L’économie au service de la reconnaissance diplomatique : les relations économiques entre la France et la République démocratique allemande (1949‑1973)
p. 325-338
Texte intégral
1« C’est essentiellement grâce à son commerce extérieur que la République démocratique allemande pourra augmenter sa popularité, améliorer son image dans les pays capitalistes pour préparer sa reconnaissance diplomatique », pouvait-on lire dans un document interne est-allemand de 19551. À la fin des années 1960, cette prédiction s’est avérée juste. Plusieurs spécialistes français de l’Allemagne s’accordaient à dire qu’un « second miracle économique » avait eu lieu à l’est de l’Elbe. François-Georges Dreyfus observait une amélioration continue de la situation économique de l’Allemagne de l’Est, qui certes n’atteignait pas le niveau de la République fédérale, mais dont le pays pouvait se montrer satisfait2. Pour Henri Smotkine, cet essor économique était d’autant plus remarquable que la ZOS3 RDA devait verser des réparations pour l’ensemble du territoire allemand alors que ses villes étaient encore en cendres et ses installations industrielles, détruites4. Les deux États allemands apparaissaient ainsi, comme par exemple dans l’ouvrage du géographe messin François Reitel, comme les « enfants modèles » économiques de leur bloc respectif5. Nous tenterons dans les pages qui suivent d’analyser, en considération de ces éléments et en nous fondant sur les relations économiques entre la RDA et la France au cours de la période d’absence de relations diplomatiques, les retombées politiques potentielles du commerce extérieur de la RDA6 et d’étudier comment les responsables politiques est-allemands chargés des affaires étrangères ont réussi, dans le cadre de leur politique de reconnaissance, à construire l’image d’une RDA économiquement puissante7.
I. La politisation des relations économiques
2Les relations économiques entre la RDA et la France remontent à l’immédiat après-guerre, lorsque furent relancées, à partir de 1946-1947, des relations d’avant-guerre entre des entreprises et des administrations. La présence d’hommes d’affaires français à la foire de Leipzig illustra cet intérêt mutuel. En octobre 1946, des services français et est-allemands conclurent en toute discrétion un accord de compensation, par lequel la France s’engageait à livrer à la ZOS 70 000 tonnes de phosphate naturel en provenance d’Afrique du Nord contre 16 050 tonnes de pommes de terre de semence du Mecklembourg. Les deux parties souhaitaient ainsi approvisionner leur économie respective en biens rares et éviter ainsi des situations de crise. Pourtant, en dépit de ces signes très prometteurs, les tumultes de la Guerre froide marquèrent un coup d’arrêt à cette évolution. Des réformes monétaires séparées dans les trois zones d’occupation occidentale et dans la ZOS, le blocus de Berlin et une politisation sensible des relations économiques provoquèrent l’émergence d’un nouveau contexte. Même si la France continuait de s’intéresser au commerce avec l’Est et ne renonçait pas à son objectif à long terme de repousser l’Allemagne hors des marchés d’Europe de l’Est, elle était bien obligée de tenir compte des réalités du conflit Est-Ouest. L’économie devançait ainsi la politique, annonçant l’orientation entièrement occidentale de la politique allemande de la France8. Parallèlement, la ZOS, sous pression soviétique, se coupait elle aussi de plus en plus des marchés occidentaux, qui désormais n’étaient plus qu’un « pisaller »9.
3Au lendemain de la création des deux États allemands en 1949, une constante de la politique des États occidentaux fut de maintenir les relations économiques existantes sans accorder de contrepartie politique à la RDA. À travers leur politique de non-reconnaissance, les Occidentaux avaient convenu de développer toutes les relations commerciales avec la RDA par l’intermédiaire d’organisations non-gouvernementales et de conclure tout accord éventuel avec les services soviétiques. Par la suite, l’URSS ayant transféré à la RDA de plus en plus de responsabilités en matière de politique économique, les Occidentaux purent difficilement maintenir cette position. Même la pratique des accords de compensation, dans le cadre desquels la France exigeait des approvisionnements préalables en provenance de RDA et dont le produit permettait ensuite d’acheter des marchandises françaises inscrites sur une liste convenue, nécessitait un cadre juridique. C’est ce cadre juridique que créèrent les deux pays en signant, le 4 janvier 1952, un accord non-gouvernemental de paiement entre la Banque de France et la Banque centrale est-allemande. Dans les années qui suivirent, ce cadre juridique devint le fondement des relations économiques entre la RDA et la France et contribua à une normalisation, voire à une stabilisation sensible des relations10. Dès lors, la chambre de commerce extérieur de la RDA à Berlin-Est et les services commerciaux français en Allemagne, un service du ministère des Finances français, convinrent de listes annuelles de marchandises que les douanes françaises, à compter de 1953, reprirent dans leurs statistiques sous la rubrique Allemagne de l’Est11. Cet accord, en plus d’un découvert exonéré d’intérêt (que l’on appelle swing), présentait pour le commerce extérieur de la RDA l’avantage suivant : poursuivre, parallèlement aux listes de marchandises, la pratique des accords de compensation qui toutefois n’étaient plus soumis au principe des approvisionnements préalables. Si ces accords permettaient, du point de vue de la politique commerciale, d’augmenter le volume global des échanges, la direction de la SED perçut toutefois cette pratique comme politiquement discriminatoire et poussa donc à une réduction de leur nombre à compter de 1955.
