Le Familistère de Guise : un échec social ou industriel ?
p. 57-64
Texte intégral
1« La Société du Familistère de Guise : Association fraternelle du Capital et du Travail » est le nom porté entre 1880 et 1968 par l’entreprise produisant les fameux poêles et cuisinières en fonte Godin, encore fort répandus aujourd’hui dans les campagnes1. Ce nom souligne la structure particulière, semi-coopérative, choisie par son fondateur Jean-Baptiste Godin, dont le nom reste cependant attaché à la marque commerciale : ainsi, le Familistère doit sa célébrité autant à son organisation sociale qu’au succès industriel rencontré par ses produits.
2Puisque sa réussite était à la fois économique et sociale, il était logique que sa dissolution, décidée au mois de juin 1968, entraîne à son tour un double sentiment d’échec : échec de l’entreprise, forcée d’accepter un rachat au rabais par un concurrent, et échec du modèle social. Dès les premiers mois suivant cette décision douloureuse, acteurs et observateurs du Familistère se déchirent pour désigner les causes – c’est-à-dire les responsables – de cet échec final : est-ce la faute des ouvriers-actionnaires, trop préoccupés par leur intérêt immédiat pour avoir le courage d’envisager un changement de stratégie ? Est-ce au contraire celle des cadres dirigeants, trop attachés à des pratiques traditionnelles ? Faut-il y voir, enfin, une conséquence du statut social de l’entreprise qui lui impose un handicap face à la concurrence ? Aucune de ces différentes explications n’est innocente : choisir l’une ou l’autre revient à blâmer certains acteurs plutôt que d’autres, voire à condamner les principes sur lesquels reposait le fonctionnement d’une entreprise longtemps considérée comme un modèle en termes de participation ouvrière. C’est pourquoi, après avoir présenté rapidement le processus qui a mené à cet échec final de l’association, nous verrons quels enjeux comportait ce débat sur les causes de l’échec et comment une de ces analyses s’est imposée, à tort, comme sa principale explication.
I. L’échec économique : aboutissement d’un long processus
3Si certains articles évoquent une triste surprise à l’annonce de la dissolution de la Société du Familistère, en 1968, celle-ci est en réalité la conséquence de difficultés économiques relativement anciennes2. Dès le début des années cinquante, l’entreprise se voit dépassée par ses concurrents français : ce retard qui s’accumule au fil des ans s’explique par des insuffisances profondes, notamment sur le plan financier. En effet, contrairement aux autres grands fabricants de la profession, le Familistère a fortement tardé à se moderniser : c’est seulement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que sont entrepris de lourds travaux destinés à la fois à renouveler le matériel industriel et à réorganiser la production selon des méthodes rationnelles. Cette modernisation tardive, trop rapide pour être véritablement complète, a nécessité d’importants emprunts bancaires, pour la première fois depuis la création de l’entreprise. Les difficultés financières provoquées par cet endettement inhabituel sont de plus aggravées par la faible productivité de l’usine : celle-ci n’est pas tant causée par un défaut d’organisation du travail ou par le coût de la main-d’œuvre que par des choix commerciaux peu stratégiques. La direction est en effet fortement attachée à une tradition héritée de Godin qui impose un catalogue de produits extrêmement fourni : au moment où les autres fabricants tendent à se spécialiser dans tel ou tel produit (les cuisinières à gaz pour Arthur Martin, les chaudières pour De Dietrich…), le Familistère continue à proposer des appareils pour tous les types d’énergie (charbon, bois, gaz, électricité, fuel…), destinés soit au chauffage, soit à la cuisine, soit aux deux, ainsi qu’une vaste panoplie d’objets en fonte émaillée. L’usine produit donc toujours en séries relativement courtes, ce qui pénalise fortement à la fois sa productivité et sa marge bénéficiaire, en dépit du renouvellement de son matériel. Même lors des périodes de forte demande, les résultats sont par conséquent de plus en plus faibles, ce qui limite de fait les capacités d’autofinancement de l’entreprise.
