Sous le signe de l’ambivalence la politique économique de la France dans sa zone d’occupation en Allemagne (1945‑1947)
p. 241-266
Texte intégral
Introduction
1La politique économique de la France dans sa zone d’occupation en Allemagne a mauvaise presse. Depuis 1945, elle n’a cessé d’être critiquée. Déjà du temps de l’occupation, c’est-à-dire entre 1945 et 1949, les reproches se multiplient. Ils émanent d’abord des Allemands. La population de la zone française d’occupation (ZFO) se plaint de l’arrogance et de l’arbitraire des occupants, des réquisitions de logements. Elle impute la faiblesse de ses rations alimentaires aux Français qui, des trois Alliés occidentaux, sont les seuls à vivre sur le pays1. De leur côté, les industriels protestent contre les enlèvements répétés de machines, la faiblesse des approvisionnements en sources d’énergie et en matières premières. Ils s’insurgent devant les difficultés qui leur sont faites pour commercer avec les autres zones d’occupation et développer leurs activités2. Quant aux hommes politiques et aux fonctionnaires, ils s’estiment privés de tout pouvoir réel en matière économique3. Bref, la population allemande de la zone française dresse un constat sévère de la politique de l’occupant. Les Alliés ne sont pas en reste. Ils fustigent les initiatives unilatérales de la France en matière de réparations. Ils s’agacent aussi des positions défendues par la France au Conseil de contrôle, qu’il s’agisse du désarmement industriel, de la fixation des niveaux de production ou de l’opposition à la constitution d’administrations centrales allemandes4. Les critiques viennent aussi de France. L’opinion publique et les principaux partis politiques – les gaullistes, le Mouvement républicain populaire, le Parti communiste français – considèrent que les Français ne tirent pas suffisamment profit de leur zone d’occupation et s’inquiètent des rumeurs selon lesquelles la reprise économique serait plus rapide en ZFO qu’en France5. Les commissions parlementaires, qui sillonnent la zone en 1946, dressent un constat accablant de l’organisation administrative française et soulignent l’absence de véritable politique6. Au total, les condamnations semblent donc unanimes.
2À partir des années soixante, les historiens s’emparent à leur tour de la question. Dans un premier temps, leurs travaux corroborent les témoignages de la période d’occupation. Les études insistent sur les avantages que la France a tirés de sa zone : aux démontages de machines et d’usines se sont ajoutées les exportations de la ZFO que la France a non seulement captées à son profit mais aussi payées à vil prix, en manipulant les taux de change. Pour cette génération d’historiens, la politique économique de la France outre-Rhin est donc avant tout destructrice7, comme en témoignent certaines expressions métaphoriques : elle est qualifiée de « politique d’exploitation »8 ; la ZFO est réduite à une « colonie d’exploitation »9 ; quant à la pratique française des démontages, elle renverrait à une forme de « cannibalisme industriel »10. Ces jugements sévères trouvent cependant leurs limites dans le fait que ces premières recherches sont exclusivement fondées sur des sources allemandes et anglo-américaines. L’ouverture des archives françaises, à partir du milieu des années quatre-vingt, remet partiellement en cause cette interprétation11. Sous l’impulsion de Rainer Hudemann, l’« école de Sarrebruck » a depuis lors montré que la politique d’occupation de la France, loin d’être uniquement destructrice, a été, dans bien des domaines, constructive12. Assurer la sécurité de la France à long terme, ce qui était le véritable leitmotiv des dirigeants français13, supposait certes l’adoption de mesures coercitives, de restrictions, de contrôles, mais conduisait aussi à mettre en œuvre une politique, plus positive, de démocratisation. Les politiques sociale, culturelle, éducative, initiées par les Français dans leur zone, en sont la preuve14.
3Aujourd’hui, le débat entre politique destructrice et politique constructive, entre « exploitation et démocratisation » ou, pour le dire autrement, entre « revanche et partenariat », semble tranché dans de nombreux domaines15. Il reste cependant largement ouvert en ce qui concerne les questions économiques. Ces dernières ont été étudiées par les historiens sous plusieurs angles : certains les ont abordées dans le cadre d’ouvrages généraux retraçant l’histoire de l’Allemagne après 194516 ; d’autres les ont envisagées à l’échelle régionale, en retraçant l’histoire des Länder17 : d’autres encore les ont analysées par le biais de la politique allemande de la France ou par celui des relations franco-allemandes18. Mais la plupart se sont concentrés sur l’étude des seules questions économiques et financières19. L’approche adoptée ici se veut un peu différente. Il s’agit de confronter, pour la ZFO, la politique économique de la France à ses objectifs politiques. L’ambivalence, l’ambiguïté, voire les contradictions de la politique française apparaissent dès lors sous un nouveau jour. Il semble en effet que la France suive, en ZFO, une politique économique duale qu’il s’agira de mettre en évidence, en analysant d’abord les objectifs français en ZFO, puis les instruments dont elle dispose pour la mettre en œuvre. Les résultats obtenus après deux années d’occupation seront ensuite présentés, avant d’évoquer, dans une dernière partie, la difficile réforme de la politique économique de la France en ZFO.
I. Des objectifs ambigus
4La politique économique de la France dans sa zone d’occupation est clairement subordonnée aux objectifs généraux définis par Paris à l’égard de l’Allemagne dans son ensemble20. Le premier consiste à assurer la sécurité de la France. La zone devra donc être désarmée au point de vue économique, ses usines de guerre détruites, ses industries lourdes réduites et ses moyens de transport contrôlés21. Le deuxième objectif français est d’obtenir que la zone assure l’entretien des troupes françaises d’occupation et qu’elle participe à la réparation des dommages de guerre que la France a subis entre 1940 et 194422. Le troisième but vise à garantir un ravitaillement correct à la population allemande de la ZFO, qui ne devra cependant en aucun cas être supérieur à celui des populations des pays européens libérés du joug nazi23. Très théorique, ce programme, élaboré en grande partie avant la conférence de Potsdam, est loin de suffire à l’établissement d’une véritable politique économique pour la zone. Par conséquent, des directives complémentaires, plus précises, adaptées à la situation économique de la ZFO, devraient le compléter.
5Ces directives ne viendront pas. Les responsables gouvernementaux hésitent en effet entre deux politiques. La première consisterait à exploiter la zone à court terme. La seconde se fixerait au contraire pour objectif le développement de l’économie de la zone, dans le but d’en tirer des bénéfices à plus long terme24. Le choix entre ces deux politiques, loin d’être cantonné à des enjeux strictement économiques, renvoie en fait à deux conceptions très différentes de la politique allemande.
6Pour les dirigeants qui, comme le général de Gaulle, raisonnent en termes politiques, il faut mettre en valeur l’économie de la zone, reconstruire plutôt que détruire, proposer une coopération aux Allemands. Après l’échec de la conférence des ministres des Affaires étrangères des Quatre, à Londres en septembre 1945, de Gaulle est en effet convaincu que la France n’obtiendra pas des Alliés, comme il l’espérait, le détachement de la Rhénanie25. L’influence française sur la rive gauche du Rhin ne passera donc pas par une décision alliée que le droit international imposerait aux Allemands. Désormais, c’est la ZFO – et, en son sein, la Rhénanie, le Palatinat et la Sarre – qui constitue le cheval de Troie de la politique rhénane de la France. Pour attirer ces territoires dans l’orbite française, il faut adopter une politique de séduction qui passe avant tout par une mise en valeur économique. Le général de Gaulle le comprend parfaitement et entreprend au début du mois d’octobre 1945, deux jours après la fin de la conférence de Londres, un voyage en ZFO – essentiellement sur la rive du gauche du Rhin –, au cours duquel il appelle à une réconciliation et à une coopération franco-allemandes26. Pour de Gaulle, la politique économique que la France doit adopter en ZFO est donc au service d’un dessein beaucoup plus vaste, visant à pérenniser l’influence française en Allemagne.
7Mais le primat du politique n’est pas du goût de tous les responsables gouvernementaux. Au sein des ministères techniques – Économie nationale, Finances, Production industrielle, Transports –, on défend une politique d’exploitation à court terme. Il s’agit de tirer de la zone un certain nombre d’avantages financiers et matériels et d’orienter sa production dans un sens conforme aux intérêts français. La zone doit faciliter et accélérer le redressement de l’économie nationale. Elle ne doit par ailleurs rien coûter aux contribuables français. Certains décideurs vont même plus loin. Ils imaginent que la France pourrait profiter de son statut de vainqueur pour exercer sur la zone une emprise économique à long terme qui s’apparenterait à certaines formes d’impérialisme économique27.
8L’ambivalence et l’ambiguïté des objectifs français perdurent au moins jusqu’en 1946-1947. Paris ne contribue pas à les lever. Malgré les demandes réitérées des membres du gouvernement militaire de la ZFO28 et de certains hauts fonctionnaires parisiens29, comme Hervé Alphand30, le gouvernement français n’adresse en 1945-1946 aucune directive complémentaire aux autorités françaises d’occupation permettant de préciser la politique économique à suivre en ZFO31. Par ses hésitations et ses revirements de position, il accroît même le flou de sa politique allemande. Confronté à des intérêts contradictoires, il se garde en effet de prendre position sur un certain nombre de questions – l’envoi en ZFO des familles françaises ou le ravitaillement des troupes d’occupation32 – qui sont pourtant déterminantes, tant du point de vue du relèvement économique de la zone, du niveau de vie à laisser aux Allemands de la ZFO, que de l’image que la population allemande et l’opinion publique internationale ont des occupants français.
9Le voyage du général de Gaulle en ZFO n’a d’ailleurs pas contribué à clarifier les objectifs français en matière économique. Émile Laffon, administrateur général à Baden-Baden, qui a en zone des fonctions comparables à celles d’un Premier ministre, rédige certes, dès octobre 1945, des directives à l’intention de ses subordonnés qui s’inspirent clairement des déclarations du Général. En ZFO, écrit Laffon, la France doit désormais mener une politique d’humanité. Dans le domaine économique, la production devra tenir compte, plus largement que cela n’a été le cas, des besoins de la population allemande. En d’autres termes, la politique de la France doit désormais être constructive. Mais au-delà de ces effets d’annonce, Laffon reste vague. Il se garde bien de préciser la date à laquelle ces réformes devront être adoptées. Par contre, il insiste sur le fait que la politique économique suivie en ZFO devra continuer « à couvrir par priorité les besoins français »33. Or, dans une économie de pénurie, il semble difficile, sinon impossible, de satisfaire tout à la fois les exigences françaises et les besoins allemands.
