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La reprise des commerces en difficulté l’exemple de la mercerie parisienne de Louis XIV à la Révolution

p. 93-109


Texte intégral

1Mes recherches sur le corps de la mercerie parisienne de Louis XIV à la Révolution (un des Six Corps des marchands parisiens, avec la draperie, l’épicerie, la bonneterie, l’orfèvrerie, et la pelleterie) m’ont rendu familières les figures de marchands faillis. J’ai glané dans les archives du minutier central des notaires parisiens de nombreux actes les concernant à différentes étapes de leur vie (contrats de mariage, actes d’atermoiements, baux, cessions de fonds…). J’ai constaté, comme Natacha Coquery à partir des archives du consulat, que les créanciers réduisaient leurs créances pour permettre à leur débiteur de poursuivre son activité1. Mais j’ai aussi rencontré des hommes et des femmes (veuves ou femmes séparées de biens) qui, malgré plusieurs contrats d’atermoiement, n’avaient pas réussi à honorer leurs dettes et renonçaient au commerce au bout de quelques années. La ligne de fracture est bien souvent la séparation de biens obtenue par l’épouse auprès des juges du Châtelet, signe qu’en théorie l’épouse ne fait plus crédit à son époux et demande la restitution de sa dot2. Ces drames familiaux sont parfois suivis, au xviiisiècle, d’une cession du fonds à une personne étrangère à la parenté du vendeur (que j’appellerai « vente sèche »). Ces contrats établis par des faillis comprennent des clauses nouvelles, des cautions et des pots-de-vin. La première transaction qui est effectuée avec la caution financière d’un parent date de 1732 : la vendeuse est Jeanne Paris, épouse séparée de biens de Pierre Boulanger, fille d’un épicier et belle-fille d’un mercier, qui cède à François Cabannes ses marchandises de toiles moyennant 13 317 livres ; Pierre Jean Mérindol, prêtre de l’Oratoire, se porte caution de son neveu jusqu’à concurrence de 4 000 livres3. Le premier pot-de-vin exigé lors de la cession d’un fonds de commerce date de 1742 : Michel Morize, marchand de fer, fils d’un mercier, s’est établi depuis 1734 sur le quai de la Mégisserie ; en 1742, il est déjà parti au faubourg Saint-Antoine et cède le bail de sa maison à Bertrand Dumesnil (2 400 livres par an) à condition que celui-ci lui achète ses marchandises moyennant le prix estimé et 300 livres de pots-de-vin ; en 1746, Mme Morize obtient la séparation de biens.

2Ces innovations émanent d’individus dont les affaires vont mal, mais qui sont des héritiers, et non des hommes nouveaux ou des marginaux. Elles se diffusent ensuite dans le reste du monde marchand avec l’extension du crédit. L’échec a manifestement des vertus de modernisation économique. Reste à mesurer l’ampleur de l’évolution. On présentera dans un premier temps le corps de la mercerie et les modalités globales de son renouvellement. On verra dans un second temps la place qu’y occupent les cessions de commerce en faillite et les modalités d’usage des nouvelles clauses après 1740.

3La mercerie parisienne regroupe vingt branches commerciales qui, dans les autres villes, sont dispersées4 ou bien réunies avec la draperie5 : marchands de soie, de toiles, de fer6, de papeterie, de meubles, de tableaux7 et d’autres objets d’art… Elle regroupe des petits et des grands bourgeois : la valeur des fonds de commerce de mercerie ne descend jamais au-dessous de 3 000 livres avant 1774, et peut monter à plusieurs centaines de milliers de livres. Elle est une des communautés qui ont accès aux lieux de pouvoir urbains (échevinage, consulat, fabriques paroissiales), à l’instar de la mercerie dans de nombreuses villes françaises et anglaises8. Elle participe enfin au contrôle de la vie économique.

« Le mercier parisien [constitue] la clé de voûte d’un système de fabrication et de vente qui, globalement, intégrait l’artisan. […] presque tous les jours, matières premières et produits semi-finis empruntaient le chemin de sa boutique soit qu’elles allaient vers les ateliers et boutiques d’artisan soit qu’elles en provenaient9 ».

4Une partie des artisans acquièrent leurs matières premières auprès des merciers grossistes pour produire des objets qu’ils vendront eux-mêmes : les marchands de fer fournissent les charrons, les merciers du textile livrent les tailleurs d’habits et les couturières10, tandis que les marchands de bois approvisionnent les menuisiers et les charpentiers. D’autres sont des sous-traitants des merciers spécialisés dans le luxe, car seuls les merciers ont le droit de vendre des objets fabriqués à partir de diverses matières premières.

« Les marchands d’art, Poirier, fournisseur de la marquise de Pompadour, et son associé puis successeur Daguerre, qui livre en 1788 une partie des meubles et des bronzes du château royal de Saint-Cloud, font travailler ébénistes, porcelainiers, doreurs… les artisans exécutent pour eux ces meubles à panneaux de laque ou de porcelaine de Sèvres enrichis de bronze dont ils se sont faits une spécialité11 ».