4C’est pourquoi la gérance du Familistère, qui partage en théorie le pouvoir au sein de la société avec les plus anciens ouvriers-actionnaires, envisage précocement de modifier le statut de l’association afin de résoudre ces difficultés. En 1954, René Rabaux, administrateur-gérant depuis 1933, démissionne brutalement suite à un conflit l’opposant à certains familistériens. Son remplaçant, Raymond Anstell, exprime dès ses tout premiers discours l’inquiétude que lui causent les faibles capacités de financement de l’entreprise : les bénéfices sont désormais insuffisants pour permettre l’investissement nécessaire, et le statut social interdit de faire appel à un financement extérieur. En effet, Godin a rendu impossible le rachat de parts de capital par des individus ne participant pas directement au fonctionnement de l’association. Dès 1960, Anstell affirme donc aux ouvriers être convaincu de la nécessité de transformer celle-ci en société anonyme afin soit d’ouvrir le capital à des actionnaires extérieurs, soit d’opérer un rapprochement avec un concurrent. La profession connaît en effet à cette époque un fort mouvement de concentration auquel le Familistère ne peut participer en raison de son statut juridique. Cependant, les appels répétés du gérant à renoncer au statut d’association se heurtent à un long refus des ouvriers dits « associés », c’est-à-dire les plus anciens, dont le vote unanime est nécessaire à la dissolution de l’association.
5Ce n’est qu’au bout de plusieurs années que le gérant réussit à obtenir ce vote de l’assemblée générale des ouvriers, vote favorisé par la brusque aggravation de la situation de l’entreprise. À partir de 1965, l’ensemble des fabricants français sont touchés par une grave crise commerciale due, entre autres, à l’ouverture du Marché commun, laquelle a entraîné une douloureuse mise en concurrence avec des producteurs étrangers, notamment italiens. Pour la première fois de son histoire, le Familistère connaît plusieurs années de suite des résultats déficitaires qui aggravent ses difficultés financières. En 1968, essentiellement poussés par la volonté de mettre fin aux vagues successives de licenciements décidées par la direction, les ouvriers acceptent la transformation en société anonyme : ce n’est pourtant que deux ans plus tard que la nouvelle Godin SA, exsangue, est finalement rachetée par la société Le Creuset, pour à peine la moitié de sa valeur réelle.
6Du point de vue des ouvriers, très attachés au modèle social et à la mémoire de Godin, ce vote de juin 1968 est véritablement un échec, dans la mesure où il marque un renoncement. Pour la gérance, en revanche, il est l’aboutissement de près de dix ans de discours en faveur de cette stratégie : l’échec n’est donc pas tant dans la dissolution de l’association, envisagée et souhaitée depuis 1960, que dans le résultat des négociations menées pour opérer un rapprochement fructueux avec ses concurrents directs. Le rachat final, qualifié d’« OPA » par certains journalistes économiques3, ne peut en aucune façon être considéré comme un succès économique.
II. À qui la faute ?
7Si l’on distingue clairement les causes économiques qui poussent l’association à la dissolution, il est plus difficile de désigner les responsables de cette situation, dans la mesure où les acteurs de l’époque s’en renvoient réciproquement la responsabilité, dans des accusations parallèles.
8Les anciens gérants, en particulier René Rabaux, dressent rétrospectivement un portrait peu flatteur des familistériens, décrits comme à la fois peu impliqués dans l’association et fortement conservateurs, arc-boutés sur des privilèges auxquels ils refusent de renoncer en dépit de la situation4. Or ces différents « privilèges » sociaux que les familistériens cherchent à protéger, voire parfois à augmenter, représentent, selon la direction, une lourde charge financière pour l’entreprise, qui se voit par conséquent handicapée vis-à-vis de ses concurrents. De fait, les deux derniers gérants semblent considérer que l’œuvre sociale « généreuse » constituée par Godin représente un obstacle pour le développement de l’entreprise. Dès les années trente, René Rabaux estime que le principal échec du Familistère est de n’avoir pas su insuffler à ses membres une culture spécifique qu’il appelle « esprit d’association » et que l’on peut définir comme la volonté de sacrifier leurs intérêts individuels pour le bien de l’entreprise. Il considère ainsi que la situation privilégiée offerte aux ouvriers du Familistère, en comparaison de ceux des « entreprises patronales », aurait dû faire naître chez eux cette disposition à renoncer d’eux-mêmes à toutes les exigences – entre autres salariales – qui pourraient nuire à la compétitivité de l’entreprise. Pour Rabaux, l’opposition des ouvriers à certaines décisions de la gérance marque la persistance d’un individualisme qu’il juge indigne d’une coopérative et dans lequel il voit une des principales causes de la décadence progressive de l’association. De son côté, son successeur Anstell a moins tendance à déplorer les conséquences de la mentalité familistérienne, mais considère également que l’organisation sociale, à la fois trop coûteuse et trop rigide, pénalise l’entreprise : en 1968, il n’hésite pas ainsi à affirmer que si l’association avait eu moins de scrupules à recourir aux licenciements, sa situation se serait bien moins dégradée.