4La RDA restait surtout préoccupée par son image. Grâce aux relations commerciales, elle espérait s’affirmer comme État souverain. Dans les efforts déployés afin que la politique économique de la RDA renforce sa présence et qu’un accord à plus long terme avec les États occidentaux puisse être conclu, les délégations commerciales de la RDA revêtirent un caractère stratégique et furent peu à peu transformées par les responsables est-allemands chargés des affaires étrangères en « avant-postes sur le chemin de la reconnaissance politique »12. Grâce à ces délégations, la RDA entendait prendre pied à l’étranger de trois manières. Premièrement, en affirmant sa présence et en « vendant », par la commercialisation de produits « made in GDR », l’existence d’un second État allemand indépendant. Deuxièmement, ces délégations servaient de « tête-de-pont » dans un environnement « hostile » et contribuaient à augmenter les « capacités d’influence » à l’Ouest. Troisièmement, la RDA les utilisait comme des postes d’observation chargés de collecter des informations. Avec le bureau permanent de la foire de Leipzig (Foire de Leipzig, Représentant en France), la RDA disposait depuis 1955 dans la capitale française d’une délégation commerciale officieuse qui, à compter de mai 1956, fut rebaptisée délégation de la chambre de commerce extérieur de la RDA, Berlin et placée sous la tutelle du ministère du Commerce extérieur et du Commerce interallemand (MAI)13. Cette délégation était installée dans les locaux de l’ambassade de la République socialiste tchécoslovaque au 28, avenue Eylau (5e étage, fond de cour) et ne disposait d’aucun statut officiel ; elle était néanmoins tacitement tolérée par les autorités françaises. Son existence ne fut pas étrangère à la forte augmentation du volume des échanges commerciaux entre la RDA et la France dans les années 1956-1957.
II. Possibilités et limites des relations commerciales bilatérales
5Toutefois, c’est la chambre de commerce extérieur de Berlin-Est qui demeura dans les années 1950 l’organe de coordination ; sa tâche se concentrait sur le renforcement de la présence de la RDA dans les foires de Paris et Lyon, auxquelles des entreprises exportatrices est-allemandes participaient depuis 1954-1957 sur un stand collectif14. Jusqu’en 1957, les stands étaient placés sous l’appellation chambre de commerce extérieur de Berlin-Est ; dans les années qui suivirent, un jeu autour d’une appellation politiquement correcte se mit en place entre les exposants est-allemands et les autorités françaises, avec la participation des services ouest-allemands. Ainsi, lors de la foire de Paris de 1958, le stand collectif des entreprises est-allemandes fut placé sous l’appellation chambre de commerce extérieur de la RDA, la forme développée République démocratique allemande et le drapeau étant abandonnés15. Mais les responsables français, effrayés par la protestation véhémente de la République fédérale, firent dans un premier temps marche arrière. Cette intervention n’empêcha toutefois pas la RDA, lors de la foire de Marseille en 1962, de présenter son stand sous la bannière République démocratique allemande et d’y distribuer des brochures à caractère politique, ce dont le Quai d’Orsay fut immédiatement informé par l’ambassade de la République fédérale à Paris16. C’est la raison pour laquelle, l’année suivante, les autorités françaises furent très attentives et intervinrent lorsque le stand est-allemand, en plus de ses activités commerciales, fit de nouveau de la propagande politique17.
