Villes, déclins, destins : les facettes de l’échec ou comment en jouer. Puigcerdà (Espagne/Catalogne) vs Enkhuizen (Provinces-Unies/Hollande)
p. 143-164
Texte intégral
1Si l’on veut juger des vertus économiques de l’échec, la démarche comparatiste apporte un avantage à ne pas négliger. Relever des traits communs à une situation observée dans différents espaces offre en effet l’opportunité de rendre très solides les enseignements retirés. C’est ce qui nous a poussés à appréhender les dynamiques du déclin dans deux villes situées aux extrémités de l’Europe de l’époque moderne, Puigcerdà et Enkhuizen. En Catalogne comme en Hollande du Nord, ces deux entités semblent en situation périphérique, tout en ayant connu une puissante phase de dynamisme économique. Pourquoi choisir le cadre urbain comme poste d’observation privilégié ? De nombreuses enquêtes sur la conjoncture économique possèdent des liens forts avec l’histoire urbaine. Les travaux majeurs que Charles Tilly a consacrés à la construction des États en Europe occidentale ont notamment placé au premier rang les implications du dynamisme des cités dans ce mouvement1. L’historien a ainsi distingué de façon particulière les villes des anciens Pays-Bas, faisant de leur capacité à concentrer des capitaux et de la population les conditions de leur puissance et de leur rayonnement2. En Catalogne, un important projet de recherche interroge la constitution des réseaux urbains et interurbains, en dépassant le rôle de locomotive tenu par Barcelone3. Par ailleurs, le caractère complexe de la ville de l’époque moderne, tout à la fois communauté d’habitants, espace à la matérialité bien délimitée et territoire juridique, ouvre des perspectives supplémentaires à notre propos. Plus précisément, l’articulation entre le déclin et la destinée des communautés urbaines forme depuis un certain nombre d’années une source de questionnements pour l’historiographie4.
2Fort de ces attendus scientifiques, les deux villes retenues n’ont pas été choisies au hasard. Puigcerdà, cinquième ville de Catalogne au xve siècle, peut être qualifiée de petite tête d’épingle tenant la frontière entre la France et l’Espagne. Ballottée quand bougent les lignes entre les deux puissances, elle est progressivement déconnectée du jeu des échanges économiques, marginalisée par et dans son hinterland, démographiquement diminuée, politiquement déclassée et symboliquement humiliée entre le début du xviie et la fin du xviiie siècle. L’autre cité qui a retenu notre attention est située en Hollande du Nord. Enkhuizen est un port de pêche et de commerce installé sur les rives du Zuiderzee. Il s’agit d’une ville en forte croissance démographique et économique à partir du dernier tiers du xvie siècle, jusqu’à constituer le premier port harenguier des Provinces-Unies et accueillir une chambre de la Compagnie des Indes orientales. Un déclassement brutal se produit avant la fin du xviie siècle, se traduisant par la destruction massive de nombreux emplois, une réorientation plus ou moins réussie de l’économie urbaine, ainsi que par les progrès d’une société de l’entre-soi réservée à la bourgeoisie enrichie.
3Dissemblables et même opposées sur bien des points, ces deux villes constituent néanmoins, et justement parce qu’il est question de les confronter, des laboratoires intéressants de la conjoncture économique. Nous souhaitons ainsi les rapprocher en faisant dialoguer ce qui les unit et les distingue, sous l’angle de l’échec économique et de ses possibles vertus. Le cœur de notre interrogation est la capacité de ces communautés à faire face et à surmonter l’échec économique ; c’est également la problématique de la perception exacte du phénomène.
I. Deux villes européennes, une seule trajectoire
4Nous proposons une comparaison entre Puigcerdà et Enkhuizen, deux villes qui nous ont paru dignes d’être confrontées, alors que tout les distingue a priori.
A. Situations remarquables et mobilisation des ressources
5Située sur la bordure orientale de la chaîne pyrénéenne, Puigcerdà est une fondation royale établie au xiie siècle entre la France et l’Espagne. Perchée sur un promontoire à plus de 1 200 m d’altitude, elle est la capitale de la Cerdagne. Cette région, formée d’une plaine agricole ceinturée de massifs culminant à près de 3 000 m, est orientée nord-est/sud-ouest. Elle permet le franchissement des Pyrénées et constitue l’un des principaux axes de circulation entre les deux royaumes (voir ill. 1). Chargée de tenir la frontière militaire et de contrôler les flux commerciaux, Puigcerdà participe d’un réseau pour lequel la frontière est une rente de situation économique et politique. Sa réussite tient en quelques atouts : généreusement dotée de privilèges juridiques par la royauté5, la ville prélève des taxes sur les marchandises qui empruntent cette via mercaderia, particulièrement active du bas Moyen Âge jusqu’au xviie siècle. Troupeaux, balles de laine, capes de bergers, sel, fer, sacs de blé sont transportés entre la France et l’Espagne et leur transit emplit les caisses de la ville qui tient les ports et les cols de montagne. Possédant une partie des pâturages d’altitude et contrôlant également l’élevage par le biais du crédit, Puigcerdà détient viande, laine et peaux en quantité. C’est aussi une ville d’artisans et de marchands : les premiers tissent les draps et traitent les peaux que les seconds exportent à Barcelone jusque dans le Levant6. La fondation royale grimpe rapidement dans la hiérarchie urbaine catalane, jusqu’à atteindre entre le 5e et le 10e rang aux xive-xve siècles, alors même que la population est durement touchée par les épisodes pesteux et les bandes armées qui sévissent en Catalogne et sur la frontière7. Toutefois, la longue série de recensements permet de constater la stabilisation de la population dans la première moitié du xvie siècle, avant une période de relance (voir ill. 4). La ville bénéficie alors de nouveaux privilèges et réaffirme sa domination de la campagne environnante.