9À l’inverse, les ouvriers, par la voix de leurs délégués syndicaux, pointent la responsabilité des cadres de l’entreprise, dont les choix stratégiques seraient la principale cause du retard pris par le Familistère vis-à-vis de ses concurrents. Ils soulignent notamment la disparition de la capacité d’innovation qui avait fait la fortune de l’entreprise de sa fondation jusqu’à la Belle Époque. De plus, ils renvoient à la gérance son accusation de profiter de « privilèges », estimant que si les familistériens jouissent de conditions de vie spécifiques, les cadres de l’entreprise ont quant à eux des avantages supérieurs, notamment sur le plan des salaires.
10Dans les premières années qui suivent la dissolution, les quelques articles publiés par des observateurs extérieurs à l’association tendent à favoriser la seconde analyse, que confirme une étude approfondie des résultats de l’entreprise. Ceux-ci montrent en effet que le discours de la gérance sur le « handicap structurel » de l’association relève essentiellement d’une rhétorique relativement classique de dénonciation des charges pesant sur l’entreprise. Dans l’ensemble, les dépenses sociales assumées en plus des charges légales (entretien des écoles, subventions aux caisses de santé et de retraites, etc.) représentent, tout au long de l’histoire de l’association, entre 5 et 10 % de la masse salariale, soit des sommes relativement comparables à celles dépensées par la plupart des entreprises paternalistes de même taille. On constate même une tendance à la baisse de ces dépenses, rendues progressivement superflues par le développement de l’État providence. Quant à la dénonciation du caractère rigide de l’organisation juridique, elle appelle également un certain nombre de nuances : sur le plan financier, il est vrai que les statuts conçus avec soin par Godin interdisent d’ouvrir le capital à des éléments extérieurs. En revanche, il est excessif d’estimer que l’organisation démocratique de l’association ait pu être une gêne : contrairement à ce qu’affirme la gérance, les ouvriers n’ont plus, après 1945, la moindre influence sur les décisions stratégiques prises par la direction, qu’il s’agisse de questions sociales ou industrielles. En effet, alors que Godin tenait particulièrement à partager les responsabilités et les initiatives avec les ouvriers, ses successeurs à la gérance ont progressivement imposé une conception plus paternaliste des rôles de chacun, s’appuyant notamment sur l’« esprit d’association » imaginé par Rabaux pour exiger des familistériens approbation et zèle au travail. Seules les rares questions pour lesquelles les statuts imposent de consulter les ouvriers, comme c’est le cas pour la dissolution de l’association, restent un objet de débat interne, mais elles entraînent rarement de résistance de la part des familistériens, dans la mesure où tout conflit entre les ouvriers et la direction provoque la suspension de la répartition annuelle des bénéfices.
III. Un échec structurel, objet d’un conflit mémoriel
11Les archives permettent donc de réfuter l’idée d’une responsabilité directe des familistériens dans l’échec économique rencontré par l’entreprise, dû à des difficultés financières et à une faible compétitivité que n’expliquent ni l’œuvre sociale ni l’organisation théoriquement démocratique de l’association. En revanche, il est vrai que la dégradation progressive de la situation de l’entreprise peut être reliée à un état d’esprit commun à l’ensemble des membres de l’association, caractérisé par une incapacité à remettre en cause les traditions et le fonctionnement internes. Contrairement à ce qu’affirme René Rabaux, qui y voit le triomphe de l’individualisme et de ce qu’il appelle le « dogmatisme » syndical, il semble que cet immobilisme soit une conséquence du modèle paternaliste que les différents gérants ont cherché à instaurer au lendemain de la mort de Godin. Dans l’esprit de celui-ci, le Familistère avait pour principale fonction d’offrir aux ouvriers une juste rémunération et de leur permettre d’assumer des responsabilités dans la direction de l’entreprise. On a vu que ses successeurs en sont rapidement venus à considérer l’œuvre sociale comme une générosité appelant en retour une stricte discipline interne, discipline reposant entre autres sur une absence de contestation des décisions de la gérance. Adoptant de ce fait un point de vue