6À la fin des années 1950, la RDA dut se rendre à l’évidence : elle n’avait pas rempli les objectifs qu’elle s’était fixés. Le volume commercial convenu dans les listes de marchandises ne put jamais être atteint19 et le volume du chiffre d’affaires commercial réalisé avec la France resta, comparé à celui réalisé avec la République fédérale d’Allemagne, quantité négligeable. Le manque de compétitivité au niveau international et l’insuffisance de ses réserves en devises, qui provoquèrent la colère des Français en 1958, constituaient des obstacles permanents pour son commerce extérieur. Les importations en provenance de RDA étant demeurées, au second semestre 1957, bien inférieures aux exportations, les services français refusèrent temporairement d’accorder des licences aux opérations commerciales de la RDA20. Par la suite, le commerce extérieur est-allemand dut lui aussi souffrir de la crise de Berlin et ne connut pas de croissance, même si apparemment tout se déroulait bien. Ce manque de puissance économique devait par conséquent être compensé par une symbolique historique, qui consista pour la RDA, y compris dans le cadre de sa politique commerciale vis-à-vis de la France, à se donner l’image de la partie allemande « pacifiste et antifasciste », se posant ainsi en concurrent de la République fédérale :
« Le sentiment anti-allemand né de la période nazie et profondément enraciné, notamment en Grande-Bretagne, en France et dans les pays scandinaves, peut être utilisé à notre avantage pour combattre l’impérialisme ouest-allemand. Si nous concentrons nos efforts sur certains postes d’exportation […], le poids économique et politique des échanges de marchandises avec la RDA dans les relations globales de ces pays peut être considérablement augmenté, et certaines contradictions entre les États impérialistes être utilisées »21.
7Au plus tard au moment de la construction du mur en 1961, la RDA comprit que l’abandon d’une politique commerciale défensive ne pouvait passer que par la puissance économique, la compétitivité et une offre attractive destinée à l’Ouest.
III. Vers des relations commerciales officielles
8Après des années au cours desquelles la RDA avait, en raison de la faiblesse de sa puissance économique, maintenu ses importations au niveau le plus faible possible, épuisant ainsi ses réserves propres22, la SED voulut, grâce au nouveau système d’économie nationale planifiée et contrôlée (Neues Ökonomisches System der Planung und Leitung – NÖSPL), augmenter le niveau de vie de ses citoyens et améliorer leur approvisionnement en biens de consommation. Si le commerce avec l’Ouest avait jusque-là davantage été utilisé comme un pis-aller destiné à compléter l’offre intérieure, les responsables politiques est-allemands lui accordèrent dès lors un rôle de facteur de croissance23. Pour éviter de tomber complètement sous la dépendance économique de la République fédérale, le commerce extérieur de la RDA se tourna notamment vers le marché français, grâce auquel on souhaitait couvrir les besoins supplémentaires en biens de consommation et d’investissement. Après l’interdiction, par le gouvernement français, de toute participation collective officielle de sociétés françaises à la foire de printemps de Leipzig de 1961, à laquelle les sociétés françaises étaient présentes en leur nom propre24, et les retards pris dans la prolongation de l’accord conclu avec la France au lendemain du 13 août 196125, la RDA, soucieuse d’abandonner sa position défensive en matière de commerce extérieur, misa beaucoup sur la foire de Leipzig de 196226 et lui conféra une dimension internationale marquée. Du fait de la recommandation de boycott formulée par le Conseil de l’OTAN, principalement à l’initiative de la République fédérale27, et aucune délégation de parlementaires français ne s’étant manifestée, contrairement aux années précédentes,28 la RDA s’efforça de conserver les exposants occidentaux habituels et d’attirer de nouveaux clients. Elle parvint effectivement à prolonger les accords avec la France pour 1962, de sorte que l’industrie française participa comme auparavant à la foire de printemps de Leipzig sur un stand collectif29. À la foire de printemps de Leipzig de 1964, les Français furent les participants étrangers les plus importants, à la fois en termes de nombre d’exposants et de surface occupée30. La République fédérale ne souleva plus aucune objection à la participation d’États occidentaux à la foire de Leipzig, se contentant d’insister en 1967 auprès de ses alliés afin qu’ils n’appliquent pas le principe de réciprocité et ne fournissent pas à la RDA l’occasion d’utiliser sa participation à des foires organisées à l’Ouest pour faire de la propagande politique31. Néanmoins, l’apogée provisoire de la participation française aux foires de Leipzig appartenait alors déjà au passé. Alors qu’à la foire de printemps de 1966, 456 exposants français occupaient encore 7 770 m2, en 1968, leur nombre était retombé à 438 et la surface occupée, à 6 880 m232. Cette évolution était le signe d’un manque croissant de complémentarité entre les deux économies33, sans pour autant marquer un désintérêt de la part de la France. Après une libéralisation importante par Paris, sans négociation préalable, des importations en provenance de la RDA, Air France mit en place pour la première fois à l’occasion de la foire de printemps de Leipzig de 1969 une liaison directe Paris-Leipzig34. Walter Ulbricht témoigna à l’industrie française son intérêt par sa volonté ostentatoire de participer à des discussions lors de la foire de printemps de Leipzig de 197035.