10Le seul territoire de la zone sur lequel les choix français paraissent plus clairs est au fond la Sarre. Les intérêts de la France y sont autant politiques qu’économiques. Depuis la présence française durant l’entre-deux-guerres, le terrain est connu. La politique française y est donc plus volontaire. Les « directives particulières concernant la Sarre », adoptées par le gouvernement dès le mois d’août 1945, le confirment34. Dans tous les domaines, les mesures préconisées correspondent à une politique d’assimilation. Tout doit être fait pour favoriser le rapprochement franco-sarrois. En matière économique, le GPRF entend reconstruire les voies de communication vers la France, assouplir les règles de circulation des personnes entre la Sarre et la France et rétablir le trafic frontalier aussi rapidement que possible. Dans le même temps, Paris veut distendre les relations de la Sarre avec le reste de l’Allemagne : la surveillance de leur frontière commune et la circulation des personnes et des marchandises seront durcies. Pour s’attirer la sympathie des Sarrois, le GPRF prévoit aussi le rétablissement rapide des infrastructures économiques et l’octroi à la population sarroise d’un ravitaillement plus élevé que dans le reste de la zone35.
11Le cas de la Sarre excepté, les objectifs français restent donc flous, ambigus. Entre la politique d’exploitation et la politique de mise en valeur, les autorités françaises d’occupation optent, faute de directives et d’objectifs clairement arrêtés, pour une sorte de « politique de l’entre-deux ». S’il est défini avec plus de netteté, le système économique adopté par la France en ZFO est également au service d’une « double politique »36.
II. Des instruments au service d’une « double politique »
12En ZFO, les Français décident d’instituer un système d’économie dirigée. Il permet au gouvernement militaire de la ZFO (GMZFO), « d’assurer le contrôle de l’économie allemande dans son ensemble à l’intérieur de la zone française »37. Le pouvoir de contrôle du GMZFO s’exerce sur tous les secteurs d’activité – agriculture, commerce, industrie – et s’étend aux politiques des prix, du crédit, du ravitaillement, etc. Aucun domaine ne lui échappe. La politique économique et financière de la ZFO dépend entièrement de lui. En zone, il est le seul organisme responsable des questions économiques : il définit les programmes de production et répartit les sources d’énergie et les matières premières ; d’une manière générale, il a la haute main sur l’ensemble des produits de la zone qui sont, pour la plupart, contingentés38.
13Le GMZFO contrôle aussi le commerce extérieur de la ZFO. Plusieurs services y concourent. Au sein du gouvernement militaire, un service du commerce extérieur établit les programmes d’exportation et d’importation39. Comme il est interdit aux Allemands de commercer avec l’étranger, un Office du commerce extérieur de la zone française d’occupation, appelé OFICOMEX, et un Office des changes exercent par ailleurs un véritable monopole sur le commerce extérieur de la zone. Le premier gère le trafic des marchandises, le second les questions monétaires et financières40. D’autres organismes français interviennent dans le commerce extérieur de la zone : l’Union charbonnière rhénane (UNICHAR), filière de l’Association technique pour l’importation charbonnière (ATIC), et la Communauté de navigation française sur le Rhin (CNFR), toutes deux contrôlées par le gouvernement français, ont le monopole du commerce et du transport du charbon, d’une part entre la Sarre, la Ruhr et la ZFO, d’autre part entre l’Allemagne et la France41. Ce dispositif est complété par la création, en France, de deux services au ministère de l’Économie nationale : la Mission commerciale française en Allemagne (MCFA) est l’acheteur unique, pour le compte de la France, dans les quatre zones d’occupation42 ; la section Allemagne du service français des importations et exportations (IMPEX) remplit pour la France le même rôle que l’OFICOMEX et l’Office des changes pour la ZFO43.
14Le choix de ce système d’économie dirigée constitue d’abord une réponse adaptée aux défis que pose la gestion de la ZFO en 194544. Ce contrôle très strict doit permettre de compenser les effets négatifs de la fixation des frontières de la ZFO, qui, à l’exception de la Sarre et du Palatinat, ne présente pas d’unité aux points de vue historique, administratif et économique45. Dans le contexte difficile de l’immédiat après-guerre, marqué par les destructions de guerre et la paralysie de l’économie46, la politique interventionniste des Français vise aussi à pallier la dislocation du système administratif de l’Allemagne, consécutif à sa défaite militaire47. Dans cette économie de pénurie, les Français redoutent enfin les conséquences inflationnistes de la politique monétaire du IIIe Reich qu’un contrôle strict des prix et des salaires devrait permettre de juguler48.
15Le système d’économie dirigée semble également le mieux adapté aux contraintes qui découlent des règlements du Conseil de contrôle. Deux décisions interalliées doivent être évoquées ici. La première établit que chaque puissance occupante est responsable de l’équilibre de la balance commerciale de sa zone. En d’autres termes, tout déficit en la matière incombera à l’occupant. Que la zone française puisse constituer une charge financière pour la France est évidemment impensable en 1945. Pour éviter tout déficit, il est donc essentiel que la France contrôle étroitement le commerce extérieur de sa zone d’occupation49. La seconde règle précise les modes de répartition du charbon allemand entre les différentes zones d’occupation. Contrairement aux espoirs français, le charbon de la Sarre n’est pas laissé à la disposition de la zone française, mais est versé dans un pool. La ZFO obtient ainsi une part de charbon réduite qui correspond au pourcentage de l’industrie allemande qu’elle représente, soit environ 10 %. Ce manque relatif de charbon appelle par conséquent une gestion sévère des sources d’énergie50.
16Mais le choix de l’économie dirigée en ZFO répond aussi à des motivations moins avouables. Grâce au contrôle de la répartition des sources d’énergie et des matières premières, les Français disposent d’un formidable instrument pour orienter le redémarrage de l’économie de leur zone dans un sens conforme à leurs intérêts. Ainsi, ce sont les secteurs les plus utiles à la reconstruction nationale qui sont relancés les premiers51. Les Français établissent des programmes de fabrication dont la réalisation est confiée à des usines dites programmées, qui sont prioritaires pour leur ravitaillement en charbon, en matières premières et en semi-produits52. D’autres usines, dites réservées, fonctionnent selon le même principe, mais produisent exclusivement pour la France53.
17De l’avis des responsables économiques, l’adoption de ce système d’économie dirigée est impossible sans la mise en place d’une administration française centralisée qui, de Baden-Baden, capitale de la ZFO, dirigera la politique de l’ensemble de la zone54. Une direction générale de l’Économie et des Finances (DGEF), forte de plusieurs centaines de personnes, est constituée à Baden-Baden55. Les Français s’affrontent en revanche sur la forme que doivent prendre les administrations allemandes. Émile Laffon et Jean Filippi, le directeur général de l’Économie et des Finances de la zone, considèrent que l’administration allemande devrait être calquée sur le modèle français. Un gouvernement allemand de zone, c’est-à-dire un gouvernement centralisé, devrait être constitué. D’un point de vue strictement économique, la gestion centralisée des ressources de la zone serait évidemment préférable56. Mais ce projet est vivement critiqué par les disciples du général de Gaulle qui obtiennent la constitution de gouvernements allemands au niveau des Länder. À leurs yeux, cette décentralisation politique des administrations allemandes présente deux avantages : elle permettra d’une part la mise en œuvre de politiques économiques différenciées selon les Länder de la zone ; elle s’intégrera d’autre part, à l’échelle de l’Allemagne tout entière, aux projets français de décentralisation politique de l’ancien Reich57. Le système administratif ainsi créé est donc hybride. Il aboutit à ce que les Français, faute d’interlocuteurs allemands au niveau central, adoptent, dans le domaine économique, une politique d’administration directe.
18Les instruments de la politique économique de la France en Allemagne sont donc très ambivalents. D’abord parce que le système d’économie dirigée peut favoriser la reconstruction ou l’exploitation de la ZFO. Ensuite parce que les administrations françaises et allemandes sont reconstituées en fonction de logiques très différentes : la centralisation de l’administration française répond à des impératifs de bonne gestion économique ; la décentralisation des services administratifs allemands est au service d’objectifs politiques.
III. Des résultats contrastés
19Pendant les deux premières années d’occupation, la France mène de front deux politiques économiques, l’une, plutôt agressive, strictement au service d’intérêts économiques français, l’autre, plus constructive, visant notamment à démocratiser les structures économiques allemandes.
20La France privilégie incontestablement une politique dite préférentielle, qui recoupe en réalité trois pratiques assez différentes. Elle oriente d’abord la production de la zone dans un sens conforme aux besoins de sa reconstruction58. Une priorité absolue est donnée aux secteurs industriels les plus utiles à la reprise française. La production de charbon et d’électricité de la ZFO fait l’objet de toutes les attentions59. Les Français veillent au redémarrage de l’IG Farben et des industries des matériaux de construction, comme les cimenteries, les tuileries ou les briqueteries60. Ils utilisent également aux mieux des intérêts français le potentiel de la zone : un programme de construction de baraques en bois pour la France est ainsi lancé dès 194561 ; le centre de production de chaussures de Pirmasens produit à plein pour les occupants62 ; la France absorbe aussi l’essentiel des produits textiles fabriqués en zone, son tabac, ses papiers, ses vins63. Elle profite par ailleurs de sa position dominante pour établir une véritable emprise économique sur sa zone d’occupation. Elle devient son premier partenaire commercial. Elle capte 90 % de ses exportations et concourt au quart de ses importations64. Les relations commerciales entre la zone et la France renvoient, pour partie au moins, à des échanges de type colonial, dans la mesure où Paris favorise l’importation de produits bruts en provenance de la ZFO, sans valeur ajoutée, qui sont ensuite transformés en France65.