5Les produits vendus par les merciers sont aussi réalisés en province : les marchands fabricants de Lyon approvisionnent les merciers en étoffes de soie12. Quelques marchands sont même chargés de vendre les produits fabriqués sous le contrôle de leurs parents. Ainsi Jacques Montgolfier, fils de Raymond, papetier à Davezieux (Ardèche), reçu mercier en 1743, a été « dépêché au départ à Paris pour s’établir comme marchand de papier en gros13 ».

6Les statuts de la mercerie écrits en 1613, confirmés en 1645, sont en vigueur jusqu’à la Révolution. L’accès à la mercerie est en théorie réservé aux fils de maître et aux hommes ayant été apprentis pendant trois ans, puis commis pendant la même durée. L’opposition entre les fils de maître (« FM » en annexe et dans les tableaux) et les merciers « reçus par suffisance » (« PS », idem) structure juridiquement la réception des nouveaux membres de la mercerie au Châtelet. Le coût de réception réel varie de 380 à 1 700 livres, mais les héritiers ont des privilèges : le coût de leur réception est deux fois moins élevé que celui d’un homme nouveau. La reproduction familiale reste stable proportionnellement de Louis XIV aux années 1770 : la part des fils de maître, qui doivent leur établissement à leurs liens de parenté dans la très grande majorité des cas, ne dépasse jamais un quart des nouveaux merciers14. Les merciers qui ne sont pas des héritiers représentent donc les trois quarts des marchands, et n’ont pour la moitié d’entre eux aucun lien de famille avec leur prédécesseur (voir tableau 1).

Tableau 1. Les modalités d’établissement des jeunes merciers (1680-1781)15

Modalités de réception

Parenté directe

Alliance

Parenté + alliance = famille

Extérieur

Total

Inconnues

1

4

5

1

6

FM (fils de maître)

59

12

71

5

76

PS (par suffisance)

8

25

33

30

63

Total

68

41

109

36

145

7Mais la mercerie est un corps qui change énormément entre le règne de Louis XIV et les années 1770. Les effectifs sont fluctuants (voir tableau 2), mais le nombre de nouveaux maîtres reçus par année est globalement en augmentation (44 de 1678 à 1680, 75 de 1736 à 1750, jusqu’à 132 de 1764 à 1775). Surtout, la famille joue un rôle de moins en moins important dans l’établissement des jeunes marchands (voir tableau 3).

Tableau 2. Évolution du nombre des marchands merciers,16 drapiers et épiciers (1690-1775)

           Année           

           Merciers           

           Drapiers           

           Épiciers           

Vers 1690

4 112

180

1717

781

1725-1726

2 167

1754

2 184

905

1768

190

1773

1 092

1775

3 207

8À la fin du xviie siècle, la mercerie est un corps marqué par la reproduction sociale. L’établissement des nouveaux merciers est placé sous le contrôle étroit des acteurs déjà installés et de leurs familles. L’intégration des jeunes marchands passe, selon Savary, par trois voies : on entre dans le commerce soit parce qu’on est fils de marchand, soit par l’association avec un marchand en exercice, soit par le mariage avec la fille d’un marchand. Le parfait négociant contient des modèles de contrats destinés à ceux qui veulent entrer en association, mais aucun formulaire de vente de boutique17. Pour les fils de maître comme pour les hommes reçus par suffisance, l’installation à la tête d’un commerce est une opération familiale : les premiers profitent toujours des ressources héritées, les seconds, issus pour beaucoup de la bonne bourgeoisie de province, jouent la carte de l’alliance. Les espoirs déçus du commis Jacques Homassel, soupirant vainement après les veuves de merciers, montrent que les hommes nouveaux sans fortune ni appui familial ne peuvent espérer s’établir dans la mercerie par mariage, aussi compétents soient-ils18. Les commis sans le sou ne peuvent épargner par leur travail un pécule qui constituerait leur capital de départ : Homassel devient entrepreneur par la conjonction d’un faisceau de chances, entre autres parce que son patron l’a choisi pour diriger sa manufacture et l’a rémunéré en lui donnant une part des profits19 ; c’est aussi le parcours d’Oberkampf20. Certains contournent la fermeture du marché, tel Edme-François Gersaint : Gersaint devient marchand d’art en 1718 grâce à sa tante, qui achète le fonds de commerce d’un maître peintre, et non d’un marchand mercier21.