6La ville d’Enkhuizen est, quant à elle, positionnée sur les rives du Zuiderzee (voir ill. 2). Cette mer intérieure d’environ 1 100 km² est reliée directement à la mer du Nord. Il s’agit d’un espace maritime très dynamique depuis le Moyen Âge, avec de nombreux liens commerciaux entre les ports disposés sur ses rivages. Ce port du Zuiderzee possède par ailleurs un site remarquable auquel les voyageurs se montrent sensibles. Un certain nombre d’entre eux évoquent invariablement une ville « environnée des deux tiers de la mer8 ». Au-delà du phénomène bien connu de réemploi des mêmes images et impressions, Enkhuizen est en effet cernée par la mer sur trois côtés, tournant le dos à la campagne environnante. La réalisation du polder Het Grootslag n’a pas entamé la vocation éminemment et précocement maritime. C’est en effet une communauté de pêcheurs qui a fondé le premier établissement appelé à obtenir des droits urbains en 1355. En dépit de bancs de sable qui rendent souvent dangereux son accès, Enkhuizen connaît un remarquable développement spatial à partir du dernier tiers du xvie siècle, avec la multiplication des darses.
7Ainsi, pour Enkhuizen, la prospérité vient très nettement de la mer. La cité connaît un essor fulgurant grâce à son port, principalement à partir de la seconde moitié du xvie siècle9. On relève des résultats spectaculaires dans des branches liées à l’environnement maritime. Pour une année faste comme 1577, par exemple, 344 navires chargés de produits alimentaires et de fournitures navales ayant Enkhuizen comme port d’armement passent le Sund10. Mais c’est la pêche du hareng, désormais pratiquée en mer du Nord, qui offre l’image la plus spectaculaire du succès d’Enkhuizen, promue première place halieutique des Provinces-Unies au milieu du xviie siècle. L’installation d’une chambre de la Compagnie des Indes orientales dès sa fondation, en 1602, signale la vitalité du groupe marchand local ainsi que les disponibilités en armement naval. La traduction démographique de cet essor est tout aussi spectaculaire puisque la ville passe de 7 765 habitants en 1565 à un maximum de 21 878 en 162211. Le territoire urbain s’en trouve considérablement agrandi, avec une dilatation maximale au milieu du xviie siècle (voir ill. 3).
8Bien que très différentes, les deux villes semblent avoir fondé leur succès économique sur une même logique de contrôle et d’activation des ressources naturelles et des espaces commerciaux. Adossée pour l’une à la mer et pour l’autre aux montagnes, les deux villes ont développé des filières économiques contrôlées d’un bout à l’autre de la chaîne de production et de commercialisation. Le hareng dans le cas d’Enkhuizen, les caprinés et les bovinés dans celui de Puigcerdà supposent tout d’abord la maîtrise des espaces naturels. Les différences, pourtant évidentes, entre des campagnes de pêche et des parcours de troupeaux dans les pâturages de montagne pèsent moins que les ressemblances. L’économie urbaine repose sur la capacité de contrôler ces territoires mobiles et ductiles, en invoquant voire en élaborant le droit face aux concurrents ou aux puissances rivales12. Une autre similitude s’impose ensuite. Les pacages comme la mer ne sont pas inépuisables ni extensibles à souhait, et les autorités des deux villes sont confrontées à la nécessité de réguler l’accès à la ressource pour en assurer le renouvellement d’une part et, d’autre part, de négocier ou de résister à la pression d’intérêts parfois contradictoires entre les différentes formes d’exploitation. Des agents locaux veillent à la régulation et au partage de la ressource. Une grande partie de la prospérité des deux villes tient enfin aux conditions d’échange des produits : privilèges commerciaux, sécurité des routes terrestres ou maritimes, intégration aux réseaux d’échange sont autant d’éléments communs. En nouant des liens étroits entre territoires, pouvoirs et productions économiques, Puigcerdà et Enkhuizen transforment des situations écologiques et géographiques atypiques en niches commerciales originales.