21Cette politique préférentielle s’apparente dans un deuxième temps à une politique d’exploitation, une politique prédatrice. Au début de l’occupation, militaires et frontaliers multiplient, sous le terme de réquisitions, des actes de pillage66. Jusqu’en juin 1946, la France mène aussi, en dehors de tout règlement interallié, une politique de prélèvements unilatéraux qui porte sur des machines isolées dans les usines de la zone. Au total, ce sont près de 40 000 machines qui sont ainsi démontées au profit de la France pour un montant proche de 5 milliards de francs67. Les frais d’occupation pèsent sur les Allemands : ils comprennent le logement, le chauffage et le ravitaillement des soldats et des fonctionnaires68. En 1945-1946, environ 400 000 rationnaires sont ainsi nourris sur la zone69. La France profite surtout financièrement de l’occupation. Le tourisme et l’organisation de colonies de vacances outre-Rhin sont encouragés70. Des versements financiers forfaitaires sont exigés de certains Länder71. La France tire en outre d’importants bénéfices du monopole du commerce extérieur qu’elle exerce sur la zone. Les prix des marchandises allemandes exportées vers la France sont systématiquement fixés en dessous du cours mondial, tandis que les exportations françaises à destination de la zone sont surfacturées. À ce premier avantage s’ajoutent des jeux sur les taux de change, toujours favorables à la France. Pendant les 18 premiers mois de l’occupation, les bénéfices obtenus par la France grâce à ces manipulations s’élèvent à 25 millions de dollars72.
22La politique préférentielle se confond enfin avec une politique impérialiste. Profitant de son pouvoir de contrôle, la France se débarrasse de la rivalité commerciale de la ZFO grâce à l’adoption d’une clause de non concurrence73. Elle développe par ailleurs une politique de canalisation74, imaginée, au ministère de l’Économie nationale, par Alexandre Kojève75. En s’appropriant les branches industrielles de la ZFO qui représentent une part importante de la production allemande – l’horlogerie, les instruments chirurgicaux, certains produits chimiques, les pierres précieuses –, la France se sert de la zone pour conquérir des marchés extérieurs. Par ces accords de canalisation, elle oblige en effet la ZFO à lui céder la presque totalité de ces productions. Transformées dans l’Hexagone, où elles acquièrent le label « made in France », celles-ci sont ensuite réexportées par des industriels français sur des marchés autrefois détenus par des producteurs allemands76. Ces accords léonins, comme la politique préférentielle dans son ensemble, vont à l’encontre d’une politique économique plus constructive que la France poursuit pourtant en parallèle en ZFO et qui comporte à son tour trois volets.
23La politique française contribue en premier lieu à relancer l’économie de la ZFO. C’est évidemment une condition nécessaire pour faire profiter la France des richesses de la zone. Mais cet impératif bénéficie indirectement à l’économie de la ZFO77. L’action positive de la politique française doit être relevée dans trois domaines. Les moyens de transport et de communication sont rétablis très rapidement78. Les industries productrices d’énergie, qu’il s’agisse du charbon ou de l’électricité, sont ensuite relancées efficacement. En novembre 1946, la production des mines de la Sarre atteint deux tiers de son niveau d’avant-guerre, alors que celle des mines de la Ruhr, contrôlées par les Britanniques, plafonne encore à 50 % de celui-ci79. Enfin, malgré le lourd passif de la politique économique du IIIe Reich, les Français parviennent, en bloquant les prix et les salaires, à maintenir, temporairement au moins, les grands équilibres financiers et monétaires de la zone80.
24Les objectifs politiques que la France poursuit sur la rive gauche du Rhin conduisent en second lieu les occupants à moduler leur politique économique selon les Länder. Les provinces de la rive gauche du Rhin – la Sarre et L’État rhéno-palatin – sont ainsi très clairement avantagées. La politique à l’égard des populations y est plus favorable que dans le reste de la zone : les rations sont plus élevées et les distributions de biens de consommation plus importantes81. Ces deux Länder sont en outre très largement préservés des campagnes de prélèvements unilatéraux. 85 % des machines enlevées en 1945-1946 le sont en Bade et en Wurtemberg. Fait révélateur, c’est dans ce dernier Land, que la France se propose de restituer aux Américains en échange de la partie nord du Bade occupée par ces derniers, que les enlèvements sont les plus importants (61 %)82. Les Länder de la rive gauche du Rhin bénéficient en outre de livraisons du reste de la zone, qu’il s’agisse de produits industriels ou de denrées alimentaires83. Leurs industries – mines, sidérurgie, chimie – sont farouchement défendues par les Français au Conseil de contrôle84. Paris consentirait même à maintenir sur la rive gauche du Rhin des industries de guerre qui devraient normalement être détruites85.
25Le troisième volet de la politique constructive de la France dans le domaine économique tient à l’objectif de Paris, maintes fois répété86, d’assurer la sécurité à long terme de l’Europe. Ce dernier conduit à favoriser dans l’ensemble de la zone française la renaissance de structures économiques démocratiques. Pour ce faire, les Français transfèrent aux gouvernements allemands des Länder, très progressivement il est vrai, des compétences économiques, notamment en matière de répartition87. Les occupants reconstituent aussi des organismes démocratiques qui existaient sous la République de Weimar : les syndicats, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres de métiers88. Pour une meilleure répartition de pouvoirs économiques entre patrons et salariés, les Français instaurent également des comités de gestion dans les entreprises placées sous séquestre89. Ils créent des coopératives de production, procèdent à la réouverture de l’Académie du travail à Fribourg et rétablissent des conseils d’entreprises90. Bien qu’imparfaite, la dénazification permet enfin de nommer des hommes sûrs aux postes de direction de ces différents organismes91.
26Ainsi, la politique économique de la France dans sa zone d’occupation est fondamentalement duale. Mais, à moyen terme, cette dualité s’avère intenable. D’abord parce que, sur un plan strictement économique, la reprise s’est opérée grâce à une ponction massive du charbon et des matières premières conservés par les entreprises. Les échanges entre les zones d’occupation étant difficiles et par conséquent restreints, les industriels et commerçants de la ZFO ne peuvent pas renouveler les stocks utilisés93. En pratique, la relance, certes rapide, s’est donc faite au prix d’une perte de substance économique de la ZFO, que les réquisitions et les prélèvements unilatéraux ont aggravée. Faute d’échanges accrus avec les autres zones et les pays étrangers, les entreprises de nombreuses branches industrielles de la ZFO, qui ne peuvent s’approvisionner en matières premières ou en produits intermédiaires en zone, verront donc leur production stagner puis baisser. À court terme, la croissance économique de la ZFO semble par conséquent condamnée94. Dualité intenable ensuite parce que les différents objectifs français en zone sont éminemment contradictoires : la logique de la politique préférentielle suppose en effet que les leviers de décision restent entre les mains des occupants ; à l’inverse, la politique de démocratisation implique que des prérogatives essentielles soient rendues aux Allemands. Bref, dès le second semestre 1946, une réforme de la politique économique suivie par la France dans sa zone d’occupation s’impose.
IV. Une réforme précoce mais difficile
27Contrairement à ce qui a souvent été avancé, celle-ci n’intervient pas à l’été 1948. Ses grands axes sont arrêtés dès la fin de l’année 1946, d’abord par Alain Savary, secrétaire général aux affaires allemandes et autrichiennes95, puis par Pierre-Olivier Lapie, secrétaire d’État aux Affaires étrangères et commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes dans le gouvernement de transition présidé par Léon Blum96. Les objectifs de la politique économique française en ZFO sont alors clairement inversés. Contrairement aux usages qui avaient prévalu jusqu’alors, ce sont désormais les besoins allemands qui sont déclarés prioritaires. De ce point de vue, les instructions gouvernementales adressées au général Koenig en janvier 1947 sont très claires : « La production de la zone ne devra plus être essentiellement orientée vers la satisfaction des besoins français, mais faire une place de plus en plus importante à la satisfaction des besoins de consommation intérieure de la zone »97. Comme le rappelle Pierre-Olivier Lapie, il est alors décidé d’« humaniser la zone, au profit de la population allemande »98. Pour ce faire, les nouvelles directives prévoient l’adoption de pratiques économiques plus vertueuses qui passent par l’abandon des principaux volets de la politique préférentielle. Les exportations de la zone devront désormais être facturées aux prix mondiaux, ce qui permettra à la ZFO de dégager d’importants excédents financiers, intégralement employés « à améliorer le niveau de vie de la population allemande (produits alimentaires, produits industriels, reconstruction) »99. Il est également prévu de limiter les canalisations à quelques branches industrielles. Les nouveaux contrats de ce type devront par ailleurs être négociés avec les Allemands sur la base des prix mondiaux. Conclus en toute liberté par les industriels de la ZFO, ils auront vocation à devenir de véritables cartels après la fin de l’occupation. Ces derniers seront ainsi au service d’un rapprochement des économies française et allemande, alors envisagé à Paris. Il s’agit en fait de créer des liens qui « subsisteront même lorsqu’aura pris fin l’occupation de l’Allemagne »100. Dans ce but, les hauts fonctionnaires recommandent, comme par le passé, de « développer ou [de] créer en zone d’occupation les productions indispensables à la France, mais qui ne peuvent être réalisées sur son propre territoire »101. Mais désormais, la France entend aussi devenir « le principal fournisseur des entreprises allemandes » de la ZFO102.
28Force est cependant de constater que, pendant de longs mois, ces projets de réforme restent lettre morte. Confrontés à des difficultés économiques et financières grandissantes, les gouvernements français qui se succèdent en 1947 parent au plus pressé et voient dans la ZFO un moyen commode de s’approvisionner à moindre coût103. Par conséquent, la production de la zone continue d’être orientée prioritairement en fonction des besoins français104. Les autorités d’occupation maintiennent aussi la politique préférentielle105. Enfin, loin de disparaître, la pratique des prélèvements alimentaires et industriels s’intensifie106. Dans un premier temps, les contraintes économiques et financières qui pèsent sur la France empêchent donc de mettre en œuvre la réforme décidée par le gouvernement. Mais, à partir de l’automne 1947, ces mêmes contraintes ont un effet opposé. Elles obligent la France à modifier, dans l’urgence, sa politique économique en Allemagne. Faute de devises, Paris n’est en effet plus en mesure de s’approvisionner en ZFO. Les programmes d’importation français sont réduits au strict minimum107. Comme les exportations de la zone française sont encore dirigées pour près de 85 % vers la France, la ZFO connaît à son tour une grave crise économique. Ses importations, déjà insuffisantes, sont réduites de 50 %108. À très court terme, de nombreux secteurs industriels semblent condamnés à stopper leur production. L’arrêt des industries fait planer sur la zone le spectre du chômage. Qui plus est, la crise touche aussi les transports. Bref, toute l’économie de la zone est menacée de paralysie109.