Tableau 3. Les modalités d’établissement des jeunes merciers (1680-1739)

Modalités de réception

Parenté

Alliance

Parenté + alliance = famille

Extérieur

Total

Inconnues

1

3

4

1

5

FM (fils de maître)

28

9

37

0

37

PS (par suffisance)

4

11

15

4

19

Total

33

23

56

5

61

9Dans ce contexte, les cessations d’activité n’offrent pas d’opportunités spéciales aux jeunes gens désireux de s’établir. La majorité d’entre elles ont été anticipées par une association avec un fils, un gendre ou un jeune homme docile qui reste sous contrôle22 ; s’il n’y a pas de repreneur, les marchandises sont vendues comptant23, la boutique rendue à son propriétaire. Les marchands qui ne peuvent honorer leurs créances comptent sur l’indulgence des créanciers et obtiennent une réduction de leur dette ; ils vendent leurs marchandises à vil prix pour avoir des espèces et les rembourser. S’ils ont perdu tout crédit, leur épouse, qui est créancière prioritaire, demande la séparation de biens, rachète le fonds ou bien se porte caution de son époux pour le paiement des dettes restantes : l’activité commerciale est ainsi poursuivie au nom de madame. Dans les cas les plus graves, ce sont les créanciers qui résilient le bail et mettent en vente les marchandises24.

10Au xviiie siècle, l’augmentation du nombre des merciers va de pair avec une modification du recrutement, plus local, tandis que la mercerie devient une voie majeure de l’ascension sociale. La moitié des nouveaux merciers sont des hommes mûrs, artisans enrichis qui complètent leur activité initiale ou bien se reconvertissent dans la marchandise. L’autre moitié est composée de jeunes gens, fils de maître d’une part, ou bien fils d’artisans, petits marchands ou domestiques parisiens enrichis ou de bourgeois de la banlieue (laboureurs, marchands divers) d’autre part. Les enfants de la bourgeoisie provinciale deviennent des figures rares. La part de l’alliance dans l’établissement des hommes nouveaux diminue nettement (voir tableau 4) : plus de la moitié des installations est due à une transaction entre individus sans liens familiaux. Les familles des jeunes femmes comme les veuves de marchands considèrent comme une mésalliance un mariage avec ces petits-bourgeois fortunés et imposent des clauses économiques très inégalitaires ; les veuves assurent même le transfert de la fortune de leur époux vers leurs enfants du premier lit.

Tableau 4. Les modalités d’établissement des jeunes merciers (1740-1781)

Modalités de réception

Parenté

Alliance

Parenté + alliance = famille

Extérieur

Total

Inconnues

0

1

1

0

1

FM (fils de maître)

31

3

34

5

39

PS (par suffisance)

4

14

18

26

44

Total

35

18

53

31

84

11La fermeture du marché matrimonial est compensée par une ouverture due à la multiplication des faillites et au changement de la condition des femmes séparées de biens : à partir de 1745, celles-ci ne sont plus créancières prioritaires de leur mari et ne rachètent plus que rarement le fonds de commerce de leur époux. Les ventes sèches, transactions conclues entre des hommes qui n’ont aucun lien de parenté, se multiplient. Dès 1741, Jean-Claude Reverend et son gendre Jean Paris Garnison avaient fait assembler leurs créanciers car ils étaient « hors d’état de remplir leurs engagements » ; le 31 janvier 1742, ils obtiennent remise de la moitié de leurs créances, de la totalité des intérêts et frais et le remboursement de leur dette est échelonné sur quatre années. Reverend et Garnison ne peuvent honorer leurs engagements et, le 26 mars 1744, abandonnent tous leurs biens, marchandises et mobilier de leurs demeures, à leurs créanciers. Trois mois plus tard, ces derniers s’assemblent chez leur syndic et directeur, qui déplore « que le temps présent ne permettant pas de vendre avantageusement les marchandises étant dans la maison occupée par lesdits sieurs Reverend et Garnison sans qu’il y ait une perte considérable sur icelles attendue la mévente actuelle, que voulant faire autant qu’il est en lui le bien de la masse, il a cru devoir avertir lesdits sieurs créanciers que le sr Thomas Ruelle et le sr Houpin se présentaient pour acquérir led fonds et passer le bail pour le temps qui reste à expirer », avec l’accord du principal locataire (bail de 1 200 livres), heureux sans doute de trouver un occupant. Pailleux estime que « cette vente et cette cession sont plus avantageuses aux créanciers qu’une vente judiciaire ou une vente en bloc ». Les autres créanciers acquiescent25. Les repreneurs ont saisi cette opportunité pour s’établir. François Thomas Ruelle a été reçu mercier comme fils de maître le 27 février 1744, mais son père est ruiné ; le 22 août 1745, il se marie avec la fille d’un orfèvre ruiné, dotée de 1 500 livres. Jean-Baptiste Houppin est reçu mercier par suffisance le 2 septembre 1744. Ils ne poursuivent pas longtemps leur activité : dès 1750, Houppin se présente comme « bourgeois de Paris » et, en 1755, Ruelle est garde-magasin de la manufacture de savon du faubourg Saint-Honoré, avec 300 livres d’appointements. Le commerce qu’ils avaient repris était bien gros pour des hommes disposant d’aussi peu de capitaux économiques et sociaux personnels.

12L’ouverture du marché des commerces à des outsiders et le développement du crédit vont de pair avec l’apparition de deux clauses nouvelles dans les cessions, les pots-de-vin et les cautions : nous avons retrouvé 24 contrats avec l’une ou l’autre de ces clauses, qui concernent quasiment tous des jeunes gens qui s’établissent. Cautions et pots-de-vin sont des clauses économiques discriminantes envers des hommes jeunes extérieurs au milieu de la bonne marchandise, mais elles permettent aux acheteurs de compenser un déficit de crédit personnel par le recours à un garant et/ou le paiement d’un surcoût.