plus paternaliste, ils considèrent également que la situation privilégiée offerte aux familistériens doit protéger l’entreprise de toute difficulté de recrutement de la main-d’œuvre, les enfants éduqués dans les écoles de l’association étant naturellement destinés à entrer à leur tour à l’usine. Par conséquent, les gérants ne cherchent pas à rendre l’entreprise attractive sur le plan régional, encore moins national. Cette priorité accordée au recrutement interne a de multiples conséquences, notamment pour la stratégie industrielle : en effet, les cadres de l’association, systématiquement formés sur place, tendent à se transmettre des méthodes de travail traditionnelles, jamais remises en cause. De plus, les postes à responsabilité se transmettent tout d’abord par cooptation, les directeurs choisissant leurs remplaçants, puis rapidement de façon héréditaire : dans les dernières années de l’association, plusieurs membres du conseil de gérance – dont les deux derniers administrateurs-gérants – ont hérité leur poste de directeur de leur père. Cette transmission des meilleurs postes au sein d’un nombre réduit de familles familistériennes se constate à tous les niveaux de l’usine, ce qui non seulement accroît la tendance à l’immobilisme, mais représente un repoussoir pour la main-d’œuvre potentielle. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, le Familistère rencontre de plus en plus de difficultés à recruter son personnel puisque les ouvriers de la région, voire certains jeunes familistériens, se détournent d’une entreprise au sein de laquelle toute possibilité de promotion est bloquée par un système dynastique. Non seulement l’œuvre sociale n’a pas permis d’instaurer la culture d’entreprise appelée de leurs vœux par les gérants mais elle n’a pas non plus garanti le recrutement de la main-d’œuvre : pour la gérance, cette œuvre a donc fini par coûter plus qu’elle ne rapporte, d’où la dénonciation vigoureuse de son poids.
12Cependant, alors qu’au début des années soixante-dix, les rares articles consacrés au Familistère mettent en avant ce fort immobilisme interne, c’est par la suite l’autre analyse, celle défendue par la gérance, qui est adoptée, tant dans des travaux scientifiques que par les anciens familistériens eux-mêmes, qui semblent convaincus de la responsabilité des ouvriers dans l’échec de l’association, en dépit de ce que montrent les archives. Cette évolution radicale des discours s’explique par le rôle essentiel joué par l’ancien gérant René Rabaux. À la fin des années soixante-dix, une thèse est pour la première fois consacrée au Familistère5 : ses auteurs s’appuient non seulement sur les archives de l’entreprise mais aussi et surtout sur le témoignage de l’ancien gérant, qui de son côté rédige vers la même période un long mémoire – non publié – dans lequel il développe sa critique de l’esprit familistérien, critique que Delabre et Gauthier reprennent à leur compte en défendant l’idée d’une « dégénérescence coopérative » qui serait la principale cause de l’échec de l’association. Dans les années qui suivent, Rabaux se voit systématiquement invité à renouveler son témoignage, pour par exemple clore un colloque consacré au Familistère, ou encore pour préfacer une réédition des ouvrages de Godin, autant d’occasions de présenter son analyse de l’évolution des mentalités familistériennes6. Ainsi, l’ancien gérant cesse d’être considéré comme un acteur dont le témoignage ne serait qu’une source parmi d’autres pour accéder au statut d’expert, d’autant plus incontestable que son point de vue s’appuie sur une expérience personnelle. Son analyse de la situation et la « légende noire » des familistériens qu’elle développe sont donc globalement acceptées, à tel point que d’autres acteurs finissent par se l’approprier.
13En conclusion, cette question de l’échec souligne encore une fois la spécificité du Familistère, liée à son double statut de coopérative considérée comme un modèle social et d’entreprise engagée dans la concurrence industrielle. Depuis la fin du xixe siècle, le Familistère est souvent considéré uniquement sous l’un ou l’autre de ces deux angles, qui sont pourtant inséparables : la réussite économique est en effet essentielle à la survie de l’œuvre sociale, tandis que l’organisation statutaire conditionne les prises de décision au sein de l’entreprise, notamment sur les questions financières.