29À l’automne 1947, une réforme de la politique économique de la France en ZFO s’impose donc de toute urgence. Elle passe d’abord par une reconversion du commerce extérieur de la zone. Une part importante des exportations de la zone, jusque-là réservée à la France, sera désormais dirigée vers d’autres pays110. Au 31 décembre 1947, ces dernières devraient, pour moitié au moins, leur être destinées111. Mais les modifications de la politique française ne se limitent pas à cette réorientation du commerce extérieur de la zone. La recherche précipitée de nouveaux débouchés conduit en effet les autorités françaises à assouplir certains règlements économiques, de façon à réduire autant que faire se pourra le déficit de la balance commerciale de la zone, que la crise financière et monétaire française risque d’aggraver. Dès le mois de septembre 1947, Paris lève ainsi les entraves qui étaient jusqu’alors mises à l’exportation de certains produits – les vins, les produits chimiques –, dont la grande majorité était canalisée112. La pratique des canalisations est également réformée. Les exportations vers la France qui en découlent donnent désormais lieu au versement rapide de devises à la ZFO. Les représentants du gouvernement militaire recommandent aussi la reprise en zone de fabrications interdites – appareils photographiques par exemple – et le renforcement des industries de transformation, de façon à valoriser le maximum de matières premières sur place et à consolider le capital économique de la zone113. Les prélèvements alimentaires et industriels, dont les impacts sur l’équilibre de la balance commerciale de la zone sont alors étudiés avec soin par les services français114, sont considérablement réduits à partir de la fin de l’année. En juin 1948, ils semblent sur le point de disparaître. À cette date, il est vrai que la politique économique de la France dans sa zone d’occupation entre dans une nouvelle phase : les livraisons du plan Marshall commencent à arriver en ZFO, tandis que la réforme monétaire modifie profondément les conditions de la reprise économique en Allemagne occidentale et que les premières étapes de la fusion des zones d’occupation occidentales mettent progressivement fin à l’indépendance économique et à l’isolement de la ZFO.
Conclusion
30Confronter les objectifs politiques de la France en Allemagne à ses buts économiques en ZFO est riche d’enseignements. Il apparaît ainsi que la politique économique adoptée dans les différents Länder de la zone française varie en fonction des desseins politiques que la France y poursuit. Dans le même ordre d’idées, les administrations allemandes sont reconstituées au niveau des Länder, et non à celui de la zone tout entière, de façon à faciliter la réalisation des ambitions politiques de la France sur la rive gauche du Rhin. En 1945-1946, il est clair pour les Français qu’en terme d’objectifs, le politique prime sur l’économique.
31Ce primat du politique sur l’économique explique en partie que la politique économique adoptée par la France en ZFO ne soit pas clairement définie. Paris poursuit en effet des objectifs ambigus, ambivalents, voire contradictoires. Les aspects de la politique préférentielle en faveur de la France renvoient indéniablement à une politique d’exploitation, très largement prédatrice. Force est cependant de constater que cette politique préférentielle contribue indirectement au relèvement de l’économie de la zone. Surtout, la démocratisation des structures économiques allemandes, amorcée par les Français, et la valorisation des territoires sur lesquels Paris voudrait pérenniser son influence ressortissent clairement à une politique constructive.
32Dès 1945, la politique économique de la France en ZFO est donc duale. Reste que les deux volets de cette politique sont à terme foncièrement contradictoires et conduisent les décideurs français à réviser les principes de leur action économique outre-Rhin. Au plus tard au début de l’année 1947, les directives gouvernementales condamnent la politique préférentielle et préconisent l’adoption de pratiques économiques plus vertueuses, censées satisfaire les besoins de la population allemande. La précocité de cette inversion des priorités contraste avec la lenteur de leur mise en œuvre. Les contraintes économiques et financières que connaît alors la France jouent un rôle déterminant et contradictoire. Dans un premier temps, elles interdisent en effet toute évolution sensible de la politique économique française en ZFO. Confrontés à d’importantes difficultés économiques et financières, les responsables politiques français voient dans la zone un moyen de s’approvisionner à bon prix. Mais, lorsqu’à l’automne 1947, la crise atteint son paroxysme, privant le pays de devises, les contraintes monétaires obligent Paris à réformer dans l’urgence la politique économique jusqu’alors suivie en ZFO. Contrairement à ce qui a longtemps été pensé, la réforme de la politique économique de la France dans sa zone d’occupation n’est donc pas exclusivement réductible à son alignement sur celle de ses puissants Alliés anglo-américains.
Notes de bas de page
1 Voir, par exemple, Edgar Wolfrum, « Das Bild der “düsteren Franzosenzeit”. Alltagsnot, Meinungsklima und Demokratisierungspolitik in der französischen Besatzungszone nach 1945 », Stefan Martens (éd.), Vom « Erbfeind » zum « Erneuerer ». Aspekte und Motive der französischen Deutschlandpolitik nach dem Zweiten Weltkrieg, Jan Thorbecke Verlag, Sigmaringen 1993, p. 87-113.
2 Voir, entre autres, le « Tätigkeitsbericht des Wirtschaftsministeriums des Landes Württemberg-Hohenzollerns 1945-1952 », sans date (1952), Staatsarchiv Sigmaringen, Wü 2, 456/6.
3 Ibid.
4 Voir, à titre d’exemple, Henry Rollet, « L’intervention de la France dans la question allemande vue par les trois autres Grands », Klaus Manfrass, Jean-Pierre Rioux (éd.), France-Allemagne 1944-1947, Cahier nº 13-14 de l’Institut d’histoire du temps présent, décembre 1989-janvier 1990, p. 119-136.
5 Sur ces questions, voir Dietmar Hüser, « Frankreich, Deutschland und die französische Öffentlichkeit 1944-1950 : innenpolitische Aspekte deutschlandpolitischer Maximalpositionen », S. Martens (éd.), Vom « Erbfeind » zum « Erneuerer »…, op. cit., p. 19-64.
6 « Rapport général fait au nom de la commission parlementaire chargée d’enquêter dans les zones d’occupation françaises en Allemagne et en Autriche », rédigé par Salomon Grumbach, annexé au procès-verbal de la 3e séance de l’Assemblée nationale constituante du 9 avril 1946, Archives de l’occupation française en Allemagne et en Autriche, AAA 953/5.
7 Voir, par exemple, Frank Roy Willis, The French in Germany 1945-1949, Stanford, Stanford University Press, 1962, 308 p., et Mathias Manz, Stagnation und Aufschwung in der französischen Besatzungszone von 1945-1949, (Rer. pol. Diss., Mannheim, 1968), Scripta Mercaturae Verlag, St Katharinen, 1985, 130 p.
8 Klaus-Dietmar Henke, « Politik der Widersprüche. Zur Charakteristik der französischen Militärregierung in Deutschland nach dem Zweiten Weltkrieg », Claus Scharf, Hans-Jürgen Schröder (éd.), Die Deutschlandpolitik Frankreichs und die Französische Zone 1945-1949, Franz Steiner Verlag, Wiesbaden, 1983, p. 49-89 (ici p. 67), et Werner Abelshauser, « Wirtschaft und Besatzungspolitik in der Französischen Zone 1945-1949 », C. Scharf, H.-J. Schröder (éd.), Die Deutschlandpolitik Frankreichs …, op. cit., p. 111-139 (ici p. 118).
9 Theodor Eschenburg, Geschichte der Bundesrepublik Deutschland, Band I : Jahre der Besatzung 1945-1949, Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart, 1983, 627 p. (ici p. 96).
10 W. Abelshauser, « Wirtschaft und Besatzungspolitik in der Französischen Zone… », op. cit., p. 129. Dans le même ordre d’idées, Willi A. Boelcke, « Industrie und Technologie in der französischen Besatzungszone », K. Manfrass, J.-P. Rioux (éd.), France-Allemagne 1944-1947…, op. cit., p. 177-200.
11 Les archives de l’occupation française en Allemagne et en Autriche sont accessibles aux chercheurs depuis le début des années 1980. Le centre, qui se trouve à Colmar, est ouvert depuis 1986. Cet article s’appuie sur des documents issus des fonds suivants : Archives nationales (Arch. nat.), Archives diplomatiques du Quai d’Orsay (AMAE-Paris), Archives de l’occupation française en Allemagne et en Autriche (AMAE-Colmar), Archives du ministère de l’Economie et des Finances (SAEF), Staatsarchiv Württemberg-Hohenzollern (StA SIG) et Wirtschaftsarchiv Baden-Württemberg (WABW).
12 Sans souci d’exhaustivité, voir, par ordre chronologique, Rainer Hudemann, Sozialpolitik im deutschen Südwesten zwischen Tradition und Neuordnung 1945-1953. Sozialversicherung und Kriegsopferversorgung im Rahmen französischer Besatzungspolitik, v. Hase & Koehler, Mainz, 1988, XV-616 p., Rainer Möhler, Entnazifizierung in Rheinland-Pfalz und im Saarland unter französischer Besatzung 1945 bis 1952, v. Hase & Koehler, Mainz, 1992, XIV-450 p. ; Armin Heinen, Saarjahre. Politik und Wirtschaft im Saarland 1945-1955, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 1996, 603 p., et Dietmar Hüser, Frankreichs « Doppelte Deutschlandpolitik ». Dynamik aus der Defensive – Planen, Entscheiden, Umsetzen in gesellschaftlichen und wirtschaftlichen, innen-und aussenpolitischen Krisenzeiten 1944-1950, Duncker & Humblot, Berlin, 1996, 791 p.