B. Une période de difficultés réelles et profondes
9Pour Puigcerdà, l’embellie du « beau xvie siècle » apparaît d’autant plus manifeste que lui succède une longue période de difficultés. Les symptômes sont multiples. L’effondrement démographique est d’abord éloquent (voir ill. 4). Entre 1595 et le milieu du xviiie siècle, la ville voit sa population diminuer de moitié. Or cette dépopulation contraste nettement avec la vigoureuse croissance démographique des villages environnants13. L’espace urbain en porte les marques : dans les recensements, les rues sont mitées par nombre d’immeubles ruinés et abandonnés14.
10Démographiquement affaiblie, Puigcerdà est aussi défaite militairement. Prise à trois reprises au xviie siècle, la ville se révèle incapable de défendre la frontière alors même qu’elle justifiait sa position dominante localement par sa fonction défensive. Chaque défaite militaire est un échec politique d’autant plus cinglant que les relations se tendent jusqu’à se rompre avec la monarchie hispanique. Le point de rupture est atteint lors de la guerre de Succession (1701-1714), quand la Catalogne prend le parti de l’archiduc, face au petit-fils de Louis XIV. Les troupes du nouveau monarque occupent dès lors la ville. Ses murailles sont rasées. Un quartier entier, d’une centaine de maisons, est démoli pour permettre l’édification d’une citadelle qui surveille la ville (voir ill. 7). Le fort s’implante sur les deux conduites qui ravitaillent en eau la ville et dont dépendent non seulement la population pour ses besoins domestiques mais aussi les moulins, les tanneurs et cardeurs.
11Garrottée par la présence française, la ville est aussi étouffée fiscalement et économiquement. Puigcerdà doit vendre une partie de son patrimoine pastoral pour s’acquitter de ses dettes et de ses impôts, en particulier le catastro, imposé par la nouvelle administration royale15. Privée de pacages et désormais coupée d’une bonne moitié des villages environnants en raison de la frontière, la ville voit ses rentes agraires chuter. Au milieu du xviie siècle, les villages de Cerdagne française versent une centaine de tonnes de blé aux propriétaires des terres exploitées en faire-valoir indirect et 70 % à Puigcerdà. En 1725, la quantité a été divisée de moitié16. Or, dans le même temps, la production agricole augmente. Puigcerdà semble laissée sur le bas-côté d’une croissance rurale dont elle ne parvient plus à capter les fruits.
12Broyée par les conflits internationaux, écartée localement de la croissance rurale, la ville est marginalisée à l’échelle de la Catalogne. Au xviiie siècle, Barcelone agit comme une locomotive qui entraîne dans son sillage un réseau de petites villes manufacturières ; trop éloignée géographiquement et trop exposée militairement, Puigcerdà est également exclue de cette croissance. Plusieurs des métiers qui faisaient sa prospérité en liaison avec la capitale catalane sont durement touchés : selon les recensements consultés, les pareurs, les cardeurs et les marchands voient leur nombre diminuer de moitié entre la fin du Moyen Âge et le xviiie siècle. La filière qui avait fondé le dynamisme de la ville est ainsi frappée d’atonie. L’horizon, bouché au sud, l’est aussi au nord. La frontière double en effet les taxes pour les marchandises qui circulent entre la France et l’Espagne. Ancien carrefour commercial, Puigcerdà devient un cul-de-sac, et le développement de la contrebande semble davantage profiter aux villages situés du côté français de la frontière qu’aux hommes de la ville.
13La ville maritime d’Enkhuizen entre également dans une période de profondes difficultés économiques à partir du dernier tiers du xviie siècle. Les secteurs principaux de la prospérité initiale sont touchés. Pour la pêche du hareng, des conditions naturelles mais surtout la situation géopolitique provoquent une diminution conjointe du nombre de navires et des quantités pêchées. Les buisses armées pour le hareng, qui étaient environ 450 en 1650, tombent à 315 en 1669, 78 en 1693 et 16 en 1801 (voir ill. 5). Si un phénomène de récupération peut encore s’observer après chaque guerre jusqu’en 1702, il s’éteint par la suite. Les quantités de poissons pêchés connaissent, de leur côté, un effondrement irrémédiable au xviiie siècle. L’échec économique concerne également le commerce, notamment européen. Les navires d’Enkhuizen désertent, après 1670, les côtes atlantiques et méditerranéennes, tout en se maintenant plus longtemps vers la Baltique. Certains spécialistes d’histoire maritime ont affirmé qu’Enkhuizen ne représentait plus rien en termes de fret et de négoce maritime au xviiie siècle17. Le jugement est un peu excessif dans la mesure où le grand commerce maritime à destination de l’Asie se maintient, voire augmente. Dans la première moitié du siècle, la chambre d’Enkhuizen envoie 122 navires vers les Indes orientales, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires qui se partagent un million de florins de dividendes entre 1755 et 175918. Ce déclin économique réel est donc à considérer avec prudence car il se révèle sélectif et tout sauf linéaire. Sans doute faut-il davantage parler de déclassement. De nombreux facteurs, naturels et humains, entrent en ligne de compte. L’échec économique à Enkhuizen au xviiie siècle ne signifie pas nécessairement une perte de capital ni un appauvrissement de ses élites économiques19. Son impact principal a sans doute eu lieu sur le marché du travail maritime, car le grand commerce asiatique ne pouvait pas générer autant d’emplois que la pêche du hareng. Mais là encore la situation est complexe. Pour expliquer le tarissement de la main-d’œuvre disponible pour la pêche saisonnière, certains auteurs ont mis en avant l’arrêt du système d’activités mixtes associant travail agricole et embarquement pour la harengaison dans les campagnes de Frise occidentale, bien plus que le déclin économique20.