14Réfléchir sur l’échec du Familistère revient, finalement, à s’interroger sur ce qu’était son objectif, sa raison d’être : faire triompher les idées qui ont présidé à sa construction ? Garantir aux ouvriers qui l’habitent une protection contre toute forme de pauvreté et d’exploitation ? Ou dégager des profits industriels suffisants pour permettre la survie d’une œuvre unique ? En disparaissant, la Société du Familistère déçoit en même temps ces trois attentes distinctes et complémentaires, d’où la mise en avant par les contemporains de trois types d’échecs différents : un échec sur le plan des idées, qui semble remettre en cause les principes mêmes de la coopération, un échec social symbolisé par les licenciements et, enfin, un échec économique. Rares sont ceux qui envisagent cet échec sous toutes ces facettes. Au contraire, on constate que la plupart des observateurs extérieurs évoquent avant tout l’abandon du fonctionnement démocratique voulu par Godin, soit pour le fustiger7, soit pour y voir la preuve de l’irréalisme des principes coopératifs8. Les salariés, quant à eux, considèrent que c’est en sacrifiant les salaires et les emplois que le Familistère a renoncé à son engagement originel, tandis que la gérance, motivée par l’unique souci de voir survivre la marque, envisage sans remords l’abandon du statut associatif, considéré essentiellement comme un handicap. Ces débats révèlent non seulement une compréhension extrêmement différente de ce qu’aurait dû être l’entreprise mais, comme ils permettent de mettre en cause diverses responsabilités, comportent également un enjeu mémoriel vital pour les acteurs de cette période dans la mesure où chaque groupe accuse l’autre d’avoir dévoyé l’héritage de Godin en occultant l’une ou l’autre de ses facettes. L’ancien gérant René Rabaux, en multipliant des témoignages qui lui confèrent progressivement un statut d’expert, réussit à placer le débat sur un terrain moral : le refus des familistériens d’accorder la priorité à la prospérité économique sur les revendications sociales, considéré comme une forme d’« individualisme », devient ainsi le principal élément d’explication de l’échec final. Analyse psychologisante qui revient à désigner un groupe de « coupables » en laissant volontairement de côté le processus bien plus complexe de délitement progressif du fonctionnement à la fois économique et social du Familistère.
Notes de bas de page
1 Thierry Paquot et Marc Bedarida (dir.), Le Familistère Godin à Guise : habiter l’utopie, Paris, Éd. de la Villette, 1982, rééd. 2004 ; Michel Lallement, Le travail de l’utopie : Godin et le Familistère de Guise, Paris, Les Belles Lettres, 2009 ; Jessica Dos Santos, « L’Utopie en héritage. La Société du Familistère de Guise de la mort de son fondateur à sa dissolution (1880-1968) », thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-François Eck, université Lille 3, 2012.
2 François Grosrichard, « Le Familistère Godin se livre à une société capitaliste », Le Monde, 5 mai 1970.
3 Roger Alexandre, « OPA sur une utopie », L’Expansion, janvier 1972, p. 94-97.
4 René Rabaux, Un socialisme d’entreprise : Godin et le Familistère de Guise, ouvrage multigraphié, non publié, 1978.
5 Guy Delabre et Jean-Marie Gauthier, « La régénération de l’utopie socialiste : Godin et le Familistère de Guise », thèse de doctorat ès sciences économiques sous la direction de M. Weiller, université Paris I, 1978.
6 René Rabaux, « Réflexions », in Jean-Baptiste Godin, Solutions sociales, 1871, réédité par Jean-Luc Pinol et Jean-François Rey, Quimperlé, La Digitale, 1979, p. XLI-LV ; René Rabaux, « Causerie du Centenaire », 1980, in Marc Bédarida et Thierry Paquot (dir.), Habiter l’utopie. Le familistère Godin à Guise, Paris, Éd. de la Villette, rééd. 2004, p. 211-222 ; René Rabaux, « Réflexions et témoignage sur l’Association par un successeur de Godin », in G. Delabre (dir.), Godin et le Familistère de Guise à l’épreuve de l’histoire, Actes du Colloque de Guise du 21 mai 1988, Reims, Presses universitaires de Reims, 1988, p. 147-159.
7 Antoine Antoni, Le Monde, 9 juin 1970 (ce militant de la coopération répond vigoureusement à l’article de François Grosrichard du 5 mai précédent).
8 Roger Alexandre, « OPA sur une utopie », art. cité.
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L’échec a-t-il des vertus économiques ?
Ce livre est cité par
- Marraud, Mathieu. (2021) L'expérience du déclassement social. France-Italie, XVIe-premier XIXe siècle. DOI: 10.4000/books.efr.8828
L’échec a-t-il des vertus économiques ?
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