Remerciements
p. 329-330
Texte intégral
1Je voudrais d’abord dire que le découpage que nous avons fait lors de la préparation de ce colloque, avec Pascal Griset, Pierre Couveinhes et Hélène Serveille, représente bien les étapes de la vie de notre corps. Ce corps est né officiellement en 1902, mais il y a eu des prémices auparavant avec les ingénieurs des télégraphes. Mais on peut dire que jusqu’à la guerre les ingénieurs des Télécoms étaient les « techniciens de service » des télécoms enfouis dans les profondeurs de la Poste. Après les traumatismes de la guerre, il y a eu des jeunes ingénieurs qui se sont dit : vraiment, on ne peut pas continuer comme cela ; il faut rattraper ce retard que la France avait accumulé dans les télécoms. Il fallait de l’argent, des structures adaptées et également disposer d’une technologie et d’une industrie indépendantes. D’une part, c’est ce qui a été lancé en particulier par Pierre Marzin qui a créé le CNET et qui a voulu très rapidement lancer des programmes d’avant-garde, et d’autre part les gens sur le terrain qui se sont battus pour progressivement essayer de se sortir de la « gangue » (péjoratif) de l’organisation postale.
2La deuxième période et la troisième période ont résulté de tous ces efforts et on peut dire que la corporation des ingénieurs des Télécoms a atteint son âge d’or avec un ensemble de réalisations dans plusieurs domaines. D’une part et progressivement, le rattrapage du téléphone pour que la France soit dans le peloton de tête. Deuxièmement, on en a bien parlé aussi, de contribuer à créer une industrie puissante dans le domaine, et en particulier dans la partie la plus structurante de l’époque qui était la commutation électronique. Et troisièmement, d’avoir une créativité tout à fait remarquable, même si parfois un peu franco-française, on a parlé de la télématique, on a parlé du GSM qui a été le résultat d’une coopération internationale. Il y a eu d’autres domaines comme la monétique, etc., et je crois que véritablement, jusqu’à la fin des années 1980, France Télécom et les ingénieurs qui avaient contribué à la formater avaient acquis une réputation remarquable. Et d’ailleurs, la rançon du succès, je dirais presque, dans les années 1980, on a même été jusqu’à « siphonner », par un mécanisme parafiscal, les surplus des Télécoms, afin de financer une bonne partie de la filière électronique.
3Dernière étape dont on vient de parler, il y a eu un ensemble de déstabilisations qui ont complètement changé le cours des choses : la déréglementation des télécoms et l’introduction de la concurrence, deuxièmement l’arrivée de nouveaux services permettant en fait d’introduire des vrais concurrents, troisièmement le phénomène Internet et tout ce que l’on en a dit. Enfin au début des années 2000, il faut citer la quasi-faillite de France Télécom.
4Finalement, le rôle de l’État, qui avait été assez linéaire jusqu’au début des années 2000, est devenu complètement à recréer : un corps d’ingénieurs d’État ne peut trouver sa vocation et son ambition qu’en fonction de ce que l’État attend de lui. Une des conséquences logiques a été la reconfiguration des liens entre les ingénieurs des Télécoms et France Télécom et finalement la création de ce nouveau corps, dit corps des Mines fusionné. Voilà ce que je peux dire en quelques mots qui résument bien les étapes de ce que l’on a traité pendant ces deux jours, et je compte sur Éric Godelier pour élever le débat.
Auteur
Actuellement président de l’AHTI (Association pour l’histoire des télécommunications et de l’informatique), Philippe Picard est
X-Télécom et a travaillé vingt ans à la DGT. Il y a notamment piloté le lancement du réseau Transpac. Il a été ensuite dix-sept ans chez Bull en charge des diverses activités de télécommunications. De 1980 à 1982, il a été président de l’Amicale des ingénieurs des Télécommunications (l’AIT).
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