13Dans les années 1740, les ventes de commerces à crédit à un homme nouveau cautionné par un de ses parents se multiplient chez les faillis mais aussi au-delà de ce milieu. Nous avons trouvé 17 cessions qui comportent une clause de garantie parentale portant sur le montant total de la transaction en général (parfois, la caution n’est valable que pour une partie du montant). La majorité des acquéreurs sont des jeunes hommes qui ont fait leur apprentissage et poursuivi leur formation comme commis ; ils sont issus de l’artisanat ou bien de la campagne : autant dire que leurs parents ne sont pas connus dans le milieu de la marchandise et n’ont aucun crédit. Quelques acquéreurs sont des fils ou frères de merciers mais isolés dans le corps. Les transactions ainsi sécurisées se situent à tous les niveaux, de quelques milliers à une centaine de milliers de livres.

14Les hommes nouveaux qui entrent dans la mercerie par une vente sèche sont quasiment toujours soutenus par leur parenté : un père, une mère ou un frère se porte caution, éventuellement secondé par des amis. Seuls deux contrats font exception, qui concernent Réveillon. Le 13 juillet 1753, François III Maroy, papetier fils et petit-fils de papetier, séparé de biens depuis 1749, cède son commerce à Jean-Baptiste Réveillon, son commis, moyennant 369 livres par an de loyer et 4 868 livres, dont 300 de pot-de-vin ; 2 000 livres sont payées comptant, le reste est réglé en cinq paiements d’année en année. René Dehargue (ou Dehargne), marchand mercier, se porte caution. Le parrain de Réveillon est le fils cadet d’un marchand gantier enrichi qui a placé deux de ses trois enfants dans la mercerie26 : Philippe, le frère aîné, est mort précocement en 1731 alors qu’il était en faillite ; Anne Madeleine Dehargne (?-1751) a épousé Antoine I Delamotte (?-1738). Dehargue, célibataire de 55 ans, n’a aucun lien de parenté avec Réveillon. Il tient un commerce de 100 000 livres, après avoir été associé, de 1736 à 1744 à un gros marchand, Sandrin, dont il a finalement repris le commerce. Il est par ailleurs porteur de la chasse de Sainte-Geneviève depuis 1731, ancien marguillier de la paroisse de Sainte-Opportune (1739), mais il entame sa carrière de notable dans la mercerie : il sera élu garde en 1755, grand garde en 1770, consul en 1765. Il semble préparer son élection car il est aussi témoin au contrat de mariage de quatre petits merciers en 1751-1754 : en 1751, de Robin Dubos, fils d’un inspecteur sur les vins, de Lebret (dont le père est sans qualité) et de Pourpry, fils d’un marchand du faubourg Saint-Antoine, en 1752, de Félix, fils d’un maître boulanger du faubourg Saint-Antoine, et de Réveillon en 1754.

15La seconde cession « anormale » date de 1773. Réveillon donne les ustensiles de sa boutique à ses deux « garçons de magasin », Charles Théodore François Leclercq et Edme Gabriel Saffroy, puis vend au premier son fonds de commerce. Le jour de la signature de la vente, Leclercq verse seulement 347 livres ; la vente est signée « en présence et de l’agrément de François Marie Cauger licencié en théologie de la faculté de Paris recteur de l’université et professeur d’éloquence au collège Mazarin y demeurant paroisse Saint-Sulpice », son « cousin ayant le germain ». Cauger est seulement une caution morale de son engagement ; Réveillon, qui n’avait lui-même pas de caution familiale permet ainsi à Leclercq, son double, de s’établir.

16L’essor de la caution va de pair avec l’apparition des pots-de-vin et autres épingles, dont l’existence est attestée dans d’autres contrats depuis longtemps. Dès les années 1620, des épingles s’ajoutent au montant des offices de justice27 ; les cessions de biens immobiliers et de seigneuries28 ne sont pas en reste. Dans tous ces exemples échelonnés de 1690 à 1745 (à une exception, un acte de 1760), le taux des « épingles » ou « pot-de-vin » ne dépassait jamais 4 % du prix de l’acquisition, sauf pour la cession d’une charge militaire29.