9En dépit de ces résultats mitigés, la RDA parvint, grâce à sa politique commerciale36, à se défaire peu à peu de son image de « zone » et à être traitée de plus en plus comme un État dans les échanges de correspondances. La dénomination « République démocratique allemande » apparaissant de plus en plus souvent, en décembre 1964, le ministère français des Affaires étrangères attira l’attention des autres ministères sur le fait que la RDA n’étant pas reconnue par la France, seules les dénominations « Zone soviétique » et « Allemagne de l’Est » étaient autorisées37. Peu après, les accords commerciaux entre les deux pays étaient néanmoins signés à la direction du Commerce avec l’Est du ministère français de l’Industrie38.
10Le gouvernement fédéral était moins préoccupé par la concurrence économique avec la France que par les répercussions symboliques : il redoutait qu’Ulbricht n’utilise les relations commerciales pour rendre la RDA « présentable » et en faire un partenaire comme un autre, améliorant ainsi petit à petit le statut international de son pays. Le seul moyen dont disposait le gouvernement fédéral pour faire pression sur la RDA et sur la constellation particulière de Berlin étant le commerce interallemand, Bonn tenta d’user de son influence sur Paris afin que le volume des transactions commerciales entre la France et la RDA marque le pas39. La France se prémunit contre cette critique en faisant valoir qu’elle occupait la cinquième place seulement parmi les pays occidentaux, derrière la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède40. Toutefois, dans la capitale française, on ne souhaitait pas non plus qu’une augmentation massive du volume des transactions commerciales avec la RDA portât préjudice aux relations avec la République fédérale. La France illustra son attitude réservée, notamment en rejetant régulièrement les demandes de la RDA en faveur d’une augmentation du nombre des membres de la délégation est-allemande à Paris41.
11L’activisme inlassable de la RDA aidant, les progrès en matière de relations commerciales et d’image de marque ne pouvaient passer inaperçus. La RDA devint donc un partenaire commercial très sollicité, y compris par la France. Le ministère français des Affaires étrangères, conscient de la puissance économique accrue de la RDA, la rangea en 1967 à la 2e place des États du pacte de Varsovie et à la 9e place mondiale42. La RDA devait cette renommée, non seulement à l’augmentation réelle de sa puissance économique après la construction du mur de Berlin, mais également à ses relations privilégiées avec la CEE. Contrairement à ce qui fut affirmé à maintes reprises, le protocole additionnel au traité de Rome de 1957 ne lui conféra pas le statut d’État associé (les barrières douanières ne s’appliquaient pas au commerce interallemand mais aux relations commerciales avec les autres États de la CE), mais, grâce aux particularités du commerce interallemand, la RDA bénéficiait d’avantages importants par rapport à ses « pays frères » socialistes. Ainsi, une des caractéristiques des relations interallemandes était que les transactions ne s’effectuaient pas dans des devises convertibles43. Ce privilège, non seulement renforçait son image de partenaire commercial solide en France, mais attisait aussi dans son propre camp la jalousie vis-à-vis du « premier de la classe ».
12Néanmoins, si on la compare à la République fédérale, la RDA était au début des années 1970 encore à la traîne. Le volume des transactions commerciales entre la RDA et la France s’élevait en 1970 à 600 millions de francs, tandis que celui des échanges avec la République fédérale était 100 fois plus élevé. Le volume du commerce interallemand était 14 fois plus important que celui des transactions commerciales entre la France et l’Allemagne de l’Est. Les efforts de l’économie française pour développer ses relations avec la RDA demeurèrent laborieux, surtout parce que la RDA n’était diplomatiquement toujours pas reconnue par la France44.
13La forte politisation des relations économiques entre la France et l’Allemagne de l’Est plaçait également toute une série d’obstacles au souhait de l’Allemagne de l’Est de voir la mise en place par le Centre national du commerce extérieur d’une délégation commerciale de l’État français en RDA45, qui aurait sans aucun doute facilité les activités commerciales de la France, mais pour laquelle le Quai d’Orsay estimait au début de 1969 que le moment n’était pas encore venu. Mais, au cours de cette même année, le développement du commerce entre les deux États et les demandes croissantes de l’industrie française en faveur de l’ouverture d’un bureau à Berlin-Est poussèrent le ministère français des Affaires étrangères en 1969 à reconsidérer son point de vue.
14Après l’ouverture en janvier et février 1970 de nouvelles discussions entre les deux parties46, auxquelles la délégation française évita de donner tout caractère officiel47, le CNPF (Conseil national du patronat français) se déclara finalement disposé à ouvrir un bureau à Berlin-Est le 5 juin 1970, afin de créer les conditions nécessaires à la normalisation des relations commerciales entre les deux pays.