13 Marie-Thérèse Bitsch, « Un rêve français : le désarmement économique de l’Allemagne (1944-1947) », Relations internationales, nº 51, 1987, p. 313-329 (ici, p. 314-315).
14 Pour un bilan de la recherche sur la politique d’occupation de la France en Allemagne qui, dans bien des domaines, n’a pas beaucoup évolué depuis dix ans, voir Rainer Hudemann, « L’occupation française après 1945 et les relations franco-allemandes », Vingtième siècle. Revue d’histoire, nº 55, juillet-septembre 1997, p. 58-68.
15 Nous reprenons ici les premiers termes du titre d’un article de Rainer Hudemann, « Revanche ou partenariat ? À propos des nouvelles orientations de la recherche sur la politique française à l’égard de l’Allemagne après 1945 », Gilbert Krebs, Gérard Schneilin (dir.), L’Allemagne 1945-1955. De la capitulation à la division, Publications de l’Institut d’Allemand, Asnières, 1996, p. 127-152, ainsi que ceux du titre d’une contribution de Stefan Martens, « Zwischen Demokratisierung und Ausbeutung. Aspekte und Motive des französischen Deutschlandpolitik nach dem Zweiten Weltkrieg », S. Martens (éd.), Vom « Erbfeind » zum « Erneuerer »…, op. cit., p. 9-17.
16 Voir, à titre d’exemple, Th. Eschenburg, Geschichte der Bundesrepublik Deutschland …, op. cit. Voir aussi les histoires économiques de l’Allemagne : par exemple, dans sa dernière édition, l’ouvrage désormais classique de Werner Abelshauser, Deutsche Wirtschaftsgeschichte seit 1945, Verlag C. H. Beck, München, 2004, 527 p. (ici p. 111-113).
17 Sur le Bade, voir Edgar Wolfrum, Peter Fässler, Reinhard Grohnert, Krisenjahre und Aufbruchzeit. Alltag und Politik im französisch besetzen Baden 1945-1949, R. Oldenbourg Verlag, München, 1996, 296 p. Sur le Land de Rhénanie-Palatinat, voir Franz-Josef Heyen (éd.), Rheinland-Pfalz entsteht. Beiträge zu den Anfängen des Landes Rheinland-Pfalz in Koblenz 1945-1951, Harald Boldt Verlag, Boppard am Rhein, 1984, VIII-470 p., et Peter Haungs (éd.), 40 Jahre Rheinland-Pfalz. Eine politische Landeskunde, Verlag H. Schmidt, Mainz, 1986, 687 p. Sur la Sarre, voir Rainer Hudemann, Raymond Poidevin (éd.), Die Saar 1945-1955. Ein Problem der europäischen Geschichte. La Sarre 1945-1955. Un problème de l’histoire de l’Europe, 2e éd., R. Oldenburg Verlag, München, 1995, 443 p., Rainer Hudemann, Burkhard Jellonnek, Bernd Rauls (éd.), Grenz-Fall : Das Saarland zwischen Frankreich und Deutschland 1945-1960, Röhrig Universitätsverlag, St Ingbert, 1997, 468 p., et Rainer Hudemann, Armin Heinen, Das Saarland zwischen Frankreich, Deutschland und Europa 1945-1957. Ein Quellen-und Arbeitsbuch, Kommission für Saarländische Landesgeschichte und Volksforschung e. V., Saarbrücken, 2007, XII-676 p. Sur le Wurtemberg-Hohenzollern, voir Max Gögler, Georg Richter (éd.), Das Land Württemberg-Hohenzollern 1945-1952. Darstellungen und Errinerungen, Jan Thorbecke Verlag, Sigmaringen, 1982, 525 p.
18 Voir notamment deux grandes thèses : celle de Sylvie Lefèvre, Les relations économiques franco-allemandes de 1945 à 1955. De l’occupation à la coopération, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, Paris, 1998, XVIII-527 p., et le mémoire d’habilitation à diriger des recherches de Jean-François Eck, Les entreprises françaises face à l’Allemagne de 1945 à la fin des années 1960, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, Paris, 2003, X-656 p.
19 Voir, à titre d’exception, les très nombreux travaux de Raymond Poidevin, dont certaines contributions sur la période postérieure à 1945 sont rassemblées dans Péripéties franco-allemandes. Du milieu du XIXe siècle aux années 1950. Recueil d’articles, Peter Lang, Berne, 1995, 407 p., et la thèse d’habilitation d’A. Heinen, Saarjahre…, op. cit.
20 Sur les objectifs généraux de la France en matière économique, voir notamment M.-T. Bitsch, « Un rêve français… », op. cit., p. 316-320.
21 Voir par exemple la « note au sujet du désarmement économique et financier de l’Allemagne », ministère des Affaires étrangères (MAE), direction générale des Affaires économiques (dir. éco.), 7 juillet 1945, document nº 183 du Comité économique interministériel (CEI), AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 369. Le CEI l’approuve, pour l’essentiel, le 13 juillet 1945. Voir la « réunion du comité économique du 13 juillet », CEI, document nº 185, 19 juillet 1945, Arch. nat., F60 900. Voir aussi une « note au sujet du désarmement économique et financier de l’Allemagne », MAE, dir. éco., 11 août 1945, AMAE-Paris, DE-AAA, t. 7.
22 Voir en particulier la « note générale sur le problème des réparations », 20 juillet 1945, document nº 167 du CEI, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 369.
23 « Note au sujet du désarmement économique et financier de l’Allemagne », MAE, dir. éco., 7 juillet 1945, document nº 183 du CEI, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 369.
24 Le premier numéro de La revue de la zone française, paru en novembre 1945, résume parfaitement le dilemme français : « prélever tout ce qui est prélevable sans s’occuper des besoins de l’économie des pays que nous occupons ; ou, au contraire, chercher à développer cette économie en vue d’en tirer des bénéfices futurs. L’une est une politique de résultats immédiats, celle qui consiste à tuer “la poule aux œufs d’or”, l’autre est une politique à longue échéance qui exige la sécurité et la durée dans l’exploitation », La revue de la zone française, nº 1, 15 novembre 1945, p. 13. Cette revue, bimensuelle, est publiée par la direction de l’information du GMZFO. Sur ces points, voir les développements précurseurs de R. Hudemann, Sozialpolitik im deutschen Südwesten…, op. cit., p. 8-10.
25 « Lettre du général de Gaulle au général Koenig, commandant en chef de la zone d’occupation française en Allemagne, à Baden-Baden », 29 octobre 1945, reproduite dans Charles de Gaulle, Lettres, notes et carnets, Mai 1945-Juin 1951, Plon, Paris, 1984, 553 p. (ici p. 106-108).
26 Sur le voyage du général de Gaulle en ZFO, voir tout particulièrement Rainer Hudemann, « La zone d’occupation française sous le premier gouvernement du général de Gaulle (mai 1945 à janvier 1946) », Études gaulliennes, nº 23/24, 1978, p. 25-37 (ici p. 33-34), et, du même auteur, « De Gaulle und der Wiederaufbau in der französischen Besatzungszone nach 1945 », Wilfried Loth, Robert Picht (éd.), De Gaulle, Deutschland und Europa, Laske und Budrich, Opladen, 1991, p. 153-167 (ici p. 156-157). Cet article est publié en français sous le titre « Le général de Gaulle et la politique de reconstruction en zone française d’occupation en Allemagne après 1945 », Institut Charles de Gaulle (éd.), De Gaulle en son siècle, tome V : L’Europe, Plon, La Documentation française, Paris, 1992, p. 313-324 (ici p. 316-317). Sur ce voyage, voir aussi Dietmar Hüser, Frankreichs « doppelte Deutschlandpolitik »…, op. cit., p. 433-451.
27 Dans différents documents, Jean Filippi, directeur général de l’Économie et des Finances en ZFO, traduit clairement les intentions des ministères techniques : il convient d’une part, pour les Français, de profiter de la supériorité que leur confère leur statut d’occupant pour « orienter l’activité allemande dans un sens conforme aux intérêts de la France ». Il s’agit d’autre part, toujours grâce au pouvoir lié à l’occupation, d’assurer l’influence de la France sur la zone, en y développant ce que certains décideurs appellent une « position privilégiée » ou une « emprise économique » et que René Mayer, commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes, qualifie de « contrôle à longue échéance de l’économie allemande ». Sur ces points, voir le « rapport mensuel de la direction générale de l’économie et des finances », Jean Filippi, 10 octobre 1945, AMAE-Colmar, AAA 490, et l’« exposé fait par Monsieur Filippi, directeur général de l’Économie et des Finances le 2 février 1946 devant la commission d’enquête parlementaire », AMAE-Colmar, p. 196 d. C III 0 R et S.
28 Voir notamment les plaintes de Jean Filippi et d’Émile Laffon : « note pour Messieurs les directeurs », Jean Filippi, 3 octobre 1945, AMAE-Colmar, AEF 366/3, et « rapport de février », Émile Laffon, 8 février 1946, adressé au général Koenig le 11 février 1946, AMAE-Colmar, c. 11 d. POL I B 2.
29 Voir notamment le courrier de Marcel Berthelot, secrétaire général pour les affaires allemandes et autrichiennes, à Hervé Alphand, comprenant une « note relative aux problèmes économiques qui se posent actuellement en Allemagne », 1er octobre 1945, Arch. nat., F12 10104.
30 Voir les interventions d’Hervé Alphand lors de la « réunion du 13 octobre 1945 », MAE, direction d’Europe, sous-direction d’Europe centrale, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 650, et un courrier de la direction économique du Quai d’Orsay au général Koenig, 23 octobre 1945, AMAE-Paris, DE-AAA, t. 7. Voir aussi un courrier d’Hervé Alphand à René Mayer, commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes, 4 janvier 1946, AMAE-Colmar, AAA 1440/2. Voir enfin les interventions d’Hervé Alphand lors d’une réunion de la Commission des territoires occupés, consignées dans les « décisions prises par la Commission des territoires occupés dans sa séance du 14 mars 1946 », GPRF, Commissariat général pour les affaires allemandes et autrichiennes (CGAAA), 15 mars 1946, SAEF, 5 A 25.