17Pour les cessions de marchandise, les pots-de-vin, apparus en 1742, sont associés à la cession du bail de la boutique ou simplement à la présentation du nouveau locataire au propriétaire. En 1773, Michelet vend à Thiberge son fonds sans céder son bail ; ce sont les propriétaires de sa boutique, chanoines de l’église Saint-Benoît, qui passent un bail à Thiberge, mais la vente des marchandises comprend un pot-de-vin de 3 000 livres. Le montant du pot-de-vin est parfois confondu avec la valeur du mobilier du commerce. Le pot-de-vin est une taxe imposée par sept vendeurs, dont le commerce est en difficulté, soit la moitié des occurrences, et subie par cinq acquéreurs, qui sont les anciens commis du vendeur. C’est un marqueur fort de distance sociale entre des bourgeois bien établis et des hommes qui profitent de l’enrichissement familial pour intégrer un corps prestigieux. Ainsi, en 1752, Pierre Edme Bunot vend son fonds aux frères Louis et Pierre Félix moyennant 78 274 livres, dont « 3 000 pour le prix des ustensiles de commerce et le pot-de-vin de la vente ». Bunot a été reçu comme fils de maître en 1743, c’est un riche marchand banquier qui deviendra secrétaire du roi ; les frères Félix sont les fils d’un maître boulanger du faubourg Saint-Antoine, aucun des deux n’est encore marié (l’aîné est reçu dans la mercerie et se marie en 1752 avec la fille d’un maître chirurgien, le cadet, reçu en 1754, se mariera seulement en 1761).

18Neuf actes comprennent aussi bien un pot-de-vin qu’une caution. Le premier date de 1746 et concerne un couple qui n’est pas failli (Monsieur a acquis un office de greffier en chef au grenier à sel en 1743 et l’exerce jusqu’en 1780) : Henri Groux et son épouse Barbe Geneviève Germont vendent à leur commis, Jean Louis Delamarre, leur fonds de boutique moyennant 36 512 livres pour les marchandises, et 3 500 livres pour les ustensiles et le pot-de-vin (le bail est de 1 050 livres) ; Mme Delamarre mère, veuve d’un officier de paneterie du roi et d’un maître boulanger, et son frère, vicaire de la paroisse Saint-Louis-en-l’Isle, se portent caution. On ignore pourquoi certains actes comprennent caution et pot-de-vin, et d’autres seulement une caution.

19Le marché des commerces, même modernisé, reste donc inaccessible aux jeunes hommes intelligents sans crédit. En milieu urbain, le prêt d’argent par un acteur à un homme d’un rang inférieur n’est ni un devoir ni une contrainte30, les liens horizontaux (parenté, voisinage) de crédit sont déterminants31. Les relations verticales de crédit existent en ville, mais les prêteurs sont d’un rang inférieur aux emprunteurs : les artisans, les journaliers et les « bourgeois de Paris » (généralement des domestiques en activité ou retirés) sont surreprésentés parmi les prêteurs mais sous-représentés parmi les emprunteurs dans le marché notarial du crédit, car ils « n’ont souvent pas les garanties (immobilières) nécessaires pour emprunter à long terme32 ». Nombre de jeunes commis restent sans doute salariés faute d’avoir eu dans leur entourage proche, familial ou amical, une personne qui ait pu ou pris le risque de les cautionner ou de leur avancer de l’argent. Enfin, les jeunes hommes sans fortune ne font pas partie du public des œuvres de charité en pays catholique33. Les charités institutionnelle et privée sont tournées vers les pauvres, malades, honteux34… Elles sont surtout destinées à secourir les artisans et les marchands en voie de déclassement ou déjà ruinés, dotent parfois des jeunes filles, exceptionnellement des garçons35. En milieu protestant, l’établissement des jeunes marchands sans fortune semble plus aisé36. En Angleterre, dès le xvisiècle, des organismes charitables liés aux corporations prêtent de l’argent sans intérêt à des jeunes gens désireux de s’établir37.

20La multiplication des faillites de merciers à partir des années 1730 suscite de nouvelles pratiques, ventes sèches avec caution et/ou pots-de-vin, et entrouvre ainsi la porte aux jeunes gens désireux de s’établir sans disposer de capital personnel. Le mariage perd son rôle intégrateur. La famille d’origine des jeunes gens appuie explicitement de son crédit leur projet économique tout en restant extérieure au corps. Mais les liens entre les membres du corps se distendent, contribuant à son affaiblissement. L’établissement de Réveillon est le résultat d’une conjonction d’heureux hasards ; comme celle d’Homassel, il ne saurait être emblématique de l’ouverture de la marchandise parisienne.

Annexe

Pots-de-vin et cautions dans les cessions de commerces de mercerie (1740-1781)

Vendeur-acquéreur(s)

Vendeur en difficulté

Valeur des marchandises

Valeur des ustensiles de la boutique (tablettes, comptoirs…)

Pot-de-vin ou épingles (en livres)

Loyer annuel (en livres)

Caution de l’acquéreur (Parisien sauf précision)

1732

Mme Boulanger-Cabannes

*

13 317

Oncle, prêtre de l’Oratoire

1742

Morize-Dumesnil (déjà établi depuis 5 ans)

*

Inconnue

Inconnue

300

2 400

Pas de caution

1743

Coupe-de Poilly

*

3 132

Frère, chanoine de St-Jacques-de-l’Hôpital

1746

Groux-Delamare, ancien commis PS 1746

36 512

3 500

1 050

Mère, veuve d’un maître boulanger, et frère, vicaire de St-Louis-en-l’Isle

1751

Veuve Liesse-François, reçu PS 1749

22 406 (fer)