14La fonte démographique d’Enkhuizen, à partir de la seconde moitié du xviie siècle, n’en reste pas moins la plus spectaculaire de l’histoire des Provinces-Unies. La population de la ville s’affaisse en effet de 10 420 habitants en 1732 à 6 803 en 1795. Le nombre de mariages comme celui des baptêmes de cette cité très majoritairement réformée connaît une décroissance régulière et ininterrompue dès le pic démographique atteint en 1622 (voir ill. 6).
II. Destins : le poids des discours et la recherche des remèdes
15Le constat des difficultés dressé par l’historien, souvent à partir de critères quantitatifs convertis en graphiques, cartes et tableaux, ne coïncide pas entièrement avec celui énoncé par les principaux intéressés sous la forme de récits. Si Puigcerdà et Enkhuizen sont ébranlées par les malheurs économiques et politiques, la transcription des difficultés dans la fabrique des mémoires urbaines doit retenir l’attention tant elle guide et pèse à la fois sur les politiques menées localement. Autrement dit, il s’agit d’opérer un jeu d’échelles pour appréhender la position des acteurs dans l’histoire en train de s’écrire et de percevoir comment l’échec s’intègre dans les logiques scripturaires des deux villes.
A. Des identités urbaines menacées : un destin commun et de fortes divergences
16Les chroniques urbaines et consulaires constituent une documentation abondante et foisonnante à travers l’Europe de l’époque médiévale et moderne. Il s’agit de comprendre ici comment ces sources participent de la fabrique des identités urbaines et comment ces dernières traitent de l’échec. L’exemple du Dietari de Puigcerdà servira plus particulièrement de fil conducteur21. La chronique naît dans le contexte particulier de restauration des prérogatives de Puigcerdà sur les villages environnants. Les privilèges sont particulièrement mobilisés pour légitimer une politique consulaire autoritaire et le Dietari commence logiquement par la copie de ces titres. Il est le gardien de la mémoire juridique de la ville. La chronique entreprend ensuite une écriture, voire une réécriture de l’histoire. La mise en scène des menaces frontalières, la proclamation d’une fidélité indéfectible à la monarchie sont certes des lieux communs des chroniques des « bonnes villes », mais aussi la clef de voûte d’un système de représentation qui est avant tout une manière d’être et d’agir collectivement. En cela, les chroniques participent de l’élaboration d’une identité commune, officielle, conservée au même titre et dans le même lieu que les privilèges. Les échecs et les difficultés sont présentés comme des coups du sort, des contingences qui n’altèrent en rien une histoire où la ville et ses consuls ont évidemment le beau rôle.
17De manière significative, le Dietari ne dit mot du traumatisme le plus marquant de la période. Quand la ville est prise et ses murailles abattues, c’est un silence assourdissant qui se fait entendre. Corsetée dans un régime de narration emphatique sur les victoires et les succès, la source ne semble pouvoir narrer l’échec. Les mots manquent. L’impossible n’est pas dicible. Et lorsque le consulat comme les privilèges sont abolis en 1714 par le décret royal de « Nova Planta », la source demeure muette ; l’échec sous ses formes politique, militaire et économique constitue un non-dit.
18Ignoré par le gouvernement de Puigcerdà, le déclin est toutefois le principal sujet de réflexion de la Sociedad economica de Puigcerdà. L’association d’illustrados participe de cette nébuleuse des Lumières qui croit au progrès, à l’éducation et aux réformes éclairées22. Les mémoires des réformateurs, parmi lesquels nombre d’officiers royaux et quelques religieux, abondent. Ils recherchent et hiérarchisent les causes de la decadència, véritable leimotiv de leurs écrits. Les guerres, les pestes et les tremblements de terre comme la découverte du Nouveau Monde sont identifiés comme les principales causes de la dépopulation23. La contrebande, évidemment menée par les voisins français, expliquerait la désindustrialisation de la ville. Toutefois, la decadència n’est pas insurmontable, même s’il s’agit avant tout de renouer avec un âge d’or lointain et fantasmé, comme si ce groupe éclairé demeurait prisonnier des mêmes lectures et d’une vision de la ville héritée du Dietari. De manière significative, la mise au premier plan d’un passé lointain tranche singulièrement avec une histoire récente, encore visible dans les champs de ruines autour de la ville, entièrement passée sous silence. Les causes invoquées pour expliquer l’échec conviendraient aussi bien à Séville qu’à Puigcerdà. En refusant d’analyser les causes immédiates de l’échec, et notamment le manque d’investissements dans la ville, la concurrence directe d’étoffes moins onéreuses et le rôle moteur de Barcelone, qui crée une centralité et des périphéries, les auteurs s’interdisent un véritable examen du déclin économique. Davantage que la recherche des causes réelles, c’est l’oubli qui semble à l’œuvre dans l’écriture de la décadence de la ville.