15Paris put, grâce à l’ouverture d’un bureau de l’industrie française, maintenir la ligne adoptée jusqu’alors et rejeter toute allusion à une officialisation de ses relations avec la RDA, d’autant que ce bureau ne prit pas en charge les discussions annuelles sur les listes de marchandises48. Les dirigeants est-allemands avaient cependant bien conscience qu’un bureau du CNPF ne constituait ni un organe de l’État ni un organe lié à l’État, et qu’il ne pouvait donc être utilisé comme un précédent pour obtenir une reconnaissance officielle. Le combat visant à transformer le bureau du CNPF en délégation commerciale de la France n’était donc pas fini49. Bonn non plus ne pouvait plus rien objecter, mais fit néanmoins remarquer à Paris que la RDA ne pouvait se prévaloir du travail de la représentation française pour obtenir sa reconnaissance politique50.
16Malgré la politisation extrême des relations commerciales entre la France et l’Allemagne de l’Est, les changements que connut le climat général des relations Est-Ouest contribuèrent progressivement à rendre la situation plus objective et normalisée. Il n’en reste pas moins que ce rapprochement trouva ses limites dans le souci français de préserver ses intérêts vis-à-vis de la République fédérale, qui, mis à part le facteur de la reconnaissance officielle, conservaient un caractère hautement politique. La croyance opiniâtre selon laquelle l’augmentation des contradictions existantes entre les États capitalistes permettrait à la RDA d’élargir sa marge de manœuvre dans le domaine de la politique étrangère52 se révéla une chimère dans le domaine commercial. L’augmentation spectaculaire des importations de la RDA en provenance de France, grâce à laquelle Berlin-Est souhaitait obtenir une reconnaissance rapide par le gouvernement français, fut tout aussi infructueuse53. Ainsi, ce ne fut que le 9 février 1973, date à laquelle les relations diplomatiques entre les deux pays débutèrent, que le bâtiment situé au 24, rue Marbeau devint l’ambassade de RDA, inaugurée le 5 mars 1973.
Notes de bas de page
1 « Après la conférence des ministres des Affaires étrangères de Genève, l’autorité internationale de la RDA s’est considérablement renforcée… », [1955], Stiftung Archiv der Parteien und Massenorganisationen der DDR im Bundesarchiv (SAPMO-BArch), DY 30/IV 2/20/86.
2 Cf. François-Georges Dreyfus, Histoire des Allemagnes, Paris, 1970, p. 437 et seq.
3 NdT : zone d’occupation soviétique.
4 Cf. Henri Smotkine, L’individualité géographique de la République démocratique allemande, Revue d’Allemagne 2 (1970) 3, p. 387-412. Smotkine était chargé d’enseignement de géographie à la faculté Paris-Vincennes et avait dès la fin des années 1950 publié dans des journaux français des articles sur la RDA : « Le professeur H. Smotkine […] a publié dans Le Monde deux longs articles consacrés aux impressions que lui a laissées son voyage dans la région industrielle de l’Allemagne centrale et dans les zones agricoles du Mecklembourg, qui dressent un tableau objectif de la RDA ». Dans ces articles, Henri Smotkine réfute les calomnies dirigées contre la RDA, principalement répandues jusqu’ici par la presse bourgeoise française » ; cf. Les relations dans le domaine de la science et de la culture, 15 mars 1959 ; PA/AA, Fonds MfAA/12059, feuillet 35.
5 Cf. François Reitel, Les Allemagnes. Les hommes, la terre, les régions, Paris, 1969, p. 350.
6 Il existait, entre le commerce extérieur de la RDA et le commerce interallemand, des interactions permanentes qui avaient des répercussions sur les relations économiques entre les deux États allemands. Tandis que le commerce interallemand avait pour Bonn une signification surtout politique parce qu’il servait de point d’attache entre les deux États allemands, pour la RDA, son importance était davantage économique du fait de la plus grande dépendance de cette dernière vis-à-vis des débouchés et des marchés d’approvisionnement « extérieurs ». Cf. à ce sujet, l’excellente analyse de Maria Haendcke-Hoppe-Arndt, Interzonenhandel/Innerdeutscher Handel in Materialen der Enquete-Kommission « Aufarbeitung von Geschichte und Folgen der SED-Diktatur in Deutschland », vol. V/2, Deutscher Bundestag, Baden-Baden, 1995, p. 1543-1571.