Mère, veuve d’un compagnon de rivière remariée à un marchand de bois

1751

Lefort-Testart, reçu PS 1751

15 908

870

Frère, mercier, et sa femme

1751

Charpentier-Lechantre, ancien commis PS 1752

*

39 104

3 000

Père, maître menuisier

1752

Bunot-Félix frères, Louis, PS 1752

78 274

3 000

Mère, veuve d’un maître boulanger

1752

Davolle-Morand

23 336

2 000

Pas de caution

1753

Veuve Boivin-Bayard, PS 1753

34 000

2 400

Caution inconnue

1753

Maroy-Réveillon, ancien commis PS 1754

*

4 568

300

480

René Dehargue, mercier

1755

Veuve Guerard-Petit, PS 1754

19 780

2 858

Parents (père marchand d’arbres près de Montfort)

1759

Malbeste-Dufour

7 139

(fer)

650

Mère, veuve d’un mercier de soie remariée à un mercier de fer

1759

Mme Chauvin-Félix, PS 1754

79 082

3 000

Mère, veuve d’un maître boulanger

1761

Duchauffour-Litez, PS 1761

*

10 110

2 000

Caution inconnue

1762

Mouton-Blanche, PS 1756

5 950

(papeterie)

600

425

Père, laboureur à Villeneuve-la-Guyard

1764

Revillon-Henriot, PS 1765

14 369 (fer)

1 400

Oncle maternel, mercier de fer

1771

Dehargue et Hubert-Paulus, PS 1770, et Reverard

*

62 831

2 400

Joachim Reverard et Jean Félix Vatin (lien de parenté inconnu)

1772

Mme Félix-frères Scribe, JF PS 1772

*

37 242

4 000

Père, fermier près d’Arras

1773

Michelet-Thiberge, PS 1773

*

3 916

3 000

480

1773

Réveillon-Leclercq, ancien commis PS 1772

38 347

6 000

Caution morale (professeur au collège Mazarin, « cousin ayant le germain sur le sieur Le Clercq »)

1777

Le Bailly-Dheur

1 530 (mercerie et débit de tabac)

900

Mère, veuve d’un marchand de vin près de Joigny

1777

Cochin & Levé-frères Gallet

156 846

800

Parents des acheteurs, mercier

1781

Veuve de Longchamp-Bizet, ancien commis

82 812

6 000

Nicolas Bizet, huissier-priseur, son épouse, Berthier et Salats, merciers de soie

Rappel : les merciers reçus par suffisance (PS) se distinguent des fils de maîtres (FM).

Sources : AN, Minutier central des notaires parisiens.

Sources

LXVIII 384, 22 janvier 1732, vente du fonds de Jeanne Paris, épouse de Pierre Boulanger à François Cabannes.

XXIV 689, 14 août 1742, transport de bail de Michel Morize à Bertrand Dumesnil.

LII 402, 14 octobre 1743, vente du fonds de Jacques Coupe à François de Poilly.

XXX 300, 10 mars 1746, vente du fonds d’Henri Groux à Jean Louis Delamarre.

LXIV 340, 6 février 1751, vente du fonds d’Andrée Berjonneau, veuve de Jean Henri Liesse à François François.

XXVII 257, 19 mars 1751, convention de François Lefort à Jean Dominique Testard.

LXXIX 74, 31 décembre 1751, vente du fonds de Jean Charpentier à Claude Nicolas Lechantre.

XLI 519, 21 avril 1752, quittance de rachat du fonds de Pierre Edme Bunot par Louis et Pierre Félix.

CXVII 791, 23 août 1752, vente de Pierre Davolle à Claude Morand.

LXXVIII 720, 2 mars 1753, vente du fonds d’Élisabeth Catherine Ballard, veuve de François Boivin à François Bayard (non consulté, voir Sylvette Milliot, « Un couple de marchands de musique au xviiie siècle, les Boivin », Revue de musicologie, 54, 1968, p. 105-113).

LXXV 629, 13 juillet 1753, vente du fonds de François III Maroy à Jean-Baptiste Réveillon.

XVII 822, 15 février 1755, vente du fonds de Madeleine Catherine Laignel, veuve de François Claude Guérard à Jacques Étienne Petit.

L 455, 24 janvier 1759, vente du fonds d’Étienne Malbeste à Jacques Toussaint Dufour.

XLI 551, 30 octobre 1759, vente du fonds de Catherine Alain, épouse et curatrice à l’interdiction de Charles Louis Chauvin à Pierre Félix.

XXX 368, 13 août 1761, accord et union de créanciers du défunt Pierre Duchauffour.

LXXXII 406, 22 septembre 1762, vente du fonds de Paul Louis Mouton à Claude Blanche.

LXXXII 418, 31 juillet 1764, sous-bail de François Revillon à Jean Charles Nicolas Henriot.

XLI 620, 10 avril 1771, conventions et arrangements de René Dehargue mercier, garde, consul et Jean François Hubert.