19Du côté d’Enkhuizen, les textes indiquent au contraire une certaine lucidité des contemporains quant à la situation économique de la ville au xviiie siècle. Au sein du Magistrat, les conseillers et bourgmestres évoquent souvent le manque d’argent ou de crédit, les campagnes de pêche tronquées, l’effondrement du nombre de navires à quai, la concurrence accrue à laquelle doivent faire face les marchands de harengs. Les corps de métiers les plus impliqués dans la réparation des maisons (peintres, vitriers, maçons, menuisiers) se font l’écho, à plusieurs reprises, de la baisse des revenus d’une partie de la population urbaine24. Il n’est pas jusqu’aux poètes qui ne mettent souvent en scène les difficultés économiques, se lamentant sur la prospérité évanouie25. Des acteurs très différents partagent donc un discours quasi identique sur l’échec économique à Enkhuizen.
20Une analyse plus approfondie révèle néanmoins une certaine défaillance quant à la recherche des origines de l’échec économique, ce qui fait écho à la situation de Puigcerdà la Catalane. Les facteurs externes sont bien trop souvent évoqués, au détriment d’une mise en perspective historique et d’une interrogation sur les responsabilités des habitants du port. Peut-on expliquer l’apparente incapacité à rechercher sérieusement les causes de l’échec économique ? Le contraste saisissant entre la vision du xviiie siècle et les descriptions élogieuses de la période précédente ainsi que le maintien de la prospérité de certains secteurs économiques permettent de soupçonner un double phénomène à l’œuvre dans l’élaboration du discours sur l’échec à Enkhuizen. On ferait face à la fois à une incompréhension décuplée devant le rapide effondrement de la ville et à une confusion entre déclin de la pêche du hareng et chute irrémédiable de la totalité de l’économie urbaine. Cette sorte de myopie historique rendait plus commode le triomphe du thème du désastre subit et inexplicable.
21Tout en partageant un certain aveuglement dans l’analyse de l’échec économique, les élites de Puigcerdà et d’Enkhuizen abordent la question sous des angles différents.
B. Comment repartir : divergences encore plus profondes
22Il nous a semblé pertinent de comparer, pour les deux cités très éloignées géographiquement, les solutions envisagées pour parer à l’échec économique.
23En ce qui concerne Puigcerdà, les solutions ne concernent pas la ville. Toutes les réformes proposées par la Sociedad economica sont tournées vers la campagne et s’inspirent des idées physiocrates de la seconde moitié du xviiie siècle. Tout est envisagé : développement des prairies artificielles, accroissement du cheptel, augmentation de la fumure et de la production de laine, autant d’aspects étrangers à la ville. Les projets préconisent même de faire fabriquer les draps à la campagne pour éviter les pesanteurs des corps de métiers26. Puigcerdà se trouve ainsi dans l’angle mort du projet physiocratique et réformateur. Une page se tourne toutefois à la fin du xixe siècle, quand l’ancien étang de la ville est transformé en espace de loisir et de villégiature pour une bourgeoisie barcelonaise attirée par la montagne, l’air pur et les loisirs (voir ill. 8)27. Promenades, patinage sur glace, kiosque à musiques, fontaines, barques d’agrément forment les principales attractions du parc Schierbeck, qui porte le nom du consul du Danemark de Barcelone, véritable cheville ouvrière de la transformation de Puigcerdà28. La réinvention économique et culturelle de la ville ne semble avoir été possible qu’au terme d’une période d’oubli, qui a permis aux lieux de mémoire de la cité médiévale et moderne de se dissiper.
24Du côté de la Hollande du Nord, la prise en compte du contexte institutionnel des Provinces-Unies est nécessaire si l’on veut comprendre les réactions mises en œuvre à Enkhuizen pour lutter contre l’échec économique. Des formes largement archaïques du pouvoir permettent en effet à une oligarchie urbaine de concentrer le pouvoir politique et économique. La question d’une instrumentalisation des difficultés par une mince élite politique et économique est légitime. Il faut donc examiner si l’échec n’a pas servi à justifier des actions mises en œuvre au seul profit des régents. Il faut également avoir à l’esprit que le xviiie siècle est dominé, à l’échelle nationale, par un discours volontariste de lutte contre le déclin, porté par des sociétés locales dans la foulée de la Hollandsche Maatschappij van Wetenschappen, fondée à Haarlem en 1752. Il s’agit d’une donnée importante, à mettre en parallèle avec le mouvement des illustrados de Puigcerdà.
