix. DAOM-Aix, Indochine 3075, 6576 et 6582 ; ANSOM, Crédit carton 52, 55 et 71.
31 Thion de La Chaume pensait alors à l’opposition que ne manquerait pas d’exercer le gouvernement français si l’étalon d’or était adopté dans les colonies sans tenir compte de la métropole qui n’avait pas encore en perspective le retour à ce système monétaire.
32 PV de la commission Outrey, op. cit., 2e séance.
33 ANSOM, Crédit carton 56, réponse de la Banque de l’Indochine à la commission Outrey, 30 mai 1919.
34 Ibid
35 En 1919 par exemple, la Chine représentait, dans le montant du commerce extérieur de l’Indochine, 40 % des exportations, 52,5 % des importations et 44,5 % des exportations et importations. Pour ce qui était du commerce avec la France et ses colonies, ces trois pourcentages n’étaient en revanche que de 13,5 %, 15 % et 14 %. Cf. SGI, Résumé statistique, op. cit., p. 22-24.
36 DAOM-Aix, Indochine 6586, Commission de la réforme monétaire, séance du 16 juillet 1920.
37 On notera que, même au cours de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de la Banque de l’Indochine, les mouvements du commerce extérieur colonial étaient immanquablement rapportés à titre de tel indice.
38 ANSOM, Crédit carton 65, Télégramme de Monguillot à ministre des Colonies, Simon, 5 décembre 1919.
39 Id., Télégramme de Monguillot à Simon, Saigon, 11 décembre 1919.
40 Id., Note pour le ministre des Colonies, 4 février 1920 ; Commission monétaire indochinoise, op. cit., p. 559-563.
41 Commission monétaire indochinoise, ibid., p. 560.
42 ANSOM, crédit carton 65, Télégramme de Long à Monguillot, 26 décembre 1919.
43 Note pour le ministre des Colonies, op. cit., 4 février 1920.
44 Long expliqua, au préalable, au ministre des Colonies les visées de cette convention : « [le projet de convention] s’inspire du double désir d’arrêter la hausse de la piastre et de venir en aide à la métropole en lui fournissant les disponibilités de change que procure à l’Indochine l’énorme excédent de ses exportations sur ses importations. Cette convention a été arrêtée dans son texte après une longue discussion à laquelle participaient MM. Sergent, sous-secrétaire d’État aux Finances, Cellier et Parmentier, directeur et sous-directeur du Mouvement des Fonds, Thion de La Chaume, [directeur adjoint] de la Banque et Sourcier Saint Chaffray, résident supérieur qui représentait mon gouvernement » (ANSOM, Crédit carton 65, Long à Simon, 16 janvier 1920).
45 Sur les fonctions du nouveau système monétaire décrit ci-dessus, consulter : Bureau d’études Banque d’Espèce de Yokohama, op. cit., p. 140-149 ; Note pour le ministre des Colonies, op. cit., 4 février 1920.
46 Commission monétaire indochinoise, op. cit.
47 Thion de La Chaume fut promu directeur en avril 1920.
48 La stabilisation de la piastre indochinoise : enquête faite pour la Dépêche coloniale par M. Gerville-Réache..., Paris, 1928(?), p. 45.
49 Sur les développements des problèmes de la piastre après 1922, consulter deux ouvrages très précis sur ce sujet : Bureau d’études de la Banque d’Espèce de Yokohama, op. cit., p. 292 et suiv. ; A. Touzet, op. cit., p. 89-136.
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