XLI 625 14 août 1772, vente du fonds de Marie Charlotte Thérèse Vermond, femme de Louis Félix « étant aux droits des créanciers de son mari » aux frères Scribe.

X 637, 4 mai 1773, vente du fonds de Jean-Baptiste Réveillon à Charles Théodore François Leclercq.

LXVI 632, 31 mai 1777, vente du fonds de Claude Denis Cochin, payeur des rentes, et de Jean Denis Levé, quartinier, échevin à Guillaume François Gallet et Alexandre Philippe Gallet de Sous-Carriere.

XC 475, 28 novembre 1777, vente du fonds de Laurent Le Bailly à Claude Dheur.

XXVI 700, 31 décembre 1781, vente du fonds d’Angélique de Varennes, veuve de Pierre Charles Mathieu de Longchamp à Joseph Auguste Bizet.

Notes de bas de page

1  Natacha Coquery, Tenir boutique à Paris au xviiie siècle : luxe et demi-luxe, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2011, 408 p.

2  Laurence Croq, « La vie familiale à l’épreuve de la faillite : les séparations de biens dans la bourgeoisie marchande parisienne aux xviie-xviiie siècles », Annales de démographie historique, 2009, « Autorité, pouvoir et conflit dans la famille à l’époque moderne (16e-18e siècle) », Sylvie Perier (dir.), p. 33-52.

3  Les références des actes notariés sont données en annexe.

4  Maurice Garden, Lyon et les Lyonnais au xviiie siècle, Paris, Les Belles-Lettres, 1970, René Favier, « “Faiseurs de rien, vendeurs de tout”. Les merciers de Grenoble au xviiie siècle », in Natacha Coquery (dir.), La boutique et la ville : commerces, commerçants, espaces et clientèles xvie-xxe siècle : actes du colloque des 2, 3 et 4 décembre 1999, Tours, Centre d’histoire de la ville moderne et contemporaine, Publication de l’université François Rabelais, 2000, p. 99-112.

5  Jochen Hoock, « Réunions de métiers et marché régional. Les marchands réunis de la ville de Rouen au début du xviiie siècle », Annales ESC, 43, 1988, p. 301-322.

6  Alain Bouthier, « Le négoce de quelques marchands de fer parisiens au début du xviiie siècle », in Jean-François Belhoste, Serge Benoît, Serge Chassagne et Philippe Mioche (dir.), Autour de l’industrie histoire et patrimoine. Mélanges offerts à Denis Woronoff, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2004, p. 47-62.

7  Patrick Michel, Le commerce du tableau à Paris dans la seconde moitié du xviiie siècle, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2007, 386 p.

8Maurice Garden, Lyon…, op. cit. ; Ian A. Gadd, Patrick Wallis (eds.), Guilds, Society and Economy in London 1450-1800, Londres, Centre for Metropolitan History, Institute of Historical Research in association with Guildhall Library, 2002 ; Ronald M. Berger, The Most Necessary Luxuries. The Mercers’ Company of Coventry, 1550-1680, Boston, University Park, Pennsylvania State University Press, 1993.

9Carolyn Sargentson, Merchants and Luxury Markets: The Marchands Merciers of Eighteenth-Century Paris, Londres, Victoria and Albert Museum in association with the J. Paul Getty Museum, 1996, citée par Anne-Françoise Garçon, « La boutique indécise. Réflexions autour de “Ces corps qui sont regardés comme mixtes, c’est-à-dire qui tiennent du marchand et de l’artisan” (Savary, 1741) », La boutique et la ville…, op. cit., p. 45-62.

10Clare H. Crowston, Fabricating Women. The Seamstresses of Old Regime France, 1675-1791, Durham & Londres, Duke University Press, 2001.

11  Natacha Coquery, L’hôtel aristocratique. Le marché du luxe à Paris au xviiie siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 1998.

12  Lesley Ellis Miller et Carolyn Sargentson, « Paris-Lyon : patterns of distribution of luxury silk fabrics in the 18th century », Revue du Nord, dossier « Échanges et cultures textiles dans l’Europe pré-industrielle », Jacques Bottin et Nicole Pellegrin (dir.), hors série, coll. « Histoire », 12, 1996, p. 247-258.

13  Léonard R. Rosenband, La fabrication du papier dans la France des Lumières, les Montgolfier et leurs ouvriers, 1761-1805, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

14  Laurence Croq, « Les chemins de la mercerie, le renouvellement de la marchandise parisienne (années 1660-1760) », in Anna Bellavitis, Laurence Croq et Monica Martinat (dir.), Mobilité et transmission dans les sociétés européennes (xvie-xviiie siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009, p. 87-122.

15  Les listes de réception des nouveaux membres des corps et communautés de métiers conservées dans les archives du Châtelet distinguent ceux qui sont fils de maître (FM) des autres (sont reçus par suffisance (PS) les anciens apprentis et les hommes mûrs ayant acheté l’entrée dans la mercerie sans être passés par l’apprentissage). Les sources de tous les tableaux sont à la fois les listes de réception (Y9320 à Y9332), des contrats d’apprentissage et des actes mentionnant des cessions de commerces énumérés à la fin de l’article.