7 La RDA avait, dès les années 1960, commencé à maquiller ses statistiques de manière à cacher aux yeux des observateurs occidentaux l’étendue de sa dette extérieure. Les statistiques internes sur les échanges commerciaux RDA-France n’étaient, elles non plus, pas toujours homogènes ; cf. également Armin Volze, « Zur Devisenverschuldung der DDR – Entstehung, Bewältigung und Folgen » in Eberhard Kuhrt et al. (éd.), Die Endzeit der DDR-Wirtschaft. Analysen zur Wirtschafts-, Sozialund Umweltpolitik, Opladen, 1999, p. 151-188.
8 Cf. Dietmar Hüser, « Das Rheinland in der französischen Deutschlandpolitik. Realität und Rhetorik der Abtrennungsforderungen » in Tilman Koops et Martin Vogt (éd.), Das Rheinland in zwei Nachkriegszeiten 1919-1930 und 1945-1949, Coblence, 1995, p. 103-128.
9 Cf. Werner Scholz, « Rahmenbedingungen und Praxis systemübergreifender Wirtschaftsbeziehungen vor der diplomatischen Anerkennung der DDR durch Frankreich (1945-1957) » in du même auteur (éd.), Aspekte der deutch-französischen Wirtschaftsbeziehungen, Leipzig, p. 30-62, ici p. 37 et seq.
10 Cf. BAB, DL 2/1226 ; cf. Scholz, op. cit., p. 49.
11 Cf. Note pour le conseiller politique du GMFB, « Le commerce entre la France et l’Allemagne orientale. Les produits sensibles à l’importation dans ce pays », 26 août 1960 ; MAE/Paris, EU, RDA 61-70, 82.
12 Cf. Carel Horstmeier, « Die Maus, die brüllte. Methoden der Anerkennungspolitik der DDR » in Hallische Beiträge zur Zeitgeschichte 9 (2000), p. 57-79, ici p. 66.
13 Cf. Richtlinien für die Tätigkeit der Handelsvertretungen der DDR im kapitalistischen Ausland, 1er février 1955 ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/192.
14 Cf. à propos de la participation de la RDA à la foire de Paris (1969) et de Lyon (1970) BAB, DL 2/VAN 296-298.
15 Cf. MAI über den Außenhandel der DDR mit den kapitalistischen Ländern im 1. Halbjahr 1959 ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/192 ; Note de la direction des Affaires économiques et financières pour la direction d’Europe sur la participation de l’Allemagne de l’Est à la foire de Lyon, 31 août 1961 ; MAE/Paris, EU, RDA 61-70 ; MAE au ministre des Finances et des Affaires économiques, 8 février 1962 ; MAE/Paris, EU, RDA 61-70, 82.
16 Cf. Note du service d’Europe centrale pour la direction des Affaires économiques et financières sur le stand de la DDR à la foire de Marseille, 25 mai 1962 ; MAE/Paris, EU, RDA 61-70, 82.
17 À cette époque, la chambre de commerce extérieur de Berlin-Est était composée de Fritz Kaufner, chef-adjoint, Martin Post, Ernst Hempel, Heinz Schilling et Walter Grimm. Les épouses de Post et Hempel occupaient des postes de secrétaires dans la délégation. Tous les agents de la délégation logeaient ensemble dans une maison située à Boulogne ; Ambassade de la République fédérale allemande à Paris au ministère des Affaires étrangères, 17 janvier 1964 ; PA/AA, B 24/518, feuillet 17 et seq.
18 Note sur le commerce de la France avec l’Allemagne de l’Est, 14 novembre 1966 ; Note de la direction des Affaires économiques et financières/service des accords bilatéraux sur les échanges commerciaux de la RDA avec la France, 23 juin 1970 ; MAE/Paris, EU, RDA 61-70, 84/85 ; AdG, 23 septembre 1971, p. 16557.
19 En 1959, les exportations de la RDA vers les pays capitalistes connurent des difficultés, notamment en raison de la décision de l’Union soviétique de n’accorder aucun crédit à la RDA ; MAI über den Außenhandel der DDR mit den kapitalistischen Ländern im 1. Halbjahr 1959 ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/192.
20 Cf. Wirtschafts-und Handelsbeziehungen zwischen der DDR und Frankreich, 15 mars 1959 ; PA/AA, Fonds MfAA/A 12059, feuillet 25.
21 Handelspolitische Direktive für den Handel mit dem kapitalistischen Wirtschaftsgebiet für das Jahr 1960, p. 82 ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/192.
22 Cf. Liste de quelques problèmes rencontrés dans les relations commerciales avec les pays capitalistes, 8 août 1962 ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/194.
23 Cf. Scholz (op. cit. note 8), p. 596.
24 Cf. Ensemble des documents de la direction Europe/section France sur l’évolution des relations de politique étrangère entre la RDA et la France en 1961, 21 novembre 1961 ; PA/AA, Fonds MfAA/A 12086, feuillet 94.