31 Les seules directives postérieures à l’été 1945 sont rédigées par Emile Laffon en septembre 1945 et adressées aux délégués supérieurs des différents Länder. Elles sont toutefois trop générales pour constituer les bases d’une véritable politique économique : « directives de politique économique et financière », Émile Laffon, 20 septembre 1945, adressées le 21 septembre 1945 au général Koenig, AMAE-Colmar, c. 112 d. ECO I A 2 b.
32 Sur ces différents points, voir notamment le « procès-verbal de la sous-commission économique pour les affaires allemandes et autrichiennes. Réunion du 13 octobre 1945 », AMAE-Colmar, AAA 1402, la « réunion de la sous-commission économique pour les affaires allemandes et autrichiennes du vendredi 19 octobre 1945 », AMAE-Colmar, AAA 1402, et le « projet de directives économiques pour l’Allemagne », secrétariat général pour les affaires allemandes et autrichiennes (document nº 36), 31 octobre 1945, Arch. nat., F60 3034/2.
33 Courrier d’Émile Laffon aux délégués supérieurs de la ZFO relatif aux « instructions faisant suite au voyage du chef du Gouvernement provisoire de la République », 25 octobre 1945, AMAE-Colmar, APR 6 1/b, 6.
34 « Extrait des directives particulières concernant la Sarre », secrétariat général du Comité interministériel pour les affaires allemandes et autrichiennes, 25 août 1945, AMAE-Colmar, AEF 368/2.
35 Ibid.
36 Cette expression renvoie à une partie du titre de la thèse monumentale de Dietmar Hüser, Frankreichs « doppelte Deutschlandpolitik »…, op. cit.
37 « Ordonnance nº 5 concernant le contrôle de l’économie allemande à l’intérieur de la ZFO », général Koenig, commandant en chef français en Allemagne, 4 septembre 1945, Journal officiel du commandement français en Allemagne, 17 septembre 1945.
38 Ibid.
39 Sur ce point, voir Sylvie Lefèvre, Les relations économiques…, op. cit., p. 98-102.
40 J. M. Arnold, Le commerce extérieur de la Zone Française d’Occupation en Allemagne de 1945 à 1950, mémoire du Centre d’études germaniques, Strasbourg, 1950, 60 p. (ici p. 6), et Robert Cousin, Le commerce extérieur de la Zone française d’Occupation en Allemagne (1945-1948), Thèse de doctorat en sciences économiques, Paris, 1952, 225 p. (ici p. 130-134).
41 S. Lefèvre, Les relations économiques…, op. cit., p. 96-98, et J. M. Arnold, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 6.
42 J. M. Arnold, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 6.
43 Ibid. et R. Cousin, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 130-134.
44 Sur tous ces points, voir en particulier R. Hudemann, Sozialpolitik im deutschen Südwesten…, op. cit., p. 1-48.
45 S. Lefèvre, Les relations économiques…, op. cit., p. 68-69. Voir aussi « La zone française d’occupation en Allemagne », Notes documentaires et études, nº 225, 9 mars 1946, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 435, et « L’organisation territoriale allemande et les délégations supérieures françaises », Commandement en chef français en Allemagne (CCFA), sans date, AMAE-Colmar, p. 196 d. C III 0 R et S.
46 Sur ce point, voir, entre autres, un « rapport sur la situation économique de la zone française depuis le début de l’occupation », direction générale de l’économie et des finances (DGEF), 5 septembre 1945, AMAE-Colmar, AEF 371/6, le « rapport mensuel de la direction générale de l’économie et des finances », DGEF, 10 octobre 1945, AMAE-Colmar, AAA 490, et l’« exposé fait par Monsieur Filippi, directeur général de l’économie et des finances, le 2 février 1946 devant la commission d’enquête parlementaire », AMAE-Colmar, p. 196 d. C III 0 R et S.
47 Voir, notamment, une conférence de Maurice Halff, chef de la section plan et documentation de la DGEF, à destination des cadres des troupes d’occupation ayant pour thème des « généralités sur les problèmes d’occupation en Allemagne », sans date (probablement juin ou juillet 1946), AMAE-Colmar, AEF 53/2.
48 « Économie générale et finances », rapport d’activité de Jean Filippi pour le mois d’août 1945, 10 septembre 1945, AMAE-Colmar, c. 117 d. ECO I A 10. Voir aussi le « résumé de l’activité de l’économie générale depuis la constitution du GMZFO », DGEF, direction de l’Économie générale (DEG), janvier 1946, AMAE-Colmar, AEF 376/6.
49 Voir « L’aspect économique de l’occupation française », Cahiers français d’information, nº 77, bulletin bimensuel publié par la présidence du Conseil, 1er février 1947, AMAE-Paris, EU Europe 1944-1960, Allemagne, t. 82.
50 « L’économie de la zone française d’occupation », Julien Carrat, France-Illustration, nº 21, 23 février 1946, AMAE-Colmar, AEF 53/2, et une note (sans titre) de la DGEF, 9 novembre 1945, AMAE-Colmar, AEF 368/2.
51 « Instruction nº 1 sur le déblocage des produits industriels », direction de la Production industrielle, 20 octobre 1945, WABW, A 8, 1145 ; « Tätigkeitsbericht des Wirtschaftsministeriums des Landes Württemberg-Hohenzollerns 1945-1952 », sans date (1952), StA SIG, Wü 2, 456/6 ; « compte rendu de la réunion du 11 janvier 1946 », 19 janvier 1946, AMAE-Colmar, AEF 352/2 ; « Entwurf. Die Wirtschaftspolitik in der französischen Besatzungszone », sans date, StA SIG, Wü 140, 244.
52 Ibid. Voir aussi une « note sur l’activité de la direction de la Production industrielle », sans date (postérieure à octobre 1945), AMAE-Colmar, AEF 367/6.
53 Voir, par exemple, « Die Besetzung Württemberg-Hohenzollerns 1945-1952 », Dr. Maier, 28 mai 1952, StA SIG, Wü 2, 456/19.
54 Sur ce point, voir notamment un organigramme sur l’« articulation générale du GMZFO en date du 9 octobre 1945 », AMAE-Colmar, C. 1857.
55 Au 1er juillet 1946, la DGEF compte 431 cadres, 35 chargés de mission et 430 employés subalternes. Voir l’organigramme des « effectifs théoriques et de la structure du GMZFO au 1er juillet 1946 », AMAE-Colmar, c. 117 d. ECO I A 11.
56 Sur ce point, voir une note sans titre, Jean Filippi, 21 juin 1945, AMAE-Colmar, c. 190 d. B IV 0, modifiée le 26 juin 1945, AMAE-Colmar, AEF 367/3. Voir aussi une « note sur l’organisation de la zone », Jean Filippi, 6 juillet 1945, AMAE-Colmar, AEF 367/3, ainsi que la « note nº 1 sur la réorganisation des administrations allemandes », Jacques de Chalendar, 30 août 1945, AMAE-Colmar, c. 196 d. C III 0 R et S.
57 Cf. un courrier de Jacques Tarbé de Saint-Hardouin à Marcel Berthelot, secrétaire général du Comité interministériel pour les affaires allemandes et autrichiennes, 3 septembre 1945, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 433.
58 Sur cette question, voir notamment S. Lefèvre, Les relations économiques…, op. cit., p. 83-88. Voir aussi différentes notes : « Économie générale et finances (rapport d’activité de Monsieur Filippi pour le mois d’août 1945) », CCFA, 10 septembre 1945, AMAE-Colmar, c. 117 d. ECO I A 10 ; « Directives de politique économique et financière », Émile Laffon, 20 septembre 1945, AMAE-Colmar, AEF 361/5. Dans le même sens, voir le « rapport mensuel de la direction générale de l’économie et des finances », 10 octobre 1945, AMAE-Colmar, AAA 490, la « politique économique du gouvernement militaire », DGEF, 4 janvier 1946, AMAE-Colmar, AEF 368/2, et l’« exposé fait par Monsieur Filippi, directeur général de l’économie et des finances le 2 février 1946 devant la commission d’enquête parlementaire », AMAE-Colmar, p. 196 d. C III 0 R et S.
59 Note sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivie dans la zone française d’occupation », DGEF, 7 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3.
60 Voir « L’économie de la zone française d’occupation », Julien Carrat, France-Illustration, nº 21, 23 février 1946, AMAE-Colmar, AEF 53/2, et une note sans titre, DGEF, direction de la production industrielle (DPI), sans date (entre septembre et octobre 1945), AMAE-Colmar, AAA 490.
61 Voir, entre autres, les « programmes de fabrication et de répartition 1946 », sans auteur (direction de la Production industrielle), 4 janvier 1946, AMAE-Colmar, C. 1863 p. 2 d. 8 a.
62 Note sans titre, Jean Filippi, sans date (entre la fin août et la fin septembre 1945), AMAE-Colmar, AEF 371/16 ; « L’économie de la zone française d’occupation », Julien Carrat, France-Illustration, nº 21, 23 février 1946, AMAE-Colmar, AEF 53/2 ; note sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivie dans la zone française d’occupation », DGEF, 7 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3.
63 Note sans titre, DGEF, DPI, sans date (entre septembre et octobre 1945), AMAE-Colmar, AAA 490.
64 Note sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivie dans la zone française d’occupation », DGEF, 7 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3, et un courrier du contrôleur général des territoires occupés à Jean Filippi, 26 novembre 1947, AMAE-Colmar, c. 117 d. ECO I A 11. J. M. Arnold estime quant à lui que la France absorbe 90 % des exportations de la ZFO et qu’elle lui livre près de 50 % de ses importations : voir J. M. Arnold, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 29.
65 J. M. Arnold, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 29, et courrier de René Larre, chef de cabinet de Jean Filippi, au rédacteur en chef de La Semaine économique et financière, 16 novembre 1945, AMAE-Colmar, AEF 365/4.