16Les sources des chiffres (autres que pour l’année 1690) sont dans Carolyn Sargentson, « The manufacture and marketing of luxury goods: the marchands merciers of the late 17th-and 18th-century Paris », in Robert Fox et Anthony Turner (eds.), Luxury Trades and Consumerism in Ancien Regime Paris. Studies in the History of the Skilled Workforce, Brookfield, Vt., Ashgate, 1998, p. 99-137 ; dans le Mémoire de Préel, vers 1690, nombre de maîtres par métier (BNF, Joly de Fleury, 1728, fol. 31), cité par Alain Thillay, Le Faubourg Saint-Antoine et ses « faux-ouvriers ». La liberté du travail à Paris aux xviie et xviiie siècles, Paris, Champ Vallon, 2002 ; dans Mathieu Marraud, « Les faux-semblants de la mobilité sociale dans la marchandise parisienne, xviie-xviiie siècle », Mobilité et transmission…, op. cit., p. 123-137 ; dans Mathieu Marraud, « Permanences et déplacements corporatifs dans la ville. Le corps de l’épicerie parisienne aux xviie-xviiie siècles », Histoire & Mesure, 21, 2010, « Les mesures de la ville (2), Acteurs et logiques de l’économie urbaine », p. 3-46.

17  Laurence Depambour-Taride, « Les origines du fonds de commerce : l’apparition de la clientèle dans les sources parisiennes », Revue historique de droit français et étranger, 63, 1985, p. 329-350.

18  Nicolas Lyon-Caen, Un roman bourgeois sous Louis XIV. Récits de vies marchandes et mobilité sociale : les itinéraires des Homassel, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2008.

19  Nicolas Lyon-Caen, Un roman bourgeois…, op. cit.

20  Serge Chassagne, Oberkampf. Un entrepreneur capitaliste au siècle des Lumières, Paris, Aubier, 1980.

21  Guillaume Glorieux, À l’enseigne de Gersaint. Edme-François Gersaint, marchand d’art sur le pont Notre-Dame (1694-1750), Seyssel, Champ Vallon, 2002.

22  Mathieu Marraud, De la ville à l’État. La bourgeoisie parisienne xviie-xviiie siècle, Paris, Albin Michel, 2009, Nicolas Lyon-Caen, La Boîte à Perrette, le jansénisme parisien au xviiie siècle, Paris, Albin Michel, 2010.

23  Alain Bouthier, « Le négoce de quelques marchands de fer… », art. cit.

24  Hassen El Annabi, Être notaire à Paris au temps de Louis XIV. Henri Boutet, ses activités et sa clientèle (1693-1714), Tunis, Faculté des sciences humaines et sociales, 1995.

25  AN, MC, XLI 485, 26 mars 1744, abandonnement par Reverend et Garnison à leurs créanciers.

26  Catherine Lanoé, La poudre et le fard. Une histoire des cosmétiques de la Renaissance aux Lumières, Seyssel, Champ Vallon, 2008.

27  Je remercie Robert Descimon de m’avoir donné cette information.

28  H. El Annabi, Être notaire…, op. cit.

29  Jean Chagniot, Hervé Drévillon, « La vénalité des charges militaires sous l’Ancien Régime », Revue historique de droit français et étranger, 86-4, octobre-décembre 2008, p. 483-522.

30  Laurence Fontaine, « Relations de crédit et surendettement en France : xviie et xviiie siècles », in Laurence Fontaine, Gilles Postel-Vinay, Jean-Laurent Rosenthal et Paul Servais (dir.), Des personnes aux institutions. Réseaux et culture du crédit du xvie au xxe siècle en Europe, Louvain-la-Neuve, Bruylant Academia, sd (1999), p. 206-219.

31  Ulrich Pfister, « Gérer les fortunes et les infortunes dans le milieu urbain, xviie-xixe siècles », Des personnes aux institutions…, op. cit., p. 324-331.

32  Philip T. Hoffmann, Gilles Postel-Vinay, Jean-Laurent Rosenthal, Des marchés sans prix. Une économie politique du crédit à Paris, 1660-1870, Paris, Éditions de l’EHESS, 2001.

33Stuart Woolf, The Poor in Western Europe in the Eighteenth and Nineteenth Centuries, Londres et New-York, Methuen, 1987.

34  Nicolas Lyon-Caen, La Boîte à Perrette.., op. cit.

35  C’est le cas en 1751, quand la ville de Paris finance le mariage et l’établissement de jeunes gens.

36  Heidrun Homburg, « La communauté marchande à Leipzig 1750-1850 : apprentissage d’une économie de marché », La boutique et la ville…, op. cit., p. 147-162.

37Ian W. Archer, « The Livery Companies and Charity in the Sixteenth and Seventeenth Centuries », Guilds, Society & economy in London, 1450-1800, op. cit., p. 5-28 ; Ronald M. Berger, The Most Necessary Luxuries…, op. cit.

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