25 Cf. Informations strictement confidentielles de la représentation de la Chambre de Paris sur la position des différentes puissances d’occupation concernant le commerce avec la RDA [o. D.] ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/217.
26 Cf. sur l’importance de la foire de Leipzig pour la politique étrangère et le commerce extérieur de la RDA après la construction du mur de Berlin : Jana Wüstenhagen/Karsten Rudolph, « 13. August 1961 – Die beiden deutschen Staaten auf der Leipziger Messe », Hallische Beiträge zur Geschichte 10 (2001), p. 91-118.
27 Cf. sur les discussions entre les États de l’OTAN, MAE, RDA 61-70, 93.
28 Cf. Friehelm B. Meyer zu Natrup, Die Beziehungen zwischen der DDR und Frankreich, Hans-Joachim Veen, Peter R. Weilemann (éd.) ; Die Westpolitik der DDR. Beziehungen der DDR zu ausgewählten westlichen Industriestaaten in der 70er und 80er Jahren, Melle, p. 13-67, ici p. 42.
29 Cf. Étude du ministère du Commerce extérieur et du Commerce interallemand sur l’orientation de la politique commerciale pour la foire de printemps de Leipzig de 1962 – pays capitalistes à l’exception de l’Allemagne de l’Ouest et de Berlin-Ouest, 15 janvier 1962 ; Étude du ministère du Commerce extérieur et du Commerce interallemand sur l’orientation de la politique commerciale pour la foire de printemps de Leipzig de 1962 – pays capitalistes à l’exception de l’Allemagne de l’Ouest et de Berlin-Ouest, 31 janvier 1962, SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/610/192.
30 Cf. Ambassade de la République fédérale à Paris au ministère allemand des Affaires étrangères, 21 février 1964 ; PA/AA, B 24/518, feuillet 71 ; Informations sur le regain d’intérêt pour la foire de printemps de Leipzig et sur la levée du gel des avoirs de la RDA aux États-Unis, 29 février 1964 ; BStU, 856, feuillets 1-2.
31 Cf. Télégramme du 16 août 1694 ; MAE/Paris, RDA 61-70, 93.
32 Participation de la France aux foires de Leipzig 1961-1968, [1969] ; PA/AA, Fonds MfAA/C 381/73, feuillet 41.
33 Cf. AdG, 5 mars 1970, p. 15323 (op. cit. note 8), p. 597.
34 Cf. Peter Probst, « Ulbricht wirbt um Frankreich », Kieler Nachrichten, 14 mars 1969.
35 Walter Ulbricht besuchte ausländische Messenausstellungen, in : ADN, 2 mars 1970.
36 Pour cette année-là, la RDA, tout en évoquant les « progrès considérables » enregistrés dans les accords commerciaux entre les deux pays, qualifia néanmoins ces accords de « non satisfaisants ». Les motifs invoqués étaient, outre les entraves au trafic touristique par le gouvernement français, une préparation insuffisante du marché français ; cf. Quelques problèmes actuels de la politique intérieure et étrangère de la France et des relations entre la France et la RDA [1963] ; PA/AA, Fonds MfAA/A 15833, feuillets 60-68.
37 Note de la direction des Affaires économiques et financières pour Monsieur Toffin, 1er décembre 1964, MAE/Paris, EU, RDA, 61-70, 109.
38 Cf. Meyer zu Natrup (op. cit. note 27), p. 42. Dès 1956, deux représentants des organes chargés du commerce extérieur de la RDA étaient reçus par le secrétaire d’État chargé des Affaires économiques au ministère des Affaires économiques pour s’entretenir des problèmes ayant trait à l’échange de marchandises ; cf. Rapport sur les relations entre la RDA et la France entre le 1er août et le 30 septembre 1956 ; PA/AA, Fonds MfAA/A 630, feuillets 61-63.
39 Cf. Roland de Margerie au MAE, 2 janvier 1965. Dans ce document, de Margerie se réfère à son entretien avec le secrétaire d’État fédéral Lahr après l’élaboration de la liste des marchandises entre la France et la RDA.
40 Note de la direction des Affaires économiques et financières sur les relations économiques extérieures de la zone soviétique d’Allemagne ; échanges avec la France, 21 mai 1965 ; MAE/Paris, EU, RDA, 61-70, 82.
41 Direction d’Europe centrale pour la direction des Affaires économiques et financières sur l’arrangement commercial avec l’Allemagne de l’Est, 23 décembre 1965 ; MAE/Paris, EU, RDA, 61-70, 82.
42 Cf. Note de la direction d’Europe centrale pour la direction des Affaires économiques et financières sur l’arrangement commercial avec l’Allemagne de l’Est, 13 novembre 1967 ; MAE/Paris, EU, RDA, 61-70, 83.