66 C’est ce qui ressort de l’analyse de plusieurs listes de réquisitions établies par la chambre de commerce et d’industrie de Reutlingen : « Requisitionen im Landkreis Reutlingen vor dem 1. Mai 1945 » ; « Firmen, welchen bei der Entnahme der Waren keine oder nur mangelhafte ausgefüllte Requisitionsscheine ausgehändigt wurden, nach dem 1. Mai 1945 » ; « Firmen, welchen bei der Entnahme der Waren keine oder nur mangelhafte ausgefüllte Requisitionsscheine ausgehändigt wurden, Nachtrag vom 30. Juni 1945 » ; « Firmen, denen bei der Entnahme der Waren keine oder nur mangelhaft ausgefüllte Requisitionsscheine ausgehändigt wurden, Nachtrag vom 17. Juli 1945 » ; « Plünderungen durch Einzelpersonen und Zivilausländer nach dem Einmarsch der Alliierten Truppen » ; « Entnommene Waren gegen ordnungsmässe Requisitionsscheine im Landkreis Reutlingen », tous ces documents dans WABW, A 7, 420. Voir aussi, pour la partie nord de la zone, le « rapport du lieutenant Pregre sur la zone Limbourg-Montabaur », adressé le 11 août 1945 par le lieutenant-colonel Rotival à l’état-major de la Défense nationale, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 692.
67 Marie-France Ludmann-Obier, « Les prélèvements unilatéraux en zone française d’occupation (1945-1946) », Joseph Jurt (éd.), Von der Besatzungszeit zur deutsch-französischen Kooperation. De la période d’occupation à la coopération franco-allemande, Rombach, Freiburg im Breisgau, 1993, p. 110-120 (ici, p. 112).
68 S. Lefèvre, Les relations économiques…, op. cit., p. 81-82.
69 Voir, par exemple, les chiffres avancés dans la « situation de la zone française d’occupation au 22 octobre 1945 », Grand conseil du gouvernement (GMZFO), 23 octobre 1945, AMAE-Colmar, c. 199 d. C III 2 0.
70 Voir le procès-verbal de la « réunion de la sous-commission économique pour les affaires allemandes et autrichiennes du 19 octobre 1945 », AMAE-Colmar, AAA 1402.
71 Ces versements sont attestés pour le Land du Wurtemberg-Hohenzollern. Voir « Die Besetzung Württemberg-Hohenzollerns 1945-1952 », Dr. Maier, 28 mai 1952, StA SIG, Wü 2, 456/19, ou encore « Finanzpolitik in Württemberg-Hohenzollern 1945-1952. Abschlussbericht des Finanzministeriums vom Jahre 1952 », sans date, StA SIG, Wü 2, 456/2.
72 Voir, entre autres, une « note pour Monsieur le directeur général de l’économie et des finances », R. Monier, chef du service du commerce extérieur, 19 août 1946, AMAE-Colmar, AEF 355/4, une note sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivie dans la zone française d’occupation », DGEF, 7 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3, ainsi que les développements de J. M. Arnold, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 23.
73 Voir la « fiche pour le général : politique préférentielle de la ZFO à l’égard de la France », cabinet civil du CCFA, 27 décembre 1946, AMAE-Colmar, c. 112 d. ECO I A 2 a.
74 R. Cousin, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 154-155. Voir également les projets d’accords de canalisation préparés par le ministère de l’Économie nationale pour la taille de pierres précieuses, le textile, les instruments de chirurgie, l’horlogerie de gros volume dans SAEF, B 8831.
75 Archives orales du Comité pour l’histoire économique et financière de la France : Marc Hyafil interviewé par Laure Quennouëlle : entretien nº 3 du 12 mai 1992 (cassette nº 4).
76 J. M. Arnold, Le commerce extérieur…, op. cit., p. 24.
77 Que Monsieur le Professeur Rainer Hudemann soit ici remercié d’avoir attiré mon attention sur certaines conséquences de la politique économique française en ZFO.
78 La rapidité de la reconstruction est attestée dans plusieurs publications : « La zone française d’occupation en Allemagne », Notes documentaires et études, nº 255, 9 mars 1946, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 435, et « La zone française d’occupation en Allemagne », Cahiers français d’information, nº 77, bulletin bimensuel publié par la présidence du Conseil, 1er février 1947, AMAE-Paris, EU-Europe 1944-1960, Allemagne, t. 82. Voir aussi une note sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivis dans la zone française d’occupation », DGEF, 7 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3.
79 Voir les documents cités dans la note précédente.
80 Idem.
81 Voir les données figurant dans deux notes sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivie dans la zone d’occupation française », au 7 janvier et au 1er juillet 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3 et AMAE-Colmar, AEF 358/6.
82 Voir le tableau figurant à la page suivante.
83 Voir le « rapport mensuel de la direction générale de l’économie et des finances », GMZFO, DGEF, 10 octobre 1945, AMAE-Colmar, AAA 490. Voir aussi le procès-verbal de la « réunion de la sous-commission économique pour les affaires allemandes et autrichiennes du 19 octobre 1945 », AMAE-Colmar, AAA 1402, et les « décisions prises par la Commission des territoires occupés dans sa séance du 18 avril 1946 », GPRF, CGAAA, 19 avril 1946, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 653.
84 Voir notamment l’« historique des négociations relatives aux problèmes du niveau de l’industrie allemande et des réparations », sans auteur (un membre de la DGEF du GMZFO), 29 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 349/9.
85 Sur ce point, voir le « rapport sur l’activité du gouvernement militaire de la zone française d’occupation en Allemagne », secrétariat général pour les affaires allemandes et autrichiennes, 15 octobre 1945, AMAE-Paris, Y internationale 1944-1949, t. 433.
86 M.-T. Bitsch, « Un rêve français… », op. cit., p. 314-315.
87 Sur ce point, voir l’« ordonnance nº 95 relative aux pouvoirs des Länder de la zone française d’occupation », Pierre-Marie Koenig, 9 juin 1947, Journal officiel du commandement en chef français en Allemagne, nº 78, 13 juin 1947, AMAE-Colmar, AEF 381/5, et l’« arrêté nº 218 de l’administrateur général relatif aux matières réservées par le commandement en chef français en Allemagne, en vertu de l’article 3 de l’ordonnance nº 95 du 9 juin 1947 », Emile Laffon, 10 juin 1947, Journal officiel du commandement en chef français en Allemagne, nº 79, 17 juin 1947, AMAE-Colmar, C. 2873, p. 3, d. 9.
88 Sur la politique syndicale, voir, pour le Bade, Margit Unser, Der badische Gewerkschaftsbund. Zur Geschichte des Wiederaufbaus der Gewerkschaftsbewegung im französisch besetzen Südbaden, Verlag Arbeiterbewegung und Gesellschaftswissenschaft, Marburg, 1989, 223 p. ; pour la Rhénanie-Palatinat, Alain Lattard, Syndicalisme ouvrier et syndicalisme patronal allemands sous l’occupation française (1945-1949) : l’exemple de la Rhénanie-Palatinat, thèse de doctorat de 3e cycle (direction Pierre-Paul Sagave), Université Paris X, 1983, 2 volumes (306 et 124 p.), publiée en allemand sous le titre Gewerkschaften und Arbeitgeber in Rheinland-Pfalz unter französischer Besatzung 1945-1949, v. Hase & Koehler, Mainz, 1988, XXIII-335 p. ; pour le Wurtemberg-Hohenzollern, Wolfgang Hecker, Der Gewerkschaftsbund Süd-Württemberg-Hohenzollern. Zur Gewerkschaftsbewegung in der französischen Besatzungszone 1945-1949, Verlag Arbeiterbewegung und Gesellschaftswissenschaft, Marburg 1988, 273 p.
89 « Procès-verbal nº 2 de la réunion du comité technique pour l’étude des problèmes économiques et sociaux », DGEF, DEG, 24 janvier 1946, AMAE-Colmar, AEF 367/6. Au procès-verbal est adjoint le « rapport nº 2 à l’attention du comité technique (compte tenu des modifications apportées au rapport nº 1 au cours de la conférence du 8 janvier 1946) ayant pour objet la constitution de comités de gestion dans les entreprises placées sous séquestre », secrétariat de la Commission d’études tripartite (économie, production industrielle, travail).
90 Voir, à ce sujet, l’« exposé fait par Monsieur Filippi, directeur général de l’économie et des finances le 2 février 1946 devant la commission d’enquête parlementaire », AMAE-Colmar, p. 196 d. C III 0 R et S, l’analyse de Jean Filippi à l’occasion d’une « réunion des délégués de cercle », 5 juin 1946, AMAE-Colmar, AEF 53/2, et la conférence de Maurice Halff, chef de la section plan et documentation de la DGEF, à destination des cadres des troupes d’occupation ayant pour thème les « généralités sur les problèmes d’occupation en Allemagne », sans date (probablement juin ou juillet 1946), AMAE-Colmar, AEF 53/2. Voir aussi le « résumé de l’activité de l’Économie générale depuis la constitution du GMZFO », DGEF, DEG, janvier 1946, AMAE-Colmar, AEF 367/6.
91 Sur la dénazification, qui ne sera pas abordée ici, voir : pour le Bade, Reinhard Grohnert, Die Entnazifizierung in Baden 1945-1949. Konzeptionen und Praxis der « Épuration » am Beispiel eines Landes der französischen Besatzungszone, W. Kohlhammer Verlag, Stuttgart, 1991, XIII-305 p. ; pour la Rhénanie-Palatinat et la Sarre, R. Möhler, Entnazifizierung in Rheinland-Pfalz und im Saarland…, op. cit. ; pour le Wurtemberg-Hohenzollern, Klaus-Dietmar Henke, Politische Säuberung unter französischer Besatzung. Die Entnazifizierung in Württemberg-Hohenzollern, Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart 1981, 205 p., et Cornelia Rauh-Kühne, « Die Unternehmer und die Entnazifizierung der Wirtschaft in Württemberg-Hohenzollern », Cornelia Rauh-Kühne, Michael Ruck (éd.), Regionale Eliten zwischen Diktatur und Demokratie : Baden und Württemberg 1930- 1952, R. Oldenbourg Verlag, München, 1993, p. 305-331.