25Incontestablement, l’échec économique dans la ville de Hollande du nord oriente un certain nombre de décisions édilitaires, de façon plus ou moins explicite. À plusieurs reprises, le conseil urbain planifie des travaux coûteux pour lutter contre l’ensablement du site, comme en 1712 ou 1770, avec ce plan pharaonique de chenal d’accès au port qui devait coûter un demi-million de florins (voir ill. 9). Il s’agit également de revendiquer, avec ces nouveaux atouts, l’accueil permanent d’une flotte de guerre29. La vocation maritime ne concentre pas, néanmoins, tous les efforts des élites urbaines puisqu’on imagine également de développer le commerce de la viande et des fromages produits dans la région mais aussi des projets manufacturiers sans lien avec la mer30.
26Il faut donc relever la combativité réelle des édiles dans la défense des intérêts de leur cité. Elle s’exprime à la fois par des projets précis et par des échanges épistolaires avec différentes institutions de la République ou les autres ports de pêche néerlandais. Qu’en est-il du dialogue entre les édiles et les agents économiques plus modestes ? L’analyse des papiers du Magistrat ne laisse aucun doute au sujet de l’engagement constant et ferme aux côtés des différents acteurs économiques de la cité. Ainsi, en 1705, la guilde des tonneliers reçoit-elle une réponse positive à sa demande de secours financier motivée par la grave crise des activités maritimes. De façon concomitante, les édiles prêtent toujours une oreille attentive aux projets manufacturiers, comme cette verrerie en 1764 ou cette distillerie de genièvre en 1765.
27Évoquer un discours et des intentions ne préjuge en rien de leur portée. La question est particulièrement importante quand on s’attaque à l’échec économique. Deux angles de recherche peuvent nous livrer des éléments de réponse sur l’efficacité de cet apparent volontarisme. À propos du maintien des capacités productives, le bilan est le plus souvent mitigé. Il est possible d’évoquer une certaine impuissance à réorienter l’économie urbaine à Enkhuizen puisque nombre de projets commerciaux ou manufacturiers sont éphémères. Si certains succès sont enregistrés, ils sont tardifs, comme pour le marché aux bestiaux. Il existe une évidente incapacité à redonner de la vigueur à des secteurs traditionnels comme la pêche ou le commerce européen. Par exemple, la création en août 1720 d’une « Compagnie de commerce, navigation, assurance et pêche de la ville d’Enkhuizen », conçue par le conseil urbain comme devant mobiliser les entrepreneurs de la ville, se traduit par un échec consommé un an plus tard malgré l’achat de huit navires31. L’espace socio-économique de la cité, très marqué par la croissance économique vigoureuse des années 1570-1650, se distingue au xviiie siècle par la multiplication des friches portuaires et manufacturières. Nombre de bassins souffrent d’une sous-occupation ou sont délaissés. Le discours sur l’échec à Enkhuizen, largement marqué par un volontarisme économique, n’a donc produit que peu d’effets. Les élites économiques et politiques de la ville ont été globalement incapables de changer le cours d’une évolution qui semblait inévitable.
28Nous avons tenté une analyse croisée des destins de Puigcerdà et d’Enkhuizen à partir du constat de l’existence de difficultés économiques de grande ampleur pour les deux villes. Le travail a permis un dialogue autour de ce qui peut unir et distinguer deux cités européennes apparemment dissemblables dans l’attitude face à l’échec. L’enquête permet de dégager un certain nombre d’enseignements.
29Par-delà les localisations et les profils différents, il existe une réelle proximité de destin entre Puigcerdà et Enkhuizen. Des éléments déterminants – retenons-en trois – ont donné un visage particulier à l’échec économique dans les deux villes. Tout d’abord, on a montré comment des situations très favorables de carrefour et d’étape sont devenues au fil du temps des facteurs d’isolement. Ensuite, l’incapacité des acteurs locaux à affronter le retournement spectaculaire de la conjoncture signale la fin d’un modèle basé sur l’exploitation d’opportunités économiques. Enfin, il est possible d’établir un remarquable parallèle entre la marginalisation politique et une position géopolitique périphérique, à l’heure du renforcement d’un centre politique éloigné.
30Au-delà de ces aspects qui rapprochent les destins de Puigcerda et d’Enkhuizen, il faut cependant relever une série de dissemblances flagrantes. L’échec dans certaines filières économiques et pour certains produits souligne de façon plus prononcée les différences de la prospérité entre les deux villes. Si le rétablissement ne s’observe nulle part, on constate que les élites locales ne réagissent pas de la même façon, entre atonie et volontarisme. Les écarts se creusent encore davantage quant à la vision du destin de la ville ; les élites de la ville catalane acceptent l’oubli, dans une dissolution de l’identité urbaine, tandis que les régents d’Enkhuizen se lancent dans une reconstruction identitaire de grande ampleur. Si la ville catalane se signale par une absence de discours sur le déclin, le port hollandais voit s’installer un hiatus remarquable entre le discours sur l’échec économique et la conjoncture. Il faut sans doute mettre en avant la spécificité d’un cadre urbain dominé par un pouvoir local à la recherche de légitimité, ce qui nous entraînerait dans le registre de la posture. Mais il ne faut pas non plus connecter systématiquement les difficultés de l’économie urbaine et le niveau d’enrichissement des élites, qui ne semble pas souffrir réellement de l’échec économique.