43 Cf. Maria Haendcke-Hoppe-Arndt, Die Außenwirtschaftsbeziehungen der DDR und der innerdeutsche Handel, in Werner Weidenfeld, Harmut Zimmermann (Editeurs) ; Deutschland-Handbuch. Eine doppelte Bilanz 1949-1989, Munich 1989, p. 639-652.
44 Note de la direction des Affaires économiques et financières/services des accords bilatéraux – a. s. des relations entre la France et la RDA, 15 juin 1971 ; MAE/Colmar, GMFB, cave 19, carton 157.
45 Cette exigence était depuis le début des années 1960 au cœur des préoccupations de l’Allemagne de l’Est dans les discussions avec la France ; cf. Information über den Stand der Beziehungen zwischen der DDR und der Republik Frankreich sowie über Maßnahmen zur weiteren Entwicklung der Beziehungen, 22 novembre 1962 ; PA/AA, Fonds MfAA/A 12091, feuillets 1-11.
46 Cf. Information über die Delegation des französischen Unternehmerverbandes [février 1970] ; PA/AA, Fonds MfA/C 1275/74, feuillet 82.
47 Cf. Zusätzliche Empfehlungen für das Gespräch mit den Herren Villiers und Astolfi [février 1970] ; PA/AA, Fonds MfAA/C 1275/74, feuillet 84 ; Vermerk über ein Gespräch der Genossen Pfaff und Haunstein mit dem Präsidenten des Comités France-Europe de l’Est beim CNPF, Herrn Villiers, am 26.3.1970 im Sitz des CNPF, 1er avril 1970, Fonds MfAA/C 1275/74, feuillet 89.
48 Cf. Note de la direction des Affaires économiques et financières/service des accords bilatéraux sur la création d’une antenne des sociétés françaises à Berlin-Est, 19 décembre 1969 ; MAE/Paris, EU, RDA 61-70, 84.
49 Taktische Konzeption der Abt. Westeuropa des MfAA für die Entwicklung der Beziehungen DDR-Frankreich vom 5.11.1969 ; PA/AA, C 364/73, feuillet 60.
50 Cf. Note de la direction des Affaires économiques et financières/service des accords bilatéraux sur le bureau de liaison des entreprises françaises et négociation de l’arrangement commercial, 15 janvier 1970 ; MAE/Paris, EU, RDA, 61-70, 84.
51 Cf. Informations confidentielles sur le PCF, la situation en France, la politique étrangère française et les relations entre la France et la RDA ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/2.035/092, feuillets 96-125 ; directive pour les négociations du MAW avec une délégation du ministère de l’Économie et des Finances français sur un contrôle du respect de l’accord existant, [1968] ; BAB, DL 2/VAN 148 ; Conception tactique de la section « Europe occidentale » du MfAA pour l’évolution des relations entre la RDA et la France, 5 novembre 1969, annexe 3 ; PA/AA, Fonds MfAA/C 364/73, feuillet 70 ; décision du Conseil des ministres de la RDA sur la directive pour les négociations entre la RDA et la France sur la signature d’un accord à long terme sur la coopération économique, industrielle et technique ; Compte rendu de la 62e session du praesidium du Conseil des ministres, 30 mai 1973 ; BAB, DC 20/I/4/2880, feuillets 165 et seq.
52 Cf. Monatsinformation Oktober 1970 der DDR-Auslandsvertretung in Frankreich, 28 octobre 1970 ; PA/AA, Fonds MfAA/C 365/73, feuillets 64-155.
53 Cf. Meyer zu Natrup (op. cit. note 27, p. 43).
Auteur
Historien et germaniste, professeur de civilisation allemande à l’Université de Saint-Étienne. Il s’intéresse plus particulièrement à l’histoire de la RDA et des relations franco-allemandes depuis 1945. Ses principales publications sont : La RDA et l’Occident (dir.), Asnières, PIA, 2000 ; Die « anderen » deutsch-französischen Beziehungen. Die DDR und Frankreich 1949-1990, Köln-Böhlau, 2004 ; Le Traité de l’Elysée et les relations franco-allemandes 1945-1963-2003, en codirection avec Corine Defrance, Paris, CNRS Éditions, 2005 ; Les jeunes dans les relations transnationales : l’Office franco-allemand pour la jeunesse 1963-2008, en codirection avec Hans Manfred Bock, Corine Defrance et Gilbert Krebs, Presses de l’Université de la Sorbonne Nouvelle, 2008 et Allemagne 1945-1961 : de la « catastrophe » à la construction du Mur, en codirection avec Jean-Paul Cahn, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2008.
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