92 Ce tableau a été établi à partir de l’inventaire des archives des prélèvements unilatéraux en 1945-1946 (1re Armée et Commission restreinte des prélèvements), qui figure dans le tome IV, p. 1-79, de l’inventaire des archives économiques et financières du Centre des archives de l’occupation française en Allemagne et en Autriche à Colmar. Par machines, on entend aussi bien les machines-outils que les machines à bois, les machines de maroquinerie, les machines textiles ou les autres machines et les matériels divers.
93 Note sans titre au sujet des « résultats de la politique économique et financière suivie dans la zone française d’occupation », DGEF, 7 janvier 1947, AMAE-Colmar, AEF 371/3.
94 Ibid.
95 Voir le courrier du Commissariat général aux affaires allemandes et autrichiennes au ministre des Finances, direction du Trésor, contenant un « compte rendu de la réunion tenue dans le cabinet de Savary le 14 novembre 1946 », 16 novembre 1946, SAEF, B 8837, et une note sur la « politique préférentielle de la zone française d’occupation en faveur de la France : compte rendu de la réunion tenue sous la présidence de Monsieur Savary, le jeudi 28 novembre », sans date, SAEF, B 8837. Sur le rôle d’Alain Savary dans les services d’occupation, voir Maryvonne Prévot, Alain Savary, le refus en politique, La Renaissance du livre, Tournai, 2003, 331 p.
96 Sous le gouvernement homogène socialiste de Léon Blum – du 16 décembre 1946 au 16 janvier 1947 –, la nouvelle orientation de la politique française est donnée à l’occasion de deux réunions. Sur celle du 10 janvier 1947, voir le « compte rendu de la réunion tenue le 10 janvier 1947 dans le cabinet de M. le sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères en présence de M. le ministre de l’Économie nationale et des Finances », sans date, SAEF, B 8837, et une note sans titre communiquée à André Cérou, membre du cabinet de Jean Filippi, sans date, AMAE-Colmar, c. 195 d. C II 0. Sur la réunion du 13 janvier 1947, voir la « réunion du 13 janvier », sans date, AMAE-Colmar, c. 11 d. POL I B 2 (1947).
97 À l’issue de la réunion du 10 janvier 1947, lors de laquelle la réforme de la politique économique de la France en Allemagne est adoptée, « un comité restreint est chargé de rédiger un document résumant les décisions prises au cours de la conférence, étant entendu que ce document sera adressé au général commandant en chef français en Allemagne et constituera pour ce dernier une directive du gouvernement français ». Citation extraite de la conclusion du « compte rendu de la réunion tenue le 10 janvier 1947 dans le cabinet de M. le sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères en présence de M. le ministre de l’Économie nationale et des Finances », sans date, SAEF, B 8837. Les conclusions de la conférence du 10 janvier 1947, discutées lors de la conférence du 13 janvier, donnent ensuite lieu à la rédaction des instructions au général Koenig. Ces dernières sont contenues dans le courrier que Pierre-Olivier Lapie adresse au général Koenig le 16 janvier 1947, SAEF, B 8837.
98 Pierre-Olivier Lapie, De Léon Blum à de Gaulle. Le caractère et le pouvoir, Fayard, Paris, 1971, 914 p. (ici p. 42).
99 Courrier de Pierre-Olivier Lapie au général Koenig, 16 janvier 1947, SAEF, B 8837.
100 « Projet d’instructions au général commandant en chef en Allemagne au sujet de la politique préférentielle de la zone française d’occupation en faveur de la France », annexé au courrier du sous-secrétaire d’État, commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes, au général Koenig, 10 décembre 1946, AMAE-Colmar, AEF 355/4.
101 Ibid.
102 Ibid.
103 Pour une présentation générale de la crise économique française dans l’immédiat après-guerre, voir Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République, tome 1 : L’ardeur et la nécessité 1944-1952, édition revue et mise à jour, Le Seuil, Paris, 1987, 309 p. (ici p. 172-174), Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, première partie : La République des Illusions (1945-1951), édition refondue et augmentée, Fayard, Paris, 1993, 704 p. (ici p. 272-277 et 318-320). Voir aussi Hubert Bonin, Histoire économique de la IVe République, Economica, Paris, 1987, 447 p. (ici p. 120), Michel Margairaz, L’État, les finances et l’économie. Histoire d’une conversion 1932-1952, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, Paris, 1991, 1456 p. (ici p. 916-918), et Jean-François Eck, Histoire de l’économie française depuis 1945, Armand Colin, Paris, 7e édition mise à jour et augmentée, 2004, 225 p. (ici p. 18-19).
104 Les Français encouragent l’augmentation de la production dans des branches industrielles – charbon, coke, électricité, sidérurgie, bois, réfractaires, matériaux de construction, chimie – directement utiles à la reconstruction française. Sur ce sujet, voir notamment les « considérations sur les résultats de notre occupation en Allemagne du point de vue des intérêts économiques de la France et sur les moyens à mettre en œuvre », Marcel Coignard, 6 mai 1947, AMAE-Colmar, AEF 358/6, et l’« aperçu des résultats de deux ans et demi de production industrielle en zone française d’occupation », DGEF, DPI, Marcel Coignard, 24 janvier 1948, AMAE Colmar, c. 134 d. ECO II 19.
105 Sur ce point, voir, outre les documents cités dans la note précédente, un courrier de Jean Filippi au général Koenig relatif aux « avantages que la France retire de l’occupation », sans date (1947 ou 1948) AMAE-Colmar, AEF 371/2.
106 Pour 1947, les prélèvements alimentaires et industriels opérés par les Français se montent à plus de 70 millions de dollars. Voir un courrier du général Koenig au commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes relatif à la « consommation et aux prélèvements des Français dans leur zone d’occupation », sans date (postérieure à septembre 1947), AMAE-Colmar, AEF 349/2, et un courrier de Pierre Schneiter au général Koenig au sujet de la « politique de prélèvements en Allemagne », 3 février 1948, AMAE-Colmar, c. 112 d. ECO I A 2 a. Voir aussi, dans le même sens, une note pour le directeur du budget, du contrôle et du contentieux au sujet de la « politique de prélèvements en zone française d’occupation en Allemagne », Groupe de contrôle de l’armée pour les territoires occupés, Labé (contrôleur général de l’administration de l’armée), 20 janvier 1948, AMAE-Colmar, c. 112 d. ECO I A 2 a.
107 « Fiche pour le général Koenig », CCFA, cabinet civil, Pierre Ollé-Laprune, 5 septembre 1947, AMAE-Colmar, c. 124 d. ECO I D 11, et « procès-verbal de la 3e séance de la commission des approvisionnements de la zone française d’occupation tenue le 10 septembre 1947 », MAE, CGAAA, service des affaires économiques et sociales, 11 septembre 1947, AMAE-Colmar, AEF 353/5.
108 Télégramme de Laffon pour le ministère des Affaires étrangères, 19 septembre 1947, AMAE-Colmar, c. 124 d. ECO I D 11.
109 Courrier du général Koenig à Pierre Schneiter au sujet de l’évolution de la situation économique en zone française d’occupation », 20 janvier 1948, AMAE-Colmar, c. 113 d. ECO I A 2 c/2.
110 « Procès-verbal de la 3e séance de la commission des approvisionnements de la zone française d’occupation tenue le 10 septembre 1947 », MAE, CGAAA, service des affaires économiques et sociales, 11 septembre 1947, AMAE-Colmar, AEF 353/5, et courrier du ministre des Finances au ministre des Affaires étrangères au sujet du « commerce extérieur de la zone française d’occupation en Allemagne », direction des Finances extérieures, Pierre-Paul Schweitzer, 15 septembre 1947, AMAE-Colmar, c. 121 d. ECO I C 8.
111 « Procès-verbal de la 4e séance de la commission des approvisionnements de la zone française d’occupation tenue le 8 octobre 1947 à Baden-Baden », MAE, CGAAA, service des affaires économiques et sociales, 13 octobre 1947, AMAE-Colmar, c. 121 d. ECO I C 8.
112 Voir notamment le « procès-verbal de la 3e séance de la commission des approvisionnements de la zone française d’occupation tenue le 10 septembre 1947 », MAE, CGAAA, service des affaires économiques et sociales, 11 septembre 1947, AMAE-Colmar, AEF 353/5. À l’issue de la réunion de la commission des approvisionnements a lieu une conférence au Quai d’Orsay sous la présidence de Maurice Couve de Murville et en présence d’Émile Laffon lors de laquelle cette décision est arrêtée. Voir aussi le « procès-verbal de la réunion des directeurs [du GMZFO] du 18 septembre 1947 », 18 septembre 1947, AMAE-Colmar, c. 122 d. ECO I D 3.
113 « Note au sujet du commerce zone-France (compte rendu de la réunion du 31 octobre 1947 au ministère de l’Économie nationale) », GMZFO, cabinet, Edmond Dobler, 6 novembre 1947, AMAE-Colmar, c. 160 série II d. 2.
114 « Note pour le directeur général de l’économie et des finances sur l’incidence des prélèvements français sur la balance commerciale », service de documentation, du plan et des statistiques, Maurice Halff, 27 décembre 1947, AMAE-Colmar, AEF 350/4.
Auteur
Actuellement professeur en section ABI-BAC au lycée international des Pontonnier à Strasbourg. Sa thèse de doctorat, préparée sous la direction de Marie-Thérèse Bitsch et soutenue en 2007, s’intitule « Un rêve de puissance. La France et le contrôle de l’économie allemande 1942-1949 ». Il a, entre autres, publié « Un rêve de puissance ? La France et l’acier allemand (1942-1945) », Francia. Forschungen zur westeuropäischen Geschichte, Band 34/3, 2007, p. 47-69 et « France and the German Economy 1945-1948 : An Imperialist Policy ? », Carine Germond, Henning Türk (éd.), An History of Franco-German Relations in Europe. From « Heriditary Ennemies » to Partners, New York, Palgrave Macmillan, 2008. Il a codirigé avec Birte Wassenberg, L’Europe au cœur. Études pour Marie-Thérèse Bitsch, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, paru en mai 2009.
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