31Les deux cas de figure ne nous apprennent donc que fort peu au sujet des vertus économiques intrinsèques et immédiates des échecs subis par Puigcerdà et Enkhuizen. En l’absence d’un relèvement, dans le cadre particulier d’économies urbaines très dépendantes d’enjeux géopolitiques qui les dépassent, les deux villes doivent se résoudre à abandonner définitivement les activités économiques en crise. La guerre de Succession d’Espagne apparaît à ce titre comme un incontournable et commun tournant. L’étude menée permet néanmoins d’éclaircir le sens d’une réussite passée et de poser les bases du futur et de la reconstruction. Une piste ouverte pour les réflexions à venir pourrait bien être la nécessité de raisonner en changeant d’échelle, en partant des acteurs (élites politiques, entrepreneurs, intermédiaires) et non plus de considérations macroéconomiques, ce qui amènerait à reconsidérer l’importance de la microstoria.
Notes de bas de page
1 Charles Tilly, Coercion, Capital, and European States, AD 990-1990, Cambridge Mass., Basile Blackwell, 1990.
2 Idem, p. 47-54.
3 Albert Garcia Espuche, Un siglo decisivo. Barcelona y Cataluña, 1550-1640, Madrid, Alianza, 1998 ; Jaume Danti (coord.), Eva Serra, Valentí Gual, Agustí Alcoberro et Jaume Font, Ciutats, viles i pobles a la xarxa urbana de la Catalunya moderna, Barcelone, Rafael Dalmau, « Col·lecció Bofarull », 11, 2005.
4 Patrick O’Brien propose une vaste réflexion sur le contenu et le rythme de « l’âge d’or » dans trois villes importantes de l’Europe du Nord-Ouest, discutant l’existence de cycles pour le développement urbain (Patrick O’Brien et alii (dir.), Urban Achievement in Early Modern Europe. Golden Ages in Antwerp, Amsterdam and London, Cambridge, Cambridge University Press, 2001, p. 3-35).
5 Sebastià Bosom i Isern, SusannaVela i Palomares, Llibre de privilegis de la vila de Puigcerdà, Barcelone, Fundació Noguera, 2007. Le corpus a été analysé dans Marc Conesa, D’herbe, de terre et de sang. La Cerdagne du xive au xixe siècle, Perpignan, PUP, coll. « Études », 2012, p. 31 sq.
6 Puicerdà est un des principaux centres de production drapière au bas Moyen Âge. Elle produit 10 % des draps recensés en Catalogne, presque autant que Perpignan (15 %). Voir Daniel Coulon, Barcelone et le commerce d’Orient au Moyen Âge. Un siècle de relations avec l’Égypte et la Syrie Palestine (ca. 1330 - ca. 1430), Madrid, Casa de Velazquez, 2005, p. 320 sq.
7 Les références des recensements fiscaux peuvent être consultées dans Marc Conesa, D’herbe, de terre et de sang…, op. cit., p. 102, note 66.
8 Par exemple, Jean-Nicolas de Parival, Les délices de la Hollande, Paris, Compagnie des libraires du Palais, 1665, p. 127-128 ; R.P. Adam Boussingault, La Guide universelle de tous les Pays-Bas ou les Dix-sept Provinces, vol. I, Paris, A. Besoigne, 1677, 4e édition (1re édition : Amsterdam, 1668), p. 180 ; Jean-Baptiste Christyn, Les Délices des Pays-Bas, ou Description géographique et historique des XVII Provinces Belgiques, Paris, Spanoghe, 1786, vol. V, p. 129.
9 Pour une vision synthétique de l’histoire économique des anciens Pays-Bas, voir Jan de Vries et Adrie Van der Woude, The First Modern Economy: Success, Failure and Perseverance of the Dutch Economy 1500-1815, Cambridge et New York, Cambridge University Press, 1997.
10 Richtje de Vries, Enkhuizen 1650-1850. Bloei en achteruitgang van een zuiderzeestad, Amsterdam, De Bataafsche Leeuw, 1987, p. 43.
11 Piet Lourens et Jan Lucassen, Inwoneraantallen van Nederlandse steden ca.1300-1800, Amsterdam, NEHA, 1987, p. 60.
12 Sur les parcours et les territoires de pacage, voir Mélanie Le Couédic, « Les pratiques pastorales d’altitude dans une perspective ethnoarchéologique. Cabanes, troupeaux et territoires pastoraux pyrénéens dans la longue durée », thèse de doctorat sous la direction d’Élisabeth Zadora-Rio et Christine Rendu, université de Tours, 2010, 4 vol.
13 L’analyse comparée de la démographie de la ville et des villages est effectuée à partir des mêmes sources, les fogatges. Voir Marc Conesa, D’herbe, de terre et de sang…, op. cit., p. 115 sq.
14 De 10 à 20 % des logements sont déclarés inhabités et ruinés entre 1716 et 1745 : ACCE, fons local, fiscalitat, « catastro de la vila de Puigcerdà, 1716 », « Estat general de las casas que componen la villa de Puigcerdà y sos arrebals fet els 31 de janer 1734 », « Vezindario de la vila de Puigcerdà », 1745.
15 Marc Conesa, « Muntanya a la venda ! A l’entorn de 1715 cap a l’est del Pirineu : el Carlit, el veguer i la frontera », Afers, fulls de recerca i pensament, 58, 2007, p. 693-714.
16 AD 66, 1C1361 : « Relations fetas per los onorables balles consols de la vegueria dels pais adjacent de Cerdanya a illustre veguer de dita vegueria 1661 » et états des censeaux en Cerdagne française (AD 66, 1C2040 ; 1C2044 ; 1C2058).
17 Paul C. Van Royen, Zeevarenden op de koopvaardijvlott omstreeks 1700, Amsterdam, De Bataafsche Leeuw, 1987, p. 47.
18 Consulter sur ces questions les travaux suivants : Daniëlle Van Den Heuvel, « Bij uijtlandigheijt van haar man ». Echtgenotes van VOC-zeelieden, aangemonsterd voor de kamer Enkhuizen (1700-1750), Amsterdam, Aksant, 2005, et Femme Gaastra, « Heren profiteren. Het aandeel van Hoorn en Enkhuizen in de rijkdom van de VOC-dienaren in Azië in de achttiende eeuw », Steevast, 25, 2003, p. 5-16.
19 La richesse et l’influence du patriciat d’Enkhuizen ont fait l’objet d’une comparaison avantageuse avec d’autres villes de Hollande du nord par Katia Bossaers dans son ouvrage « Van kintsbeeen aan ten staatkunde opgewassen ». Bestuur en bestuurders van het Noorderkwartier in de achttiende eeuw, La Haye, Historishe Reeks 25, 1996.
20 Piet Arend Boon, Bouwers van de zee: zeevarenden van het Westfriese platteland, c.1680-1720, La Haye, Hollandse Historische Reeks 26, 1996.
21 Salvador Galceran Vigué (dir.), Dietari de la vila de Puigerdà. Transcripció literal del text i comentari original, Barcelone, Fundacio Salvador Vives, 1977.
22 Cette institution « éclairée » est fondée en 1777. Les textes des réformateurs ont été édités : Salvador Vigo et Xavier Puig (dir.), La Cerdanya de finals de segle xviii vista per Francisco de Zamora, Tremp, Garsineu, 1999. Cette édition sert de référence à ce qui suit.
23 Josep de Cruïlles insiste sur « las primeras conquistas de la América en que, o por la casualidad del descubrimiento de unos nuevos tesoros, o por la transmigracíon de tantas pesonas, que abandonando sus casas y suelo patria, atrajo est hallazgo » (Salvador Vigo et Xavier Puig (dir.), La Cerdanya de finals de segle xviii…, op. cit.).
24 Les mentions abondent à propos de ces deux dernniers points. Les auteurs se permettent de renvoyer au deuxième chapitre du livre de Thierry Allain, Enkhuizen au xviiie siècle, op. cit., p. 55-58.
25 À l’exemple de Jan De Jongh De Jonge et de son « Enkhuizens toestand, byzonder ten opzichte zynen Haringvisscherye, Beschouwd ter gelegenheid van deszelfs gewonen Buizendankdag, Thans gevierd op den 22. van slagtmaand ‘s jaars 1771 ». Le poème rimé de sept pages fut composé à l’occasion de la clôture de la harengaison du 22 novembre 1771.
26 « Informe del benedictí dom Josep de Cruïllas », in Salvador Vigo et Xavier Puig (dir.), La Cerdanya de finals de segle xviii…, p. 90 sq.
27 En cela, la transformation de l’étang participe de plusieurs mouvements étroitement liés au xixe siècle : l’hygiénisme, le pyrénéisme, le renouveau urbanistique et la Renaixensa culturelle catalane.
28 Sebastià Bosom i Isern, Coneguem… L’estany i el parc Schierbeck, Puigcerdà, Arxiu Històric Comarcal de Pugicerdà, 1992.
29 Les résolutions adoptées par le conseil urbain d’Enkhuizen en 1731 sont éclairantes à ce sujet (archives de Frise occidentale, papiers du Magistrat, vol. 265, 11 mai et 16 juillet 1731).
30 On note une certaine concentration des initiatives dans les années 1760, avec des projets de verrerie (archives de Frise occidentale, papiers du Magistrat, vol. 271, 23 janvier 1764) ou de distillerie de genièvre (idem, 26 août 1765).
31 Règlement de création rédigé par le conseil urbain (archives de Frise occidentale, papiers du Magistrat, vol. 264, 24 août 1720).
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L’échec a-t-il des vertus économiques ?
Ce livre est cité par
- Marraud, Mathieu. (2021) L'expérience du déclassement social. France-Italie, XVIe-premier XIXe siècle. DOI: 10.4000/books.efr.8828
L’échec a-t-il des vertus économiques ?
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